lundi 3 décembre 2012

Brèves du GAP :(Photo Dimension 3, Le journal de la coopération belge, n°5, Déc. 2012, p. 20 : « Rebelles de l’AQMI au Nord du Mali » MOPTI, ville « d’argent » du delta du Niger, appelée aussi la Venise du Sud est, malgré les sécheresses pleine de vie : des femmes élégantes et réservées aux jolis boubous colorés y créent une ambiance de vie chaleureuse, on y voit des marchands débonnaires, des pieux se rendant à la mosquée, des gosses qui rient et des jeunes qui font vrombir les mobylettes avec sur le nez des Ray-Ban, le tout dans la foi du Coran d’Allah le Miséricordieux et le respect d’un Islam de tolérance et de civilisation. Si on prend la route de DOUENTZA vers l’est pour se rendre à GAO, on découvre alors en y arrivant une ville morte, occupée par des diables intégristes que se sont approprié ces territoires grâce à la découverte des caches d’armes de KADHAFI et dont la première occupation a été de faire sauter les portes des banques au Bazooka avant d’instaurer la terreur chez les autochtones. 400.000 personnes ont fui vers BAMAKO, la capitale ou ailleurs. L’Europe, par la voix de Romano PRODI, a prévu une intervention d’aide militaire pour dans un an ? De qui se moque-t-on ? Ils sont fous les technocrates européens car les envahisseurs armés appliquent la charia comme au Moyen-âge (mains coupées pour les voleurs coups de fouet sur la place publique, lapidation pour l’adultère ). Les barbares de l’AQMI (Al Quaida au Maghreb Islamique) ont occupé par la force ces régions paisibles de GAO, KIDAL et TOMBOUCTOU. A Tombouctou, ils ont profané les tombeaux des saints, chassé les petits enfants qui se baignaient nus dans le Niger (un gosse s’est noyé) et bien sûr pillé au bazooka les banques ; ainsi les populations en fuite n’ont même pas pu retirer leur économie. Il n’y a plus d’activités économiques ni récréatives (les discothèques sont détruites), ni d’ONG, les toubabs sont indésirables ou pris en otages. Ce sont des villes où plane la mort, plus personne ne cuisine dehors devant sa porte, les femmes sont terrorisées et terrées chez elles par peur des réprimandes infondées de ces fanatiques falachistes, les hôtels ont été fermés volontairement par ces djihadistes coupant ainsi les rares rentrées de devises extérieures, maigres ressources économiques pour les natifs (n’ayant pas eux pillé les banques). Dans un an ? La culture sera morte ainsi qu’une grande partie de la population la plus faible par la faim. Nous devons être tolérants mais nous ne pouvons en aucun cas l’être avec ces brigands frustrés mais au contraire solidaire de nos frères et sœurs de l’humanité. Il faut que l’OTAN (qui a déstabilisé la Lybie en supprimant son dictateur) répare ses bourdes. Face à ces 400.000 personnes déplacées, par fraternité humaine avec les femmes exploitées de ces régions déclarons une guerre sainte pour aider l’Islam à se libérer de ces bandits de grand chemin qui osent invoquer la charia sans connaître l’ouverture du Coran ! Faisons alliance avec les Imans locaux pour chasser ces diables qui ont des comportements de DJINN. Médecins du Monde est parti, des milliers d’enfants vont mourir à cause de ces imbéciles cupides. Soyons pour une fois solidaires avec les peuples du Sud au lieu de faire de la néo-colonisation comme les chinois. Dr Jean-Marie LANGE, coordinateur pédagogique du GAP-Belgique, 01.12.2012

samedi 10 novembre 2012

CAPI – Cahiers d'Autoformation Psychosociale en Pédagogie institutionnelle N°421

La gestion psychosociale des conflits et la prévention des guerres xénophobes
 
« Mead ouvre la voie à une réflexion sur le processus de socialisation. La réflexivité du Self au milieu des autres selves soutient les mécanismes d’apprentissage, d’unification de soi et d’identification des objets, de définition des situations sociales, de maîtrise des dispositifs de catégorisation, des formes cognitives et des règles morales. Dans le babil qu’il s’adresse à lui-même et qu’il adresse aux choses et à ceux qui l’entourent, le jeune enfant s’éprouve comme sujet et objet, invente des compagnons fictifs avec qui il répète les personnages et les activités qu’il a pu observer, entraîne son imagination et éveille son intelligence. »[1]

1. « Faites l’amour et non la guerre »

« L’aide du père permet un sevrage plus précoce, ce qui explique que ce soit nous et non les singes, qui ayons colonisé la planète. Mais depuis qu’ils réservent leur aide aux seuls petits qui ont des chances d’être eux, les mâles n’ont eu de cesse de juguler la sexualité des femmes. A une période récente, nous avons pu voir l’expression extrême de cette volonté d’assujettissement dans le régime des Talibans en Afghanistan. Leur ministère pour la Préservation de la vertu et la prévention du vice ordonna que les femmes qui laissaient voir leurs visage et chevilles soient fouettées sur la place publique. »[2]

Les chimpanzés sont aussi agressifs que les hommes mais moins dangereux car moins intelligents dans la destruction de leur semblable (le harcèlement moral, les coups, les viols, les meurtres, les guerres, les crimes contre l’humanité et les génocides). Toutefois, on idéalise parfois un peu trop la socialité des BONOBOS, une pacification tous azimuts par les fréquentes relations sexuelles de tous à l’initiative de toutes : « FAITES L’AMOUR ET NON LA GUERRE ! ». A titre anecdotique, Frans de Waals raconte l’histoire d’un gardien de zoo d’Arnhem (Hollande) qui sympathisa avec une femelle Bonobo et il accepta un baiser de son amie primate : il se retrouva avec la langue du singe dans sa bouche , le « French Kiss » : l’acte érotique le plus humain et exprimant le plus de reconnaissance.

Le clitoris de la femelle Bonobo est comme chez l’humaine « une zone érogène » alimentée de 8.000 terminaisons nerveuses ; chez nos deux espèces, la recherche du plaisir par une activité sexuelle intense est prioritaire sur le seul besoin de reproduction, la différence étant qu’il n’y a aucun tabou religieux chez les Bonobos et donc qu’ils peuvent copuler avec n’importe quel mâle pour calmer son agression et avec n’importe quelle femelle (génito-génitale) juste pour le fun.

Lors de l’étude des primates, on note qu’un nouveau mâle dominant ayant conquis le harem de son prédécesseur va tuer tous les petits n’étant pas de sa progéniture (pour privilégier ses gènes). Pour contrer cet infanticide, les femelles Bonobo cochent avec la plupart des mâles pour se prémunir de cet abus de propriété. Si l’on compare avec les femelles chimpanzés, les tumescences sexuelles (indiquant les chaleurs) ne réapparaissent qu’après la période de lactation, soit 3 à 4 ans après la « disponibilité » précédente. En revanche, les femelles Bonobos rejoignent leur groupe après la naissance, ont un œstrus et copulent à nouveau quelques mois après.

Les neurosciences nous apprennent que l’hormone OCITOCINE qui stimule les contractions utérines et la lactation réduisent également l’agressivité et chez les mâles, par l’activité sexuelle, instille une attitude pacifique.

Pour poursuivre les comparaisons entre nos cousins les singes et notre espèce (seule race des HOMO SAPIENS SAPIENS), notons que les mâles à partenaires multiples répugnent à s’engager dans la responsabilité vis-à-vis des petits. L’organisation humaine s’est complexifiée par la culture avec des liens entre les hommes ainsi qu’entre ceux-ci et les femmes en créant des liens communs : la famille mononucléaire.

Cette évolution patriarcale d’inclure les soins du père aux petits (réaction non voulue à l’infanticide de leurs rivaux primates) est aussi une sorte de protection envers les femelles auxquelles ils se sont accouplés et a développé dans l’espèce humaine, une émotion différente de la sexualité : l’ATTACHEMENT (cf. l’œuvre de Boris CYRULNINK).

La fidélité est un leurre, la jalousie une maladie contraire au brassage des gènes

Dans notre espèce, on a tendance à s’imaginer que le mâle est un coq et la femelle une oie blanche ; les rapports KINSEY ainsi que MASTERS et JOHSON ont démontré que la femme n’est que modérément fidèle mais – comme les femelles Bonobos – toujours réceptive sans période de rut arrêtée, la femme , nous dit Sarah Blaffer, est la plus sensuelle des créatures femelles, invitant les partenaires par des signaux.

Il y a dans nos civilisations, une pulsion sexuelle de nature et une convention culturelle de monogamie pour que les naissances soient espacées et que les familles puissent s’occuper au mieux de leur progéniture sans excès démographique (l’Allemagne, par exemple est dans le travers contraire et ne fait plus assez d’enfants pour maintenir le taux de sa population autochtone, ce qui n’est guère le cas dans le tiers-monde et dans les pays émergents)

Notons toutefois que les hommes qui exercent des fonctions de pouvoir (la puissance du chromosome Y de DFK) dominent souvent plusieurs femmes quelle que soit l’ethnie. Par exemple, après les études sur le génome humain et les particularité du chromosome Y, 8% d’asiatiques de sexe masculin possèdent des particularités identiques d’un mâle ayant aujourd’hui 16 millions de descendants mâles : GENGIS KHAN.[3]

Cela étant posé, nos ancêtres ne lorgnaient pas la sexualité débridée car – comme nous l’avons déjà annoncé - avec l’attachement, il y a l’empathie, l’affection, ce qui sera à la base de la monogamie (au départ du chef des églises, puis volontaire) et du dimorphisme sexuel (qui rend les hommes plus costaux mais plus fragiles en longévité) pour la possibilité de se bagarrer pour sa famille et chasser. Epinglons toutefois, malgré nos distances avec le frénétisme des Bonobos, qu’il peut y avoir le désir (la vanité ?) d’une aventure ailleurs que dans le couple monogame.

La mono-sexualité n’est pas rigide sauf paradoxalement chez nos voisins polygames musulmans à l’encontre de leur cheptel. Il y a d’excellents hommes chez les musulmans mais ils ont plus de 500 ans de retard sur nos civilisations et sont obsédés par les signaux éventuels de leurs compagnes au point de les mutiler gravement et cruellement par l’excision (ablation du clitoris) « pour qu’elles soient moins frivoles » ou de les battre, de les cloîtrer dans la maison, de les obliger à s’habiller de sacs poubelles, de les tuer pour adultère (par lapidation) et/ou de les répudier si elles ne produisent pas des garçons. Cela constitue une ligne de fracture inquiétante pour les démocraties riches du nord, ayant trouvé après la seconde guerre mondiale une plate-forme pour arrêter les massacres : la déclaration universelle des droits de l’homme (ONU, 1948). Cette plate-forme est contestée par les théocraties musulmanes agressives - peut-être par jalousie - surtout par manque d’éducation globale (en Arabie Saoudite salafiste, il n’y a pas de techniciens autres que les blancs pour entretenir et réparer le tunnel menant à La Mecque, ceux-là même qui disent à l’entreprise suédoise IKEA qu’elle ne peut avoir des modèles féminins même décemment vêtues sur ses catalogue). Ces gens poussés par la misère émigrent en Europe et veulent s’imposer chez nous sans respecter nos valeurs et coutumes (en saturant de leurs candidatures PS les listes des autochtones par exemple, une filière juteuse), ce qui hélas risque de conduire l’humanité à la troisième guerre mondiale que l’Occident américain et juif suréquipé gagnera au détriment d’une évolution harmonieuse d’une humanité tolérante.

Selon Jane GOODALL, les chimpanzés sont xénophobes et deux groupes voisins peuvent se faire la guerre jusqu’à l’élimination de tous les mâles d’un des camps (mais avec l’appropriation des femelles), ce sont des tueries délibérées.

Cela ne diffère en rien dans notre espèce, sinon que nos moyens de destruction sont énormes.. Pour mener un pays en guerre contre un autre, il faut tout d’abord identifier le voisin ennemi puis le déshumaniser. Pensons au génocide HUTU/TUTSI, où ils se traitaient l’un l’autre de cafard avant de s’exterminer à la machette. Pensons également à Margaret Thatcher qui attaque le Chili pour « es Malouines », ou encore la Chine qui excite ses populations pour un caillou perdu en mer de Chine que le Japon revendique.

Une expérience en psychologie sociale fut menée par des étudiants, tirés au sort : la moitié jouait les gardiens de prison et l’autre les prisonniers; cette expérience de deux semaines à l’université de Stanford a dû être interrompue après six jours à cause de la brutalité des « gardiens » car les étudiants avaient oublié que ce n’était qu’une simulation pour apprendre. Cela fut hélas corroboré à la prison d’ABOU GHRAIB à Bagdad où les GI’s torturèrent les prisonniers irakiens.

La désorganisation sociale commence donc par la haine du groupe ethnique voisin sur la base de trois critères : l’ethnie, les religions et les langues différentes. Cela pourrait concerner par exemple notre ethnie minoritaire de WALLONS francophones avec lors des prochaines élections une campagne de dénigrement orchestrée par des séparatistes flamingants (50% du parti N-VA et VLAANS BELANG de droite) ne veulent plus de notre pays la Belgique, puis la déshumanisation (les wallons sont trop paresseux pour apprendre le Néerlandais, pourquoi faire ?). L’abîme se creuse, les manifestations empêchent les Bourgmestres élus à 85% par des voix francophones d’’être nommés et de s’exprimer officiellement en français. ( Notons l’histoire, dès 14-18, les hommes de troupe parlaient le flamand et les officiers le français et par après les francophones ont été chassés de l’université moyenâgeuse de Louvain à cause de la langue française ; de plus, toutes les industries rentables - montage de voiture par exemple - s’installent en Flandres et l’armée y déménage, les bases francophones se vident). Pourvu que l’OTAN réagisse plus vite que pour ces malheureux syriens massacrés depuis des mois.

Les guerres commencent généralement par des raids éclairs, aussi bien chez nous que chez les chimpanzés puis c’est l’escalade, avec des alliés. EINSTEIN disait : « après la 3ème guerre mondiale, la 4ème aura lieu avec des pierres et des bâtons ». Le dernier raid guerrier meurtrier fut celui de Barak OBAMA envers Ousama BEN LADEN assassiné chez lui au Pakistan par un commando US.

Le pire, ce sont les guerres civiles insurrectionnelles qui se profilent de façon internationale entre les peuples européens et leurs dirigeants : en Grèce, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Belgique, en France … Les peuples ne veulent plus de l’austérité imposée pour rattraper la gabegie des banques protégées par la CEE, depuis la crise de 2008.

Mars & Vénus

Ayant pendant deux ans été détaché pédagogique pour la formation des objecteurs de conscience et le pacifisme, j’ai toujours été intéressé par les mécanismes du conflit et de la guerre. L’étude des guerres ou polémologie montre qu’elles sont le plus souvent liées aux territoires et aux dominants contestés pour mal gouvernance qui arrivent à mobiliser leur groupe de singes contre un voisin. Paradoxalement, les femmes n’aiment pas la violence mais sont les plus tenaces dans les conflits. Des hommes peuvent se chamailler, hausser le ton et le soir partager un verre en toute convivialité alors que c’est l’exact contraire avec les femmes qui elles ont la rancune tenace mais aussi une grande honnêteté intellectuelle car, lorsqu’elles tombent en désamour, c’est la rupture claire avec leur compagnon. Dans les sciences de la communication, on place en pôle position l’échange, en deuxième sur le podium, le conflit incontournable et en troisième, le déni. Par exemple, une femme s’adresse à une autre et celle-ci lui tourne le dos, ce sera là signe de déni et conflit à vie alors que les hommes peuvent s’engueuler, se frapper et se réconcilier. Plus impressionnant encore, selon Boris CYRULNINK, est le cas des traumatismes des enfants soldats en Afrique qui à 50% s’en sortent tout seuls : comment arriver à cette résilience ?[4]

En 4O ans d’enseignement, j’ai fréquenté beaucoup d’écoles et toujours été accueilli avec allégresse par les collègues féminines, non pas parce que j’étais séduisant (snif !) mais parce qu’elles avaient besoin de collègues moins cancaniers que leurs consœurs. Les hommes ne voient pas cela, dit-on, même s’ils sont influencés par la planète Mars (la guerre) et les femmes par la planète Vénus (l’amour) ; je dois donc être une exception car je persiste et signe mon ressenti : les femmes au pouvoir feraient beaucoup moins de guerres (elles ont plus horreur de ce type de conflit que les hommes) mais sur un plan domestique, elles sont plus jalouses et haineuses.

C’est au point qu’ en cas de séparation qui se passe mal, elle sont capables d’accuser leur ex-conjoint d’attouchement vis-à-vis de leurs enfants (une accusation grave dont elles seraient complices si la justice s’en saisit.

Pour revenir à la polémologie de Frans de Waal, éthologue hollandais à ARNHEM puis à l’université d’Emory à Atlanta (USA) que je m’efforce de vulgariser, les chimpanzés, comme nous, ont la haine du groupe « eux » allant jusqu’à la déshumanisation parfois génocidaire.

La forme violente de l’agressivité peut être maîtrisée et ritualisée au sein d’un groupe dont les femelles BONOBOS sont l’exemple archétype OU BIEN au contraire déboucher sur un passage à l’acte maximal, gratuit et meurtrier entre les groupes. Pour faire un parallélisme, les jeunes excités islamistes violents manipulés ne se rendent pas compte que notre groupe ethnique, à l’apparence amorphe, est bien plus terrifiant et jusqu’ici maîtrise sa violence mais, lorsqu’il « pétera les plombs », le carnage risque d’être atroce (avec des victimes innocentes comme les femmes et les enfants). Mieux vaut prévenir la violence par le traitement des conflits par la négociation et le pardon. Le pardon n’est pas qu’une valeur chrétienne ou juive mais représente la tentative de quitter l’hostilité barbare et sauvage pour une normalisation humaniste, une tendance potentielle chez les primates dotés du sens de la coopération.

Comme nous l’avons déjà mentionné, les prisons sont pleines de meurtriers hommes déculturalisés et souvent peu intelligents ; le plus souvent, les passages à l’acte violent sont le fait de défaut d’argument lorsque seule reste la violence. Rappelons que les discordes entre filles sont d’un autre type, plus rancunières avec une mémoire d’éléphant. De Waals raconte qu’une entraîneuse de natation avait cessé d’entraîner des femmes pour ne plus s’occuper que des hommes moins stressants pour elle que son propre genre.

A contrario, chez les Bonobos, les réconciliations sont toujours du fait des femelles qui procèdent à des frictions génito-génitales pour se rabibocher sans crime. Ce processus simple de médiation observé au zoo d’Arnhem entre deux mâles chimpanzés fâchés l’un envers l’autre assis à deux mètres l’un de l’autre et qui regardent partout sauf l’autre ; une femelle prend l’initiative de s’approcher d’un des mâles pour l’épouiller puis va vers l’autre suivie du premier et l’épouille également ; enfin, elle se place au centre et les deux mâles l’épouillent, puis elle se retire, s’éloigne les laissant s’épouiller l’un l’autre. C’est beau, c’est cela une médiation sans que l’autre ne perde la face.

En dynamique des groupes (partie de la psychologie sociale), on a observé qu’il y a souvent dans un groupe un leader (dominant) avec des suiveurs et des boucs émissaires ; si une tentative de réconciliation échoue, on s’en prendra à ces « moutons noirs »(autre appellation) pour rejeter la faute sur leur dos. Notons que si l’on évacue du groupe le bouc émissaire, un autre prendra sa place et il en va de même du dominant du groupe. En fait, on leur reproche leurs prérogatives : s’accaparer les plus belles femelles (sauf chez les Bonobos où les lois sont modifiées) mais on les craint jusqu’à ce qu’un jeune mâle mature plus costaud agresse le « dos gris » pour prendre sa place.

Dans l’espèce humaine, la désignation des boucs émissaires sur le plan macro-social renvoie aux calomnies, diabolisations (sorcellerie) et accusations injustifiées (sur les juifs par exemple).

Nous épinglons les victimes en fonction de la couleur de la peau, du genre sexuel féminin, de la religion différente ou d’une culture différente (le racisme). Pour prendre un exemple actuel complexe, la loi européenne BOLKERSTEIN rejetée par les populations de l’Europe et adoptée après que les choses se soient calmées était bien génératrice de xénophobie : les travailleurs polonais maintenant européens, sont responsables, dans le trafic international, de dumping des prix et de taux de chômage croissant des routiers, ce qui ne peut conduire qu’à la dissension ; encore merci à l’Europe économique pour ce cancer. Autre exemple, après l’attentat du 11 septembre, ce ne fut pas Ben Laden le bouc émissaire mais la tête de turc de Saddam Hussein ainsi qu’une reprise des luttes contre les Talibans en Afghanistan, des fumiers qui dynamitent les grands Bouddhas de Banyan, presque comme si on (la CIA) les avait conseillé pour engendrer la haine en s’attaquant au patrimoine de l’humanité.

C’est le même mécanisme chez les babouins ; un dominant victime d’un accrochage se défoule sur un individu plus frêle, cet exécutoire limite le stress sinon, il y aurait une augmentation du glucocorticoïde dans le sang (hormone de stress) qui révèlerait l’anxiété du sujet alors qu’avec un bouc émissaire bien pratique, le dominant assume ainsi assez bien les conflits dans la vie sociale.

Dans la gestion des conflits, pourquoi se centrer uniquement sur le feu que l’on nous présente et pas sur l’eau des pompiers. Thomas MALTHUS, démographe anglais du XIX°s. attire notre attention sur l’excès de la croissance démographique responsable de la misère et du vice (égal à la pauvreté à cette époque sans nuance). Ce furent ses travaux qui inspirèrent ceux du psychologue John CALHOUN avec des populations de rats. Dans un espace restreint (la Chine ?), une colonie de rats à la démographie galopante s’auto-agresse : les rats s’entre-tuent, violent les femelles et se cannibalisent (« le cloaque comportemental ») ; au contraire, les populations en surnombre (et donc à l’étroit) réduisent leur agressivité avec moins de regards vers les autres, de voix tonitruantes, ce que l’on constate à Paris dans les ascenseurs bondés ou dans le métro aux heures de pointe. Toutefois, si une population étrangère arrive dans le même espace restreint, elle sera dans un premiers temps favorablement accueillie jusqu’à un taux de différenciation des odeurs corporelles de 30% ; ensuite, le conflit entre les communautés éclatera, pas nécessairement au bénéfice de la population d’origine.

Gregory BATESON a étudié à Bali (NAVEN) les mimiques des enfants regardant une scène de marionnettes et il a comparé les expressions faciales avec celles d’enfants d’autres pays ; les sentiments exprimés étaient assez identiques. Ce sont ce que l’on appelle aujourd’hui les cellules-mémoires qui se déclenchent aussi lorsque l’autre fait un geste codifié (bailler par exemple), les autres agissent en interaction, l’imitation et l’empathie n’exigent ni la perception consciente ni le langage.

« Pour reprendre les termes d’un auteur, dont la pertinence ne cesse de nous étonner, William JAMES, parfois les émotions d’autrui seraient réduites à « une perception purement cognitive, à une perception froide et pâle, privée de toute couleur émotionnelle »(James, 1890). Cette couleur émotionnelle dépend, en effet, du partage avec autrui des réponses viscéro-motrices qui concourent à définir les émotions.(…) Ces différents types de perception ont en commun un mécanisme miroir qui permet à notre cerveau de reconnaître immédiatement ce que nous voyons, entendons ou imaginons faire par les autres puisqu’il déclenche les mêmes structures neurales responsables de nos actions ou de nos émotions. »[5]

En synthèse partielle, dans nos relations, l’accord est l’idéal, le conflit désagréable mais incontournable et le déni insupportable (= faire comme si l’autre n’existait pas) arme privilégiée par les femmes, selon de Waas. Si nous avons une blessure psychique due à un choc post-traumatique, soit nous rêverons en boucle de l’évènement, soit nous pouvons l’oublier dans un inconscient profond. La résilience, c’est se sauver soi-même, par exemple d’une enfance difficile. La vie de couple est complexe, rappelons que 80% des violences faites aux femmes le sont dans un cadre conjugal (auquel les enfants assistent parfois). Notons que ce sont les femmes qui quittent les hommes par désamour et rarement le contraire. En cas de divorce, on voit de plus en plus la garde partagée des enfants, couperet parfois malsain des juristes car si le père n’a pas une fibre paternelle, ce sera en faire des victimes.

Rappelons également que dans notre espèce il n’y a pas d’instinct maternel mais un attachement de tendresse par les relations prioritaires avec la mère et dans notre évolution partiellement (plus tard ?) avec le père.

« C’est parce que nous pleurons que nous sommes tristes » dit habilement William JAMES. Nos attitudes infléchissent nos émotions, disent les neurones-miroirs ; un adulte souriant et mature fait reflet chez l’enfant ; c’est pourquoi il est utile de reconnaître nos colères naissantes sans les laisser nous submerger. Si dans un jeu de communication, il y a piège répétitif par masochisme/sadisme par exemple, un des acteurs a toujours la faculté de fuir ou de changer le jeu avec l’aide d’un médiateur dans une négociation explicite ou encore de changer de partenaire. Il est utile de se forcer à identifier aussi les qualités de l’autre plutôt que ses éternels défauts rabâchés; l’autre n’est pas nous, nous ne pourrons jamais le changer mais nous pouvons nous changer nous dans notre relation à l’autre si c’est possible.

Vers l’empathie

Nous sommes à une période où les crises des systèmes se donnent à voir : la cupidité a vécu et brûle ses derniers feux ultralibéraux mais peut-être notre espèce également va-t-elle vers le déclin si nous ne réagissons pas aux dérèglements climatiques malgré les blocages au protocole de Kyoto maintenus par la Chine et les E-U. « Indignez-vous ! » disent les espagnols, ne soutenez plus les puissants dans ce jeu de dupe du pouvoir répétitif dénoncé par Etienne de la Boétie, l’ami de Montaigne. Mangez moins de viande et de denrées exportées, prenez des douches et non des bains, etc. On sent une prise de conscience vers un changement de valeur avec une volonté citoyenne de revenir aux petites structures contrôlées par la communauté du village par exemple.

Il est différent de réussir sa vie ou de réussir dans la vie, les étudiants poussés vers l’économie et la politique (sont-ce des sciences ?) ont encore une induction vers cette obsession du rendement et du profit. Ce n’est plus le cas dans les sciences humaines comme en psychologie, pédagogie, anthropologie, communication, sociologie ou neurosciences. Nous pouvons penser en dialecticien en opposant le sage HERACLITE (« Le conflit est le père de toute vie ») et les découvertes récentes sur notre espèce et ses cousins malgré le belliciste. Nous sommes des animaux grégaires, coopérants, détestant les injustices sociales et essentiellement pacifistes lorsque nous ne sommes pas frustrés et manipulés par les médias et les dominants qui sont derrière eux avec leur propagande.

Bien sûr, en période de crise depuis 2008 (la crise ne touche pas tout le monde), quand l’emploi est précaire, nous sommes farouches ; toutefois, contrairement à la pensée unique de l’idéologie ultralibérale, les travaux des primatologues nous rendent espoir : si l’on donne à deux singes des récompenses d’une inégalité flagrante pour une tâche identique, le plus mal loti refusera de l’exécuter (par exemple austérité pour les retraités grecs et pactoles pour les dactylos des députés européens). Pourquoi l’Europe scie-t-elle la branche sur laquelle elle est assise en prêchant l’austérité aux pauvres sans toucher aux impôts des grosses fortunes ; est-ce que la gestion publique ne devrait pas viser le bien-être de tous au lieu de riches encore plus riches ?

Dans le sous-groupe des primates, il y a une aversion naturelle contre l’injustice sociale et l’absence d’équité. « L’homme est un loup pour l’homme » NON ! ce n’est plus vrai cette loi de la jungle avec Coluche et les restos du cœur et bien d’autres initiatives de dons ; la coopération et le partage sont des valeurs qui refleurissent. Lorsque deux loups se battent et que l’un se sent vaincu, il présente sa jugulaire au vainqueur qui ne le tuera pas. Il n’en ira pas de même de soldats préalablement déshumanisés certes. Notons sur ce point les expériences de Stanley MILGRAM sur la « Soumission à l’autorité ». Pour ceux qui ont relu attentivement ces travaux, un soldat conditionné peut larguer des bombes et tuer des milliers de femmes et d’enfants désarmés mais si on lui donne un couteau et l’ordre d’égorger un bébé, il va conscientiser ce meurtre vers lequel on le pousse et le refuser.

Pour renouer avec une utopie réaliste et harmonieuse, en histoires de vie, on a réalisé une expérience à partir de photos de mariage refaites 25 ans après en demandant à un jury de rassembler les gens qui se ressemblent ; le jury n’eut aucune difficulté à reconstituer les couples heureux car les traits du visage s’harmonisent au fil de temps de vie passé ensemble, on intériorise l’autre du couple.

Bien sûr, je ne suis pas naïf, nous sommes dans une époque de changement, de bouleversement où, pour un oui ou pour un non, dans les jeunes couples on zappe l’autre pour changer de chaînes, d’enchaînement. Ce qui a été galvaudé dans le terme fourre-tout d’amour (faire l’amour sans amour) est revalorisé dans notre époque par la joie du plaisir sexuel lié à l’affection, l’estime, la tendresse. Une jolie jeune femme disponible peut choisir l’homme qu’elle veut et son choix portera non sur un critère uniquement esthétique mais sur la possibilité que possède l’autre de lui manifester son affection en plus de son désir.

Comparons avec l’expérience de HARLOW où des petits singes orphelins devaient choisir une maman leurre en fil de fer mais donnant du lait ou une autre, nourrice sèche mais douce de poils. Ils allaient se nourrir sur celle en fil de fer qui donnait du lait puis revenait se blottir dans la douceur des poils de l’autre leurre. Cette expérience est à mettre en parallèle avec les orphelinats de CEAUCESCU en Roumanie, avec des enfants zombies, au visage figé et aux grands yeux ouverts mais inexpressifs. Ces enfants n’avaient jamais été cajolés, ils n’étaient pas du genre humain. Le genre humain a soif d’attachement mais il reste manipulable par un quelconque leader charismatique qui attise la peur de l’entité grégaire en diabolisant le monde extérieur, un peu comme dans le phénomène sectaire. HITLER avait lu les psychologues sociaux de son époque TARDE et Gustave LE BON.

Pour revenir sur l’empathie en Afrique, il y a quelques dizaines d’années, il y avait la solidarité clanique où, si quelqu’un construisait une nouvelle case, ses voisins étaient tous là. Aujourd’hui, je suis sidéré, en ayant fréquenté auparavant ce monde solidaire, de constater l’égoïsme époustouflant des millionnaires locaux (toutes religions confondues). Pourtant, selon les travaux récents en neurosciences, nous sommes programmés pour tendre une main secourable aux « nécessiteux » (empathie, charité, fraternité). Or, en 2012, il n’y a que des Toubabous (ou Mondélés) qui lancent à petites échelles des actions humanitaires contre les famines; les riches locaux font leurs 5 prières et donnent quelques piécettes en aumône à des gosses mendiants des écoles coraniques mais rien pour le développement de la collectivité. Les ONG nationales ou internationales s’arrangent pour que la plus grosse part de leur budget soit donné aux cadres intervenants sous forme matérielle (4x4 dernier cri avec clim, hôtels à 300 €/nuit, etc.) ce qui fait que, de l’enveloppe prévue, il ne reste que des clopinettes pour les gens ayant vraiment besoin d’être aider pour acheter des semences à planter pour la survie de leurs enfants. Pas un seul de ces richards n’ouvrira une école mais ils roulent tous (les millionnaires) sur les routes défoncées car non entretenues (pas de salaire pour les cantonniers) de la capitale avec de superbes Mercédès blanches climatisées et autres signes ostentatoires de richesses. Petit exemple, la fortune du dictateur MOBUTU au Zaïre-Congo était égale à la moitié du PIB du Congo, fortune amassée en dix de règne sans pitié. (A Mbandaka, il faisait construire un pylône électrique dans la brousse pour faire croire qu’il allait y installer l’électricité.)

Paul Mac LUAN (1950) qualifie de primitif le fonctionnement des prédateurs humains figés sur leur cerveau reptilien et l’oppose au « système limbique » ou cerveau des mammifères et de l’affectif, centre de la mémoire sensible où l’attachement est apparu et où la mère reconnaît le cri de son petit qui l’appelle. L’amitié et le souci des autres étant situé dans cette aire cérébrale, ce sera dans une chasse à courre l’exemple du cerf qui se sacrifie pour affronter les chiens et sauver sa harde.

Notons, en ce qui concerne les humains, le néocortex des cellules grises (neurones) constitue la spécificité de notre espèce d’êtres pensants et sensibles car il y a interaction entre la conscience réflexive et l’affect et le plaisir de la compagnie. Notons également que nous nous identifions plus facilement avec les membres de notre ethnie et les proches de nos particularités culturelles. Par exemple, j’ai beau détester BUSH et ses tueries sans fondement, je fais partie d’une ethnie plus similaire culturellement que celle de mes amis musulmans qui me meurtrissent par leurs comportements iniques envers leurs femmes. Nous voudrions tous évoluer vers une seule humanité harmonieuse mais effectivement, le grand Satan est et restera représenté par les théocraties moyenâgeuses qui contestent notre seul et faible lien, les droits de l’homme et de la femme tant que les musulmans resteront à ce point - presque caricatural – belliqueux envers nous les frères du Nord qui les aidons plutôt mal que bien. Toutefois que font-ils eux, à part nous agresser ?

« La réalité est que nous sommes des corps nés d’autres corps, des corps nourrissant d’autres corps, autant des rapports sexuels avec d’autres corps, cherchant une épaule sur laquelle s’appuyer et pleurer, faisant de longs trajets pour être près d’autres corps, et ainsi de suite. La vie vaudrait-elle la peine d’être vécue sans ces liens et sans les émotions qu’ils éveillent ? serions-nous vraiment heureux, d’autant que le bonheur est lui aussi, une émotion ? (…) Les émotions nous servent de boussole. Nous éprouvons de fortes inhibitions à tuer des membres de notre propre communauté, et nos décisions morales reflètent ces sentiments. L’empathie se révèle intensément interpersonnelle. »[6]

Donc, ce dont nous manquons le plus vitalement – que l’on soit femme ou homme – c’est de caresses (et pas seulement aussi de sexualité comme les Bonobos), de tendresse et d’attachement. Pourquoi existe-t-il un tabou amalgamant négativement la sexualité et les caresses ?: Edgar MORIN, chercheur au CNRS a conduit une expérimentation sur les mères souris peu aptes à l’affection vis-à-vis de leur progéniture et il a découvert que les souriceaux n’ayant pas été cajolés, léchés, palpés, ne développent pas autant que les autres les dendrites de leurs neurones (ce que Cyrulnink appelle le manque de nourriture affective). Nous rejoignons là les observations sur les orphelinats de CIAUCESCU en Roumanie. Il faut qu’un être de chair de notre groupe de mammifères se sente palpé et touché pour exister grâce aux caresses de l’autre. A ce point de vue, l’éducation affective des hommes reste à faire.

CYRULNIK reprend en fait les travaux de Konrad LORENZ sur l’attachement. Les parents biologiques sont de fait moins importants que ceux qui nous élèvent. Dans beaucoup d’histoires de vie, j’ai entendu l’importance de ce lien affectif dans l’après-guerre avec les grands-parents qui élèvent les petits et non les parents. Ceux-ci rationaliseront après (la dissonance cognitive de FESTINGER) pour réinventer les liens qu’ils n’ont pas su nouer. Dans cette période post-traumatique, on verra beaucoup de morts subites du nourrisson ou encore des bébés qui refusent de s’alimenter (anorexie du nourrisson) mais malgré tout – avec l’énergie de la vie – il y aura également la résilience de la survie et de l’adaptation.

Citons cette magnifique phrase de Jean-Paul Sartre : « L’homme se caractérise avant tout par le dépassement d’une situation, par ce qu’il parvient à faire de ce que l’on a fait de lui. »[7]

2. Gestion des conflits : Malaise et failles de notre civilisation consumériste

« Auprès de Roosevelt encore, la nuit avant sa mort, Il dit « Un monde uni doit naître de ce carnage ».Qu’on soit Russe, Noir ou Blanc, on a tous le même sang,Tous ensemble, on est seulement de passage. »(Graeme ALLWRIGHT)

Introduction

N’étant pas un fils de prof d’université (mais fils d’ouvrier), j’ai dû prouver aux autres (et à moi-même) que j’étais tout aussi capable de réaliser un mémoire de doctorat en 500 pages de police 10 et en 4 volumes sur les histoires de vie de la tendance psychosociale. J’ai été soutenu intellectuellement par les profs de ma Faculté de Psychologie et des Sciences de l’éducation de l’ULG, mais aussi par le pédagogue promoteur de la méthode dans l’enseignement Gaston PINEAU (Univ. De Montréal, Univ de Tours) ainsi que mon collègue Vincent de GAULEJAC (Univ. De Paris VII) et tout particulièrement mon ami et collègue feu Marcel DEPREZ, formateur à Peuple et Culture-Wallonie. Pour grandir, se développer à n’importe quel âge, il faut des personnes qui croient en vous, cela peut être les parents mais ce sont surtout les enseignants-formateurs. A Marcel, je dois mon initiation à l’Education permanente socratique. C’est lui qui, comme MONTAIGNE, m’a donné la passion de lire, d’apprendre et d’écrire ad libitum pour le plaisir que je voudrais réussir à communiquer à mes amis.

Aujourd’hui retraité, le seul sport qui m’amuse est de flâner à la FNAC et de découvrir parfois une perle rare, non dans les histoires de vie analysées par des psychosociologues mais au travers de romans valant le détour. Ainsi dans cette introduction, je recommande le livre de Nancy HUSTON, Lignes de faille, Paris, J’ai Lu, 2011 (Prix Fémina en 2006) qui relate, au fil de plusieurs générations d’enfants d’une même famille, la vision du monde de ces enfants lorsqu’ils ont six ans, une fiction certes mais remarquable, dont les premières lignes m’ont choqué au point que j’ai failli abandonner le bouquin : il s’agit d’un gamin SOL (pour Solomon) qui sera le maître de l’univers et de l’espace intergalactique et qui, à 6 ans, regarde des fims porno sur son ordinateur personnel. Bonjour l’éducation de l’égalité entre les genres sexués.

« Il suffit de télécharger et on peut voir les filles se faire violer dans le vagin ou l’anus par des chevaux ou des chiens ou tout ce qu’on veut, clic, clic, clic avec le sperme de la bête sur leurs lèvres souriantes »[8] Il en va de même pour les massacres orchestrés par le Président BUSH (non il n’a pas été pendu !) à partir d’un mensonge concernant l’Irak pour envahir ce pays (et tué également 3000 soldats américains). Est-ce ainsi que les hommes s’occupent de l’éducation des petits alors qu’il n’y a pas besoin de tuer les musulmans, il meurent tout seuls de famine dans le Darfour chaque année. Est-ce enseigné ?

Le temps des Yé-Yé

J’ai eu la chance de vivre mon adolescence dans les sixties, une époque plus progressiste que les temps actuels avec les crises économiques, l’inflation, l’austérité et le non impôt sur les grosses fortunes (c’est la domination de l’ultralibéralisme ou capitalisme) et de me marier à cette époque glorieuse de l’explosion des tabous, le 11 mai 1968. Notons en passant que l’institution mariage est une loterie où peuvent se rencontrer des personnes qui arrivent à bien s’amuser ensemble (et s’aimer) ;, c’est pour partie le hasard et pour partie la volonté car deux, c’est déjà un groupe.

Au début des humanités dans les années 1960, on portait en classe des costumes cravate et à la fin des cheveux longs et des chemises à fleur en se revendiquant de la paix et de l’amour et de la sexualité débridée, surtout en paroles. Je me rappelle de mauvais profs désorientés parce que les apprenants ne voulaient plus écouter de discours ex-cathedra éteints.

Mais ce fut surtout le temps de l’émancipation féminine où les filles brûlaient leur soutien-gorge et découvraient la maîtrise de leur ovulation par la pilule. Ce fut le temps de la « beat génération » avec Jack KEROUAC[9]

 

    SEXPOL

A 16 ans, en stop, j’étais en Espagne avec les fascistes de Franco qui voulaient couper nos cheveux longs et à 17 ans, en Tunisie. Les beatniks voyageaient seuls ou à deux en pestant sur les filles qui étaient « prises » en quelques minutes alors que les garçons poireautaient au même endroit parfois six heures sous la pluie. Le fun était la tombée de la nuit quand tous ces nouveaux voyageurs ayant lu « L’étranger » de Camus se retrouvaient autour d’un feu et partageaient ce que chacun avait à manger. Le côté obscur était déjà à l’époque le racisme des pays barbares vis-à-vis des filles : sur le bateau Marseille-Tunis, j’ai fait la connaissance de trois frangines qui par coïncidence étaient sur le même trajet de retour et elles avaient toutes été violées. Dur, dur, dur pour les croyants libertaires que nous étions, je dis bien libertaires et non libertins car les quelques communautés (d’avant les Hippies et leur drogue, les timbres de LSD du Dr Hoffman à lécher) se sont toutes effondrées, sauf les communautés religieuses avec une discipline et un ordre de fer rouillés et/ou les communautés de drogués amorphes et détruisant consciencieusement leurs neurones.

Avec mon épouse, nous avons terminé nos croissances physiques et psychiques dans ce climat de liberté, j’ai travaillé dans des plantations au Congo (à la lampe tempête, sans électricité et avec comme seul luxe un frigo à pétrole) et nous avons été expulsés car blancs par le dictateur MOBUTU en 1972. J’ai trouvé un place de prof d’agriculture et j’ai repris (pendant 20 ans) mes cours de psychologie sociale à l’université de Liège.

Nous sommes une génération de transition avec nos parents ayant connu la seconde guerre mondiale et étant autoritaires. Pour l’éducation de nos trois filles, nous étions à la foi libertaires et de toutes les manifestations citoyennes : pour le Dr PEERS (IVG) ou contre l’implantation à Florennes des missiles Pershing II dirigés vers la Russie mais aussi avec un souci de fixer des limites, ce que l’on appelle éducation responsable, et que définit bien Jean-Jacques ROUSSEAU dans son œuvre « L’Emile ».

Et nos filles ont vécu leurs études adolescentes en KOT (chambre d’étudiant en ville) à Liège alors que cela n’était pas vraiment nécessaire sinon pour les éloigner de l’autoritarisme que nous dégagions encore et qui pouvait les étouffer : ce sont de belles et fortes personnalités. Elles ont assumé et réussi leurs études (infirmière, ingénieur des Mines et Dr en médecine du travail). Les belles personnalités, c’est bien mais l’ennui, c’est que cela effraye parfois les mâles.

Au début de leur vie autonome, elles disaient en gros » pourquoi pousser les enfants aux études, leur choix doit être sacré », puis, elles ont compris qu’au fond, elles reflétaient notre idéologie de bobo tout en comprenant notre engagement contre la société duale qui sépare les personnes instruites et combatives des paumés inventés par la sélection de la société. Certes, tout le monde ne peut pas devenir Mozart mais un enseignement de qualité pour tous est possible si l’Etat par lâcheté ne doit pas financer deux réseaux. La conclusion, ce sont les enfants du tiers et du quart monde qui payeront les frais.

 

Le cauchemar éveillé

Après, tout dérape et, comme Sol cité dans l’introduction, elles ont des enfants très peu gérables (côté garçons, ce n’est que mon point de vue) car influencés par la violence et donc les fantasmes de « la toute puissance » de FREUD (2 garçons turbulents et 3 filles sages). Ce n’est pas que la chaîne éducationnelle pour une fois formée (ce qui n’était pas le cas des générations précédentes) part en quenouilles mais elle se trouve en fait débordée par cette éducation informelle, violente et ultralibérale des médias : « On veut tout et tout de suite ! ». C’est ce qui explique la violence des laissés-pour-compte devant les vitrines de la consommation (une Maserati ou une Porsche ou bien une Jaguar ?) et la difficulté de se concentrer sur l’effort pour ceux qui pourtant sont suivis par leurs parents, pour ne pas dire parfois portés à bout de bras. Une école sans devoir, dit l’ex-Ministre Nollet, mais bien sûr mais cela est un choix politique de gauche.

Pour les enfants, il y a ceux qui sont à l’école, d’autres au purgatoire de l’enseignement professionnel et de la majorité (puisque une ministre sinistre a inventé l’obligation scolaire jusque 18 ans pour payer moins de chômeurs), puis les immigrants ne possédant pas les clés de notre culture bourgeoise et dont certains surpeuplent nos prisons ou bien sont relâchés le jour même de leur condamnation et viennent narguer leurs victimes (des petits commerçants qui finiront pas déposer leur bilan trop fatigués et non soutenus par un Etat incompétent pour les aider à créer du PIB (de la richesse nationale)), d’où la montée inexorable partout en Europe de l’extrême droite encouragée par le comportement incivique de ces immigrants, disons le non-dit.

Et les nouvelles générations appliquent la liberté sexuelle que nous mêmes avions rêvée mais avec en prime la récupération rapide de l’idéologie de consommation c’est-à-dire que dès qu’un « produit » est en panne, on ne se donne pas la peine de chercher les réparations (les compromis), on zappe pour un autre et il en va ainsi de nos pauvres relations humaines qui perdent leur consistance dès l’aventure avec un autre être ou même par l’ennui du même ; alors, on zappe !

Or, ce que j’écrivais dans mes réflexions précédentes sur la gestion des conflits par la sexualité des singes Bonobos « Faites l’amour et non la guerre » n’est pas valable pour nous.

Nous avions rêvé de la transgression de ce tabou « la liberté sexuelle » en oblitérant les deux autres grands présents dans nos institutions c’est-à-dire le « pouvoir » (celui de l’affichette et des « fils de » et de ne plus rien contrôler et de laisser faire à leur guise les marchés en subsidiant les banques (et les parapluies dorés en interne) et en appelant le peuple à l’austérité alors que partout l’Europe descend dans la rue pour les chasser) et « l’argent », notamment celui du marketing, c’est-à-dire que l’on peut faire aujourd’hui n’importe quoi dans le détricotage (les politiques et les juges disent que ce n’est pas leur faute) comme laisser un enfant de 6 ans comme Sol se déshumaniser tout seul en s’imaginant que les femmes sont des objets lubriques et non les alter egos des hommes.

L’espérance ou la fin de la civilisation

Il n’ya pas d’espoir, leurre des religions, et nous assistons au déclin de notre Empire Romain d’Europe mais il nous reste l’espérance d’une lueur de changement dans cette désagrégation sociétale où les couples mononucléaires se séparent en cascade au grand dam de leurs enfants. Nous sommes agacés par ces populations migrantes et primitives qui viennent nous donner des leçons et considèrent leurs femmes comme des chameaux. Toutefois autorisons-nous à penser en dialecticien avec l’oscillation du pendule de FOUCAULT où la négativité de l’un pourrait annuler l’égocentrisme de l’autre. Chez nous, en principe, la propriété sexuelle n’existe plus (n’en déplaise à l’église catholique rétrograde) et par exemple, mes amis musulmans polygames nous envient parfois nos couples monogames qui peuvent développer des tendresses réciproques et/ou des connivences passagères.

Nous n’avons pas besoin de cette propriété des femmes dans le mariage, institution inventée par l’église pour assurer aux hommes qu’ils sont bien les géniteurs de leurs enfants alors que l’important est dans le fait qu’un homme élève et nourrisse un petit (physiquement et psychiquement).. Voilà qui est central chez nous comme en Afrique (lorsqu’il y a des règles et des ressources) ; notons à ce propos que nos amis musulmans n’ont pas à violenter leurs filles par des mutilations génitales ( l’excision n’est pas dans le Coran). Nous pourrions tous réinventer la tendresse et l’affection, les non-dits (et non conceptualisés) de mai 68 ?

L’ouvrage cité en introduction de Nancy HUSTON se termine à la 4ème génération où deux sœurs vieillies se retrouvent et se chamaillent la possession d’une poupée. Qu’est-ce qu’une poupée ? Sinon l’intermédiaire de cette douceur et de cette affection réciproque qui fait tellement défaut dans notre civilisation occidentale.

La jalousie

Si je suis jaloux, cela veut dire que je n’ai pas confiance en moi et peur de perdre ma possession et cela peut mener au crime passionnel qui n’est au fond qu’une vexation de l’amour-propre, de l’ego tout puissant (souvent d’un homme) blessé dans son amour-propre. Mais si nous sommes plus que des Bonobos, nous pouvons décrypter ce que les déesses-mères (d’avant les Dieux jaloux) appelaient le don des plaisirs (pour permettre la perpétuation certes). Plutôt que de se donner mutuellement la mort dans des guerres bien règlementées, on pourrait envisager de désacraliser la relation sexuelle qui n’est qu’une clé dans une serrure (utilisée sans vergogne par la publicité), pour découvrir, au-delà du plaisir de la jouissance, l’estime de l’autre, la réciprocité des affects et des attentions bienveillantes…sans sacrifice ! Disons à l’autre ce que nous aimerions qu’il fasse pour nous au lieu de faire des choses censée lui faire plaisir et puis de lui reprocher après son indifférence ou le fait de ne pas nous renvoyer l’ascenseur

Arrêtons de faire des couples monogames à vie (parfois pour 50 ans d’ennui et de routine) et vivons le présent dans l’ici et maintenant avec non seulement du plaisir sexuel partagé mais les plaisirs de la communication pour une durée assez responsable de dix ans pour l’éducation des enfants, nous suggère Jean-Jacques ROUSSEAU et puis renouons une autre alliance principalement affective pour avoir la force et le désir conjoint d’élever d’autres enfants ou pas du tout mais simplement pour ne pas étioler notre seule existence qui est plus brève que ce qu’on l’imagine.

 

 

Qu’as-tu appris à l’école, mon fils. A l’école aujourd’hui ? J’ai appris que les gendarmes sont mes amis et tous les juges très gentils, que les criminels sont punis pourtant, même si on se trompe de temps en temps(…)que le gouvernement doit être fort, a toujours raison et jamais tort. Nos chefs sont tous très forts en thème et on élit toujours les mêmes. »(Graeme ALLWRIGHT)

Si mon épouse, ma mie, a une aventure avec un autre homme, je me réjouirai pour elle car je l’aime sincèrement. La jalousie n’est pas l’amour de l’autre mais du narcissisme. J’ai vu des hommes ayant tué leurs femmes, libérés par d’autres hommes juges qui faisaient des projections. Je ne suis pas d’accord avec cette clémence imbécile qui ne ressuscitera pas la victime. Lorsque nous serons en démocratie participative, je demanderai dans l’agora la peine de mort pour ces juges, pour complicité de meurtres..

Mais dans notre déclin civilisationnel, est-ce que quelqu’un a déjà vu un juge ou un politicien sanctionné par le peuple pour mal-gouvernance ? « Que celui qui n’a jamais commis de faute, lui lance la première pierre ! » disait le philosophe dans l’affaire Marie-Madeleine. Il ne faut pas bien sûr répondre à la violence institutionnelle des juges par la violence mais symboliquement, lapidons ceux qui permettent l’adultère aux hommes en les graciant tout en lapidant leurs femmes infidèles. Ma chérie me quitte, alors je la tue et par honnêteté intellectuelle, je devrai me tuer aussi ? Quel gâchis de rester sans critique vis-à-vis de ce déni d’un projet de vie.

Pour conclure avec les histoires de vie

Un des principaux auteurs que je développe dans ma thèse est Jürgen HABERMAS, dernier représentant de l’Ecole de Francfort fondée par des marxistes allemands critiques de leurs propres idéologies (Max HORKHEIMER, Ernst BLOCH, Theodor ADORNO, Herbert MARCUSE, Walter BENJAMIN,…) mais aussi du capitalisme de plus en plus agressif et autoritaire et de l’idéologie consumériste qui nous éloigne d’une possibilité d’humanité fraternelle et solidaire. Ces philosophes montrent que la conscience est travaillée par l’espérance en un esprit d’utopie laïque, en une liberté qui oppose à la pseudo-justice une justice réelle et exigible pour tous dans des délais raisonnables (les grosses compagnies attaquées font traîner les affaires par vice de procédure jusqu’à la mort des plaignants). Si nous recadrons notre regard en 2012 (mais chaque année la situation se répète), des dizaines de millions d’hommes, de femmes et d’enfants meurent de faim, voilà le scandale de notre monde égocentré. Le trotskyste de la FAO, Jean Ziegler dans son dernier ouvrage, nous dit (pour replacer dans le contexte, en visitant une mission Mère Teresa à Saga au Niger) ; « L’âge des enfants oscille entre six mois et dix ans. La plupart sont squelettiques. Les os percent sous la peau, quelques- uns ont les cheveux roux et le ventre gonflé par le KWASHIORKOR, l’une des pires maladies – avec le NOMA – provoquée par la sous-alimentation. »[10]

 

 

 J’ai un jour été impressionné par le sage vietnamien THICH NHAT HANK (travaillant aux E-U) qui répondit, à un soldat américain ayant massacré des enfants et pleurant beaucoup sur lui-même, que des millions d’enfants mourraient chaque jour de faim et qu’il pourrait réparer son geste en s’occupant d’eux au lieu de geindre sur son ego. C’est pourquoi, si ma compagne a une aventure , je m’enquerrai de son plaisir car nous sommes dans un autre monde, celui d’une équipe qui collabore – à notre modeste échelle – à recréer des économies locales, là où il n’y a plus rien : plus de pluie, plus de mil, plus d’ONG (comme le FED européen), rien que le sable du désert.

Si nous étions plus nombreux à manifester une fraternité (le GAP[11] a planté 2.000 arbres fruitiers dans les écoles du Mali en 2011 et 2012), nous changerions le monde.

 

 

Jean-Marie LANGE, 01.11.2012

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[1] MEAD George H., L’esprit, le soi et la société, The University of Chicago, 1934 ; préface de Daniel Cefaï et Louis Quéré, p. 26, Paris, PUF, 2011.

[2] De WAAL Frans, Le singe en nous, Paris, Pluriel, 2011, P.142.

[3] De Waals, Le singe, ibid., p.145.

[4] « La notion de résilience est née à Hawaï, en 1982, quand Emmy Werner a été stupéfaite de constater le bon développement de 28% d’enfants qui logiquement aurait dû être fracassés. Dans une population générale, l’OMS considère que 83% deviendront des adultes épanouis. « Ces enfants « résilients » ont quelque chose à nous apprendre », s’est écrié Michael Rutter. C’est ainsi qu’a démarré l’aventure de cette notion qui, vingt ans plus tard, est devenue un concept solidement charpenté : les biologistes mesurent les sécrétions hormonales des enfants élevés en carence affective, qui reprennent un néo-développement résilient dès qu’ils sont entourés par une famille d’accueil ou une institution qui stimulera la base du cerveau au cours des interactions quotidiennes, tout simplement. » Aïn Joyce, Résiliences, Erès, Ramonville St Agne, 2011,p.8.

[5] RIZZOLATTI Giacomo et SINIGAGLIA Corrado, Les neurones-miroirs, Paris, Odile Jacob, 2011, p.200.

[6] De Waal Frans, Le singe en nous, Paris, Pluriel, 2011, p.238.

[7] In LANGE Jean-Marie, Autoformation et développement personnel, Lyon, Chronique sociale, 1993, p.63.

[8] HUSTON Nancy, Lignes de faille, Paris, J’ai Lu, 2011, p. 24.

[9] KEROUAC J. (1922-1969), Sur la route, Paris, Folio, 11972, 2005.

[10] ZIEGLER Jean, Destruction massive, Paris, Points, Sept.2012, p.12.

[11] GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE

Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique Jean-Marie LANGE: gap.belgique@skynet.be ;
 
Groupe d'Autoformation Psychosociale : Formations des adultes et actions humanitaires. 
         
L'association de formation des cadres GAP est une asbl spécialisée en management associatif et en prévention des conflits de groupe. Elle se veut résolument sans but lucratif; aussi, lorsqu'elle dégage un quelconque bénéfice, elle conçoit le projet d'une aide humanitaire technique et ciblée au Tiers Monde. Hier, il s'agissait de formations d'animateurs ruraux et d'animateurs de gestion au Mali. Aujourd'hui, c'est l'aide à des associations locales à MAKAMBA au sud Burundi. Demain ce sera le soutien à des écoles fondamentales au pays DOGON (Mali). Notre association n'est pas subsidiée par la coopération au développement de Belgique. Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune confession et à aucun parti politique.