dimanche 23 septembre 2012

CAPI – Cahiers d'Autoformation Psychosociale en Pédagogie institutionnelle N°41

GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE

JUNG (IV) : l’anima , l’animus et l’UTOPIE


                Dans les ruines de Djenné-Djenno (XVI°) au Mali, pillées et abandonnées des chercheurs, j’ai trouvé, en février 2012 au début des 3 guerres, une pièce de bronze cassée et donc sans valeur pour les pilleurs qui n’avaient peut-être même pas vu que ce bracelet était un serpent se mangeant la queue : OUROBOROS « l’un et le tout par le cercle » (Codex Marcianus X ou XI°S). En alchimie, le Mercurius se trouve au début et à la fin de l’œuvre (prima materiae), c’est le dragon ou l’aigle bicéphale (Phoenix), être primordial hermaphrodite qui se divise pour former le couple frère-sœur (Yab-Yum disent les tibétains) et puis qui s’unit pour former le lapis (lumière neuve) ; il est métal et liquide (Mercure), matière et esprit, froid et ardent, poison et remède. Il est le symbole qui unit tous les contraires dialectiques, notamment le conscient et l’inconscient femelle(anima) soit l’inconscient chthonien avec son ordre incompréhensible pour notre conscient mais qui en est le complément symétrique (lequel est le reflet de l’autre ?). Le point-rencontre de la tête et de la queue sur  la circonférence est le point d’intersection des deux mondes mais inversés par réflexion comme l’anneau de Moebius. L’hypothèse de JUNG est que, lorsque nous arriverons à incorporer l’inconscient dans une image générale du monde conscient, nous aurons atteint – hors de toute métaphysique – un point de connaissance « cosmique ». Notons également, à propos de la symétrie créant le cercle (mandala), que le cercle peut aussi être la représentation obscure de l’anima (inconscient) lorsque quelque chose doit être traduit dans la réalité. « Obscure » pour JUNG, ce sont ces forces terrestres et réelles, chthoniennes, source d’angoisse qui cause la régression. Il faut que le rêveur ou le coupable africain acceptent que l’obscur n’est pas un autre mais eux-mêmes.



                En Afrique subsaharienne, lorsque un acte criminel est commis, le coupable dit souvent que ce n’est pas lui mais son double-sorcier (Nganga mabé), on va donc le désensorceler pour l’initier à la sorcellerie blanche veillant au bon ordre du clan ou du village. Les prisons sont des créations des blancs (mondelés, toubabous), là où, si le prévenu n’a pas de famille pour lui apporter de la nourriture, il mourra avant d’être jugé.



                Je suis athée et donc je ne crois pas à un quelconque sauveur car nous ne sommes que des atomes formant des molécules et créant une entité inventée dite PERSONA (masque, personnalité) avec un corps fait de cellules, de besoins et de désirs et d’une psyché dont une partie est animale (anima, inconscient). Le corps comme l’âme (autre appellation de psyché) disparaîtront, mangés par les vers et les bactéries ou au pire brûlés dans une crémation à la mode qui détruit notre part de biomasse carbonique pour la planète bleue.

                Je ne crois donc pas en un quelconque Dieu, toujours vecteur de division et de luttes sanglantes mais le philosophe Jésus me paraît sympathique, en-dehors des apologies mystiques des évangélistes, parce qu’il parle d’amour, de fraternité et de don comme le Pélican s’ouvrant le ventre pour de son sang nourrir ses petits (l’humanité). A côté de ce symbole de bonnes paroles (le vent, le souffle) et de feu (volé par les hommes aux dieux), je vois aussi avec Hermès « ce qui est en bas », ces forces primaires de l’anima avec les déesses chtoniennes de la terre (Gaia, Déméter…) et de l’eau (celle que mes amis africains appellent Mamywata). Je pense que nous devons arriver à penser ensemble ces jumeaux symboliques du conscient d’amour et de l’inconscient du désir. Celui qui ne pense que de manière analytique (alors qu’il n’a pas la vue d’ensemble) développera un amour glacé, gelant comme celui des inquisiteurs se réchauffant aux bûchers des sorcières. De même, celui qui ne voit dans la vie que le plaisir éphémère du sexe et de la domination politique s’auto-consume de son apoplexie tandis que ceux d’entre nous qui pourront concilier la chaleur passionnelle des pulsions avec l’affection et la raison analytique, acceptant les deux pôles de la contradiction humaine pourront évoluer vers une spiritualité laïque et déposer un petit caillou sur le chorten (stupa) de l’humanité en marche avec de disparaître. S’ils ne sont pas assez nombreux, ce sera l’humanité qui disparaîtra comme un pet de mouche sur la toile cirée des galaxies de l’univers.
                Notons que le chorten au Tibet, aux croisées des chemins, représente le tombeau d’un sage qui a été momifié (salé) puis intégré dans la construction ; celle-ci correspond au stupa plus réduit qui à l’intérieur ne contient que des parchemins. La construction est toujours similaire : une base carrée (la terre), un cercle crénelé (l’eau et les vagues), un cône (le feu), un « chapeau » (le souffle) et un croissant inversé vis-à-vis du chapeau et pointant vers l’univers (l’éther).

Le mythe de l’intelligence mesurée avec le QI de Binet

                Bien avant le nazisme, il y a eu l’eugénisme de Charles DALTON dont le résultat fut de conseiller d’élever seulement les petits humains au Quotient Intellectuel (Q.I.) bien développé…et de laisser végéter les autres. On commença les études de psychologie du comportement avec celles de jumeaux séparés géographiquement et en mesurant leurs réponses similaires aux tests même s’ils étaient fort éloignés ; ce fut les expériences de ZAZZO. A partir de là les nazis inverserai cette étude peu probante par la morphonologie qui consistait à mesurer les bosses du crâne, l’écartement des yeux, la longueur et la forme du nez, etc. avec le préjugé à peine caché de démontrer que les juifs étaient une race inférieure. Toutes les idéologies sur l’eugénisme partaient du prémisse de l’intelligence de l’inné (c’est génétique), la normalité se situant entre 70 et 130,la médiane étant de 100. Cela signifie qu’à 130, on parle de surdoués et d’imbéciles à 70. Pourtant, on s’aperçut très vite que l’influence sociale avait aussi un rôle : le nombre de livres dans un ménage, les discussions entre générations, le goût de l’art, etc. Aujourd’hui, on peut dire que l’intelligence est un mélange de l’inné et de l’acquis tout en reconnaissant que nous ne saurions pas tous être des petits Mozart.

                Ainsi sortit, aux alentours de 1994 aux E-U un des derniers livres racistes « La courbe en cloche », un livre utilisant abusivement  la courbe de Gauss et ses écarts-types pour dire en substance que les noirs étaient moins éveillés que les blancs. Tous les textes de tests de Binet étaient suspicieux car ils mélangeaient de la réflexion avec des connaissances culturelles. Par exemple, si on demandait à un jeune noir du bayou de Louisiane les dix sortes de poissons que l’on trouvait dans le Mississipi, son QI explosait vers le haut alors que celui du migrant blanc de fraîche date s’étiolait. Même si cela fut affiné par après, il reste toujours des biais, comme celui de la vitesse d’une compétition par exemple.

                Avec les actuelles taxonomies américaines plus rationnelles, l’évaluation s’objective quelque peu, dune part grâce à l’échelle à 6 branches de BLOOM et surtout à la grille ressemblant au cube magique et rassemblant 156 items de l’intelligence par GUILFORD pour ne citer que ces deux personnes. Cette dernière matrice comprend des notions comme la fluidité, la créativité, l’originalité, etc. et de multiples combinaisons entre les items sont possibles. A la question « qu’est-ce que l’intelligence ? », Binet avec morgue répondait par une tautologie : c’est ce que mesure mon test.

                En conséquence, beaucoup d’enfants ne furent pas poussés à faire des études, malgré leurs potentialités innées parce que leur milieu ne s’y prêtait pas. HITLER voulait une race aryenne « pure » de grands, beaux et blonds soldats ayant une intelligence plus significative que la moyenne. Il créera des usines de reproduction avec des épouses pondeuses bien aryennes et tous ces jeunes élevés ensemble en batterie étaient carencés d’un même mal : le manque d’affection, de tendresse.

                Ce projet d’amélioration de « la race » séduira aussi les autres nations avec des programmes de stérilisation des familles débiles ou alcooliques ainsi qu’un élitisme froid et dur clivant l’humanité entre les pauvres hères bêtes et les gens cultivés car bourgeois. Les guerres du XX° s sont des blessures lentes à cicatriser. Je  pense à l’élite gantoise flamande s’exprimant en français par rapport aux hommes de troupe flamands et à ce qu’il reste encore aujourd’hui de haine par rapport aux « fransquillons » ; en Wallonie, tout le monde s’étonne de ce « flamandisme » d’extrême-droite qui domine encore aujourd’hui entre 30 et 40 % du pays flamand.  

                   Nous avons besoin d’une éducation aux droits de l’homme (dès les écoles primaires) pour que la justice soit plus juste et ne se résume pas à des textes de loi appliqués de façon rigide. Nous avons besoin d’arrêter toutes ces guerres irrégulières pour le pétrole et le profit pour créer une humanité de paix. Nous ne voulons pas des intégristes musulmans, catholiques, protestants et autres mais des populations qui acceptent de vivre ensemble. Si les gens apprennent davantage sur le monde (au lieu  de cette sélection intempestive partout), s’ils comprennent mieux leur dépendance réciproque aussi bien entre eux que vis-à-vis de leur monde pollué en butte au réchauffement climatique ; nous découvrirons alors l’interdépendance de la nature et pourrons initier un changement humaniste ne poussant plus à l’exploitation de l’autre pour s’enrichir à ses dépends mais plutôt de vivre pour donner,  travailler tous ensemble pour le bien-être commun, ce que les bouddhistes appellent la culture de la compassion. Les hiérarchies politiciennes et économiques doivent être combattues pour revenir au don et à l’échange : plus on donne, plus on devient mature.

                Nous sommes tous dotés de capacités, de facultés ; encore faut-il avoir assez de volonté de vivre pour les développer, pour transmettre nos potentialités porteuses d’espoir rêveur par la prise de parole avec le risque que l’on « rie de nous ! ». Dans la problématique de la prise de parole en groupe, le mutisme s’explique souvent par une honte vécue  un jour, une petite voix nous inhibe en disant : « je vais me tromper et tout le monde va s’esclaffer ! » C’est pourquoi dans mes formations je demandais de prime abord l’empathie et interdisait le moindre sarcasme. 

                De nombreuses familles divorcent par le jeu répétitif, cassant et aliénant de l’enfant-roi dressant ses parents l’un contre l’autre. Nous vivons dans une société assoiffée de caresses, mais quel est le garçon qui a le souvenir d’avoir été pris petit enfant  dans les bras de son père ? Les hommes ne se touchaient pas ! Ce manque d’affectivité réciproque (apprise) ouvre aussi les portes aux croyances, gourous et charlatans de toutes sortes qui détournent les jeunes de leurs familles et font en conséquence exploser celles-ci au moment où les enfants en ont le plus besoin.

Histoires de vie et psychogénéalogie

                Nous sommes des enfants abusés par des caresses non reçues dont ils avaient besoin. En classes maternelles, on reconnaît les petits qui ont été frappés à leurs coups bleus bien sûr mais c’est aussi le signal qu’ils ont été tellement ignorés qu’ils sont devenus insupportables au point que leur père les a frappé car il vaut mieux une caresse négative (comme une gifle par exemple) que de l’indifférence. Notons que l’histoire de vie fut d’abord une méthode d’analyse pour les migrations des polonais aux USA dans les années 1918-1922, qu’aujourd’hui la psychogénéalogie se développe partout et qu’il est bon de conscientiser les traumatismes non résolus de nos ancêtres mais que l’histoire est une chaîne dans le temps qui englobe le passé, le présent et le futur anticipé c'est-à-dire faire payer aux enfants les blessures reçues par les parents. Ceci dit évitons tous les déterminismes : il n’est pas vrai qu’un enfant battu deviendra à son tour violent envers ses enfants, il peut y avoir des scénarii de vie totalement opposés.

                Avec JUNG, nous faisons partie d’une autre génération de l’inconscient. Françoise DOLTO par exemple nous explique que l’inconscient de l’enfant ne s’acquiert qu’après trois ans ; avant, ce sont les paroles par imitation et donc l’inconscient familial. Dans notre lien thérapeutique en psychogénéalogie, Nicolas ABRAHAM et Maria TOROK parlent eux aussi des fantômes de nos ancêtres qui nous hantent, il ne s’agit pas de spiritisme gâteux mais de secret de famille. Didier DUMAS reprend ce non-dit impensé transgénérationnel qui cause des dégâts au psychisme des descendants en masquant des questions essentielles de sexe et de mort.

                Nous venons d’une société malade. Par exemple, du temps de Louis XIV, les français faisaient encore l’amour en public (le roi lui-même s’accouplait avec la reine publiquement, quoique les bravos dans ces moments ne sont pas nécessairement des encouragements pour notre pudeur résiduelle). Le sexe était donc naturel ; sans chichi et on peut dire que ce sera le contre-pied au siècle des lumières (et l’influence pudibonde de la Reine Victoria) qui va jeter un voile sur l’onanisme des jeunes, ce qui a abouti au XIX°s. encore à une torture généralisée avec des appareils sophistiqués envers les enfants découvrant leur sexualité pour les empêcher de se masturber. L’obscurantisme de nos grand-mères du XX° n’était pas triste non plus avec un trou adéquat dans leur longue robe de nuit pour permettre  - dans le noir – l’accouplement. Ce fut aussi l’envers des lumières avec les maisons closes, et donc la scission entre la maman et la putain et la Vierge noire, Marie la prophétesse (la juive, la coopte) ancienne déesse chtonienne. FREUD était un neurologue et non un psychiatre et avec lui la maladie des ancêtres est passée à la trappe. La supériorité de Carl Gustav JUNG sur  FREUD était que lui en tant que psychiatre et psychologue prenait en cure des psychotiques en dépassant ce seul concept du surmoi individuel mais en s’intéressant à l’inconscient collectif et familial.

                Notre esprit se construit dans la relation d’abord aux parents directs (père-mère) puis dans « la relation aux autres ». Le grand UN n’existe pas, dit JUNG ; il y a le 2 et le 4 (chiffre femelle) puis une pluralité de PURUSHA (d’âmes), tout comme nous avons deux oreilles, deux yeux, deux mains et deux cerveaux qui font que nous sommes sans cesse en dialogue avec nous-mêmes, on se dédouble sans cesse avec le conscient et l’inconscient.

                Il en va de même dans les grandes théories anciennes comme la dialectique d’HERACLITE, le TAO, le zen, le chamanisme, etc. : on se préoccupe des morts (de nos proches, parents, amis et aïeux mais aussi de ceux de la famille qui sont « mal-morts »). On appelle DJINN, les esprits des morts tombés sans sépulture sur des champs de bataille, dans des noyades et qui hantent les lieux désertiques et/ou abandonnés et/ou  nous mêmes car nous sommes parfois leurs descendants claniques. Pour en savoir plus sur ce domaine, la clinique de Tobie NATHAN (successeur de Georges DEVEREUX) avec l’ethnopsychiatrie est une mine de notre présent.

                Certains morts de la famille n’ont pas pu avant de mourir se délivrer de leurs traumatismes (ou illusions) et c’est ce que définit ABRAHAM avec son concept moderne du fantôme : « Une pathologie de l’inconscient qui se transmet d’inconscient à inconscient dans des situations de filiation.. », un traumatisme lié avec le sexe (la séparation, le deuil) ou la mort et qui se transmet aux générations suivantes ; ce traumatisme peut être individuel ou collectif (guerres, déportations,…). En bref, le fantôme n’est pas seulement un ancêtre mal mort mais une structure émotionnelle, familiale ou collective faisant qu’on ne l’a pas vraiment enterré.

                Le fantôme est une « gestalt énergétique » dupliquée par l’enfant de ses parents à la période où celui-ci a toujours une psyché communautaire avant son propre inconscient et qu’il reconstruit avec des bribes ce qu’on veut lui taire (secret de famille). La transmission de l’esprit implique le croisement de deux lignées, ce qui devient difficile aujourd’hui avec les multiples séparations. Une anecdote sur les secrets de famille raconte que deux frères soldats de 14-18 rentrés du front et ayant épousé deux sœurs se suicident ensemble peu après leur retour. On apprendra le secret de famille par après, les deux sœurs et épouses étaient devenues lesbiennes. Les secrets de famille vieillissent mal, supprimer sa vie par orgueil ?

                Didier DUMAS analyse  avec brio les archétypes de notre culture dans la bible. Dieu édicte que les fautes des pères se transmettent sur 3,4 générations. Adam avec Eve a eu deux fils CAÏN et ABEL mais ils n’ont pas été conçus dans le souffle de la parole de Dieu. CAÏN ne sait pas parler à son frère, c’est le corps qui domine l’esprit et il tue son frère, nous dit DUMAS. Ils seront chargés du péché originel, notons donc que ce n’est pas EVE mais CAÏN, le malade mental hystérique. Notons également que depuis des siècles, ce sont les gens d’église qui sont les lettrés et qui focalisent souvent les femmes comme instigatrices du mal alors que c’est plutôt le contraire, nous y reviendrons dans nos conclusions.

                CAÏN – par la grâce de Dieu – devient donc l’ancêtre de tous les intégristes, ils seront éternellement les fantômes des fratricides. Après la 7ème génération, son descendant LAMEK et son épouse (le nom des femmes est rarement cité dans la Bible) ont un enfant qu’ils appellent TOUBAL-CAÏN. Notons à ce propos que les noms en psychogénéalogie sont toujours important si par exemple un enfant  appelé du même nom qu’un enfant mort avant lui rencontrera souvent des problèmes dans sa vie de « remplaçant ». De même, TOUBAL-CAÏN se met à délirer croyant avoir commis le fratricide et cette faute s’intensifie chez ces individus ayant développé leur corps mais non leur esprit.

                Pour en revenir à Adam celui-ci va aussi concevoir SETH (on procréait aussi parfois tardivement à cette époque !), son troisième enfant mais cette fois dans le souffle divin. EVE apparemment n’a rien compris à la mort d’ABEL (parce que c’est une femme ? parce qu’elle a poussé Adam a croqué à la pomme de la connaissance ?). Le fantôme d’ABEL se transmettra par les femmes dans la descendance de SETH jusqu’à ABRAHAM et sa lignée avec, à chaque génération, une rivalité fraternelle (d’inconscient parental à l’inconscient des enfants). Ce sera avec JOSEPH vendu par ses frères comme esclave et qui deviendra l’intendant de Pharaon que se fonderont les 12 tribus d’Israël.

                Avant ce bon Joseph, si nous revenons sur le patriarche ABRAHAM, on peut le qualifier de « fou de Dieu » prêt à égorger son fils ISAAC pour l’amour du pseudo-créateur, un grand malade. Notons que SARAÏ femme d’ABRAHAM, mère narcissique et possessive a chassé AGAR, la maîtresse d’Abraham et son fils ISMAËL dans le désert où ils seraient morts sans l’intervention divine.  Ce que Dieu veut pour ABRAHAM, son fanatique, dit DUMAS, c’est qu’il ne laisse pas à une de ses épouses de décider du sort de son fils, le père patriarche doit se comporter en homme quasi-Dieu. Isaac épousera Sarah, etc.. ( cft . la Bible de Jérusalem).

                Mais revenons à la lecture de DUMAS de la Bible croisée avec les mandalas de JUNG : Adam crée des fils animaux (issus de la glèbe et de l’eau) qui partagent peut-être le feu des désirs mais non la passion du souffle divin, la parole. Si CAÏN est jaloux d’ABEL, il n’y a que la force brute chtonienne qui va tuer le fils, sans négociateur. Après l’espèce existera à la fois par le nom et l’esprit. L’humanité première animale était débridée et sans échange structuré comme la parole. Dieu ne voulait pas non plus de cette nouvelle série d’animaux encore plus pervers ; ainsi, ordonna-t-il à NOE de construire l’arche d’alliance pour les tuer tous sans les sélectionner. ABRAHAM et SARAÏ s’installent  au pays de Canaan et LOTH, le fils de son frère s’installera à SODOME et GOMOHRE. Dieu, peu subtil sur les discernements, dit alors à la femme de Loth qu’il veut sauver de ces villes dépravées qu’elle ne se retourne pas sinon elle sera changée en statue de sel ; bien sûr, attaque misogyne car cette femme se retourna et paya cher sa curiosité. Loth en eut beaucoup de peine et s’eniverasi bien que ses deux filles abusèrent sexuellement de lui et furent enceintes de ses œuvres (remarquons une fois encore les « mauvaises »). 

En synthèse à ce raccourci trop bref : pourquoi pas une utopie radicale féminine ?

                Depuis au moins l’aube de notre civilisation, il y a plus de deux mille ans, l’homme et ses Dieux phalliques incohérents n’ont jamais été un cadeau pour les femmes. Ils dirigent l’injustice, la pollution, la traite des femmes et le travail gratuit des épouses récompensées de  80% des violences faites aux femmes dans les couples. 

                Barak OBAMA est bien sympa et démocrate mais il n’a rien fait pour s’attaquer aux lobbies militaro-financiers de son pays, à l’exploitation du tiers-monde, à l’imposition des grosses fortunes ni à l’arrêt  de la pollution mondiale dont il est responsable avec la Chine et la Russie, tout cela pour vendre des produits programmés pour tomber en panne et être à nouveau achetés neufs par les consommateurs, gros cons plutôt que d’être réparés. Les femmes sont peu douées pour les singeries de pouvoir des hommes ; c’est pourquoi, ceux-ci trouvent difficilement à remplir les quotas électoraux nécessaires pour une illusion de démocratie formelle. Les femmes voudraient l’égalité et le respect de leur spécificité et non des coups, des brimades ou des tortures physiques comme l’excision ; les islamistes nous montrent bien que cette pseudo-égalité est de la frime de propriétaire sur le genre féminin. 

                Et si nous ne renouvelions pas nos stocks d’hommes sauf en réserve de sperme congelé (-273°C) soit un eugénisme à l’envers puisque nous connaissons aujourd’hui le génome humain, soit conserver quelques doux poètes sexués et le reste en cas de besoin. Notons que dans tous les élevages du monde, on garde parfois un mâle par nostalgie folklorique mais partout, depuis les années 1970, on recourt au procédé FIVETE (Fécondation in Vitro et Transplantation d’Embryons). Ceci est une utopie sans équilibre psychique, juste pour s’autoriser à penser : on pourrait copier FIVETE pour notre espèce et appliquer d’autres trucs comme les machines qui durent ou travailler si on le souhaite et non plus pour le profit de quelques spéculateurs. Les anthropologues sociaux (comme CLASTRE et SAHLINGS) qui ont étudié cette donnée dans des sociétés primaires non contaminées par le néolibéralisme (capitalisme) disent que travailler pour nos besoins 3h/jour est suffisant. Le reste peut être  « jouer au docteur » ou pour la beauté de l’art. Ces quelques réflexions imparfaites et réversibles permettraient à la terre de se reposer, aux centrales nucléaires de fermer et de réduire les risques bien concrets après FUKUSHIMA ainsi qu’aux usines polluantes (chimiques ou libératrices de CO2), et aux grosses voitures et 4x4 (les femmes ont moins de goût pour ces pénis symboliques) d’être réduites de manière significative.

                Les naissances espacées seraient laissées au choix des femmes, le mariage serait aboli (surtout le polygamique qui réduit les femmes au statut de pondeuses d’enfants) et les prêtres pédophiles et autres Dutroux pendus, une vie pour une vie. On ne tuerait pas les embryons congelés, ils peuvent se conserver plus de 700 ans (selon nos expériences d’élevage, je pense) mais on changerait nos dieux symboliques en retournant aux déesses CHTONIENNES (les dieux masculins ont fait couler trop de sang) et donc au respect de la terre, de la nature et à la réparation de la terre et des lieux polluées. Le fondement de certains métiers serait revu complètement tel le flic qui nous met une contravention pour faute d’approvisionnement de parcmètre (un racket communal) mais qui relâche le jour même de son arrestation le voleur récidiviste violent et/ou le violeur par manque d’effectifs pour la protection citoyenne. 

                Tout racisme serait interdit, en priorité le sexisme (même si les hommes et leur testostérone agressive deviendront minoritaires) et les musulmans ne diraient plus à nos femmes comment s’habiller en sac de patates. Le contrôle des naissances serait appliqué aux animaux sauvages et d’élevage pour délégitimer notre côté carnassier (pour faire 1 kg de viande, il faut 20 Kg de soja, y compris au tiers-monde). Tous les métiers inutiles ou sources de nuisances seraient supprimés, l’impôt sur les grosses fortunes généralisé (cf. la 4ème fortune mondiale française qui veut la nationalité belge pour fuir le socialisme français de François HOLLANDE) mais les travaux dans l’intérêt public rendus plus aisés (soins de santé, enseignement, transports publics, poste ; par exemple moins d’élèves par classe pour prévenir l’échec scolaire).

                Un métier dont les femmes seraient incapables, cela n’existe pas a dit un jour une secrétaire à la condition féminine ; donc l’épine dans le pied serait de maintenir – sous direction de femmes – des forces d’intervention mondiale vis-à-vis desquelles aucun pays n’aurait un droit de veto non argumenté sur des faits. Pensons aux massacres journaliers des civils syriens grâce à la Russie et à la Chine ; ce sont des humains que l’on assassine et il n’y a qu’une seule race humaine. Mise à part cette protection, aucune violence ne serait acceptée c’est-à-dire qu’il ne faut plus de politiciens hommes mais des femmes, plus de chefs d’entreprise hommes mais des femmes (les directeurs, c’est autre chose, cela concerne le travail non la spéculation), plus de parapluies dorés ni de primes extravagantes en période d’austérité du peuple, soit une violence symbolique envers ceux qui ayant le plus de testostérone veulent dominer les autres. 

                L’expérience ne nécessite pas la nécessité de la destruction irréversible du matériel génétique ni des hommes vivants, vieux ou jeunes du moment qu’ils ne dirigent rien. Après deux génération, on évaluerait cette expérience réversible des amazones. Une Utopie n’est pas là pour passer à l’acte trop vite mais pour permettre aux gens de penser ce qu’ils imaginent impensable.
                On essaierait la vraie démocratie athénienne avec des gens tirés au sort et désignés pour gérer le bien-être de tous pour un mandat limité de deux ans (en conservant un staff de techniciens à leur service), une corvée certes mais pour éviter la théocratie, la particratie et le cumul des mandats, les fils de et le faux socialisme, etc. Rien n’est parfait dans une ébauche, je cherche juste à dire les possibles et les probables et ils sont là avec l’alternative du dérèglement climatique mondial et l’excès démographique qui eux ne sont pas des utopies mais des faits bien réels.
                
Notons enfin que l’ANIMA (correspondant à l’hémisphère cérébral droit féminin) et l’ANIMUS (correspondant à l’hémisphère gauche masculin) sont des concepts mais que chacun des hommes et des femmes vivants sont dotés des deux hémisphères cérébraux.
Jean-Marie LANGE, formateur GAP aide humanitaire, 10.09.2012

Bibliographie sélective :

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