La gestion psychosociale des conflits et la prévention des guerres
xénophobes
« Mead ouvre la voie à une réflexion sur le processus
de socialisation. La réflexivité du Self au milieu des autres selves soutient
les mécanismes d’apprentissage, d’unification de soi et d’identification des
objets, de définition des situations sociales, de maîtrise des dispositifs de
catégorisation, des formes cognitives et des règles morales. Dans le babil
qu’il s’adresse à lui-même et qu’il adresse aux choses et à ceux qui
l’entourent, le jeune enfant s’éprouve comme sujet et objet, invente des
compagnons fictifs avec qui il répète les personnages et les activités qu’il a
pu observer, entraîne son imagination et éveille son intelligence. »[1]
1. « Faites l’amour et non la guerre »
« L’aide du père permet un sevrage plus précoce, ce
qui explique que ce soit nous et non les singes, qui ayons colonisé la planète.
Mais depuis qu’ils réservent leur aide aux seuls petits qui ont des chances
d’être eux, les mâles n’ont eu de cesse de juguler la sexualité des femmes. A
une période récente, nous avons pu voir l’expression extrême de cette volonté
d’assujettissement dans le régime des Talibans en Afghanistan. Leur ministère
pour la Préservation de la vertu et la prévention du vice ordonna que les
femmes qui laissaient voir leurs visage et chevilles soient fouettées sur la
place publique. »[2]
Les chimpanzés sont aussi agressifs que les hommes
mais moins dangereux car moins intelligents dans la destruction de leur
semblable (le harcèlement moral, les coups, les viols, les meurtres, les
guerres, les crimes contre l’humanité et les génocides). Toutefois, on idéalise
parfois un peu trop la socialité des BONOBOS, une pacification tous azimuts par
les fréquentes relations sexuelles de tous à l’initiative de toutes : « FAITES
L’AMOUR ET NON LA GUERRE ! ». A titre anecdotique, Frans de Waals raconte
l’histoire d’un gardien de zoo d’Arnhem (Hollande) qui sympathisa avec une
femelle Bonobo et il accepta un baiser de son amie primate : il se retrouva
avec la langue du singe dans sa bouche , le « French Kiss » : l’acte érotique
le plus humain et exprimant le plus de reconnaissance.
Le clitoris de la femelle Bonobo est comme chez
l’humaine « une zone érogène » alimentée de 8.000 terminaisons nerveuses ; chez
nos deux espèces, la recherche du plaisir par une activité sexuelle intense est
prioritaire sur le seul besoin de reproduction, la différence étant qu’il n’y a
aucun tabou religieux chez les Bonobos et donc qu’ils peuvent copuler avec
n’importe quel mâle pour calmer son agression et avec n’importe quelle femelle
(génito-génitale) juste pour le fun.
Lors de l’étude des primates, on note qu’un nouveau
mâle dominant ayant conquis le harem de son prédécesseur va tuer tous les
petits n’étant pas de sa progéniture (pour privilégier ses gènes). Pour contrer
cet infanticide, les femelles Bonobo cochent avec la plupart des mâles pour se
prémunir de cet abus de propriété. Si l’on compare avec les femelles
chimpanzés, les tumescences sexuelles (indiquant les chaleurs) ne
réapparaissent qu’après la période de lactation, soit 3 à 4 ans après la «
disponibilité » précédente. En revanche, les femelles Bonobos rejoignent leur
groupe après la naissance, ont un œstrus et copulent à nouveau quelques mois
après.
Les neurosciences nous apprennent que l’hormone
OCITOCINE qui stimule les contractions utérines et la lactation réduisent
également l’agressivité et chez les mâles, par l’activité sexuelle, instille
une attitude pacifique.
Pour poursuivre les comparaisons entre nos cousins les
singes et notre espèce (seule race des HOMO SAPIENS SAPIENS), notons que les
mâles à partenaires multiples répugnent à s’engager dans la responsabilité
vis-à-vis des petits. L’organisation humaine s’est complexifiée par la culture
avec des liens entre les hommes ainsi qu’entre ceux-ci et les femmes en créant
des liens communs : la famille mononucléaire.
Cette évolution patriarcale d’inclure les soins du
père aux petits (réaction non voulue à l’infanticide de leurs rivaux primates)
est aussi une sorte de protection envers les femelles auxquelles ils se sont
accouplés et a développé dans l’espèce humaine, une émotion différente de la sexualité
: l’ATTACHEMENT (cf. l’œuvre de Boris CYRULNINK).
La fidélité est un leurre, la jalousie une maladie
contraire au brassage des gènes
Dans notre espèce, on a tendance à s’imaginer que le
mâle est un coq et la femelle une oie blanche ; les rapports KINSEY ainsi que
MASTERS et JOHSON ont démontré que la femme n’est que modérément fidèle mais –
comme les femelles Bonobos – toujours réceptive sans période de rut arrêtée, la
femme , nous dit Sarah Blaffer, est la plus sensuelle des créatures femelles,
invitant les partenaires par des signaux.
Il y a dans nos civilisations, une pulsion sexuelle de
nature et une convention culturelle de monogamie pour que les naissances soient
espacées et que les familles puissent s’occuper au mieux de leur progéniture
sans excès démographique (l’Allemagne, par exemple est dans le travers
contraire et ne fait plus assez d’enfants pour maintenir le taux de sa population
autochtone, ce qui n’est guère le cas dans le tiers-monde et dans les pays
émergents)
Notons toutefois que les hommes qui exercent des
fonctions de pouvoir (la puissance du chromosome Y de DFK) dominent souvent
plusieurs femmes quelle que soit l’ethnie. Par exemple, après les études sur le
génome humain et les particularité du chromosome Y, 8% d’asiatiques de sexe
masculin possèdent des particularités identiques d’un mâle ayant aujourd’hui 16
millions de descendants mâles : GENGIS KHAN.[3]
Cela étant posé, nos ancêtres ne lorgnaient pas la
sexualité débridée car – comme nous l’avons déjà annoncé - avec l’attachement,
il y a l’empathie, l’affection, ce qui sera à la base de la monogamie (au
départ du chef des églises, puis volontaire) et du dimorphisme sexuel (qui rend
les hommes plus costaux mais plus fragiles en longévité) pour la possibilité de
se bagarrer pour sa famille et chasser. Epinglons toutefois, malgré nos
distances avec le frénétisme des Bonobos, qu’il peut y avoir le désir (la
vanité ?) d’une aventure ailleurs que dans le couple monogame.
La mono-sexualité n’est pas rigide sauf paradoxalement
chez nos voisins polygames musulmans à l’encontre de leur cheptel. Il y a
d’excellents hommes chez les musulmans mais ils ont plus de 500 ans de retard
sur nos civilisations et sont obsédés par les signaux éventuels de leurs
compagnes au point de les mutiler gravement et cruellement par l’excision
(ablation du clitoris) « pour qu’elles soient moins frivoles » ou de les
battre, de les cloîtrer dans la maison, de les obliger à s’habiller de sacs
poubelles, de les tuer pour adultère (par lapidation) et/ou de les répudier si
elles ne produisent pas des garçons. Cela constitue une ligne de fracture
inquiétante pour les démocraties riches du nord, ayant trouvé après la seconde
guerre mondiale une plate-forme pour arrêter les massacres : la déclaration
universelle des droits de l’homme (ONU, 1948). Cette plate-forme est contestée
par les théocraties musulmanes agressives - peut-être par jalousie - surtout
par manque d’éducation globale (en Arabie Saoudite salafiste, il n’y a pas de
techniciens autres que les blancs pour entretenir et réparer le tunnel menant à
La Mecque, ceux-là même qui disent à l’entreprise suédoise IKEA qu’elle ne peut
avoir des modèles féminins même décemment vêtues sur ses catalogue). Ces gens
poussés par la misère émigrent en Europe et veulent s’imposer chez nous sans
respecter nos valeurs et coutumes (en saturant de leurs candidatures PS les
listes des autochtones par exemple, une filière juteuse), ce qui hélas risque
de conduire l’humanité à la troisième guerre mondiale que l’Occident américain
et juif suréquipé gagnera au détriment d’une évolution harmonieuse d’une
humanité tolérante.
Selon Jane GOODALL, les chimpanzés sont xénophobes et
deux groupes voisins peuvent se faire la guerre jusqu’à l’élimination de tous
les mâles d’un des camps (mais avec l’appropriation des femelles), ce sont des
tueries délibérées.
Cela ne diffère en rien dans notre espèce, sinon que
nos moyens de destruction sont énormes.. Pour mener un pays en guerre contre un
autre, il faut tout d’abord identifier le voisin ennemi puis le déshumaniser.
Pensons au génocide HUTU/TUTSI, où ils se traitaient l’un l’autre de cafard
avant de s’exterminer à la machette. Pensons également à Margaret Thatcher qui
attaque le Chili pour « es Malouines », ou encore la Chine qui excite ses
populations pour un caillou perdu en mer de Chine que le Japon revendique.
Une expérience en psychologie sociale fut menée par
des étudiants, tirés au sort : la moitié jouait les gardiens de prison et l’autre
les prisonniers; cette expérience de deux semaines à l’université de Stanford a
dû être interrompue après six jours à cause de la brutalité des « gardiens »
car les étudiants avaient oublié que ce n’était qu’une simulation pour
apprendre. Cela fut hélas corroboré à la prison d’ABOU GHRAIB à Bagdad où les
GI’s torturèrent les prisonniers irakiens.
La désorganisation sociale commence donc par la haine
du groupe ethnique voisin sur la base de trois critères : l’ethnie, les
religions et les langues différentes. Cela pourrait concerner par exemple notre
ethnie minoritaire de WALLONS francophones avec lors des prochaines élections
une campagne de dénigrement orchestrée par des séparatistes flamingants (50% du
parti N-VA et VLAANS BELANG de droite) ne veulent plus de notre pays la
Belgique, puis la déshumanisation (les wallons sont trop paresseux pour
apprendre le Néerlandais, pourquoi faire ?). L’abîme se creuse, les
manifestations empêchent les Bourgmestres élus à 85% par des voix francophones
d’’être nommés et de s’exprimer officiellement en français. ( Notons
l’histoire, dès 14-18, les hommes de troupe parlaient le flamand et les
officiers le français et par après les francophones ont été chassés de
l’université moyenâgeuse de Louvain à cause de la langue française ; de plus,
toutes les industries rentables - montage de voiture par exemple - s’installent
en Flandres et l’armée y déménage, les bases francophones se vident). Pourvu
que l’OTAN réagisse plus vite que pour ces malheureux syriens massacrés depuis
des mois.
Les guerres commencent généralement par des raids
éclairs, aussi bien chez nous que chez les chimpanzés puis c’est l’escalade,
avec des alliés. EINSTEIN disait : « après la 3ème guerre mondiale,
la 4ème aura lieu avec des pierres et des bâtons ». Le dernier raid
guerrier meurtrier fut celui de Barak OBAMA envers Ousama BEN LADEN assassiné
chez lui au Pakistan par un commando US.
Le pire, ce sont les guerres civiles
insurrectionnelles qui se profilent de façon internationale entre les peuples
européens et leurs dirigeants : en Grèce, en Italie, en Espagne, au Portugal,
en Belgique, en France … Les peuples ne veulent plus de l’austérité imposée
pour rattraper la gabegie des banques protégées par la CEE, depuis la crise de
2008.
Mars & Vénus
Ayant pendant deux ans été détaché pédagogique pour la
formation des objecteurs de conscience et le pacifisme, j’ai toujours été
intéressé par les mécanismes du conflit et de la guerre. L’étude des guerres ou
polémologie montre qu’elles sont le plus souvent liées aux territoires et aux
dominants contestés pour mal gouvernance qui arrivent à mobiliser leur groupe
de singes contre un voisin. Paradoxalement, les femmes n’aiment pas la violence
mais sont les plus tenaces dans les conflits. Des hommes peuvent se chamailler,
hausser le ton et le soir partager un verre en toute convivialité alors que
c’est l’exact contraire avec les femmes qui elles ont la rancune tenace mais
aussi une grande honnêteté intellectuelle car, lorsqu’elles tombent en
désamour, c’est la rupture claire avec leur compagnon. Dans les sciences de la
communication, on place en pôle position l’échange, en deuxième sur le podium,
le conflit incontournable et en troisième, le déni. Par exemple, une femme
s’adresse à une autre et celle-ci lui tourne le dos, ce sera là signe de déni
et conflit à vie alors que les hommes peuvent s’engueuler, se frapper et se
réconcilier. Plus impressionnant encore, selon Boris CYRULNINK, est le cas des
traumatismes des enfants soldats en Afrique qui à 50% s’en sortent tout seuls :
comment arriver à cette résilience ?[4]
En 4O ans d’enseignement, j’ai fréquenté beaucoup
d’écoles et toujours été accueilli avec allégresse par les collègues féminines,
non pas parce que j’étais séduisant (snif !) mais parce qu’elles avaient besoin
de collègues moins cancaniers que leurs consœurs. Les hommes ne voient pas
cela, dit-on, même s’ils sont influencés par la planète Mars (la guerre) et les
femmes par la planète Vénus (l’amour) ; je dois donc être une exception car je
persiste et signe mon ressenti : les femmes au pouvoir feraient beaucoup moins
de guerres (elles ont plus horreur de ce type de conflit que les hommes) mais
sur un plan domestique, elles sont plus jalouses et haineuses.
C’est au point qu’ en cas de séparation qui se passe
mal, elle sont capables d’accuser leur ex-conjoint d’attouchement vis-à-vis de
leurs enfants (une accusation grave dont elles seraient complices si la justice
s’en saisit.
Pour revenir à la polémologie de Frans de Waal,
éthologue hollandais à ARNHEM puis à l’université d’Emory à Atlanta (USA) que
je m’efforce de vulgariser, les chimpanzés, comme nous, ont la haine du groupe
« eux » allant jusqu’à la déshumanisation parfois génocidaire.
La forme violente de l’agressivité peut être maîtrisée
et ritualisée au sein d’un groupe dont les femelles BONOBOS sont l’exemple
archétype OU BIEN au contraire déboucher sur un passage à l’acte maximal,
gratuit et meurtrier entre les groupes. Pour faire un parallélisme, les jeunes
excités islamistes violents manipulés ne se rendent pas compte que notre groupe
ethnique, à l’apparence amorphe, est bien plus terrifiant et jusqu’ici maîtrise
sa violence mais, lorsqu’il « pétera les plombs », le carnage risque d’être
atroce (avec des victimes innocentes comme les femmes et les enfants). Mieux
vaut prévenir la violence par le traitement des conflits par la négociation et
le pardon. Le pardon n’est pas qu’une valeur chrétienne ou juive mais
représente la tentative de quitter l’hostilité barbare et sauvage pour une
normalisation humaniste, une tendance potentielle chez les primates dotés du
sens de la coopération.
Comme nous l’avons déjà mentionné, les prisons sont
pleines de meurtriers hommes déculturalisés et souvent peu intelligents ; le
plus souvent, les passages à l’acte violent sont le fait de défaut d’argument
lorsque seule reste la violence. Rappelons que les discordes entre filles sont
d’un autre type, plus rancunières avec une mémoire d’éléphant. De Waals raconte
qu’une entraîneuse de natation avait cessé d’entraîner des femmes pour ne plus
s’occuper que des hommes moins stressants pour elle que son propre genre.
A contrario, chez les Bonobos, les réconciliations
sont toujours du fait des femelles qui procèdent à des frictions
génito-génitales pour se rabibocher sans crime. Ce processus simple de
médiation observé au zoo d’Arnhem entre deux mâles chimpanzés fâchés l’un
envers l’autre assis à deux mètres l’un de l’autre et qui regardent partout
sauf l’autre ; une femelle prend l’initiative de s’approcher d’un des mâles
pour l’épouiller puis va vers l’autre suivie du premier et l’épouille également
; enfin, elle se place au centre et les deux mâles l’épouillent, puis elle se
retire, s’éloigne les laissant s’épouiller l’un l’autre. C’est beau, c’est cela
une médiation sans que l’autre ne perde la face.
En dynamique des groupes (partie de la psychologie
sociale), on a observé qu’il y a souvent dans un groupe un leader (dominant)
avec des suiveurs et des boucs émissaires ; si une tentative de réconciliation
échoue, on s’en prendra à ces « moutons noirs »(autre appellation) pour rejeter
la faute sur leur dos. Notons que si l’on évacue du groupe le bouc émissaire,
un autre prendra sa place et il en va de même du dominant du groupe. En fait,
on leur reproche leurs prérogatives : s’accaparer les plus belles femelles
(sauf chez les Bonobos où les lois sont modifiées) mais on les craint jusqu’à
ce qu’un jeune mâle mature plus costaud agresse le « dos gris » pour prendre sa
place.
Dans l’espèce humaine, la désignation des boucs
émissaires sur le plan macro-social renvoie aux calomnies, diabolisations
(sorcellerie) et accusations injustifiées (sur les juifs par exemple).
Nous épinglons les victimes en fonction de la couleur
de la peau, du genre sexuel féminin, de la religion différente ou d’une culture
différente (le racisme). Pour prendre un exemple actuel complexe, la loi
européenne BOLKERSTEIN rejetée par les populations de l’Europe et adoptée après
que les choses se soient calmées était bien génératrice de xénophobie : les
travailleurs polonais maintenant européens, sont responsables, dans le trafic
international, de dumping des prix et de taux de chômage croissant des
routiers, ce qui ne peut conduire qu’à la dissension ; encore merci à l’Europe
économique pour ce cancer. Autre exemple, après l’attentat du 11 septembre, ce
ne fut pas Ben Laden le bouc émissaire mais la tête de turc de Saddam Hussein
ainsi qu’une reprise des luttes contre les Talibans en Afghanistan, des fumiers
qui dynamitent les grands Bouddhas de Banyan, presque comme si on (la CIA) les
avait conseillé pour engendrer la haine en s’attaquant au patrimoine de
l’humanité.
C’est le même mécanisme chez les babouins ; un
dominant victime d’un accrochage se défoule sur un individu plus frêle, cet
exécutoire limite le stress sinon, il y aurait une augmentation du
glucocorticoïde dans le sang (hormone de stress) qui révèlerait l’anxiété du
sujet alors qu’avec un bouc émissaire bien pratique, le dominant assume ainsi
assez bien les conflits dans la vie sociale.
Dans la gestion des conflits, pourquoi se centrer
uniquement sur le feu que l’on nous présente et pas sur l’eau des pompiers.
Thomas MALTHUS, démographe anglais du XIX°s. attire notre attention sur l’excès
de la croissance démographique responsable de la misère et du vice (égal à la
pauvreté à cette époque sans nuance). Ce furent ses travaux qui inspirèrent
ceux du psychologue John CALHOUN avec des populations de rats. Dans un espace
restreint (la Chine ?), une colonie de rats à la démographie galopante
s’auto-agresse : les rats s’entre-tuent, violent les femelles et se
cannibalisent (« le cloaque comportemental ») ; au contraire, les populations
en surnombre (et donc à l’étroit) réduisent leur agressivité avec moins de
regards vers les autres, de voix tonitruantes, ce que l’on constate à Paris
dans les ascenseurs bondés ou dans le métro aux heures de pointe. Toutefois, si
une population étrangère arrive dans le même espace restreint, elle sera dans
un premiers temps favorablement accueillie jusqu’à un taux de différenciation
des odeurs corporelles de 30% ; ensuite, le conflit entre les communautés
éclatera, pas nécessairement au bénéfice de la population d’origine.
Gregory BATESON a étudié à Bali (NAVEN) les mimiques
des enfants regardant une scène de marionnettes et il a comparé les expressions
faciales avec celles d’enfants d’autres pays ; les sentiments exprimés étaient
assez identiques. Ce sont ce que l’on appelle aujourd’hui les cellules-mémoires
qui se déclenchent aussi lorsque l’autre fait un geste codifié (bailler par
exemple), les autres agissent en interaction, l’imitation et l’empathie
n’exigent ni la perception consciente ni le langage.
« Pour reprendre les termes d’un auteur, dont la
pertinence ne cesse de nous étonner, William JAMES, parfois les émotions
d’autrui seraient réduites à « une perception purement cognitive, à une
perception froide et pâle, privée de toute couleur émotionnelle »(James, 1890).
Cette couleur émotionnelle dépend, en effet, du partage avec autrui des
réponses viscéro-motrices qui concourent à définir les émotions.(…) Ces
différents types de perception ont en commun un mécanisme miroir qui permet à
notre cerveau de reconnaître immédiatement ce que nous voyons, entendons ou
imaginons faire par les autres puisqu’il déclenche les mêmes structures
neurales responsables de nos actions ou de nos émotions. »[5]
En synthèse partielle, dans nos relations, l’accord
est l’idéal, le conflit désagréable mais incontournable et le déni
insupportable (= faire comme si l’autre n’existait pas) arme privilégiée par
les femmes, selon de Waas. Si nous avons une blessure psychique due à un choc
post-traumatique, soit nous rêverons en boucle de l’évènement, soit nous
pouvons l’oublier dans un inconscient profond. La résilience, c’est se sauver
soi-même, par exemple d’une enfance difficile. La vie de couple est complexe,
rappelons que 80% des violences faites aux femmes le sont dans un cadre
conjugal (auquel les enfants assistent parfois). Notons que ce sont les femmes
qui quittent les hommes par désamour et rarement le contraire. En cas de
divorce, on voit de plus en plus la garde partagée des enfants, couperet
parfois malsain des juristes car si le père n’a pas une fibre paternelle, ce
sera en faire des victimes.
Rappelons également que dans notre espèce il n’y a pas
d’instinct maternel mais un attachement de tendresse par les relations
prioritaires avec la mère et dans notre évolution partiellement (plus tard ?)
avec le père.
« C’est parce que nous pleurons que nous sommes
tristes » dit habilement William JAMES. Nos attitudes infléchissent nos
émotions, disent les neurones-miroirs ; un adulte souriant et mature fait
reflet chez l’enfant ; c’est pourquoi il est utile de reconnaître nos colères
naissantes sans les laisser nous submerger. Si dans un jeu de communication, il
y a piège répétitif par masochisme/sadisme par exemple, un des acteurs a
toujours la faculté de fuir ou de changer le jeu avec l’aide d’un médiateur
dans une négociation explicite ou encore de changer de partenaire. Il est utile
de se forcer à identifier aussi les qualités de l’autre plutôt que ses éternels
défauts rabâchés; l’autre n’est pas nous, nous ne pourrons jamais le changer
mais nous pouvons nous changer nous dans notre relation à l’autre si c’est
possible.
Vers l’empathie
Nous sommes à une période où les crises des systèmes
se donnent à voir : la cupidité a vécu et brûle ses derniers feux ultralibéraux
mais peut-être notre espèce également va-t-elle vers le déclin si nous ne
réagissons pas aux dérèglements climatiques malgré les blocages au protocole de
Kyoto maintenus par la Chine et les E-U. « Indignez-vous ! » disent les
espagnols, ne soutenez plus les puissants dans ce jeu de dupe du pouvoir
répétitif dénoncé par Etienne de la Boétie, l’ami de Montaigne. Mangez moins de
viande et de denrées exportées, prenez des douches et non des bains, etc. On
sent une prise de conscience vers un changement de valeur avec une volonté
citoyenne de revenir aux petites structures contrôlées par la communauté du
village par exemple.
Il est différent de réussir sa vie ou de réussir dans
la vie, les étudiants poussés vers l’économie et la politique (sont-ce des
sciences ?) ont encore une induction vers cette obsession du rendement et du
profit. Ce n’est plus le cas dans les sciences humaines comme en psychologie,
pédagogie, anthropologie, communication, sociologie ou neurosciences. Nous
pouvons penser en dialecticien en opposant le sage HERACLITE (« Le conflit est
le père de toute vie ») et les découvertes récentes sur notre espèce et ses
cousins malgré le belliciste. Nous sommes des animaux grégaires, coopérants,
détestant les injustices sociales et essentiellement pacifistes lorsque nous ne
sommes pas frustrés et manipulés par les médias et les dominants qui sont
derrière eux avec leur propagande.
Bien sûr, en période de crise depuis 2008 (la crise ne
touche pas tout le monde), quand l’emploi est précaire, nous sommes farouches ;
toutefois, contrairement à la pensée unique de l’idéologie ultralibérale, les
travaux des primatologues nous rendent espoir : si l’on donne à deux singes des
récompenses d’une inégalité flagrante pour une tâche identique, le plus mal
loti refusera de l’exécuter (par exemple austérité pour les retraités grecs et
pactoles pour les dactylos des députés européens). Pourquoi l’Europe
scie-t-elle la branche sur laquelle elle est assise en prêchant l’austérité aux
pauvres sans toucher aux impôts des grosses fortunes ; est-ce que la gestion
publique ne devrait pas viser le bien-être de tous au lieu de riches encore
plus riches ?
Dans le sous-groupe des primates, il y a une aversion
naturelle contre l’injustice sociale et l’absence d’équité. « L’homme est un
loup pour l’homme » NON ! ce n’est plus vrai cette loi de la jungle avec
Coluche et les restos du cœur et bien d’autres initiatives de dons ; la
coopération et le partage sont des valeurs qui refleurissent. Lorsque deux
loups se battent et que l’un se sent vaincu, il présente sa jugulaire au
vainqueur qui ne le tuera pas. Il n’en ira pas de même de soldats préalablement
déshumanisés certes. Notons sur ce point les expériences de Stanley MILGRAM sur
la « Soumission à l’autorité ». Pour ceux qui ont relu attentivement ces
travaux, un soldat conditionné peut larguer des bombes et tuer des milliers de
femmes et d’enfants désarmés mais si on lui donne un couteau et l’ordre
d’égorger un bébé, il va conscientiser ce meurtre vers lequel on le pousse et
le refuser.
Pour renouer avec une utopie réaliste et harmonieuse,
en histoires de vie, on a réalisé une expérience à partir de photos de mariage
refaites 25 ans après en demandant à un jury de rassembler les gens qui se ressemblent
; le jury n’eut aucune difficulté à reconstituer les couples heureux car les
traits du visage s’harmonisent au fil de temps de vie passé ensemble, on
intériorise l’autre du couple.
Bien sûr, je ne suis pas naïf, nous sommes dans une
époque de changement, de bouleversement où, pour un oui ou pour un non, dans
les jeunes couples on zappe l’autre pour changer de chaînes, d’enchaînement. Ce
qui a été galvaudé dans le terme fourre-tout d’amour (faire l’amour sans amour)
est revalorisé dans notre époque par la joie du plaisir sexuel lié à
l’affection, l’estime, la tendresse. Une jolie jeune femme disponible peut
choisir l’homme qu’elle veut et son choix portera non sur un critère uniquement
esthétique mais sur la possibilité que possède l’autre de lui manifester son
affection en plus de son désir.
Comparons avec l’expérience de HARLOW où des petits
singes orphelins devaient choisir une maman leurre en fil de fer mais donnant
du lait ou une autre, nourrice sèche mais douce de poils. Ils allaient se
nourrir sur celle en fil de fer qui donnait du lait puis revenait se blottir
dans la douceur des poils de l’autre leurre. Cette expérience est à mettre en
parallèle avec les orphelinats de CEAUCESCU en Roumanie, avec des enfants
zombies, au visage figé et aux grands yeux ouverts mais inexpressifs. Ces enfants
n’avaient jamais été cajolés, ils n’étaient pas du genre humain. Le genre
humain a soif d’attachement mais il reste manipulable par un quelconque leader
charismatique qui attise la peur de l’entité grégaire en diabolisant le monde
extérieur, un peu comme dans le phénomène sectaire. HITLER avait lu les
psychologues sociaux de son époque TARDE et Gustave LE BON.
Pour revenir sur l’empathie en Afrique, il y a
quelques dizaines d’années, il y avait la solidarité clanique où, si quelqu’un
construisait une nouvelle case, ses voisins étaient tous là. Aujourd’hui, je
suis sidéré, en ayant fréquenté auparavant ce monde solidaire, de constater
l’égoïsme époustouflant des millionnaires locaux (toutes religions confondues).
Pourtant, selon les travaux récents en neurosciences, nous sommes programmés
pour tendre une main secourable aux « nécessiteux » (empathie, charité,
fraternité). Or, en 2012, il n’y a que des Toubabous (ou Mondélés) qui lancent
à petites échelles des actions humanitaires contre les famines; les riches
locaux font leurs 5 prières et donnent quelques piécettes en aumône à des
gosses mendiants des écoles coraniques mais rien pour le développement de la
collectivité. Les ONG nationales ou internationales s’arrangent pour que la
plus grosse part de leur budget soit donné aux cadres intervenants sous forme
matérielle (4x4 dernier cri avec clim, hôtels à 300 €/nuit, etc.) ce qui fait
que, de l’enveloppe prévue, il ne reste que des clopinettes pour les gens ayant
vraiment besoin d’être aider pour acheter des semences à planter pour la survie
de leurs enfants. Pas un seul de ces richards n’ouvrira une école mais ils
roulent tous (les millionnaires) sur les routes défoncées car non entretenues
(pas de salaire pour les cantonniers) de la capitale avec de superbes Mercédès
blanches climatisées et autres signes ostentatoires de richesses. Petit
exemple, la fortune du dictateur MOBUTU au Zaïre-Congo était égale à la moitié
du PIB du Congo, fortune amassée en dix de règne sans pitié. (A Mbandaka, il
faisait construire un pylône électrique dans la brousse pour faire croire qu’il
allait y installer l’électricité.)
Paul Mac LUAN (1950) qualifie de primitif le
fonctionnement des prédateurs humains figés sur leur cerveau reptilien et
l’oppose au « système limbique » ou cerveau des mammifères et de l’affectif,
centre de la mémoire sensible où l’attachement est apparu et où la mère
reconnaît le cri de son petit qui l’appelle. L’amitié et le souci des autres
étant situé dans cette aire cérébrale, ce sera dans une chasse à courre
l’exemple du cerf qui se sacrifie pour affronter les chiens et sauver sa harde.
Notons, en ce qui concerne les humains, le néocortex
des cellules grises (neurones) constitue la spécificité de notre espèce d’êtres
pensants et sensibles car il y a interaction entre la conscience réflexive et
l’affect et le plaisir de la compagnie. Notons également que nous nous
identifions plus facilement avec les membres de notre ethnie et les proches de
nos particularités culturelles. Par exemple, j’ai beau détester BUSH et ses
tueries sans fondement, je fais partie d’une ethnie plus similaire
culturellement que celle de mes amis musulmans qui me meurtrissent par leurs
comportements iniques envers leurs femmes. Nous voudrions tous évoluer vers une
seule humanité harmonieuse mais effectivement, le grand Satan est et restera
représenté par les théocraties moyenâgeuses qui contestent notre seul et faible
lien, les droits de l’homme et de la femme tant que les musulmans resteront à
ce point - presque caricatural – belliqueux envers nous les frères du Nord qui
les aidons plutôt mal que bien. Toutefois que font-ils eux, à part nous
agresser ?
« La réalité est que nous sommes des corps nés
d’autres corps, des corps nourrissant d’autres corps, autant des rapports
sexuels avec d’autres corps, cherchant une épaule sur laquelle s’appuyer et
pleurer, faisant de longs trajets pour être près d’autres corps, et ainsi de
suite. La vie vaudrait-elle la peine d’être vécue sans ces liens et sans les
émotions qu’ils éveillent ? serions-nous vraiment heureux, d’autant que le
bonheur est lui aussi, une émotion ? (…) Les émotions nous servent de boussole.
Nous éprouvons de fortes inhibitions à tuer des membres de notre propre
communauté, et nos décisions morales reflètent ces sentiments. L’empathie se
révèle intensément interpersonnelle. »[6]
Donc, ce dont nous manquons le plus vitalement – que
l’on soit femme ou homme – c’est de caresses (et pas seulement aussi de
sexualité comme les Bonobos), de tendresse et d’attachement. Pourquoi
existe-t-il un tabou amalgamant négativement la sexualité et les caresses ?:
Edgar MORIN, chercheur au CNRS a conduit une expérimentation sur les mères
souris peu aptes à l’affection vis-à-vis de leur progéniture et il a découvert
que les souriceaux n’ayant pas été cajolés, léchés, palpés, ne développent pas
autant que les autres les dendrites de leurs neurones (ce que Cyrulnink appelle
le manque de nourriture affective). Nous rejoignons là les observations sur les
orphelinats de CIAUCESCU en Roumanie. Il faut qu’un être de chair de notre
groupe de mammifères se sente palpé et touché pour exister grâce aux caresses
de l’autre. A ce point de vue, l’éducation affective des hommes reste à faire.
CYRULNIK reprend en fait les travaux de Konrad LORENZ
sur l’attachement. Les parents biologiques sont de fait moins importants que
ceux qui nous élèvent. Dans beaucoup d’histoires de vie, j’ai entendu l’importance
de ce lien affectif dans l’après-guerre avec les grands-parents qui élèvent les
petits et non les parents. Ceux-ci rationaliseront après (la dissonance
cognitive de FESTINGER) pour réinventer les liens qu’ils n’ont pas su nouer.
Dans cette période post-traumatique, on verra beaucoup de morts subites du
nourrisson ou encore des bébés qui refusent de s’alimenter (anorexie du
nourrisson) mais malgré tout – avec l’énergie de la vie – il y aura également
la résilience de la survie et de l’adaptation.
Citons cette magnifique phrase de Jean-Paul Sartre : «
L’homme se caractérise avant tout par le dépassement d’une situation, par ce
qu’il parvient à faire de ce que l’on a fait de lui. »[7]
2. Gestion des conflits : Malaise et failles de notre civilisation
consumériste
« Auprès de Roosevelt encore, la nuit avant sa mort,
Il dit « Un monde uni doit naître de ce carnage ».Qu’on soit Russe, Noir ou
Blanc, on a tous le même sang,Tous ensemble, on est seulement de passage.
»(Graeme ALLWRIGHT)
Introduction
N’étant pas un fils de prof d’université (mais fils
d’ouvrier), j’ai dû prouver aux autres (et à moi-même) que j’étais tout aussi
capable de réaliser un mémoire de doctorat en 500 pages de police 10 et en 4
volumes sur les histoires de vie de la tendance psychosociale. J’ai été soutenu
intellectuellement par les profs de ma Faculté de Psychologie et des Sciences
de l’éducation de l’ULG, mais aussi par le pédagogue promoteur de la méthode
dans l’enseignement Gaston PINEAU (Univ. De Montréal, Univ de Tours) ainsi que
mon collègue Vincent de GAULEJAC (Univ. De Paris VII) et tout particulièrement
mon ami et collègue feu Marcel DEPREZ, formateur à Peuple et Culture-Wallonie.
Pour grandir, se développer à n’importe quel âge, il faut des personnes qui
croient en vous, cela peut être les parents mais ce sont surtout les
enseignants-formateurs. A Marcel, je dois mon initiation à l’Education permanente
socratique. C’est lui qui, comme MONTAIGNE, m’a donné la passion de lire,
d’apprendre et d’écrire ad libitum pour le plaisir que je voudrais réussir à
communiquer à mes amis.
Aujourd’hui retraité, le seul sport qui m’amuse est de
flâner à la FNAC et de découvrir parfois une perle rare, non dans les histoires
de vie analysées par des psychosociologues mais au travers de romans valant le
détour. Ainsi dans cette introduction, je recommande le livre de Nancy HUSTON,
Lignes de faille, Paris, J’ai Lu, 2011 (Prix Fémina en 2006) qui relate, au fil
de plusieurs générations d’enfants d’une même famille, la vision du monde de
ces enfants lorsqu’ils ont six ans, une fiction certes mais remarquable, dont
les premières lignes m’ont choqué au point que j’ai failli abandonner le
bouquin : il s’agit d’un gamin SOL (pour Solomon) qui sera le maître de
l’univers et de l’espace intergalactique et qui, à 6 ans, regarde des fims
porno sur son ordinateur personnel. Bonjour l’éducation de l’égalité entre les
genres sexués.
« Il suffit de télécharger et on peut voir les filles
se faire violer dans le vagin ou l’anus par des chevaux ou des chiens ou tout
ce qu’on veut, clic, clic, clic avec le sperme de la bête sur leurs lèvres
souriantes »[8] Il en va de même pour
les massacres orchestrés par le Président BUSH (non il n’a pas été pendu !) à
partir d’un mensonge concernant l’Irak pour envahir ce pays (et tué également
3000 soldats américains). Est-ce ainsi que les hommes s’occupent de l’éducation
des petits alors qu’il n’y a pas besoin de tuer les musulmans, il meurent tout
seuls de famine dans le Darfour chaque année. Est-ce enseigné ?
Le temps des Yé-Yé
J’ai eu la chance de vivre mon adolescence dans les
sixties, une époque plus progressiste que les temps actuels avec les crises
économiques, l’inflation, l’austérité et le non impôt sur les grosses fortunes
(c’est la domination de l’ultralibéralisme ou capitalisme) et de me marier à
cette époque glorieuse de l’explosion des tabous, le 11 mai 1968. Notons en
passant que l’institution mariage est une loterie où peuvent se rencontrer des
personnes qui arrivent à bien s’amuser ensemble (et s’aimer) ;, c’est pour
partie le hasard et pour partie la volonté car deux, c’est déjà un groupe.
Au début des humanités dans les années 1960, on
portait en classe des costumes cravate et à la fin des cheveux longs et des
chemises à fleur en se revendiquant de la paix et de l’amour et de la sexualité
débridée, surtout en paroles. Je me rappelle de mauvais profs désorientés parce
que les apprenants ne voulaient plus écouter de discours ex-cathedra éteints.
Mais ce fut surtout le temps de l’émancipation
féminine où les filles brûlaient leur soutien-gorge et découvraient la maîtrise
de leur ovulation par la pilule. Ce fut le temps de la « beat génération » avec
Jack KEROUAC[9]
A 16 ans, en stop, j’étais en Espagne avec les
fascistes de Franco qui voulaient couper nos cheveux longs et à 17 ans, en
Tunisie. Les beatniks voyageaient seuls ou à deux en pestant sur les filles qui
étaient « prises » en quelques minutes alors que les garçons poireautaient au
même endroit parfois six heures sous la pluie. Le fun était la tombée de la
nuit quand tous ces nouveaux voyageurs ayant lu « L’étranger » de Camus se
retrouvaient autour d’un feu et partageaient ce que chacun avait à manger. Le
côté obscur était déjà à l’époque le racisme des pays barbares vis-à-vis des
filles : sur le bateau Marseille-Tunis, j’ai fait la connaissance de trois
frangines qui par coïncidence étaient sur le même trajet de retour et elles
avaient toutes été violées. Dur, dur, dur pour les croyants libertaires que
nous étions, je dis bien libertaires et non libertins car les quelques
communautés (d’avant les Hippies et leur drogue, les timbres de LSD du Dr
Hoffman à lécher) se sont toutes effondrées, sauf les communautés religieuses
avec une discipline et un ordre de fer rouillés et/ou les communautés de
drogués amorphes et détruisant consciencieusement leurs neurones.
Avec mon épouse, nous avons terminé nos croissances
physiques et psychiques dans ce climat de liberté, j’ai travaillé dans des
plantations au Congo (à la lampe tempête, sans électricité et avec comme seul
luxe un frigo à pétrole) et nous avons été expulsés car blancs par le dictateur
MOBUTU en 1972. J’ai trouvé un place de prof d’agriculture et j’ai repris
(pendant 20 ans) mes cours de psychologie sociale à l’université de Liège.
Nous sommes une génération de transition avec nos
parents ayant connu la seconde guerre mondiale et étant autoritaires. Pour
l’éducation de nos trois filles, nous étions à la foi libertaires et de toutes
les manifestations citoyennes : pour le Dr PEERS (IVG) ou contre l’implantation
à Florennes des missiles Pershing II dirigés vers la Russie mais aussi avec un
souci de fixer des limites, ce que l’on appelle éducation responsable, et que
définit bien Jean-Jacques ROUSSEAU dans son œuvre « L’Emile ».
Et nos filles ont vécu leurs études adolescentes en
KOT (chambre d’étudiant en ville) à Liège alors que cela n’était pas vraiment
nécessaire sinon pour les éloigner de l’autoritarisme que nous dégagions encore
et qui pouvait les étouffer : ce sont de belles et fortes personnalités. Elles
ont assumé et réussi leurs études (infirmière, ingénieur des Mines et Dr en
médecine du travail). Les belles personnalités, c’est bien mais l’ennui, c’est
que cela effraye parfois les mâles.
Au début de leur vie autonome, elles disaient en gros
» pourquoi pousser les enfants aux études, leur choix doit être sacré », puis,
elles ont compris qu’au fond, elles reflétaient notre idéologie de bobo tout en
comprenant notre engagement contre la société duale qui sépare les personnes
instruites et combatives des paumés inventés par la sélection de la société.
Certes, tout le monde ne peut pas devenir Mozart mais un enseignement de
qualité pour tous est possible si l’Etat par lâcheté ne doit pas financer deux
réseaux. La conclusion, ce sont les enfants du tiers et du quart monde qui
payeront les frais.
Le cauchemar éveillé
Après, tout dérape et, comme Sol cité dans
l’introduction, elles ont des enfants très peu gérables (côté garçons, ce n’est
que mon point de vue) car influencés par la violence et donc les fantasmes de «
la toute puissance » de FREUD (2 garçons turbulents et 3 filles sages). Ce
n’est pas que la chaîne éducationnelle pour une fois formée (ce qui n’était pas
le cas des générations précédentes) part en quenouilles mais elle se trouve en
fait débordée par cette éducation informelle, violente et ultralibérale des
médias : « On veut tout et tout de suite ! ». C’est ce qui explique la violence
des laissés-pour-compte devant les vitrines de la consommation (une Maserati ou
une Porsche ou bien une Jaguar ?) et la difficulté de se concentrer sur
l’effort pour ceux qui pourtant sont suivis par leurs parents, pour ne pas dire
parfois portés à bout de bras. Une école sans devoir, dit l’ex-Ministre Nollet,
mais bien sûr mais cela est un choix politique de gauche.
Pour les enfants, il y a ceux qui sont à l’école,
d’autres au purgatoire de l’enseignement professionnel et de la majorité
(puisque une ministre sinistre a inventé l’obligation scolaire jusque 18 ans
pour payer moins de chômeurs), puis les immigrants ne possédant pas les clés de
notre culture bourgeoise et dont certains surpeuplent nos prisons ou bien sont
relâchés le jour même de leur condamnation et viennent narguer leurs victimes
(des petits commerçants qui finiront pas déposer leur bilan trop fatigués et
non soutenus par un Etat incompétent pour les aider à créer du PIB (de la
richesse nationale)), d’où la montée inexorable partout en Europe de l’extrême
droite encouragée par le comportement incivique de ces immigrants, disons le
non-dit.
Et les nouvelles générations appliquent la liberté
sexuelle que nous mêmes avions rêvée mais avec en prime la récupération rapide
de l’idéologie de consommation c’est-à-dire que dès qu’un « produit » est en
panne, on ne se donne pas la peine de chercher les réparations (les compromis),
on zappe pour un autre et il en va ainsi de nos pauvres relations humaines qui
perdent leur consistance dès l’aventure avec un autre être ou même par l’ennui
du même ; alors, on zappe !
Or, ce que j’écrivais dans mes réflexions précédentes
sur la gestion des conflits par la sexualité des singes Bonobos « Faites
l’amour et non la guerre » n’est pas valable pour nous.
Nous avions rêvé de la transgression de ce tabou « la
liberté sexuelle » en oblitérant les deux autres grands présents dans nos
institutions c’est-à-dire le « pouvoir » (celui de l’affichette et des « fils
de » et de ne plus rien contrôler et de laisser faire à leur guise les marchés
en subsidiant les banques (et les parapluies dorés en interne) et en appelant
le peuple à l’austérité alors que partout l’Europe descend dans la rue pour les
chasser) et « l’argent », notamment celui du marketing, c’est-à-dire que l’on
peut faire aujourd’hui n’importe quoi dans le détricotage (les politiques et
les juges disent que ce n’est pas leur faute) comme laisser un enfant de 6 ans
comme Sol se déshumaniser tout seul en s’imaginant que les femmes sont des
objets lubriques et non les alter egos des hommes.
L’espérance ou la fin de la civilisation
Il n’ya pas d’espoir, leurre des religions, et nous
assistons au déclin de notre Empire Romain d’Europe mais il nous reste
l’espérance d’une lueur de changement dans cette désagrégation sociétale où les
couples mononucléaires se séparent en cascade au grand dam de leurs enfants.
Nous sommes agacés par ces populations migrantes et primitives qui viennent
nous donner des leçons et considèrent leurs femmes comme des chameaux.
Toutefois autorisons-nous à penser en dialecticien avec l’oscillation du
pendule de FOUCAULT où la négativité de l’un pourrait annuler l’égocentrisme de
l’autre. Chez nous, en principe, la propriété sexuelle n’existe plus (n’en
déplaise à l’église catholique rétrograde) et par exemple, mes amis musulmans
polygames nous envient parfois nos couples monogames qui peuvent développer des
tendresses réciproques et/ou des connivences passagères.
Nous n’avons pas besoin de cette propriété des femmes
dans le mariage, institution inventée par l’église pour assurer aux hommes
qu’ils sont bien les géniteurs de leurs enfants alors que l’important est dans
le fait qu’un homme élève et nourrisse un petit (physiquement et
psychiquement).. Voilà qui est central chez nous comme en Afrique (lorsqu’il y
a des règles et des ressources) ; notons à ce propos que nos amis musulmans
n’ont pas à violenter leurs filles par des mutilations génitales ( l’excision
n’est pas dans le Coran). Nous pourrions tous réinventer la tendresse et
l’affection, les non-dits (et non conceptualisés) de mai 68 ?
L’ouvrage cité en introduction de Nancy HUSTON se
termine à la 4ème génération où deux sœurs vieillies se retrouvent
et se chamaillent la possession d’une poupée. Qu’est-ce qu’une poupée ? Sinon
l’intermédiaire de cette douceur et de cette affection réciproque qui fait
tellement défaut dans notre civilisation occidentale.
La jalousie
Si je suis jaloux, cela veut dire que je n’ai pas
confiance en moi et peur de perdre ma possession et cela peut mener au crime
passionnel qui n’est au fond qu’une vexation de l’amour-propre, de l’ego tout
puissant (souvent d’un homme) blessé dans son amour-propre. Mais si nous sommes
plus que des Bonobos, nous pouvons décrypter ce que les déesses-mères (d’avant
les Dieux jaloux) appelaient le don des plaisirs (pour permettre la
perpétuation certes). Plutôt que de se donner mutuellement la mort dans des
guerres bien règlementées, on pourrait envisager de désacraliser la relation
sexuelle qui n’est qu’une clé dans une serrure (utilisée sans vergogne par la
publicité), pour découvrir, au-delà du plaisir de la jouissance, l’estime de
l’autre, la réciprocité des affects et des attentions bienveillantes…sans
sacrifice ! Disons à l’autre ce que nous aimerions qu’il fasse pour nous au
lieu de faire des choses censée lui faire plaisir et puis de lui reprocher
après son indifférence ou le fait de ne pas nous renvoyer l’ascenseur
Arrêtons de faire des couples monogames à vie (parfois
pour 50 ans d’ennui et de routine) et vivons le présent dans l’ici et
maintenant avec non seulement du plaisir sexuel partagé mais les plaisirs de la
communication pour une durée assez responsable de dix ans pour l’éducation des
enfants, nous suggère Jean-Jacques ROUSSEAU et puis renouons une autre alliance
principalement affective pour avoir la force et le désir conjoint d’élever
d’autres enfants ou pas du tout mais simplement pour ne pas étioler notre seule
existence qui est plus brève que ce qu’on l’imagine.
Qu’as-tu appris à l’école, mon fils. A l’école
aujourd’hui ? J’ai appris que les gendarmes sont mes amis et tous les juges
très gentils, que les criminels sont punis pourtant, même si on se trompe de
temps en temps(…)que le gouvernement doit être fort, a toujours raison et
jamais tort. Nos chefs sont tous très forts en thème et on élit toujours les
mêmes. »(Graeme ALLWRIGHT)
Si mon épouse, ma mie, a une aventure avec un autre
homme, je me réjouirai pour elle car je l’aime sincèrement. La jalousie n’est
pas l’amour de l’autre mais du narcissisme. J’ai vu des hommes ayant tué leurs
femmes, libérés par d’autres hommes juges qui faisaient des projections. Je ne
suis pas d’accord avec cette clémence imbécile qui ne ressuscitera pas la
victime. Lorsque nous serons en démocratie participative, je demanderai dans
l’agora la peine de mort pour ces juges, pour complicité de meurtres..
Mais dans notre déclin civilisationnel, est-ce que
quelqu’un a déjà vu un juge ou un politicien sanctionné par le peuple pour
mal-gouvernance ? « Que celui qui n’a jamais commis de faute, lui lance la
première pierre ! » disait le philosophe dans l’affaire Marie-Madeleine. Il ne
faut pas bien sûr répondre à la violence institutionnelle des juges par la
violence mais symboliquement, lapidons ceux qui permettent l’adultère aux
hommes en les graciant tout en lapidant leurs femmes infidèles. Ma chérie me
quitte, alors je la tue et par honnêteté intellectuelle, je devrai me tuer
aussi ? Quel gâchis de rester sans critique vis-à-vis de ce déni d’un projet de
vie.
Pour conclure avec les histoires de vie
Un des principaux auteurs que je développe dans ma
thèse est Jürgen HABERMAS, dernier représentant de l’Ecole de Francfort fondée
par des marxistes allemands critiques de leurs propres idéologies (Max
HORKHEIMER, Ernst BLOCH, Theodor ADORNO, Herbert MARCUSE, Walter BENJAMIN,…)
mais aussi du capitalisme de plus en plus agressif et autoritaire et de
l’idéologie consumériste qui nous éloigne d’une possibilité d’humanité
fraternelle et solidaire. Ces philosophes montrent que la conscience est
travaillée par l’espérance en un esprit d’utopie laïque, en une liberté qui
oppose à la pseudo-justice une justice réelle et exigible pour tous dans des
délais raisonnables (les grosses compagnies attaquées font traîner les affaires
par vice de procédure jusqu’à la mort des plaignants). Si nous recadrons notre
regard en 2012 (mais chaque année la situation se répète), des dizaines de
millions d’hommes, de femmes et d’enfants meurent de faim, voilà le scandale de
notre monde égocentré. Le trotskyste de la FAO, Jean Ziegler dans son dernier
ouvrage, nous dit (pour replacer dans le contexte, en visitant une mission Mère
Teresa à Saga au Niger) ; « L’âge des enfants oscille entre six mois et dix
ans. La plupart sont squelettiques. Les os percent sous la peau, quelques- uns
ont les cheveux roux et le ventre gonflé par le KWASHIORKOR, l’une des pires
maladies – avec le NOMA – provoquée par la sous-alimentation. »[10]
Si nous étions plus nombreux à manifester une
fraternité (le GAP[11] a planté 2.000 arbres
fruitiers dans les écoles du Mali en 2011 et 2012), nous changerions le monde.
Jean-Marie LANGE, 01.11.2012
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[1] MEAD George H., L’esprit, le soi et la société, The
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Paris, PUF, 2011.
[4] « La notion de résilience est née à Hawaï, en 1982,
quand Emmy Werner a été stupéfaite de constater le bon développement de 28%
d’enfants qui logiquement aurait dû être fracassés. Dans une population
générale, l’OMS considère que 83% deviendront des adultes épanouis. « Ces
enfants « résilients » ont quelque chose à nous apprendre », s’est écrié
Michael Rutter. C’est ainsi qu’a démarré l’aventure de cette notion qui, vingt
ans plus tard, est devenue un concept solidement charpenté : les biologistes
mesurent les sécrétions hormonales des enfants élevés en carence affective, qui
reprennent un néo-développement résilient dès qu’ils sont entourés par une
famille d’accueil ou une institution qui stimulera la base du cerveau au cours
des interactions quotidiennes, tout simplement. » Aïn Joyce, Résiliences, Erès,
Ramonville St Agne, 2011,p.8.
[5] RIZZOLATTI Giacomo et SINIGAGLIA Corrado, Les
neurones-miroirs, Paris, Odile Jacob, 2011, p.200.
[7] In LANGE Jean-Marie, Autoformation et développement
personnel, Lyon, Chronique sociale, 1993, p.63.
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique Jean-Marie LANGE: gap.belgique@skynet.be ;
Groupe d'Autoformation Psychosociale : Formations des adultes et actions humanitaires.
L'association de formation des cadres GAP est une asbl spécialisée en management associatif et en prévention des conflits de groupe. Elle se veut résolument sans but lucratif; aussi, lorsqu'elle dégage un quelconque bénéfice, elle conçoit le projet d'une aide humanitaire technique et ciblée au Tiers Monde. Hier, il s'agissait de formations d'animateurs ruraux et d'animateurs de gestion au Mali. Aujourd'hui, c'est l'aide à des associations locales à MAKAMBA au sud Burundi. Demain ce sera le soutien à des écoles fondamentales au pays DOGON (Mali). Notre association n'est pas subsidiée par la coopération au développement de Belgique. Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune confession et à aucun parti politique.