mardi 19 octobre 2010

MORINGA

GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique: Jean-Marie LANGE jm.lange@skynet.be
DEXIA : 068-2426901-85; IBAN BE89 0682 4269 0185 BIC GKCCBEBB
Groupe d'Autoformation Psychosociale : Formations des adultes et actions humanitaires. L'association de formation des cadres GAP est une association (asbl) spécialisée en management associatif, en recherche-action participative et en prévention des conflits de groupe. Elle se veut résolument sans but lucratif; aussi, lorsqu'elle dégage un quelconque bénéfice, elle conçoit le projet d'une aide humanitaire technique et ciblée au Tiers Monde en partenariat avec les villageois. Avant-hier, il s'agissait de formations d'animateurs ruraux et d'animateurs de gestion au Mali (2002) et hier, c'était l'aide à des associations locales à MAKAMBA au sud Burundi (de 2007 à 2010). Notre association n'est pas subsidiée par la coopération au développement de Belgique. Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune confession et à aucun parti politique.
Site http://soutien.et.autonomie.free.fr Blog : http://gap-belgique.blogspot.com;
GAP 2010/10 Une école pour Nando en 2011
Comme tous les enseignants, formateurs et intervenants psychosociaux nous respectons la pédagogie spécifique de nos collègues d’Afrique. Nos actions humanitaires ont pour but le soutien logistique des écoles s’incluant dans la mixité.
Qu’est-ce que le GAP ?
Un groupe d’enseignants, pour la plupart à la retraite, qui a apporté un jour d’été 1988 quelques cahiers et bics à l’école DOGON (Mali) de Nombori et a créé ses statuts d’asbl en 2005 . Nous organisons des formations pointues de cadres et les émoluments reçus servent, à l’euro près, à des projets ciblés de développement en Afrique, notamment au Burundi et au Mali. Nous voulons rester ouverts à tous et nous nous revendiquons donc seulement des droits de l’homme. Nous sommes bien sûr prêts à recevoir des subsides d’Etat de la coopération belge ou des aides d’entreprises sans pour autant devenir des placards de sponsoring publicitaire (mais c’est fou comme le courrier s’égare en Belgique, malgré nos évaluations rigoureuses). Pourquoi la coopération belge ne nous a-t-elle jamais soutenus en 5 ans et pourquoi aucun de nos articles d’explication n’a-t-il été publié dans les revues de l’AGCD ?(Avec un soutien financier complémentaire, nous aurions pu cet été acheter un moulin à grains pour la colline de KAYOBA, dans la province sud de MAKAMBA, au Burundi).

Quel est le projet ciblé en 2011 ?
Au MALI, dans le delta du Niger, près de MOPTI, existe un groupe dit « DOGON du plateau » assez pauvre car peu touristique. Nous avons visité les villages en 2009 et sélectionné NANDO avec ses 380 élèves (garçons et filles) pour deux enseignants et les plus petits portant les stigmates de la malnutrition. Nous ne donnons jamais d’argent mais du matériel et/ou de la nourriture sous le principe « food for work » pour rester soucieux de la dignité des jeunes personnes. Concrètement, nous allons en JANV-FEV 2011 installer une cantine scolaire pour que les 380 élèves aient un repas chaud à midi à l’école.
A ces repas, nous ajouterons des protéines animales (poulets) et des compléments alimentaires (minéraux, oligo-éléments et vitamines) pour que ces jeunes en pleine croissance profitent d’un apport dans leur développement physique et intellectuel.
Selon des recherches agronomiques récentes, le MORINGA est un arbre endémique d’une grand richesse alimentaire (feuilles, bois, racines) et nous demanderons en échange de l’action repas que chaque enfant repique deux arbres en les arrosant régulièrement et en les protégeant des chèvres. Ceux qui auront un de leurs deux arbres ayant survécu après deux ans auront une récompense encore à déterminer. (En reforestation, on s’est aperçu que 80% des plants replantés mourraient par faute d’arrosage constant). On demandera à chaque enfant de mettre sa marque au marker indélébile sur ses troncs. Le chef des travaux locaux du GAP s’active à l’élevage de 1000 plants en pépinière.
Pour être informé de nos travaux et des évaluations, versez 15 € ou plus sur le compte IBAN du GAP de la banque DEXIA : BE06 8242 6901 85. Par avance, nous vous remercions de votre soutien.
Sous-projet : si vous voulez soutenir la scolarité d’une petite fille du Mali âgée de 7 ans , pour par exemple faire un jour des études supérieures en Europe, versez votre obole sur son compte bloqué : SANOGO MARIAM, DEXIA N° 083-5299301-97. Merci pour elle.

Le moringa oleifera

Le Moringa oleifera[1] est un arbuste à croissance rapide dont les feuilles peuvent être mangées fraîches ou séchées (en poudre). Selon le Centre Mondial de Recherche sur les Légumes (AVRDC), c’est la plante la plus nutritive sur 120 testées.. Par une haute valeur nutritive, un concentré de protéines, de vitamines et de minéraux en plus d’excellente qualité gustative, c’est le futur « super aliment vert » des pays tropicaux.
Le MORIGNA OLEIFERA (Ghana, Niger, Nigéria) est un arbre originaire de l’Inde et courant en Afrique pour ombrager les cases et dont les propriétés ont été découvertes récemment. Les feuilles et les fruits peuvent servir de légumes aux propriétés nutritives et médicales ; la poudre de feuille (conservée à l’ombre) peut servir de condiments. En Inde, le fruit vert se cuisine comme un légume, les feuilles se consomment comme légumes verts, bouillis, sautés ou en assaisonnement, la graine peut se manger grillée comme une arachide. La graine peut aussi donner de « l’huile de Ben » comestible et employée en cosmétique et en horlogerie. 100 gr de MORINGA en feuilles fraîches = autant de calcium qu’un grand verre de lait, autant de fer qu’un steak de bœuf de 200 gr, autant de protéines qu’un œuf ; autant de vitamine C qu’une orange, autant de vitamine A qu’une carotte.

Mise en culture
La semence a un pouvoir germinatif limité à un an. Semis de deux graines en poquet à 2 cm de profondeur (pas plus). Lorsque les plans ont 30 cm, on arrache le plan le plus grêle (la graine germe après 5 à 12 jours en terre), le sol doit être drainé. L’arbuste peut se transplanter de pépinière en pleine terre, en lignes avec un écartement de 0,5 à 1 m entre les plants, les lignes étant orientées d’est en ouest pour l’ensoleillement maximal et l’interligne étant de 2 à 4 m. L’arbre sauvage peut atteindre de 3 à 4 mètres de hauteur la première année et jusqu’à 10 ou 12 mètres les années suivante; il faut donc pincer le bourgeon terminal dès une hauteur de 0,5 à 1 m pour éviter que la plante file trop haut. Le pinçage va provoquer la croissance des branches latérales qui seront également pincées à leurs bourgeons terminaux à 0,5 m (pinçage avec les ongles) pour le traiter en buisson touffu. L’arbre peut aussi se reproduire en bouture ligneuses (bois dur) d’un mètre de long (4 à 5 cm de diamètre), 1/3 de la longueur doit être enfouie sous terre (plantules plus sensibles que celles issues des semis), écartement entre 2 et 4 mètres, lignes en quinconce plantées d’est en ouest pour un maximum d’ensoleillement
Entretien : sarclage de la parcelle, Mulching (paillage) dès la plantation, puis arrosage dès que le sol sèche autour du plant. Enrichir le sol avec du compost ou du fumier (pas d’engrais chimiques). Taille d’entretien à 20 cm du niveau du sol juste avant les pluies (couper au-dessus du nœud).
Récolte :les branches seront coupées à un mètre au-dessus du sol tôt le matin ou tard le soir (les feuilles ne doivent pas être mouillées par la rosée), transporter les branches sous un abri pour le séchage (pas au soleil), effeuiller les branches et étaler les feuilles (toujours avec le pétiole) pour éviter qu’elles ne chauffent. Les folioles sont ensuite lavés dans des bacs d’eau potable avec une solution saline de 1% pendant 3 à 5 minutes pour débarrasser les germes éventuels puis de nouveau lavés à l’eau claire avant le séchage final .Il faut enfin égoutter les folioles dans des seaux perforés puis étaler sur des filets alimentaires pendant15 minutes avant d’apporter au séchage. Les feuilles séchées seront pilées au mortier, la poudre sera à nouveau séchée à 50°C pendant 30 minutes puis mise en bocaux avec couvercle à visser (la poudre prend vite l’humidité).
Synthèse pour le GAP de Marie-Claire, Patrick, Simbè et Jean-Marie
GAP.Belgique@skynet.be;

[1] Source : Dr Armelle de Saint Sauveur et Dr Mélanie Broin, Moringanews, CTA, Gemenos, mai 2010.

Le fonctionnement à la croyance

Le fonctionnement à la croyance

La liberté de conscience est sacrée pour chacun ; au nom de la tolérance, je respecte donc la foi du charbonnier, ce que le sociologue Max WEBER[1] appelle « l’éthique de conviction ». C’est pourtant au nom de « l’éthique de responsabilité »(toujours de WEBER) que je m’insurge contre toutes les religions qui parlent au nom du bien mais font concrètement toujours le mal psychiquement et physiquement (culpabilisation, dogmatisme, position réactionnaire envers les femmes et la sexualité, mortification, atteintes aux droits de l’homme, etc.). Qu’est-ce qu’une croyance sinon une certitude absolue, autrement dit un préjugé jamais remis en question et cautionné par un tour de passe-passe que l’on appelle « la foi ».

Je suis humaniste, j’ai foi en l’homme, c’est donc également une croyance, non transcendantale certes, mais au moins un principe, tout comme la tolérance qui ancre mon éthique de vie. Je reconnais bien sûr qu’il existe des militants laïques qui sont aussi des croyants rabiques autant que les chrétiens. Beaucoup de gens sont morts pour des idées parce qu’ils étaient idéalistes (antifascistes par exemple). Il nous faut donc distinguer les croyances dogmatiques (une paresse intellectuelle) des croyances aux luttes sociales pour l’amélioration de l’humanité (pour autant qu’elles ne deviennent pas une doctrine sectaire comme le stalinisme, du genre « le parti a dit et la vie des militants ne compte pas »). Tout homme peut porter un idéal de vie souhaitable comme l’inaccessible étoile de Jacques BREL tout en conservant dans le concret son esprit critique, donc sa pensée rationnelle et analytique.

Lorsque l’on écoute le philosophe André COMTE-SPONVILLE, on s’interroge sur les vertus théologales qu’il développe : la foi, l’espérance et la charité. La charité est une action qui consiste à se soucier des plus pauvres des humains, un acte volontaire vertueux alors que la foi et l’espérance sont des états d’âme. Nous, les athées et laïques parlons plus volontiers d’action sociale envers les déshérités pour fuir le terme de « charité » devenu poisseux et condescendant avec les dames patronnesses du temps jadis pratiquant une charité chrétienne ostentatoire et non respectueuse de la dignité humaine des moins nantis financièrement.

Je suis fidèle à mes idéaux qui cependant évoluent toujours au fil du temps car sans dogme et je reste de « bonne foi » sans pour autant toujours conscientiser mon évolution dans les détails…mais sans la foi immuable du charbonnier. Il n’y a pas de conciliation possible sur ce terme restrictif de croire aveuglément sans question, il est antagoniste à la science et à la raison adogmatique. Il peut y avoir une confiance et une adhésion à un ordre cosmique mais jamais une foi aveugle ; autrement dit, la foi en l’homme est possible car porteuse d’un sens plus pragmatique qui n’exclut pas la perfectibilité personnelle, donc les remises en cause permanentes.

Au-delà de la vision formatée par nos déterminismes sociaux et culturels, on peut aussi percevoir le monde intuitivement en observant les réalités sensibles sans nous prendre pour des clairvoyants. Les connaissances sur le cognitivisme ont encore du chemin à faire pour clarifier notre fonctionnement cérébral. Carl Gustav JUNG se réfère à HERMES « Ce qui est haut est comme ce qui est en bas » et inversement ; donc, sans dénier nos besoins physiologiques de mammifères, nous pouvons nous détacher de nos représentations enkystées pour, sans idolâtrie ou « profession de foi », ne pas s’arrêter aux apparences de l’ego et trouver en nous notre propre lumière relative. En synthèse pour ce concept, nous pourrions dire « avoir la foi » en nos possibilités de perfectionnement personnel, avoir une fidélité à une structure de pensée ou à un ordre sans pour autant aliéner notre libre-arbitre.

L’espérance aussi est un concept poly sémantique : nous pouvons avec la pensée positive espérer pour notre espèce, donc avec une énergie constructive, sans rêver pour autant à un beau jour d’espoir dans la réalité de tout ce qui est espéré. Pour une pratique de diverses actions sociales dans le tiers et le quart-monde, l’espérance d’un monde meilleur est notre moteur psychique et nous serons déçus absolument car le monde des hommes est MOUVEMENT et il y aura toujours un prêtre ou un politicien pour récupérer les acquis sociaux pour faire un retour vers l’obscurantisme et le totalitarisme (les évènements en France des diktats de SARKOSY par rapport aux retraites).

COMTE-SPONVILLE nous donne une belle définition de l’espérance : « C’est un désir qui porte sur ce qu’on n’a pas (un manque) dont on ignore s’il est ou s’il sera satisfait, enfin dont la satisfaction ne dépend pas de nous : espérer c’est désirer sans jouir, sans savoir et sans pouvoir. »[2] Le désir est manque de ce que l’on n’a pas ou de ce qui n’est pas comme l’avenir d’une humanité radieuse, c’est cela désirer sans jouir car notre avenir nous est inconnu et on n’en aura pas l’expérience avant l’instant du moment vécu. Nous ignorons si nos actions seront bénéfiques ou non, c’est pourquoi nous désirons sans savoir. Il est important de distinguer ce qui dépend de notre volonté et de nos actions d’une espérance dont la satisfaction ne dépend pas de nous. Le vouloir est l’acte, le concret qui dépend de nous : « Je serai là » n’est pas le même message que « j’espère venir ». Si notre engagement dépend d’un pouvoir externe à nous-mêmes, ce sera alors une espérance : « Plus nous nous efforçons de vivre sans la conduite de la raison, plus nous faisons effort pour nous rendre moins dépendant de l’espoir. »[3]

Pour arriver donc à enfin une ACTION « charitable » sans espoir d’une quelconque récompense dans l’au-delà ou d’une reconnaissance dans l’ici et maintenant, il faut réaliser un travail sur soi pour se détacher de l’ego et de l’orgueil. Il s’agit d’une ouverture du cœur, d’une disponibilité à la générosité et au partage. En travaillant concrètement pour le progrès social de tous, nous débouchons sans effort sur une vie spirituelle laïque, c’est-à-dire non pas l’amour d’un Dieu anthropocentriste dit, au mépris des réalités observables, « bon » mais l’amour des hommes (la Philae).

La pratique de la pensée et de l’action (la praxis) est génératrice d’une réaction psychique : la méditation sur la contradiction entre les injustices sociales productrices de souffrance pour l’humanité et la beauté de la terre et de l’univers. Cela ne veut pas dire – rappelons-le avec force et sagesse – qu’il nous faut (devoir) aimer tous les hommes (car nier les conflits, c’est les renforcer) mais sur la base d’une idée (une foi) et d’une positivité humaniste (l’espérance) ne fréquenter que les hommes avec qui nous pouvons établir des liens de réciprocité (sans nous user avec des fanatiques) pour le progrès, toujours provisoire, de l’humanité. L’adage d’une philosophie béate de la soumission : « tendre la joue gauche ! » est un masochisme judéo-chrétien inacceptable pour l’émancipation et l’épanouissement des hommes. Il nous faudra toujours nous battre – sans haine, ni violence – si nous voulons à la fois progresser en nous-mêmes et résister donc lutter contre le néolibéralisme allié à la domination des églises pour l’exploitation et l’abrutissement des hommes sans instruction, sans développement mental de l’esprit critique et se référant comme consolation à l’adoration de puissances externes extra-terrestres alors que la possibilité d’une vérité relative est en eux par l’alliance avec les autres hommes.

La « charité » est une liberté de passer le pont pour rejoindre les hommes de bonne volonté (musulmans et chrétiens y compris). La « charité » est l’acte volontaire d’aider nos semblables par altruisme sans renoncer à un minimum d’égoïsme. Comment partager le pain si on est totalement affamé ? Comment partager le pas (le com-pas) si on est à vie reclus dans un monastère pour notre propre salut adorateur d’une déité imaginaire ? Par contre, si la bêtise conduit à la discorde et aux tueries fanatiques des islamistes stupides par exemple, le plus clair moyen d’opposer une résistance est d’agirtet de lutter contre l’ignorance par l’éducation de tous. Nous avons besoin d’une droiture de caractère sans peur, d’un accueil de la différence des autres et de compassion et de combativité pour ouvrir la cage à notre colombe intérieure dans sa lutte contre les corbeaux de l’avoir matériel (ce que les alchimistes nomment le souffre, le sel et le mercure).
La vertu dépassera la mort.
Jean-Marie Lange, 17.10.2010.

[1] WEBER M., L’éthique protestante ou l’esprit du capitalisme, Paris, Plon, 1964.




[2] COMTE-SPONVILLE A. Le bonheur désespérément, Paris, Librio, 2008, p. 40.
[3] SPINOZA Baruch, L’éthique IV, scolie de la proposition 47.

lundi 11 octobre 2010

GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique Jean-Marie LANGE: gap.belgique@skynet.be ;
Groupe d'Autoformation Psychosociale : Formations des adultes et actions humanitaires.
L'association de formation des cadres GAP est une asbl spécialisée en management associatif et en prévention des conflits de groupe. Elle se veut résolument sans but lucratif; aussi, lorsqu'elle dégage un quelconque bénéfice, elle conçoit le projet d'une aide humanitaire technique et ciblée au Tiers Monde. Hier, il s'agissait de formations d'animateurs ruraux et d'animateurs de gestion au Mali et aujourd'hui, c'est l'aide à des associations locales à MAKAMBA au sud Burundi. Notre association n'est pas subsidiée par la coopération au développement de Belgique. Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune confession et à aucun parti politique.
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CAPI – Cahiers d'Autoformation Psychosociale en Pédagogie institutionnelle -
SOMMAIRE des précédents articles de cette revue bimensuelle de réflexions pédagogiques du GAP

N°1 – Janv-Fév. 2006 : Qu'est ce que le GAP ?
N°2 – Mars-Avril 06: Le cahier des offres de formation du GAP.
N°3 - Mai-Juin 06 : La colère des enseignants (gestion des conflits – opus 1)
N°4 – Juill.-août 06 : La pensée rationnelle (gestion des conflits – opus 2)
N°5 – Sept.-Oct.06 : Totem et tabou
N°6 – Nov. Déc. 06 : Jalousie et fonctionnement à la croyance (Médiation couple – opus 1)
N°7 – Janv.Fév. 07 : L'Avant-projet pédagogique BURUNDI
N°8 – Mars-Avril 07 : La Dynamique des Groupes, l'organisation sociale et l'homme de la singularité.
N°9 – Mai-Juin 07 : Histoire de vie en groupe et aide sociale (Proposition au Congrès international des professionnels francophones de l'intervention). Pédagogie du projet.
N°10 – Juillet-Août 07 : Rapport d'activité "Enfants Dans les relations entre les peuples, mise à part une attitude envieuse, agressive et récurrente des maghrébins vis-à-vis des européens (marocains, algériens, tunisiens, libyens, égyptiens et non « les » musulmans du Turquie, d’Afrique noire, d’Ouzbékistan, ,d’Indonésie,…), il n’y a pas pour moi de racisme inscrit plus profondément qu’aux Etats-Unis alors que toutes les personnes de bonne volonté devraient pouvoir se parler, communiquer, s’enrichir de leurs différences et rire ensemble.
N°11 – Sept.Oct.07 : Le chaman et le formateur
N°12 – Nov.Dec. 07 – L'identité personnelle, une insertion sociale ?
N°13 – Janv.Fév.08 – La genèse des alchimistes pour l'éducation à une spiritualité laïque
N°14 – Mars-avril 08 - Le travail des intervenants sociaux (1) : Pour une insertion sociale et multiculturelle citoyenne.
N°15 – Mai-Juin 08 – Le travail des intervenants sociaux (2) : Emploi, travail et méthodes d'intervention.
N°16 – Juillet-Août 08 – Le travail des intervenants sociaux (3) : Fantasme de toute puissance, démocratie ou génocide.
N°17 – Sept. Oct. 08 : La souffrance du désir et le détachement
N°18 – Nov. Déc.08 : Le stress et les consciences
N°19 – Janv-Fev 09 : Le triangle rouge de la lutte contre tous les racismes
N°20 – Mars-Avril 09 : La psychologie des émotions.
N°21- Mai-juin 09 : La raison sensible (combattre les fidèles au nom des infidèles).
N°22 – Juill-Août 09 : Le néant et l'être affamé
N°23 – Sept-Oct 09 : Multiculturalisme et autoformation
N°24 – nov.dec.09
N°25 – Janv.fev10 : la matière, le vide, la nature et l’éducation.
N°26 – Mars-Avril10 : Le sexisme, forme principale de racisme.
N°27 – Mai-juin 10 : Sorcellerie et ethnopsychiatrie
N°28 – Juil-août10 : Pour une introduction à l’anthropologie culturelle et sociale
N°29 – Sept-oct10 : Le combat perpétuel de la démocratie participative
N°30 Nov.DEC.10 : Le déclin de l’école comme mythe de l’égalité et les répressions des sans-papiers

Le déclin de l’école comme mythe de l’égalité et les répressions des sans papiers

Les groupes de niveau

J’ai été chargé de mission par mon employeur la Communauté Française de Belgique (CEF) via le Conseil de l’Education et de la Formation (CEF) pour une enquête internationale d’évaluation sur l’enseignement professionnel en France, une enquête commanditée par le CEDEFOP de Thessaloniki et comprenant un participant de chaque pays européen (l’Europe des 16 à ce moment là). C’est effrayant de découvrir d’une part, la haine de l’enseignement officiel dans la bouche de certains curés d’écoles privées et d’autre part, la mise à sac de l’école certificative (donnant des diplômes) au profit d’un capitalisme cynique pour économiser sur la qualité des formations.

La CFB a quatre objectifs généraux (finalités) de bonne intention sans moyens financiers pour les appliquer :
· L’épanouissement de tous les enfants, apprendre avec plaisir.
· L’émancipation sociale, soit l’esprit critique de la citoyenneté responsable.
· L’acquisition d’un savoir-faire technique de haut niveau.
· Une école de la réussite pour tous, c’est-à-dire sans démagogie.
Cette guimauve est déjà très différente de la résolution du CE de Lisbonne en mai 2000 nommée « L’apprentissage tout au long de la vie » et qui mettait l’accent surtout sur l’instrumentalisation technocratique avec les TIC (Techniques Informatiques de Communication) au détriment de l’encadrement humain. Lorsque, donc, nous avons, avec des collègues de tous les pays d’Europe, réalisé en France cette étude d’évaluation, nous avons observé une déviance profitant du changement de concept au moment des « compétences » remplaçant « les validités ». Un exemple illustre bien cette manipulation subtile : une école de carrosserie exemplaire, très propre, avec un équipement de pointe et un drill des étudiants (très silencieux) ne pourrait que recevoir une appréciation de qualité. Seulement, nous nous sommes aperçus que les employeurs potentiels viennent à l’école comme à un marché d’esclaves pour débaucher les meilleurs éléments avant la fin de leur cursus scolaire et l’octroi d’un diplôme. La conséquence en est qu’à vie, le jeune sera payé moins et bloqué comme carrossier chez Tartempion sans possibilité de mobilité vers un autre employeur, puisqu’il n’a pas le titre, le diplôme nécessaire ! Ce mouvement n’est pas un accident ; au contraire, il y a plus de dix ans, l’OMC en faisait état sans mystère : « L’importance croissante de l’éducation se traduit pas une place grandissante du secteur privé, en concurrence du service public.(…) C’est un marché potentiellement colossal. L’éducation dit Glenn JONES (magnat américain de la télévision câblée) est le plus vaste marché de la planète, celui qui croît le plus vite et celui où les acteurs actuels ne répondent pas à la demande. Selon un document de travail de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) de 1998, le commerce mondial des services d’éducation supérieur représentait déjà 190 milliards de francs en 1995.(…) Les ultralibéraux visent à introduire des mécanismes de marché en mettant en concurrence les écoles, quitte à remettre totalement en cause le principe de l’unicité du service public. »[1] Ceci signifie une dilution du contrôle de l’offre éducative par l’autorité publique, soit les meilleures écoles pour les parents bien informés et les moins bonnes pour les enfants des populations migrantes. Un collègue ultralibéral me disait sans honte que l’on allait privatiser l’enseignement supérieur et secondaire et laisser l’enseignement spécial (handicapés) et l’enseignement primaire à la charge de l’Etat !

En 2010, le mouvement se précise en aval comme en amont : on n’a pas besoin de jeunes surdiplômés qui coûteront trop cher aux employeurs (d’où les taux d’échecs affolant à l’université et les examens de sortie en médecine et en kinésithérapie) mais au contraire de gens à sous-diplômes - comme ceux de l’enseignement professionnel et des CEFA (Centre d’Education et de formation en alternance, 2 jours à l’école, 3 à l’usine) - qui auront des compétences transversales (s’ils ont eu une bonne éducation parentale) et qui seront sous-payés. Regardons les multiples tâches d’un barmaid dans le Thalys : il qui doit avoir le sourire et des compétences relationnelles mais aussi être capable de manœuvrer une caisse informatisée, calculer vite l’ordre de ses clients, mémoriser ses stocks à flux tendus, etc. C’est pour cela qu’en France, les profs ne seront plus remplacés qu’à raison de un sur deux et ceux qui resteront auront des classes de plus en plus surchargées (ma dernière classe pour pratiquer de la dynamique de groupe était de 78 étudiants dans le même auditoire).

En synthèse, nous allons vers des économies de salaires où de jeunes serveurs mal payés seront compétents sans diplôme et une économie de ce gouffre du service public qu’est l’éducation nationale qui sera réservée non aux plus doués mais aux plus riches, c’est-à-dire à ceux dont les familles ont des moyens financiers. Il y aura des écoles payantes très coûteuses et des écoles pour rire…jaune !

Les nouvelles populations migrantes et leurs compétences cognitives
Il n’y a qu’une seule race humaine l’HOMO SAPIENS SAPIENS mais des cultures différentes selon les ethnies et/ou les genres sexuels. En Afrique, dans tous les pays que j’ai observés les femmes travaillent beaucoup plus que les hommes (qui se réservent les tâches les plus dures dit-on) ; les femmes européennes sont en général des perfectionnistes de la propreté. Pourtant, j’ai regardé sur TF1 le jeu KOH-LANTHA avec des équipes non mixtes et j’ai constaté que l’équipe des hommes travaillait avec méthode et efficacité alors que l’équipe des femmes se faisait bronzer et leur campement était une vraie niche à déchets ménagers, un cas unique probablement ? Ou bien est-ce un cliché que nous avons culturellement intégré ?
Lorsqu’en 1968, j’étais jeune planteur dans un programme de replanting de palmiers Elaeis au Congo-Zaïre, mon directeur, en guise de bizutage, m’envoya toute une semaine faire du piquetage en forêt primaire inondée avec une équipe pour découper des layons, porter les jalons et moi me servir du pantomètre avec de l’eau vaseuse jusqu’aux mollets,, je m’émerveillais de la vue pénétrante de mes collaborateurs bantous qui, chaque jour voyaient et tuaient un ou deux serpents au-dessus de ma tête (sans que j’en voie un seul le premier). Les sangsues, je m’en occupais moi-même avec le bout incandescent de mon cigare.
Trente ans après le Congo, complètement recyclé à la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’éducation, j’ai commencé ma thèse sur l’autoformation et le développement personnel par les histoires de vie en pays DOGON (en 1988), j’ai dû recadrer tout mon travail, déjà « jalonné »(sic) depuis 1987 car je ne récoltais rien, les histoires individuelles étaient creuses là où l’égo ne règne pas en maître mais plutôt le clan, la grande famille et sa richesse d’avant les blancs colonisateurs : les enfants. A cette époque, sortit aux Etats-Unis un livre pseudo-scientifique sur la courbe de Gauss en statistique (« La courbe en cloche ») répondant aux thèses racistes que les noirs étaient moins intelligents que les blancs. Rien n’est plus faux et on fait dire ce qu’on veut à des statistiques selon les paramètres sélectionnés. Dès 1911, ce fut la plus grande critique du Quotient Intellectuel (QI) d’Alfred BINET, celle de ne pas prendre en compte les biais culturels. Par exemple, si je demande à un gosse de Louisiane quelles sont les dix espèces de poissons que l’on pèche dans le bayou, il aura une intelligence supérieure à celle du petit blanc habitant New-York qui excellera en comparaison boursière.

Sans glisser donc dans l’ethnocentrisme habituel, je pense cependant qu’il y a bien des différences culturelles et donc cérébrales de facto. Tout comme les femmes privilégient l’hémisphère cérébral droit plus intuitif, créatif, et global, les hommes eux privilégient plutôt l’hémisphère gauche logique, organisationnel et analytique. Selon la taxonomie de Guildford [2],nous aurions 156 types différents d’intelligence.

Je fais également l’hypothèse que les africains en général ne sont pas influencés par l’Œdipe et le système freudien du surmoi, dénoncé récemment par Michel ONFRAY comme un engouement acceptable pour les viennois d’il y a un siècle mais obsolète à notre époque des neurosciences. Chez mes amis bantous, au-delà de la gentillesse, je ne vois pas de scrupule ni de culpabilisation judéo-chrétienne, sauf celle importée de force par les pouvoirs coloniaux dans quelques esprits de « métis » et/ou « d’évolués » (comment a-t-on pu parler ainsi d’autres frères humains avec la vanité des conquérants ?). Nos différences de mélanine sous la peau (blanc ou noir) ne signifient rien d’autre que l’adaptation de celle-ci à se protéger des UV et des IR du soleil. Par contre, nos manières de voir le monde sont fortement différentes avec un petit complexe d’infériorité chez nos frères noirs de peau (les petites filles noires dans une école maternelle préfèrent les poupées blanches parce que plus jolies, un élément parfaitement subjectif).

Pour des peuples maintenus sous une dépendance économique bien après les indépendances, les toubabs sont comme des poulets à plumer, tant ils ont de l’argent. Un ami de Bamako me racontait la réflexion d’un de ses travailleurs : chez eux (les toubabous), il y a des machines où il suffit d’introduire une carte et celle-ci distribue des billets de banque tant qu’on en veut. Ils ont été abîmés, acculturés par l’argent et les signaux ostentatoires de richesse des blancs mais aussi par les références mémorisées : en brousse tropicale, avec les lianes, il n’y a pas une seule ligne droite alors que nos méga-cités sont tracées au cordeau. Il y a donc bien des différences cognitives marquées et qui pourraient être complémentaires ; le cartésianisme qui nous mobilise est peu ou mal compris ; par contre, la mémoire généalogique est phénoménale (tradition orale oblige). Des études comparatives avec la résonance magnétique (IRM), à l’abri de toute récupération raciste, seraient intéressantes pour mieux comprendre ce que historiquement, nous avons sur sélectionnés dans notre cortex ; par exemple l’ouïe, la vue, l’olfaction, la mémoire, les émotions, le raisonnement, soit des pistes pour des travaux les plus scientifiques possibles en sciences humaines.

Les transhumances et migrations des pays du sud

Un très beau film français de Philippe Lioret WELCOME raconte l’histoire d’un maître-nageur du nord de la France (Vincent LINDON y réalise une prestation d’acteur remarquable) qui apprend à un sans-papier à nager pour traverser La Manche et rejoindre la Grande Bretagne. Le maître-nageur est inquiété par la police pour sa complicité dans un acte de pure humanité, l’aide aux migrants. On se croirait sous le régime de Vichy avec la rafle du Veld’hiv et dans le rôle du Maréchal, SARKOSY bling-bling. Un autre film récent (2010) de Sherry Horrmann « Fleur du désert » raconte l’histoire d’une jeune fille mannequin éthiopienne à qui – petite fille – on a mutilé le clitoris, opération barbare pouvant occasionner des fistules, des déchirures vessie/rectum, des infections, des hémorragies et régulièrement le décès de la martyrisée.

Cette barbarie est perpétrée pour que les femmes ne soient pas tentées par le plaisir sexuel du clitoris et qu’elles restent plus efficacement les propriétés humaines de leur maître homme. Nous allons donc tenter un regard croisé sans langue de bois entre ces barbares d’un autre âge et les provocations des islamistes d’une part et d’autre part la fermeture des frontières de l’Europe et les humiliations de rapatriements forcés en charters vers les pays du sud de ceux qui transgressent nos lois et valeurs, une montée réciproque de la haine interethnique.
Notons à décharge de la France que son gouvernement a du courage et de la cohésion alors qu’en Belgique, on ferme les yeux sur les mutilations physiques et même sur les foulards pour pleurer notre future humanité mondiale perdue. Le gouvernement français agit avec fermeté pour condamner et placer en prison toute personne pratiquant sur son sol la torture de l’excision ou de l’infibulation des petits enfants.

Mais la population ne s’y retrouve plus ; d’une part, des populations accueillies de gamins et de femmes (et d’hommes) qui risquent leur vie pour traverser les mers et être maltraités par nos policiers et nos centres fermés (prison pour le seul délit d’être sans-papier) et d’autre part, ces mêmes populations qui commettent chez nous des barbaries – contraires aux valeurs des droits de l’homme – et autres délits et nous reprochent de ne pas nous soumettre, nous leurs hôtes, à leurs coutumes spécifiques, à eux des auto- invités. D’où les réactions exagérées des pays les plus frileux comme la Suisse qui interdit la construction de minaret.

Si la gauche humaniste ne se réveille pas, nous allons vivre un tsunami raciste qui va se retourner contre les quelques islamistes sanglants provocateurs mais surtout contre l’ensemble de ces malheureux innocents qui croient mieux vivre en Europe sans en connaître les cadences des aliénés du travail.(Mais aussi contre les malheureux restés dans ces pays du sud à qui, après la crise et les attitudes maghrébines, les gens ne veulent plus donner un sous d’aide humanitaire alors que des milliers d’enfants mourront de faim en 2011 suite au déficit annoncé de moins 30% de précipitations.) Pour revenir sur l’El Dorado de l’Europe, je fais l’hypothèse que le racisme change de visage et que, si le délit de « sale gueule » foncée a bien eu lieu dans l’après-guerre(avec les mineurs siciliens par exemple), aujourd’hui, ce serait plutôt l’impolitesse, le non-verbal et le non entraînement à un travail rapide et soutenu qui seraient les freins à l’embauche.

Le flux de l’immigration des travailleurs a commencé dans les années 1989-1990 avec des personnes sans travail venues des pays de l’Est et dans leur sillage des mafias de ces régions pour l’argent facile ainsi que des personnes des régions rurales de l’Afrique et de la Turquie (les asiatiques migrant plutôt vers le Royaume-Uni).

Les travailleurs précarisés (sous-statutaires) de chez nous sont en colère : le chômage, la précarité des emplois, la baisse des revenus et de leur retraite les poussent à des votes massifs à l’extrême-droite avec des réactions de plus en plus xénophobes. En Belgique, ne survivent que des gouvernements falots, jouets du parti séparatiste identitaire flamand (N-VA) proche du parti de l’extrême-droite le VLAAMS BELANG, empêchant pendant 113 jours le nouveau gouvernement de se constituer (en réalité, il bloque depuis plus de deux ans en réclamant la scission de la sécurité sociale c’est-à-dire de la Belgique). Les réactions en Belgique et dans toute l’Europe sont de plus en plus à droite : la fermeture des frontières, un minerval excessif pour les étudiants non-européens, une idéologie sécuritaire anti-jeunes, une ghettoïsation de plus en plus marquée.

Ce sera par l’instruction et l’éducation que l’on dépassera la crise de l’autorité paternelle des maghrébins (dénoncée depuis plus de 20 ans par Jürgen HABERMAS, de l’école de Francfort) du fait de la colonisation de la sphère privée par la sphère publique entraînant un laxisme éducatif des parents et du manque d’intérêt des familles migrantes pour la scolarisation en général (c’est gratuit donc sans valeur ?).

L’allocation de vie fournie aux mères ou les revenus de substitution fournis aux ménages plus de petits boulots au noir font en fait qu’il n’y a aucune motivation à s’intégrer, soit trop peu d’efforts pour l’école et pour les normes d’une petite entreprise, ce qui a comme effet pervers que l’on ne veut plus les nouveaux sans-papiers. Il faut que ce non-dit se dise pour trouver une réelle remédiation par l’éducation des normes et des valeurs du pays hôte au lieu des préjugés bétonnés. L’école par exemple stigmatise ces jeunes comme des fainéants, grossiers et pas très intelligents et ils se retrouvent généralement réorientés dans des filières professionnelles sans débouchés d’emploi. Une fois que ces jeunes gens le conscientisent, il est trop tard ; alors, ils râlent, cassent des voitures sans même voler la radio CD et brûlent celles de leurs parents ou de leurs voisins, une révolte sans but qui n’est même pas une révolution. Les mafias de dealers, tout comme les groupes religieux extrémistes se revendiquant d’Al Quaida, font alors leurs marchés parmi ces frustrés en totale dérive communautaire (l’autorité du pays comme les traditions de leurs parents).

Les autochtones accueillants à l’origine trouvent saumâtre ce mépris à leur égard ainsi que cette volonté d’imposition des mœurs et des coutumes venues d’ailleurs et incompatibles avec les droits de l’homme et de la femme et les principes de courtoisie des sociétés occidentales

On pourrait pourtant sans problème garder les coutumes des ancêtres tout en respectant les valeurs du pays d’accueil. Lorsque je vais chez mes amis maliens, je me déchausse dans les mosquées et j’offre aux marabouts des exemplaires du Coran sous cellophane, c’est-à-dire non touchés par des impurs (sauf lors de l’édition, of course). Est-ce que quelqu’un a déjà entendu un musulman qui faisait son autocritique des exactions commises en Occident en réaction disproportionnée à des caricatures à part des intellectuels de haut niveau comme Amin MAALOUF par exemple. ? (Remarquons que même le Pape ne demande pas pardon aux enfants victimes abusés par ses prêtres.)

Chez les populations migrantes maghrébines actuelles, il y a une énorme contradiction : il y a à la fois une dissolution des mœurs et de l’autorité paternelle et en même temps, un retour aux traditions barbares et à certaines formes d’autoritarisme patriarcal avec droit de mort sur les femmes. En Iran, des voitures de policiers s’arrêtent devant des groupes de femmes et les fouettent parce qu’elles ne sont pas assez couvertes et laissent voir leurs chevilles, elles sont pour eux moins que des chameaux, des putains (même si ce sont des femmes tout à fait convenables et ordinaires). Pourquoi la communauté internationale ne lance-t-elle pas une fatwa sur ces policiers et ne les traduit-elle pas au tribunal de La Haye pour atteinte gravissime aux droits de l’homme ? Pourquoi l’Occident soutient-il de son aide mondiale (le PAM – Programme Alimentaire Mondial) ces pays où l’on ne respecte pas les femmes sans demander quelque chose en échange ? Par exemple ne pas cracher ni lancer des pierres sur les étrangers en Syrie , en Afghanistan, en Iran ? Est-ce que tous les délégués qui votent des résolutions à l’ONU sont hypocrites comme les américains ?
L’alternative humaniste et anti- raciste

Je suis engagé par ma foi dans les droits de l’homme et le développement in situ du tiers-monde et je me battrai de toutes mes forces contre les lâches politiciens belges qui prônent le respect des traditions des cultures d’origines, lorsqu’au nom de celles-ci, des connards fanatisés viennent chez nous martyriser leurs femmes. Je me bats , avec les Lumières, pour une humanité mondiale, donc contre les talibans et les islamistes qui ont un problème avec le sexe au point qu’ils interdisent l’enseignement aux filles, qu’ils violent, lapident, battent, infibulent etc. ou bien, comme variante, tuent à l’aveugle des populations civiles car ils sont trop lâches pour oser affronter de face les hommes de nos contrées. Je souhaite que l’Europe revoit ses normes, arrête ses prisons « centres fermés » pour des malheureux qui ne sont pas des tueurs, et donc accueille décemment les migrants mais soit en même temps ferme pour stopper toute aide à l’Afghanistan et à sa base arrière du Pakistan, à l’Irak, à l’Iran, à la Corée du Nord, à la Lybie et aux touaregs du Sahara se revendiquant d’Al Quaida. (Pas un franc pour racheter des otages ou pour de l’aide alimentaire extorquée de la sorte). Puisqu’avec la globalisation économique du néolibéralisme, nous ne pouvons leur fournir de coup de pouce de développement (sinon comment encore exploiter leurs ressources naturelles ?), accueillons-les avec un engagement civique minimal (exclusion irrévocable des bandits, pour une fois que je suis d’accord avec SARKOSY) pour recevoir chez nous une aide décente, donc humaine. Rappelons les faits de l’aide sociale chez nous ; avec les CPAS, nos assistantes sociales sont tournées parfois depuis trois générations vers des exclus volontaires : les familles défaites, les pères (ou les mères) imbibés d’alcool ou de drogue, l’abandon psychique d’enfants (ils sont juste là pour toucher des allocations familiales) soit la spécificité du quart-monde, du lumpenprolétariat disait MARX. Alors que la situation est tout autre avec les familles du Maghreb, de l’Afrique Sahélienne, des pays équatoriaux d’Afrique ou de Turquie qui sont encore parfois des foyers unis mais sans autorité paternelle[3], d’où le taux de délinquance et d’échec scolaire supérieur à la moyenne.

Dans les années 1950, dans les rue d’Alger les jeunes filles se promenaient dans la kasbah en jupe légère, bras nus et les cheveux au vent et le sourire aux lèvres car le mal religieux de l’islamisme barbare n’avait pas encore été inventé. Répétons-nous, il ne s’agit pas bien sûr de l’islam mais des islamistes sanglants avec la charia appliquée comme au Moyen-âge et des lois infâmantes sur la famille et le mariage. Les hommes enferment les femmes sous des vêtements disgracieux et en plus dans leur maison (fermées donc à double tour). Si une femme doit faire des courses, elle s’habillera comme un sac de pommes-de-terre et sera accompagnée d’un enfant mâle (12 ans c’est bon, le plus souvent son fils). Les femmes sont prisonnières aussi à l’extérieur. Le paradoxe est que bien, souvent, à part cette surveillance policière et la prière, les hommes ne font pas grand-chose mais ne cèdent pas leur autorité à la mère et voit des adolescents interdire à leur mère de s’habiller comme elle veulent. Qui va alors forcer ces ados à faire leurs devoirs pour l’école ? Le paradoxe est donc que les pays hôtes demandent à la fois moins d’autoritarisme interne barbare (donc plus de tolérance envers des humains d’un genre sexuel différent) et dans les milieux immigrés pauvres la restauration de l’autorité de la mère et son autonomie pour – par cette revalorisation de leur autorité naturelle sur les enfants – donner à ceux-ci un minimum d’éducation (la politesse déjà) pour qu’ils soient acceptables dans la société hôte.

Pour conclure sommairement

Dans les années 1970, nous avons en Occident développé les concepts d’autonomie et de liberté individuelle ; ces concepts ont été détournés par le néocapitalisme par la norme d’internalité pour évaluer ses performances avec l’introspection donc l’intro-détermination en faisant fi des déterminismes sociaux qui nous accablent déjà dès notre naissance. Pour les jeunes d’aujourd’hui, le projet d’autonomie s’est inversé en son contraire, que l’on soit Blanc ou Noir, tout comme l’émancipation par les histoires de vie (Ecole de Francfort et Ecole de Chicago en sociologie) et des pseudo-formateurs du FOREM exigent de jeunes sans emploi (donc déstabilisés) qu’ils fassent (sur commande) un projet de vie bâclé. Sans la moindre marge de liberté d’action (remplir des questionnaires par exemple) et donc avec une capacité d’autonomie réduite à un discours d’intention, la norme d’internalité de l’auto-évaluation sous contrainte fleurit comme une fleur vénéneuse dans une logique de compétition individualiste (il n’y a plus de solidarité, les idéaux du syndicalisme ont été phagocytés par les partis socio-démocrates qui les dominent et qui ont donc tué eux-mêmes leur contre-pouvoir démocratique). Cet individualisme extro-déterminé de consommateur et de travailleur précaire aliène les jeunes et les déstabilise d’où le retour à des credo religieux réactionnaires et cautionnés par les Papes et Ayatollah qui devraient être jugés pour crime contre l’humanité.

En d’autres termes, nous sommes tous agacés par les provocations des islamistes et des jeunes laissés- pour- compte qui deviennent des bandits mais il faut reconnaître que la plus grande violence, qui apparaît peu dans les médias, est bien la violence d’Etat (et Européenne), une violence de la répression et de l’expulsion au lieu de l’éducation et qui est d’une grande bêtise car la fermeture des frontières européennes n’a aucun sens vis-à-vis de l’énormité des flux migratoires qui nous attendent. la seule réaction humaniste de raison que nous pourrions avoir en tant que civilisés serait dans un encadrement et une distinction entre les maffias et les masses de sans-papier que l’on enferme dans des centres fermés avec femmes et enfants alors qu’ils n’ont commis aucun délit. Notre seule espérance est que, dans le cœur de chaque homme, il y ait une conscientisation de ce déclin de nos institutions et un sursaut de citoyenneté responsable pour jeter dehors les politiciens arrivistes d’une oligarchie héréditaire ainsi que les divers prélats qui violent de façon statistiquement significative (car privés de sexualité dès le départ) des petits garçons avec un chef débile qui interdit le préservatif à ses fidèles en Afrique. Il est urgent de se réveiller et de créer ensemble l’utopie au lieu de cette déliquescence actuelle qui ne pourra évoluer que vers une intensification de ce néo totalitarisme de l’argent toujours sale.

Jean-Marie LANGE, formateur GAP,
10.10.2010

[1] LANGE Jean-Marie, Pédagogies émancipatrices et revalorisation de l’enseignement technique, Paris, L’Harmattan, 2006, p.13-14.
[2] DE LANDSHEERE G., Introduction à la recherche en éducation, 5ème éd., Liège, G. Thone, 1982.DE LANDSHEERE G. & BAYER E., Pédagogie et recherche, Comment les maîtres enseignent. Analyse des interactions verbales en classe, 4Eed., Bruxelles, Direction générale de l'Organisation des Etudes, 1981.DE LANDSHEERE G. & DELCHAMBRE A., Comment les maîtres enseignent II. Les comportements non verbaux de l'enseignant, Bruxelles, Labor, 1979.

[3] « Pour ne pas accroître le malaise, on s’interdit d’interroger les mœurs qui prévalent dans les quartiers, le processus diffus de séparation des sexes dans l’espace public, de réduction des libertés des femmes et des filles, d’abandon en pratique d’un idéal de mixité et d’égalité entre les sexes. Ce sont pourtant là les témoignages de la diffusion des mœurs néo patriarcales et d’une religiosité étroite. Ces tensions entre les quartiers et le courant central de la société française, et cette dualisation des mœurs sont préoccupantes. Appellent-elles une réponse autoritaire, fondée sur une ignorance délibérée du fossé culturel ? Selon moi, l’action publique ne doit pas renoncer à mettre en œuvre des politiques d’intégration. »LAGRANGE Hugues, Le déni des cultures, Paris, Seuil, 2010, p. 20.