« BOB
est mort ! » (intox pour la peur) et notre planète aussi ;
bientôt, il n’y aura plus personne ?
Parc
Tasim, Istanbul, femme en robe légère aspergée de gaz lacrymogène par un sbire
du Premier ministre Recep Tayyip ERDOGAN qui oublie la démocratie dont il est l’élu
au profit de sa politique islamo-conservatrice.
« Le mot semence »
zer’a, en hébreu comme en arabe, est certainement à l’origine de notre
« zéro » français, la dernière lettre de Zer’a n’existant plus dans
nos langues européennes et étant translittérée par le « O » latin. Or
le « zéro » n’est rien, et cependant toutes les mathématiques
reposent sur lui ! La semence n’est rien, mais elle est promesse de tout
le créé ! »[1]
L’UNIVERS
- Qui suis-je ? Une onde ou un assemblage de corpuscules ?
A l’échelle de
l’univers, m’a dit un jour un lama tibétain, je suis « un pet de mouche
sur une toile cirée », un rien. Je le remercie de m’avoir ainsi aidé vers
l’humilité mais je crois que j’ai encore trop d’orgueil (de vanité) pour
l’intégrer de l’intellect dans mon moi interne. Vaniteux est peut-être un peu
péjoratif, je suis fier de moi et content de ma vie et reconnaissant à ma muse épouse, de m’avoir
aidé à m’accomplir libertaire, athée et non-violent/tolérant. Dans mon 3ème
âge, j’essaye de rendre à d’autres ce que j’ai moi-même reçu de mes
formateurs : la confiance en soi, tout particulièrement vis-à-vis de
l’émancipation féminine car mes sœurs – qui sont pour la grande majorité jolies
et attirantes – sont parfois obsédées par le conditionnement culturel et ne voient
plus leur beauté intérieure.
Actuellement, je lis un livre
sur l’importance de l’Eros (la citation en exergue) et je ne suis pas d’accord
avec la thèse développée : je pense que l’Eros est une clé de rencontre
agréable de plaisir mais si cela ne débouche pas sur autre chose que le coït,
par exemple sur des connivences, des projets à deux (ou plus), des rêves, des
pensées-actions, soit sur la PHILEA, cela se sclérosera alors dans l’ennui du
temps. Si on prend la peine de développer la PHILEA au lieu de démolir les
autres avec des jugements de valeur venant de nos propres insatisfactions à
notre égard, nous pouvons déboucher sur une troisième porte de spiritualité
laïque : l’agapè, l’amour de l’humanité qui est aussi un
« rien » au niveau de la grandeur de l’univers mais plus positif que
le sang versé au fil des siècles par les
diverses religions et les gouvernants drogués par le pouvoir personnel.
Ma subjectivité est que je suis
athée et anarchiste, je combats les certitudes et les dogmes – sans haine et
sans violence – tout en n’étant rien d’autre qu’un micro-agrégat cellulaire
animé par l’utopie citoyenne de préserver la planète bleue de son chancre d’ultralibéralisme
et des spéculateurs avides qui thésaurisent. Nous sommes 7 milliards d’êtres
humains et la terre pourrait en nourrir 12 milliards, dit Jean ZIEGLER,
conseiller des Nations Unies, …si les chinois ne veulent pas tous en même temps
changer leurs vélos pour des autos ; ils en ont bien sûr le droit et la
possibilité mais la planète, non !
La psychologie (science de
l’âme/psyché) a perdu plus d’un demi-siècle, pour se vouloir – avec le
BEHAVIORISME – scientifique à la manière des sciences « dures » dites
« exactes » avec la simplification linéaire
« Stimulus-Réponse ». Dans une solution chimique, je fais goutter un
réactif et à un moment donné précis, le produit change de couleur, c’est ce que
l’on peut vérifier mille fois en chimie mais non en anthropologie.
Edgar Morin en France, Ilya
PRIGOGINE et Isabelle STENGERS en Belgique et la psychologie systémique de Palo-Alto
(Californie) nous ont fait sortir de cette ornière simplifiée qui éliminait les
biais significatifs.
La circularité, c’est refuser le
discours linéaire d’un concept dominant occultant les autres perspectives (la
matière, l’esprit, l’énergie, l’information, l’époque, la culture,…). En
psychologie systémique, il n’y a pas de réponse vérifiable ad vitam, il y a
surtout une recherche permanente, une dialectique paradoxale, une pensée
complexe.
Nous nous servons de notre
appareil cérébral pour penser mais il nous faudrait aussi penser notre appareil
et ses pièges (illusions des points de vue, dissonance cognitive,…).
Si nous n’exerçons pas la démarche critique de
l’école de Francfort, notre structure mentale continuera à secréter des pensées
pétrifiantes proches des préjugés et des dogmes. Notons que lorsque un préjugé
est collectif et commun à un groupe de chercheurs, on parle alors de
stéréotypes, comme chez certains médecins qui se croient seuls scientifiques et
dénient souvent la psychologie. Il nous faut désapprendre pour réapprendre à
apprendre l’impensé. « La seule connaissance qui vaille est celle qui se
nourrit d’incertitude et la seule pensée qui vive est celle qui se maintient à
la température de sa propre destruction. »[2]
Selon PRIGOGINE, le second
principe de la thermodynamique esquissée par CARNOT est que tout travail
utilisant de l’énergie (calorifique par exemple) subit une dégradation, ce
principe a été désigné par CLAUSIUS (1850 ) sous le nom d’ENTROPIE. Par
exemple, un chauffage central n’atteint pas la performance théorique indiquée
car il y a des pertes de chaleur en cours de route dans les tuyaux . De
même, une Dynamique de Groupe (DG) qui tourne
toujours avec les mêmes personnes des années durant devient un système
clos qui ne sait plus évoluer et le groupe meurt (les associations d’anciens
combattants de 14-18, par exemple). Il faut donc réalimenter le groupe et/ou le
système parce que tout travail engendre du désordre interne, de la dispersion,
donc une désorganisation de l’organisation. (De même un corps vivant vieillit
puis meurt et retourne à la poussière du rien). Il en va de même de l’univers,
qui, selon BOLTZMANN tend vers une mort thermique inéluctable (notre soleil par
exemple). Toutefois, le désordre peut à son tour s’inverser en ordre.
Lorsque je serai mort, je
souhaiterais être enterré pour ne pas gaspiller mes molécules organiques
complexes qui, grâce aux vers de terre et bactéries, deviendront de l’humus sur
lequel poussera la fleur (cycle de CREPS de la matière organique), si le soleil
est toujours là. De même, le cosmos se dilate, se décompose, des galaxies
meurent et d’autres naissent. C’est sur base de la dialectique de l’ordre et du
désordre que se développait (jusqu’à présent) l’organisation éphémère de la
biodiversité. Autrement dit, tout système fournit un travail associé à de
l’agitation (des turbulences) et de ce désordre naissent des interactions puis
éventuellement des rencontres et de l’organisation.
Dans les couples aussi, les
rencontres sont aléatoires mais peuvent générer un nouvel ordre :
l’enfant. Celui-ci s’organise, crée donc son ordre stable à partir du désordre
des affects et des relations souvent tumultueuses voire destructrices. Sur le
plan du macrocosme, nous sommes dans un univers qui meurt depuis sa naissance
et sur le plan du microcosme, il en va de même ; les formes rongées se
désagrègent mais des formes nouvelles se déploient.
Pour MORIN, la dialectique de
l’ordre et du désordre des phénomènes se transforme en dialogique (la matière
est à la fois corpuscule et onde[3]) soit
une unité symbiotique de deux logiques contradictoires (à la fois
complémentaires et antagonistes). Il faut tant et tant de dépenses vaines, de
milliards d’agitations pour un seul noyau de Carbone, des milliards de
spermatozoïdes (180 millions par éjaculation chez l’homme) pour un seul zygote.
« Ainsi la vie est un système de systèmes, non seulement parce que
l’organisme est un système d’organes qui sont des systèmes de molécules qui
sont des systèmes d’atomes, mais aussi parce que l’être vivant est un système
individuel qui participe à un système de reproduction, que l’un et l’autre
participent à un écosystème, lequel participe à la biosphère.(…). L’idée de
système vivant végète et ne se développe pas. L’idée de système social demeure
trivial : la sociologie qui use et abuse du terme système ne l’élucide
jamais : elle explique la société comme système sans savoir expliquer ce
qu’est un système social. »[4]
Edgar MORIN est un visionnaire
des éventuelles civilisations de demain qui reposeront sur des germes nouveaux
imperceptibles encore. Il fait le lien avec la dynamique des groupes de Kurt
LEWIN dans un souci de construction d’une réelle démocratie participative
(photo en exergue de l première page) et non représentative avec des
politiciens nommés à vie et dont les « fils de » hériteront des
charges. C’est une lutte perpétuelle des hommes contre la confiscation de
l’équivalent général « argent » (thésaurisation imbécile) et la
pulsion de pouvoir de certains frustrés non pas pour être, comme le projet
athénien, au service des autres pendant 3 ans mais pour leur gloire
personnelle. Le révolutionnaire BAKOUNINE disait « Lorsque tu as fini de
carillonner, descends du clocher ! »
Le
micro-système social : la démocratie à venir
Avec MORIN, CASTORIADIS,
HABERMAS et d’autres penseurs de la société de gauche (L’Europe et les partis
socialistes étant clairement à droite par leurs choix économiques et non
sociaux), nous pouvons articuler le macrocosme de l’Univers avec le microcosme
de l’infiniment petit. «Nous sommes des fourmis sur la pente d’un volcan »
disait le vulcanologue belge Haroun TAZIEFF, certes mais cela ne doit pas nous
dispenser de questionner la fourmilière de l’humanité même si celle-ci
disparaîtra probablement bien avant le soleil. Je ne crois en rien (ni aux
religions ni à leurs homologues laïques que sont les partis politiques) puisque
je ne suis rien mais ce n’est pas pour cela que je ne m’investis pas pour ma
société en clamant mon dégout des néofascistes homophobes et anti-FEMEN et
aussi contre cet ultralibéralisme qui tue concrètement des milliers de gens
dans le tiers-monde. Par exemple, au Brésil, on construit un nouveau stade de
foot à Sao Paulo au mépris des gens qui vivent à côté dans les favelas
(bidonville) à flanc de montagne.
« Où en
sommes-nous aujourd’hui ? Combien ont réellement la volonté d’agir de
façon responsable pour prendre leur sort en main ? Voilà le problème.
Est-ce qu’ils ont vraiment ce désir-là, ou est-ce qu’ils préfèrent continuer à
ouvrir leur frigo et à regarder la télé ? »[5]
Les sociologues de l’analyse
institutionnelle nous disent que nous trouvons normal ce qui est en fait
normatif : le pouvoir politique INSTITUE dans une UNIVERSALISATION
réductrice ; pourtant, il y a toujours eu des révolutionnaires INSTITUANTS
ayant leurs particularités créatives et entrant en conflit avec l’INSTITUE (qui
contrôle les médias) ; l’INSTITUTIONNALISATION sera la négociation/ le
compromis pour une autre singularité. Toutefois, une société qui évolue sera
toujours à terme récupérée par l’institué. Regardons par exemple la négativité
ultra libérale de l’Europe qui, en imposant de force l’austérité, se dévoile
clairement antisociale contre les peuples et leur qualité de vie. Pour prendre
un autre exemple historique, donc plus visible : CUBA était sous la coupe
du dictateur BATISTA (institué) lorsque Che Guevara et Fidel Castro (instituants)
ont chassé le dictateur en Amérique avec ses valises bourrées de billets. Mais
aujourd’hui CASTRO et son frère Raoul sont les institués qui luttent contre le
changement.
A propos du désir de puissance
et du népotisme, Jean-Claude Michéa nous dit : « La question de la volonté de puissance ne renvoie pas seulement
aux problèmes internes de la classe dominante. Elle concerne tout autant (sinon
plus) les militants révolutionnaires eux-mêmes. Une organisation politique (ou
une « association ») est en effet toujours, par définition, une
machine à conquérir ou exercer du pouvoir (et à distribuer des places, y
compris lorsqu’on se trouve dans l’opposition). Il est, dès lors, logique et
inévitable qu’elle attire un nombre important de « Robert Macaire »
(des arrivistes) – tout comme la lumière d’une lampe attire les papillons de
nuit. (…) Ceux qui acceptent de soutenir ce genre d’individus, de collaborer
avec eux (ou même simplement de faire carrière sous eux) n’ont aucune excuse
morale ; ce sont soit des complices, soit des croyants aveugles, soit des
courtisans méprisables. »[6]
Pour revenir sur le racisme
qu’est le sexisme, dans les pays musulmans africains des années 1960 (Nasser,
Bourguiba,…) les femmes se promenaient en jupe , en décolleté et cheveux au
vent ; puis ces instituantes ont été insultées, emprisonnées, torturées et
tuées du Maroc à l’Egypte.
Arrivent ensuite les printemps
arabes avec le sommet de l’Iceberg qui est FEMEN (et la jeune tunisienne
emprisonnée) et sa base à Istanbul où la jeunesse se bat contre l’autoritarisme
du premier ministre ERDOGAN qui réprime les manifestations Gay, pacifistes
et/ou citoyennes par les matraques et les gaz lacrymogènes. Réveillons-nous mes
frères laïques, athées et agnostiques (en Belgique, toute la Royauté est folle
des messes Te Deum et 7% du peuple catholique seulement pratiquent l’église
alors que 40% des belges se déclarent ouvertement laïques !) Avec des amis
d’ici et de pays musulmans, nous nous investissons pour dénoncer l’hypocrisie
sexiste, le racisme, l’extrême-droite, les religions et les coutumes barbares
qui coupent les clitoris des femmes « pour qu’elles soient moins
frivoles ». C’est l’été aujourd’hui 18 juin (bouleversement climatique) et
je compte me promener torse nu en short sur les plages mais cela n’indignera
personne car cela est normé. Je suis contre le NIQUAB et la néo-féodalisation
des femmes avec violence envers leur intégrité physique ainsi que le manque de
confiance en soi psychique que cela entraîne. Les femmes ne sont pas un
cheptel, ce sont nos alter-ego autant que les Homo dans l’humanité.
Mon
égérie est cette jeune égyptienne anarchiste Aliaa ELMANI, qui a eu le courage
, au risque de sa vie, de publier sa photo nue sur la toile et précéder ou
rejoindre, je ne sais, ce courant FEMEN, ces quelques jeunes femmes qui
provoquent les fascistes et hypocrites cléricaux en manifestant seins nus. Si
se promener torse nu est permis aux hommes, pourquoi les femmes
n’auraient-elles pas les mêmes droits ? Parce que des hommes prudes d’extrême-droite
ont décidé que les glandes mammaires étaient aussi des signaux sexuels, pure
subjectivité. Lorsque je travaillais dans une plantation de caféiers avec 800
récolteuses au Congo (RDC), cela n’existait pas et une seule personne avait une
chemise, moi. Par contre, avec TV5 monde et le « village planétaire »
les normes prudes sont devenues cadenas. Puis comme les gens sont apathiques,
cela continue en voilant l’ensemble du corps , les mains (avec des gants) et la
tête, ne tolérant qu’une fente pour les yeux hyper maquillés (pour ne pas se
casser la figure en tombant si elles étaient dans un sac plus clos). Cela
m’évoque nos grand-mères qui avait une fente à l’endroit ad hoc de leur chemise
de nuit que le pauvre mâle devait trouver dans l’obscurité. Je demande à mes
frères les hommes de remettre leurs cravates mais d’évoluer l’été sans chemise,
torse nu par solidarité avec nos sœurs. Montrons nos mamelons à défaut de
tétons. « Instituons un pouvoir « axiologiquement neutre »
(c’est-à-dire ne reposant a priori sur aucune religion, morale ou philosophie
déterminée), pouvoir dont l’unique souci serait de garantir la liberté
individuelle – c’est-à-dire le droit pour chacun de vivre en paix selon sa
définition privée de la vie bonne – sous la seule et unique réserve que
l’exercice de cette liberté ne nuise pas à celle d’autrui. »[7]
En
conclusion, le problème récurrent des partis politiques réside à mon avis dans
le besoin pathologique d’une minorité d’exercer une dominance sur les autres,
une volonté de puissance qui écrase les autres et les spolie. L’évolution du
POB - Parti Ouvrier Belge - en une social-démocratie de centre-droite est notre
lot ; le « contrôle ouvrier » d’André Renard (syndicaliste FGTB)
n’est plus à l’ordre du jour des socialistes et ce n’est pas parce que l’on se
colle une étiquette « socialiste » que l’on est de gauche.
Je lutte de
toutes mes forces contre ce type de « régime représentatif », une
guimauve consumériste, pour retrouver, avec d’autres, des institutions
démocratiques réelles. Mais le capitalisme ultralibéral fait de nous des
consommateurs drogués par les médias, en priorité la télé et son intoxication
des journaux télévisés soigneusement aseptisés. Le besoin infantile d’être
admiré en culpabilisant les autres (jugements de valeur et préjugés) attire ces
malades comme un point d’eau dans le désert communicationnel qu’ils
entretiennent.
« Le
point aveugle de toutes les entreprises révolutionnaires a toujours été le
problème posé par l’existence – probablement inévitable quel que soit le type
de société – d’un certain nombre d’individus habités par un besoin
pathologique d’exercer une emprise sur
les autres (que cette emprise soit intellectuelle, psychologique, physique ou
politique).(…) Si l’on n’y prend garde, les meilleures institutions politiques
du monde (tout comme les idées généreuses qui en sont le fondement) seront
toujours perverties et détournées de leur sens originel du seul fait de cette
volonté de puissance de quelques-uns. Même, et surtout lorsque ces quelques-uns
peuvent ne rien voir du désir de pouvoir qui les anime, tout en culpabilisant
les autres. »[8]
Il faut résister à ce
« silence des pantoufles qui remplace le bruit des bottes fascistes »
en commençant par le plus accessible (mais guère facile) : nous changer
nous-mêmes et combattre cette clique –
sans haine et sans violence – mais avec fermeté et opiniâtreté.
« Une
« monade » humaine ne pourra jamais (en tant que telle) devenir
AUTONOME, puisque la possibilité même d’accéder à l’autonomie (ou, si l’on
préfère, de « grandir » ou de mûrir ») suppose un rapport
préalable à l’autre (et donc une forme d’ »intersubjectivité ») placé
sous le signe privilégié du don. C’est pourquoi ceux qui n’ont jamais su
dépasser leur égoïsme initial – en général, parce qu’ils n’ont rencontré autour
d’eux ni amour ni amitié véritables (ce que les Grecs nommaient la PHILIA) –
n’ont jamais pu, nous plus, devenir des adultes autonomes (c’est-à-dire LIBRES
au sens socialiste du terme). »[9]
Mai 1968 a été simplifié et
récupéré politiquement par la société marchande. Rappelons qu’il s’agissait à
la fois d’un important mouvement de travailleurs en grève et d’une jeunesse
estudiantine voulant lutter contre l’arbitraire autoritariste. Ce fut l’époque
de l’autogestion (cfr. L’expérience des montres LIP comme analyseur, des
tentatives de vie communautaire libertaire et/ou de retour à la simplicité du
monde rural (élever des chèvres au Larzac ou en Lozère, bof !). Cette
manipulation de la dialectique sociale fut dénoncée par Cornélius CASTORIADIS
(« Socialisme et Barbarie »), par MARCUSE et Jürgen HABERMAS (Ecole
de Francfort), Henri LEFEBVRE, Georges LAPASSADE, René LOURAU, Remi HHESS (le
courant de l’Analyse Institutionnelle) et bien d’autres encore et a été
étouffée par un amalgame d’évolution des mœurs puis par les drogués hippies.
Il n’y a plus de gauche ni
d’extrême gauche, juste la masse d’un troupeau aveugle de consommateurs et une
extrême-droite ressurgissant du ventre de la bête immonde pour casser le
féminisme FEMEN, les homosexuels, etc. Il y a aussi le Pape François 1er
(de quoi je me mêle, du temporel ?) qui invite les gouvernants à abolir
les lois progressistes contraires à son idéologie moyenâgeuse pour revenir à
l’exploitation de l’homme par l’homme sous l’alliance du sabre et du goupillon.
Nous, ne voulons pas un retour à cette
religion du bien qui s’est montrée dans l’Inquisition et la chasse aux
sorcières mais nous souhaitons renouer avec la civilisation et le don dans une
société décente. Donner, recevoir et rendre disait l’anthropologue Marcel
MAUSS. Nous n’aurons plys de phalanstères règlementés genre FOURIER avec des familles codifiées aux
relents de « péché de chair » mais des communautés indéfinies, avec
le buste de Socrate et sa pédagogie « Connais-toi, toi-même » et avec
sa méthode interrogative douce de la maïeutique (au lieu des « tu
dois ! ») car il s’agira de fermer le porche ultralibéral d’AVOIR
pour ouvrir la porte « ETRE » et « ETRE ENSEMBLE ».
Ce 18 juin
2013, Jean-Marie LANGE, formateur GAP.
Bibliographie
sommaire
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la décence ordinaire, Paris, Allia, 2008.
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CASTORIADIS C. La culture de l’égoïsme, Paris, 2012.
MICHEA J.C. Le
complexe d’Orphée. La gauche, les gens ordinaires et la religion du progrès,
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[1] De SOUZENELLE Annick &
ALBRECHT Pierre-Yves, L’initiation. Ouvrir les portes de notre cité intérieure,
Paris, Le Rélié, 2012, p.40.
[2] MORIN Edgar, La méthode I. La Nature de la Nature, Paris, Seuil,
1977, p.24.
[3] « La particule QUARKS ou PHOTON n’a pas d’identité » au
repos, c’est un « champ » d’interactions spécifiques » ( de
Saussure), Morin, ibid, p.102.
[4] MORIN, ibid. p.99-100.
[5] LASCH Christopher & CASTORIADIS Cornélius, La culture de
l’égoïsme, Paris, Climats, 2012, p.40
[6] Michéa Jean-Claude, La
double pensée. Retour sur la question libérale, Paris, Champs/essais,
2008,p.110-111
[7] MICHEA Jean-Claude, La double pensée. Retour sur la question
libérale, Paris, Champs, essais, 2008, p. 37.
[8] MICHEA, ibid. p. 50 et aussi la communarde Louise Michel en 1851.