mercredi 10 février 2010

Le TAO (in/Yang) de JUNG

JUNG : ANIMA/ANIMUS

L'ANIMA est l'image intériorisée de la femme que l'homme porte (un conglomérat héréditaire inconscient de toutes les femmes et mères). L'ANIMUS est l'image intériorisée de l'homme que la femme porte en elle, une image de l'homme idéalisé qu'elle projette inconsciemment sur les hommes aimés, soit un nœud pas triste de l'inconscient collectif. L'homme est facilement satisfait mais la nature humaine veut que nous changeons tous et dès que son élue se transforme en dominante, il n'ose rien lui-dire et va voir ailleurs. La femme est rarement satisfaite car le prince charmant idéalisé n'existe pas. Un ami m'a envoyé une blague d'internet que je transmets de mémoire pour illustrer : un magasin offre sur 6 étages le mari idéal. Attention, dit la consigne, après le 6ème, vous serez expulsée du magasin. Une femme entre et voit un prototype beau, c'est OK mais insuffisant; au deuxième étage, elle voit un prototype beau et gentil, certes …; au troisième étage, elle voit un prototype beau, gentil et intelligent; elle passe au quatrième où le prototype est beau, gentil, intelligent et tendre/attentionné; au 5ème l'homme beau, gentil, intelligent, tendre/attentionné, qui s'occupe bien des enfants et du ménage et qui est romantique. Elle se retrouve au sixième étage où elle expulsée, sans avoir réussi un choix. Un homme va dans le magasin correspondant et le prototype est une femme sexy, il hésite; puis au deuxième où le prototype est sexy et cordon bleu et il ne dépassera pas le deuxième étage.

L'animus engendre des opinions spontanées non préméditées, nous dit JUNG, alors que l'anima engendre des sentiments, de la tendresse. L'animus se projette sur des personnalités, des héros, des artistes de la chanson et autres alors que l'anima s'empare de ce qui chez la femme est désemparé, obscur, vide, incapable de relation. L'anima de l'homme cherche alors à rassembler, à unir (il est polygame) et l'animus de la femme cherche à différencier, à reconnaître, il lui faut un chasseur pour pouvoir élever ses enfants en sécurité.

Cette spécificité sexuée des inconscients crée, au plan de la réalité consciente, des situations conflictuelles souvent du chef de la femme. Des femmes mûres en séminaire histoires de vie veulent toutes trouver un homme pour refaire un bout de chemin ensemble et rarement le contraire; les hommes n'ayant plus le feu imbécile de la libido (freudienne) préfèrent la solitude et le détachement tout en regrettant l'affection mais qu'ils trouvent trop compliquée dans le relationnel avec les femmes Pour les vieux, si auparavant le sexe dominait tout, lorsque la testostérone s'estompe, ils deviennent plus critiques, plus sages, dira-t-on pour enrober

La femme se fait avec l'homme et avec le masculin qu'elle rencontre en elle-même. Pour JUNG, la trinité catholique est incomplète si on n'y intègre pas Satan (l'ombre). La relation est quaternaire entre l'homme et son anima et la femme concrète, de même la femme et son propre animus lorsqu'elle rencontre l'homme.
Le soleil du YANG est le feu qui peut dessécher s'il est trop chaud mais sans le soleil, tout pays est paralysé par le froid. La lune est YIN passif, l'eau, l'humidité et la nuit qui accueille la lumière du yang. Soit une dialectique actif-passif, jour-nuit, père-mère, droite-gauche, midi-minuit, Osiris-Isis, etc. La lutte des contraire se dépasse dans l'union SYZYGIE, les deux archétypes se répondent dans un mouvement à la fois constructeur et destructeur (SHIVA et SHAKTI), c'est le SAMSARA des bouddhistes, c'est MAYA la génératrice des illusions. C'est l'imago de la mère qui à la fois engloutit et protège et ainsi fabrique les "vieux garçons" qui reculent devant l'individuation et/ou se replient sur l'homosexualité narcissique masculine. Notons à ce propos que depuis 1789 et la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (ONU, 1948), chacun, adulte responsable vit sa vie comme il veut, n'en déplaises à certains Etats théologiques et d'autres qui promulguent des lois anti-homosexuelles. En Occident, l'homophobie est un délit.

Il n'y a jamais de vérités absolues, elles sont toujours relatives et donc quel que soit mon parti-pris pour JUNG, reconnaissons l'important adage de FREUD : "Là où est le ça, il me fait advenir !". Cela signifie observer les phénomènes inconscients avec lucidité et réserve car libérer la part de l'ombre et du refoulé serait dangereux pour l'humanité (cf. le passage à l'acte des psychopathes). Il faut donc à la fois vivre la sexualité et le relationnel affectif et à la fois s'en détacher par exemple par la sublimation (la recherche, la création).

La conscience de l'homme, dit JUNG, est le logos et celle de la femme l'éros, la relation (la nature cognitive et la nature liante), mais comme nous savons aujourd'hui que l'hémisphère gauche logique et l'hémisphère droit intuitif sont présents aussi bien chez l'homme que chez la femme, on pourrait envisager une évolution positive de l'humanité par une métacommunication des partenaires. Si les conflits de couple sont activés par les inconscients complexes de l'amour (PHILIA) et de la haine (NEÏKOS), dénouer les projections devient une nécessité pour grandir et s'émanciper (de la mère et du père qui sont en chacun de nous). Voir l'ombre, c'est le projet utopique mais indispensable de rendre conscient l'inconscient personnel et puis de lâcher-prise avec les relations qui nous brisent.

Jean-Marie LANGE, 09.02.2010

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