samedi 29 mai 2010

Histoire d'une rencontre entre un couple et une adorable princesse du Mali




IRINA 01.01.2008

Novembre 2007. Mon époux et moi même regardions un reportage sur la culture des cacahuètes dans un village africain. Des enfants à peine âgés de 7 ans passaient leurs journées, sous un soleil de plomb, à ramasser la maigre culture du champ asséché. Le village tout entier comptait sur le fruit de cette récolte afin d’obtenir l’équivalent d’une dizaine d’euros, et ainsi pouvoir s’alimenter de riz et de légumes. Besoin primaire de base dans la pyramide des besoins. Mon époux et moi même étions en train de prendre l’apéro, constitué de vin, de chips et fromage avant d‘entamer un somptueux repas sur protéinés. Nous nous sommes regardés. J’avais les yeux remplis de larmes : dans quel monde injuste vivons-nous. Voir ces enfants vêtus de t-shirt en lambeau et peinant en sueur à aider la collectivité à se nourrir ! Quel avenir pour eux ? Un enfant de cet âge doit pouvoir aller à l’école, jouer, s’amuser, rire à pleines dents. La télévision nous envoyait une réalité bien loin de cet idéal.

Loin de moi d’estimer que le modèle de vie occidentale prévaut sur les autres, et qu’il offre une vie meilleure. Au contraire, prenons l’exemple se situant aux antipodes de notre concept de vie : les tribus indigènes. Un peuple vivant entièrement nu (quelle liberté de ne pas supporter des chaussures à talons, des strings inconfortables, des cravates serrantes !), dont la journée se résume à la chasse/pêche pour les hommes, et la cuisine et l’éducation des enfants pour les femmes, ainsi que la sieste pour tous. Quel autre reflet du bonheur que les sourires affichés sur la bouille des enfants s’essayant à la pêche, jouant dans la rivière… Pas d’école, pas de technologie, pas de luxe, sauf celui de vivre sans montre. Le savoir est dispensé par les anciens, l’éducation se limite à savoir se nourrir, combattre les animaux dangereux, l’honneur se concrétise par les rituels et passage de vie. Dans ce cas de figure, extrême je le concède, ce serait un crime d’imposer notre mode de vie.

Mais je m’écarte du sujet de départ, et du fameux reportage sur ce village en Afrique. Lorsque j’ai dit à mon époux, la gorge serrée : « ce n’est pas juste, un enfant ne devrait pas vivre ça », celui-ci m’a répondu : « tu as raison, veux-tu qu’on adopte un enfant ? »… Notre projet était lancé.

Très vite nous avons pris contact avec les organismes officiels et seuls légaux en Belgique pour entamer la procédure d’adoption internationale, très vite nous avons informé notre entourage de notre intention.

En ce qui concerne l’entourage, nous avons fort heureusement reçu beaucoup de soutien, ce qui nous a permis de partager au fur et mesure les bonheurs et les peurs de cette longue démarche.

Soutien qui manqua cruellement (et l’adverbe est bien choisi) aux divers professionnels en la matière que nous avons rencontrés.

Tout d’abord une formation longue de 2 séances d’information, 3 séances de sensibilisation et 5 séances chez un psychologue « homologué ». La première réunion débute par le discours « si vous souhaitez adopter pour sauver un enfant, vous vous trompez ». Ah ?!

Près d’un an s’écoulera entre l’inscription et l’attribution du document « M et Mme ont participé à la formation » nous permettant de continuer les démarches en demandant au juge du Tribunal de la Jeunesse l’autorisation d’adopter. Le politique ne nous demande alors qu’une seule chose : participer à chaque séance. Il n’y a pas de gagnant ou de perdant à cette étape. Pas encore.

Le Juge, afin de juger de notre aptitude ou non d’accueillir un enfant qui se trouve alors sans père ni mère, dans un orphelinat ou pouponnière à charmer une nounou ou se battre pour recevoir une cuillère de nourriture, ou un lange propre, se doit de demander un enquête sociale. La pire expérience qu’il m’ait été donné de vivre.

Moi même assistante sociale, je ne doutais pas un seul instant que l’on puisse douter de notre aptitude, en comparaison à ce qu’il m’est imposé de voir dans mon quotidien professionnel. Et pourtant… Une psychologue, les bras en croix, on ne peut plus fermée à tout dialogue, et une assistante sociale donnant l’air de se sentir inférieure à sa collègue diplômée d’une université se permettent en 2 entretiens d’un demi heure, d’établir un rapport, qui nous marquera d’une empreinte indélébile jusqu’à la fin de notre parcours.

Un rapport long de 20 pages nous targuant d’être des personnes bienveillantes, équilibrées, conscientisées sur la problématique de l’adoption, d’être un couple heureux et serein, capable d’offrir une éducation à 1 voire 2 enfants et j’en passe, se solde pourtant sur une réserve à notre aptitude à adopter car 3 questions les taraudent.

Primo nous ne prenons pas de moyens de contraception et pour elles, il est scientifiquement ? impossible de mener les 2 projets de l’enfant biologique et adopté de front. Sur ce point, nous ferons profil bas, afin de pouvoir nous donner en priorité sur notre projet en cours.

Deusio, il leur semble que le deuil de l’enfant biologique n’est pas établi car nous refusons d’entamer des tests fastidieux concernant le « coupable » de notre stérilité. Comme je l’expliquerai au Juge dans une lettre annexe au rapport sans intermédiaire déformant nos propos, propre à toute communication verbale où nous passons du « le patron s’est cassé le pied » au « le patron est mort », il n’y a pas de priorité. Pour ma part, l’adoption est un projet de vie. Mon enfant ne sera pas une roue de secours, utilisé en solution d’un utérus inutilisable ou de spermatozoïdes paralysés. Dans cette démarche, mon enfant sera un enfant adopté, simplement parce que ses parents ont ce désir. Si la psy estime que notre projet est peu conventionnel comparé à l’habituel adoption si stérilité ou après l’enfant fait maison, il n’en est pas pour autant légitime et réfléchi. Il y a un jour J où l’on arrête la prise de pilule contraceptive, et un jour J où l’on entame les démarches fastidieuses de l’adoption. Le reste ne nous appartient pas. Si je croyais en Dieu, je dirai que le sort de notre couple est entre ses mains. Malheureusement pour l’instant il est entre les mains de ces technocrates.

Tertio, le point le plus aberrant de leurs réflexions : nous idéalisons notre enfant adopté ! Vu la réserve émise, il semble que ce soit un tort de penser que notre enfant deviendra quelqu’un de bien et que tout se passera bien. Les femmes se caressent-elles le ventre arrondi par le bébé qui grandit en elle en se disant « je vais accoucher d’un débile profond qui finira sa vie en prison pour avoir violé un cadavre d’une vache sacrée en Inde » ?

Je me permets cet intermède afin de montrer par quelles étapes longues, jonchées de doutes, mais aussi « gestaponiennes » nous sommes passés avant la rencontre déterminante avec Madame le Juge de la Jeunesse.

Heureusement (pour nous), cette dernière devant faire face aux mêmes réalités de terrain qui me sont imposées professionnellement s’est elle aussi retrouvée dubitative face aux conclusions d’un rapport pourtant élogieux. Nous ressortons de l’audience fiers de notre prix concourt : l’autorisation d’adopter un ou deux enfants, peu importe le sexe et le pays d’origine et âgés de 0 à 5 ans, comme nous l’avions demandé, depuis près de 2 ans.

Nous n’avions pas de préférence quant au pays d’origine, pour le Maroc pour lequel nous devions nous convertir à la religion musulmane alors que nous sommes agnostiques. Quant au sexe, il eut été indécent d’énoncer notre préférence. Quant à l’âge il correspondait simplement à l’avant obligation scolaire

Après avoir contacté les 7 organismes francophones dont un ne se consacre qu’aux enfants dits belges consacrés aux stériles avérés et un autre aux enfants dits à particularité terme moins effrayant qu’handicapés, il nous restait le choix dans le quotta d’enfants disponibles entre le Mali, le Nigéria et l’Afrique du Sud. Je ne veux choquer personne dans les mots utilisés dans cet écrit, mais il s’agit bel et bien du jargon qu’il nous ait été offert d’entendre.

Le délai d’attente pour l’Afrique du sud est de 2 ans et l’organisme se trouve à Bruxelles. Pour le Nigéria, il n’y a pas de délai d’attente, mais en reviendrons-nous vivants ou ensemble ? Reste le Mali… et pourquoi pas. Tant d’éloges sur ce beau pays et la gentillesse des maliens. Tant d’amour dans les yeux de nos amis lorsqu’ils en parlent ou tentent de nous instruire sur l’art qui en est issu. Et puis l’Afrique m’est chère pour y avoir vécu près d’un tiers de ma vie actuelle.

Notre enfant sera Malien, nous sommes décidés.

Après une nouvelle enquête psychosociale, des examens médicaux, des séances d’information, la constitution d’un dossier lourd comme un encyclopédie, notre demande est envoyée au Mali. Il ne nous reste plus qu’à attendre. A partir de ce moment, les minutes ressemblent à des heures, les semaines à des mois.

Et puis, 6 mois plus tard, alors que je prenais ma pause déjeuner avec une amie, mon téléphone sonne, affichant un numéro inconnu. « Bonjour, je suis Mme G, j’ai reçu des nouvelles du Mali. Il y a une petite fille de 2 ans et demi » Comme mes pleurs de joie m’empêchaient de prononcer un mot, la directrice finit par me demander « Vous la prenez ? »… Quelle question ! Evidemment que je la « prends » Je pleure de joie, pas de « merde c’est une fille, ou de merde elle a déjà 2 ans… ». Je suis maman. A cet instant je suis devenue concrètement une maman d’une petite fille présumée née à Bamako le 01/01/2008 au doux prénom de Sendé.

Il m’est impossible d’exprimer ce que je ressentais à cet instant. Je ne peux trouver les mots qui traduiraient le plus justement ce que je vivais. D’écrire ces 2 derniers paragraphes me retourne encore le ventre.

Le 29 avril 2010, nous voilà dans l’avion pour le Mali. Nous partons à 2 et reviendrons une semaine plus tard à 3.

Le 30 avril 2010, nous voilà dans un jeep à Bamako. Nous partons vers la pouponnière d‘Etat. Une dame bienveillante nous proposera de nous asseoir dans son bureau de 6 m2. Une autre nous demandera le nom de l’enfant que nous sommes venus chercher. Nous lui donnons le nom du Mali et celui qu’elle portera dorénavant. Pourvu qu’elle ne se trompe pas d’enfant.

Ils l’apprêtent… Ah ?!

10 minutes plus tard, une petite fille vêtue d’une robe rose, au crâne rasé, au visage surhuilé et talqué, apeurée mais docile se présente à nous.

J’avais tant envie de pleurer et de serrer ce petit corps contre moi pour l’étouffer de baisers. Je suis fière d’avoir eu la force et la décence de juste m’accroupir à sa hauteur, de lui caresser tendrement ses petites jambes en lui embrassant ses petites mains.

Le bonheur à l’état pur m’envahissait, mais aussi les doutes. Les yeux d’un enfant ne trompent pas. Et les yeux de notre petite étaient imprégnés de peur, de colère, d’incompréhension.

Quelques heures plus tard, en silence, des larmes perlaient sur son visage. A deux ans, un enfant pleure de faim, de mal, de peur ou de caprice. Mais pas de tristesse. Mais notre ange pleurait d’une tristesse accablante. Et puis les cris d’angoisse retentirent. Avons-nous bien fait ? Notre projet était-il juste égoïste pour combler le vide d’enfant dans notre quotidien?

Les premiers jours avec notre Sendé (prénom malien) – Irina (prénom que nous lui avons choisi) se sont résumés en de longues et délicieuses heures de bercement, baisers, tendresses.

Peu à peu, de petits riens qui représentent pourtant des étapes importantes dans nos relations respectives ont fait notre bonheur. Irina a d’abord accepté de nous regarder, puis elle demandait le contact physique, puis un premier intérêt au jeu, un premier sourire, un premier « maman », puis « papa », et les premiers éclats de rire qui continuent à résonner dans notre maison 3 semaines plus tard. Irina nous a rapidement à son tour adoptés.

Nous sommes fin mai. Cela fait moins d’un mois que nous nous sommes rencontrées. Et si j’étais maman avant de la voir, Irina fait de moi une maman comblée. Elle me surprend de jour en jour par sa gaieté, sa curiosité, son étonnement face aux choses que nous ne voyons même plus. Avec quelques cailloux dans une boite, nous apprenons à compter, à dire merci, à lancer, … bref à parler et rire juste avec quelques cailloux. Bill Gates ne parviendra pas à inventer un objet aussi simple et communiquant que cela.

Bien sûr que tout n’est pas aussi rose. Mon histoire n’est pas l’œuvre de Barbara Cartland.

Irina est adoptée, ne l’oublions pas. Elle a un passé et un vécu que je ne connais pas, elle a des peurs et des angoisses que je ne sais pas comment calmer. Et puis l’éducation de n’importe quel enfant requiert du temps, de la patience, et de l’énergie, surtout si l’on s’interdit l’aide de la nounou télévision.

Les muscles de mes bras sont endoloris à force de porter Irina qui préfère la douceur de nos bras aux trottoirs asphaltés. Si parfois je prends le temps de me maquiller pour rester une maman coquette, je n’arrive pas à camoufler les cernes qui se dessinent sous les yeux.

Et puis Irina reste une enfant ayant atteint l’âge des caprices et du non. Même s’il n’est pas toujours facile de supporter les crises, je la félicite de nous faire assez confiance pour se permettre de nous défier. Elle sait déjà que nous ne l’abandonnerons pas. Alors je suis fière de ce que nous sommes parvenus à lui apporter et je prends tellement de plaisir à voir ma fille sourire, jouer, danser et chanter.

Voilà l’histoire d’une maman d’une petite princesse de 2 ans qui ne devra jamais ramasser des cacahuètes pour survivre.

L’adoption est-elle une solution ? elle l’est peut-être pour répondre à une problématique de femmes s’essayant à des avortements clandestins à l’issue parfois mortelle pour elles, ou handicapante pour l’enfant survivant malgré tout. Pour éviter que des enfants nés hors désirs ne soient battus à mort à coups de pierres sur la tête ou abandonnés dans un lieu si peu fréquenté qu’ils finissent par mourir de faim, de déshydratation, de froid ou dans la gueule d’un quelconque animal.

Mais l’idéal ne serait-il pas qu’il n’y ait plus d’enfant à adopter ? Que le Politique puisse faire face aux difficultés financières des pays pauvres évitant ainsi aux veuves d’abandonner leur enfant, aux jeunes de se livrer à la prostitution pour recevoir un repas par jour? Que le Pape vante enfin les mérites de la pilule contraceptive et du préservatif afin que les couples puissent enfanter le nombre d’enfants qu’ils sont capables d’assumer ?

Je suis heureuse d’avoir adopté Irina parce qu’elle n’avait pas de parents pour la choyer et la protéger. J’espère que les rires d’un 2ème enfant, bio ou adopté viendront un jour résonner en chœur avec ceux d’Irina. Mais je rêve surtout qu’un jour, il n’y ait plus aucun enfant malheureux sur cette Terre. Un enfant n’a pas le devoir de supporter la faim, la soif et la misère, mais a le droit de vivre une vie d’enfant…

ESSER Sandrine

vendredi 14 mai 2010

Qu'est-ce que la recherche-action de la dynmaique des groupes

GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique Jean-Marie LANGE: gap.belgique@skynet.be ;
Groupe d'Autoformation Psychosociale : Formations des adultes et actions humanitaires. L'association de formation des cadres GAP est une association (asbl) spécialisée en management associatif, en recherche-action participative et en prévention des conflits de groupe. Elle se veut résolument sans but lucratif; aussi, lorsqu'elle dégage un quelconque bénéfice, elle conçoit le projet d'une aide humanitaire technique et ciblée au Tiers Monde en partenariat avec les villageois. Avant-hier, il s'agissait de formations d'animateurs ruraux et d'animateurs de gestion au Mali (2002) et hier, c'était l'aide à des associations locales à MAKAMBA au sud Burundi (de 2007 à 2010). Notre association n'est pas subsidiée par la coopération au développement de Belgique. Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune confession et à aucun parti politique.
Site http://soutien.et.autonomie.free.fr Blog : http://gap-belgique.blogspot.com;
Qu’est-ce que la recherche-action participative du projet NANDO (Mali) ?
Pendant longtemps, les recherches en psychologie ont perdu leur temps car, en voulant copier les protocoles des sciences exactes, elles atomisaient leur objet en variables contrôlables stimulus-réponse. Ce fut donc le béhaviorisme ou psychologie du comportement qui étudiait les réponses stéréotypées des souris à des stimulations simples. Mais nous ne sommes pas des mammifères basiques et nous pouvons, pour un même stimulus, fournir en feed-back des réponses variées. L’approche de la psychologie systémique a balayé ce vernis scientifique pour aller à l’essentiel et accepter la complexité de l’ici et maintenant. Il faut que « l’observateur s’observe observant », nous dit Edgar MORIN, ce qui signifie qu’il fait partie de la chose observée. Fini le temps étriqué d’un professeur en blouse blanche qui interfère dans le champ observé. Pensons à une classe scolaire, lorsqu’apparaît une inspectrice qui dit : « faites comme si je n’étais pas là ! », tout le dispositif pédagogique est dès lors perturbé ?
Notre association « GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE »(GAP) donne des formations pointues aux cadres occidentaux et à l’aide des émoluments engrangés finance elle-même (sans subside car nous voulons rester neutres et non redevables à l’un ou l’autre parti politique) en partenariat avec des villages du Tiers-monde des recherches-actions coopératives où les besoins locaux sont écoutés ainsi que les propositions structurelles du GAP pour renforcer les compétences individuelles et collectives. La finalité est une transformation autonome des réalités sociales villageoises, autrement dit, cela signifie que si la dimension collective se perd au profit d’une appropriation individuelle des outils, il n’y a plus la réciprocité de la recherche-action et plus de raison de poursuivre. Le GAP ne fait jamais des cadeaux individuels mais des échanges réciproques de procédés technologiques (et de matériel) en contrepartie des travaux effectifs des villageois.
« Toute recherche-action repose sur quatre principes :
· Une volonté de changement des acteurs locaux ;
· Le double objectif de la résolution de problèmes concrets et de la progression des connaissances institutionnelles de la démocratie participative ;
· Un travail conjoint des intervenants psychosociaux et des acteurs de terrain ;
· Un cadre éthique négocié et accepté par tous. » (FAURE G. et al., « Innover avec les acteurs du monde rural : la recherche-action en partenariat », Gembloux, Quae, CTA, 2010, p.29.
Nous débuterons un nouveau projet au Mali en 2011 pour une recherche-action dans des villages DOGON du plateau, désertés par les devises des touristes avec le village pilote de NANDO. L’étape initiale sera de définir les problèmes, structurer un collectif spécifique, palabrer ensemble sous le Toguna avec des anciens et des profs pour associer ceux-ci comme acteurs concernés par l’EDUCATION PERMANENTE. La finalité de cette démarche andragogique est d’impliquer les acteurs dans leur autonomisation pour l’épanouissement des apprenants et dans une action d’autosuffisance du village par cette nouvelle génération instruite.

Jean-Marie Lange, 11 mai 2010,
Technicien en agriculture tropicale,
Docteur en intervention psychosociale (DES-ULG),
Docteur en Education Permanente (DEA-ULG),

vendredi 7 mai 2010

LA SURCONSCIENCE
Jean-Marie LANGE
« La femme est l’avenir de l’homme » (ARAGON - Jean FERRAT)
« Mon roman 1984, n’a pas été conçu comme une attaque contre socialisme mais comme une dénonciation des perversions auxquelles une économie centralisée peut être sujette et qui ont déjà été partiellement réalisées dans le communisme et le fascisme. Je ne crois pas que le type de société que je décris arrivera nécessairement, mais je crois que quelque chose qui y ressemble pourrait arriver. Je crois également que les idées totalitaires ont partout pris racine dans les esprits des intellectuels, et j’ai essayé de pousser ces idées jusqu’à leurs conséquences logiques (…) le totalitarisme, s’il n’est pas combattu, pourrait triompher partout. »(Georges ORWELL , 1949)[1]

Le freudisme est-il une croyance laïque ?
J’ai eu le plaisir de lire l’ensemble de l’œuvre de FREUD traduite (hormis les « correspondances » trafiquées en « morceaux choisis » jusqu’en 2057) ; comme dans toutes les œuvres humaines, il y a d’excellentes choses (en particulier pour son époque pudibonde du début du XX°s.)… et de moins bonnes (sa condamnation des homosexuels et sa défiance des femmes par exemple).[2] En 1896, avec son mentor Josef BREUER, il cosigne « Etudes sur l’hystérie » ( ouvrage, selon ma subjectivité comparative de peu d’intérêt). En 1899, il écrit seul « L’interprétation des rêves » base de la psychanalyse (concept venant de BREUER) et construit sur le socle des idées empruntées - mais sans le citer - à Georg GRODDECK (« Le livre du ça »). Il élabore en fait une méthode de recherche originale et osée, basée sur les associations et le déplacement et ce sera, par ricochet, qu’elle deviendra une thérapie qui a été certainement très utile pour aider des gens à se sortir d’une souffrance psychique mais qui est aussi une addiction, une dépendance, une aliénation rituelle de la cure.
FREUD, au-delà de ses contradictions internes (écrire « le roman familial » comme une théorie alors qu’il en est un sujet didactique), a toujours été un athée se voulant chercheur scientifique rigoureux mais pourtant sa création - dont il était très jaloux (il éliminera de ses relations tous ses disciples de l’époque, entre autres FERENCZI, ABRAHAM , RANK, JUNG, ADLER,…sauf son biographe américain Ernest JONES et sa fille Anna) - se profile aujourd’hui comme une sorte de religiosité sans dieu, ni spiritualité (à la différence de JUNG qui en a parfois trop, mais peut-on vraiment faire fi de l’histoire de nos ancêtres ?).
De plus, aujourd’hui, en particulier dans le vent de la crise économique mondiale démarrée à la fin 2008, qui pourrait se payer une psychanalyse régulière d’une durée de 8 à 12 ans ? A l’époque déjà, ce genre de cure était réservée à la bourgeoisie, non pas que la classe populaire ne pouvait pas avoir d’état d’âme, mais au vu de son coût élevé.
Enfin d’un point de vue de rigueur, comment évaluer des résultats et améliorer sa pratique de thérapeute, si chaque fois que le patient émet des critiques, on vide celles-ci de leurs contenus en parlant de résistance à la cure ?
Son condisciple au cours d’hypnose de Jean-Martin CHARCOT, à l’hôpital La Salpêtrière à Paris, s’appelait Pierre JANET, beaucoup plus méthodique dans ses recherches et ne suscitant cependant pas à Paris le même engouement du public que son collègue autrichien. Il faudra attendre l’émancipation du dauphin JUNG de la tutelle freudienne pour que le psychologue suisse mentionne JANET. Puis sa redécouverte dans les années 1970 par l’Ecole de psychologie systémique de Palo Alto (Californie).
Je suis sans ambigüité partisan de cette école plus pragmatique centrée sur le « comment » sortir d’un mal être psychique rapidement (les thérapies brèves de cinq séances) plutôt que de dériver (pour le profit de qui ?) sur un coûteux « pourquoi » des refoulements de la petite enfance dans un inconscient des profondeurs qui selon sa définition ne peut jamais devenir conscient.
L’évaluation d’une thérapie brève est possible : est-ce que le sujet a réussi, à l’aide d’un coach, à s’éclairer lui-même pour son intérêt vital, oui ou non ? Les praticiens, refusant et la dépendance et l’esprit de lucre, fixent dès le départ, après ARISTOTE, une unité de temps, de lieu et d’action. Quels sont les objectifs particuliers à atteindre par le sujet tournant souvent autour de la finalité d’émancipation sociale et d’épanouissement personnel (nos scrupules judéo-chrétiens allant à l’encontre) pour regarder avec lucidité notre si petite marge de liberté (au vu des déterminismes sociaux, temporels et familiaux) pour activer notre liberté de choix (libre-arbitre) dans la seule existence que nous vivrons.
La supériorité, du temps des philosophes grecs, était de ne pas scinder d’une part les sciences et d’autre part la philosophie et la psychologie.
Nous avons des perceptions et des intuitions contraintes et déformées par notre culture, notre époque et notre histoire de vie ainsi que par l’imprégnation de nos ancêtres. Il est donc vain de se convertir en des doctrines « en isme » comme le libéralisme, le communisme, le socialisme ou le psychologisme (depuis Auguste COMTE et son positivisme jusqu’ y compris la psychanalyse freudienne).
La seconde conscience
Pour FREUD, la libido est limitée à la pulsion sexuelle organique ; par contre, pour JUNG, la libido est l’énergie psychique qui comprend à la fois la pulsion avec une partie sublimée par la volonté de la conscience et une intuition peu transformable en mots.
Notons qu’il ne peut y avoir de volonté de percevoir l’obscurité sans connaissance, d’où l’adage de « bête et méchant » car quelqu’un qui ne réfléchit pas et ne se distancie pas au moins partiellement de ses « instincts » reste un animal égoïste rabaissant les autres à des objets pour ses besoins. Ceci se donne particulièrement bien à voir chez les très vielles personnes tellement préoccupées d’elles-mêmes qu’elles en deviennent cruelles et asociales.
Il peut y avoir une dissociation de la psyché entre la bête désirante que nous sommes tous et l’esprit, aussi bien au niveau conscient que subconscient c’est-à-dire comprenant en partie de l’inconscient. C’est ce que nous enseignent au fond nos frères vivants proches encore de l’animisme : chez les sorciers NGANGA des bantous, chaque homme a un double invisible qui peut faire le mal, un peu comme en Amérique, les personnalités multiples.
Si nous concevons que des contenus de mémoire puissent être refoulés dans l’inconscient par perte d’énergie, pourquoi le flux ne pourrait-il être aussi dans l’autre sens, c’est-à-dire que des processus inconscients deviennent conscients par augmentation d’énergie ? Faire donc l’hypothèse qu’entre l’inconscient et la conscience, des ponts existent ainsi que la possibilité d’une conscience secondaire (l’autre de JUNG) consistant en ce que le processus inconscient soit « présenté » à un sujet qui choisit et décide. Pour cela, il faudrait que la conscience du moi ne se voile pas par manque de compréhension, cette prise de conscience transmise indirectement par des symboles.
En ethnopsychiatrie, c’est l’originalité du thérapeute Tobie NATHAN qui - après une mise en condition hypnotique – invite l’autre de la personne à se présenter et à dire quelles sont ses attentes, soit l’envers de l’exorcisme qui consisterait à arrêter de sommer « les démons » de se retirer, à ne pas les juger et à simplement les entendre, autrement dit, essayer de permettre le plus possible à l’inconscient passé dans la conscience secondaire de s’exprimer. Notons la particularité au niveau symbolique de l’expression freudienne que l’on devrait plutôt nommer « expression sémiotique » car, au fond, on n’exprime jamais symboliquement que ce que l’on ne connaît pas dans la réalité. Avec JUNG [3], nous devons distinguer les contenus refoulés des contenus non encore conscients, c’est-à-dire non encore perçus comme des représentations mythiques que ce soient les démons, les dieux ou les différents « ismes » des croyances laïques qui riment avec « fanatisme ».
Selon JUNG, se référant à Pierre JANET, la volonté psychique s’alimente partiellement dans la pulsion mais non de façon absolue sinon il n’y aurait ni libre-arbitre, ni volonté de choix. Il faut qu’une quantité limitée d’énergie se tienne à la libre disposition de la conscience (une libido donc aussi pour la liberté et le courage des choix). A la limite supérieure du psychisme, dit JANET, la fonction se détache de sa fin première (la reproduction), les pulsions perdent une partie de leur influence pour devenir motivation de la volonté. Mais la volonté ne pourra jamais dominer l’inconscient et sa pulsion de domination par exemple sur les esprits des autres (esprit étant un concept à ne pas réduire au seul intellect). La psyché se meut vers le bas dans la base organique sexuelle mais peut aussi se mouvoir vers le haut dans une spiritualité sans dieu. Rappelons que s’il n’y a aucune connaissance consciente, il n’y aura alors qu’une pure animalité qui n’a que faire d’une sublimation énergétique. Par contre, s’il y a une volonté de recherche avec une liberté (bien sûr restreinte) de choix, il peut alors y avoir une action NON SUE de la conscience pour modifier sa fonction organique basique. Un « champ transmarginal » de la conscience, dit William JAMES, une « subliminal consciousness » dit Frédéric MYERS ou encore une gestalt awareness, dit Kurt LEWIN.
Le mal absolu du fonctionnement à la croyance religieuse
Je me demande toujours pourquoi les humains éprouvent le besoin d’inventer des miracles, de croire au surnaturel (toujours sans réponse depuis des millénaires) alors que le merveilleux est là à portée de vue pour ceux qui cherchent à voir. Mes amis maliens sont des gens bien, de bons musulmans qui ne se rendent pas compte de leur sauvagerie banalisée envers les petites filles de leur ethnie qu’ils mutilent par l’excision ou l’infibulation. Une brutalité moyenâgeuse non conscientisée par ces peuples, dans un monde moderne où les droits de l’homme et de la femme sont respectés et déclarés par tous (sauf par les musulmans) comme inaliénables.

La Belgique, petit pays sur lequel des politiciens professionnels fatigués ont la main mise à vie a voté l’interdiction du port de la burka, je ne pourrais plus alors revendiquer de paraître cagoulé sur ma carte d’identité (par allégeance idéologique au sous-commandant Marcos du Chiapas révolutionnaire mexicain), alors que son voisin la France va à l’essentiel et condamne toutes mutilations sexuelles sur son territoire laïque (une séparation nette entre l’Etat et le religieux, pas comme dans un Royaume catholique) infligeant une peine de prison dissuasive à ceux qui ne savent pas lire l’esprit des lumières.
Les religions sont le mal absolu qui a inventé Satan pour faire diversion, comme les gouvernements totalitaristes inventent un ennemi extérieur ou intérieur (génocide). Pourtant mes amis maliens, concepteurs d’enfants, ne sont pas méchants mais bons croyants, au-delà de ce qui a été écrit dans Le Coran, en un déterminisme culturel imbécile où l’homme se croit tourné vers le ciel (le haut) et méprise plus que le bétail les femmes de son ethnie comme étant l’eau (le bas). Pour protéger sa propriété sexuelle, il faut lui enlever sa source de plaisir sexuel en lui coupant son clitoris pour qu’elle ne soit pas tentée de fréquenter des autres hommes, ce qui serait normal.
Nous, nous pouvons penser l’exact contraire : que l’homme qui est en bas dans sa vanité pourrait s’élever en quittant sa domination animale sur ses femelles et en vénérant la terre-mère de type chtonien comme ce qui est en haut, ni une vierge, ni une sorcière mais la source biologique de la vie que les hommes jalousent peut-être de façon inconsciente ; seuls les prêtres[4] expriment clairement leur haine de l’élément féminin…et FREUD, bien sûr.
La seconde conscience ou le non su de JUNG
JUNG postule donc qu’entre le moi conscient et l’inconscient, il y aurait une énergie circulante et non des tranches saucissonnées, soit des choses perçues mais non intellectualisées qui seraient le subconscient ou le surconscient (non pas une transcendance divine mais une dimension humaine). Si nous comparons les théories des grands psychologues de cette époque d’après-guerre, nous trouvons des recoupements avec des termes différents : JANET [5]place la conscience logique et intellectuelle dans l’hémisphère cérébral gauche et l’intuition, la créativité et la surconscience dans l’hémisphère droit plus à l’écoute du corps et des émotions mais sans mot pour s’exprimer dans la partie gauche accréditée comme savante. Cette partie que JUNG appelle l’ANIMA féminine pourrait être ce non su, ce non conceptualisé mais aussi non refoulé, comme la théorie de FREUD, dans un inconscient abyssal.
Un koan zen l’explique bien : « Comment voulez-vous décrire le goût d’un fruit exotique à quelqu’un que ne l’a jamais goûté ? ». C’est bien là la difficulté de parler de cette seconde conscience plus vraie mais n’employant pas les mêmes voies d’expression que l’intellect, alors que celui-ci peut être si menteur sans que nous n’en prenions conscience. C’est pourquoi, la pleine conscience réfléchie (awareness), du genre méditation zen, où nous pouvons méditer par exemple une heure sur une phrase de sage pour en goûter les symboles, va nous enseigner un autre type de connaissance que nous pourrons comprendre mais que nous ne pourrons expliquer.

Conclure brièvement avec les racines de la conscience
L’arbre est le symbole alchimiste de la vie et des quatre éléments : les racines enfoncées dans la terre et nourrie par l’eau qui solubilise les éléments nutritifs et le feuillage tendu vers le ciel échangeant par la respiration son oxygène et par la photosynthèse, grâce au feu du soleil, le carbone. C’est l’union des opposés, comme Hermès le dit dans la Table d’émeraude : « Tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas » et entre la terre-eau-mère et le soleil, il y a le tronc de l’arbre semblable à un lingam dressé comme un trait d’union entre les couples d’opposés (terre et eau femelles, air et feu mâles), la SYZGIE (Jung) où l’un n’est jamais séparé de l’autre, qui est son contraire et son complément.
Les gens frustres pensent que le mal et le bien sont séparés et NIETZSCHE[6] nous invite à penser par delà le bien et le mal. Par exemple, la mère donne la vie, nourrit et élève son enfant mais peut aussi tuer cet enfant physiquement ou plus souvent psychiquement si elle n’a pas un garde-fou (garde-folle) qui est l’homme du couple. Celui-ci cependant ne trouve plus sa place, refusant la violence en l’amalgamant à l’autorité, il se coupe ses gonades sans le savoir, sans le vouloir. Rêvons d’une humanité, où les femmes ne se languissent pas des mâles de jadis et où les mâles d’autres ethnies ne se vengent pas de leurs femmes en « coupant » leurs petites filles. Rêvons d’une humanité où le conflit inévitable serait admis mais géré grâce à une meilleure connaissance de nos mécanismes inconscients et à une élévation de nos esprits humains, que l’on soit de n’importe quel sexe, car nous sommes tous avant tout des êtres humains. Rêvons d’une société qui soit gérée par les femmes et non les hommes car celles-ci sont plus proches de la vie et donc plus distantes de la guerre.
Jean-Marie LANGE,
8 mai 2010.
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[1] ORWELL George, Ecrits politiques (1928-1949), Paris, Agone, 2009.

[2] « Lorsque j’abordais la constitution de l’identité homosexuelle, ou les modalités de la relation œdipienne, la connexion entre traumatisme infantile » et perturbation de la libido, la nécessité du passage de la zone clitoridienne à la zone vaginale pour rendre possible une sexualité féminine digne de ce nom, la résistance au discours psychanalytique comme signe de la nécessité de s’allonger sur un divan (…) je savais qu’il existait dans cette pensée un genre de sorcellerie à manier avec d’infinies précautions. La possibilité de devenir thérapeute, donc magicien, donc gourou, me gelait : on nous demandait d’enseigner une matière éminemment combustible auprès d’âmes inflammables. » ONFRAY Michel, Le crépuscule d’une idole, l’affabulation freudienne, Paris, Grasset, 2010, p.27.
Lorsque j’ai rédigé mon ouvrage « Une introduction à la psychologie relationnelle », L’Harmattan, 2005, j’ai, comme Michel ONFRAY, suivi mon programme, mais oublié lors de cette vulgarisation, à un moment, mon esprit critique et j’ai sottement écrit un chapitre à propos de l’homosexualité basé sur les travaux de FREUD et de DOLTO que je regrette aujourd’hui, ce sont hélas les aléas de la chose écrite.
[3] JUNG Carl Gustav : « Le subconscient désigne soit ce qui est « sous la conscience », soit un « bas » de la conscience, une conscience inférieure, c’est-à-dire une conscience secondaire. En même temps l’hypothèse d’un « subconscient » auquel vient immédiatement s’adjoindre un « supraconscient » laisse présager ce qui m’importe particulièrement ici, à savoir l’existence d’un second système psychique existant à côté de la conscience – quelles que soient les propriétés dont nous le soupçonnions – est d’une signification absolument révolutionnaire, étant donné que l’image que nous avons du monde pourrait s’en trouver transformée de fond en comble. Si nous pouvions faire passer dans la conscience du moi, ne serait-ce que les perceptions qui se reproduisent dans un second système psychique, nous obtiendrions la possibilité d’élargissements inouïs de l’image du monde. » Les racines de la conscience, Paris, Le Livre de Poche, 2008, p567.
[4] « Je ne vois pas contre quoi pouvait être dirigé le soulèvement dont Jésus est tenu, à raison ou à tort, pour l’instigateur, si ce n’était un soulèvement contre l’Eglise(…) contre la hiérarchie de la société – non contre sa corruption, mais contre la caste, le privilège, l’ordre, la formule ; c’était l’incroyance en ces « hommes supérieurs », le « non » proclamé contre tout ce qui était prêtre ou théologien. » NIETZSCHE F., L’Antéchrist, Paris, Folio/Essais, 2008, p.40.

[5] « La plupart des sentiments anormaux exprimés par les malades ne sont intelligibles qui si on suppose dans leur esprit une comparaison entre l’état actuel de maladie et un état de santé antérieur. Les sujets vous disent sans cesse qu’ils descendent, qu’ils ont perdu leur force, leur intelligence, leur personne : il faut donc admettre qu’ils aient été plus haut, qu’ils aient eu à un moment donné une autre force, une autre intelligence, une autre personne. » JANET Pierre, Les obsessions et la psychasthénie, tome 1, Paris, L’Harmattan, 2006, p.439.
[6] « Prêcher la chasteté est une incitation publique à la contre-nature. Mépriser la vie sexuelle, la souiller par la notion d’ »impureté », tel est le vrai péché contre l’esprit saint de la vie. » NIETZSCHE Friedrich, L’Antéchrist suivi de Ecce Homo, Paris, Folio/Essais, 2008, p.89.