mardi 29 juin 2010

Pour une introduction à l'anthropologie sociale

GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique Jean-Marie LANGE: gap.belgique@skynet.be ;
Groupe d'Autoformation Psychosociale : Formations des adultes et actions humanitaires.
L'association de formation des cadres GAP est une asbl spécialisée en management associatif et en prévention des conflits de groupe. Elle se veut résolument sans but lucratif; aussi, lorsqu'elle dégage un quelconque bénéfice, elle conçoit le projet d'une aide humanitaire technique et ciblée au Tiers Monde. Hier, il s'agissait de formations d'animateurs ruraux et d'animateurs de gestion au Mali et aujourd'hui, c'est l'aide à des associations locales à MAKAMBA au sud Burundi. Notre association n'est pas subsidiée par la coopération au développement de Belgique. Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune confession et à aucun parti politique.
Site http://soutien.et.autonomie.free.fr Blog : http://gap-belgique.blogspot.com;

CAPI N°28 juillet-août 2010

Pour une introduction à l’anthropologie sociale et culturelle

Introduction

Jacques LACAN, nous parle de trois états hiérarchisés de la conscience : l’imaginaire, le symbolique et la réalité.
1. L’imaginaire, c’est le désir d’un autre désir, un objet inaccessible, celui de posséder ce que l’on n’a pas (pas uniquement sur le plan sexuel) et puis de se lasser très vite de l’objet convoité (semblable à la cupidité pour l’argent) pour passer à autre chose.
2. Le symbolique, c’est le langage, un moyen pour la communauté d’échanger et de créer le lien social, non pas la seule conquête des politiciens qui sont tous dans le désir du pouvoir (la soif, l’avidité) mais l’engagement social dans la perspective de l’autre (qui étend ma liberté à l’infini), de l’égalité sans discrimination de statut, de couleur de peau ou de genre sexuel et la fraternité qui implique la solidarité puisque nous sommes tous frères de la seule espèce humaine ayant survécu : l’Homo Sapiens. Avec les autres, nous sommes plus forts tout en limitant notre imaginaire de toute-puissance par la sagesse du « vivre ensemble », mais nous devons aussi y ajouter la perspective de la beauté, celle de la voir, la constater, l’apprécier et la créer.
3. La réalité : « Nous ne voyons pas le réel mais seulement les représentations que nous nous en faisons » dit Epictète. A défaut d’atteindre à la perception juste du réel, nous pouvons toutefois, pour les sociétés du monde (excepté un certain islam fondamentaliste enfermé dans son délire de puissance religieuse obscurantiste), rechercher la réalité de la culture distanciant l’homme des animaux et de la nature par l’échange des femmes (exogamie), la société du don et du contre-don de Marcel MAUSS.

Au fond, ce sont les femmes qui mettent au monde tous les êtres mâles ou femelles, qui les élèvent et les conditionnent à leurs normes culturelles. Nous verrons que beaucoup de rites sont construits pour maintenir les femmes en sujétion par les hommes qui sont peut-être jaloux de leur pouvoir d’enfanter ? Notons à ce propos que le grand ancêtre d’un lignage a toujours eu besoin de la collaboration discrète mais essentielle d’une femme d’un autre clan/sang pour lui « porter » sa descendance.

DE QUOI S’AGIT-IL ? Qu’est-ce que l’anthropologie sociale et culturelle ?

C’est l’étude de l’homme, sans confiscation disciplinaire ou méthodologique. Par exemple, la psychanalyse étudie l’objet homme dans son individualité et ses rapports internes entre sa conscience et son refoulé, faisant fi de la dimension familiale, groupale et sociétale. De même et a contrario, l’ethnologie étudie les normes et valeurs de cultures différentes sans prendre en compte la complexité du sujet parfois déraciné de son terrain (les phénomènes migratoires des campagnes aux villes et vers l’Europe) et qui ne retrouve plus en interne son cadre culturel faisant sens pour lui. Il n’est pas nécessaire d’être un ethnologue de terrain pour étudier l’anthropologie. Marcel MAUSS, fondateur de l’ethnologie française, ne fut jamais ethnologue.

Distinguons donc l’ethnologie des sciences de terrain (analyse) qui met l’accent sur les différences culturelles spécifiques aux tribus de l’anthropologie (synthèse) proposant elle une articulation de ces travaux comparés mais pouvant aussi s’alimenter à d’autres modes de connaissance des hommes dans la globalité (recherche-action lewinienne, histoires de vie de l’Ecole de Francfort, etc.) soit une recherche des invariants pouvant définir le socle commun des hommes d’ici et de maintenant ou selon l’orientation de la préhistoire par exemple, les hommes cultivés ou acculturés, savants ou manuels, riches ou pauvres , hommes ou femmes,…

Il ne s’agit donc plus, comme au siècle dernier, d’étudier l’homme dans le dispositif du laboratoire rigide et aseptisé car l’homme n’est pas un rat et ses réactions de feed-back peuvent être multiples NI de gommer des particularités qui ne rentreraient pas dans un modèle théorique initial (le cas de FREUD qui à partir d’un seul cas –Anna O – biaisait ses observations pour les faire correspondre au lit de Procuste de son système.). L’étude de l’homme ne doit supporter aucun tabou et sûrement pas celui de la domination masculine sur le genre féminin ; la recherche en science humaine est délicate et doit toujours prendre en compte les interactions observateur-observé, elle ne peut être que de la science en mouvement dialectique ( Latour, 1995).

Le faussaire FREUD et son rituel de la psychanalyse

Ayant lu l’attaque médiatique dans le journal Le Monde (mai 2010), j’ai donc acheté la dernière brique de Michel ONFRAY relevant les incohérences de FREUD (Onfray, 2010) Bien sûr, FREUD développe des théories sur un cas isolé (projection) ; bien sûr, il est intellectuellement malhonnête de ne pas citer ses sources : Georg GRODDECK, Arthur SCHOPENHAUEUR, Friedrich NIETZSCHE dont les pensées sont à 80 % dans le best-seller de FREUD mais cela ne veut pas dire qu’il ne fut pas utile et bénéfique à quelques patients névrosés et fortunés de la bourgeoisie de Vienne dans son époque pudibonde où il parlait de sexe. Cela dit (après les 80 premières pages) , j’ai arrêté ma lecture de ONFRAY car un peu rabâchant dans un esprit de destruction et non dans un esprit constructif d’alternative (mais peut-être aurais-je dû lire davantage) .

Cependant, tous les ethnologues et anthropologues sont d’accord entre eux pour invalider le cœur de sa théorie portant sur le complexe d’Oedipe et le meurtre du père. C’était une vérité provisoire de la société bourgeoise viennoise au tout début du XX° siècle mais en aucun cas un principe invariant multiculturel aujourd’hui où nous dépassons l’anthropocentrisme et l’européocentrisme pour inclure le tiers-monde comme membre de la communauté culturelle et non « les grand enfants » des colons paternalistes.

La scission entre les sciences humaines et sociales et la psychanalyse est bien là, l’axe théorique de FREUD est un barrage à l’ethnologie comme à l’anthropologie. Le tabou de l’inceste reste commun mais non le meurtre du père car par exemple dans les sociétés matrilinéaires (et matrilocales), il peut y avoir une sagesse sociale qui sépare l’exercice de la parenté (Françoise Hériter, 1981) et le géniteur mâle. Le pouvoir sur le lignage est distinct de l’amant de la mère, c’est l’oncle utérin (frère de la mère) qui a le pouvoir dans la matrilinéarité. Il est le gardien de l’utérus, non son utilisateur. Il est possible que ce dispositif social soit antérieur aux sociétés patrilinéaires actuelles (les déesses-mères) dont le pouvoir viril se délite à grande vitesse dans notre monde moderne par carence de l’autorité phallique paternelle. Autrement dit, le frère de la mère du petit est chef du lignage et non le père géniteur qui est un copain de jeu érotique de la mère mais n’a rien à dire à ses enfants (ce que nous constatons de plus en plus dans notre modernité), soit un système opposé à l’union conjugale modèle des européens.

Notons enfin que si l’imposture freudienne (qui a duré presque un siècle) avait réussi à monopoliser l’anthropologie, nous serions dans un monde raciste puisque « les groupes des sociétés exotiques ont des comportements infantiles et névrotiques » (FREUD, 1975) d’où en interprétation , la supériorité dite « rationnelle » des ethnies blanches alors que les névroses sont des maladies psychiques qui leur sont particulières et liées au surtravail, nous dit JANET (Janet, 1986).

La matrilinéarité et la revalorisation du genre féminin

L’interdit incestueux du jeune mâle est particulièrement fort vis-à-vis de ses propres sœurs car, à la mort de l’oncle, ce sera lui le chef du lignage qui devra marier ses sœurs et représenter l’autorité pour leurs enfants, soit la « fonction du père » entre guillemets. Le père biologique étant plutôt un compagnon de jeu pour ses enfants, la sagesse de la matrilinéarité est donc de ne pas confondre l’autorité du lignage avec la puissance sexuelle du géniteur.

Les concepts de père, d’oncle ou de frère sont liés entre eux par le référent femmes circulantes. C’est par rapport à elles que se déterminent les statuts et les places respectives des mâles. C’est ce que nous voyons encore dans nos familles nucléaires, où la mère doit présenter aux enfants le père comme leur autorité pour qu’il soit reconnu par eux.

Nous pouvons déjà faire l’hypothèse que si les hommes ont créé les sociétés d’initiation masculine, c’est pour contrebalancer l’énorme pouvoir de leurs compagnes. Elles font des enfants, elles travaillent à la gestion de la maison et elles confirment le statut de l’homme qui peut être, selon les sociétés, l’amant compagnon de jeu ou le père de l’autorité symbolique sur les enfants. C’est elle, la femme qui présente le père aux enfants et lui donne ou non à leurs yeux son pouvoir éventuel de phallus. Notons la fragilité des hommes en comparant avec nos élevages domestiques où les vaches, les truies, les femelles en général sont élevées comme source de développement et où l’on conserve parfois par folklore ou nostalgie un taureau ou un verrat alors que le sperme en paillettes congelées dans l’azote liquide peut les remplacer pendant des centaines d’années (le procédé FIVETE : Fécondation in vitro et transplantation d’embryon)

La femme n’est pas seulement l’avenir de l’homme (Jean Ferrat) mais sa légitimité sociale. Les femmes sont les signifiants qui permettent la prose du message des pères, frères ou cousins qui ne bougent pas et sont en quelque sorte le signifié de la lettre. Les homme (YANG) n’existent qu’en fonction des femmes et de la mémoire de leur circulation du foyer du père ou de celui de l’oncle.

On a souvent pensé que la femme était la nature car plus proche du corps et de l’intuition du cerveau droit (YIN) alors que pour l’anthropologie culturelle, c’est la reine du jeu d’échecs. Elle (elles) est la culture incarnée, c’est elle qui permet au petit d’homme d’advenir à sa culture par l’éducation.

Deux courants de l’anthropologie aujourd’hui

2.1. Claude Lévi-Strauss et Marcel Mauss

Pour ce disciple de Marcel MAUSS et fondateur du structuralisme (de Saussure, Lacan,…), le degré zéro des sociétés est constitué par les communautés humaines a minima en organisation duale où des hommes échangent leurs femmes avec ceux de l’autre moitié. La fondation est le tabou de l’inceste : il est obligatoire de donner et de s’interdire positivement les femmes de son propre clan.

La circulation constante du don (des femmes de la tribu, des dots et/ou du potlach) est « l’étant social », l’interdit n’en constituant que le prétexte ainsi que ses explications savantes sur les risques de la consanguinité. Ce mécanisme élémentaire fait passer l’homme du statut de nature de l’animal à celui de culture avec cette première institution de l’échange. Cette « petite loi » positive met en circulation les femmes et les biens car, si nous n’avons pas une autre femme de la famille à échanger, il y a alors le système de la dot (des biens de substitution comme du bétail, des couvertures, de l’argent, etc.) pour rappeler la mémoire de la fille ou de la sœur donnée. On n’est plus dans un « huis clos » oedipien avec papa, maman et moi mais face à une loi naturelle plus essentielle qui permet le marché, l’échange qui anime la vie sociale et le brassage des gènes.

Lévi-Strauss est le disciple de Mauss, cela apparaît tout particulièrement dans sa longue introduction à l’ouvrage « Sociologie et anthropologie » (MAUSS, 2009). Mauss définit la vie sociale comme « un monde de rapports symboliques » et dit en substance que le symbolisme est le substrat des modèles cuturels.
Il y a une dialectique car le sujet ne naît pas sur une page blanche et trouve une société déjà là avec ses normes et ses valeurs qui vont constituer à environ 80% ses déterminismes sociaux ne fut-ce que par l’éducation et inculcation de la petite enfance. Toutefois, ce même sujet culturel a sa personnalité et il va – avec elle – influencer les caractéristiques institutionnelles de sa société. Le monde préexistait et devient autre par les actions des sujets (pire ou meilleurs, c’est une autre question).

La nature de la société s’exprime symboliquement dans ses us et coutumes et dans les institutions qu’elle institue mais en même temps, elle évolue par les conduites individuelles normales qui modulent le système de représentations symboliques qui ne peut être , dans un même espace temps, que collectif.

Les citoyens instituants, porteurs de changement deviennent des assujettis, des consommateurs de la pensée unique néolibérale et sont scotchés chez eux dans le ghetto familial et télévisuel, réclamant du pain et des jeux par procuration (les reality show). La société a forgé une nouvelle religion laïque et égotiste : le psychologisme. Celui-ci est axé sur les travers psycho-pathologiques ; or, en principe pour toutes les sociétés il y a des troubles mentaux qui sont des exceptions des formes normalisées dans l’ordre collectif (donné soi-disant par les ancêtres alors que toute société est en constante évolution). Les chamans sont des névrosés ayant vécu une reliance et se plaçant au service de leur société. Leur force magique n’est pas due à leur personnalité mais à l’attitude prise par la société à leur égard (locos et guérisseurs).

Les ethnographes confirment que les chamans sont des gens tout à fait normaux en-dehors de leurs crises de possession suscitées à la demande d’un « patient ». Notons que la possession par la participation collective est ouverte à tous alors que le phénomène de transe dans nos sociétés est vécu comme une intrusion psycho-pathologique (un démon qui nous a pénétrés de force), une entité extérieure logée dans le corps comme un microbe. Dans le tiers-monde, ce type d’Etat Modifié de Conscience (EMC) suscité par des danses/transes collectives est un honneur, celui de devenir le cheval du génie. Pour les chamans en catalepsie, c’est un combat, ils quittent leur corps pour récupérer l’âme d’un patient aussi bien dans le monde d’en-haut que dans le monde d’en-bas. La ritualisation du phénomène est en soi un effet placebo, nous en reparlerons dans l’ethnopsychiatrie.

On pourrait faire l’hypothèse que les prétendus troubles mentaux (inconnus de la médecine physiologique) sont des incidences sociologiques dues à la conduite d’individus que leur histoire de vie a partiellement dissocié du groupe. On dit souvent dans nos termes qu’il faut avoir soi-même souffert pour répondre par une compassion adéquate à la souffrance d’autrui. Une théorie purement sociologique des troubles mentaux pourrait voir le jour sans que les médecins physiologistes découvrent un substrat bio-chimique des névroses.


Toute culture est un ensemble symbolique où se placent le langage, les règles matrimoniales, les rapports économiques, l’art, la science, la religion ou la laïcité. Une société est toujours inscrite dans l’ici et maintenant du temps et de l’espace et donc également en contact avec d’autres sociétés ainsi qu’avec les états antérieurs de son propre développement (le colonialisme par exemple). Il se peut qu’un jour, nous n’ayions plus qu’une seule culture mondialisée.

Notons que toute société sera toujours à la fois symbolique et imaginaire (Castoriadis, 1975) et donc certains de ses membres resteront leur vie durant dans le versus imaginaire et d’autres participeront par leurs pensées et actions à la vie sociale. Ce sera toujours l’homme sain d’esprit qui s’aliène dans le travail puisqu’il consent à exister dans un monde psychosociologique de la relation entre l’ego et autrui. Le refus de l’aliénation correspondrait donc aux psychoses (Foucault, 1977 ). Il y a complémentarité entre le psychique et le social. Le fait social total comprend trois dimensions imbriquées :
4. La dimension sociologique (avec la culture d’appartenance ; la synchronie),
5. La dimension histoire de vie (diachronie) avec les faits marquants de l’existence d’un sujet,
6. La dimension physio-psychologique (les ressentis du corps et de l’esprit).
Au sein de ces trois dimensions, il y a des sous-dimensions pour le social par exemple, les modalités juridiques, économiques, esthétiques, religieuses, etc. Dans l’histoire de vie : la naissance et la petite enfance, l’enfance et l’adolescence, l’éducation, le mariage, les enfants du couple, la séparation, le veuvage,etc.
Dans le corps/esprit, il y a les secrétions hormonales, les réflexes, le tonus, l’affectivité, les passions, les grosses fatigues, etc. avec les représentations conscientes et inconscientes de l’esprit : les pleurs sur soi, les rancoeurs, les frustrations, la pensée positive, etc.
La psyché est simple avec ses perceptions, ses émotions et ses sentiments, elle reflète le symbolisme qui la déborde et elle synthétise la seule portion de la réalité qui est concevable pour elle (car il est difficile de conscientiser le temps, l’espace et in fine la mort).

Il faut que l’observateur s’observe observant (Morin), qu’il questionne ses troubles et préjugés car il fait un avec son objet d’étude qui l’observe aussi et qui l’influence. En plus de la complexité, il faut être capable d’observer la totalité du dehors, comme une chose dont nous sommes aussi un élément (par exemple, nous sommes une partie intégrante du cosmos) et l’anthropologue doit avec empathie également chercher à se mettre à la place de son informateur - soit une intersubjectivité, dit Habermas - pour approcher au mieux une objectivité relative. L’anthropologie sociale et culturelle est un nouvel humanisme.

Enfin pour Lévi-Strauss et Mauss, la catégorie inconsciente ne serait pas, comme chez Freud, la centration sur un ego qui s’est inventé une persona (personnalité) mais comme une « catégorie de la pensée collective » différente des archétypes de la nuit des temps de l’humanité de la pensée de JUNG. L’inconscient social serait ainsi le médiateur entre le Soi et les autres ; autrement dit, au lieu de nous focaliser sur notre nombril, nous nous approchons de notre moi interne le plus secret qui nous relie à des formes d’activité à la fois nôtre et des autres, conditions de l’ensemble de l’humanité des vies mentales de tous les hommes et de tous les temps.


La psychanalyse s’axe sur un moi subjectif et l’inconscient pour évoluer vers un moi objectivant ; l’anthropologie prend un autre chemin, elle part d’un moi objectivant rationnel pour rencontrer les autres objectivités de la fraternité humaine et du MANA (de la force) pour saisir la beauté du tout.

« L’erreur provient de la confusion entre deux inconscients, qu’il est nécessaire de distinguer : l‘inconscient idiosyncrasique et l’inconscient ethnique ; il est certain que les symptômes chamaniques appartiennent au segment ethnique de la personnalité du chaman plus qu’à leur position idiosyncrasique dans leur inconscient, mais cela ne veut pas dire, sous prétexte que ces symptômes sont standardisés et que le chaman joue un rôle dans la société, qu’il soit « normal » ; disons simplement que les conflits névrotiques sont structurés à travers les conventions d’une société et qu’ainsi son comportement est adapté à ce que les membres de cette société attendent de lui : il ne reste pas moins qu’il est un névrosé, et que le groupe auquel il appartient le sait bien - puisqu’il le met à part. »[1]

2 .2. L'ethnopsychiatrie de Georges DEVEREUX

"Et c'est cela que je perçois"(DEVEREUX)

"Nous pouvons réduire artificiellement nos angoisses en considérant la torture des prisonniers simplement comme une "coutume", ne niant donc implicitement que ces pratiques aient quelque rapport avec des êtres de chair et de sang, avec lesquels nous aurions à nous identifier. En augmentant délibérément la distance sociale entre soi et les indigènes, l'ethnologue peut ignorer ses propres angoisses et étudier leurs coutumes comme si la culture n'affectait pas la vie humaine; cependant, il est inutile de préciser que les angoisses ainsi niées se reportent sur d'autres sujets. De nombreux culturologues sont hostiles à ceux qui étudiant la coutume en rapport avec l'homme, principalement parce que cette approche plus compréhensive menace de réintroduire l'élément humain (psychologique) anxiogène dans leur monde – soigneusement stérilisé d'affect -, de "pures" coutumes et institutions."[2]

FREUD a construit sa méthode d'investigation, la psychanalyse, sur le concept du transfert. Pou l'ethnopsychiatre DEVEREUX, c'est l'analyse du contre-transfert de l'observateur qui est significative. Le meilleur informateur du comportement ne peut être que nous-mêmes et nos réactions auto critiquées systématiquement. Au fond analyser nos propres angoisses et inhibitions face aux événements extérieurs, y compris l'écho affectif que le transfert du patient sur nous provoque en nous.

Malgré notre désir de créativité et d'ouverture d'esprit, nous ne pouvons pas échapper à l'influence des modèles culturels de notre époque et de notre ethnie. Ces modèles nous enseignent comment être conforme et comment nous rebeller contre eux. Un modèle alternatif qui utilise juste une défense inconsciente est autodestructeur mais s'il est utilisé consciemment et représente une sublimation, il peut être fécond. "L'observateur s'observe constamment en train d'observer" nous dit MORIN. Nous pouvons observer les mœurs d'un peuple lointain mais pas toujours conscientiser les aveuglements idéologiques de notre propre culture dans laquelle nous baignons depuis la tendre enfance. La question de la recherche participante est dans la nature de notre idéologie : est-elle induite par le code brutal, négatif et irrationnel du surmoi ou induite par les fantasmes de maîtrise de l'Idéal du moi ?

L'analyse instrumentale nous fournit des données, des résultats statistiques mais le nombre de "bits" zéro ou un ne parle pas le langage des émotions, il est nécessaire en sciences humaines que l'observateur en tire une hypothèse technique avec son intuition : pouvoir dire au lecteur par exemple : "pour moi, subjectivement, cela signifie que…". Quels que soient les filtres que nous inventons pour limiter notre subjectivité (et neutraliser notre angoisse), il y a toujours le moment du choix, de la décision qui nous fait privilégier dans une contradiction dialectique un pôle à l'autre.

Le scientifique qui se pense observateur neutre pour étudier une relation humaine est un croyant objectiviste car il y aura toujours interaction entre l'acteur et l'observateur. En sciences du comportement, trois axes s'enchevêtrent : le comportement de l'acteur, les perturbations produites par la présence de l'observateur et les réactions de l'observateur, aussi bien ses angoisses que ses choix d'attribution d'un sens à ce qu'il voit. La pseudo neutralité d'un chercheur en sciences humaines est hypocrisie et perte de temps, la seule pratique utile pour créer une science de l'humanité est celle où les hommes sont à l'écoute de leur propre humanité et de ce qu'ils ressentent au fond du cœur en lien avec le sujet non aseptisé de leur étude.

Le comportement de l'homme est complexe et ne peut être réduit à un éclatement des variables et à une simplification linéaire stimulus-réponse comme dans les sciences "exactes". Les résultats statistiques tout comme les bilans comptables et les équations mathématiques ne disent rien, n'ont aucun sens brut; la finalité première est dans leur interprétation et peut-être aussi de créer un bluff intimidant, tout comme les jargons savants et technocratiques. On peut être psychologue sans réaliser un X carré ou autres équations statistiques, tout comme on peut être un excellent statisticien sans être psychologue.

Lors d'un entretien en face à face dans une relation thérapeutique de pouvoir, le patient apprend plus sur l'analyste que le contraire car l'analyste en faisant beaucoup d'effort pour cacher sa particularité révèle indirectement par son déguisement la forme de ce qui est caché. Quel que soit l'art de la dissimulation de l'intervenant il échouera dans son leurre car le mécanisme parlera de lui-même. La seule technique d'approche relationnelle fiable est celle où l'on reste authentiquement soi-même.

Un diététicien qui calcule les calories d'une ration alimentaire pour un sujet boulimique se trompe d'objet. Peut-être l'obèse a-t-il aussi un désordre endocrinien mais son principal cri est : "je m'empiffre de douceurs parce que personne ne m'aime !" Il en va de même lorsque l'on réprime le substrat culturel de quelqu'un d'une autre ethnie. Le médecin physicaliste qui dit à un africain que les Djins (génies) sont des conneries étouffe l'identité de soi du sujet et l'aspect relationnel. Le sujet va protester par une résistance non-dite, il va se renfermer, à cette dévalorisation de sa conscience culturelle. Mais le pire frein à une relation thérapeutique est dans le déni de notre impact de stimulus par cette condamnation.

Nous ne nous connaissons pas assez nous-mêmes et nous n'avons pas (plus) envie de nous remettre en question d'où notre masque (de blanc) derrière une doctrine du genre "FREUD a dit…". La perception du contre-transfert est une dialectique où lorsque le patient déclare : "Quoi, vous n'êtes qu'un vieil homme au nez crochu, ridé, voûté et gras !", il faut pouvoir entendre à la fois le conflit porté par l'ironie triomphante et dédaigneuse et la réalité du Soi physique dont nous offrons l'image et donc ne pas y répondre du tac au tac avec une répartie revancharde mais s'interroger tout haut sur ce courroux reçu et ce qu'il évoque dans notre cœur. Puis seulement après "digestion rapide zen" et en exprimant le non-dit de façon courtoise, transparente et non agressive, analyser globalement l'implicite de cette transaction, ce que DEVEREUX appelle la méta communication. Ce sera par ce type d'interaction vraie que l'observateur – sans tomber dans une polémique stérile – peut initier chez l'autre de nouvelles attitudes plus pertinentes et donc infléchir un comportement trop carré, trop jugeur, trop blessant.

Nous sommes à l'opposé du béhaviorisme et de la psychologie du comportement de SKINNER; si le rat est privé de raisonnement, le chercheur lui doit pouvoir récupérer le sien pour développer une pensée créatrice et non-conformiste (vis-à-vis des protocoles scientifiques par exemple). Dans une recherche action, on réintroduit la vie et on intègre l'observateur dans ce qu'il observe sans scotomiser les variables dérangeantes, comme des éléments anxiogènes, en les qualifiant de biais expérimentaux. Il n'y a pas un observateur et un rat décervelé mais deux personnes en réciprocité : si dans la théorie de l'information, on élimine les "bruits", ici au contraire, on les étudiera avec attention. Si le nourrisson n'a pas de réponse à ses appels, il ne perçoit pas qu'il y a peut-être simplement une absence mais que ce défaut de réponse est un signe de méchanceté voire de mort à son encontre. Il en va de même face au silence de l'analyste qui peut s'interpréter comme transfert négatif de mort et augmenter la culpabilisation vis-à-vis du désir inexprimé du patient de voir l'analyste mort (cf. la castration oedipienne), nous dit DEVEREUX.

" Cela n'est et ne peut être le but de la psychanalyse ni d'aucune autre science du comportement. Le couteau de castration, réel ou symbolique, a joué pendant bien trop longtemps un rôle souverain dans l'évolution des sociétés oppressives et brutalement centrées sur le Surmoi, reposant sur des masses de mutilés physiques, affectifs et intellectuels parfaitement découragés. Elles ressemblent aux sociétés d'abeilles qui reposent sur le travail des abeilles ouvrières soumises à une castration hormonale par un régime restreint. Il est grand temps de se rendre compte qu'une société et une culture qui ne peuvent faire face à la spontanéité des êtres vivants qu'en la tronquant brutalement va aussi rapidement à sa perte qu'une science qui cherche l'objectivité sur l'homme au prix de sa dépersonnalisation."[3]

DEVEREUX se réfère à à la psychanalyse américaine très différente de la psychanalyse française de Jacques LACAN qui mise sur la déstructuration du sujet jusqu'à laisser émerger une révolte intérieure. Pour DEVEREUX (et la psychanalyse américaine, donc), c'est l'inverse qui est mis en œuvre. En psychanalyse européenne, on pourrait caricaturer en disant que si un patient ne guérit pas, "c'est de sa faute !".

DEVEREUX précise aussi que si, sur un plan individuel, il faut aider les névrosés à surmonter leur malheur; sur le plan social, il est important de travailler l'autoformation des personnes en bonne santé afin d'augmenter leurs potentialités en renforçant leurs sublimations. L'intervenant psychosocial qui étudie l'homme sait qu'il s'étudie aussi lui-même de façon permanente, une autoanalyse constante.

Les théoriciens de la psychanalyse ont oublié que le départ était un système de postulats et on découvre parfois à notre époque des études qui sont un construct d'abstraction et de concepts ne reposant sur aucun fait. "L'inconscient est structuré comme un langage" dit LACAN et donc, comme en mathématique, aussi langage, on peut faire dire n'importe quoi de façon grammaticale et cela n'est plus une description se voulant objective de la réalité et donc cela n'est pas légitimant comme science, fut-elle humaine et "molle". Donc la psychanalyse qui traite des concepts comme s'ils étaient des réalités est bien plus une mythologie qu'un traitement ethnopsychiatrique d'une possession par un Djin "tonique" car la guérison peut être avec d'autres chemins observable avant la mort du patient. L'inconscient n'est pas observable puisque s'il devient observable, il cesse d'être inconscient. Mais dans d'autres cultures, des personnes non analysées comme les poètes et les chamans par exemple ont un sens de l'inconscient et l'utilisent avec une grande habileté.

"Les yeux et les oreilles sont pour les hommes de piètres témoins, s'ils ont des âmes qui n'en comprennent le langage." (HERACLITE). Une empreinte de pas sur le sable est un message qui ne dit rien de pertinent sur les émotions de la personne mais la transformation de ce qui est envoyé par mon nerf optique en données aux cerveaux va interagir avec ce qui est perçu/reçu/admis par mon esprit. Ce qui dans un contexte donné (la cure par exemple) peut être traité comme étant "dedans" peut dans un autre contexte culturel (la transe par exemple) être traité comme étant "dehors". Les évènements intérieurs les plus cohérents sont ceux de la psyché de l'observateur plutôt que ses projections sur l'autre et ses explications théoriques.

DEVEREUX évoque le principe d'exclusion de BOHR (1934, 1937) pour dire en quelque sorte que plus on veut étudier de manière structurée un phénomène et plus celui-ci s'atténue au point de disparaître. Cette théorie, reprise en 1947, dite de BOHR et de JORDAN, a démontré que si on veut étudier la vie de façon radicale, on pénètre si loin dans l'organisme que l'on perturbe son état essentiel et que l'on détruit la vie que l'on voulait étudier. Une explication totale d'un phénomène est une réduction instrumentale qui implique la négation de son existence. Toute étude psychologique qui essaie d'exclure le vécu soit en transformant le sujet en une "préparation expérimentale" soit en éliminant la conscience awaraness de ses explications personnelles équivaut à une liquidation qui dissout le sujet que l'on voulait étudier. L'étude réelle d'une "préparation" ne fournit d'information que sur des préparations et non sur des rats ou des hommes.

L'intervenant occidental doit jouer le jeu à fond, devenir homme de théâtre, se fondre dans la peau du personnage guérisseur et y croire et c'est seulement ainsi que le melk peut se présenter devant lui. Il s'agit d'envisager cet être avec le même sérieux que les populations qui le connaissent, ce n'est pas de la moquerie ou de la parapsychologie de superstition dont un universitaire très con pourrait se gausser mais c'est entrer dans la relation selon les normes et valeurs de l'autre.

Il est plus intéressant pour guérir le patient possédé de s'intéresser à l'autre de lui, de l'identifier et de lui demander ses intentions et ses exigences pour qu'il laisse le patient en paix (les bases de l'exorcisme en quelque sorte); il faut prendre l'être ou les êtres possesseurs au sérieux et parler avec eux. C'est également la pratique de l'autohypnose de Milton ERICKSON qui parle avec l'inconscient de son patient.

Un groupe (y compris un groupe professionnel comme les psychologues) doit pouvoir se jauger à la souplesse de sa dynamique de groupe, à sa capacité à intégrer les particularités apportées par les nouveaux membres. La psychanalyse semble être morte avec FREUD car personne n'a écrit avec évolution sur cette théorie du maître, uniquement des évangiles. La psychologie occidentale est une initiation à la déception : on comprend que l'existence est bien plus pauvre que ce qu'on l'avait imaginé, on accepte la désillusion au nom du principe de réalité. La psychologie orthodoxe (mais juive) est un oeuvre d'appauvrissement du monde, un grand nettoyage avec détergent pour faire disparaître notre colère. Le but est la poursuite des démons pour les éliminer (vade rétro satana) alors que dans la clinique des thérapeutes de l'autre monde, on fait au contraire une place pour les reconnaître et leur rendre un culte : les démons présentifient la colère et l'expliquent et la nier est insensé ! "Est-ce à ta propre nature que la psychanalyse t'initie ? Quand tu soumets un homme yoruba à une initiation yoruba, tu obtiens un Yoruba. Maintenant, lorsque tu soumets un quidam à une initiation psychanalytique, tu obtiens quoi ? Un défenseur de la cause ! C'est par ce phénomène que la psychanalyse ressemble à une secte. (…) Qu'est-ce qu'une secte? Ce n'est pas le fait qu'on initie les gens qui caractérise une secte, pas davantage le fait qu'on les trompe…C'est qu'on fabrique des personnes ex nihilo, qui ne correspondent pas à leur "nature" – du coup, elles ne peuvent vivre qu'entre elles, parce qu'elles n'ont de semblables qu'à l'intérieur de la secte."[4]

En résumé, Georges DEVEREUX, élève également de Marcel MAUSS, fondateur de l’ethnopsychiatrie est proche de l’actuelle psychosociologie relationnelle et de l’analyse systémique et centré sur le contre-tranfert de l’intervenant au lieu de classer les résistances du sujet comme « normales ». Avec lui, il y a interaction et implication de l’observateur et de l’observé et le coach va dire bien haut sa subjectivité : « Et c’est cela que je perçois ! ». Il n’y a plus un être couché sur un divan qui parle face au vide, il y a deux hommes debout face à face, le scientifique s’impliquant avec sa propre humanité et son empathie (comme les chamans) pour la personne en souffrance.

Il ne s’agit plus d’étudier avec une distance affective des coutumes et des institutions différentes mais au contraire d’une façon plus compréhensive en n’éliminant pas l’élément humain (psychologique) anxiogène de la relation, ce n’est plus un monde stérilisé d’affect mais une implication andragogique. L’intervenant va proposer une analyse face à une rebellion compulsive ainsi que des pistes d’action concrètes à vérifier pour sortir d’une boucle névrotique.

Nous ne pouvons pas échapper à nos modèles culturels mais nous pouvons y faire un tri. Le moi se crée constamment. Le modèle est stérile et destructeur si c’est une défense inconsciente rabâchée constamment. Par contre, le modèle est fécond s’il est conscientisé et sublimé pour nous créer nous-mêmes. Certes, nous ne serons pas tous des génies mais on n’est pas pour autant obligé de rester sot. Nos société oppressives ont joué avec le surmoi du couteau de la castration symbolique. Nous coexistons avec des masses de mutilés physiques, affectifs et intellectuels, il y a de moins en moins d’utopie et de spontanéité créatrice car les gens s’éteignent à la lueur blafarde de leur écran (téléviseur et ordinateur). Toute psychologie qui essaie d’exclure l’expérience vécue, soit en conditionnant le sujet en une préparation (la cure), soit en éliminant la conscience profonde AWARENESS de ses explications et constructions équivaut à une liquidation de l’objet ; l’homme est alors anéanti.

A la suite de DEVEREUX, NATHAN se sert de sa thérapie pour désenvoûter des victimes de sectes comme les trop connus "Témoins de Jéhovah" ou "Eglise de la scientologie" de Ron Hubbard, auteur de science fiction. En effet, ce n'est pas parce qu'une personne a réussi à sortir de l'emprise physique d'une secte qu'elle en est débarrassée, il faut encore que la secte sorte de l'esprit de la personne. Le travail de NATHAN est donc de reconstruire la façon dont la secte a organisé son système de capture pour restituer le processus mental autonome à la personne et l'aider ainsi à se reconstruire de l'extérieur vers l'intérieur. « Je considère que les thérapies traditionnelles (par exemple, les rituels de possession, la lutte contre la sorcellerie, la restitution de l’ordre du monde après une transgression de tabou, la fabrication d’objets thérapeutiques, etc.) ne sont ni des leurres, ni de la suggestion, ni des placebos. Pour moi, ces pratiques sont réellement ce que leurs utilisateurs pensent qu’elles sont, des techniques d’influence, la plupart du temps efficaces, et par conséquent digne d’investigations sérieuses. »[5]
Jean-Marie Lange, formateur GAP.

[1] BASTIDE Roger, Préface à l’édition des Essais d’ethnopsychiatrie générale (Devereux, 1987,VIII) cité par Lioger Richard, La folie du chaman. Histoire de l’etyhnopsychanalyse, Paris, PUF, 2002, p.64.
[2] DEVEREUX Georges, De l'angoisse à la méthode dans les sciences du comportement, Paris, Flammarion, 1986, p.134.
[3] DEVEREUX, ibid, p. 228.
[4] CLEMENT Catherine & NATHAN Tobie, Le Divan et le Grigri, Paris, Odile Jacob, 2005, p. 117-118.
[5] NATHAN Tobie, L’influence qui guérit, Paris, Odile Jacob, 1994, p.37.

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