mercredi 10 novembre 2010

La liberté (II) et la résistance

La LIBERTE (II) et la résistance :
1. La faille des pouvoirs publics dans l’accueil aux migrants
Les migrants étrangers, autrefois, s’appliquaient à nous ressembler. Aujourd’hui, ils revendiquent leur altérité et certains (les islamiques) nous regardent come des déviants religieux par rapport à leurs coutumes en oubliant qu’ils sont sur notre territoire. Notre dernière révolution culturelle dont nous sommes tous fiers était mai 1968, la révolte de la jeunesse et la place égalitaire des femmes dans notre société grâce aux moyens anti-conceptuels (la pilule notamment). C’est en prenant le contre-pied de nos victoires émancipatrices, contre la mixité et le respect des identités sexuées que le repli dit « moral » des fondamentalistes intégristes s’est opéré dans les dernières décennies dans les quartiers immigrés. Dans les années 1960, les femmes d’Alger ou d’Oran se promenaient tête nue, cheveux au vent avec des jupes ou des robes bien jolies qui mettaient en valeur leur féminité sans provocation outrancière.
Aujourd’hui, le foulard est une provocation et un faux problème. Si ma religion est celle du sous-commandant Marcos des guérilleros mexicains du Chiapas et que je porte la cagoule sur ma carte d’identité, je vais être rappelé à l’ordre et il en ira de même des femmes qui se servent de l’HIDJAB pour dissimuler leurs traits…en France. Par contre, laisser apparaître le visage et porter un foulard, nos grands-mères le faisaient déjà. L’inadmissible est lorsque l’on a une charge publique (assistants sociaux, enseignants, parlementaires,…) de s’exhiber avec ce signal religieux qui constitue en soi un manque de respect pour les autres religions ou les non croyants. Donc lorsque l’on représente la citoyenneté nationale, le respect de tous implique la non exhibition de ces signes ostentatoires.
Dans la Belgique de 2010, il y a deux vagues distinctes de migrants : ceux dits de la deuxième génération qui n’ont pas toujours su comprendre les sacrifices de leurs parents pour qu’ils se scolarisent et s’intègrent et puis, il y a les nouveaux migrants que l’on stigmatise comme illégaux ou « sans-papiers ». Il s’agit de milliers de travailleurs exploités au noir par les entreprises de la construction notamment et exploités en plus par les marchands de sommeil. Ils travaillent au lieu de glander ou de dealer, ils paient des taxes et des impôts, scolarisent leurs enfants, sont bien des êtres humains vivants mais considérés par nos gouvernants au même titre que des délinquants et sont enfermés dans des « centres fermés (Vottem notamment,…)avec femmes et enfants ou expulsés de gré ou de force. Il existe alors également une minorité de voyous qui se servent de l’Islam pour l’instrumentaliser en une violence contre les occidentaux pour camoufler leurs activités maffieuses. Les réels voyous marocains engorgent de leur « race » (ndlr il n’y a qu’une seule race humaine l’Homo Sapiens Sapiens) les places disponibles dans notre prison 3 étoiles avec TV de Lantin (Liège). Pourquoi ne pas inverser ce mauvais surréalisme à la belge et expulser de force ceux qui ont agressés des personnes physiques (crimes, car-jacking, braquages armés, diffusion de drogues dures, traite des êtres humains,…). Notons qu’il y a aussi d’autres délinquants de la migration comme la mafia albanaise par exemple, ce qui ne change rien à notre situation confuse. Les sans-papiers, derniers arrivés des réfugiés économiques n’ont rien à voir avec cette pègre religieuse par opportunisme, le respect des droits des primo-arrivants est une question de dignité humaine à coupler avec une tolérance zéro et une expulsion ferme pour les bandits majeurs et les mineurs récidivistes qui connaissant nos lois les trahissent sans vergogne.
L’agenda caché
Les extrémistes islamistes saoudiens manipulant la majorité des maghrébins à Bruxelles et ailleurs utilisent à présent le lobbying pour s’introduire dans nos instances de démocratie parlementaire, les maghrébins visent l’oligarchie de centre-droite du PS (social-démocratie) un peu partout. A Oslo, la secrétaire d’Etat et membre du PS a expliqué que l’image des piscines est un domaine où l’on doit restreindre la mixité car 38% des élèves de l’école élémentaire sont des étrangers musulmans. Les lieux de tensions ouvertes, déstabilisation, émeutes, inconduite et délinquance en Europe sont tenus par les enfants en échec scolaire et/ou sans profession de la deuxième génération, une évolution dangereuse vers un islam puritain, abstrait, à l’encontre de la tolérance de leurs pères et de l’esprit d’ouverture du livre saint, le Coran. La montée d’une religiosité islamiste radicale prônant le djihad se combine avec les jeunes frustrés revanchards vivant dans des cités ghettos.
L’échec scolaire précoce chez les ados favorise un sentiment de dévalorisation de soi d’autant plus qu’au départ, ils avaient intégré l’idéologie méritocratique et compétitive. Cette humiliation d’être dans les laissés-pour-compte débouche sur des affrontement sociaux basés sur un islam revisité par les fondamentalistes. Par réaction de honte (une valeur exacerbée au Maghreb) d’avoir échoué dans le système de la méritocratie, ils se focalisent sur une critique de l’Occident et des droits de l’homme en instrumentalisant l’Islam de leurs pères dans un islam fait d’une déviance haineuse et envieuse. Essayer de trouver un seul de ses islamistes (tous les musulmans ne sont pas à amalgamer) capable d’autocritique : « pour avoir détruit des ambassades pour venger des caricatures ? » Nada ! Ce sont des fanatiques intellectuellement malhonnêtes. Trouvez un scientifique occidental qui fonctionne pareillement au dogmatisme et ce ne sera pas un scientifique car la science se remet en question perpétuellement.
La recherche en sociologie sur les ghettos
Contrairement à nos croyances populaires, selon les travaux de LAGRANGE, il n’y a pas ségrégation à l’embauche par délit de faciès à notre époque (interdit dans nos lois antiracistes) mais par absence de diplôme et de qualification (compétence). La formation des ZUS (Zone Urbaine Sensible, nom donné en France aux cités et quartiers qui font l’objet de politique de la ville) a commencé dans les années 1970 avec l’édification des HLM et leur relative mixité sociale dans un premier temps. Puis, on a assisté au départ massif des couches moyennes en réaction à l’arrivée d’une population africaine de migration (trop de bruit la nuit, trop de dégradation des ascenseurs et de l’environnement, etc.). Les places libérées par les classes moyennes ont été très provisoirement occupées par des ouvriers repartis vers des pavillons de banlieue et réinvesties, dès le regroupement des familles en 1974, par des populations africaines. La ségrégation sociale a précédé la ségrégation ethnoculturelle de la grande couronne parisienne.
Dans les années 1980, les ménages les mieux intégrés (ouvriers qualifiés, employés) s’éloignent donc de la ZUS pour accéder à la petite propriété en pavillon et laissent entre eux les immigrés d’origine africaine. En 2000, la proportion des familles africaine était de 26% et les familles venues de l’Europe de l’est de 11%. En 2008, le taux d’africanisation des ZUS est de 40%.
Rappelons brièvement que les élites autochtones sont parties dès les années 1970 et ne sont pas revenues dans ces quartiers qui manquent d’ « élite » sociale. Les populations des grands ensembles s’homogénéisent par le bas (racket, mauvaise réputation, dealers et faible qualité des écoles, ou plutôt des écoliers). Un embryon d’élite issus de l’immigration maghrébine (les grands frères) déserte également les ZUS dans les années 1990, les conséquences sont désastreuses en terme d’émulation, de modèle éducatif et d’émancipation pour les populations africaines. Les départs socialement sélectifs amplifient la ségrégation ethnique, il n’est plus question du modèle marxiste bourgeois/prolérariats mais d’accès à l’instruction et à la culture (la langue) ou non.
Dans notre petite ville de Liège en Belgique, le même phénomène a eu lieu avec les HLM de Droixhe. Dans les années 1970, par solidarité sociale, des assistants sociaux et des enseignants s’y étaient installés et puis ont fui l’environnement peu respectueux des voisins (les poubelles vidées par les fenêtres dans les espaces fleuris plutôt que de les descendre au lieu ad hoc, les cages d’escaliers taguées servant aussi de dépotoirs (à seringues), les bruits, les cris, la musique nocturne, les intimidations de jeunes caïds auprès de vieilles personnes, les tournantes de jeunes filles d’ethnie africaine dans les caves,…).
Aujourd’hui LAGRANGE[1] fait le constat désolant du rapprochement des géographies de l’échec scolaire, des surfaces d’émergence de la délinquance et de la concentration des familles « africaines ». Son étude se base sur les commune situées autour de Mantes-la-Jolie (France).

Que peut-on faire ?
J’ai un grand ami malien qui est venu chez moi en Europe il y a plus de vingt ans et à qui nous avons appris le « savoir-vivre » de nos coutumes (utilisation des sanitaires, rincer sa baignoire après un bain, ne pas mettre un peu de tout sur sa tartine au petit dej, etc., bref l’utilisation du confort moderne ave le mode d’emploi). Par contre, des réfugiés émargeant d’un CPAS ouvraient en hiver les fenêtres de leur logement de dépannage par méconnaissance du thermostat des radiateurs. D’autres, dans des appartements loués, faisaient du feu sur un parquet ancien par méconnaissance de l’utilisation des plaques vitrocéramiques ; d’autres encore faisaient leurs besoins sur la corniche par méconnaissance des sanitaires etc. Lors d’une enquête pour la revue TOUDI, j’ai pu investiguer cette non bonne gestion en père de famille suscitant un racisme réactionnel de non compréhension, du racisme d’attitude mais non de comportement (Une étude de LAPIERE de la côte ouest à la côté est des Etats-Unis a montré que dans les motels dont le gérant avait une attitude raciste, celui-ci louait cependant la chambre lorsque se présentait un client noir, donc une nuance significative entre l’attitude et le comportement). Le racisme proprement dit (si j’ose m’exprimer ainsi ) est bien illustré par l’Apartheid de l’Afrique du sud ou encore le nauséabond Le Pen voulant rejeter avec Jeanne d’Arc tous les étrangers à la mer, ou pire encore celui des deux communautés américaines et le contentieux esclavagiste vieux de plus de 300 ans qui se montre par la faible taux de mariages interraciaux en référence avec les autres continents.
Je suis convaincu que tout primo-arrivant, au lieu d’être enfermé dans un centre fermé peu distinct d’une prison, devrait bénéficier d’un accueil éducationnel par des éducateurs spécialisés qui, tout en veillant à l’autonomie des personnes, les aideraient pendant le premier mois par exemple à faire leurs courses avec discernement et répondraient à chaque question en expliquant les singularités de la vie moderne qui sont pour nous des évidences. En parallèle donc à l’alphabétisation et à la maîtrise de la langue régionale(y compris bien sûr pour les femmes), dans la ligne de Jules FERRY, il faut que l’école obligatoire et gratuite pour tous leur soit accessible sans ségrégation et sans céder à leur demande de piscine séparée.
Nous nous sommes battus pour l’égalité des genres et l’utilisation de piscines municipales réservées aux seules musulmanes est un affront de bienséance aussi grave que si j’entrais dans une mosquée avec mes chaussures. Toutefois, il ne s’agit pas comme dans le passé d’intégration forcée par assimilation mais d’une compréhension multiculturelle pour tous les humains vivant ensemble. On peut faire une fête et savoir qu’après 22h, il s’agit de tapage nocturne. On peut utiliser les espaces publics sans jeter ses cannettes sur le sol mais en les déposant dans les poubelles publiques. On peut utiliser le mobilier et les transports urbains sans lacérer les sièges du bus au cutter, en payant son ticket, sans insulter le chauffeur et sans briser les parois de verre des abris bus. On peut entretenir son jardin sans qu’il ne devienne un entrepôt de vieilles machines à laver et de vieux pneus gênant le voisinage. Et de même, on peut voir de jeunes maghrébines en bikini à la piscine sans qu’elles soient offensées par un quelconque regard lubrique occidental. En gros, respecter nos sites et coutumes tels qu’il existaient avant les vagues migratoires ni plus ni moins.
2. Plaidoyer pour la revalorisation de l’image des mères en éducation
« A l’inverse de ce qui se passe en Orient et en Afrique, dans l’immigration en Europe ce ne sont pas les élites sociales qui sont le fer de lance de la réaction morale mais les jeunes en échec scolaire vivant dans les quartiers pauvres et ségrégés. »[2]
Du temps des Grecs, nous dit Michel FOUCAULT, il y avait le devoir de la PARRÊSIA[3], dire le non-dit, même aux puissants, même lorsque l’on craint de paraître politiquement incorrect.
Je me définis comme un progressiste de gauche. J’ai toujours aidé les étudiantes assistantes sociales maghrébines qui sollicitaient mes avis. J’ai toujours eu des amis musulmans tolérants comme moi mais je n’ai jamais fréquenté les petits coqs imbéciles et haineux qui pourrissent nos villes aujourd’hui
La première génération de travailleurs migrants marocains était composée de gens très bien, pauvres et fiers, attachés à l’honneur mais aussi à une culture normative rétrograde vis-à-vis des femmes, une position qui n’a fait qu’empirer en 50 ans avec les migrations afghanes et la burqua ainsi que l’influence sectaire waabite de l’Arabie Saoudite soutenue par les américains (unanimement détestés dans le monde arabo-musulmans pour leur peu de respect des autres cultures). L’ouvrage récent du sociologue Hugues LAGRANGE, chercheur au CNRS, produit un savoir accablant sur les méfaits de nos « auto-invités » envers les êtres humains femmes qui sont aussi nos sœurs dans l’humanité.
Une femme arabo-musulmane est cloîtrée chez elle pour ne pas exciter la convoitise libidinale des mâles du coin (c’est dire le peu de contrôle de leur pulsion) et si elle doit sortir, elle doit être couverte comme un sac poubelle et accompagnée d’un enfant mâle (de 7 à 12 ans) à la fonction délatrice devant faire un rapport au père-mari. Nous savons tous, depuis FREUD, que les petits enfants sont des pervers polymorphes, leur sentiment de toute-puissance doit être contré par l’éducation des parents sinon il n’aura aucune limite. C’est bien là le drame du jeune gamin qui, sur l’injonction du père, doit surveiller sa mère et se noie dans son fantasme de toute-puissance. Lorsque sa mère lui dit, pour son bien, de faire ses devoirs, il l’insulte, la frappe éventuellement et critique sa liberté vestimentaire au point de la contraindre au silence. Le hic est que le père ne parle pas non plus d’éducation et de respect pour la mère. Le petit maghrébins (en Belgique à dominance marocaine, en France à dominance algérienne) va reproduire le même type de comportement irrespectueux envers ses profs féminins, voulant leur imposer une « valeur » de respect, concept qu’il ne maîtrise pas dans son manque d’éducation et qu’il devrait plutôt lui appliquer envers ses professeures.
Peu préparé en général pour les études et la concentration mentale, il va récolter la monnaie de sa pièce et s’il lui manque un seul point au conseil de classe, l’enseignante qu’il a insultée toute l’année ne le lui remettra pas car il y a des limites à la mansuétude.
Le jeune va probablement se retrouver dans l’enseignement professionnel ou pire dans l’enseignement CEFA (alternance avec le milieu professionnel), il va comprendre qu’il est sur une voie de garage avec un sentiment de rancœur vis-à-vis de notre société.
Il ne faut pas confondre la révolte contre une injustice ciblée avec une rancœur, une envie de ce que d’autres possèdent sans pour autant maintenir un effort scolaire soutenu. Albert CAMUS distinguait bien cette forte nuance entre la révolte et le ressentiment :
« Le mouvement de révolte est plus qu’un acte de revendication, au sens fort du mot. Le ressentiment est une auto-intoxication, la sécrétion néfaste, en vase clos, d’une impuissance prolongée. La révolte au contraire fracture l’être et l’aide à déborder.. L’envie colore fortement le ressentiment. Mais on envie ce que l’on n’a pas, tandis que le révolté défend ce qu’il est. Le ressentiment, selon qu’il croît dans une âme forte ou faible, devient arrivisme ou aigreur. Mais dans les deux cas, on veut être autre que ce qu’on est. Le révolté, au contraire, dans son premier mouvement, refuse que l’on touche à ce qu’il est. Il lutte pour l’intégrité d’une partie de son être. Il ne cherche pas d’abord à conquérir ».[4]
Bien sûr que les femmes musulmanes peuvent se promener avec un foulard sur la tête, pour autant qu’il ne masque pas le visage et permette l’identification.
Nos lois sur la démocratie et le pluralisme réclament par contre fermement qu’une élue politique, une enseignante, une AS de CPAS, etc. n’affichent pas leurs préférences religieuses lorsqu’elles sont au service de tous les citoyens, elles doivent rester neutres.
S’il y avait un effort politique pour investir dans des structures d’accueil et d’éducation (pour les mères, les filles et les petits; pour les délinquants, c’est trop tard), on pourrait peut-être traiter le mal à sa racine pour les prochaines générations ? Le père réfugié dans sa dévotion peut continuer ses cinq prières à la mosquée mais aussi veiller à ce que SES enfants respectent SON épouse de façon à ce que celle-ci puisse les éduquer pour qu’ils aient un avenir meilleur (et nous aussi). On peut en Belgique être musulman grâce à la séparation des églises et de l’Etat (aucun belge n’a jamais comme à Bagdad pris des otages dans un lieu de culte d’une religion différente) mais est-il nécessaire de vouloir contrôler nos gouvernants socialistes par des lobbyings pour avoir des piscines réservées aux seules musulmanes à Bruxelles. Ce ne sont plus des revendications mais des diktats, ce n’est plus de l’intégration (comme la première génération) mais du ressentiment, de la revanche. Pourquoi nos autorités sont-elles si laxistes ? En France, quelle que soit l’unanimité anti-SARKOSY, il faut reconnaître que ceux qui pratiquent des actes de barbarie sur les petites filles (comme l’excision ou l’infibulation) sont passibles de peines de prison ferme ; pourquoi pas en Belgique où se pratique aussi l’ablation du clitoris en toute impunité ? Il est exclu de tolérer ce genre de pratiques barbares, il est exclu que les droits de l’homme ne soient pas respectés chez nous, il est exclu qu’il y ait des tentatives d’intimidation aux alentours de la gare du Midi (fief marocain) pour en chasser les autochtones. Il est exclu que des rappeurs chantent « Je baise la Belgique (pour le fric) et je me marie au Maroc ». Il est exclu que trop de mes jeunes étudiantes marocaines partent en vacances au pays et y soient mariées de force. Il est exclu qu’une manifestation aille se prosterner dans notre palais de justice, lieu symbolique de lutte contre les barbaries, que des manifestants pour le foulard agressent des spectateurs portant un chapeau avec la mention « il n’y a pas de Dieu ? » Il est exclu que quiconque impose par la force et l’intimidation sa seule vérité théologale.
«( Les jeunes migrants africains) ont tout « zappé »,sans bagage scolaire, ils ne veulent pas des emplois dans le secteur comme le bâtiment ou la restauration, ils veulent encore moins être ouvriers d’usine comme leurs pères. Les violences dans les quartiers et les écoles des cités sensibles se développent selon des lignes de clivage nouvelles, marquées par les effets de la ségrégation ethnique, des différences linguistiques et religieuses que notre culture politique prétend ignorer. Chaque groupe se ferme sur la conception la plus étroite et la plus défensive de ses valeurs. Les difficultés scolaires se présentent comme un échec de chaque individu et alimentent le ressentiment : chacun tente de reconstruire l’estime de soi dans une situation perçue comme injuste. L’humiliation perçue à l’école par les adolescents issus des migrations prend un relief particulier dans un contexte où le regard des autres a pris une place centrale. Cette perte d’estime de soi apparaît comme la souffrance majeure d’une personnalité extro-déterminée. »[5]
Je fais appel aux sages musulmans, non à ces jeunes en rupture d’école qui veulent le beurre et l’argent du beurre, je fais appel à mes amis musulmans qui meurent de faim dans le Sahel tout en conservant leur dignité et les 5 principes du Coran, dont un m’interpelle, celui de la charité que nous laïques appelons la fraternité.
Une fois que les population autochtones d’un naturel accueillant seront respectées dans leurs coutumes par les étrangers qui s’invitent tout seuls mais méprisent nos habitus et dénient nos droits de l’homme et de la femme, on pourra rêver d’une humanité fraternelle non sottement et agressivement religieuse (chacun respectant les convictions privées et non publiques de l’autre), d’une relation WIN-WIN où l’on apprendrait l’un de l’autre dans un respect exquis des différences. Mes frères humains musulmans, soyez les bienvenus et profitez de nos infrastructures, financées par nos ancêtres, tout en nous respectant et en exigeant de vos enfants un effort de civisme, de scolarisation et d’éducation (à laquelle ceux restés en Afrique n’ont pas accès hélas). Comprenez que chez nous depuis 1789, soit 211 ans, nous nous sommes battus pour nous émanciper de l’obscurantisme religieux et que la science est revenue chez nous grâce aux sages du monde arabo-musulman.
Jean-Marie Lange, 11.11.2010

[1] LAGRANGE H., Le déni des cultures, Paris Seuil : « La proportion des familles issues de l’immigration africaine est corrélée par la proportions des adolescents impliqués dans des délits et le taux d’échec au brevet des collèges. »(p.129)
[2] LAGRANGE Hugues, Le déni des cultures, Paris, Seuil, 2010, p.89.

[3] « Une des significations originaires du mot grec parrêsia, c’est le « tout dire », mais on le traduit de fait, beaucoup plus souvent, par le franc-parler, la liberté de parole, etc. Cette notion désigne une vertu, une qualité (il y a des gens qui ont la parrêsia et d’autres qui n’ont pas la parrêsia) ; c’est un devoir aussi (il faut effectivement, et surtout dans un certains nombre de cas et de situations, pouvoir faire preuve de parrêsia) ; et enfin c’est une technique, c’est un procédé : il y a des gens qui savent se servir de la parrêsia et d’autres qui ne savent pas se servir de la parrêsia. Et cette vertu, ce devoir, cette technique doivent caractériser, entre autres et avant tout, l’homme qui est en charge de quoi ? Eh bien de diriger les autres, et particulièrement de diriger les autres dans leur effort, dans leur tentative pour constituer un rapport à eux-mêmes qui soit un rapport adéquat. Autrement dit, la parrêsia est une vertu, devoir et technique que l’on doit rencontrer chez celui qui dirige la conscience des autres et les aide à constituer leur rapport à soi. » FOUCAULT Michel, Le gouvernement de soi et des autres, Paris, Gallimard, Seuil, 2008, p.43.
[4] CAMUS Albert, L’homme révolté, Paris, Folio/essais, 2010, p.32.
[5] LAGRANGE Hugues, Le déni des cultures, Paris, Seuil,2010, p.98.

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