mercredi 23 mars 2011

DIEU est mort !

Un scoop : « DIEU EST MORT ! », dit Nietzsche, l’homme va ainsi pouvoir construire une civilisation humaniste et spiritualiste sur le meurtre du père (dixit FREUD) ?

« La globalisation constitue le pire qui est advenu à l’humanité (E. MORIN)

Sans Dieu ou toutes autres créatures supra-allien détournant l’homme de ses responsabilités premières, la métamorphose entre les barbares sanglants que nous sommes et un nouvel homme éthique centré sur la joie et les plaisirs pour autant que ceux-ci ne soient pas nuisibles à autrui (l’exploitation consumériste du néolibéralisme par exemple) est-elle possible ? Autrement dit, pourrions-nous, si nous étions libérés de notre peur de l’obscurité et de nos fantasmes animistes, évoluer vers une spiritualité fraternelle d’une humanité éthique ?

Nous avons fait un grand pas, nous avons grâce à Eve mangé la pomme de la connaissance du bien et du mal du fruit défendu. Premier geste d’émancipation grâce à nos femmes. Le monstre créateur pour ce délit d’autoformation nous a punis par la souffrance, mais nous pourrions prendre le risque de continuer, l’alternative de la déresponsabilisation divine étant la destruction de la planète bleue et de notre système solaire.

La LIBERTE
Je suis « libre autant que faire se peut » car l’idéalisme de la LIBERTE, dans la vie concrète, n’est-il pas des plus réduit ? Quel est le fat qui pourrait se proclamer libre aujourd’hui quand l’argent et la spéculation mènent le monde à sa perte, pas seulement par l’obsession de la globalisation économique mais aussi par le fait des chefs d’Etat qui ne sont plus libres, ils sont les vassaux de l’argent par l’entremise des multinationales. Que dire également de l’EGALITE lorsque, au tiers-monde, les gens meurent de faim régulièrement et que les corrupteurs locaux sont soutenus par l’Occident. Cette dénonciation de la mainmise sur la LIBERTE et l’EGALITE par les spéculateurs et la corruption politique n’est - pour moi - que le sommet de l’iceberg.

En effet, nous ne naissons pas sur une page blanche et de nombreux déterminismes sociaux influencent nos vies dès le départ : le lieu de notre naissance (le Nord ou le Sud), notre famille, notre époque, notre environnement, notre instruction et éducation, soit le savoir-vivre d’une époque dans une communauté donnée. Mais ce n’est pas tout car nous avons oublié que le surmoi impose son ordre et dit : « Tu dois ! ». Nous avons aussi une loyauté familiale invisible qui nous dirige à notre insu tout comme notre cerveau qui triche avec notre perception du réel. En somme, lorsque nous parlons de LIBERTE, nous avons une certaine capacité de libre-arbitre de moins de 20% lorsque nous avons déduit tout ce qui nous formate dans notre culture.
En psychologie sociale, le phénomène le plus étudié au sujet de notre peu de liberté de conscience est celui de la « dissonnance cognitive » de Léon FESTINGER qui dit en substance que nous réarrangeons nos souvenirs en les transformant. Cette expérience de 1967 est le socle explicatif de toutes les manipulations mentales : la rationalisation est à l’opposé de la raison. Notre marge de LIBERTE, nous pouvons la cultiver, tout comme nous pouvons l’ignorer si nous préférons la soumission. Un de mes parrains dont on n’a retrouvé que des « fragments » de textes sur la côte d’Ephèse m’a inculqué que « le conflit était père de toute chose ! » et que « chaque chose portait en elle son propre contraire ». Voilà ma profession de foi pour maintenir un esprit critique irrespectueux des choix qui s’imposent, des certitudes et des dogmes : trouver un méta-point de vue pour progresser en soi et avec les autres dans la spirale de la compréhension.

Développement « La liberté, c’est le droit de faire tout ce qui ne rappelle pas aux autres qu’ils ne sont pas libres eux-mêmes »(Philippe BOUVARD). La liberté est un concept polysémantique. Est-ce la liberté de jouir ? Si c’est cela, je me drogue, je bois et je fais l’amour comme un fou avec viagra, une position hédoniste où l’on brûle la vie par tous les bouts. Est-ce la liberté de faire ce que je veux ? On appelle cela le néolibéralisme, le fort exploitant le faible.

Par mon éducation, j’ai appris une morale de contrainte : « Ma liberté est limitée là où commence celle des autres ! ». Puis quand je suis arrivé à un âge autonome de raison, j’ai préféré un adage plus ouvert, plus généreux et plus joyeux : « Je désire qu’autrui soit libre, car ma liberté commence là où commence la liberté de l’autre ! »(Cornélius CASTORIADIS).
Ces phrases ne sont pas contradictoires en soi (car cela dépend du contexte) mais elles le sont implicitement dans ce qu’elles ne disent pas. La première m’invite à rester à ma place de convenance pour ne même pas choquer celle de l’autre alors que la deuxième est celle d’être un exemple en se voulant libre, autonome et exempt de toute sujétion pour montrer explicitement à l’autre que malgré ce choix - par Toutatis - le ciel ne me tombera pas sur la tête. La troisième, celle de BOUVARD, en ébauche à cette réflexion, est plus nuancée : au premier niveau, elle a le parfum de la première « ne pas déranger les autres » mais lorsqu’on apprécie BOUVARD, son humour et ses émissions télévisuelles des « grosses têtes », c’est plutôt du contresens à vocation démocratique. En effet, nous avons le devoir de dissiper les illusions et de pouvoir dire aux autres qu’ils ne sont pas libres, d’une part, parce qu’ils ne le peuvent pas eu égard à leurs conditionnements sociaux et moraux et d’autre part, parce qu’ils ne le veulent pas.
Des études récentes en psychologie sociale conduites à l’université de Genève ont montré que les gens en général adorent être guidés et ne pas prendre de responsabilités ; ils aiment l’obéissance : c’est la soumission libérale consentie.

Appeler nos frères humains à utiliser la petite marge de liberté qu’ils ont, ce ne sont pas les fleurs fanées des Hippies, de Camus ou de Sartre mais c’est l’utopie créatrice de l’ici et maintenant, le moment toujours présent et donc d’actualité pour devenir le plus possible autonome. Prendre conscience que nous ne sommes pas libres, c’est le premier pas pour se libérer soi-même ; le second est de diminuer, par notre volonté, l’impact émotionnel que nous ressentons lorsque l’autre nous juge. Avec notre raison, nous savons qu’il projette ainsi ses préjugés mais notre cœur se pince quand même car lorsque nous étions petits, nous avons tous eu affaire à des castrateurs symboliques.
Lorsque je commençais mes cours chez les assistants sociaux, j’essayais de vaincre le mutisme en expliquant que lorsque nous étions petits, tous, nous avons reçu des piques méchantes, des médisances faisant plus de mal qu’une gifle physique mais que nous devions aujourd’hui rebondir dans une résilience et parler, nous redresser et nous affirmer et que je garantissais l’espace protégé de ma classe où, sous mon autorité, personne ne se moquerait de personne pour ce plaisir inconscient de se croire exister en écrasant l’autre.
On confond l’acte de parler et de dire des méchancetés qui ferment la porte à notre liberté de pensée et de conscience AVEC la communication qui est, elle, un échange réciproque. Pour éviter la confusion entre jugement et communication, j’ai toujours invité les étudiants à reformuler le discours de l’autre (feed-back) pour vérifier s’ils avaient bien compris ce qu’ils avaient entendu puis ensuite seulement à donner leur opinion argumentée sur des faits concrets avec une délicatesse telle que, s’il y a désaccord, l’autre comprenne bien que cela porte sur le sujet et non sur sa personne, qu’il ne s’agit pas d’une attaque ad hominem. Ainsi, si un membre du groupe veut s’exprimer, cela ne sera pas un problème mais une LIBERTE. Dans le cas contraire, le jugement de valeur fera plus de mal que de bien et détruira la confiance en soi d’une personne sur deux. Je le sais avec assurance car, pendant 40 ans de travail, j’ai été formateur d’adultes c’est-à-dire « réparateur » de confiance en soi pour que les gens cassés puissent aussi jouir de notre si petite LIBERTE.
Tout ce que nous interprétons ou croyons dans la vie constitue des représentations créées par notre esprit. Nous inventons notre histoire de vie ; autrement dit, tout ce que nous inventons, nous pouvons le détruire si cela ne nous plaît plus. Nous pouvons choisir des guides comme les psychologues ou des méthodes comme la dialectique ou le zen mais nous devons veiller avec vigilance à ce que toute décision à propos de notre vie soit toujours la nôtre avec une conscience profonde. Donc, tout en respectant la croyance du charbonnier, il faut se méfier des religions en général qui font de nous, par la faiblesse de la manipulation mentale, des nains soumis à la résignation du pouvoir.
La servitude religieuse nous promet une immortalité surnaturelle payée par l’apathie plutôt que l’action, la mortification plutôt que la joie, la résignation plutôt que la clairvoyance, la haine du corps plutôt que la jouissance et la haine des autres qui sont des mauvais croyants ou pire des incroyants et qu’il faut soumettre ou tuer alors que nous sommes tous des frères humains dont certains sont plongés dans l’obscurantisme. Il faut par contre avoir la foi en l’homme, l’espérance de l’humanisme qui nous motive à combattre les ténèbres et la charité que mes amis zen appellent la compassion. Que sommes-nous à l’échelle du cosmos ?
Ma liberté est de vivre au mieux une vie d’insecte éphémère en résistant à ceux qui veulent encore plus me conditionner puis de retourner à la terre, au substrat de la nature sans forme. Je fais partie d’un tout qui me dépasse car je suis emprisonné dans mes concepts de temps et d’espace qui sont relatifs.
Lorsque nous avons peur de l’usure du temps et in fine de notre mort, nous cherchons un chien pour le battre et lui reprocher notre angoisse existentielle. Il faut que nous acceptions nos désirs pour nous en libérer et éviter les passages à l’acte; il nous faut réfléchir et non fléchir en ce que nous croyons notre destin. Le travail du formateur que j’ai toujours été consiste à aider à l’émancipation de l’autre pour que celui-ci trouve par lui-même son propre chemin de lumière. On ne changera jamais l’autre en l’accablant de tous les maux mais on peut changer notre rapport à l’autre en changeant nous-mêmes avec courage.
Il n’y a jamais de coupable, rien que des victimes, des gens en souffrance dans l’enfer de l’avoir et de la peur, ce qui crée la méchanceté à la place de la LIBERTE. Cela fait quelques décennies que je cherche à polir ma pierre en une boule parfaite (rolling stones) par la méditation zen. Mon objectif de formation continuée est de calmer mes passions et tendre vers l’absence de trouble pour augmenter mon autonomie.
Je lis, je médite encore plus, puis j’écris pour éclaircir ma pensée et j’écoute les critiques avec concentration et discernement (celui qui critique cherche-t-il mon bien ou le pouvoir de l’évaluation ?) ; bref, j’essaie de cultiver ma confiance en moi et de développer mon esprit critique adogmatique. Ma colère, je ne dois ni la nier ni la laisser exploser mais la comprendre et la laisser se dissoudre comme des bulles de savon car nous n’avons que le ciel étoilé au-dessus de nous.
Si je me soucie de mon bien-être, c’est comme cela que je pourrai être le plus utile à la liberté des autres, disait en substance SPINOZA. En effet, notre moteur interne, au-delà des morales transcendantes imposées est l’égoïsme. Son contraire, l’altruisme ne peut être sincère que si, en préalable, notre narcissisme (ou amour-propre) est comblé. Autrement dit, la marge de liberté dont nous disposons pour faire un libre-choix doit rimer avec l’éthique et non avec une quelconque morale de bon apôtre accomplissant son devoir. Pour une illustration didactique, je dirais que nous sommes constitués de cinq parts : 1/5 de nous est fait de crainte des autres, 1/5 de préjugés , 1/5 d’orgueil (amour-propre), 1/5 d’habitudes et enfin la possibilité au sein d’une fraternité non dogmatique d’ 1/5 de liberté qui pourrait aussi bien être positive que négative. Si nous ne prenons pas en compte ce besoin d’être bien, nous glisserons alors vers la méchanceté et le manque de générosité. En bref, il faut s’aimer soi-même pour aimer les autres sans calcul malsain et en toute liberté.
Une fois débarrassé des influences externes directes (les critiques et jugements de valeur souvent négatifs des proches), une fois que j’ai pris conscience de mes déterminismes sociaux, une fois que j’ai accepté que j’ai encore trop de certitudes et des préjugés pour enfin pouvoir me recadrer sur mon autoévaluation et mon perfectionnement, je pourrai accéder à une introspection partielle et limitée de mon être intérieur, sans pour autant nier ma raison. Je suis toujours en chemin dans ma recherche des contraires : je suis né YANG masculin et je clapote dans l’eau verte du YIN féminin, même si un pont à trois arches se profile dans ma tête. J’ai autant besoin de la raison logique que de l’émotion créative : à la fois mes pieds sont dans la boue/ la vase et ma tête est éclairée par le feu du soleil. Je ne veux pas choisir mais construire dans l’immanence et l’ impermanence, ma spiritualité. Bien sûr, puisque j’ai la liberté de passer le pont, j’essayerai de voir l’autre rive avec le feu qui calcine et purifie sans brûler. Cela dit, je compte de temps en temps repasser ce pont dans l’autre sens pour retrouver l’eau qui sublime la boue car c’est dans l’exercice du mouvement que je trouve l’énergie, l’échange de la respiration avec celle de l’autre, le souffle, le logos et la LIBERTE de pensée.
En bref, l’EGALITE me semble impossible tant la volonté de pouvoir et de domination de certains hommes est forte, la LIBERTE est réduite par la culture mais aussi par notre confort d’obéissance; le chemin le plus praticable est celui de la FRATERNITE : aimer mes frères (ici ou ailleurs) et agir ensemble car seuls, nous ne sommes rien.
Avec mes frères humanistes, je vais me battre contre les dogmatistes et les intégristes de toutes sortes, pour l’espérance et la fraternité, afin de réveiller les gens cassés et brisés et de les révéler à eux-mêmes, pour leur LIBERTE de choix. Sans sacrifice malsain, je formule le vœu de renaître comme le Phénix avec une lumière intérieure de paix et de bienveillance en conservant le feu et l’eau et autant que faire se peut, l’absence de trouble.

LE RESSENTI : le verbe et la compassion

« La PARRÊSIA c’est le franc-parler, la liberté de parole. C’est une vertu, une qualité mais c’est aussi un devoir ; et enfin c’est une technique, c’est un procédé.(…) Autrement dit, la PARRÊSIA est une vertu, devoir et technique que l’on doit rencontrer chez celui qui dirige la conscience des autres et les aide à constituer leur rapport à soi. »[1]
Je vois une grande tête de Bouddha d’albâtre sereine mais n’est-ce pas cet objet qui me regarde ? Je sens le fumet tourbeux d’un pur malt Lagavulin, je goûte le plaisir des sens d’une relation érotique et c’est cela que je perçois. Je médite en zazen dans un dojo et je sais que je partage mon souffle avec les autres méditants. Il en va de même, lors de séances de travail en groupe, s’il y a l’une ou l’autre tension, cela ne se voit pas concrètement mais cela ce ressent. Nous pouvons donc comprendre que les perceptions du réel ne se limitent pas à ce que nos yeux décodent mais plutôt à ce que notre entité biologique ressent. Les gens sont comme des antennes,parfois maussades comme le temps belge, parfois en joie sous le ciel bleu du Mali. Je regarde une œuvre d’une grande beauté et je suis ému par elle et il n’y a là aucune trace d’analyse logique, juste l’émotion envers cette beauté qui me traverse cette fois par l’intermédiaire de mes yeux.
La raison est magnifique mais par contre, les rationalisations sont navrantes ; elles reflètent la mesquinerie et la méchanceté des hommes qui ne conscientisent pas cette gangrène venteuse. Trop d’êtres humains souffrent au lieu de jouir des quelques moments simples de l’existence qui sont heureux ;c’est dommage pour eux et pour les autres car leur mal à être est contagieux et ils jugent alors les autres avec parfois l’hypocrisie de dire que c’est pour leur bien. Comment ce fantasme de toute-puissance que nous avons dans la petite enfance peut-il s’institutionnaliser ainsi ? Nous devrions réfléchir non sur les autres mais sur notre propre perfectionnement. Par exemple, je sais que je suis un agressif basique qui mord lorsqu’on l’attaque, réflexe animal de survie et de combativité certes et nous devons pouvoir accepter « ce qui est en bas » pour autant que cela ne devienne pas un système banalisé de faire payer les autres pour nos propres souffrances avec lesquelles ils n’ont rien à voir.
J’ai travaillé dans un milieu ambigu, celui de l’enseignement. En principe, ce sont quelques adultes qui cherchent à ce que les jeunes s’épanouissent, puis ensuite s’émancipent socialement et enfin participent à la construction d’une société humaine ; c’est en tout cas ce que disent les objectifs généraux de l’enseignement de la Communauté Française de Belgique, une fameuse hypocrisie car, par expérience, j’ai pu constater que beaucoup d’enseignants sont consumés par une évaluation non stop et non par la passion de transmettre. Comment ne pas croire au diable, créature d’un Dieu parfait, puisqu’il est si bien intégré dans nos sociétés ? Comment dire que nous sommes contre la violence faite aux enfants alors que la plupart des enseignants crachent leur mépris à ceux qui n’ont pas la chance d’avoir leurs hautes qualités de connaissances livresques et culturelles sans une once de compréhension humaniste. J’aime donc à sentir le monde même s’il sent mauvais et alors me servir de ma raison pour combattre l’influence pernicieuse de ce mal invisible et démoniaque transmis par les plus sots et les plus malheureux d’entre nous.
Je n’ai nulle envie de leur offrir ma joue gauche mais de les combattre – sans haine ni violence – pour créer une alternative à leurs dégâts si insidieux. On ne demande pas à un bébé catholique s’il veut être baptisé, on le comptabilise pour qu’il devienne une statistique pour la part des cultes dans les impôts. Lorsqu’un rêveur d’humanité cherche la lumière et frappe à la porte du temple – comme à l’école sélective – on l’évalue trois ou quatre fois sans critère objectif et sans se soucier des droits de l’homme : « un homme = une voix ! ». Notons que les écoles respectent les droits de l’homme en ayant une moyenne en Belgique de 50% d’échecs scolaires.
Cela nous classe parmi les plus incultes de l’Europe selon le rapport PISA car notre système confond un enseignement de qualité avec de hautes exigences et une sélection à la hache avec des conditions pédagogiques lamentables ( la simple surcharge des classes par exemple), hypocrisie donc.
J’ai peu de certitudes et je refuse les dogmes actuels car je connais par ma praxis les lois de la dynamique des groupes : tout groupe qui n’accepte pas de nouveaux membres – parce qu’une minorité de vieux aigris font blocage – est un groupe moribond. En effet, tout groupe se doit, par homéostasie, de prévoir le renouvellement permanent de ses cadres provisoires. Par contre, pourquoi accepter quelqu’un de façon permanente sous la ridicule condition qu’il a obtenu un jour un diplôme (pensons aux vieux conducteurs à chapeau, terreur de nos routes mais avec le permis).
Pour arriver à une évaluation constructive et permanente, il faut des critères les plus objectifs possibles :
- Est-ce que la personne à évaluer arrive pour elle-même à trouver un tiers de qualités aux autres pour compenser les 2 autres tiers de critiques souvent méchantes ?
- Est-ce que les censeurs justifient leurs votes destructeurs devant une assemblée ?
- Est-ce que elles-mêmes participent activement aux assemblées (pour s’impliquer non pour juger les autres), au moins une fois tous les dix ans ?
- Est-ce que ces personnes s’impliquent en recrutant de nouveaux candidats, donc en prenant le risque d’avoir la tête tranchée si elles se trompent, mais de bonne foi, dans l’intérêt du groupe ?
- Est-ce que ces personnes construisent régulièrement des exposés qu’elles soumettent à la lecture critique du groupe ?
Restons positifs dans une chaîne d’union mais pas imbéciles et, comme le permis à points, je suggère que les personnes qui ne peuvent pas poser le moindre geste positif ne devraient pas non plus être autorisées à exercer une quelconque pression négative dans un groupe, selon les cinq critères exprimés. Lorsque j’avais trop de projets de formations bénévoles pour le « Groupe d’Autoformation Psychosociale », je me servais de la grille de BALLES sur les interactions lors d’une rencontre préliminaire et si je constatais que 3 sur dix interactions étaient porteuses d’un jugement subjectif destructeur, je jetais l’éponge en expliquant que je n’avais pas assez de temps pour le perdre et que 3/10 de détracteurs suffisent pour inhiber les autres membres du groupe ; au nom de ma liberté de choix, je refusais donc la mission tout en disant mon non-dit nominatif, à savoir que les interventions répétées des 3 sujets montraient qu’ils n’étaient pas prêts à participer à un groupe en autoformation ; c’est ce que l’on appelle la loi du minimum : dans un groupe, ce sera toujours le plus petit commun dénominateur qui pose la loi, la hauteur que le groupe ne pourra pas dépasser.
Pourquoi ne pas se battre contre les jugements de valeur, les piques et autres petitesses qui ne visent qu’à rabaisser autrui ? Outre la méchanceté , y a-t-il une logique à la bêtise humaine ? Pourquoi mettre des jeunes en échec scolaire sans remédiation ou explication logique ? Pourquoi refuser à quelqu’un qui en fait la demande explicite la lumière de la fraternité ? Quel est le gain d’humilier un frère humain et de le dégouter de poursuivre un travail de perfectionnement sur lui-même (gnôthi seauton) ? Heureusement, il y a aussi la force de s’opposer, la sagesse de ne pas se laisser contaminer et la beauté du Bouddha qui rayonne.
La LAÏCITE
La laïcité est une modernité qui a amélioré la condition humaine peureuse et superstitieuse. Elle a permis en vainquant le tabou des corps d’ausculter, de soigner certaines maladies, diminuer des douleurs, améliorer l’alimentation et permis l’augmentation de l’espérance de vie. L’école laïque a aussi permis de développer l’éducation au masse et ainsi les principes de la démocratie. La laïcité combat toujours toutes les formes de discrimination car nous sommes tous l’humanité, tous égaux en dignité et en valeur quels que soient les genres sexuels.
L’éthique laïque veut développer une monde en paix où tous sont prospères dans le refus de la gabegie des moyens polluants, en utilisant l’intelligence critique (au lieu du profit à n’importe quel coût envers la biosphère) pour dépasser les problèmes tout en devenant des acteurs de changement.
La première valeur de la laïcité est la tolérance, c’est-à-dire permettre à tous ceux qui le désirent d’avoir « la foi du charbonnier » pour autant qu’ils ne veuillent pas l’imposer par la force et la terreur aux autres (L’Inquisition, la djihad,…) et à ceux qui ne le désirent pas de devenir agnostiques ou athées sans être pour cela persécutés. Il existe une organisation très imprégnée de laïcité et dont les valeurs sont identiques à celles de la révolution française « Liberté-Egalité-Fraternité ». Certains disent que les militants laïques sont parfois un peu plus rabiques par rapport aux croyants car ce mouvement a comme objets symboles la bible, l’équerre et le compas. Notons que ce livre saint ouvert au prologue de l’Evangile de St Jean « Au commencement était le verbe… » se veut respectueux des philosophies de chacun par exemple le Tripitaka du bouddhisme, le Veda de l’hindouisme, le Coran des musulmans, le Tao Te King des taoïstes, les Quatre Livres de Confucius, le Zend-Avesta du zoroastrisme, les soufis, les chaussettes noires, etc.
Pour cela, l’école doit encore évoluer, n’être ni coranique ni catholique mais pluraliste et enseigner toutes les religions pour permettre aux apprenants de comprendre et de choisir en connaissance de cause, en-deçà des menaces de mort si l’on ne se convertit pas à l’un ou l’autre culte barbare dans lesquels on respecte moins les femmes de l’humanité que les chameaux. Décrétons symboliquement une fatwa de mort par le ridicule contre tous ces imbéciles sanglants qui ne veulent pas échanger mais imposer leurs valeurs néolithiques, qui lapident leurs femmes et les enferment chez elles ou dans de grands sacs poubelles, le NIQUAB (remède pour ne pas niquer) .Sans rire, ayons pitié de ces innocents méchants ; un jour un de leurs dictateurs tout aussi limité les exterminera et ils retourneront en grains de sable bitumeux du désert.
Le monde moderne a certaines normes que les théocraties ne peuvent venir changer en Occident par la force : le respect et la politesse envers les maîtres (même si les enseignantes sont femmes), l’éthique de l’excellence sans acheter des diplômes (comme au GABON), la haute exigence des compétences transmises, l’éducation morale et civique de l’homme, le développement des cognitions, des droits de l’homme ainsi que le droit à la vie privée dans nos cultures multiraciales, la lutte radicale contre tous les fascismes et racismes d’où qu’ils viennent. Par exemple, la polygamie est permise en terre d’islam et non dans le christianisme ou le judaïsme, il faut respecter cela comme une norme de vie différente.
A contrario, les droits de l’homme sont bafoués dans l’islam et tout particulièrement par les réfugiés économiques qui s’installent chez nous et revendiquent des droits en oubliant les devoirs : des êtres humains jeunes filles vendues à des vieux comme épouses sans leur consentement, mutilées par l’excision, battues, séquestrées, emballées dans des sacs poubelles, ne pouvant sortir de la prison-maison qu’accompagnées d’un jeune mâle pour les surveiller, interdite de piscine et de sport, etc. Non ! Nous devons - sans haine, ni violence - refuser ces comportements barbares, refuser la construction de minaret ou des heures spéciales réservées aux musulmanes dans les piscines des belges. Avez-vous déjà vu la richissime Arabie Saoudite construire à l’étranger une école pour apprendre et non pour manipuler de part le monde (les écoles coraniques) ? Avez-vous déjà vu un Occidental contrarié tuer des innocents parce qu’ils sont musulmans ou faire sauter des mosquées ? Pourquoi ces intégristes ne pourraient-ils pas pratiquer comme les deux autres religions du livre, acte de tolérance et d’amour. Proclamons tous qu’il n’y a qu’un seul Dieu, Allah le miséricordieux, comme ça nous sauverons peut-être un petit enfant innocent tué par les bombes de ces pauvres types mécréants.
Ces pauvres gens ignorent la force de frappe de l’Archange St Michel avec l’Otan, ils rêvent de haine et d’envie sans conscience.
Cela étant posé, mes amis musulmans sont majoritairement pacifiques, très généreux dans l’accueil et respectueux des lois (du Coran) mais aussi honteux de cette minorité d’intégristes qui se servent de la religion de toute leur communauté pour la détourner à des fins politiques et terroristes. Ne focalisons cependant pas sur une seule des trois religions du livre ; avec leur prosélytisme, elles ont toutes constamment massacré des gens qui refusaient de se convertir. C’est par le sang, l’épée et la torture qu’elles ont chacune voulu imposer leur manière de concevoir l’amour de Dieu, Heureusement qu’il est mort (mais NIETZSCHE aussi hélas ). Depuis la nuit des temps, le pouvoir s’est toujours appuyé sur l’alliance entre l’épée et le goupillon.
L’éthique est laïque ;ce sont les règles que les hommes dans leur libre-arbitre se donnent pour vivre ensemble, soit l’opposé des morales de contraintes des religions (toutes terriblement anti-sexe car le plaisir est improductif). Elles disent en substance que, si l’on se résigne à la domination temporelle des plus riches sur terre, on sera dans une autre vie - jamais prouvée - récompensé par l’accueil au paradis. Mais si nous ne partageons pas la foi des mystiques et leurs dérives psychiques (comme l’extase, le ravissement, les hallucinations, les voix,…) nous irons alors brûler en enfer ! Qu’avons-nous encore à faire avec cette sotériologie pour grands débiles ? Ce serait un honneur pour moi de brûler en enfer plutôt que de me soumettre à la mascarade d’un Dieu si cruel, jaloux et méchant. Le credo religieux fustige les passions organiques (mais notre partie animale aurait été créée par Dieu ?), exige la frustration et l’obéissance masochiste tout au long de l’existence en échange de la rédemption après la mort ? Mais je crois fermement à la décomposition irréversible de l’organisme humain que nous sommes et de sa psyché (de son âme).
La raison et la science ont permis aux hommes de sortir de ce triste obscurantisme de la soumission à l’autorité (du clergé) en mettant en lumière son incohérence, ses contradictions et son absence de fondement sur des faits concrets. Bertrand RUSSELL[2] nous dit que Dieu pourrait avoir la forme d’une théière chinoise en orbite autour de la Terre et de Mars mais tellement petite que l’on ne peut ni la prouver, ni la dénier ?
Les forces libératrices des lumières de la raison ont émancipé les hommes de ces délires invraisemblables qui sont pourtant toujours portés par les gens simples sans développement éducationnel, par les manipulations mentales religieuses et/ou sectaires. Les sorciers d’Afrique et les chamans d’Asie ou d’Amérique du Sud sont des guérisseurs alors que les marabouts et les prêtres, imans, etc. sont des escrocs qui exploitent l’émotion et l’affectivité, la peur de la mort.
Les Dieux exigent l’obéissance et menacent de punitions vengeresses cruelles et iniques sur plusieurs générations ceux qui ne suivent pas le clergé, les certitudes de la foi et les dogmes. Malgré le dérèglement climatique de notre planète dû à la pollution à outrance des plus cyniques, l’éthique de la liberté et de l’autonomie est en train de remplacer les bondieuseries de soumission à des lois divines via un clergé qui s’enrichit de cette obéissance des croyants effrayés.
Notons qu’il y a des curés ou des imans honnêtes et sincères et que lorsque des gens clament « à bas la calotte », ce n’est pas à eux qu’ils s’adressent mais à un système d’exploitation des âmes et d’enrichissement scandaleux (le Vatican par exemple).
Le cerf qui sent sa famille attaquée par une meute de chiens dans une chasse à coure va faire face et affronter le danger du massacre en se sacrifiant et peut-être ainsi permettre aux biches et aux faons de se sauver. Il en va de même avec l’éthique laïque, les membres d’une tribu qui posséderaient un haut degré de l’esprit du groupe, de fidélité, d’obéissance, de courage et de compassion peuvent se battre pour protéger les leurs sans les illusions d’une quelconque rédemption et se sacrifier sans espoir pour eux, pour le bien commun, pour l’avenir des jeunes générations.
Pour revenir au début de notre réflexion : Dieu a dit à cette effrontée d’Eve qu’elle pouvait manger les fruits de chaque arbre du jardin d’Eden sauf celui de la connaissance du bien et du mal, soit un interdit au libre-examen pour l’humanité. Dieu ne voulait pas de l’émancipation humaine d’où sa haine et ses malédictions : « Tu enfanteras dans la douleur et toi, Adam tu gagneras ton pain à la sueur de ton front via ton travail pour le néolibéralisme ! ». Chassés du paradis et même s’ils étaient nus (la belle affaire), mes ancêtres n’ont pas renié la solidarité et le souci du bien d’autrui, les valeurs et principes qui ont construit nos civilisations. Je connais peu le diable et il m’indiffère mais je suppute qu’il ne peut être que la mauvaise part de Dieu, sinon comment aurait-il tant de pouvoir ?

Pour conclure avec nos besoins de métamorphoses

La crise économique de 2008 est le chancre de la globalisation : la spéculation au détriment des vivants. Notons que diverses crises s’interpénètrent dans cette méga-crise destructrice de la biosphère et de l’humanité : le tsunami du Japon et ses centrales nucléaires, les fontes des glaciers, Les Etats-Unis d’Obama et la Chine qui ne ratifient pas le protocole de Kyoto, les révoltes des mondes arabes, l’annonce des pénuries de pluies dans le tiers-monde en 2011 et donc les famines aussi annoncées, etc.
Il y a aussi la surpopulation dans les pays pauvres, crise démographique qui crée encore plus de misères et engendrant des flux migratoires sans précédents vers l’El Dorado des pays occidentaux, là où l’on ne fait pas beaucoup d’enfants. Des mégalopoles asphyxiantes et polluantes se développent et augmentent, comme l’avait prédit le sociologue DURCKHEIM, le stress des gens et l’augmentation des suicides. Elles se diversifient en s’emmurant dans les ghettos riches et en étant encerclées par des favelas et autres ghetthos pauvres qui s’accroissent sans eau potable.
L’Europe, comme les Etats-Unis se sont enfermés dans la globalisation néolibérale : privatisation des services publics, dégénérescence des systèmes d’enseignement, règle unique du management terroriste même dans les services aux personnes, dérèglementation généralisée au profit d’un capitalisme plus agressif et basé sur la spéculation plutôt que sur le développement industriel. Notons comme exception insoutenable que le petit producteurs maliens qui produit son riz à la houe et le présente sur les marchés ne peut pas le vendre car pour lui pas de dérèglement, le riz du PAM (Programme d’Alimentation Mondiale) est là et gratuit, ce qui l’empêche de vendre sa production.
Inégalités grandissantes entre les travailleurs et les spéculateurs, déclin de la nutrition et du rapport à l’eau propre dans le tiers-monde avec une chute de l’espérance de vie. Vente de terres arables avec villages et cimetières compris du Mali à la Lybie, fermeture de l’enseignement supérieur à un tarif démocratique et fermeture ainsi par le coût aux étudiants du tiers-monde. Cataclysmes naturels et périls nucléaires civils et militaires. Et enfin montée des deux intégrismes, la barbarie venue du fond des âges qui mutile, détruit, torture, massacre (surtout ses femmes) et la barbarie de chez nous, du quantitatif et du profit contre les vies humaines, soit une désintégration annoncée de la civilisation mondiale.

Ne votons plus, tous les partis se ressemblent et ceux d’extrême-droite se renforcent et font peur. Recréons des solidarités de quartiers, parlons-nous et n’écoutons plus les JT qui diffusent de l’intox (Le Japon d’aujourd’hui fait ressortir l’intox de Tchernobyl sur la France). N’achetons plus des maisons hors prix et des bolides aussi chers. Cultivons nos légumes, prenons une douche plutôt qu’un bain. Coupons dès que possible toute source d’électricité (aujourd’hui que nos centrales sont amorties, on dit à présent qu’elle sont encore nécessaires ; cela signifie que l’on n’a rien fait depuis 20 ans pour les remplacer ?) Arrêtons de payer ces ministres débiles qui ne travaillent pas et une famille royale qui est une honte face au panier de la ménagère.
Ne travaillons plus que le temps nécessaire et sans excès, les retraites posent problèmes car elles étaient calculées en rapport statistique avec la mort des travailleurs (et la confiscation ainsi de leur cotisation de pension-retraite). Mangeons les produits de saison de chez nous. Ne voyageons plus pour alléger la pollution en kérosène. Ne jetons pas nos vêtements parce que la mode a changé. Ne jouons plus dans le surf du consumérisme avec les petits enfants (St Nicolas, pâques, les fêtes, les anniv, le carnaval, les objets de marque,…). Bref, enfermons-nous dans un cocon, une chrysalide, pour nous concentrer auprès de nos petits-enfants sur l’apprentissage et la conscientisation sociale : les institutions avaient été inventées pour le bien-être des hommes mais celles-ci ont échappé aux contrôles démocratiques des hommes. Il est encore temps de se transformer en papillon, comme les indiens d’Amazonie qui travaillent 3 heures par jour pour chasser et qui le reste du temps se peignent, papotent et font l’amour. Je pense que ce ne sont pas les anthropologues de terrain qui nous tromperaient mais bien plutôt les politiciens qui sont des fumistes.
Et si on essayait d’être heureux sans consommer ?
Jean-Marie LANGE, 21.03.2011
[1] FOUCAULT Michel, Le gouvernement de soi et des autres, Paris, Gallimard, Seuil, 2008, p.43
[2] « S’il m’advenait de suggérer qu’entre la Terre et Mars une théière de porcelaine gravite autour du soleil en orbite elliptique, personne ne serait en mesure de réfuter mes dires à partir du moment où j’ai pris le soin d’ajouter qu’elle est trop petite pour être vue même par nos télescopes les plus puissants. Mais si je devais poursuivre en disant que cette affirmation est impossible à réfuter, c’est une prétention intolérable de la raison humaine que d’en douter, on penserait à juste titre que ce que je dis est absurde. Si cependant l’existence de cette théière était attestée dans des livres anciens, enseignée comme la vérité sacrée tous les dimanches, et instillée à l’école dans l’esprit des enfants, toute hésitation à croire à son existence deviendrait une marque d’excentricité et attirerait sur son auteur l’attention des psychiatres en cet âge éclairé, ou du Grand Inquisiteur en des temps plus anciens. » RUSSELL B., « Is there a God ? »(1952 cité par Richard DAWKINS, Pour en finir avec Dieu, Paris, Tempus, 2009, p.71

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