Etude microsociale de l’impact des changements économiques sur les rapports hommes/femmes dans un pays en développement – Mémoire pour le concours 2013 de l’Académie Royale des Sciences d’Outre-mer, Classe des sciences humaine.
FINALITE
Aborder le problème économico-relationnelle des rapports hommes/femmes au Mali et en Belgique selon la situation concrète insatisfaisante des uns et des autres, en particulier dans un pays de développement comme le Mali et les crises 2008 et 2011 avec tous les épiphénomènes que cela implique.
Micro-Etude comparée de la population hommes/femmes au Mali et en Belgique
Méthodologie
L’ancienne psychologie du comportement (behaviorisme) étudiait les rapports sur la base des seuls comportements observables, ce qui était un non sens par rapport au non-dit et refoulé qui caractérise la complexité des relations humaines. Nous avons donc choisi la base de la gestalthérapie sous sa forme d’échange en petits groupes, la dynamique des groupes restreint ainsi que le ressenti de chaque partenaire par rapport à l’outil des histoires de vie
La Situation Concrète Insatisfaisante
Dans nos périodes de crises économiques mondiales de 2008 et de 2011, nous pouvons formuler l’hypothèse que des jeunes femmes seules, sans formation, ni expérience et ressources peuvent baigner dans un état de misère néfaste à elles-mêmes bien sûr mais aussi à leurs enfants. Nous formulons la seconde hypothèse selon laquelle les répercussions au tiers-monde, pourraient, pour les femmes, ressembler à la situation dramatique de nos grands-mères. Des dames par exemple n’aimant plus leur mari mais étant incapables de subvenir par elles-mêmes à leurs besoins par manque d’éducation de base et de formation, restent donc contraintes par cette dépendance de rester à vie avec un homme qu’elles souhaiteraient quitter
Quels sont les problèmes ?
1.L’amour des couples en psychologie sociale est défini comme la dialectique « amour-haine », ce qui implique la notion de conflits fréquents particulièrement lors de conditions économiques précaires et/ou difficiles. On voudrait alors traduire ce mal-être par un fantasme de pouvoir ; on voudrait que l’autre se conforme à ce que l’on voudrait qu’il soit (au lieu de l’accepter tel qu’il est) et c’est rarement le cas.
2. Grâce au système musulman de la polygamie, des femmes âgées ne sont pas répudiées ; par contre, les jeunes femmes n’ayant pas trouvé d’époux dans leur jeune âge ont peu de moyens de nouer une relation (surtout si elles ont des enfants en bas âge) ou alors par la traite des êtres humains ; c’est probablement pourquoi elles acceptent des traitements cruels, inhumains et dégradants pour leurs filles (l’excision).
3. L’école officielle est parfois lacunaire et seules des familles aisées peuvent fournir aux enfants un complément d’études de base payant (pour les musulmans, parfois chez les bons pères, ce qui est inique), pourquoi l’Arabie Saoudite finance partout dans le mone des mosquées et jamais des écoles ?.
4. La misère due à la crise crée des tensions dans les couples, ce qui peut amener des ruptures avec la femme gardant ses enfants et vivant alors d’expédients. Ceux-ci sont alors parfois livrés à eux-mêmes « gosses de rue » avec les dérives connues comme la drogue (à la colle, au vernis,…), la prostitution infantile.
5. Les enfants en croissance dans un environnement pauvre sont carencés (vitamines et minéraux), malnutris (trop de nourriture bourrative basique avec peu de nutriment) et peu protégés des maladies dues au manque d’hygiène.
6. Les enfants-Rois en Afrique en général ne reçoivent plus les notions de civisme dues à l’écoute des anciens et ils n’écoutent plus non plus le savoir-vivre des parents ; donc, lorsqu’ils s’expatrient pour du travail ou des études supérieures, leur attitude non respectueuse n’est pas favorable à un engagement ou à des études.
Pourquoi est-ce ainsi ?
1. Nous vivons dans un système global de néolibéralisme mondial que nous ne considérons pas comme un progrès pour le bien-être de tous. Les spéculateurs essayent de gagner toujours plus sur les matières premières du sud mais cette misère orchestrée n’est pas inéluctable, notamment si nous réinventions la solidarité. Par exemple, le café vert déparché vendu à l’exportation est séché à 8% d’humidité pour empêcher l’invasion par de petits coléoptères nommés Stéfanodérès, mais à son arrivée à Anvers, avant d’être déchargé, ce café est douché à l’eau douce pour raugmenter sa masse à 12% d’humidité donc 4% de plus qui vont profiter aux acheteurs et non aux producteurs.
2. Le problème de corruption est généralisé au tiers-monde ; ainsi manque-t-il souvent de l’argent pour les salaires pour les maîtres et la réfection ou même l’équipement des locaux des écoles, alors que la formation scolaire est une des clés pour une autonomie économique.
3. L’aide alimentaire au sud, assurée par le PAM (de la FAO) décourage les producteurs d’investissement et de créativité, cette assistance sans contrepartie a un effet contre-productif sur le travail, la protection des sols, etc. Exemple illustratif, au Burundi, je disais à des cultivateurs qu’il ne fallait pas cultiver dans le sens de la pente mais en perpendiculaire aux courbes de niveau, ils me répondirent que c’était alors trop fatiguant et de toute façon ce n’était pas eux les propriétaires des sols (Madagascar II dans pas longtemps).
4.Les enfants sont toujours encadrés d’affection mais ne peuvent manger mieux que leurs parents alors qu’ils sont eux en pleine croissance physique et mentale.
5. Une autre qualité du monde musulman est l’absence d’alcool qui rend les hommes paresseux, mais nous supputons de sources musulmanes amies que pour certains, on ne peut pas boire de bière en public mais bien chez soi (bière de banane par exemple). En général, l’esprit d’initiative n’étouffe pas les hommes, car d’une part ceux qui réussissent doivent aider ceux qui vivent en parasite et d’autre part les bureaucraties corrompues les découragent plutôt.
Que peut-on faire ?
1. Pour l’émancipation féminine des jeunes filles du sud, il est essentiel de se libérer de traditions machistes comme l’excision, retrouver la confiance en elle en commençant par des relations de couple égalitaire et l’amour de leur propre corps. Il faut aimer son corps pour s’aimer soi-même. Donc retrouver le désir qui par coutume est « coupé » à 90% au Mali par cette pratique de l’excision interdite et punissable en Occident comme atteinte à l’intégrité physique des fillettes.
2. A notre échelle, celle des petites associations d’aide humanitaire ne dépendant de personne et ne se référant qu’aux droits de l’homme, proposer aux jeunes filles de planter des arbres de rapport (que nous aurions achetés) et par après, quelle que soit leur situation maritale de les rentabiliser en petite coopérative féminine par l’exploitation de produits (fruits) semi-finis. Par exemple beurre de karité au lieu des noix, tranches de mangues séchées au lieu des fruits frais. C’est le cas de notre projet pilote GAP à NANDO au Mali : Objectif Karité.
Le projet du GAP est dans l’autonomisation et le développement économique de petits groupes dans la perspective des droits de l’homme, donc, dans ce milieu en donnant aux femmes des chances d’émancipation sociale. Nous proposerons aux jeunes filles de l’école de planter ces arbres au pourtour de l’école et d’y graver leur nom lorsque l’écorce le supportera mais surtout de s’unir en future coopérative de femmes. Imaginons que 20 jeunes filles de ce village de Nando (indépendamment de leur vie maritale) prennent soin de ces 200 karités, 15 ans après elles pourront engrangé les premières récoltes, ne pas les vendre mais transformer elles-mêmes la matière première en produits finis de plus grande valeur, en extrayant elles-mêmes le beurre des noix de karité et en le commercialisant. En 2001, 1 kg de beurre de karité franco à bord, à Tema (Ghana) s’échange 1 dollar EU alors que 1 kg de noix de karité vaut 0,30 dollar EU, courte marge bénéficiaire mais si on travaille pour une qualité exceptionnelle avec certification ISO (par exemple les noix séchées au soleil, après étuvage pour empêcher la germination, sont supérieures à celles fumées au-dessus d’un feu qui les contamine en hydrocarbures), on créera un créneau de marché spécialisé. Les intervenants du GAP n’existeront plus mais ce serait une joie de voir que ces petites graines (au propre comme au figuré) plantées en 2012 changeront l’avenir des ex-enfants en 2027-2030.
18.11.2011, Jean-Marie Lange, formateur GAP
GAP- ENQUÊTE - Questionnaire pour une étude microsociale des changements économiques sur les rapports hommes/femmes dans un pays en développement comme le Mali – Mémoire 2013 pour l’Académie Royale des Sciences d’Outre-mer. Classe des sciences humaines
1. Pourriez-vous, sous garantie d’anonymat, vous situer dans l’espace et le temps : Sexe, âge, lieu de naissance, ethnie, nombre d’enfants, régime de mariage (monogamie/polygamie) ?
2. Que pensez-vous en général de votre époux/épouse(s), qualités et défauts ?
3. Que pensez-vous des qualités et défauts des deux régimes de mariage par rapport à l’autonomie féminine ?
4. Est-ce qu’une femme qui gagne de l’argent doit avoir le droit d’en disposer à sa guise ?
5. Comment définiriez-vous l’émancipation féminine ?
6. Pensez-vous qu’elle est synonyme d’autonomie ?
7. Autonomie, émancipation féminine, est-ce compatible avec une vie de couple ?
8. En quoi, l’autonomie financière , économique peut-elle devenir un facteur d’émancipation des femmes ?
9. Est-ce que l’émancipation de la femme risque de nuire aux enfants ?
10. Les femmes ont-elles le droit et la possibilité de faire des études supérieures comme les hommes ?
11. Comment inventer pour nos enfants un couple positif et sécurisant pour leur épanouissement ?
12. Racontez un des plus beaux moments de votre vie de couple et un des pires cauchemars, expliquez ?
13. La spiritualité est un chemin personnel, non un but, comment concilier nos convictions profondes (non discutables) et la tolérance vis-à-vis de l’autre, des autres ?
14. A partir du souvenir de votre propre enfance et dans l’intérêt de vos propres enfants, que devriez-vous changer vis-à-vis de l’éducation que vous avez reçue pour la plénitude de vos enfants ?
15. Que pensez-vous des nouvelles coutumes (hidjab) ainsi que des anciennes (comme l’excision), qui n’ont rien à voir avec le Coran, qui soulignent la distance de l’Occident et le reste du monde ?
16. Gandhi, le chantre des pays non alignés, disait que pour atteindre le développement, il ne faut pas que des matières premières mais aussi des industries de transformation ; que pourrions-nous faire avec les arbres fruitiers ou condimentaires de NANDO ? Pour le GAP, merci de votre sincère participation. Jean-Marie LANGE
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