mardi 29 décembre 2009

GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique Jean-Marie LANGE: gap.belgique@skynet.be ;
Groupe d'Autoformation Psychosociale : Formations des adultes et actions humanitaires.
L'association de formation des cadres GAP est une asbl spécialisée en management associatif et en prévention des conflits de groupe. Elle se veut résolument sans but lucratif; aussi, lorsqu'elle dégage un quelconque bénéfice, elle conçoit le projet d'une aide humanitaire technique et ciblée au Tiers Monde. Hier, il s'agissait de formations d'animateurs ruraux et d'animateurs de gestion au Mali. Aujourd'hui, c'est l'aide à des associations locales à MAKAMBA au sud Burundi. Demain ce sera le soutien à des écoles fondamentales au pays DOGON (Mali). Notre association n'est pas subsidiée par la coopération au développement de Belgique. Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune confession et à aucun parti politique.
Site http://soutien.et.autonomie.free.fr Blog : http://gap-belgique.blogspot.com;


CAPI – Cahiers d'Autoformation Psychosociale en Pédagogie institutionnelle -
SOMMAIRE des précédents articles de cette revue bimensuelle de réflexions pédagogiques du GAP

N°1 – Janv-Fév. 2006 : Qu'est ce que le GAP ?
N°2 – Mars-Avril 06: Le cahier des offres de formation du GAP.
N°3 - Mai-Juin 06 : La colère des enseignants (gestion des conflits – opus 1)
N°4 – Juill.-août 06 : La pensée rationnelle (gestion des conflits – opus 2)
N°5 – Sept.-Oct.06 : Totem et tabou
N°6 – Nov. Déc. 06 : Jalousie et fonctionnement à la croyance (Médiation couple – opus 1)
N°7 – Janv.Fév. 07 : L'Avant-projet pédagogique BURUNDI
N°8 – Mars-Avril 07 : La Dynamique des Groupes, l'organisation sociale et l'homme de la singularité.
N°9 – Mai-Juin 07 : Histoire de vie en groupe et aide sociale (Proposition au Congrès international des professionnels francophones de l'intervention). Pédagogie du projet.
N°10 – Juillet-Août 07 : Rapport d'activité "Enfants de Kayoba" première phase "Voyage d'études et de faisabilité 2007"
N°11 – Sept.Oct.07 : Le chaman et le formateur
N°12 – Nov.Dec. 07 – L'identité personnelle, une insertion sociale ?
N°13 – Janv.Fév.08 – La genèse des alchimistes pour l'éducation à une spiritualité laïque
N°14 – Mars-avril 08 - Le travail des intervenants sociaux (1) : Pour une insertion sociale et multiculturelle citoyenne.
N°15 – Mai-Juin 08 – Le travail des intervenants sociaux (2) : Emploi, travail et méthodes d'intervention.
N°16 – Juillet-Août 08 – Le travail des intervenants sociaux (3) : Fantasme de toute puissance, démocratie ou génocide.
N°17 – Sept. Oct. 08 : La souffrance du désir et le détachement
N°18 – Nov. Déc.08 : Le stress et les consciences
N°19 – Janv-Fev 09 : Le triangle rouge de la lutte contre tous les racismes
N°20 – Mars-Avril 09 : La psychologie des émotions.
N°21- Mai-juin 09 : La raison sensible (combattre les fidèles au nom des infidèles).
N°22 – Juill-Août 09 : Le néant et l'être affamé
N°23 – Sept-Oct 09 : Multiculturalisme et autoformation
N°24 – Nov.-Dec.09 : Les Etats Modifiés de Conscience (extase, possession, hypnose et zen)
N°25 –Janv-Fev 2010 La matière, le vide, la nature, l'éducation

CAPI – Cahiers d'Autoformation Psychosociale en Pédagogie institutionnelle N°25
LA MATIERE, LE VIDE, LA NATURE, L'EDUCATION

La gravitation et la matière

"J'étais celle qui attend, mais je peux marcher devant
J'étais la bûche et le feu, l'incendie aussi je peux
J'étais la déesse mère, mais je n'étais que poussière
J'étais le sol sous vos pas et je ne le savais pas
Et c'est ma mère ou la vôtre
Une sorcière comme les autres."(Anne SYLVESTRE)

Le Big-bang et le cratère

L'univers après s'être rétracté s'est dilaté dans une explosion non encore terminée : le Big-bang. Nous serions toujours dans sa phase d'expansion, même si, dans le vide cosmique, les nébuleuses ont refroidi et ont donné les Galaxies dont notre Voie lactée; les gaz se sont contractés pour donner la matière des planètes dans divers systèmes solaires, le nôtre brillera pour 5 milliards d'années encore. Les planètes tournent autour du soleil et sur elles-mêmes et Isaac NEWTON a trouvé la loi de la gravitation universelle, l'attraction centripète de la pomme mûre qui ne part pas vers la stratosphère mais tombe bêtement sur le sol du verger.

Le sol comme la pomme sont ce que nous appelons la matière, une nature spécifique de la planète terre mais la pomme qui tombe, c'est aussi autre chose : c'est le mouvement, mouvement qui s'oppose à la résistance de l'atmosphère pour s'y frotter et suivre malgré tout l'attraction de la gravitation ce qui constitue de l'énergie. Plus l'objet tombe de haut et plus sa vitesse s'accroît; plus elle a une masse importante, plus grand sera son impact énergétique. Si c'est un météorite conséquent, il laissera un cratère imposant sur le sol . (Le sol pouvant être Déméter ou Gaïa ou de la poussière selon les croyances et non croyances.). EINSTEIN a résumé cela par une simple formule E = MC2. La masse multipliée par la vitesse au carré va donner de l'énergie et le frottement contre l'atmosphère va se transformer en énergie calorifique.

Le petit homme

Nous avons appris à l'école, que nos tissus étaient faits de molécules et celles-ci constituées d'atomes (le tableau de Mendélieff) eux-mêmes constitués d'un noyau et d'électrons tournant autour par une polarité électrique inversée (énergie). Après Max PLANK et la physique quantique, on ne sait pas ce que sont les particules élémentaires, des photons de lumière ? des ondes donc ? ou des mini-particules ? ou bien les deux ? La matière dans l'infiniment petit est animée de mouvement browniens qui en s'entrechoquant peuvent donner des atomes complexes. Dans la soupe primitive, soumise aux chocs électriques des orages, ces bousculements peuvent donner des acides aminés (azote), base de l'ADN (Acide Désoxyribonucléique) puis des molécules et enfin des unicellulaires comme notre ancêtre la bactérie, dirait DARWIN. L'évolution des espèces n'est-elle pas aussi les résultats du hasard ? Le foisonnement du vivant et le tohu-bohu de la planète (volcans, tsunami,…). Pourquoi les dinosaures se sont-ils éteints et pourquoi aussi les Néanderthaliens ? Selon le calendrier MAYA, nous sommes dans le sixième monde, notre espèce HOMO SAPIENS a frôlé l'extinction cinq fois et disparaîtra dans un quelconque cataclysme (dont l'échelle nous dépasse) bien avant la mort de notre soleil. Il fera froid le jour de la résurrection des morts, surtout pour les incinérés.

Le point de la pointe du compas qui trace le cercle

Le point initial peut s'étendre en un traçé d'une ligne droite non limitative à l'horizon du seul rayon. Le cercle, comme les hommes, ne peut que mourir de sa fermeture par l'entropie ou la consommation de son énergie interne pour maintenir le système. Les seuls cercles possibles sont les spirales ouvertes sur l'inconnu, l'inconnaissable sans l'artifice de la transcendance toujours non démontrée. Par exemple en Dynamique des Groupes, on dit qu'un groupe doit toujours être ouvert sur l'acceptation de nouveaux membres qui en fait renouvellent son énergie. Si le groupe devient un cercle fermé, genre "Amicale des anciens combattants de 14-18", il est condamné d'office à son auto-combustion. Imaginons le point central d'un cercle qui devient une ligne, puis devient un rayon (ou un diamètre, cela importe peu). Lorsqu'elle touche les parois du cercle, la ligne peut l'éventrer et l'aérer de nouvelles conceptions du monde en continuant son parcours hors du cercle, c'est ce que font les INSTITUANTS en changeant les règles, les habitudes, les normes, les préjugés puis les lois et en provoquant l'INSTITUE du cercle (les dominants) qui pour les récupérer se modifie et se gonfle pour les phagocyter. Ainsi la ligne par l'INSTITUTIONNALISATION de nouvelles lois et perspectives nourrit l'INSTITUTION par l'adaptation intéressée de l'INSTITUE qui grossit jusqu'à la prochaine révolution.
Notons pour terminer cette allégorie qu'un parti politique qui infiltre et contrôle son contre-pouvoir (syndicat) participe ainsi à sa propre mort, à sa perte de sens. Nous avons donc eu une évolution des unicellulaires aux pluricellulaires puis aux insectes sociaux et une évolution un peu similaire chez les primates des mammifères.

Les philosophies humanistes

En Asie, de grandes philosophies sont nées comme l'Hindouisme, le jaïnisme, le bouddhisme, le confucianisme et le taoïsme et toutes elles ont été récupérées par des hommes frileux qui en ont fait des religions.
Depuis FREUD, on en connait la cause psychologique : les gens ont le vertige devant le vide de sens et s'inventent donc une névrose obsessionnelle collective pour lutter contre l'angoisse existentielle, la peur du noir, du néant d'après la vie. Les quelques humains qui aiment dominer les autres adorent le principe de Dieu et les religions car cela contribue à la soumission des peuples. Les dominants inventent le cercle de la civilisation, de la société close qui enferme le point de la pensée créatrice, de l'intuition de l'intelligence de notre cerveau droit féminin.

Pour revenir à ces grandes philosophies d'Asie ainsi qu'aux penseurs de la Grèce antique, on peut dire aujourd'hui que depuis le XVII-XVIII°, nous avons des lumières sans électricité et ces penseurs récents comme Voltaire, D'Alembert, Diderot, Descartes, Rousseau et Spinoza nous ont donné le libre-examen de la raison, de la pensée réflexive distincte des dogmes. Aujourd'hui, Epicure, Spinoza et le zen cohabitent avec les sciences neurocognitives et cherchent à valider leurs hypothèses dans l'immanence de la vie ici et maintenant plutôt que dans les transcendances. Mais il ne s'agit plus du seul rationalisme positiviste non plus ! Le cerveau est un organe qui ne peut penser le tout car la somme est supérieure à l'analyse méthodique des parties. En Dynamique des Groupes ou GESTALT (psychologie de la forme), on a démontré que lorsque des individualités s'organisent en groupe se voulant authentiquement démocratique, elles développent des contraintes pour le respect des règles communes avec la finalité d'une liberté partagée dans l'harmonie ainsi que des qualités émergentes pas toujours tout de suite définissables. En effet, le cerveau, pour nous protéger malgré nous, nous trompe avec des représentations appelées ego ou personnalité alors qu'il n'y a que des systèmes de systèmes, des agrégats d'atomes, de molécules, de cellules diversifiées, de clans.

L'ego est une illusion nous dit le zen mais aussi le Tao et le neurocognitivisme. Nous pouvons souffrir d'un membre perdu car la souffrance a été signal engrammé dans le cerveau et nous souffrons aussi de nos désirs inconscients, la partie animale de nous-mêmes qui "veut" posséder par le sexe et/ou la force au lieu de cesser d'avoir (d'accumuler) pour être,…puis cesser d'être pour ressentir avec notre cerveau droit et notre corps.

Qui n'a pas ressenti de fortes émotions devant une huile sur toile où le peintre se met à nu, en écoutant une grande musique, en voyant une belle "créature" (de la nature) ou une belle création comme une cathédrale sans pour autant être croyant ?

Et avec la sagesse d'Epicure, on peut cumuler cette conscientisation : dans la cathédrale de Chartres admirer l'architecture en appréciant l'acoustique qui donne de l'épaisseur à Joseph HAYND tout en appréciant les courbes d'une belle sœur non voilée et en dégustant, hors d'une plate, un pur malt Lagavulin. C'est la conscience d'aimer l'humanité et sa beauté avec la virtuosité de penser que tout cela n'est que représentations des sens.

Ce sera donc lorsque l'être se détache, sans se dénier, qu'il comprend le non-être du cœur, le grand Autre interne. La connaissance fut une aide pour sortir de l'obscurantisme, et la compréhension n'est plus de découper le réel en variables contrôlables mais d'appréhender le "tout fonctionnant" dans sa complexité, par delà le bien et le mal. Nous n'avons pas de but, ni de substance inaltérable mais bien une existence, une histoire de vie parfois minable mais toujours particulière avec nos joies et nos peines et le dépassement de la connaissance et de la compréhension par nos expériences vécues.

Nous pouvons analyser nos doutes et refuser tous les dogmes tous aliénants pour synthétiser dans un flash de lumière que nous ne sommes que des poussières d'étoile, c'est-à-dire pas grand-chose à l'échelle de l'univers et beaucoup pour notre sérénité. Notons que ce moment de spiritualité laïque d'une conscientisation de l'immensité du relié des atomes de notre corps d'humain et de ceux des plantes par exemple ne dure pas, juste son souvenir de la terre et du ciel. Ce qui restera sur le sol du concret sera l'esprit critique sans peur ni tabou avec "juste le ciel étoilé au-dessus de nous"(KANT) et l'acceptation que notre psyché (l'âme)n'est pas non plus éternelle.

S'il n'y a plus d'espérance, que corps et âme pourrirons, vivons donc avec une plus grand acuité notre présent fugace, nos minutes de vie avant de retourner au néant de la nuit du cosmos sans croire en Dieu.
"Croire en Dieu, c'est s'abstenir d'y penser" disait Jean ROSTAND. On peut compléter cette sagesse avec celle du Bouddha : "Nommer Dieu, c'est le nier !" puisqu'effectivement, comment penser ce qui est extérieur à la pensée enfermée dans l'espace et le temps ? C'est alors nier l'existence au profit d'une essence consolatrice mais sans parfum !
"Quand nous avons dépassé les savoirs alors nous avons la connaissance.
La raison fût une aide, la raison est l'entrave.
Quand nous avons dépassé l'individualisation alors nous sommes des personnes réelles.
Le moi fût une aide, le moi est l'entrave."(Georges MOUSTAKI, Aphorismes)
J'AI RÊVE DE LA MORT !

"L'homme est son propre maître et il n'ya pas d'être plus élevé, ni de puissance qui siège, au-dessus de lui, en juge de sa destinée. Le BOUDDHA enseignait, encourageait et stimulait chacun à se développe et à travailler à son émancipation, car l'homme a le pouvoir, par son effort personnel et par son intelligence, de se libérer de toute servitude."(Walpola Rahula)[i]


La mort n'est rien dit le poète, mais la souffrance si !

Jacques BREL en effet, nous dit, comme Epicure [ii], que, lorsque nous somme morts nous ne sentons plus rien mais les survivants souffrent de notre disparition. De même, certaines personnes souffrent le martyr de douleurs physiques liées à des maux inguérissables que la mansuétude des humains supprime avec l'euthanasie, d'où la nécessité dans cette situation de bien choisir sa clinique pour ne pas tomber chez des chrétiens obscurantistes qui prolongent la souffrance en acharnement thérapeutique, ce n'est pas la leur mais celle de leur valeur qu'ils veulent imposer aux autres malgré nos lois.

Par contre, il existe un type de souffrance dit de représentation et celle-là, nous pouvons l'adoucir par la pratique de la méditation. Non pas la nier au contraire la reconnaître pour la relativiser : des peines de cœur, l'abandon, la jalousie, l'envie, l'orgueil déçu, etc.

Sacrifier notre joie de vie et traîner la seule existence que nous ayons sur la promesse d'une sotériologie est infiniment dommageable pour nos frères de l'humanité tombés sous le pouvoir mental de sectes ayant réussi que l'on appelle religions. Il n'est pas vrai que la foi déplace les montagnes, ce sont les montagnes qui écrasent les hommes qui ont la foi.

A l'heure de notre mort, le cerveau secrète dans l'organisme des substances chimiques opiacées endogènes : les endorphines mais aussi les endopsychosines et encéphalines, d'où les témoignages apaisés des NDE (expérience de mort clinique puis de réanimation : le couloir et la lumière).[iii]

Qu'est-ce que la conscience ?

Au IV° siècle av. JC, PLATON définit la conscience de soi comme étant la raison contrôlant – autant que faire se peut – le désir, ce que l'on appelle aussi le self-control. L'individualisme n'était pas à cette époque ce qu'il est aujourd'hui, un super ego bouffi de désirs [iv]. Pour le philosophe, la raison était d'abord la capacité de l'homme à appréhender l'ordre du cosmos. Si l'on observe la vie à la lumière de l'infini du cosmos, pensaient les Grecs, on s'ordonne par acceptation et amour de l'ordre infini, non en fonction de nos pulsions animales déterminées par nos pulsions sexuelles.

Cette observation de l'ordre extérieur des choses de l'univers va être dévitalisée par la chrétienté et remplacée par une transcendance dans les cieux, soit la couche de l'atmosphère sur une terre plate (St Augustin au IV°s ).

Au XVII° siècle, avec René DESCARTES, nous sommes enfin dans la raison mais aussi dans une époque de construction mécanique de l'univers (le bel ordonnancement des planètes) et le sujet est instrumentalisé en tranches (" je pense donc je suis, je suis…"). La conscience individuelle est en relation avec l'être complexe comme avec un outil; aujourd'hui au temps du cognitivisme, on penserait plutôt le contraire. Du temps de DESCARTES, notre existence corporelle, émotionnelle et inconsciente (le désir) est ravalée à une mécanique à utiliser et à produire, soit le prélude des "Temps Modernes" avec Charlie Chaplin. Nous sommes alors à l'ère de l'illusion de la domination totale de la raison par la réflexion sans tenir compte de la complexité de nos sentiments, de nos valeurs, manières culturelles de penser et donc de libre-examen et d'introspection.

Notre civilisation actuelle est le fruit de ce conflit dialectique issu d'une culture commune de la relation à soi oscillant entre deux pôles : la maîtrise de la nature et de soi ou l'introspection du Soi. Nous référer à nous-mêmes comme centre du monde (et à Dieu occasionnellement) OU "observer l'observateur observant"(MORIN), soit la prise en compte du contre-transfert : pourquoi ai-je cette émotion ? Ou cette colère?

A partir du self-control il y a donc trois manières de concevoir le Soi en se servant du concept de liberté, valeur morale et politique de l'Occident (avec l'égalité et la fraternité si possible) : est-ce que nous contrôlons le monde ? (fantasme de la maîtrise de la nature); est-ce que les hommes ont le monopole de la spiritualité ? (les curés hommes, les lamas hommes et même certaines obédiences franc-maçonnes exclusivement masculines (fantasme de l'apartheid par le sexisme; OU BIEN est-ce que nous cherchons à comprendre qui l'on est, à nous perfectionner pour être en fait plus réellement soi-même, vers l'authenticité de l'être avec l'atout de la science en action permanente, toujours adogmatique et donc fluctuante et la philea, l'amour du genre humain (quels que soient son ethnie ou son sexe).

Qu'est-ce que le sommeil et le rêve ?

Le sommeil est un phénomène actif, un état de conscience différent de l'état éveillé mais avec sa propre activité non motrice du corps même si les muscles restent tendus, en alerte. Avec l'électroencéphalogramme (EEG), on a étudié l'activité électrique du cerveau du dormeur et découvert le sommeil REM (Rapid Eye Movement) ou sommeil paradoxal. Notons qu'aujourd'hui, nous sommes à l'ère du neurocognitivisme[v] avec l'imagerie médicale en couleur mais je n'ai pas assez digéré cette technologie pour oser en parler dans cette vulgarisation.

Avec l'EEG, on a découvert que les corps humain et animal ont plusieurs rythmes internes différents et autonomes : hormonal, circadien (jour et nuit), de contrôle de la température, de l'urine, etc.

Lorsque nous sommes éveillés, notre cerveau fonctionne en onde alpha de haute amplitude de dix à quatorze HERTZ/seconde (1 HERTZ = 1 cycle par seconde) : c'est la phase 1. Après l'endormissement (phase 2), la fréquence décroît en onde delta (sommeil profond, jusqu'à 2 HERTZ), pendant une cinquantaine de minutes; la personne peut bouger et les muscles restent actifs. Ensuite les cycles s'inversent à reculons de la phase 4 à la phase 3, le sommeil REM (on voit les yeux bouger sous les paupières du dormeur) qui comporte les rêves.

Globalement vers le début du sommeil (les deux ou trois premières heures) ce sont plutôt les cycles de sommeil profond qui dominent et vers l'aube ce sont plutôt les phases de sommeil paradoxal qui dominent. Si on réveille un sujet en sommeil REM, il peut à 80% raconter son rêve, en phase 4 de sommeil profond 50% seulement : en phase 4 les rêves sont plutôt des pensées, en phase 2 des images précises comme un film et en phase 2 d'endormissement des images brèves (flashes) appelées rêves hypnagogiques. Les prématurés ont un sommeil paradoxal de 80% alors que chez les nouveau-nés, il n'est que de 50 à 60% (en dormant de 15 à 20h/jour); le sommeil paradoxal est nécessaire pendant la croissance physique et psychique. Au-delà de 65 ans, on dort et on rêve moins.

La phase de rêve est une activité cognitive importante : on peut s'engager dans des jeux imaginaires, essayer de nouveaux scénarii, innover et apprendre par remodelage et association, une sorte de répétition vers de nouvelles possibilités. De tous temps, bien avant la psychanalyse, l'interprétation des rêves a été pratiquée, par les chamans notamment.

Lao-Tseu rêve qu'il est un papillon et se réveille ! Mais est-il bien Lao-Tseu ou bien le papillon qui rêve qu'il est Lao-Tseu ?

Le sommeil de la mort [vi]

Dans le Bardo-Thödol ou livre tibétain des morts, le sommeil est en soi une répétition en vue du processus de la mort. La méditation et l'orgasme sont deux autres portes. Les expériences du sommeil ou de la mort résultent de la dissolution des agrégats des sens et des pensées. Dans le troisième véhicule du bouddhisme, dit du diamant, le Dalaï-lama XIV° nous dit en substance que les changements dans les énergies vitales peuvent se produire de trois manières :
- 1. Le processus physiologique naturel et non intentionnel de la mort dû à la dissolution des éléments comme la terre (solidité), l'eau (fluidité), le feu (chaleur) et l'air (mobilité); bref, tout se décompose et se disperse.
- 2.Un changement quasi-analogue peut survenir par la médiation (un EMC – Etat Modifié de Conscience) utilisant le pouvoir de la concentration et de l'imagination au niveau des énergies vitales ( de la conscience grossière à la conscience subtile).
- 3. Le tantrisme d'un rapport sexuel, non pas par le fait d'un simple orgasme mais par le contrôle du mouvement du fluide régénérateur lors de l'échange, aussi bien chez l'homme que chez la femme. N'étant pas un expert de cette pratique de virtuose où l'énergie Kundalini doit traverser les six chakras, je cite donc ici le Dalaï-lama :
"Les pratiquants tantristes doivent maîtriser le contrôle des flux des fluides régénérateurs.(…) Qu'est-ce exactement que cet élément blanc qui remonte jusqu'au sommet du crâne ?(…) C'est une substance très subtile qui remonte vers le sommet du crâne et qui n'est pas du tout le fluide grossier du sperme ou de la semence.(…)Le canal doit être bien dégagé dans tous les centres avant que l'élément blanc puisse passer. Pour les femmes, les six centres sont les mêmes que pour les hommes. Il est dit que l'élément rouge prédomine chez les femmes, mais l'élément blanc est aussi là."[vii]

Le Bouddha était un sage et c'est désolant qu'à chaque fois qu'un homme propose un système de croissance et d'autonomie, les religions en fassent un système de dépendance et d'espérance pour un au-delà hypothétique. Le Dalaï-lama est le chef d'une religion sans Dieu [viii]mais qui ségrégationne les femmes (pas de lama femme) et qui propage la métempsycose ou réincarnations multiples. "La religion est une névrose obsessionnelle de l'humanité", nous dit FREUD.

Pour ne pas à nouveau nous laisser instrumentaliser par le cerveau, notons ici qu'une découverte incontestable de FREUD reste l'inconscient (même si on prend des distances avec sa méthode, la psychanalyse) : nous pensons savoir qui nous sommes et pourquoi nous faisons telle ou telle chose mais on devrait plutôt dire "ça pense en nous". Contrairement au vœu pieux de Jean-Jacques ROUSSEAU, l'homme n'est pas bon de nature avec la colère, le désir de viol, la haine et la rage meurtrière; regardons par exemple le fantasme de toute-puissance du petit enfant.
Toutefois, il y a quelque chose de bon en l'homme mais la sagesse ne peut s'apprendre qu'en observant très attentivement le ça et en bannissant nos rationalisations ratiocinantes ou nos systèmes réassureurs vis-à-vis de l'angoisse existentielle de la mort, autrement dit les fluides subtils s'évaporent comme le reste.

Chez les bouddhistes lamaïstes, l'inconscient, différent de celui de FREUD, est l'ABHIDHARMA et dans cet inconscient, il y aurait – comme pour Carl Gustav JUNG – une conscience fondamentale (l'ALAYA-VIJNÂNA), une sorte d'entrepôt de la conscience, d'observateur caché et neutre, substrat où l'on peut semer des graines positives et négatives. Notons toutefois que pour nous, l'inconscient est inaccessible sauf par bribes masquées (le lapsus et le mot d'esprit) alors que l'ALAYA-VIJNÂNA peut être manifeste à la conscience dans l'Etat Modifié de Conscience de la méditation. Autrement dit, le Soi profond omniprésent, assise de l'identité de la personne (en-deçà des masques de nos personnalités [ix] ) peut être appréhendé par la conscience de veille alors que l'inconscient freudien ne peut se montrer que par l'analyse des interprétations et auparavant par l'hypnose.

FREUD étudie le sujet de sa naissance à sa mort mais celui-ci n'est pas né sur une page blanche mais dans une famille qui lui a transmis un inconscient familial; la psychogénéalogie d'aujourd'hui étudie la part de ces fantômes dans nos troubles. De plus, le "je" est évolutif : on peut parler du "je" dans la jeunesse, du "je" en tant qu'adulte et "je" comme vieux avec l'interdépendance des expériences certes, mais aussi avec la résilience et les recadrage de nos existences (CYRULNIK).

Nous sommes à la fois des agrégats grossiers physiques et mentaux avec une conscience différente de l'animal et un esprit subtil ayant conscience de l'énergie vitale horizontale, autrement dit une immanence et non une transcendance imaginaire depuis deux mille ans (pour ce qui concerne notre culture). Lorsque nous avons une courte conscientisation de cette énergie esprit (hors du vécu habituel), on n'a pas pour autant conscience du Soi. En effet, lorsque l'on évoque le Soi, on le fait à l'aide de nos perceptions et conceptions mentales, ce qui reste donc une représentation et non le Soi.

Lorsque l'on arrive dans une méditation profonde, on ne pense à rien du tout et surtout pas en catégories conceptuelles et en termes intellectuels d'existence ou de non-existence : on est, c'est tout ! Ce sera souvent après que l'on conscientisera que l'on a fait une expérience de la subtile énergie vitale immanente mais non conceptualisable. Comment parler du goût d'un fruit exotique à quelqu'un qui ne l'a pas lui-même goûté ?

Il n'est donc pas question ici de Dieu ou d'autres perspectives transcendantales verticales : on peut tout nommer et cela ne suffit pas pour que les choses existent. Il en va de même des croyances et des rêves qui ne sont pas réels par le simple fait d'avoir été pensés. N'oublions pas que les mots ne sont que des conventions pour permettre l'échange par le langage.

"Le nirvana est. La seule chose que vous puissiez faire est de le voir, de le comprendre. Il y a un sentier qui y conduit. Mais le nirvana n'est pas le résultat du sentier. Vous pouvez gravir la montagne en suivant un sentier, mais on ne peut pas dire que la montagne est un résultat, un effet du sentier. Vous pouvez voir une lumière, mais celle-ci n'est pas le résultat de votre vision.".[x]

Rappelons que le message du philosophe Bouddha repose sur quatre nobles vérités :
1. La souffrance est partout dans le monde et dans l'existence.
2. Lorsque nous souffrons, nous en voulons à une causalité externe, une substance mystique et mythique qui contrôlerait notre vie et donc on en veut à ce pseudo-créateur pour la cruauté de sa création (la perte injuste d'enfants par exemple).
3. Lorsqu'on arrive à abandonner l'idée de cette source causale de la souffrance, on peut alors lâcher-prise et cesser de se tracasser pour ce que l'on ne peut changer (la mort inéluctable par exemple).
4. La quatrième noble vérité après la cessation du jeu mental est de rechercher la sagesse dans le non-agir (ne pas répondre à ma colère en la situant comme la faute de l'autre), la joie et la sérénité avec la pleine conscience de l'instant vécu.

Nous avons trois poisons à vaincre : l'ignorance (il ne suffit pas de beaucoup étudier mais surtout de comprendre avec le cœur), la colère (la haine, la répulsion, l'envie, le désir, des états qui peuvent être mis à distance lorsqu'on ne cherche plus des causes externes mais que l'on s'interroge sur nos émotions et perturbations internes), l'attachement (les biens et l'amour), ce qui est peut-être le plus difficile car ce qui est possible en esprit n'est pas toujours applicable par notre entité corps-cœur-esprit.

Si nous voulons influencer nos rêves et notre vie éphémère non encore vécue, essayons alors de trouver notre axe du monde, notre centre, celui d'une orientation positive (acceptant l'impermanence et la vacuité de tout) tournée vers la compassion des bodhisattvas en allant nous coucher sans savoir si nous ne nous réveillerons pas dans la claire lumière de la mort, dans l'extinction du système cause-effet de la souffrance. Vœu pieux bien sûr car même notre mort suscitera de la souffrance; en effet, on devient ce que l'on est en proche intimité avec d'autres êtres et ces liens seront rompus à la mort car nous serons seuls dans notre cercueil ou dans la poussière d'un crématorium.

Les épicuriens et les stoïciens ne disaient pas autre chose : il n'y a pas de soi permanent et immortel, vivons donc au mieux l'ici et maintenant car l'âme (la psyché) ne peut survivre à son véhicule le corps. Mais si nous tentons de nous perfectionner et de vivre notre éthique, le souvenir de notre absence de trouble germera peut-être dans d'autres consciences ? Nous n'avons pas de nature en soi, nous existons provisoirement parce que l'autre nous voit et nous nomme.

L'herméneutique ou interprétation ne signifie pas lire un texte avec des commentaires sur ce qui est écrit entre les lignes mais plutôt le fait de dire autre chose et de le faire mieux dans la fraternité humaine. C'est le mouvement même de la pensée adogmatique avec l'ébranlement des certitudes. C'est un détour par des sentiers plus longs et qui invitent à ne pas tirer trop rapidement des conclusions ou des opinions définitives. C'est l'ouverture aux bifurcations et oscillations dialectiques : si l'impatience conduit à l'idolâtrie, la patience de penser une chose et son contraire ou ce qui est haut et ce qui est en bas conduit à l'entraînement pratique du libre-examen. L'homme n'est pas mais en altérant sa persona, il devient sans cesse lui-même.

Notre conclusion provisoire est donc que la mort est sur un autre plan, que rêver est une ressource à peine explorée mais que dormir n'est pas notre tâche. Celle-ci est de vivre non endormi ou alors de se réveiller de ce sommeil intérieur sur le coussin moelleux de nos certitudes. L'effort est de retrouver la volonté de chercher la lumière et de voir au-delà des évènements routiniers du quotidien : écouter bruire les feuilles des arbres sous le vent, écouter le chant du ruisseau sur son lit de cailloux, sentir et goûter l'arôme et la subtilité d'un grand Margaux, admirer une huile sur toile ou une œuvre de Purcell, ce n'est pas retourner à l'animisme mais au contraire s'ouvrir à la beauté et à la force immense du cosmos et à la sagesse de notre créativité dans l'art de vivre. Donc rêver un ciel avec terre, un yang (feu) avec yin (eau), le positif avec le négatif et s'exercer au WOU-WEI, le non-agir.

L'art de vivre lucide ici et maintenant

"Ma grand-mère avait la maladie de Parkinson, mon grand-père l'a pris avec légèreté. Cela m'a conduit à penser plus tard qu'on fait de la maladie grave une montagne ou une taupinière selon la façon dont la famille la vit, l'accepte en souriant, ou la dramatise; car je garde le souvenir de ma grand-mère cessant de trembler au piano et des petits baisers tendres dont mon grand-père l'entourait en lui souriant du fond du cœur. Le regard qu'il posait sur ma grand-mère la faisait vivre comme une jeune femme, belle, normale, aimée par lui et donc par nous tous.(Anne Ancelin Schützenberger)[xi]

L'enfer est sur terre ce que nous en faisons, on peut vivre de grands handicaps et de sérieuses souffrances avec le sourire de la vie ou on peut pleurnicher sur soi constamment parce que l'on n'a pas gagné au Lotto; c'est l'écœurement du philosophe espagnol CIORAN [xii]devant les commères qui jouent à "je souffre plus toi !"

La psychologie ne peut être appréhendée sans le côté social relationnel, une psychosociologie; nous ne sommes pas un petit prince unique vivant seul sur une planète. Le sujet vit des conflits intra-individuels ainsi que des conflits interindividuels et sociaux. C'est pourquoi l'un des premiers objets de cette science humaine est bien le traitement des conflits.

Le clown SARKOSY pistonne par népotisme à une des plus hautes fonctions de l'EPAD (Etablissement Public d'Aménagement de la Défense), à Paris, son gamin Jean qui a 23 ans et son bac et non un pedigree de l'ENA ou d'une autre Grande Ecole et tout le monde grogne bien sûr mais se tait. Il n'y a pas de révolution devant cet énorme abus de pouvoir ? Où est la démocratie ? Alors que dans un autre temps, le président de la France aurait pu être COLUCHE, un clown aussi, mais lui lucide.

La Dynamique des Groupes (DG)[xiii] fait l'objet depuis la dernière guerre mondiale d'une recherche-action permanente basée sur l'observation effective in situ de groupes restreints (21 personnes maximum) quels qu'ils soient. Il s'agit de comprendre les phénomènes et les tensions dans le tissu social, de distinguer les rôles et les statuts et, à partir d'une situation toujours particulière, de proposer une gestion rationnelle du dit groupe par la mise à plat des conflits sociocognitifs et par la conduite de réunion.
Par exemple, si une partie du groupe a le point de vue A et l'autre partie le point de vue B, on ne va pas étouffer le différend (cf. SARKOSY) mais en débattre et argumenter et trouver des compromis en respectant les personnes (donc pas de jugement de valeur ad hominem, du genre il est petit et plein de tics). Notons que dans notre exemple, Jean SARKOSY est le symptôme et que l'objectif du débat devrait porter sur le type de sanction que doit subir SARKOSY père pour s'être moqué aussi cyniquement du peuple.

Kurt LEWIN (1890-1947) [xiv], américain d'origine allemande sera blessé à la guerre de 1914-1918 et son frère y sera tué. Psychologue, il a suivi la GESTALT de Max WEIRTHEIMER, Kurt KOFFKA et Wolfgang KOHLER à l'université de Berlin. En GESTALT (psychologie de la forme), chaque situation comme chaque sujet représente une figure fond/forme fluctuante. Parfois, la forme de l'histoire de vie domine; parfois, c'est le fond environnemental, le phénomène étant constitué des deux parties. Par exemple, une histoire de vie contrariée (par la guerre, la maternité,…) ne retrouvera la sérénité que lorsque la boucle du projet sera reprise (un projet important non terminé est comme un cercle de vie non fini), on appelle cette histoire cassée qui veut reprendre, "l'effet ZEIGARNIK" du nom d'une élève russe de LEWIN.

Pour LEWIN, la psychologie est liée à la vie, à ce qui se passe dans la vie quotidienne et active. Avec le conflit sociocognitif écouté et entendu, on peut parfois modifier nos préjugés ou nos rigidités et adopter sans s'en rendre compte le point de vue de l'autre. Du microcosme du petit groupe, on peut passer au macrocosme social malgré les résistances au changement des leaders institués devenus permanents et héréditaires. Les formations qui en découlent ont donc comme double finalité concrète de faire des choses utiles aux gens et de leur donner des outils qui pourraient leur servir dans le fonctionnement d'une démocratie participative.

Il découvre que dans un groupe : "la somme des possibilités est supérieure à la simple addition des parties", ce qui signifie qu'il y a, de par la structure d'animation, des contraintes, des règles à respecter mais également des propriétés émergentes. C'est pourquoi, lorsque l'on débute une formation, il faut être rigoureux et présent à chaque séance du groupe car celui-ci réagit comme une entité et la moindre absence perturbe son bon fonctionnement. Mais dans un autre contexte, celui des groupes à longue durée et en tenant compte de l'entropie, de l'usure, un groupe ne peut jamais être fermé sur lui-même (les anciens combattants sans nouvelle guerre) mais toujours ouvert et accueillant à de nouveaux membres. De même, si un des membres arrive inopinément en retard, on ne va pas privilégier la seule fonction de production (centrée sur la tâche, le programme) mais on va activer la fonction d'entretien (d'accueil) en faisant un petit feed-back de ce qui s'est déjà passé de façon à accueillir le retardataire.

Chaque sujet conserve les traces des cerveaux de l'évolution (théorie des trois cerveaux de McLEAN reprise par Henri LABORIT[xv] ). Le plus primitif, le plus enfoui mais toujours également en fonction est le cerveau reptilien égoïste qui capte parfois notre intelligence globale pour sa volonté de pouvoir, de domination en réduisant une situation complexe à une simplification dichotomique avec le bon (nous) et le méchant (l'autre). Le cerveau des mammifères est constitué du système limbique et de la grosse masse des deux hémisphères cérébraux. Le cortex rationnel est limité à la dernière couche des cellules grises (neurones) et permet lui la réflexion et l'anticipation (telle l'angoisse existentielle).

En 1937-1938, LEWIN étudie les climats de groupe : autoritaire, démocratique et laisser-faire. Mais ce sera en 1942 qu'il fera sa plus grande expérience à la demande de Margared MEAD et portant sur les habitudes alimentaires (les bas morceaux du bœuf et les morceaux de choix), la variable placebo étant pour le groupe témoin la publicité et pour le groupe cobaye la participation active. Ce qui a réellement fait changer les décisions des ménagères sur leurs habitudes alimentaires, c'est qu'il s'agissait de leurs propres idées après discussion libre en petits groupes et entre pairs. La grande découverte pour la civilisation est cette possibilité de démocratie effective : on soutient les projets auxquels on a participé et que l'on a créés ensemble. Six mois après l'expérience, lors d'une évaluation de contrôle de l'expérience, les ménagères maintenaient toujours leurs nouveaux comportements acquis.

En 1956, à Ann Arbor (USA), Léon FESTINGER [xvi] sera le premier à étudier les manipulations mentales en groupe avec son concept de DISSONANCE COGNITIVE : en un mot, lorsqu'une situation nous dérange, qu'elle est dissonante à nos oreilles au point de vue de nos valeurs, nous allons la réinterpréter, la rationaliser en en changeant le contenu pour la rendre à nouveau consonante. Par exemple, des parents ayant arrêté les études de leur enfant lui disent 20 ans plus tard qu'ils ont toujours voulu le pousser vers des études supérieures.


En DG, les acteurs sont invités à prendre leurs responsabilités sans paternalisme de la part de l'animateur. On évite systématiquement le triangle de KARPMAN (analyse transactionnelle) où il y a un bourreau, une victime et un sauveur (qui jouent des rôles stéréotypés). Toutefois, l'effet de groupe tend vers la régulation, l'homéostasie : l'ensemble des acteurs va demander aux leaders naturels de mettre une sourdine à leur ego, ce qui donne ainsi un leadership tournant et ils demandent également aux plus taiseux d'apporter leur richesse et expérience à l'ensemble du groupe dans le présent de l'ici et maintenant des séances. Les gens silencieux ne sont pas des grands timides comme ils le croient mais des personnes ayant été blessées un jour par l'une ou l'autre réflexion cherchant à faire mal ou même une simple attitude, un sourire narquois ou un fou rire lorsque le sujet s'exprime.

L'animateur est donc vigilant à tout ce qui se dit ou qui se donne à voir dans l'attitude non-verbale des stagiaires. Nous parlons avec notre voix mais aussi avec nos intonations, nos insinuations (le signifiant du signifié) et aussi avec nos mimiques et notre attitude générale. Un stagiaire au sourire moqueur, c'est une attitude; un stagiaire qui tourne le dos au locuteur, c'est un comportement (comme la parole blessante). C'est le rôle de gardien de l'animateur d'une réunion ou du formateur d'une session de verbaliser sans ambigüité (et sans violence) ce non-dit et de l'interdire pour permettre à la communication de se poursuivre.
Notons donc plus finement que toute question n'est pas vraiment une vraie question sollicitant sincèrement une réponse. On dit que souvent en groupe, les filles sont plus fielleuses mais ce n'est là qu'un préjugé que je colporte, une rumeur.

L'animateur va aussi avoir une fonction de recadrage par rapport à l'objectif du débat, de clarification en reformulant une intervention trop longue ou brouillonne et de régulation en faisant taire les plus bavards pour permettre – sans obligation – l'expression des plus taiseux. Dans la fonction de recadrage, il y a aussi la stratégie de la dédramatisation systématique (non pas le déni de ce que la personne dit) pour éviter que les émotions et les ressassements ne reviennent en boucles névrotiques obsessionnelles. Il s'agit d'une volonté technique de pensée positive et non larmoyante, l'opposé des catharsis des groupes bouddhistes qui ne veulent que du vécu saignant et qui veulent enseigner la psychologie en refusant d'apprendre à changer eux-mêmes, à se remettre en question (c'est là le côté pervers de toute religion).

Pleurer sur soi-même inlassablement à longueur de vie n'est pas un bon choix pour la seule existence que nous avons. Quel que soit le malheur qui nous accable, il nous faut pouvoir en faire le deuil pour rebondir dans la vie, c'est ce que l'on nomme avec CYRULNIK[xvii] la résilience (se soigner soi-même) et s'occuper aussi des souffrances des autres. Toutefois, il ne faut pas nier non plus sa peine mais prendre le temps d'en faire le deuil. Toute souffrance est un facteur de stress qui en plus diminue nos capacités immunitaires. On peut assister à la mort d'un parent proche sans ressentir autant de douleur que pour la perte d'un animal de compagnie, cela ne se discute pas. J'écris cela parce que aujourd'hui, j'ai du faire euthanasier ma vieille chatte et c'est dur.

L'animateur donc fixe des normes ("ne pas mordre psychiquement son voisin"), un cadre (demander la parole et ne pas faire d'aparté avec son voisin car c'est perçu par celui qui s'exprime en groupe comme une marque de non intérêt, d'irrespect), dire le non-dit conflictuel en termes courtois et en argumentant, reformuler pour vérifier si ce que l'on a entendu est bien ce qui a été exprimé, faire des contrepropositions et terminer par des décisions concrètes. Le feeling de l'animateur sera d'écouter avec empathie et de reformuler en dédramatisant et en valorisant les actions positives en s'exprimant avec congruence (authenticité).

La prise de décision dans le microcosme du groupe doit être démocratique; ce n'est pas celui qui crie le plus fort qui doit mener le jeu ou celui qui a le moins de scrupules (cf. je jeu KO-LANTA de TF1) mais celui qui rassemble autour de lui par sa pondération et sa maturité les votes majoritaires. Le consensus (comme en rêve l'Europe) est difficile à obtenir car un seul peut bloquer l'ensemble du groupe alors que pour un projet, si l'un ou l'autre est opposé, on le réalisera quand même car nous devons dépasser ce conditionnement religieux de "la brebis égarée" qui fait négliger le reste du troupeau.

Lorsqu'il y a une tension interpersonnelle qui paralyse le groupe, on peut recourir à la gestalt de base ou à un psychodrame et faire jouer le conflit avec un jeu de rôle contre-attitudinal. Par exemple, l'époux joue le rôle de l'épouse et vice-versa de manière à se mettre dans la peau de l'autre et mieux comprendre ses émotions.

Anne ANCELIN-SCHÜTZENBERGER [xviii] fut une des premières psychologues françaises à vulgariser en Europe les séminaires de DG de LEWIN et les psychodrames de Jacob-Lévy MORENO [xix]. Beaucoup de formateurs en DG ont élargi leur répertoire en ajoutant, à l'ici et maintenant du groupe, l'histoire de vie inscrite dans des perspectives transgénérationnelles avec la loyauté familiale invisible.
La loyauté familiale se donne à voir par nos pseudo-choix de vie car soit nous prenons en exemple le modèle de nos parents, soit nous choisissons le contre-pied, ce qui est toujours du déterminisme. On a également perçu avec les travaux cliniques du Dr HILLGARD le syndrome d'anniversaire, par exemple en mourant d'un cancer au même âge, voire le même jour, que sa mère. Se défaire de cette loyauté absurde permet parfois à certains cancéreux une rémission. Mais globalement, nous avons donc peu de marge de liberté (faire la même chose ou strictement l'inverse de ses parents); notre petite liberté consiste à ne plus répéter ce scénario mais à se distancier de ce qui a été fait et non fait par nos ancêtres et surtout à pardonner dans notre cœur pour nous libérer des haines figées. Si on ne comprend pas son histoire et ses antécédents familiaux, alors on n'est pas libre. Nous ne vivons plus dans le même contexte socio-historique que celui de notre jeunesse, alors il nous faut prendre conscience de la façon dont notre histoire de vie agit sur nous pour changer notre possibilité de futur plus serein.

Dans les années 1960, ROSENTHAL et JACOBSON [xx] firent des expériences sur "l'effet œdipien de la prédiction (effet Pygmalion, 1971) et ils ont montré l'importance d'un regard d'amour et d'intérêt pour l'épanouissement de la pleine personnalité des sujets. Autrement dit, si on félicite un enfant, on l'encourage à l'effort d'apprendre dans la joie (la récompense étant la reconnaissance) et a contrario, si on le gronde ou pire que l'on l'ignore, il va croire en son incompétence et intégrer ce jugement destructif venu de l'extérieur.

Un autre grand psychosociologue de l'après-guerre s'intéressant à la pédagogie a été Stanley MILGRAM avec ses expériences sur la "soumission à l'autorité". Il part du postulat que nous pourrions être tous des nazis qui ne font qu'obéir aux ordres en perpétrant des génocides et des crimes contre l'humanité. C'est ce que dira le tortionnaire Adolph EICHMAN à son procès de Jérusalem en 1961-1962 : "Je n'ai fait qu'obéir !". L'idée principale à en retirer est que nous sommes des moutons qui, sous une simple contrainte verbale, peuvent tuer leur voisin. Nous savons difficilement résister à un ordre injuste et nous relever en résistant. Placés dans un protocole expérimental où seul un prof en blouse blanche est l'incitateur, 66% des cobayes tuent (fictivement) un acteur par des chocs électriques (voir à ce sujet l'excellent film "I comme Icare").

A la suite de MILGRAM, à Genève dans les années 1980, Jean-Léon BEAUVOIS et Robert JOULE[xxi] étudieront les facteurs de la manipulation mentale en groupe et la déviance actuelle néolibérale : comment se servir de cette lâcheté innée pour vendre des produits par la technique de l'amorçage. Regardons à ce sujet la technique de vente du Reader's Digest américain (BP 2616, 2600 BERCHEM), l'exploitation des plus faibles au mépris du respect des principes des droits de l'homme.

En synthèse :
Règles de dynamique des groupes pour un fonctionnement harmonieux des équipes de travail

1. La Courtoisie (deux personnes qui se fâchent ne produisent rien d'autre que deux émotions). Sans intimidation (hausser le ton, crier, couper la parole, quitter la table des négociations,…), on doit respecter la susceptibilité de chacun. Il est en effet nécessaire de préciser que la communication est complexe et que prendre la parole n'est que de l'expression qui n'est pas en soi structurée.
2. L'Argumentation : Dire une chose certes mais l'étayer sur des arguments probants; à défaut de vérité, qu'ils soient au moins valides.
3. Contre-proposition : Si je ne suis pas d'accord avec un autre projet (en plus de la courtoisie et des arguments), je dois aussi m'impliquer et proposer un projet de remplacement plutôt que de rester évaluateur.
4. Pas de critique ad hominem : Eviter les jugements de valeur et les projections du genre "moi à ta place".
5. Démocratie appliquée : Lors d'une décision commune, tous doivent participer. Imaginons une équipe d'intervention de 5 membres où une personne fait une proposition et une autre l'exact contraire, il ne peut être question qu'un seul acteur décide pour 5 et tous doivent se prononcer.
6. Pas de sacrifice : On ne doit pas se forcer ou s'épuiser et notre bien-être est aussi important que nos projets. Si nous faisons une chose par devoir, il n'y aura plus de la solidarité mais de l'obscurantisme.
7. Respecter sa parole : ses engagements vis-à-vis du temps des autres, des rendez-vous, des tâches,…On commence un projet à l'heure dite et on le finit également à l'heure. Le timing est une notion occidentale mais aussi une valeur (la précision et le respect de l'autre qui nous attend).
8. Réseau maillé : En organisation du travail moderne, le système le plus performant est le réseau maillé. Comme un paquet de cordes où tous les nœuds sont des intervenants interchangeables, ce que l'un sait faire, l'autre le peut aussi, ce qui donne l'opportunité de se remplacer.
9. Agir notre spécificité : Nous pouvons apporter à l'équipe nos spécificités : ceux qui font les comptes, ceux qui parlent les langues vernaculaires, ceux qui gagnent de l'argent, ceux qui rédigent des rapports ou alimentent un blog. Il est donc conseillé à chacun de s'impliquer et d'en faire état lors de réunion.
10. L'Animateur : en début de réunion pointera les présents à l'heure, les excusés, les absents ainsi que pendant la réunion ceux qui doivent partir car ils ont mieux à faire ailleurs. Les réunions ne doivent pas être trop longues pour ne pas lasser (2 h), l'animateur demandera pour chacune un secrétaire rapporteur qui dactylographiera son rapport pour chacun. L'animateur sera directif sur la forme (ne pas se couper la parole par exemple) et permissif sur le fond (créativité), il reformulera les idées émises de façon à ce que le secrétaire ait le temps de noter et pour ne pas se perdre en redondance. Pendant la réunion, il veillera que l'on ne s'écarte pas de l'ordre du jour, il reformulera des propositions trop touffues et fera taire les plus bavards pour donner la parole aux plus silencieux. L'animateur termine la réunion sur des prises de position avec des responsabilités (qui fait quoi ?) et des projets d'action concrets en accord avec les objectifs du groupe.
11. ELUCIDATION : Avant de débuter la réunion suivante, l'animateur demandera une évaluation détaillée de la précédente et des engagements de chacun et ces informations seront actées aux cahiers des rapports. Evaluer, c'est vérifier si oui ou non une proposition est atteinte et non critiquer une personne par des jugements affectifs. Elucider une problématique permettra de ne pas recommencer les mêmes erreurs.
12. Pédagogie du projet : Construire des projets, c'est partir de l'écoute des besoins des gens, puis de l'analyse in situ de la faisabilité de ceux-ci par une équipe. Dans le tiers-monde par exemple, le besoin majeur et légitime sera toujours celui d'argent pour consommer et peu de projets d'autonomie ou de solidarité villageoise. Les projets doivent être modestes, concrets, délimités, et évaluables.

Conclusions

Plutôt que de se gargariser de mots sans moyen d'application comme la mixité sociale (mon petit-fils est le seul belge de sa classe) ou de la pseudo-discrimination positive (subside alloué à pratiquement toutes les écoles et qui correspond au ZEP français) dans les écoles, où on veut bien les subsides complémentaires mais sans ébaucher la moindre remédiation, on pourrait tout simplement donner des matières telles que "comment vivre en groupe ?" et apprendre le civisme et la politesse.

On peut se demander si les responsables de l'école ont lu et compris la nécessité de cours de civisme responsable pour former, après LEWIN, des citoyens responsables et la nécessité d'une pédagogie comme celle de John DEWEY ("apprendre à apprendre") au lieu de la sinistre et stupide sélection scolaire qui prévaut ?

L'école est un enjeu humaniste et pour les démocrates un outil d'émancipation sociale (pour les petites filles d'Afghanistan et d'Asie en général) tandis que pour les conservateurs, il s'agit d'un outil de reproduction comme le signalait il y a 50 ans le sociologue Pierre BOURDIEU [xxii], là où les élites se reproduisent entre gens de bonnes familles bourgeoises.

L'école est le plus bel instrument pour l'épanouissement personnel, l'émancipation sociale et la socialisation responsable mais elle est de droite dans sa gestion (y compris lorsque c'est le PS qui gère l'enseignement). En effet, choisir de saturer les écoles primaires d'ordinateurs qui pourrissent en monticule dans une classe abandonnée car insalubre (là où il pleut) ou d'équiper de grillages des écoles secondaires avec des vigiles en plus est une utilisation de l'argent public avec des valeurs néolibérales; celles que nous préconisons (la très très grosse majorité du corps enseignant depuis plus de 20 ans) est dans la revalorisation salariale et psychique des enseignants ET dans des cours d'apprentissage de l'art de vivre et de vivre ensemble soit des échanges encadrés (donc dans des classes non surchargées ne dépassant pas 20 personnes) et donc entraînés par des profs formés à la DG et des débats avec animation structurée pour s'entraîner à la citoyenneté responsable (des heures pour les profs de morale par exemple).

Mais au contraire, depuis l'échec des grandes grèves enseignantes de l'hiver 1990-1991, le pouvoir politique fait "toujours plus de la même chose" et pour avoir détruit la qualité de l'enseignement pour entrer dans le système euros la Wallonie est aujourd'hui classée par le rapport européen PISA comme étant parmi les plus mauvais enseignements d'Europe à cause de son taux d'échec trop élevé, donc trop élitiste. Pourtant on peut donner des formations excellentes et exigeantes sans pour cela humilier des enfants et leur faire perdre confiance en eux par l'échec. De même, la coopération au développement devrait rendre des comptes aux citoyens : combien d'écoles dans le tiers-monde soutenues par la Belgique avec efficacité?

Enfin épinglons les valeurs des enseignants : il y a les "moffleurs en série", ceux qui veulent redresser par la contrainte de l'échec en attachant un tuteur garrot au cou de la créativité des jeunes et il y a les jardiniers, compagnons expérimentés, qui font confiance à l'héliocentrisme des humains et aide à grandir sans brimade. Laissons le mot de la fin à Michel de MONTAIGNE : "Pour un enfant, je voudrais qu'on fût soucieux de lui choisir un guide qui eût plutôt la tête bien faite que bien pleine"; il ajoute "Que le précepteur ne loge rien dans la tête de son élève par pure autorité ou en abusant de sa confiance" et il termine par une citation de Dante : "Car, non moins que savoir, douter m'est agréable"(Les Essais, Gallimard, 2009).

Le sacré et l'éducation

Pour la démocratie et l'éducation

"Ce qui fait notre différence c'est que nous discutons et persuadons. Nous acceptons les autres points de vue. Si nous cessions d'agir ainsi, qu'est-ce qui nous différencierait des barbares ? La démocratie existe afin d'entendre l'opinion de ceux qui ne sont pas d'accord avec nous (le contre-pouvoir). A quoi servirait de siéger si nous n'écoutions pas des avis différents ? C'est notre force, pas notre faiblesse."(Ian PEARS)[xxiii]

Notre société est malade des accrocs des sphères de pouvoir; les hommes d'affaire néolibéraux, après le renflouement des banques par l'Etat fin 2008, distribuent les parapluies dorés alors que le pouvoir d'achat de tous les contribuables a été sacrifié par ces classes politiques délétères qui veulent le pouvoir de gestion à n'importe quel prix de bassesse : les luttes ethniques flamandes avec scission de la sécurité sociale et transfert des casernes en Flandres, les cartes d' identité délivrées avec photos masquées aux femmes voilées à Bruxelles, les cumuls des mandats et parapluies, comme dans le privé, au parti socialiste (dit des travailleurs), etc.

Et de l'autre côté de la Méditerranée, des jeunes innocents rêvent de l'El Dorado européen au point de risquer leurs vie en la confiant à des passeurs sans scrupule qui les exploitent ou les tuent et quand quelques-uns d'entre eux arrivent en Belgique ils sont enfermés dans des centres dits d'accueil et refoulés parfois cinq ans après; donc ils prennent le maquis s'ils le peuvent et vivent d'expédients.

"L'islam, dans sa version fondamentaliste, a cette vertu principale de nous contraindre à réévaluer tout ce que nous tenions pour acquis : le régime démocratique, la liberté d'expression, la tolérance. Il nous oblige, surtout en France, à reconsidérer le fait religieux. Tout ce qui semblait aller de soi doit être repensé grâce aux objections des fidèles, des théologiens, des imans, résolus à ne rien concéder à nos sociétés permissives. Ces objections faites à nos certitudes, ne les balayons pas d'un revers de la main. Même s'il ne fait aucun doute que le radicalisme islamiste sera vaincu un jour – mais au prix de quelles souffrances, de combien de centaines de milliers de morts ? – acceptons qu'un ennemi nous soit né et nous aide à rester vigilants, en état d'alerte."(Pascal BRUCKNER)[xxiv]

Il y a vers l'Europe, des mouvements migratoires sociologiques de grande ampleur, que des murs racistes comme ceux de type israélien ne pourront jamais arrêtés. Au lieu de faire une chasse aux "sans-papiers", notre communauté devrait, sur la base de notre sacré laïque, les droits de l'homme, les accueillir dans la dignité et les intégrer par l'éducation dans la différence mais sans se soumettre aux diktats religieux moyenâgeux de certains. Les barbares sont aux portes de Rome, mais faut-il détruire Carthage ?

"Quand il eut fait raser Carthage après l'avoir défaite, le général romain Scipion Emilien imagina, dans une intuition fulgurante, un sort identique pour Rome et vit l'Empire tué par son propre triomphe? Le même mouvement qui l'avait hissé sur les cimes pouvait le précipiter dans l'abîme. C'est la marque d'un grand homme, nous dit l'historien grec Polybe, que de penser la coïncidence toujours possible de la victoire et de la ruine. Le vertige du succès facile est mauvais conseiller s'il renforce un Etat, une nation dans la certitude de son invincibilité."[xxv]

Qu'est-ce que l'éducation ?

L'éducation est un double concept. Cela peut être la bonne éducation transmise par les parents à être poli, à apprendre le savoir-vivre à table mais aussi à respecter les profs et les femmes, à choisir sa philosophie ou sa religion en toute liberté (malgré les déterminismes familiaux), en respectant donc tous les humains. Mais ce même concept appliqué à l'école concerne alors le savoir et savoir-faire en écoutant le maître, en mettant ses leçons en pratique, en étant présent régulièrement et ponctuel en classe, en étudiant chez soi les matières vues ("Putain ! La galère !"), soit l'acceptation de frustrations dans le court terme pour un futur choisi.

La première marche est donc le savoir-être transmis par la famille du primo-arrivant. Dans une horde primitive d'hominidés, le père-chef a la force physique et est naturellement celui qui impose les normes. Imaginons cependant une famille arrivant d'une contrée lointaine et montagneuse où le père donne des baffes pour se faire respecter et où les jeunes mâles ici à Bruxelles apprennent plus rapidement le français et acquièrent de ce fait une suprématie vis-à-vis des papiers et de la bureaucratie. Alors, le père perd parfois son pouvoir d'éducation et le fantasme de toute-puissance de la petite enfance renaît chez l'adolescent qui veut la réalisation de ses désirs, maintenant et tout de suite. Ainsi, il va dire dans la même phrase le même irrespect qu'à son père : "Tu me parles mal !(projection). Baisse les yeux !(signe d'agression chez les gorilles). Je nique ta mère ! (pulsion)."

Il a maîtrisé le père et, saoulé de son pouvoir, s'imagine maîtriser le SYSTEME de sélection cachée derrière le discours lénifiant de l'enseignement pour tous, celui qui va l'évaluer sur son insertion normative. En effet, le prof n'est qu'un pion mais si on lui a parlé ainsi, il ne va pas être enclin à la mansuétude et s'il manque, ne fut-ce qu'un demi-point à l'apprenant, celui-ci en conseil de classe sera réorienté vers une section technique puis une section professionnelle puis en CEFA (apprentissage par alternance en usine) et il va de lui-même comprendre mais trop tard qu'il est largué sur le plan des bonnes filières conduisant à des emplois intéressants.

Un autre facteur intervient également chez les enfants n'ayant pas reçu d'éducation familiale ou savoir-vivre ensemble et à la possibilité de se remettre en question (on ne peut pas avoir toujours raison ?) : tout ce qui leur arrive ne sera jamais leur faute mais celle d'un facteur externe. Ils vont trouver toute contrariété trop injuste envers eux et "avoir la rage" contre ceux qui réussissent dans cette société de consommation dont leurs parents rêvaient pour eux : ils n'ont pas trouvé les clefs implicites.

Une étude de psychologie sociale a démontré que l'enseignant "aime" mieux les étudiants capables d'autocritiques appelés les "internes" par rapport aux autres dont ce n'est jamais la faute, les "externes" et ont donc tendance à noter ces derniers de façon plus sévère (même si les enseignants ne reconnaissent pas cette discrimination de leur part).

Alors le jeune primo-arrivant devenu majeur va - si ses papiers sont en ordre – recevoir l'aide sociale et continuer à vivre chez ses parents dans une cité éloignée du centre ville. Il va s'ennuyer et se reconnaître dans le groupe des autres paumés qui glandent et cela deviendra peut-être une bande urbaine (dealers de drogue, voleurs, drogués et bagarreurs). Si un jeune d'un autre quartier débarque sur le territoire de la bande, on le tabasse ou on le saigne au couteau (sans autre raisons que d'avoir pénétrer sur le territoire de ce clan de loups). Si une frangine se promène maquillée, en jupe et sans voile on la violera dans une tournante (c'est sa faute !) et la police n'intervient plus ou mollement parce que derrière elle la justice, toujours pas informatisée, ne suit pas et libère les délinquants, démotivant ainsi les agents. Ce sera donc, comme avec le père, un renforcement tacite de ces comportements délictueux et l'avènement d'une zone de non-droit comme un chancre dans notre pays qui a des lois pour protéger théoriquement les droits naturels de ses habitants.

Chacun est libre de s'exprimer et de s'habiller comme il veut si sa tenue reste décente. Toutefois, la violence, les menaces, les car-jackings, l'imposition du hidjab, etc. toutes ces insultes et provocations imbéciles ne pourront qu'augmenter la distance que vont prendre les autochtones qui les accueillent. Dommage, le très beau film WELCOME à propos des migrants de Calais vers l'Angleterre montre bien la sympathie des gens et la volonté d'entraide envers les sans-papiers, ce qui contrarie les autorités française.

"Le ministre de 'l'émigration prétend que le "délit de solidarité" n'existe pas. Or l'article 62-1 du Code des étrangers punit de 5 ans de prison et 30.000 euros d'amende quiconque aura "aidé ou facilité" l'entrée et le séjour d'un sans-papier en France.(…) Si vous n'avez pas été effrayé par les tracts distribués par la police menaçant ceux qui s'opposeraient à une expulsion d'étrangers de 8 ans de prison (tous délits confondus) et qu'il vous vient à l'idée de voler au secours d'un sans-papier entravé au fond de l'avion, eh bien, levez-vous, faites connaître votre indignation au commandant de bord ! En général, cela suffit pour que votre protégé soit débarqué, et vous aussi d'ailleurs. Avec, en prime, garde à vue et incitation à la rébellion"(2 mois de prison, 7500 euros d'amende) et "entrave à la circulation d'un aéronef afin de soutenir des personnes faisant l'objet d'une reconduite à la frontière"(5 ans, 18.000 euros d'amende, article L282-1 du Code de l'aviation)."[xxvi]

Mais dans un esprit de prévention du racisme, disons aussi le non-dit, calmement et sans haine, en observant les faits et en les alignant : combien de touristes occidentaux apportant des devises ont insulté des femmes arabo-musulmanes ? Combien de jeunes européens ont fait sauter des mosquées dans le Maghreb ou en Arabie pour protester contre une caricature du pape ou du Christ ? Par contre, je constate que la communauté marocaine de Bruxelles se sert de nos structures sans vergogne, insulte les cyclistes autochtones qui freinent le trafic dans SON quartier, prend l'aide sociale (sans contrepartie de travaux public) et l'envoie au pays via la Western Union mais ne donne jamais rien à son pays d'accueil, pas même le respect de son mobilier urbain (tags, pavés dans les vitrines, tailladage des sièges dans les bus, crachats partout, cannettes à côté des poubelles, etc.) On n'a pas à être plus vertueux parce que l'on est immigré mais tout de même, 30% de la population carcérale est marocaine et dans les 19 bandes urbaines de Bruxelles, 10 sont subsahariennes, 6 du Maghreb et 3 autochtones !

Sans être nullement d'accord avec le président d'extrême droite (dans les faits) Nicolas SARKOSY, il faudrait faire un tri non bureaucratique : que des familles intégrées avec les enfants dans nos écoles depuis plusieurs années ne soient plus inquiétées par l'Office des étrangers, que des demandeurs d'asile ne soient plus parqués dans des centres fermés (comme Vottem ou Steenokerzeel) mais par contre que des délinquants récidivistes soient renvoyés par charters dans leurs pays d'origine. Nous n'avons que faire des mafieux albanais ou tchéchènes qui contrôlent chez nous le trafic des êtres humains, que faire des voyous de Kinshasa et des dealers de toutes sortes devant nos écoles. Et surtout pas de fanatiques religieux qui crachent sur notre sacré : les droits de l'homme avec la complicité des politiciens sans âme et prêts à tout car en mal de voix.

Que peut-on faire ?h

Notre sacré à nous, c'est la désacralisation; alors pourquoi cette lâcheté de nos élus vis-à-vis des piscines spéciales ou des cartes d'identité avec photos voilées ? Ne confondons pas ceux qui se servent du Coran à des fins politiques et non spirituelles. La modernité de l'Afrique et sa démocratisation passeront par l'islam et non contre lui car des millions de musulmans sont tolérants et peuvent vivre en paix avec nous sans pour autant nous empêcher de vivre selon nos valeurs des Lumières. Par humour, deux enfants d'école primaire sont venus en classe avec des chapeaux de Gilles de Binche et lorsqu'on les a questionnés, ils ont dit : "que c'était leur choix et leur coutume !"

Nous avons fait des lois contre le pseudo-délit de sale gueule et il est interdit de discriminer à l'embauche. Certes mais ce n'est pas suffisant et nous devons pouvoir fournir des cours de "comment réussir un entretien d'embauche tout en restant courtois !" Je suis contre tous les racismes mais je peux comprendre ce petit patron de PME qui ne veut pas dans son équipe des travailleurs tire-au-flanc ou mal embouchés. Les lois non discriminatives ne suffisent pas, il faut des mesures d'accompagnement avec des profs-experts en savoir-vivre invisible. Pourquoi dans les écoles donner à de jeunes profs inexpérimentés des cours d'accueil pour primo-arrivants ne parlant pas français ? Notre ennemi est chez nous; ce sont la corruption, le piston politique et la bureaucratie qui en arrivent à dénier les mérites des communicateurs expérimentés.

Refusons à la fois les colonisés imaginaires (c'était il y a 50 ans !) et les lobbies de la droite européenne hypocrite. Est-ce que quelqu'un a vu depuis le Plan Mansholt en 1972, un acte social de gauche dans la courte histoire de l'Europe ? Pendant que l'on fait appel à la victimisation compulsive[xxvii] et que l'on attire notre attention sur ce pseudo-ennemi extérieur qui arrive à nos frontières, l'hypocrisie néolibérale, non ébranlée par la crise de 2008, en viendra bientôt à nous vendre la nature comme l'eau et l'air pur.

Luttons, fermement certes, contre les terroristes fondamentalistes qui cherchent par la terreur à déstabiliser l'Europe mais – pour l'humanité future de nos enfants communs - ne mélangeons pas ces quelques fanatiques avec nos frères humains de la seule race qui peuple la terre HOMO SAPIENS SAPIENS.

Pour l'éveil d'une résistance non-violente des droits de l'homme en Occident

"Non loin de la gare du Midi à Bruxelles, Luckas Vander Taelen, député flamand du parti écologiste Groen a bravé, il y a quelques jours, le tabou progressiste autour du comportement de jeunes d'originem allochtone. Vander Taelen, qui est un mordu de vélo pour ses déplacements en ville, est chaque jours confronté sur son parcours dans son quartier à majorité maghrébine à d'innombrables insultes et agressions. Sa fille a définitivement abandonné ses courageuses tentatives de se promener dans le quartier, elle y a subi trop d'insultes que la décence interdit de citer. Vander Taelen constate qu'il a lutté pendant vingt ans pour le multiculturalisme et l'intégration, mais qu'il doit admettre qu'aujourd'hui, à Bruxelles, il existe une génération de "rebels without a cause", qui se sentent par définition dépités et lésés, qui ne sont jamais responsables de rien
Et pour lesquels tout problème est la faute des autres.(…)
Karen Van Gotsenhoven, une journaliste spécialisée dans la mode s'est installée, avec quelques femmes courageuses, près de la gare du MIDI. Ces jeunes femmes ont eu l'occasion d'apprendre en un minimum de temps tous les mots en arabe ou en berbère les qualifiant de putains. Elles se sentent "prisonnières dans leur propre demeure".
Pas question d'entrer dans un des cafés du quartier, où on ne trouvera jamais une femme, pas question non plus de s'arrêter dans la rue. Ces témoignages de gens progressistes indiquent l'extrême urgence qu'il y a à demander le respect pour les valeurs essentielles européennes."[xxviii]

Après la plus grande horreur du monde occidental, la guerre fasciste du National-socialisme et du communisme stalinien contre l'Europe (6O millions de morts dont 6 millions de juifs assassinés par la SHOAH), l'Organisation des Nations-Unies (ONU) a été créée en 1945 aux Etats-Unis. En 1948, elle a proclamé la chartre de nos valeurs basée sur celle de la révolution française de 1789 pour la sauvegarde de l'humanité de son autodestruction : la déclaration universelle des droits de l'homme.

Il ne s'agit plus cette fois de dogmes religieux pour lesquels les hommes s'étripent depuis des millénaires mais de valeurs issues du monde occidental pour réunir les hommes (et les femmes sont des hommes), c'est ce que nous avons de plus "sacré", nous les incroyants.

Fuyant la misère économique du tiers-monde dûe à l'exploitation capitaliste appelée aujourd'hui néolibéralisme, des vagues de populations migrantes déferlent sur l'Europe pour profiter de ses richesses. Il y a des hommes et des femmes de grande qualité dans le monde musulman, tout comme chez nous, qui ne sommes plus rassemblés par la seule chrétienté. L'islam a eu une influence positive en Occident lors de la période du monde arabo-musulman de Cordoue et des grands sages, comme Averroès (Ibn Rushd 1126-1198) : "le Coran est une prescription à connaître et non seulement à croire", soit la raison au cœur de la foi. Le problème sociétal de la postmodernité est qu'une toute petite frange d'islamistes fanatiques ne veulent pas des droits de l'homme et veulent agressivement nous imposer leurs valeurs rétrogrades basées sur la pseudo-infériorité des femmes. Pour nous, avec l'adage "Liberté-Egalité-Fraternité", la femme est un homme comme les autres.

"Ma première rencontre avec la gauche obscurantiste remonte à Durban, lors de la conférence mondiale contre le racisme organisée par les Nations unies du 28 août au 7 septembre 2001. Moins de dix ans après la fin de l'apartheid, les forces antiracistes du monde entier s'étaient donné rendez-vous au cœur de l'Afrique du sud.(…)Je suis arrivée en rêvant d'y trouver les forces progressistes qui permettraient de construire un monde plus juste au XXI° siècle. Et je suis tombée nez à nez avec des fanatiques voulant nous ramener au Moyen Age. Plus exactement aux années trente. Loin d'être un moment de communion antiraciste, le forum des ONG de Durban s'est révélé être un vrai foyer d'agitation antisémite et pro-islamiste."[xxix]

Lorsque que, dans nos démocraties, de jeunes maghrébines téléguidées par leur père et frères utilisent avec le foulard HIDJAB nos institutions parlementaires ou d'enseignement comme tribunes, elles n'ont que faire, brebis bien soumises aux mâles, de respecter notre sacré laïque et nos normes pluralistes qui demandent, pour cohabiter dans la paix de l'esprit, de n'avoir aucun signe religieux ostentatoire dans les institutions de tous.

Lorsque nous allons visiter une mosquée, nous nous déchaussons, de même dans les églises, nous nous découvrons en enlevant nos chapeaux par respect pour les fidèles mais ce ne sont pas nos coutumes ni nos croyances. Imaginons des européennes faisant du topless à St Tropez (une pratique courante depuis plus de quarante ans) faire de même sur les plages marocaines sous prétexte qu'elles ont payé leurs vacances ? Je fais l'hypothèse que cela créerait un petit scandale car la tolérance n'est pas une valeur du Moyen-âge maghrébin.

Pourtant, chez nous à Bruxelles, les marocains se baladent comme chez eux en djellabas (l'opportuniste Philippe MOUREAU également), foulard, niquab, tchador, burka et ne se donnent jamais la peine de chercher à comprendre notre culture (la musique des grands maîtres allemands, la littérature, les sports d'eau, la sexualité joyeuse, l'art du vin et de la table,…). Un ami dont la fille a épousé un maghrébin me confiait que lorsqu'il allait chez son beau-fils, il devait apporter son vin et son tire-bouchon car celui-ci - qui ose en plus se déclarer El Hadj (le Saint ayant fait le pèlerinage à La Mecque) - ne voulait pas commettre de péché : quelle offense faite ainsi à son beau-père par obscurantisme. Transposons cela sur leur territoire et cela reste toujours inimaginable comme manque de respect aux ainés ! Pourquoi être chez nous ? Juste pour prendre l'argent (du CPAS ou du commerce) et l'envoyer par la Western Union dans leur vrai pays et pour le reste vivre entre-eux dans un ghetto voulu ?

A Bruxelles, un belge sur 3 est marocain et on prédit avec la démographie galopante que ce sera plus tard 2 sur 3, ce qui suscitera un retour réactif de l'extrême droite et des guerres barbares et racistes, comme le prédit Jacques RIFFLET. [xxx]

Rappelons quelques "vérités" (non pas révélées mais expérimentées et/ou votées) à opposer aux rigidités religieuses moyenâgeuses :
N'en déplaise aux révisionnistes, il y a bien eu des camps d'extermination des juifs par les nazis avec des preuves multiples et tangibles ainsi que les récits des rescapés;
Le créationnisme est une fable pour les gens simples et ne tient plus la route face à l'évolutionnisme de Darwin (sauf chez les protestants évangéliques américains);
Les communautés humaines créent des nations souveraines (là où le temporel est séparé du spirituel, dans les démocraties) et se donnent des institutions qui votent des lois qu'il faut respecter, comme par exemple l'interdiction de battre sa femme, le droit à l'IVG et à l'utilisation des préservatifs contre le HIV, le droit à l'homosexualité et la non obligation d'être religieux par la terreur;
le racisme est impossible car il n'y a qu'une seule race humaine HOMO SAPIENS SAPIENS tandis que l'ostracisme est plus basé sur l'agacement des coutumes différentes qui ne se respectent pas que sur la couleur de la peau; donc restons néo-anticolonialistes et chassons les envahisseurs;
un seul racisme peut exister : c'est celui portant sur la non égalité des genres sexuels; dans le monde arabo-musulman, les femmes n'ont pas un statut et une liberté égale aux hommes; dans le monde indochinois, des appareils d'échographie sont installés dans des "boutiques" de n'importe quel village pour avorter les fœtus de petits filles moins valorisées par les traditions. Rappelons également, que chez nous en Belgique, la femme mariée n'a acquis la capacité juridique qu'en 1974.

Rappelons pour mémoire l'article premier de la déclaration des droits de l'homme : "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits", ce qui veut dire, pour les sourds et les malentendants, qu'une femme peut porter des jupes courtes et des décolletés et aller le soir au café comme les hommes, ou encore à la piscine en bikini, voire en monokini sur les plages même s'il y a des hommes. Qu'une femme peut recevoir des soins médicaux d'un médecin homme sans la permission spéciale et la présence de son époux. Qu'en Turquie, en France et en Flandres, le voile HIDJAB est interdit dans les institutions publiques d'enseignement pour ne pas vivre à côté des autres sans communication mais bien avec les autres sans provocation avec des signes ostentatoires d'appartenance à un groupe oppressif. Notons en passant - parce que j'en ai un peu mare d'être tolérant sans retour de ceux d'en face - que les écoles religieuses (catholiques ou coraniques) sont un scandale de manipulation psychique de jeunes enfants malléables qui font ainsi des choix dirigés et non dans la maturité de l'être. Il faudrait enseigner toutes les religions ainsi que la morale laïque pour permettre un choix serein et non une inculcation sournoise.

La communauté immigrée marocaine se comporte très mal à Bruxelles (je ne parle pas des autres musulmans du monde, présents à Bruxelles, que l'on n'entend jamais troubler l'ordre public) où des jeunes excités donneurs de leçons critiquent agressivement les valeurs humanistes des autochtones :

"Aujourd'hui, 11 novembre 2009, sur les marches de la Bourse de Bruxelles, était organisée une manifestation pour le voile à l'école. Une bonne centaine de jeunes filles, accompagnées par des personnes plus âgées, toutes voilées, étaient encadrées par un service d'ordre de jeunes musulmans. Curieux des réactions qu'ils pourraient avoir, j'ai immédiatement été chercher mon chapeau "Dieu n'existe pas", et je me suis planté sur la deuxième marche de la Bourse, juste assez haut pour que l'on me remarque. Une jeune personne, très poliment, m'a accosté, style : "bonjour, que faites-vous ici ?" J'ai expliqué que je venais voir leur manifestation. Au jeune homme se sont ajoutées plusieurs autres personnes qui m'ont demandé de partir. J'ai répondu que je ne manifestais pas, et que si mon chapeau était visé, je le portais fréquemment. Qu'il était en quelque sorte mon voile à moi. J'y ai ajouté, que si j'étais apostrophé désagréablement, par des passants, j'étais dans la même position qu'une femme voilée, qui se fait insulter dans la rue par des racistes intolérants.
Quelques personnes, moins dans la nuance sont devenues verbalement agressives. Menaçant : "Ce serait mieux que tu partes tout seul" Quelques filles musulmanes sont venues à mon secours. J'ai évité les discussions sur le bien ou le mal du port du voile. J'ai préféré mettre l'accent sur : mon chapeau perturberait à l'école et cela pourrait créer des tensions dangereuses. Vous connaissez ma position : il faut interdire mon chapeau à l'école, accompagné d'une interdiction de tous les autres signes d'appartenance religieuse.(…) A peine ces paroles dites, quelques individus se sont jetés sur mon couvre-chef l'ont déchiré et piétiné. En me sifflant, et en me criant dessus. Comme j'étais, peu après, interviewé par une télé, ils sont venus perturber l'enregistrement. Au grand malheur de ma charmante interlocutrice voilée." FRANK (reçu le 16.11.09 sur Outlook).
Commentaire : "Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit." (Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme autorisant les caricatures, sans subir des représailles violentes).

Rappelons que notre choix de société est basé sur les Lumières et l'adage de la révolution française de 1789 : "Liberté – Egalité – Fraternité". Certains maghrébins vont même jusque se servir du concept de liberté en utilisant ce terme hors de son contexte des droits de l'homme.
Nos politiciens élus à vie nous dirigent mais ne nous représentent plus et leur préoccupation n'est plus pour l'intérêt général mais pour la chasse aux voix (à Moolenbeek par exemple).

"On pourrait penser que, assimilant ceux que j'appelle "nos" responsables à des bergers qui doivent répondre de leur troupeau, j'associe la question de la bêtise avec ce que l'on appelle le "pouvoir pastoral" qui implique un dirigeant ayant reçu mandat d'assurer le salut de ceux qu'il doit guider. Or la bêtise est plutôt ce qui reste de ce pouvoir lorsqu'il n'y a plus de mandat, ou lorsque n'en subsiste qu'une version indigente, mettant en scène une humanité récalcitrante, toujours prête à se laisser séduire, à suivre le premier charlatan, à se laisser berner par le premier démagogue. Nos responsables ne sont pas des pasteurs parce qu'ils ne nous guident "vers" rien.(…)L'illusion serait ce qui voile la lumière, ce qui nous sépare de la vérité. De quelle vérité il s'agit dépend du porte-parole, mais le point de convergence est la nécessité impérieuse de dissiper les nuages, de "dévoiler", "démystifier", ne pas être dupe. Or ce qui peut frapper, dans nos pays" modernes" tout au moins, est le manque de résistance, la quasi-résignation de ceux qui sont censés incarner ce qui nous sépare de la vérité."[xxxi]

Retraité, j'aime vivre chez mes amis musulmans du Mali. Ils ont gardé la tradition de l'accueil et de la courtoisie entre honnêtes hommes. Mes amis savent que je suis athée (athéisme avec a privatif veut dire sans religion et donc tolérant à toutes celles qui ne s'imposent pas par la force). Je voudrais que mon pays puisse aussi être accueillant mais pas poire. Par exemple accueillir des arméniens, des kurdes et des turcs sans qu'ils viennent ensanglanter nos rues pour se battre entre eux. Accueillir les musulmans modérés d'Asie et d'Afrique noire en souhaitant le métissage bon pour nos gènes et pour l'humanité en paix.

Mais, je suis antifasciste, donc je ne veux plus accepter que des jeunes marocains sans scrupule épousent des filles belges pour avoir la nationalité belge puis s'en séparent en kidnappant le bébé; je ne veux plus que des jeunes filles marocaines scolarisées ici soient en vacances au pays les victimes de leur père avec des mariages arrangés (sans distinction des générations), je ne veux pas 30% de maghrébins dans nos prisons surpeuplées mais leur expulsion pour incivisme, je ne supporte pas la ghettoïsation voulue aux alentours de la gare du Midi, que ce soit toujours le même peuple qui donne et les autres qui agressent les autochtones en se croyant chez eux puisqu'ils ont crée un ghetto où ils sont majoritaires. Je ne supporte plus que dans nos écoles, les étudiants qui manquent de respect aux enseignants soient à plus de 90% des maghrébins qui pourrissent l'ambiance de cet apprentissage dont ils auraient le plus grand besoin.

Je souhaiterais une intégration sociale honnête et respectueuse de chaque côté, soit que les maghrébins fassent quelques efforts pour connaître la culture du pays qui les nourrit. J'ai très peur pour l'avenir et la sécurité de mes enfants et petits-enfants car toutes les guerres sont stupides et il s'en prépare une de grande taille :le réveil de l'Archange St Michel et de l'extrème-droite (style Le Pen) qui massacrera sans effort mes frères musulmans. Mon cœur étant à gauche (donc pas au PS), à ce moment-là, je défendrai le monde musulman mais pas maintenant, plus maintenant lorsque je comprends l'hypocrisie des leaders de la djihad comme les prêches de Tariq RAMADAN.[xxxii]

J'étais pour l'accueil dans la dignité des sans-papiers mais aujourd'hui je m'interroge; je voudrais que les marocains dealers non intégrés retournent dans leur pays avec leur Mercédès, prix des assuétudes de nos enfants et nous restituent notre indépendance. En psychologie sociale, lorsqu'un nouveau groupe de rats immigrés dans un plus ancien atteint 30%, il y a conflit entre les deux groupes.
Rappelons ce que nous écrivions au début de cette réflexion : à Bruxelles, un belge sur trois est marocain (des voix pour les politiciens sans âme). Etant donné la différence de fécondité entre les natifs et les immigrés, dans moins de 20 ans, nous serons minoritaires chez nous comme le dit cyniquement TARIQ RAMADAN, barbare aux portes de Rome. "L'islamisme" désigne non pas la religion musulmane mais l'idéologie politique réactionnaire et intégriste produite au nom de l'islam." (Catherine FOUREST).Nos partis ne nous représentent plus et nous allons avec eux et leurs intérêts perso en marche arrière vers la tentation obscurantiste. Notre majorité laïque s'endort et des jeunes ne s'éveillent pas à la Résistance démocratique, l'humanité va vers son autodestruction car Allah le veut "Inch-Allah !".

"L'algue peut se satisfaire d'être bercée par le flux et le reflux de la vague. En végétal qu'elle est, il est vrai, elle n'a guère le choix, sinon de "profiter" du milieu. L'homme lui possède la conscience. Qu'elle émane d'un don généreux – d'aucuns diront pervers – d'un Divin ou qu'elle soit façonnée par les hasards de l'évolution. Cette conscience ouvre à l'humanité les portes superbes de la réflexion, arme de la pensée. L'homme a le choix de se demander ce qui le meut, le nourrit, le berce ou le détruit. Il peut dépasser la vague locale qui le submerge et saisir qu'elle vient de loin, de très loin, et qu'elle ira mourir sur un rivage comme toutes ses sœurs."(Jacques RIFFLET)[xxxiii]

La KABBALE (SEFER HA ZOHAR)

"L'Un est le processus (l'énergie)
Le Deux est le Ciel (YANG) et la Terre (YIN)
Le Trois, ce couple et l'harmonie de leur devenir."
(Les Trois Précieux du TAO)

Hypothèse

Aujourd'hui, les droits de l'homme (et surtout de la femme) sont critiqués par les barbares islamistes terroristes. Le psychologue Carl Gustav JUNG, chercheur scientifique sans peur des hypothèses et non mystique, évoque la probabilité d'archétypes communes à l'humanité en ce qui concerne les valeurs les plus sacrées (au-delà des trois religions abrahamiques, dites du livre) comme par exemple, le soufisme, la Kabbale, le Tao, les Upanishads, la philosophie sans Dieu du zen, etc. Ci-après une lecture laïque des dix sefirot du ZOHAR. Nous ne sommes qu'une seule humanité qui voudrait rassembler les gens de bonne volonté dans une écologie citoyenne pour la dignité humaine et une spiritualité éthique, car nous sommes nombreux comme les épis de blé mais les tueurs fascistes sont et seront toujours là, le côté obscur de la force.

Les dix sefirot



1. KETER ou "la couronne" ou encore la volonté de vivre qui agit dans notre entité, dans l'ici et maintenant pour évoluer et sortir de nous-mêmes : "je serai !". Nous devons connaître les racines de notre histoire de vie sans pour autant nous enfermer dans un passé nostalgique bloquant. Tout comme le futur ne doit pas devenir une fuite activiste en avant, dans le faire névrotique. L'idée est de rester vivant tout en faisant des projets non aliénants.
La couronne est une forme qui encercle le lieu et le temps et nous nous sommes dans le présent de l'ici et maintenant avec sérénité, tout en restant concentrés sur l'action de l'instant et non sur le plus tard: "Quand j'écris, j'écris!" dit également le TAO (la Voie).

2. KOKHMA ou "la sagesse". L'éveil de la conscience commence lorsque l'on est capable de se remettre en question et de s'interroger sur toutes nos certitudes, celles qui ne font pas de doute. L'homme n'a pas d'autre sens que d'être, il n'y a pas d'essence, juste l'existence d'une entité biologique. Voyager n'est pas partir vers des continents lointains mais conscientiser – au-delà des habitudes et des routines - la présence des humains proches qui nous entourent.
Posons un regard et redécouvrons l'autre, ouvrons-nous par la pensée positive et le sourire à son altérité.
Comme à l'aube de l'humanité, regarder avec notre cœur d'enfant non encore figé dans des habitudes, préjugés, convictions, foi et théories non vérifiées.
L'homme que nous étions hier n'est plus, nous sommes en perpétuel devenir, nous émergeons toujours différents au-delà des simples rides reflétées dans le miroir du temps. Si nous arrêtons d'apprendre et de changer, nous serons phagocytés par notre entropie en "vieux qui ne bougent plus et qui attendent !"(BREL).
Soyons humbles et à l'écoute sincère de la parole de l'autre, améliorons les idées des autres de nos commentaires créatifs plutôt que de les juger et de les combattre. Interrogeons au lieu de vouloir convaincre, affinons nos questions plutôt que d'accepter dans la hâte des réponses superficielles. Le KOKHMA est appelé "père".

3. BINA ou "l'intelligence". La Bina dite également Ima est appelée "mère", c'est la possibilité de déduire ou d'induire par l'intuition créative à partir de la logique analytique masculine. Celle-ci permet une insertion dans la technologie du monde avec le lien cause-effet. BINA est reliée à la langue maternelle, elle est à gauche du corps et activée par le cerveau droit.
Les matières techniques, technologiques et verbales sont traitées par le cerveau gauche masculin, les perceptions visuelles et les émotions permettant le choix dans diverses logiques sont de la capacité de l'hémisphère cérébral droit.


3. DHAAT. La BINA et la sefira de HOHKMA sont reliées par la sefira cachée DHAAT pour former un SEYOL soit un triangle équilatéral avec la base en haut, c'est le symbole de la paix, de l'équilibre et de l'harmonie. Le lien entre le rationalisme et un intellectualisme ouvert différent de la pensée logique. Entre la raison et l'intuition poétique, le DHAAT ou intelligence émotionnelle résulte de l'expérience de notre histoire de vie, la joie ou la tristesse que nous pouvons ressentir. En dynamique des groupes, on parle à cet effet du "Ressenti".

Notre civilisation a développé une hyper activation de notre hémisphère gauche logique; or, nous avons bien, homme et femme, les deux hémisphères, le droit est actif et sous-employé et donc à se réapproprier (surtout par les hommes à la sensibilité un peu étouffée). C'est le principe du psychosociologue Kurth LEWIN : "la somme est supérieure à l'addition des parties" et avec nos hémisphères en phase, nous avons l'émergence EN PLUS de la raison et des émotions. Ce sont en effet ces dernières qui nous permettent de décider sur les spéculations du gauche, ce qui fait notre supériorité sur le travail mécanique plus mathématique de l'ordinateur qui lui ne peut que supputer indéfiniment et non réussir à faire des choix dans la complexité humaine.

4. GUEVOURA ou DIN (la rigueur masculine) et
5. HESSED (l'amour féminin) dont le SEGOL est l'harmonie :
6. TIFERET avec les notions de bien et de mal reliées.
"Le roi Salomon envoya chercher Hiram de Tsor. Il était plein de sagesse, de discernement et de pénétration. Il vint vers le roi Salomon et réalisa le temple. Il forma les deux colonnes de bronze. Elles étaient creuses et d'une épaisseur de quatre doigts.
Il éleva la colonne de droite et nomma son nom, YAKHIN. Il éleva la colonne de gauche et nomma son nom, BOAZ."(Livre des rois, I, 7,21) Les deux colonnes creuses ont un rôle symbolique. Elles permettent à la lumière de l'infini de descendre et de circuler à l'intérieur. La première colonne, yakhin signifie : "Il rend ferme, il donne un sens à l'existence, il fonde le "oui" du monde. La seconde colonne, boaz, signifie :"en lui la force". La colonne yakhin est le héssèd. La colonne boaz, le din. Nous avons parlé de trois colonnes dans la Kabbale. En fait, c'est l'homme lui-même qui réalise la troisième en se situant entre les deux colonnes; il harmonise en lui le din et le héssèd."[xxxiv]

Est "bien" tout ce qui tend à être en accord avec la force créatrice du vivant. Est "mal" tout ce qui s'oppose à la vibration de cette force/souffle/énergie. Mais nuançons, le mal peut être ce qui s'oppose aux pulsions psychopathes, aux instincts animaux et au néolibéralisme et à notre monde imparfait en général. Mais aussi, l'homme qui agit sa liberté a le courage de croquer la pomme de la connaissance pour poursuivre sa croissance intellectuelle et son perfectionnement, dans ce cas le "bien " de Dieu devient un "mal" qui sanctionne la volonté de croissance de sa créature en l'excluant du jardin d'Eden, la loi de Dieu opposée à la liberté de l'esprit et aux lois de la nature qu'il aurait créée en étant parfait ?

Tout ce qui fige, qui affaiblit, qui veut contrôler par des répétitions mécaniques, des inhibitions, des culpabilisations, des habitudes, des certitudes et la passivité est le mal. Le "bien absolu" d'une hypothèse divine est le mal absolu qui exclut la liberté et l'évolution de la créature, dit clairement la Kabbale. Selon les contextes donc, il nous faut jongler dialectiquement avec NIETZSCHE entre parfait et imparfait pour dépasser ce paradoxe de la subjectivité.

Le cercle par ses lois enferme tout progrès de la liberté, son rayon, la droite qui va de l'avant symbolise la réalité en développement, l'ouverture du mouvement du centre vers la périphérie inconnue. La vérité est dans cette harmonie entre les lois répétitives et innovatrices, entre din et héssèd. Le din, c'est la loi naturelle de la physique et de la gravitation, c'est l'orientation sociale de l'institué avec la rigueur et la justice; le din, c'est donc le cercle mais aussi le point refermé sans espace ni temps, c'est une configuration close qui a besoin de la force instituante de la créativité en mouvement du héssèd. Les lois sont le cercle et la droite créée par la règle peut dépasser le rayon, dans une poussée utopiste pour les lois de demain.

Le héssèd abolit le repos, le statique, la ligne est dynamique et opposée au point et par le mouvement, elle crée l'énergie vitale, le don et l'amour, la bonté et le geste vers l'autre mais aussi le désir insatiable d'être autre, soit aussi bien le feu de la passion que le désir de se perfectionner. Un monde ordonné et structuré qui manquerait de rêves et de la créativité serait étouffant, un monde qui ne serait que poésie, imagination et amour serait éthéré, sans forme stable. TIFERED unit la structure stable du cercle clos (din) avec le souffle vital, le cercle ouvert en spirale (héssèd). La pulsation de la vie et la rigueur des institutions pour vivre ensemble en harmonie dans nos institutions démocratiques toujours fluctuantes et dans le changement, sinon risquant de devenir totalitaire.

"Le but de l'initiation humaine est la réintégration de l'homme dans son essence, à la fois par l'intellect et par le cœur, par une sorte de nostalgie d'un rythme de Lumière et d'Harmonie dont le souvenir et l'espérance demeurent au plus profond de nous. Nous rappelons ici que ce "souvenir" est l'un des archétypes de Carl Gustav JUNG. La phrase tirée de la Table d'Emeraude d'Hermès Trismégiste est célèbre : "Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, pour accomplir le miracle de l'unité.""[xxxv]. Le lien entre l'univers et l'homme poussière d'étoile.

7. NETSAH (Victoire) et 8. HOD (Splendeur) forment le SEYOL 9. YESSOD (Transmettre).
Nétsah est la maîtrise (victoire sur nos pulsions ?). L'homme en Education permanente a d'abord travaillé son émancipation et accepté d'être dans ce qu'il fait (et non dans la soumission à la volonté des autres) : KETER.
Puis, il a organisé son esprit pour utiliser ses analyses rationnelles et sa créativité intellectuelle (KOKHMA-BINA-DAAT), il a ensuite posé ses repères avec la règle et l'équerre de la rigueur de la terre et le compas du ciel et de la lune pour les confronter avec la compassion et la passion (l'eau et le feu) pour enfin découvrir une harmonie qui lui est propre à partir des éléments symboliques fondamentaux. L'homme maîtrise ses pulsions mais refuse de se contenter de la contemplation pour au contraire s'investir dans l'action sociale, pour la veuve et l'orphelin, le changement du monde. Il a la force pour aider à une organisation sociale plus équitable, que le monde soit plus juste pour le plus grand nombre.

Une porte ne peut être à la fois ouverte et fermée et lorsque nous ne nous engageons pas pour la sagesse et la responsabilité, nous soutenons le monde tel qu'il est, selon la volonté de Dieu, avec les grandes famines qui vont être en recrudescence en 2010 résultant de la surexploitation néolibérale. Le pragmatisme technique de NTESAH serait de tendre au contrôle de la politique pour en exclure l'oligarchie politicienne avant de sombrer à nouveau dans un totalitarisme réactionnel provoqué par le népotisme et la corruption.

8. HOD est le sefira de la beauté, de l'esthétique. L'œuvre d'art fait rêver l'âme et réjouit le cœur, le voyage vers des contrées lointaines aux sites époustouflants peut être aussi une mise en mouvement vers la beauté quotidienne. Regarder une belle femme avec ses courbes harmonieuses, de petits seins fermes, de petites fesses et un sourire qui donne à voir son âme n'est pas paillardise et luxure mais au contraire sublimation car comme la beauté d'un masque africain, pourquoi vouloir toujours posséder ce que l'on peut admirer (le couché de soleil par exemple) au lieu de se limiter à la maîtrise de soi. A ce sujet, la Kabbale, nous dit : "Il est interdit d'être vieux" car "vivre, c'est naître à chaque instant" (FROMM[xxxvi]) dans l'émotion de toutes les beautés qui nous entourent.

En ces temps troublés par la violence sanguinaire des intégristes islamistes, soulignons les poètes du soufisme [xxxvii] ("Tout est en tout"), comme Attar (crucifié en 922 sous les Abbasides) :
"Désormais, il n'y a plus entre moi et Dieu d'intermédiaire, ni nécessité de démonstration pour me convaincre. J'ai renié le culte de Dieu; ce reniement était pour moi un devoir, j'ai vu mon seigneur par l'œil du cœur. Je dis "Qui es-tu ?". Il répondit : "Toi"(…) Ayant bu des mers entières, nous restons tout étonnés que nos lèvres soient encore aussi sèches que la plage et toujours cherchons la mer pour les y tremper. Sans voir que nos lèvres sont la plage et que nous sommes la mer.", ou encore Omar Khayyâm (XII°) : "Maintenant, ni hier, ni demain (car) hier est bien loin, mon ami, et demain n'est pas encore venu. Rends heureux maintenant ton cœur malade d'amour. Au clair de la lune, bois le vin, car cet astre nous cherchera demain et ne nous verra plus."[xxxviii]

9. YESSOD ou "le fondement" de la transmission et en-dessous de lui mais en lien il y a le dernier sefira: 10. MALKHOUT, recevoir. C'est la conjonction de donner et recevoir, du YIN et du YANG. Il faut pouvoir donner ce que l'on a soi-même reçu. L'enseignement des valeurs unit, alimente le lien intergénérationnel. Il ne restera rien de notre corps et de notre esprit mais nos parcelles de sagesse peuvent migrer dans les nouvelles générations. Savoir donner est facile mais il faut aussi être capable de recevoir avec humilité. Etre ouvert, réceptif aux lumières de Socrate ou de Diderot qui nous viennent en quelque sorte des deux premiers sefirot HOKHMA (sagesse) et BINA (tendresse). Notons que chaque sefira est à la fois masculin et féminin, il s'agit de symboles. Recevoir et donner, c'est partager, nos rêves et découvrir le plaisir d'EPICURE, la joie et l'éthique de SPINOZA et le lien entre la pensée et l'action.

En conclusion sommaire

La joie est liée à cette capacité d'échanger, de se dire pour briser le cercle des pensées toutes faites, c'est l'homme qui s'invente par son histoire de vie acceptée et exprimée. Il ne devrait pas y avoir de barrières entre l'intellect et le corps, la joie d'être en bonne santé et la lumière de l'orgasme. Nous devons prendre soin de notre histoire (passé-présent-futur) dans l'axe, pour nous linéaire, de la temporalité : ce que nous sommes ici et maintenant, ce que nous avons été et ce que nous pourrons devenir.
Nous pourrions réécrire la formule de René DESCARTES "je pense donc je suis !" avec le bouillonnement de la vie-mort ; je lis, j'interprète, je pense, je critique, je m'oppose, j'écoute, j'écris, je questionne, je réponds, je cite, je raconte, je nomme, je discute, j'interpelle, j'apprends, j'enseigne, donc je vis, je suis, même s'il n'y a pas de JE, juste l'énergie et le mouvement : une harmonie.




L'éducation avec amour, l'amour avec l'éducation, la vie avec la mort

"Sur terre, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme."
(Antoine Laurent de LAVOISIER, chimiste français, Paris 1743-1794)

Observation de la vie quotidienne

Les périodes de fin d'année et donc des fêtes normatives comme Noël et Nouvel An, sont un bon moment pour observer les familles en émoi dans le bousculement pour leur territoire respectif.

En principe, les enfants disposent de toute la maison sauf la pièce préparée pour les invités de la famille. Mais comme les parents ne peuvent pas à la fois préparer et répéter interminablement des interdits qui seront transgressés dès leur première inattention, les enfants, par la lassitude des parents, colonisent aussi les espaces réservés pour y jouer. J'ai eu trois filles et je trouve mes deux petites-filles adorables mais je suis plus réservé par rapport à mes deux petits-fils de 5-6 ans qui refusent d'accepter les règles des grands. Il suffit qu'une mère discute avec un autre adulte pour que son jeune mâle grimpe dans ses bras (à 5 ans!) et cherche à la monopoliser. Dire à l'enfant du fantasme de toute-puissance : "je parle, laisse moi terminer" est un vœu pieux car l'enfant n'a pas encore l'âge de raison et se fiche des argumentations causes-effet. J'ai vu l'autre loustic courir trop près de la table et renverser le verre de champagne d'une arrière-grand-mère sur elle, ce sont des choses qui arrivent mais lorsqu'il s'agit du cinquième verre sur la même personne, on se demande pourquoi la mère n'intervient pas. Détachement ! Ou plutôt lassitude ?

Je suis seul dans un living avec un de ces petits-fils et il se goinfre de chips préparés pour les invités (les plats faits pour eux ont l'air moins tentants) et l'opération goinfrerie consiste à s'en mettre plein la bouche et à en prendre dans chaque main avant de s'installer sur les divans en tissus. Je dis à mon petit-fils distinctement que c'est compréhensible que la sensation de graisse écrasée dans ses paumes l'ennuie mais qu'il peut prendre une serviette mise à côté plutôt que systématiquement essuyer ses mains sur les sièges car ce serait ainsi attentionné de sa part de penser aux invités qui vont s'asseoir sur ce qui lui sert d'essuie-main. C'est comme si je parlais à un yack de montagne qui ne comprend pas le tibétain. L'œil est éteint et - à un mètre de distance - il fait comme s'il n'entendait pas mes propos et continue son jeu d'appropriation du territoire. Nous avons été élevés à laisser l'autorité aux parents mais mon naturel aurait envie de lui retourner une mandale et à lui demander si comme cela il m'entendrait mieux. Respiration et détachement ! Le pire, je pense, est qu'il a déjà appris à faire mal en ne regardant pas celui qui lui parle; dans notre civilisation, on appelle cela le déni.

Sa grande sœur de 7 ans apporte un plat d'amuse-gueules (on apprend très tôt aux petites filles sages à aider pendant que les petits garçons se goinfrent), la fillette trébuche et les apéricubes fromage emballés se répandent sur le sol. On demande aux deux enfants de ramasser et le petit tyran se fâche parce que cette fois, ce n'est pas lui qui est responsable et il crie sur ses parents. Sa maman lui explique que dans bien des cas, c'est à lui que cela arrive et sa sœur l'aide toujours; alors, il peut faire un effort. Il est en rage (un état modifié de conscience). Il râle, pleure et crie mais fait mine d'aider sa sœur en balayant les carrés apéricubes de ses pieds. Puis voici arrivé le second petit-fils qui visiblement n'est pas bien, il s'assied à la table préparée pour les invités que l'on attend et non dans le coin sympa préparé pour les enfants et vomit par des jets francs l'entièreté de son estomac (c'est énorme ce qu'un estomac peut contenir). Les femmes de la famille se précipitent avec essuies-tous ou torchon et seau et le petit soulagé de ce poids stomacal s'allonge pour s'endormir sur le divan trois places alors que les places sont comptées.
La fête de Noël n'est pas encore commencée qu'elle est gâchée par deux petits ne respectant aucune règle. Que peut-on faire? Ne plus organiser ces fêtes de famille génératrices de stress ? Les faire enfants non admis ? Ou éduquer plus fermement les enfants ? Comment calmer les colères des 16 adultes déjà là plutôt que les refouler comme les autres ? Et/ou qui réapparaîtront comme des broutilles à la moindre allumette.

Devant les attitudes hypocrites de ces deux enfants scolarisés qui savent parler mais où le verbe est nié, j'ai compris que ceux qui se servent de la gifle pour dompter les petits n'ont pas tort du tout. L'instruction s'apprend à l'école et la bonne éducation à la maison. Ma fille ainée n'a pas d'enfant (et est comme moi un peu maniaque) mais lorsque ces petits monstres viennent chez elle, elle hausse le ton lorsqu'ils veulent essuyer leurs mains sur ses murs blancs et elle a raison. Permettre un peu tout à un enfant qui marche à peine est une chose et ce n'est plus pareil lorsque les gosses sont en âge de scolarisation.


J'ai commis l'erreur de croire en une éducation libérale basée sur les récompenses plutôt que sur les punitions et je regrette car nous nous influençons tous d'une génération à l'autre. Pourtant, nos petits-enfants sont pleins de promesses.

La nature humaine est complexe et si l'atmosphère de fête est décrétée par nos médias télévisuels hypnotiques, ce n'est pas toujours la détente pour les hôtes qui reçoivent, avec tous les enfants qui hurlent. Un enfant au fond ne parle pas mais crie et si un autre lui répond, les décibels du groupe augmentent car ils ne s'écoutent nullement et monologuent tous. Ils jouent à côté des autres et non avec les autres. Observez deux petites filles sages jouer à la poupée, ce sont deux monologues et non de l'échange enrichissant une fiction.

Faire un câlin à sa maman en lui disant qu'il l'aime éperdument s'apparente dans le concret des actes posés à une stratégie hypocrite de chantage affectif pour manipuler l'adulte; il ne suffit pas, ni dans les rapports parent-enfant ni dans les couples, de faire une déclaration mais de la montrer dans les faits à chaque minute passée ensemble. J'ai vu un adolescent attardé de 18 ans à qui la mère demandait la permission de relancer sa vie avec un autre homme, lui refuser cela pour la garder pour lui et, un an après, il rencontrait une copine et faisait sa vie avec elle, en laissant sa mère dans une solitude permanente. L'enfer existe bien et il est sur terre. Respirons, détachons-nous suffisamment pour donner une mémorable gifle à cette graine de macho, ce n'est pas de la violence mais de l'autoprotection, une agressivité défensive de nos droits de vivre libre.

L'éducation s'apparente au dressage dit du "conditionnement opérant", l'inculcation des bonnes manières se fait en principe par la carotte des récompenses (mais si elles sont permanentes, elles perdent ainsi leur impact) et le bâton de la sanction lorsqu'il y a invasion du territoire des grands avec dégâts (comme les apéricubes ou les flûtes systématiquement renversées) avec modération bien entendu. Le temps des enfants de l'après-guerre élevés au martinet (petit fouet) ou aux fessées d'1/2 heure est révolu mais ne faudrait-il pas trouver un juste milieu et mettre des limites aux enfants rois si désagréables alors qu'ils ont en eux un potentiel de bonté que leur nature animale stimulée ne peut laisser sortir. Un collègue montois Patrick TRAUBE a sorti un intéressant ouvrage : "Eduquer, c'est aussi punir !"

Et si la parole de la mère n'est pas/plus audible, permettre alors au père de faire entendre sa grosse voix sans le juger négativement ? Ou à défaut donner cette gifle de renforcement aversif pour sourd et malentendant ? Soit le moindre mal face au paquet de nuisance que je cherche à raconter avec légèreté mais dont tout le monde se passerait bien dans notre seule existence humaine. Nous parlons beaucoup de respect mais nous ne le pratiquons pas; le respect et la dignité humaine seraient de décommander la fête et de punir de façon significative les enfants au lieu de faire semblant. Ce n'est pas à nous à respecter les marmots (la famille actuelle existe depuis si peu de temps) mais à eux de respecter leurs aînés. Notons que le problème n'est pas que chez nous et les jeunes maghrébins qui en rue m'insultent délibérément en voulant "niquer ma mère" sont de la même génération, des jeunes sans contrainte mais aussi sans repère et qu'aucun chef d'entreprise n'engagera non à cause de leur faciès mais en raison de leur mauvaise éducation. Plaignons mes frères les enseignants qui ont en première ligne ces jeunes jamais sanctionnés. Notons que les immigrés de la première génération ainsi que les sans-papiers d'aujourd'hui ne développent pas cette hostilité agressive face aux hôtes infidèles.

Mais revenons à la fête de Noël et pensons (en général) aux parents tendus dans la cage de la cuisine qui vont conscientiser qu'ils sont mal et qu'il y a un autre rat dans la pièce, la/le compagne/gnon, ils vont donc s'agresser mutuellement afin de se décharger de leur malaise. C'est un phénomène psychologique banal de dysfonctionnement de l'affect se trompant de cible. Et si nous arrêtions de "faire plus de la même chose"(WATZLAWICK) avec des attitudes et des comportements blessants en se fixant pour tous des règles simples.
L'autre du couple n'est pas notre propriété et vice et versa et donc si on ne sait plus lui faire des câlins ou qu'on le dénie par défaut de communication de sa part, il faut partir et recréer ailleurs une autre relation amoureuse. Par contre, s'il y des enfants, ils ne peuvent faire la loi du père et doivent être dressés comme de petits animaux sans conscience jusque 7 ans, ce qui est bien le cas. Notons que c'était vers cet âge que les gamins étaient extraits du gynécée pour être éduqués aux occupations des hommes par les pères, le plus gros étant fait par les mères qui restaient avec les filles.

Dans mes formations, comme animateur de séminaire en histoires de vie, j'ai vu trop de fils qui détestaient le père par induction constante de la mère sans l'avoir jamais côtoyé, j'ai vu des femmes qui se plaignaient d'un mari non aimant mais restaient avec lui parce que sans travail "que voulez –vous faire ?"

Un couple sur deux se sépare et cela ne veut pas dire que celui qui dure, c'est par amour mais trop souvent par lâcheté, par peur d'un avenir inconnu; il y a alors lentement une transmutation de l'amour et de l'affection en haine de l'autre.
C'est tellement triste pour ceux qui pensent qu'il n'y a pas de paradis et que le seul possible serait de respecter l'altérité de l'autre genre pour veiller à nos plaisirs mutuels et au partage des tâches dans l'ici et maintenant du vécu. J'ai toujours entendu plus de femmes que d'hommes en histoires de vie et elles m'ont expliqué qu'elles étaient des victimes avec des hommes qui ne leur parlent plus, sortent et boivent comme des trous et parfois les frappent. Comme si c'était possible d'avoir un yin sans yang, l'amour sans le conflit assumé, la bonne et le méchant. Ce sont avec ces idées d'opérette que nous vivons notre seule existence…en étant malheureuses et/ou culpabilisées. La recette serait de suivre nos impulsions et de filer une bonne torgnole à ce moutard infâme qui veut tuer le père et s'accaparer la mère en esclave. Mais pour cela, il faudrait que la mère ne se trompe pas d'allié et qu'elle conscientise que son oisillon s'envolera du nid et que peut-être, si elle n'a pas tout cassé, elle restera avec le père. Dans les formations en histoires de vie, 9 sur 10 participants sont des femmes, souvent d'un certain âge et qui recherchent un compagnon pour un dernier bout de chemin car elles sont plus courageuses que les hommes. Et les hommes ne sont pas ou plus là (ils meurent plus tôt) car ceux qui survivent s'enterrent dans un canevas d'habitudes égoïstes ou deviennent moines zen ?

J'ai déjà vu un père venant au secours de la mère en grondant l'enfant se faire rabrouer par elle pour cette assistance légitime. Aussi par après, l'homme s'enferme dans le mutisme et la mère se plaint qu'elle n'est pas secondée pour l'éducation des enfants. Dans cette image d'Epinal, il y a donc deux coupables qui sont aussi deux victimes du petit monstre adoré mais égoïste. FREUD lui-même n'aurait pas toléré d'être interrompu par le discours creux d'un gosse qui veut juste monopoliser l'attention au lieu d'apprendre en écoutant. Il ne s'agit pas d'être bon ou mauvais mais juste et équitable. La famille unicellulaire actuelle est une construction récente et bénéfique pour les enfants si ceux-ci sont cadrés et élevés dans un savoir-vivre de politesse. L'amour et la loi créent un milieu sécure pour l'enfant, dit également Boris Cyrulnik. Regardons les petits maghrébins ou autres glandeurs ou dealers grossiers insulter les jeunes femmes en rue est-ce vraiment la société machiste que nous voulons dans les pays des droits de l'homme (et de la femme).

Conseils sans prétention pour une vie cadrée avec amour

Les paroles du philosophe BOUDDHA disent que la vie n'a pas de sens (si nous la limitons à la seule existence de l'ego) et qu'il n'y a rien au bout du chemin : pas de résurrection, ni d'immortalité de l'âme. Au-delà des douleurs physiques que nous ne saurions parfois pas changer malgré les progrès de la médecine, la plus grande partie de notre vie, nous la vivons dans des souffrances psychiques autoproduites.

Les quatre grandes vérités du Bouddha sont :
La vie est souffrance.
La souffrance provient du désir et de ses frustrations, de la soif de sensualité et d'orgueil personnel et social.
Pour la cessation de la souffrance, il convient de reconnaître les désirs, de les apaiser par la sublimation et de s'en détacher.
La voie de la vérité éthique emprunte huit chemins:
- la vue juste, sans préjugé,
- l'intention compatissante,
- la parole juste, jamais blessante,
- la conduite droite selon notre axe de valeurs,
- un mode de vie tempéré,
- l'effort soutenu,
- l'attention de l'instant,
- la concentration et la méditation.

Le zen actuel rejoint les travaux des neuro-cognitivistes américains :
La matière est un assemblage éphémère d'énergie.
Il y a peu de matière dans la matière mais beaucoup de vide, l'espace entre les électrons et le noyau des atomes, la vacuité opposée à notre activisme névrotique.
Il y a peu de matière dans l'espace, peu de planètes ou d'autres concrétions météoriques dans le vide sidéral.
L'homme est une complexification d'une matière identique singulière et provisoire, comme la vague est une manifestation éphémère de l'océan.
Il y a toujours dépense d'énergie (l'entropie) pour maintenir un système à température par exemple et régénération de l'énergie par le mouvement, de même un groupe fermé est voué à la disparition alors que tout groupe ouvert (la démocratie ?) se régénère.
Matérialisation et "néant" sont liés (antimatière des trous noirs), la matière ne serait qu'une "solidification" du vide cosmique légèrement énergisé par une concentration puis explosion énergétique (le Big Bang étant la théorie insatisfaisante et provisoire de notre époque).

Nous avons évolué à partir des animaux, nous sommes de la famille des mammifères et nos besoins et désirs ne sont pas conscientisables (l'inconscient en lien avec la terre, l'eau et la lune). Nous sommes interdépendants; lorsque nous vivons une injustice où lorsque quelqu'un nous crie dessus, notre colère monte et nous crions aussi; nous passons d'un état normal à un Etat Modifié de Conscience (EMC), tout comme les transes chamaniques. Le feu de la passion peut nous brûler les ailes mais aussi nous réchauffer. Nous partageons la parole et l'air que nous inspirons et expirons avec les poumons des autres humains.

Nous sommes des agrégats de matière (atomes, molécules) ayant donné les sens : la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût, toucher, le mental (pensée) et l'inconscient (le refoulé). Nos pensées chaotiques peuvent être ordonnées et devenir soit un ego-moi-je bouffi d'orgueil, soit un esprit critique et lucide qui a la conscience du rien , de la vacuité du cosmos, dont nous sommes des parties intégrées.
Ma maman fut une prématurée et a une pensée fonctionnelle, elle est maligne mais non réflexive, ainsi réinvente-t-elle l'histoire (y compris la mienne) par des rationalisations. Lorsqu'elle vit un obstacle, elle se tracasse énormément, elle est bien plus malheureuse que ce que je ne pourrais être moi-même même si elle est croyante. Les bouddhistes appellent les gens qui vivent de chimères et d'automatisme : les pansu, ce qui n'est pas gentil pour les ruminants, des mammifères égaux à nous, diront avec justesse les végétariens.
La pensée réflexive doit bien sûr accepter l'angoisse existentielle (nous mourrons tous) mais peut fortifier notre esprit en l'affinant au-delà de nos représentations parfois stéréotypées du bien et du mal et faire naître la conscience de notre seule et unique responsabilité de ce que nous faisons de notre existence. "Soyez à vous-mêmes votre propre flambeau !" disait le Bouddha.

Notre personnalité est la construction fictive de notre histoire de vie, notre cerveau nous trompe parfois et arrange nos perceptions et sensations en rationalisations pour calmer notre entité; autrement dit, notre individualité corporelle/physique est apparente et pour tous éphémère et notre personnalité est le fruit de nos représentations subjectives dépendantes de notre famille, de notre culture, de notre ethnie et de notre propre parcours existentiel (entre les déterminismes et le hasard). S'il y avait un Dieu à l'échelle cosmique, il ne passerait pas son temps à jouer aux dés avec des fourmis sous le déguisement d'un Papa Noël anthropomorphe mais serait plutôt indifférent à nos vies mesquines. Sur le plan de l'univers, le réel n'a rien à voir avec nos tracasseries un peu idiotes et notre agitation permanente est plutôt un "petit arrangement" avec la mort, pour ne pas trop penser à la trouille de notre effacement définitif (l'angoisse existentielle). Il nous faut accepter notre totale disparition, personne ne parlera de nous 50 ans après notre mort (sauf rarement, des œuvres d'une personne mais non d'elle-même).

Nos corps pourriront et nos molécules organiques complexes à base d'azote (N02, NH4OH,…) et de carbone (CO,CO2,CaCO3,…) serviront de nutriments aux plantes qui, elles, vivront si elles sont interreliées avec la pluie, l'air, la chaleur, le substrat fixateur et le soleil pour la photosynthèse. Notre mort est retour au cycle de la vie "rien ne se perd, tout se transforme". Les ruminants ou mes petits-enfants mangeront les plantes et nous reprendrons notre vie sous un autre aspect. L'homme est un prédateur qui peut également manger l'animal et les pesticides concentrés que les plantes ont reçus. Notons par précision que nous sommes loin de la métempsycose ou transmigration des âmes; des amis croyants bouddhistes m'ont parfois parlé de leur vie antérieure et ils étaient tous , comme Paco RABANE, grand prêtre d'Egypte , Jules César ou Napoléon. Dans ces cas, j'ai toujours répondu avec le plus grand sérieux que je n'avais pas eu de chance et que j'avais été cancrelat comme Kafka.

Tout système de systèmes organisés produit à la fois des contraintes et des propriétés émergentes. L'esprit, le psychique est une propriété émergente et provisoire de l'organisation de notre entité de primate debout, ayant permis avec le basculement du pelvis, une situation de moindre pression de notre cerveau et, avec bonne oxygénation par le sang, l'avènement de cette dernière couche cérébrale, les neurones du néocortex.
Vouloir copuler est naturel, animal et bon mais n'est pas le "penser"; l'arc-réflexe entre nos cordes vocales et la möelle-épinière, c'est la parole et l'échange mais non le "penser" lorsque ce que l'on dit est "bête et méchant" pour augmenter les souffrances humaines par contamination. Notons que le monstre d'égocentrisme du petit enfant de 5 ans subjugué par le fantasme de la toute puissance peut ne pas évoluer chez une personne psychopathe ou également qu'une personne normalement compatissante envers autrui peut avec la sénilité régresser à cet état antisocial de l'égotisme.

Comme le disait le philosophe Jésus de Nazareth (fils de Dieu pour certains), arriver à pardonner à nos parents d'avoir été des êtres égocentrés et se refuser à poursuivre la chaîne conditionnée des médisances et des paroles blessantes est le premier pas vers la sagesse, vers une lumière spirituelle située hors du désir de dominer, de plaire et de détruire les autres, fut-elle laïque.

Je cite souvent l'histoire du psychologue humaniste Carl ROGERS qui raconte l'histoire de deux amis miliciens, un des deux souffre d'énurésie (pipi au lit) et est angoissé car dans le bataillon, en chambre commune, on va rire de lui. Il va consulter le Dr ROGERS et lorsque les deux amis se retrouvent peu après, l'ami non atteint demande donc à l'autre des nouvelles et celui-ci de répondre que tout est formidable. Donc "tu ne fais plus pipi au lit ?", dit l'ami et l'autre répond : "Si, mais à présent, je m'en fous !". Belle distanciation de ce qui peut nous faire souffrir mais tellement difficile à conscientiser. Pourquoi donner du pouvoir sur nous à des gens aigris qui nous veulent du mal, laissons piser le mouton, laissons couler et tournons-nous vers ce que nous-mêmes pourrions faire de bien pour les autres au lieu de répondre en victime consentante à ce type de jeu psychologique pervers.

Partout où des grands sages (Jésus, Bouddha, Héraclite, Epicure, Spinoza, Schopenhauer,…) ont proposé un système de croissance psychique et spirituelle aux hommes, d'autres hommes petits, mesquins, peureux et avides en feront un système de croyance aliénant. C'est l'axe du livre de FREUD "Totem et Tabou" : la religion est une névrose obsessionnelle collective dans l'humanité. La prière est un système écœurant où, par la ferveur, on espère toujours une faveur pratiquement égoïste, du genre "Mon Dieu fais- moi riche !" au lieu d'un altruisme pour l'espèce, du genre 'Mon Dieu, dans ta perfection maléfique, enlève la souffrance abjecte que tu as créée pour les humains, comme les douleurs des guerres et des accouchements, l'insuportabilité de la mort des êtres chers, des famines qui touchent les petits enfants, les glissements de terrain, tsunami et autres catastrophes naturelles. Mon Dieu soit bon au lieu d'être si cruel envers tes créatures qui en plus t'aiment !" Les Dieux sont l'image des projections des hommes car ce sont eux qui les ont fabriqués sadiques, cruels et vengeurs. Relisons l'Ancien Testament : haine tribale, sacrifice humain (Isaac de peu), meurtres, viols, incestes, intolérance envers les homosexuels de Sodome, etc…

Les hommes et les femmes, avec leur merveilleuse sexualité complémentaire, l'affection et la tendresse pourraient se faire mutuellement beaucoup de bonheur si dans le fond, ils n'étaient pas, quel que soit le genre, si égoïstes en se pensant victime et donc en renfermant l'autre dans le rôle du méchant/de la méchante et ainsi en transformant la psychologie relationnelle amoureuse en griefs inutiles et en silence réactionnel agressif.

Avant les dieux masculins régnaient les déesses comme GAIA, ISIS, DEMETER, APHRODITE, puis elles sont devenues les parèdres des dieux comme ZEUS et HERA, SHIVA et PARVATI, YAVHE et ACHERA, ….., mais avant, nous dit JUNG, dans l'archaïsme collectif mythologique, il y avait l'œuf primordial des jumeaux, des JANUS. Si les Dieux sont des projections des hommes, pourquoi ne pourrions-nous pas réinventer JANUS l'escargot (à la fois mâle et femelle mais associés ?) Déjà maintenant, avec nos petitesses, ce serait magnifique si après dix doléances faites à l'autre (nos auto-projections de mal vie), on pouvait énoncer un seul compliment à son égard; ce serait alors le début d'un changement normatif de la banalité d'aujourd'hui de la haine et de la destruction en son contraire l'amour de l'autre et par ricochet en amour de Soi. Le moi n'existe pas mais le Soi qui comprendrait l'environnement avec l'autre et la nature est possible.


Le TAO (philosophie chinoise vieille de plus de 4000 ans) est une voie en harmonie avec le zen : les femmes devraient développer leur côté YANG (masculin) et les hommes leur côté YIN (féminin) pour mieux s'apprécier au-delà des diktats imbéciles de l'évolution des espèces animales (cocher un maximum de femelles pour la perpétuation de l'espèce) et/ou de l'évolution actuelle vers l'homosexualité car certaines femmes ne supportent plus les hommes et certains hommes ne supportent plus les femmes et notre humanité s'éloigne de la nature. Au lieu de cela, la sexualité est survalorisée et marchandisée et on joue dans le jeu normatif partagé que l'infidélité est un mal (pour la propriété privée capitaliste) et qu'il faut lapider les femelles déviantes (pas les mâles puisque ce sont eux qui dirigent le monde, selon l'islam en tout cas).

Le psychologue américain WINICOTT (repris par le bouddhiste SOGYAL Rinpotché ?) nous dit : "Prenez un verre d'eau boueuse. Agitez-là, elle se troublera. Reposez –là, elle deviendra limpide. Tel est votre esprit." Nous avons donc bien sûr des sédiments (dans l'inconscient) mais est-ce bien utile d'en ressasser la partie visible de l'iceberg par le malsain système chrétien du mea culpa ? Tout passera, même nos vies sont impermanentes, alors détachons-nous de ce qui nous fait souffrir, de l'attachement pour vivre avec la conscience Awareness, le moment de l'ici et maintenant.

Se détacher ne veut pas dire être plus égoïste que ce que nous sommes déjà mais accepter les choses que nous ne pouvons pas changer sans les ressasser en boucle et ouvrir nos cœurs à la compassion, à la fraternité planétaire. Devenir acteur citoyen est une alternative sociale fraternelle (à l'opposé des lamas bouddhistes égoïstes qui s'enferment dans un monastère, coupés du monde pour prier pour leur propre salut). Changeons nos normes pour faire quelque chose de bien pour d'autres humains sans en attendre rien. Agir l'altruisme sans sacrifice et sans revendication égotiste; l'action de la conscience deviendra alors active, libératrice, désintéressée, émancipée de la notion d'appartenance, le projet des bodhisattvas.

Paix aux hommes de bonne volonté qui acceptent que le monde de paix ne soit pas possible sans le monde des conflits mais que celui-ci peut être domestiqué par l'application des droits de l'homme et de la démocratie, même à 5 ans. "Tout change, tout se transforme".

Jean-Marie Lange, AAA
[i] WALPOLA RAHULA, L'enseignement du Bouddha d'après les textes les plus anciens, Paris, Points, 1978, p.17.

[ii] EPICURE, Lettres, maximes, sentences, Paris, Livre de Poche, 1994 : "Accoutume-toi à penser que la mort, avec nous, n'a aucun rapport; car tout bien et tout mal réside dans la sensation : or, la mort est privation de sensation. Si bien qu'il est sot celui qui dit craindre la mort non pas parce qu'elle l'affligera lorsqu'elle sera là, mais parce qu'elle l'afflige à l'idée qu'elle sera là. Car la mort qui, lorsqu'elle est là, ne nous cause pas d'embarras, provoque une affliction vide lorsqu'on l'attend."(p.193).

[iii] Source : VARELA F.J., Dormir, rêver, mourir. Explorer la conscience avec le Dalaï-lama, Paris, Nil, 1997.

[iv] EPICTETE, De la liberté, Paris, Folio, 1991 : "Tu apprendras par l'expérience que toutes ces choses que l'on admire et pour lesquelles on s'empresse ne servent à rien à ceux qui les ont obtenues. Ceux au contraire, qui ne les ont pas encore obtenues s'imaginent que les avoir leur procureront tous les biens. Puis, quand on les a, aussi lourde est la chaleur, aussi grande l'agitation, le dégoût, le désir de ce qu'on n'a pas. Car ce n'est pas par la satisfaction des désirs que s'acquiert la liberté, mais par la destruction du désir."(p.90)

[v] VARELA F.J., Autonomie et connaissance, Essai sur le vivant, Paris, Seuil, 1989.
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[vi] ANONYME, DHAMMAPADA, Les dits du Bouddha, Paris, Albin Michel, 1993.
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[vii] VARELA F.J. (dir) Dormi, rêver, mourir, ibid, commentaires du Dalaï-lama, p.225.

[viii] DAWKINS Richard, Pour en finir avec Dieu, Paris, Tempus, 2009 : "Qu'en est-il du comportement religieux ? Pourquoi est-ce que les êtres humains jeûnent, se mettent à genoux, font des génuflexions, se flagellent, hochent la tête devant un mur comme des maniaques, font des croisades, ou s'adonnent à d'autres pratiques coûteuses qui peuvent consumer leur vie et, dans des cas extrêmes, y mettre fin ? (p.212)

[ix] CIORAN, Précis de décomposition, Paris Gallimard, 2000 : " La croix penche : de symbole, elle redevient matière…et rentre dans l'ordre de la décomposition où périssent sans exception les choses indignes ou honorables. Je rêve d'un univers exempt d'intoxications célestes, d'un univers sans croix ni foi. Tu ne sars jamais que ce que tu n'es pas, et la tristesse d'être ce que tu es."(p 191-193).

[x] WALPHOLA RAHULA, ibid., p.63.
[xi] ANCELIN-SCHÜTZENBERGER, Le plaisir de vivre, Paris, Payot, 2009, p.58.

[xii] CIORAN, Le crépuscule des pensées, Paris, Livre de Poche, 2004.

[xiii] ANZIEU D., Le groupe et l'inconscient, L'imaginaire groupal, Paris, Dunod, 1981.
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[xiv] LEWIN K., Psychologie dynamique, Paris, PUF, 1959.

[xv] LABORIT H., Eloge de la fuite, Paris, Gallimard, 1989.
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[xvi] FESTINGER L., A Theory of Cognitive Dissonance, Evanston, Row 1 Peterson, 1957.

[xvii] CYRULNIK B., Les nourritures affectives, Paris, Odile Jacob, 2.000.
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[xviii] ALLOUCHE-BENAYOUN J. & PARIAT M., La fonction formateur, Toulouse, Privat, 1993.
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[xix] MORENO J.L., Psychothérapie de groupe et psychodrame, Paris, PUF "Quadrige", 2007.

[xx] ROGERS C.R., Le développement de la personne, Dunod, 1966, 1991.
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[xxi] BEAUVOIS J.-L., Traité de la servitude libérale, Analyse de la soumission, Paris, Dunod, 1994.
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[xxii] BOUDON R., La place du désordre; critique des théories du changement social, Paris, PUF, 1984.
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[xxiii] PEARS Iain, "Le songe de Scipion", Paris, Pocket, 2006, p. 60.

[xxiv] BRUCKNER Pascal, La Tyrannie de la pénitence. Essai sur le masochisme occidental, Paris, Livre de Poche, 2008, p.155.

[xxv] BRUCKNER P., ibid., p.231.

[xxvi] Les dossiers du canard enchaîné, "Je te vois !" Filés ! Fichés ! Fliqués ! Comment nous sommes tous sous surveillance", Paris, juin 2009, p.77.

[xxvii] " Ce que la pensée victimaire ressuscite, c'est l'ancienne catégorie religieuse de la malédiction. Comment éviter alors de se transformer en lobbies de suppliciés professionnels, disputant à d'autres leurs parts de marché et la couronne du martyr ? De même qu'il y a des juifs imaginaires, il y a des esclaves et des colonies imaginaires qui veulent se draper dans une légende maudite.(…) On ne fonde pas un sentiment d'appartenance sur un malheur théâtralisé, on le fonde sur une expérience collective partagée, une responsabilité croissante dans la vie publique, médiatique, professionnelle." BRUKNER P., ibid., p. 161.
[xxviii] De TROYER Jan, directeur de TV Brussel, Prisonner dans sa propre demeure ? http://www.lalibre.be/debats/opinions/article/533401 du 05.10.09.

[xxix] FOUREST Caroline, La Tentation obscurantiste, Paris, Biblio essais, 2009, P.17 et 18. "Comment expliquer qu'une certaine gauche perçoit l'islamisme comme le nouveau danger totalitaire, un fanatisme en guerre contre les libertés individuelles, les droits des femmes, la laïcité, la démocratie ?"(p.49)

[xxx] RIFFLET Jacques, Les mondes du sacré, Bruxelles, Mols, 2009 : " La question sera "éternellement" ouverte ; l'inconscient collectif est-il le fruit d'un message fondamental lié au divin, ou au contraire que le divin est la preuve apaisante de l'angoisse humaine – "la religion est une névrose collective" écrivait FREUD - , un phénomène lié à une démarche d'immanence ?"(p46)

[xxxi] STENGERS Isabelle, Au temps des catastrophes, Paris, La Découverte, 2009, P.154 & 144-145.

[xxxii] FOUREST C., Frère Tariq, Discours, stratégie et méthode de Tariq RAMADAN, Paris, Grasset, 2005.

[xxxiii] RIFFLET Jacques, ibid., p.37.
[xxxiv] OUAKNIN Marc-Alain, MYSTERES de la KABBALE, Paris, Assouline, 2005, p.217.

[xxxv] RIFFLET Jacques, Les Mondes du sacré, Bruxelles, Mols, 2009, p.710-711.

[xxxvi] FROMM E., SUZUKI D.Z., de MARTINO R., Bouddhisme zen et psychanalyse, Paris, PUF, 1981 : " Après avoir réussi à s'épargner le travail et avoir acquis tout le loisir désirable pour se consacrer au plaisir ou à n'importe quelle autre forme d'occupation, les peuples modernes s'affairent à découvrir mille raisons pour se plaindre' de l'insatisfaction de leur vie et à inventer des armes capables de tuer des milliers d'êtres humains par la simple pression d'un bouton. A les entendre, c'est pour préparer la paix !
N'est-il pas stupéfiant de voir que si le mal fondamental, dissimulé dans la nature humaine, n'est pas détruit et que le champ libre est laissé entièrement à l'intellect, il s'escrimera à découvrir le moyen le plus facile et le plus rapide pour se rayer de la surface de la terre."(p.78-79).

[xxxvii] LINGS Martin, Qu'est-ce que le soufisme ?, Paris, Points, 1977.

[xxxviii] RIFFLET J., ibid., p.353.

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