dimanche 20 décembre 2009

La gravitation et la matière

"J'étais celle qui attend, mais je peux marcher devant
J'étais la bûche et le feu, l'incendie aussi je peux
J'étais la déesse mère, mais je n'étais que poussière
J'étais le sol sous vos pas et je ne le savais pas
Et c'est ma mère ou la vôtre
Une sorcière comme les autres."(Anne SYLVESTRE)

Le Big-bang et le cratère

L'univers après s'être rétracté s'est dilaté dans une explosion non encore terminée : le Big-bang. Nous serions toujours dans sa phase d'expansion, même si, dans le vide cosmique, les nébuleuses ont refroidi et ont donné les Galaxies dont notre Voie lactée; les gaz se sont contractés pour donner la matière des planètes dans divers systèmes solaires, le nôtre brillera pour 5 milliards d'années encore. Les planètes tournent autour du soleil et sur elles-mêmes et Isaac NEWTON a trouvé la loi de la gravitation universelle, l'attraction centripète de la pomme mûre qui ne part pas vers la stratosphère mais tombe bêtement sur le sol du verger.

Le sol comme la pomme sont ce que nous appelons la matière, une nature spécifique de la planète terre mais la pomme qui tombe, c'est aussi autre chose : c'est le mouvement, mouvement qui s'oppose à la résistance de l'atmosphère pour s'y frotter et suivre malgré tout l'attraction de la gravitation ce qui constitue de l'énergie. Plus l'objet tombe de haut et plus sa vitesse s'accroît; plus elle a une masse importante, plus grand sera son impact énergétique. Si c'est un météorite conséquent, il laissera un cratère imposant sur le sol . (Le sol pouvant être Déméter ou Gaïa ou de la poussière selon les croyances et non croyances.). EINSTEIN a résumé cela par une simple formule E = MC2. La masse multipliée par la vitesse au carré va donner de l'énergie et le frottement contre l'atmosphère va se transformer en énergie calorifique.

Le petit homme

Nous avons appris à l'école, que nos tissus étaient faits de molécules et celles-ci constituées d'atomes (le tableau de Mendélieff) eux-mêmes constitués d'un noyau et d'électrons tournant autour par une polarité électrique inversée (énergie). Après Max PLANK et la physique quantique, on ne sait pas ce que sont les particules élémentaires, des photons de lumière ? des ondes donc ? ou des mini-particules ? ou bien les deux ? La matière dans l'infiniment petit est animée de mouvement browniens qui en s'entrechoquant peuvent donner des atomes complexes. Dans la soupe primitive, soumise aux chocs électriques des orages, ces bousculements peuvent donner des acides aminés (azote), base de l'ADN (Acide Désoxyribonucléique) puis des molécules et enfin des unicellulaires comme notre ancêtre la bactérie, dirait DARWIN. L'évolution des espèces n'est-elle pas aussi les résultats du hasard ? Le foisonnement du vivant et le tohu-bohu de la planète (volcans, tsunami,…). Pourquoi les dinosaures se sont-ils éteints et pourquoi aussi les Néanderthaliens ? Selon le calendrier MAYA, nous sommes dans le sixième monde, notre espèce HOMO SAPIENS a frôlé l'extinction cinq fois et disparaîtra dans un quelconque cataclysme (dont l'échelle nous dépasse) bien avant la mort de notre soleil. Il fera froid le jour de la résurrection des morts, surtout pour les incinérés.

Le point de la pointe du compas qui trace le cercle

Le point initial peut s'étendre en un traçé d'une ligne droite non limitative à l'horizon du seul rayon. Le cercle, comme les hommes, ne peut que mourir de sa fermeture par l'entropie ou la consommation de son énergie interne pour maintenir le système. Les seuls cercles possibles sont les spirales ouvertes sur l'inconnu, l'inconnaissable sans l'artifice de la transcendance toujours non démontrée. Par exemple en Dynamique des Groupes, on dit qu'un groupe doit toujours être ouvert sur l'acceptation de nouveaux membres qui en fait renouvellent son énergie. Si le groupe devient un cercle fermé, genre "Amicale des anciens combattants de 14-18", il est condamné d'office à son auto-combustion. Imaginons le point central d'un cercle qui devient une ligne, puis devient un rayon (ou un diamètre, cela importe peu). Lorsqu'elle touche les parois du cercle, la ligne peut l'éventrer et l'aérer de nouvelles conceptions du monde en continuant son parcours hors du cercle, c'est ce que font les INSTITUANTS en changeant les règles, les habitudes, les normes, les préjugés puis les lois et en provoquant l'INSTITUE du cercle (les dominants) qui pour les récupérer se modifie et se gonfle pour les phagocyter. Ainsi la ligne par l'INSTITUTIONNALISATION de nouvelles lois et perspectives nourrit l'INSTITUTION par l'adaptation intéressée de l'INSTITUE qui grossit jusqu'à la prochaine révolution.
Notons pour terminer cette allégorie qu'un parti politique qui infiltre et contrôle son contre-pouvoir (syndicat) participe ainsi à sa propre mort, à sa perte de sens. Nous avons donc eu une évolution des unicellulaires aux pluricellulaires puis aux insectes sociaux et une évolution un peu similaire chez les primates des mammifères.

Les philosophies humanistes

En Asie, de grandes philosophies sont nées comme l'Hindouisme, le jaïnisme, le bouddhisme, le confucianisme et le taoïsme et toutes elles ont été récupérées par des hommes frileux qui en ont fait des religions. Depuis FREUD, on en connait la cause psychologique : les gens ont le vertige devant le vide de sens et s'inventent donc une névrose obsessionnelle collective pour lutter contre l'angoisse existentielle, la peur du noir, du néant d'après la vie. Les quelques humains qui aiment dominer les autres adorent le principe de Dieu et les religions car cela contribue à la soumission des peuples. Les dominants inventent le cercle de la civilisation, de la société close qui enferme le point de la pensée créatrice, de l'intuition de l'intelligence de notre cerveau droit féminin.

Pour revenir à ces grandes philosophies d'Asie ainsi qu'aux penseurs de la Grèce antique, on peut dire aujourd'hui que depuis le XVII-XVIII°, nous avons des lumières sans électricité et ces penseurs récents comme Voltaire, D'Alembert, Diderot, Descartes, Rousseau et Spinoza nous ont donné le libre-examen de la raison, de la pensée réflexive distincte des dogmes. Aujourd'hui, Epicure, Spinoza et le zen cohabitent avec les sciences neurocognitives et cherchent à valider leurs hypothèses dans l'immanence de la vie ici et maintenant plutôt que dans les transcendances. Mais il ne s'agit plus du seul rationalisme positiviste non plus ! Le cerveau est un organe qui ne peut penser le tout car la somme est supérieure à l'analyse méthodique des parties. En Dynamique des Groupes ou GESTALT (psychologie de la forme), on a démontré que lorsque des individualités s'organisent en groupe se voulant authentiquement démocratique, elles développent des contraintes pour le respect des règles communes avec la finalité d'une liberté partagée dans l'harmonie ainsi que des qualités émergentes pas toujours tout de suite définissables. En effet, le cerveau, pour nous protéger malgré nous, nous trompe avec des représentations appelées ego ou personnalité alors qu'il n'y a que des systèmes de systèmes, des agrégats d'atomes, de molécules, de cellules diversifiées, de clans.

L'ego est une illusion nous dit le zen mais aussi le Tao et le neurocognitivisme. Nous pouvons souffrir d'un membre perdu car la souffrance a été signal engrammé dans le cerveau et nous souffrons aussi de nos désirs inconscients, la partie animale de nous-mêmes qui "veut" posséder par le sexe et/ou la force au lieu de cesser d'avoir (d'accumuler) pour être,…puis cesser d'être pour ressentir avec notre cerveau droit et notre corps.

Qui n'a pas ressenti de fortes émotions devant une huile sur toile où le peintre se met à nu, en écoutant une grande musique, en voyant une belle "créature" (de la nature) ou une belle création comme une cathédrale sans pour autant être croyant ?

Et avec la sagesse d'Epicure, on peut cumuler cette conscientisation : dans la cathédrale de Chartres admirer l'architecture en appréciant l'acoustique qui donne de l'épaisseur à Joseph HAYND tout en appréciant les courbes d'une belle sœur non voilée et en dégustant, hors d'une plate, un pur malt Lagavulin. C'est la conscience d'aimer l'humanité et sa beauté avec la virtuosité de penser que tout cela n'est que représentations des sens.

Ce sera donc lorsque l'être se détache, sans se dénier, qu'il comprend le non-être du cœur, le grand Autre interne. La connaissance fut une aide pour sortir de l'obscurantisme, et la compréhension n'est plus de découper le réel en variables contrôlables mais d'appréhender le "tout fonctionnant" dans sa complexité, par delà le bien et le mal. Nous n'avons pas de but, ni de substance inaltérable mais bien une existence, une histoire de vie parfois minable mais toujours particulière avec nos joies et nos peines et le dépassement de la connaissance et de la compréhension par nos expériences vécues.

Nous pouvons analyser nos doutes et refuser tous les dogmes tous aliénants pour synthétiser dans un flash de lumière que nous ne sommes que des poussières d'étoile, c'est-à-dire pas grand-chose à l'échelle de l'univers et beaucoup pour notre sérénité. Notons que ce moment de spiritualité laïque d'une conscientisation de l'immensité du relié des atomes de notre corps d'humain et de ceux des plantes par exemple ne dure pas, juste son souvenir de la terre et du ciel. Ce qui restera sur le sol du concret sera l'esprit critique sans peur ni tabou avec "juste le ciel étoilé au-dessus de nous"(KANT) et l'acceptation que notre psyché (l'âme)n'est pas non plus éternelle.

S'il n'y a plus d'espérance, que corps et âme pourrirons, vivons donc avec une plus grand acuité notre présent fugace, nos minutes de vie avant de retourner au néant de la nuit du cosmos sans croire en Dieu.
"Croire en Dieu, c'est s'abstenir d'y penser" disait Jean ROSTAND. On peut compléter cette sagesse avec celle du Bouddha : "Nommer Dieu, c'est le nier !" puisqu'effectivement, comment penser ce qui est extérieur à la pensée enfermée dans l'espace et le temps ? C'est alors nier l'existence au profit d'une essence consolatrice mais sans parfum !

"Quand nous avons dépassé les savoirs alors nous avons la connaissance.
La raison fût une aide, la raison est l'entrave.
Quand nous avons dépassé l'individualisation alors nous sommes des personnes réelles.
Le moi fût une aide, le moi est l'entrave."(Georges MOUSTAKI, Aphorismes)

Jean-Marie Lange, AAA
Athée et Atomes Associés
Entre le bœuf et l'âne, ce 21.12.2009

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