samedi 18 septembre 2010

La pulsion de mort des religieux et les dommages collatéraux des libertins du XVIII°

« Les féministes n’arrêtaient pas de parler de vaisselle et de partage des tâches reprit Christiane; elles étaient littéralement obsédées par la vaisselle. En quelques années, elles réussissaient à transformer les mecs de leur entourage en névrosés impuissants et grincheux. A partir de ce moment – c’était absolument systématique – elles commençaient à éprouver la nostalgie de la virilité. Au bout du compte elles plaquaient leurs mecs pour se faire sauter par des machos italiens à la con. J’ai toujours été frappée par l’attirance des intellectuelles pour les voyous, les brutes et les cons. (…) Trente ans plus tard, il ne pouvait qu’aboutir à la même conclusion : décidemment, les femmes étaient meilleures que les hommes. Elles étaient plus caressantes, plus aimantes, plus compatissantes et plus douces ; moins portées à la violence, à l’égoïsme, à l’affirmation de soi. Elles étaient en outre plus raisonnables, plus intelligentes et plus travailleuses. »[1]

Nous vivons une époque où l’on semble redécouvrir chez les prêtres de l’église catholique romaine la pulsion sexuelle inconsciente que l’on pourrait qualifier de force maléfique, les « forces du mal » dirait le pieux et sot BUSH. Rappelons inlassablement que toutes les croyances subjectives sont respectables (la foi du charbonnier) mais aussi que toutes les Eglises de n’importe quelle religion sont psychiquement malsaines car développant les cancers de la culpabilisation et de la mortification dans la seule existence que nous avons. Le péché reste un concept flou selon les époques et toujours un peu trop orienté vers les pratiques sexuelles. Religion rime avec hypocrisie car beaucoup de bigots respectent les rituels de jour et forniquent hors mariage la nuit. Epinglons le voyeurisme sexué des confesseurs, combien de petits garçons n’ont-ils pas questionnés sur la fréquence de leur masturbation et leur fantasme. Notons également que le confessionnal lave plus blanc que blanc et permet de recommencer les crimes le cœur léger.

Par crime, je n’entends pas toutes les sexualités créatrices entre adultes consentants mais celui des viols et des abus de pouvoir des prêtres sur les enfants qui leur sont confiés en internat. Bien sûr, ce ne sont que des hommes avec la faiblesse de leur corps qui exige mais ils sont responsables d’avoir ruiné la vie fantasmatique des enfants qu’ils ont abusés (il en va de même lorsque des enseignants profitent de leur statut pour perpétrer des abus de pouvoir à l’encontre de jeunes filles) mais aussi et surtout leur institution est coupable en exigeant le célibat des prêtres qui provoque cette atteinte aux lois de la nature de leur Dieu. Non seulement, le Vatican devrait demander pardon aux victimes mais aussi payer de fortes amendes sur ses trésors colossaux et on pourrait faire une raisonnable entorse aux droits de l’homme pour pendre pour l’exemple avant qu’ils ne meurent de vieillesse les papes qui, dans leur orgueil, font peu de cas des victimes. Le Pape actuel RATSINGER continue à tuer et à détruire la vie dans le tiers-monde avec son interdiction du préservatif aux fougueux africains.
Ce sont des cultes barbares d’un autre temps qui se sont infiltrés dans nos cultures avec des valeurs non questionnables (des dogmes) , comme par exemple le mariage qui lui aussi est un signe de propriété des femmes par les hommes (également dans d’autres religions barbares comme l’islam).

Sans en faire une généralité, combien de beaux séducteurs – après avoir bagué une pigeonne – n’ont plus aucun respect envers l’autre humain qui partage leur vie. Ils peuvent bien sûr être en théorie « fidèles » mais cela ne veut absolument rien dire s’ils ne communiquent plus avec leur partenaire mais tout seuls comme des autistes avec leur console ou au café avec leurs copains devant une bière et un match de foot. Il en va de même dans le cadre de la sexualité où – comme CLINTON – certains mecs se font faire des turlutes par des péripatéticiennes (qui sont des victimes de la traite des êtres humains, jetées en décharge lorsqu’elles sont périmées). Au fond, il y a une similitude avec les chefs mafieux et les papes : la traite des êtres humains.
L’Eglise est une structure hiérarchique adémocratique de droite qui, depuis sa naissance au pouvoir après Constantin, n’arrive plus aujourd’hui à s’adapter à l’évolution du monde et à l’esprit critique contemporain. Toujours basée sur la terreur , la guerre (les croisades) et les tortures (l’Inquisition) ainsi que les mises à mort sur bûcher des hérétiques et des sorcières, elle n’a cependant jamais autant choqué qu’aujourd’hui avec ses crimes de prêtres pédérastes au Canada et en Belgique et bien sûr dans tous les autres pays où cela n’a pas encore fait scandale (les Pays-Bas ont publiés des statistiques montrant le taux significatifs de prêtres pédérastes par rapport aux citoyens lambda).

Et puis dans notre nuit glauque de l’obscurantisme religieux, quelques lumières comme les Encyclopédistes[2] ont apporté une lueur de compréhension (DIDEROT, D’ALEMBERT, ROUSSEAU, mais aussi VOLTAIRE plus âgé). Ils étaient d’abord des résistants à la monarchie de droit divin : des libertaires et ils furent aussi les adversaires des malsains pudibonds en soutane : des libertins. Ils étaient bons vivants, buveurs de rouge bord et paillards en réaction provocatrice à cette culture mortifère régnant sur l’Occident depuis des siècles sous l’alliance du sabre et du goupillon. Notons que, dans d’autres religions comme le bouddhisme, la répression sexuelle était parfois aussi contestée.[3] Ce sera grâce aux Lumières que nous aurons la révolution française de 1789 avec l’adage franc-maçon repris par la République : « Liberté-Egalité-Fraternité » et aussi bien sûr la charte incontournable des droits de l’homme et bien plus tard de la femme.

Cela étant posé, il faut reconnaître avec FREUD que « la civilisation est construite sur la répression des instincts ». Sans entrer dans le débat voulant que les peuples sans aliénation au travail (SAHLINS, CLASTRE,…) sont probablement plus heureux et joyeux dans leur vie libertaire, nous devons prendre en compte que nous sommes des sociétés de culture et aussi – mais avec une certaine distance – de nature. Nos cousins primates, les singes Bonobo n’ont pas de grande musique, de télévision ni de loisirs sophistiqués mais qu’est-ce qu’ils s’amusent bien à baiser à longueur de jour et de nuit. La parenté est très ancienne ; déjà du temps des romains, la Mater Familias pondait les gosses et s’occupait du domaine pendant que les hommes courraient les concubines.

Cependant, aujourd’hui encore nous avons des scories religieuses qui nous empoisonnent la vie. Un homme et une femme sympathisent, lient une amitié, se plaisent et décident entre adultes de former un couple et de concevoir des enfants désirés (en-dehors de l’institution désuète du mariage catholique), pourquoi pas ? Mais tout le monde a vu les films guimauves de Walt Disney avec la bonne et simple morale américaine : « Ils se marièrent, furent heureux et eurent beaucoup d’enfants ».
Est-ce encore possible avec notre évolution de santé et donc l’allongement de nos durées de vie ? Du temps de Josef FREUD (le père de Sigmund), beaucoup d’épouses mouraient en couche et les veufs se remariaient avec une femme plus jeune. Josef avait un fils de 21 ans et un autre de 20 ans lorsqu’il épousa Amalia, la future mère de FREUD (qui avait elle aussi 20 ans). FREUD toute sa vie fut suspicieux quant à la fidélité de sa mère en soupçonnant qu’un de ses deux grands frères aurait pu être son géniteur : c’est sa théorie dite du « roman familial » qu’il écrira sans se rendre compte qu’il le vivait (il ne viendra pas à l’enterrement de sa mère et y enverra plutôt sa fille Anna).

Jean-Jacques ROUSSEAU, trop pragmatique pour son époque, proposait que les couples prennent un engagement moral et mutuel d’environ 8 ans pour la stabilité des enfants avant de se séparer. Je fais l’hypothèse que c’est peut-être un peu trop tôt pour la progéniture.
Nous vivons un énorme paradoxe entre d’une part, la croyance romantique de faire sa vie ensemble dans la durée (la culture) et d’autre part, l’usure du temps. Le sexe est une condition nécessaire mais non suffisante qui finit certes par lasser un peu si dans la relation, il manque à la fois de la communication et de l’estime réciproque. Toutefois, je suis effaré de voir, avec l’utilisation d’internet, la facilité et la fragilité des rencontres très/trop vite sexuées. Notons l’arnaque des contacts avec la webcam où l’image peut être trompeuse mais aussi le contraire où finalement il n’y aurait que les canons qui passent et peu importe s’ils sont bêtes et méchants. (Je pense à mon ami Henri, disgracié par la nature qui recevait les confidences de dames qui voulaient un homme et ne se rendaient pas compte qu’en face d’elles, il y en avait un). Avant, il y avait l’ennui possible; à présent, il y a la lassitude probable car là où au départ, il y avait trop de romance, il n’en reste plus guère aujourd’hui.

Il en va de même dans les couples déjà constitués où, pour un oui ou pour un non, on zappe le partenaire pour une aventure sans lendemain, puis on dramatise coincé dans notre contradiction entre nature et culture et les enfants restent sur le carreau de cette rapidité du changement. Loin de moi le désir de me substituer aux prêtres culpabilisateurs mais où est la raison ? J’admire mes amis musulmans qui vivent sous le système de la polygamie (une autre culture que notre européocentrisme nous a empêchés de voir) où la première épouse par exemple n’est pas jetée, malgré l’attrait de la chair fraîche. Au contraire, elle doit toujours être « honorée » au même titre que la favorite de l’instant. Lorsque j’exposais cela dans mon cours techniques de psychologie relationnelle, j’ai parfois entendu des apartés d’étudiantes (assistantes sociales et assistantes et psychologie) me qualifiant de « supporter » de la polygamie. Trop rapide jugement, car c’est un modèle que je ne supporterais pas (surtout dans mon petit appart avec 4 épouses, comme le recommande le Prophète) mais que je respecte et qui semble irriter certains étudiants encore trop ancrés dans une culture dépassée au lieu d’inventer leur époque où figurerait entre les partenaires l’adage « Liberté, Egalité, Fraternité et Responsabilité ».

Conclusions décalées

« Le conflit est le père de toute chose » disait HERACLITE, il fait partie de la nature humaine ; quelle que soit la noblesse d’une finalité commune, celle-ci fera toujours débat à partir de la vision subjective des individus et de leur histoire de vie expériencée. Au-delà des déterminismes, nous avons besoin des symboles, ne fut-ce que le langage, mais les idéologies sont des leurres, des représentations chimériques variables selon l’époque et la tribu (et sa religion). La vie n’a pas d’autre sens que celui que nous lui donnons. Quel sens voulons-nous nous inventer pour accomplir quelque chose d’utile pour la vie sur terre, au-delà de toute transcendance et/ou récompense éthérée ? Comment dépasser notre agressivité naturelle (testostérone) en une fraternité basée sur la raison et le détachement de nos « points de vue » qui nous font souffrir ?
Jean-Marie LANGE, 18.09.2010

[1] HOUELLEBECQ Michel, Les particules élémentaires, Paris, J’ai lu, 2000, p. 145-146 et 164.
[2] Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, précédée du Discours préliminaire de d’Alembert et dirigée par Diderot (1751-1772). Elle avait pour but de faire connaître les progrès de la science et de la pensée dans tous les domaines. Les auteurs donnèrent une orientation économique et industrielle à l’ouvrage. Ils comprenaient, outre Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Jaucourt, des médecins et des ingénieurs. La publication, à laquelle s’opposèrent le clergé et la noblesse de cour fut menée à terme grâce à l’énergie de Diderot. »(Petit Larousse, 1994).

[3] « La discipline vise à instaurer le calme et la paix,
Faire vœu de se consacrer aux autres, c’est abandonner toute volonté personnelle,
Le but du Tantra est d’enseigner l’unité des contraires.(…)
On reconnaît un riche à son poing étroitement serré,
On reconnaît un vieillard à son esprit étroitement resserré,
On reconnaît une nonne à son vagin qui serre étroitement.
Tel est l’enseignement des trois contractions. » DRUKPA KUNLEY, Yogi tantrique tibétain, « Le Fou divin », Paris, Albin Michel, 1982, p. 129.

vendredi 10 septembre 2010

Pour l’émergence d’une humanité différente de celle de la globalisation

En soutien à SAKINEH ASHTIANI, iranienne de 43 ans condamnée à mort par lapidation pour adultère par le régime barbare de l’Iran

« La bêtise est nouvelle, comme est nouveau le couplage entre les Etats modernes et le capitalisme. Elle affecte ceux qui se vivent comme héritiers-rentiers des Lumières, ceux qui continuent le noble combat contre les illusions mais qui, et cela fait une différence qui importe, ont abandonné le sens de l’aventure pour celui qui fait d’eux des pédagogues. Ils sont ceux qui doivent protéger les autres, ceux qui savent, alors que les autres croient. » »(Isabelle STENGERS)[1]

« En soi le désir – contrairement au plaisir – est source de souffrance, de haine et de malheur. Cela, tous les philosophes – non seulement les bouddhistes, l’ont su et enseigné. La solution des utopistes – de Platon à Huxley, en passant par Fourier – consiste à éteindre le désir et les souffrances qui s’y rattachent en organisation sa satisfaction immédiate. A l’opposé, la société érotique-publicitaire où nous vivons s’attache à organiser le désir, à développer le désir dans des proportions inouïs, tout en maintenant la satisfaction dans le domaine de la sphère privée. Pour que la compétition continue, il faut que le désir croisse, s’étende et dévore la vie des hommes. »(Michel HOUELLEBECQ)[2]

Le développement des pays du tiers-monde en voie de développement n’est pas qu’une question d’investissement d’argent bien vite détourné. Il y a aussi l’honneur, la dignité, la souffrance, l’amour et la joie : des dimensions qualitatives autres que le rendement quantitatif.

Et il y a aussi la clé qui n’est pas que dans une instruction insipide (« nos ancêtres les gaulois ») mais surtout dans une éducation à la fois technique et philosophique pour apprendre à penser et à restaurer chez les pauvres des pays pauvres leur confiance en eux. J’ai été frappé de l’expression du fantasme d’un jeune noir du pays DOGON (Mali) qui rêve d’avoir pour compagne une femme blanche, n’importe laquelle, ajoute-t-il peu élégamment. Un fameux paradoxe soulevé par le sociologue Jean-Claude Kaufmann dans son enquête « La femme seule et le prince charmant » qui dit en substance que plus une femme blanche est diplômée et autonome, moins elle trouve de compagnon car son assurance effraye. Et comme il n’y a pas que le sexe dans la vie, je vois bien la réalisation du fantasme du jeune Dogon se transformer en harpie. Ce complexe de la peau noire (reposant sur tout autre chose que sur la pigmentation) me rappelle un test de psychologie sociale fait dans l’enseignement maternel en Afrique noire où on demande à des petites fille de choisir une poupée dans un lot : il y en a des noires, des blanches et la majorité des petites filles va choisir une poupée blanche avec l’argument « elle est plus jolie ! ». Est-ce bien un argument ou une dévalorisation d’elles-mêmes ?

De même, seuls les blancs pensent que « black is beautiful », une amie proche que je voulais inviter en Europe a décliné car elle ne savait pas se tenir à table à l’européenne. C’est touchant mais rare car si les femmes noires préfèrent sortir avec des toubabs, ce n’est pas pour leur couleur cadavérique mais parce qu’ils sont plus riches et plus gentils. Dans les couples mixtes que je fréquente , c’est souvent la femme noire qui est devenue le chef de ménage ,du genre mégère non apprivoisée. On dirait que quelles que soient les ethnies, l’amitié sexuée simple entre des humains de genre sexuel différent n’est pas possible ; il faut toujours que cela se termine par une dialectique du maître et de l’esclave, soit deux perdants.

Un autre préjugé peu souvent questionné est le « jeunisme » ; dans les pubs comme dans les films (les acteurs jouant les scientifiques ont 25 ans maximum), il y a ce préjugé jeune=beau. Nous passons par les limbes de l’enfance puis une jeunesse de 18 à 38 ans et tout le reste de notre vie, nous sommes vieux avec des complexes et contribuons à l’enrichissement de la chirurgie plastique. Nous sommes toujours dans un affreux malentendu subjectif créé par la publicité. Posons-nous la question de la compagne idéale ? Doit-elle être toujours, comme dans l’après-guerre, blonde et jolie avec un petit pois chiche dans le cerveau ou bien certes agréable à voir mais surtout avec une vraie personnalité et une raison à l’intérieur d’elle-même, une personne qui vit des émotions et qui raisonne avec sa tête ? Jean BAUDRILLARD dans « La société de consommation » nous dit que toutes les femmes sont insatisfaites de leur corps (trop peu de seins, trop peu de fesses ou trop, trop de hanches ou pas assez, un nez ceci, une bouche cela), car le modèle des femmes en papier glacé des magasines les influencent.

« Les petits ruisseaux » est un beau film de Pascal Rabaté sur l’amitié et la sexualité des septuagénaires (France, 2010). Daniel PREVOST soutient ce film avec brio et retenue. Deux amis pécheurs retraités, l’un casse sa pipe et provoque le départ de l’autre sur les lieux de son enfance. Dans son voyage, Prévost rencontre une communauté Hippies « squattant » sa maison natale (peu vraisemblable à notre époque où la jalousie a fait disparaître toutes les communautés sauf les religieuses cadrées par des règlements de fer). Il apprend à fumer des pétards et à coïter des jeunes filles peu farouches aux petits seins. Puis il rencontre une amie ridée et aux chairs affaissées, ils ne veulent pas quitter leur maison/région respective et se donnent des rendez-vous pour aller pécher ou jouer sexuellement. Beau film sur la tolérance pour l’âge, rafraichissant et politique car refusant les complexes de bides chez les hommes et de chairs molles chez les dames.

Rappelons une fois encore que la femme est un être humain comme les autres, ce qui peut paraître banal en Occident, mais non en Orient où elle est parfois moins considérée que le cheptel. C’est par une éducation égale pour tous que nous parviendrons à vaincre ce racisme trop banalisé du sexisme. Un de mes plus grands amis est malien et je m’interroge sur le sort de son aînée Ma Awa car, malgré son intelligence rationnelle, pourra-t-il faire changer le poids de la tradition néfaste pour l’égalité des filles ? Les autres sont les parents adoptifs d’Irina, une petite malienne aussi mais qui, dès le départ, a plus d’atout qu’Awa , me semble-t-il, car elle va baigner dans la tradition occidentale ?

La pauvreté est plus que la pauvreté pécuniaire, c’est l’impuissance des démunis devant l’arrogance, l’ignorance et le mépris de ceux qui possèdent le savoir, le savoir-faire , le savoir-être, les biens et l’argent. Lorsque j’étais plus jeune (je le suis toujours dans mon énergie), on parlait de la société duale en devenir. Aujourd’hui, elle est présente par la non-culture des paumés, des exclus qui lorsque par exemple ils s’engueulent dans un bus sont pitoyables pour les oreilles des gens suffisamment éduqués. Il en ira de même des sans-papiers qui n’ont commis aucun délit mais qui croient que l’Europe est un El Dorado alors que - à part le fric – notre civilisation est moribonde ; mythe dans le sud, elle est en crise dans son cœur, ses valeurs et sa non-communication autre que virtuelle. Derrière son accomplissement technique, il y a la perte d’âme, de sens et de solidarité des Occidentaux. Les gens idéalisent la liberté de mai 1968 ; pourtant, elle fut moins grande que la liberté superficielle actuelle. Les jeunes de cette parenthèse enchantée avaient réussi à dépasser les tabous de la sexualité mais en conservant la tendresse relationnelle; aujourd’hui, il suffit de zapper sur la toile pour trouver très vite un partenaire pour une partie de jambes en l’air, et alors ? Là aussi, c’est de la récupération publicitaire à outrance : pourquoi baiser comme des bêtes s’il n’y a pas de communication un peu affective ? Le seul bien de cette pseudo-liberté assez creuse, c’est que cela diminuera la traite des êtres humains, cette ignoble prostitution de location des corps sans âme. Notons à ce propos que, si la vie de l’homme est souffrance, Dieu, dans son infinie bonté, lui a donné le plaisir sexuel du contact des muqueuses. C’est pourquoi, le Vatican dans son extrême rigueur face aux intentions de Dieu, interdit le préservatif, ce filtre entre le plaisir des muqueuses ?

Tolérant avec mes amis musulmans (ceux qui le sont avec moi), je suis agacé par cette poignée de fous qui insultent l’islam pour l’amalgamer à la terreur sanglante des islamiques barbares minoritaires, « Frelons » qui donnent une mauvaise image du sud à l’Occident. Nous sommes partis pour un remake sanglant du XX°s si les plus sages des musulmans et des athées occidentaux ne nous aident pas à réformer l’être humain au-delà de sa pulsion agressive dérivée de sa pulsion sexuelle frustrée. Il faudrait, partout dans le monde, inhiber les aspects les plus primaires, pervers, barbares et vicieux des hommes de guerre (les mêmes qui se servent de leur pénis comme une arme et de leur regard salissant le genre féminin, cf. les centaines de viols actuels au KIVU sous le regard aveugle de la Monuc).

Une réforme souhaitable et radicale des systèmes d’enseignement et d’éducation serait nécessaire où on enseignerait toutes les religions et les options laïques pour que nos petits hommes de Babel se comprennent enfin en respectant leur différence, rêve utopique d’un changement de la haine et de la violence banalisées (avec ces chiens d’infidèles et ces chiennes même fidèles) vers un monde de compassion, donc de partage des richesses économiques et intellectuelles plutôt que de frileuse thésaurisation de dollars qui nous font construire des murs entre ceux qui n’ont rien à perdre que la vie et ceux qui ont tout le confort mais plus de vie.

Pour revenir à mon exemple du début, lorsque un jeune DOGON fantasme sur la femme blanche et propose au reporter de lui offrir une femme pour la nuit, celui-ci lui fait doctement la leçon, en disant « chez nous c’est les femmes qui décident ! ».
Mais peut-être à l’instar du mec, la femme noire aimerait-elle aussi avoir une expérience avec le beau blanc ? Je suis répétitif (car pédagogue) et certains lecteurs n’ont pas pris connaissance de ma croisade contre l’excision. En effet, le problème, n’est pas, comme chez les eskimos, de réchauffer le voyageur avec la douceur des muqueuses de sa femme mais de la martyriser dans sa chair. Le clitoris est la source du plaisir la plus efficace des femmes, donc tant mieux pour elles si elles s’en servent et en abusent. Mais les DOGON, comme tous les autres mâles clôturant leurs prés, appellent le clitoris la termitière et il faut l’exciser pour que la femme puisse s’intégrer (trouver un mari) et surtout ne soit pas volage. Il s’agit d’une barbarie atroce surtout pour que les femmes ne soient pas tentées par leurs besoins sexuels (avec souvent des complications au niveau de la vessie) ; il s’agit aussi d’un crime physique (et psychologique) contre d’autres êtres humains que la France réprime avec vigueur mais que la Belgique ignore car les étrangers naturalisés constituent des voix électorales (merci le PS de droite).

Notons toutefois, l’ineptie de croire en un monde sans conflit. « Le conflit est maître de toutes choses » disait HERACLITE. On peut éminemment respecter l’autre, l’étranger sans pour autant ne pas dire que l’on n’est pas d’accord avec la manière dont il traite ses femmes ainsi que nos droits de l’homme chez nous. Lorsque je vais dans une mosquée, je me déchausse et je suis couvert au niveau vêtement, pourquoi cette politesse ne pourrait-elle pas être donnée en retour par les maghrébins qui vivent chez nous (pas de foulard dans nos institutions officielles neutres comme l’enseignement, le parlement). Il y aura toujours des divergences et des profiteurs de la récupération politique ou économique pour empoisonner les relations humaines.

L’urgence planétaire est que les sages et les modérés religieux parlent ensemble pour l’intérêt des générations futures, qu’ils ne courbent pas la tête et vivent debout ; ce sera par un combat – sans haine ni violence – que nous pourrons ébaucher la création d’un autre monde plus social (que l’horreur du fascisme ou du stalinisme). Il faudrait être capable de démystifier et de dévoiler notre nature commune : regardons un gamin rire dans n’importe quel pays, il est le même partout et pourtant, selon son ethnie, on peut l’assassiner (au Maghreb pas chez nous). Les terroristes d’Al-Qaïda sont une bande de fous fanatiques, porteurs d’une idéologie du meurtre aveugle, responsables de la mort de beaucoup de gamins et gamines afghanes mais aussi du fait de l’imbécilité de nos forces de frappe « modernes » et bardées de certitudes depuis ce con de BUSH. Nos vies sont de mauvais cauchemars gérés par des grands malades du pouvoir ayant à tout moment la possibilité de déclencher l’apocalypse, l’holocauste atomique.

A une époque, nous avons eu des mouvements de gauche (les syndicats) luttant contre les inégalités sociales, ils ont créé chez nous en Belgique le POB (Parti Ouvrier) qui a trahi les travailleurs en infiltrant les syndicats pour les castrer. Nous avions une éducation permanente pour l’épanouissement des adultes les moins favorisés qui s’est transformée avec les libéraux et la social-démocratie en une éducation populaire occupationnelle vidée de toutes préoccupations philosophiques ou citoyennes.
Et aujourd’hui, les gens ne croient plus aux partis politiques[3] et à leurs promesses (des programmes sans moyens, sans évaluation et sans négociation correcte possible). Il ne croient plus non plus à une fraternité pour tous en demandant aux plus riches de limiter leurs appétits dévastateurs (les forêts tropicales, les industries polluantes, les OGM et l’exploitation du tiers-monde). J’ai peur de la façade fallacieuse de nos démocraties représentatives. Les référendum ou les votations ne sont pas nécessairement progressives. Pensons aux cantons de la Suisse, les derniers d’Europe à permettre le vote des femmes. Je pense, comme CASTORIADIS et d’autres que le système fondamental d’Athènes reste une alternative plausible, celle de demander à des citoyens désignés par tirage au sort de s’occuper des affaires de la cité pendant cinq ans et puis de retourner ensuite à leur business ; cela permettrait d’écarter les arrivistes de toutes sortes qui veulent conquérir le pouvoir, dans un premier temps pour le peuple bien sûr, mais surtout pour leur besoin personnel de domination, ce qui constitue une menace permanente pour la Cité. Rappelons-nous le fou flamingant séparatiste belge (Bart De Wever, N-VA de droite, 30% de l’électorat flamand en juin 2010) qui négocie un gouvernement et puis qui, après chaque pas positif, se rappelle qu’il est séparatiste et remet constamment en question les acquis des négociations précédentes. Rêvons donc d’un homme dialecticien et désaliéné qui puisse un jour, avec d’autres bien entendu, concilier autonomie et dépendance (respect des accords), avancée de la science adogmatisme et amatérialiste car nous sommes possédés par ce que nous possédons. La liberté et l’égalité sont des finalités souhaitables mais aussi de pieux délires du salut sur terre, seule la fraternité dépassionnalisée est possible dans le respect des différences de tous et pas seulement dans le respect de notre spécificité.[4]
Rêvons, comme à Seattle, l’alternative à la pieuvre capitaliste (même sous son étiquette PS) et réapprenons la convivialité avec le don, le service gratuit, l’échange de biens sans argent et le goût de la communication avec les autres ethnies (si elle ne veulent pas nous tuer ou nous piller parce qu’elles sont restées dans les délires de l’argent ou de la religion). Ne confondons pas les contradictions de nos sociétés en jouant, tels des gamins de 5 ans, aux bons cow-boys et aux mauvais indiens, les mauvais étant ceux qui s’incrustent chez nous en vendant de la drogue et en surchargeant nos prisons tout en crachant sur nos valeurs des droits de l’homme et les bons étant les Occidentaux avec leur barbarie glacée, anonyme, mécanisée, quantifiante et avec une force de frappe chirurgicale capable en un seul jour d’atomiser et de rayer de la carte de la planète tous les pays musulmans à cause de quelques terroristes islamiques ? Qu’Allah le miséricordieux nous protège de vouloir écraser la mouche du coche et le coche avec.

Respectons la biodiversité aussi bien des espèces végétales que les différences culturelles dans notre propre espèce, ne nivelons pas nos identités profondes de langue, de culture et de groupe d’appartenance mais, pour nos enfants, acceptons de sourire à ceux qui ne pensent pas comme nous pour en finir avec la surenchère de la barbarie des opinions, des représentations subjectives qui ne valent pas la mort d’un seul homme et encore moins la disparition de l’humanité AD VITAM

Jean-Marie LANGE, 09.09.2010.

[1] STENGERS Isabelle, Au temps des catastrophes. Résister à la barbarie qui vient, Les Empêcheurs de penser en rond/ La Découverte, Paris, 2009, p.159. J’ai eu l’honneur de suivre comme doctorant les cours de ce professeur exceptionnel qui conjugue une écologie de gauche et l’utopie scientifiquement possible.
[2] HOUELLEBECQ Michel, Les particules élémentaires, Paris, J’ai Lu, 2000, p. 161.
[3] Stengers, ibid. . 154 : « J’associe la question de la bêtise avec ce qu’on appelle le « pouvoir pastoral », qui implique un dirigeant ayant reçu mandat d’assurer le salut de ceux qu’il doit guider. Or la bêtise est plutôt ce qui reste de ce pouvoir lorsqu’il n’y a plus de mandat, ou lorsque n’en subsiste qu’une version indigente, mettant en scène une humanité récalcitrante, toujours prête à se laisser séduire, à suivre le premier charlatan, à se laisser berner par le premier démagogue. « Nos » responsables ne sont pas des pasteurs parce qu’ils ne nous guident vers rien ; ils sont sous l’emprise de la bêtise parce qu’ils jugent le monde en termes des tentations et des séductions dangereuses dont il s’agit de nous protéger. »
[4] « L’expérience historique de notre siècle a montré qu’il ne suffit pas de renverser une classe dominante ni d’opérer l’appropriation collective des moyens de production pour arracher l’être humain à la domination et à l’exploitation. Les structures de la domination et de l’exploitation ont des racines à la fois profondes et complexes, et c’est en s’attaquant à toutes les faces du problème que l’on pourra espérer quelques progrès.(…) Nous savons aujourd’hui que les possibilités cérébrales de l’être humain sont encore en très grande partie inexploitées. Nous sommes encore dans la préhistoire de l’esprit humain. Comme les possibilités sociales sont en relation avec les possibilités cérébrales, nul ne peut assurer que nos sociétés aient épuisé leurs possibilités d’amélioration et de transformation et que nous soyons arrivés en la fin de l’histoire. » MORIN Edgar, Ma gauche, Paris, François Bourin, 2010, p.260.

mercredi 8 septembre 2010

Brève du GAP : l’arbre MORINGA
Le MORIGNA OLEIFERA (Ghana, Niger, Nigéria) est un arbre originaire de l’Inde et courant en Afrique pour ombrager les cases et dont les propriétés ont été découvertes récemment. Les feuilles et les fruits peuvent servir de légumes aux propriétés nutritives et médicales ; la poudre de feuille (conservée à l’ombre) peut servir de condiments. En Inde, le fruit vert se cuisine comme un légume, les feuilles se consomment comme légumes verts, bouillis, sautés ou en assaisonnement, la graine peut se manger grillée comme une arachide. La graine peut aussi donner de « l’huile de Ben » comestible et employée en cosmétique et en horlogerie.
La semence a un pouvoir germinatif limité à un an. Semis de deux graines en poquet à 2 cm de profondeur (pas plus). Lorsque les plans ont 30 cm, on arrache le plan le plus grêle (la graine germe après 5 à 12 jours en terre), le sol doit être drainé. L’arbre peut aussi se reproduire en bouture ligneuses (bois dur) d’un mètre de long (4 à 5 cm de diamètre), 1/3 de la longueur doit être enfouie sous terre (plantules plus sensibles que celles issues des semis), écartement entre 2 et 4 mètres, lignes en quinconce plantées d’est en ouest pour un maximum d’ensoleillement. Lorsque l’arbre atteint 0,5 à 1 m pincer le bourgeon terminal pour le traiter avec les tiges secondaires en buisson touffu. Quatre sarclage par an. Mulching (paillis) dans la jeunesse pour réduire l’évaporation du sol. Enrichir le sol avec du compost ou du fumier (pas d’engrais chimiques). Taille d’entretien à 20 cm du niveau du sol juste avant les pluies (couper au-dessus du nœud).
100 gr de MORINGA en feuilles fraîches = autant de calcium qu’un grand verre de lait, autant de fer qu’un steak de bœuf de 200 gr, autant de protéines qu’un œuf ; autant de vitamine C qu’une orange, autant de vitamine A qu’une carotte.
J.M. Lange
GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique: Jean-Marie LANGE jm.lange@skynet.be
DEXIA : 068-2426901-85; IBAN BE89 0682 4269 0185 BIC GKCCBEBB
Groupe d'Autoformation Psychosociale : Formations des adultes et actions humanitaires. L'association de formation des cadres GAP est une association (asbl) spécialisée en management associatif, en recherche-action participative et en prévention des conflits de groupe. Elle se veut résolument sans but lucratif; aussi, lorsqu'elle dégage un quelconque bénéfice, elle conçoit le projet d'une aide humanitaire technique et ciblée au Tiers Monde en partenariat avec les villageois. Avant-hier, il s'agissait de formations d'animateurs ruraux et d'animateurs de gestion au Mali (2002) et hier, c'était l'aide à des associations locales à MAKAMBA au sud Burundi (de 2007 à 2010). Notre association n'est pas subsidiée par la coopération au développement de Belgique. Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune confession et à aucun parti politique.
Site http://soutien.et.autonomie.free.fr Blog : http://gap-belgique.blogspot.com;

GAP – Rapport été 2010 Projets BURUNDI (Kayoba, Makamba)
Compte-rendu de l’intervenant Patrick LECEUX mis en forme par la secrétaire GAP Marie-Claire DENGIS

Liège, le 28/O8/2O1O

Présents : Patrick, Jean-Marie, Marie-Claire

1. REMARQUES PRELIMINAIRES

a) Ce rapport est un rapport partiel puisqu’il ne concerne que la partie du projet dont Patrick s’est occupé et quelques nouvelles generales.Une réunion est prévue le 26 septembre (date à confirmer) à 12h chez Patrick afin que Bernard et Régine qui ne sont pas encore rentrés puissent le compléter, notamment la partie jardins que Bernard prenait en charge.
b) Patrick a enfin reçu des nouvelles concernant la récupération du billet de Sylvianne qui serait de +/- 1OOO euros et donc la perte est minime.

2. BUDGET

a) Patrick est parti avec les 1OOO euros comme convenu; il a dépensé 54O euros (formation) + 34 euros (achat materiel) = 574 euros et rentre avec un solde de 426 euros qu’il remet sur le compte du GAP et qui pourrait constituer déjà un budget potentiel futur auquel pourrait s’ajouter la somme récupérée pour le billet de Sylvianne.
b) Bernard disposait de +/- 4OO euros recueillis par lui; il a fait quelques dépenses pour l’association jardins notamment et reversera le solde sur le compte GAP-Burundi qu’il gère.

3. CONTACTS SUR PLACE

a) Régine, Bernard et Patrick sont allés saluer le nouveau gouverneur à Makamba et lui ont fait part du projet qu’il a accueilli favorablement.

b) Ils ont aussi rencontré :

- La directrice de l’école de Makamba II (Valérie MBONIHANKUYE) et les enseignants
- L’inspecteur de l’enseignement (Louis NDAYITWAYEKO)
- Le directeur provincial de l’enseignement de Makamba (Jared NYANDWI) ainsi que le chargé de la planification scolaire (Serges SIJENAHAGERA)
- Le responsable de de la formation alphabetisation (Prosper)
- Le docteur Adranis MIYUKURI, responsable de la maternité catholique où le 1er four a été installé par Birgit et Régine
- Béatrice et des responsables de l’hôpital civil de Makamba.

4. PROJET ALPHABETISATION

a) Formation de formateurs : la formation organisée par le gouvernement existe depuis 1991 avec des interruptions liées aux évènements vécus par le pays. Le responsable actuel de la formation (Prosper) se trouve à Makamba depuis 5 ans et une cinquantaine de formateurs ont été formés. Le programme de la formation semble intéressant et va jusqu’à la préparation d’une leçon modèle et son evaluation mais souffre toutefois de retard dans la mise à disposition du materiel. Deux formateurs ont été formés sur la colline : le secrétaire de l’association jardins, Egide et Scholastique.


b) Mise en place de la formation sur la colline

- La formation a été ouverte à tous pour pouvoir disposer d’un local gratuit prêté par le curé. Elle a commence avec 3O participants et il en reste 21 actuellement dont 3 membres de l’association.
- Les cours se donnent le lundi et le jeudi de 7h à 9h et comprennent :
° une partie alphabétisation proprement dite : lire et écrire. Les cours se donnent en Kirundi et les élèves disposent actuellement d’un manuel pour 2.
° une partie calcul : dizaines, centaines, milliers et maîtrise des 4 opérations fondamentales. Cette partie doit en principe déboucher sur des notions de gestion.
° le total est de 31 leçons (preparées sur fiche)
- Les participants ont été répartis en 2 groupes : un groupe de forts et un groupe de faibles mais certains du 1er groupe veulent se perfectionner en assistant aux 2 groupes. Par ailleurs, certains veulent rejoindre la formation en cours et il faut donc en préalable tester leur niveau.
- Les présences sont prises à chaque cours.
- Le GAP a fourni 24 cahiers lignés, 24 cahiers quadrillés et 5O bics.
- Les formateurs sont encadrés bénévolement par Estella, la plus jeune soeur de Régine, enseignante à Makamba qui assure un suivi, aide à la preparation des leçons et à la redaction des rapports après la 2Oe et la 31e leçon.
- L’ensemble de la formation comprenant celle des formateurs et celle qu’ils dispensent se fait en moyenne sur un an.
- Le groupe Gap a pu assister à une leçon.

c) Budget

- Le salaire d’un instituteur au Burundi vient de doubler et de passer à 16O.OOO FBu/mois (+/- 1OO euros). Il faut donc tenir compte de cette réalité.
- Les 54O euros prévus représentent 842.OOO FBu et le groupe décide de les répartir comme suit :
° 25O.OOO FBu pour chaque formateur soit 5OO.OOO FBu
° 5O.OOO FBu pour Prosper en espérant que Kayoba recevra du materiel dès que celui-ci sera disponible.
° 2OO.OOO FBu pour Estellla pour la remercier de son aide mais aussi pour s’assurer qu’elle la poursuivra et notamment pour la rédaction des rapports tant de la formation que de l’association.
° le reste a été consacré à l’achat de materiel scolaire comme mentionné plus haut ainsi que de 2 seaux et 1 balance pour l’association jardins et 5O.OOO FBu pour l’achat de timbres destinés à l’envoi des rapports.


5. L’ASSOCIATION JARDINS

a) Le groupe a rencontré le président (Zébédé), le secrétaire (Egide), le trésorier ainsi que 2 membres de l’association dont le fils d’1 conseillière. L’association compte actuellement 17 membres, 2 en ayant été exclus pour refus de travail. Ces 17 membres se répartissent en 6 hommes (tous alphabetisés) et 11 femmes (dont 1 seule alphabétisée). Ils tiennent au moins une réunon par mois et le secrétaire prend les présences.
b) Les membres de l’association travaillent tous ensemble sur des terrains qu’ils louent 3O.OOO FBu, uniquement en période de cultures pour réduire les coûts. Les cultures actuelles sont essentiellement tomates, oignons, choux, poireaux et soja. Les semences sont gardées quand c’est possible ou alors fournies par la DPAE et achetées. Le produit des cultures est pour une partie réparti en parts égales entre les membres et pour l’autre vendu, l’argent déposé en banque servant à l’achat de grains ou de materiel et à la location des terrains. Actuellement, il y a 5O.OOO FBu en caisse.
c) –compost : les fosses à compost continuent à être alimentées et celui-ci utilisé pour les cultures avec un complément d’engrais chimiques
-pesticides : le jus de tabac est utilisé et se révèle efficace contre les pucerons. Il serait peut-être intéressant de faire des essais à partir de plantes locales.. Bernard explique comment faire des infusions en utilisant de l’eau chaude, ce qui serait peut-être plus efficace. Les expérimentations vont continuer et si elles aboutissent, elles pourraient déboucher sur la commercialisation des produits (et non des recettes qui resteraient propriété de l’association).. Le four solaire aurait donc une utilisation potentielle sans compter l’effet d’incitation possible et il est donc décidé de le laisser sur la colline. Des seaux ont été achetés et Bernard et Patrick ont aidé à la mise au point de recipients de mesure à partir de bouteilles en plastic. Une balance a également été achetée pour les partages des récoltes,, le pesage des ingrédients ... qui pourrait se révéler aussi d’une utilité certaine dans le cadre de la formation alphabétisation. Bernard a en outre apporté un pulvérisateur.
d) Il reste 2 cochons en vie et des porcelets sont en gestation.
e) L’association de Kayoba est maintenant connue dans les environs et des étudiants en
agronomie sont même intéressés pour y effectuer un stage.

6. LES FOURS

a) Four de Kayoba : en fonction du projet de recherche de l’association jardins, il restera en place
b) Four de la maternité en place : la maternité a reçu 2 couveuses et donc l’utilisation du four pour les premature a fortement diminué. Une reconversion est en cours pour chauffer l’eau du bain des bébés et surtout pour la cuisine des familles en visite qui viennent souvent de loin et achètent des makalas pour la faire, l’avantage du four étant sa gratuité (et plus globalement le ralentissement du déboisement).
c) Four à l’école de Makamba II : le choix de l’école a été realisé par les responsables sur place. Le four, appelé cuisinière solaire, a été monté par Patrick et Bernard en présence d’enseignants et du délégué chargé de la planification scolaire de la direction générale de l’Enseignement de la province de Makamba qui semblait très intéressé. Une casserole d’eau a été chauffée à 6O° en 35 minutes. Si l’expérience a semblé laisser perplexe, les enseignants ont montré un certain intérêt bien conscients des possibilités qu’elle ouvre d’utiliser les jardins à des fins pédagogiques (calculs, problèmes ... mais aussi déforestation, environnement ...). Le groupe a été invité à la fête de fin d’année scolaire par les enseignants, ce qui a permis une nouvelle démonstration. Il y a à Makamba 3 écoles situées les unes à côté des autres qui comptent 12O enseignants avec des classes de 3O élèves en moyenne et une vacation le matin, l’autre l’après-midi. Estella qui assure le suivi d’alphabétisation travaille à Makamba II. Par ailleurs, Bernard a lancé un projet d’échanges avec la Belgique sur 3 ans (élèves de 4e, 5e et 6e) à partir de l’expérience des jardins scolaires (cf rapport précédent et rapport de Bernard à venir).
d) Four à la maternité de l’hôpital civil et four pour le projet nutritionnel de Béatrice : le 1er a été monté avec l’aide de quelqu’un de la colline (qui assure le fonctionnement de celui de Kayoba contre rétribution payée par Bernard pour financer ses études) et du technicien de l’hôpital qui a reçu 1O.OOO FBu pour s’assurer qu’il s’occupe de la maintenance et de l’utilisation des 2 fours de l’hôpital ainsi que de celui de l’école. Le 2e four l’a été par eux seuls. Régine a donné des explications et fait une demonstration de cuisson de patates douces qui seront ensuite distribuées aux mamans présentes, d’abord sceptiques puis convaincues après dégustation. En-dehors de l’utilisation pour le projet nutritionnel de Béatrice, les fours devraient servir à chauffer l’eau pour les repas des familles qui visitent leurs malades (comme à la maternité catholique). Il y a également une école d’infirmières à côté de l’hôpital. L’utilisation maximale des fours devrait aider à convaincre la population de leur utilité et rejoindre ainsi les préoccupations environnementales de déboisement. Dès le lendemain, le four était déjà utilisé pour la cuisson de haricots à la maternité et semblait susciter l’intérêt.
e) Achat de materiel : achat de casseroles non fournies avec les fours, peintes en noir avec le sigle GAP (comme sur les cuisinières solaires) ainsi que de materiel pour la confection de grilles adaptées.

7. ATELIER COUTURE

Le projet est gelé, le peu d’argent disponible allant en priorité aux projets qui fonctionnent. Il reste 3 machines chez Scholastique et 1 chez Alemaque. Scholastique les utilise occasionnellement et dans ce cadre, continue à former une jeune fille de 16 ans.

8. MOULIN A GRAINS

Le projet est différé pour l’instant mais Patrick et Bernard ont collecté quelques renseignements. La marquee LION recommandée par Birgit est inconnue sur le marché local. Par contre, on peut trouver des moulins de fabrication chinoise livrés à Makamba à partir de la Tanzanie et permettant de moudre différent produits (sur la base de grilles ou filtres différents) pour un coût approximatif de 2.2OO euros.


9. DIVERS

a) A Bujumbura, logement au Centre Communautaire Protestant (près de l’ambassade de France) en ville. A Makamba, logement au Guest House. Déplacements : taxi pour 3OO.OOO FBu à partir de Bujumbura vers Makamba et retour etr rester à disposition pendant tout le séjour à Makamba en Assurant tous les trajets locaux.
b) Le GAP recommande de ne pas perdre de vue ses objectifs premiers au Burundi, à savoir la formation de jeunes femmes n’ayant pas pu bénéficier d’une scolarisation valable.



M.Cl. Lange-Dengis,
Secrétaire du GAP.

samedi 4 septembre 2010

Le "Brol" de Bruxelles à Bamako

Le « Brol » de Bruxelles à Bamako (B.B.B.) : Le droit des minorités en voie de disparition

« Pour toute société, et pour l’humanité dans son ensemble, le sort des minorités n’est pas un dossier parmi d’autres ; il est, avec le sort des femmes, l’un des révélateurs les plus sûrs de l’avancement moral, ou de la régression. Un monde où on respecte chaque jour un peu mieux la diversité humaine, où toute personne peut s’exprimer dans la langue de son choix, professer paisiblement ses croyances et assumer sereinement ses origines sans encourir l’hostilité et le dénigrement, que ce soit de la part des autorités ou de la population, c’est un monde qui avance, qui progresse, qui s’élève. »(Amin MAALOUF)[1]
Thèse
La planète terre est notre village planétaire qui a développé une race de primates dotés d’un cortex permettant l’abstraction : l’HOMO SAPIENS SAPIENS. Nous sommes proches de nos cousins les grands primates par 99% de notre génome. Mais nous sommes encore plus proches de nos frères de la seule famille humaine qui se distinguent par différentes langues et coutumes ethniques, un charme culturel à protéger comme toutes les ethnies en voie de disparition. Or, depuis son développement sur terre, l’homme est un loup pour l’homme et n’arrête pas de faire souffrir ou de tuer son voisin, d’opprimer ou de torturer ses femelles. Il nous faudrait penser avec l’utopie une méga-révolution, cette fois non pour savoir qui a le plus gros zizi mais comment nous entraider sans nous spolier comme des bêtes.

Cela signifierait civiliser la terre par les droits de l’homme et la démocratie participative en rejetant les dictatures et les diverses formes de corruption (lorsque Sarkozy prend des vacances sur le yacht de son ami, est-ce uniquement de l’altruisme de la part de son ami ?) et en promouvant l’existence et l’expression des minorités et des contestataires, autrement dit permettre l’expression des idées hérétiques et déviantes. Nous sommes honteux que l’Inquisition catholique ait existé et furieux que cette barbarie recommence avec les fanatiques islamistes. Nous sommes par contre pour le respect de toutes les croyances et demandons que l’on respecte également notre laïcité et que notre pays, la Belgique sous tutelle flamande et catholique, puisse se nourrir de la diversité que nous « wallons » représentons. Le N-VA, parti dominant flamand et séparatiste est le mauvais chemin du retour des haines tribales. Sans nier nos spécificités identitaires, nous voulons un ré-enracinement dans l’identité humaine terrestre en gardant nos racines, sans obligation de parler la langue flamande mais en en ayant le libre choix.

Développement : de la Belgique au Pakistan
Sur le plan microscopique à l’échelle du cosmos, je fais partie d’une ethnie exploitée par une tribu majoritaire (de seulement un million d’êtres) qui revendique de plus en plus de droits sur nous et de moins en moins de solidarité avec nous (l’ethnie pauvre). Je suis un wallon de la Belgique du sud et de Bruxelles francophone et qui le sont toujours à 85% mais à qui les flamands conquérants veulent imposer leur langue « mondiale » et refusent de reconnaître les Bourgmestres (Maires) élus au suffrage universel en français. L’OCDE a déjà envoyé deux missions guimauves de conciliation pour expliquer aux politiciens flamands que dans toute l’Europe existait le droit des gens (un homme = une voix) et non leur ridicule droit du sol d’un âge barbare dépassé (la loi du plus fort et des colonies).Selon deux démographes de l’UCL, André Lambert et Louis Lohlé-Tart, il n’y a que 5,3% de flamands (55.000 personnes) dans ce qu’ils appellent leur capitale : BRUXELLES ; ainsi que 66,5% de francophones et 28,1% d’étrangers (la quasi-totalité des bébés nés de parents étrangers deviennent belges francophones.[2]
Notre pays, la Belgique toujours un peu surréaliste avec sa devise « L’Union fait la force » a été créé de toute pièce en 1815-1830 comme un Etat tampon entre les adversaires français, anglais et allemands. Ce sont les wallons et les bruxellois qui se sont battus à Bruxelles pour l’Indépendance. Notre première constitution nationale proclamait le français comme étant la langue de tous. C’est pourquoi, lorsque nous étions petits, les vieilles personnes et les adultes ont abandonné le wallon de façon à ce que nous ne pratiquions plus que le français (d’où notre sentiment d’injustice, si maintenant les flamands revendiquent avec des inspecteurs flamands dans les écoles francophones l’usage de la double langue ; pourquoi ne devraient-ils pas eux connaître le wallon ?). De plus, comment vouloir apprendre sous la pression une langue que nous n’aimons pas et qui n’a aucune ouverture sur le monde : l’anglais, l’allemand, l’espagnol, le chinois, cela serait raisonnable. Les voisins hollandais des flamands ont eux-mêmes abandonné ce dialecte néerlandais et parlent tous l’anglais dans les affaires. Nous avons le droit à notre culture et à nos traditions, et il faudrait arrêter ces ingérences culturelles flamandes et réinstaurer, au choix des langues mondiales ou notre propre dialecte le wallon. Lorsqu’à 20 ans je rêvais de l’Afrique, je n’avais aucune chance d’aller comme prof de français au Congo francophone réservé aux catholiques flamands.
Dans les années 1960, il y eut d’abord un acte raciste national avec les agitateurs flamingants de l’université internationale de LEUVEN et leur slogan « WALLEN BUITEN ! » (Wallons hors de notre université) , l’Etat construisit en hâte dans la province du Brabant une nouvelle université « Louvain-la-Neuve » pour éviter une guerre civile sur ce patrimoine moyenâgeux commun. Puis encore plus grave, une ligne de démarcation faisant une scission linguistique entre le nord flamand et le sud wallon et tracée, au cordeau, une quasi ligne droite de scission des territoires sans consulter les populations comme on en traçait au temps des colonies dans le Sahara vierge. Je fais l’hypothèse lourde que les wallons n’ont rien gagné au change (les Fourons voulant pendant 20 ans leur rattachement à Liège, les communes à facilités linguistiques qui perdent leurs facilités et Bruxelles qui est enclavé dans le territoire flamand et qui est revendiqué comme leur capitale). Les tracasseries continuent : les séparatistes catholiques ne veulent plus de la royauté symbole de l’unité bien sûr, les wallons n’ont pas le droit de faire construire un bien sur le sol flamand s’ils ne parlent pas la langue, le contraire est possible par contre. La dernière loufoquerie serait de rattacher les eaux internationales de la mer du nord à la Flandre (comme les bretons et les corses revendiqueront alors pour leurs eaux ?).

L’entreprise de déconstruction de notre Etat Belgique a toujours été du fait de fanatiques flamands, il en va de même sur un autre plan avec la guerre des fondamentalistes islamiques contre l’Occident : y a-t-il un seul occidental qui a été au Sahel tuer un seul innocent ?

Sur le plan macroscopique, à l’échelle cette fois de la planète, on ne peut que constater des similitudes avec les Etats conquérants du Nord sur les économies des gens du sud, en particulier en Afrique. Ce fut d’abord les conquêtes armées des colonisateurs avec la suprématie des armes et la volonté de convertir, puis le contrôle des marchés pour maintenir les gens du sud producteurs de ressources à faible valeur d’échange et approvisionnant les industries de transformation du nord, autrement dit la poursuite de l’exploitation des pauvres par delà les Indépendances. Les indépendances ont eu lieu là aussi dans le début des années 1960 et 50 ans après, ces pays sont toujours « en voie de développement » exploités par l’achat à vil prix de leurs matières premières agricoles et minérales (sauf le pétrole), avec des salaires très bas pour les travailleurs privés de droits syndicaux, spoliés par la corruption de leurs gouvernements (qui corrompt ? avec quel argent ?), appauvris par les monocultures importées par les blancs. ET à présent, un cran de plus dans le dénuement des peuples, on vend la terre des africains aux chinois, coréens du nord et au libyens qui exporteront directement les denrées produites pour leurs populations. Quid des petits villages compris sur ces terres ? leurs coutumes ? leurs cimetières avec les ancêtres ? Les paysans sans ressource, chassés de leur terre pour que en échange les chinois construisent des palais à leurs dirigeants(en RDC). Ils forment des bidonvilles de ruraux déracinés aux alentours des villes. Les quelques rares agriculteurs qui subsistent ne peuvent vendre leur riz à des prix décents puisque les marchés locaux sont gorgés de riz quasi-gratuits du PAM (Programme alimentaire Mondial de l’ONU).

Au Pakistan, le dérèglement climatique se montre par des inondations torrentielles rasant les habitations de banco, l’Europe promet une aide financière de 140 millions d’euros mais comment donner la première tranche de 70.000 via des institutions corrompues ? Nos télévisions nous montrent les images de désolation puis les numéros pour l’aide humanitaire spontanée des gens et personne n’approvisionne plus ces comptes. Pourquoi ? Parce que le compte du Croisant rouge n’apparaît plus, il ne ferait plus d’aide humanitaire ? Parce que le Pakistan est une base arrière pour les fanatiques Talibans d’Afghanistan et que les gens en ont marre de faire la charité pour recevoir des bombes ? Une fois encore, il y a un fossé entre des dirigeants incompétents et vénaux et le peuple : lorsque l’on interroge des sinistrés, ils disent clairement qu’au lieu de renforcer les barrages, l’Etat a fait construire une autoroute à six voies que personne n’emprunte ! Je fais l’hypothèse que l’autoroute est un projet soufflé par l’étranger en échange d’un peu de l’âme de ce pays ?

Avec une équipe d’intervenants psychosociaux du Groupe d’Autoformation Psychosociale (GAP-asbl)), nous allons en janvier 2011 construire pour les 380 élèves des écoles de Nando un projet d’équilibre nutritionnel à travers l’élaboration d’une cantine scolaire, une goutte d’eau, une larme d’humanité pour agir concrètement malgré l’inertie de nos Etats riches et bêtes. Je reçois, en ce début septembre 2010, une information de l’Ambassade de France disant que le MALI est à éviter pour les touristes car il y a des enlèvements et des exécutions d’otages blancs. Cela peut être une grande sollicitude mais tout aussi bien une intoxication médiatique à la Sarkozy qui expulse les ROMS de France vers la Roumanie tout comme il l’a fait des maliens parisiens vers Bamako les années précédentes ? Cette information aura de graves répercussions économiques sur les plus pauvres par manque de devises des touristes effrayés. Certes, quelques crapules droguées ont tué un petit vieux qui faisait de l’humanitaire mais des crapules, il y en a aussi dans les cités bordant Paris puisque le pieux Nicolas allait les nettoyer au karcher, rappelez-vous ?
Les faits : « l’affaire Michel GERMANEAU enlevé le 26.07.2010 au Sahel par Abou Moussab ABDELWADOUD, l’un des chefs de l’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique), groupe terroriste se réclamant de la mouvance Ben Laden »(Source Le Nouvel Observateur, n°2386 du 29.07au 04.08.2010).
SARKOSY a choisi la violence et avec l’aide des forces spéciales franco-mauritaniennes a attaqué les bases des rebelles. L’Emir en représailles aux 6 hommes tués dans ce raid aurait fait abattre cet ingénieur à la retraite, de 78 ans, souffrant d’une maladie de cœur et détenus par plus de 50°C à l’ombre…ou il est mort tout seul du fait des conditions extrêmes. Là n’est pas la question, mais dans cette violence d’Etat qui appelle une violence réactionnelle d’office parce que la vie d’un homme vaut moins que de discuter de sa rançon.

Il y a des bons et des méchants partout, pas seulement des spéculateurs, mais des imbéciles qui se transforment en bombes humaines et tuent des victimes civiles et que l’on proclame ensuite martyres de l’imbécilité qui tue des blancs seulement par haine de leur richesse potentielle sans savoir qu’il sont là pour apporter modestement leur aide humanitaire. Seuls les politiciens sont des gens obligatoirement mauvais car nantis d’un bras armé pour leurs frappes chirurgicales. OBAMA tout comme Tony BLAIR, en faisant tuer, n’ont fait que leur devoir, assumé leur responsabilité totale y compris envers de jeunes adolescents mâles de leur pays ; ce furent des GI’s envahisseurs mais c’étaient aussi des enfants à la fleur de leur vie. Je lance donc une fatwa sur tous les imbéciles qui osent envisager la mort d’un seul d’entre nous, les frères humains. Notons qu’il n’y a jamais eu un seul terroriste blanc qui a tué un enfant au Maghreb en représailles pour une caricature, mais que les GI’s eux ont tué probablement beaucoup d’enfants pour les pétrole du Koweït.
Synthèse
Dans toutes les histoires guerrières de nos civilisations, ce fut toujours le même scénario des armées bien nourries prêtes pour le combat et des civils affamés que l’on tue comme du bétail ou qui meurt tout seul de faim ou des suites de malnutrition. Il n’y a plus de touristes au Mali après les mises en garde inquiétante de SARKOSY via l’Ambassade de France ;alors, de quoi vont vivre les enfants des zones sahéliennes où l’on annonce pour 2011 un déficit des précipitations de plus de 30% ?

Nando, 2009
Regardez ces petites filles de NANDO, un village DOGON du Mali déserté par les touristes, les grandes sœurs portent sur le dos les derniers bébés des mères. Une des petites suce un caillou, ce n’est pas du chewing-gum et ce n’est pas non plus pour le goût, mais un truc pour tromper sa faim. Le crâne du bébé de la seconde fillette accuse des tâches de dépigmentation, il s’agit d’un signal de malnutrition, au même titre que les gros ventres vides typiques du KAWASINOROR.
Nous n’avons pas de réponse, sauf nos actions symboliques, non reconnues par notre communauté, que nous maintiendrons, non pour un devoir de charité venu d’une mauvaise conscience vaguement religieuse - nous sommes des scientifiques donc des athées - mais parce que nous n’avons pas d’autre choix pour une vie éthique que de rechercher pour tous les hommes la possibilité de vivre dans la dignité, la liberté, l’égalité et la fraternité.
« Des exemples venus de tous les continents montrent que ceux qui se battent habilement contre la tyrannie, contre l’obscurantisme, contre la ségrégation, contre le mépris, contre l’oubli, peuvent souvent obtenir gain de cause. Et aussi ceux qui se battent contre la famine, l’ignorance ou l’épidémie. Si l’on croit en quelque chose (l’homme par exemple), si l’on porte en soi-même suffisamment d’énergie, suffisamment de passion, suffisamment d’appétit de vivre, on peut trouver dans les ressources qu’offre le monde d’aujourd’hui les moyens de réaliser quelques-uns de ses rêves. »[3]
L’ennemi n’est pas dans l’imbécilité de l’Emir ou dans la vanité profonde de SARKOSY, il est en nous-mêmes, dans nos représentations ethnocentristes, dans notre égocentrisme et dans notre mode de pensée étriqué Ce qui valait avant pour la nation flamande ou encore pour la patrie envahie par les boches est devenu obsolète, le combat valide d’aujourd’hui est dans la fraternité envers toute la communauté humaine, croyants et non-croyants, un combat sans fin.

Jean-Marie LANGE, 05.09.2010,
Intervenant psychosocial, GAP.

[1] MAALOUF A., Le dérèglement du monde, Paris, Grasset, 2009, p.69.

[2] La Libre Belgique, Gazette de Liège du 03.09.2010 p.6-7 : « Qui habite à Bruxelles ? En 2006, la Direction générale Statistique et Information économique (DGSIE, ex-INS) publiait la ventilation des nationalités à Bruxelles-capitale. Ce sont les derniers chiffres disponibles. Les voici : Belge : 745.111 soit 73,14% - Français : 41.716 – Marocains : 40.646 – Italiens : 27.097 – Espagnol : 19.725 – Portugais : 15.824 – Turcs : 10.939 –Polonais : 9.766 – Britannique : 8.856 – Grecs : 8.338 – Allemands : 8.322 – Congolais (RDC) : 6.856 – Américains : 3.081. »
[3] MAALOUF A., Les identités meurtrières, Paris, Grasset, 1998, p.166.