vendredi 10 septembre 2010

Pour l’émergence d’une humanité différente de celle de la globalisation

En soutien à SAKINEH ASHTIANI, iranienne de 43 ans condamnée à mort par lapidation pour adultère par le régime barbare de l’Iran

« La bêtise est nouvelle, comme est nouveau le couplage entre les Etats modernes et le capitalisme. Elle affecte ceux qui se vivent comme héritiers-rentiers des Lumières, ceux qui continuent le noble combat contre les illusions mais qui, et cela fait une différence qui importe, ont abandonné le sens de l’aventure pour celui qui fait d’eux des pédagogues. Ils sont ceux qui doivent protéger les autres, ceux qui savent, alors que les autres croient. » »(Isabelle STENGERS)[1]

« En soi le désir – contrairement au plaisir – est source de souffrance, de haine et de malheur. Cela, tous les philosophes – non seulement les bouddhistes, l’ont su et enseigné. La solution des utopistes – de Platon à Huxley, en passant par Fourier – consiste à éteindre le désir et les souffrances qui s’y rattachent en organisation sa satisfaction immédiate. A l’opposé, la société érotique-publicitaire où nous vivons s’attache à organiser le désir, à développer le désir dans des proportions inouïs, tout en maintenant la satisfaction dans le domaine de la sphère privée. Pour que la compétition continue, il faut que le désir croisse, s’étende et dévore la vie des hommes. »(Michel HOUELLEBECQ)[2]

Le développement des pays du tiers-monde en voie de développement n’est pas qu’une question d’investissement d’argent bien vite détourné. Il y a aussi l’honneur, la dignité, la souffrance, l’amour et la joie : des dimensions qualitatives autres que le rendement quantitatif.

Et il y a aussi la clé qui n’est pas que dans une instruction insipide (« nos ancêtres les gaulois ») mais surtout dans une éducation à la fois technique et philosophique pour apprendre à penser et à restaurer chez les pauvres des pays pauvres leur confiance en eux. J’ai été frappé de l’expression du fantasme d’un jeune noir du pays DOGON (Mali) qui rêve d’avoir pour compagne une femme blanche, n’importe laquelle, ajoute-t-il peu élégamment. Un fameux paradoxe soulevé par le sociologue Jean-Claude Kaufmann dans son enquête « La femme seule et le prince charmant » qui dit en substance que plus une femme blanche est diplômée et autonome, moins elle trouve de compagnon car son assurance effraye. Et comme il n’y a pas que le sexe dans la vie, je vois bien la réalisation du fantasme du jeune Dogon se transformer en harpie. Ce complexe de la peau noire (reposant sur tout autre chose que sur la pigmentation) me rappelle un test de psychologie sociale fait dans l’enseignement maternel en Afrique noire où on demande à des petites fille de choisir une poupée dans un lot : il y en a des noires, des blanches et la majorité des petites filles va choisir une poupée blanche avec l’argument « elle est plus jolie ! ». Est-ce bien un argument ou une dévalorisation d’elles-mêmes ?

De même, seuls les blancs pensent que « black is beautiful », une amie proche que je voulais inviter en Europe a décliné car elle ne savait pas se tenir à table à l’européenne. C’est touchant mais rare car si les femmes noires préfèrent sortir avec des toubabs, ce n’est pas pour leur couleur cadavérique mais parce qu’ils sont plus riches et plus gentils. Dans les couples mixtes que je fréquente , c’est souvent la femme noire qui est devenue le chef de ménage ,du genre mégère non apprivoisée. On dirait que quelles que soient les ethnies, l’amitié sexuée simple entre des humains de genre sexuel différent n’est pas possible ; il faut toujours que cela se termine par une dialectique du maître et de l’esclave, soit deux perdants.

Un autre préjugé peu souvent questionné est le « jeunisme » ; dans les pubs comme dans les films (les acteurs jouant les scientifiques ont 25 ans maximum), il y a ce préjugé jeune=beau. Nous passons par les limbes de l’enfance puis une jeunesse de 18 à 38 ans et tout le reste de notre vie, nous sommes vieux avec des complexes et contribuons à l’enrichissement de la chirurgie plastique. Nous sommes toujours dans un affreux malentendu subjectif créé par la publicité. Posons-nous la question de la compagne idéale ? Doit-elle être toujours, comme dans l’après-guerre, blonde et jolie avec un petit pois chiche dans le cerveau ou bien certes agréable à voir mais surtout avec une vraie personnalité et une raison à l’intérieur d’elle-même, une personne qui vit des émotions et qui raisonne avec sa tête ? Jean BAUDRILLARD dans « La société de consommation » nous dit que toutes les femmes sont insatisfaites de leur corps (trop peu de seins, trop peu de fesses ou trop, trop de hanches ou pas assez, un nez ceci, une bouche cela), car le modèle des femmes en papier glacé des magasines les influencent.

« Les petits ruisseaux » est un beau film de Pascal Rabaté sur l’amitié et la sexualité des septuagénaires (France, 2010). Daniel PREVOST soutient ce film avec brio et retenue. Deux amis pécheurs retraités, l’un casse sa pipe et provoque le départ de l’autre sur les lieux de son enfance. Dans son voyage, Prévost rencontre une communauté Hippies « squattant » sa maison natale (peu vraisemblable à notre époque où la jalousie a fait disparaître toutes les communautés sauf les religieuses cadrées par des règlements de fer). Il apprend à fumer des pétards et à coïter des jeunes filles peu farouches aux petits seins. Puis il rencontre une amie ridée et aux chairs affaissées, ils ne veulent pas quitter leur maison/région respective et se donnent des rendez-vous pour aller pécher ou jouer sexuellement. Beau film sur la tolérance pour l’âge, rafraichissant et politique car refusant les complexes de bides chez les hommes et de chairs molles chez les dames.

Rappelons une fois encore que la femme est un être humain comme les autres, ce qui peut paraître banal en Occident, mais non en Orient où elle est parfois moins considérée que le cheptel. C’est par une éducation égale pour tous que nous parviendrons à vaincre ce racisme trop banalisé du sexisme. Un de mes plus grands amis est malien et je m’interroge sur le sort de son aînée Ma Awa car, malgré son intelligence rationnelle, pourra-t-il faire changer le poids de la tradition néfaste pour l’égalité des filles ? Les autres sont les parents adoptifs d’Irina, une petite malienne aussi mais qui, dès le départ, a plus d’atout qu’Awa , me semble-t-il, car elle va baigner dans la tradition occidentale ?

La pauvreté est plus que la pauvreté pécuniaire, c’est l’impuissance des démunis devant l’arrogance, l’ignorance et le mépris de ceux qui possèdent le savoir, le savoir-faire , le savoir-être, les biens et l’argent. Lorsque j’étais plus jeune (je le suis toujours dans mon énergie), on parlait de la société duale en devenir. Aujourd’hui, elle est présente par la non-culture des paumés, des exclus qui lorsque par exemple ils s’engueulent dans un bus sont pitoyables pour les oreilles des gens suffisamment éduqués. Il en ira de même des sans-papiers qui n’ont commis aucun délit mais qui croient que l’Europe est un El Dorado alors que - à part le fric – notre civilisation est moribonde ; mythe dans le sud, elle est en crise dans son cœur, ses valeurs et sa non-communication autre que virtuelle. Derrière son accomplissement technique, il y a la perte d’âme, de sens et de solidarité des Occidentaux. Les gens idéalisent la liberté de mai 1968 ; pourtant, elle fut moins grande que la liberté superficielle actuelle. Les jeunes de cette parenthèse enchantée avaient réussi à dépasser les tabous de la sexualité mais en conservant la tendresse relationnelle; aujourd’hui, il suffit de zapper sur la toile pour trouver très vite un partenaire pour une partie de jambes en l’air, et alors ? Là aussi, c’est de la récupération publicitaire à outrance : pourquoi baiser comme des bêtes s’il n’y a pas de communication un peu affective ? Le seul bien de cette pseudo-liberté assez creuse, c’est que cela diminuera la traite des êtres humains, cette ignoble prostitution de location des corps sans âme. Notons à ce propos que, si la vie de l’homme est souffrance, Dieu, dans son infinie bonté, lui a donné le plaisir sexuel du contact des muqueuses. C’est pourquoi, le Vatican dans son extrême rigueur face aux intentions de Dieu, interdit le préservatif, ce filtre entre le plaisir des muqueuses ?

Tolérant avec mes amis musulmans (ceux qui le sont avec moi), je suis agacé par cette poignée de fous qui insultent l’islam pour l’amalgamer à la terreur sanglante des islamiques barbares minoritaires, « Frelons » qui donnent une mauvaise image du sud à l’Occident. Nous sommes partis pour un remake sanglant du XX°s si les plus sages des musulmans et des athées occidentaux ne nous aident pas à réformer l’être humain au-delà de sa pulsion agressive dérivée de sa pulsion sexuelle frustrée. Il faudrait, partout dans le monde, inhiber les aspects les plus primaires, pervers, barbares et vicieux des hommes de guerre (les mêmes qui se servent de leur pénis comme une arme et de leur regard salissant le genre féminin, cf. les centaines de viols actuels au KIVU sous le regard aveugle de la Monuc).

Une réforme souhaitable et radicale des systèmes d’enseignement et d’éducation serait nécessaire où on enseignerait toutes les religions et les options laïques pour que nos petits hommes de Babel se comprennent enfin en respectant leur différence, rêve utopique d’un changement de la haine et de la violence banalisées (avec ces chiens d’infidèles et ces chiennes même fidèles) vers un monde de compassion, donc de partage des richesses économiques et intellectuelles plutôt que de frileuse thésaurisation de dollars qui nous font construire des murs entre ceux qui n’ont rien à perdre que la vie et ceux qui ont tout le confort mais plus de vie.

Pour revenir à mon exemple du début, lorsque un jeune DOGON fantasme sur la femme blanche et propose au reporter de lui offrir une femme pour la nuit, celui-ci lui fait doctement la leçon, en disant « chez nous c’est les femmes qui décident ! ».
Mais peut-être à l’instar du mec, la femme noire aimerait-elle aussi avoir une expérience avec le beau blanc ? Je suis répétitif (car pédagogue) et certains lecteurs n’ont pas pris connaissance de ma croisade contre l’excision. En effet, le problème, n’est pas, comme chez les eskimos, de réchauffer le voyageur avec la douceur des muqueuses de sa femme mais de la martyriser dans sa chair. Le clitoris est la source du plaisir la plus efficace des femmes, donc tant mieux pour elles si elles s’en servent et en abusent. Mais les DOGON, comme tous les autres mâles clôturant leurs prés, appellent le clitoris la termitière et il faut l’exciser pour que la femme puisse s’intégrer (trouver un mari) et surtout ne soit pas volage. Il s’agit d’une barbarie atroce surtout pour que les femmes ne soient pas tentées par leurs besoins sexuels (avec souvent des complications au niveau de la vessie) ; il s’agit aussi d’un crime physique (et psychologique) contre d’autres êtres humains que la France réprime avec vigueur mais que la Belgique ignore car les étrangers naturalisés constituent des voix électorales (merci le PS de droite).

Notons toutefois, l’ineptie de croire en un monde sans conflit. « Le conflit est maître de toutes choses » disait HERACLITE. On peut éminemment respecter l’autre, l’étranger sans pour autant ne pas dire que l’on n’est pas d’accord avec la manière dont il traite ses femmes ainsi que nos droits de l’homme chez nous. Lorsque je vais dans une mosquée, je me déchausse et je suis couvert au niveau vêtement, pourquoi cette politesse ne pourrait-elle pas être donnée en retour par les maghrébins qui vivent chez nous (pas de foulard dans nos institutions officielles neutres comme l’enseignement, le parlement). Il y aura toujours des divergences et des profiteurs de la récupération politique ou économique pour empoisonner les relations humaines.

L’urgence planétaire est que les sages et les modérés religieux parlent ensemble pour l’intérêt des générations futures, qu’ils ne courbent pas la tête et vivent debout ; ce sera par un combat – sans haine ni violence – que nous pourrons ébaucher la création d’un autre monde plus social (que l’horreur du fascisme ou du stalinisme). Il faudrait être capable de démystifier et de dévoiler notre nature commune : regardons un gamin rire dans n’importe quel pays, il est le même partout et pourtant, selon son ethnie, on peut l’assassiner (au Maghreb pas chez nous). Les terroristes d’Al-Qaïda sont une bande de fous fanatiques, porteurs d’une idéologie du meurtre aveugle, responsables de la mort de beaucoup de gamins et gamines afghanes mais aussi du fait de l’imbécilité de nos forces de frappe « modernes » et bardées de certitudes depuis ce con de BUSH. Nos vies sont de mauvais cauchemars gérés par des grands malades du pouvoir ayant à tout moment la possibilité de déclencher l’apocalypse, l’holocauste atomique.

A une époque, nous avons eu des mouvements de gauche (les syndicats) luttant contre les inégalités sociales, ils ont créé chez nous en Belgique le POB (Parti Ouvrier) qui a trahi les travailleurs en infiltrant les syndicats pour les castrer. Nous avions une éducation permanente pour l’épanouissement des adultes les moins favorisés qui s’est transformée avec les libéraux et la social-démocratie en une éducation populaire occupationnelle vidée de toutes préoccupations philosophiques ou citoyennes.
Et aujourd’hui, les gens ne croient plus aux partis politiques[3] et à leurs promesses (des programmes sans moyens, sans évaluation et sans négociation correcte possible). Il ne croient plus non plus à une fraternité pour tous en demandant aux plus riches de limiter leurs appétits dévastateurs (les forêts tropicales, les industries polluantes, les OGM et l’exploitation du tiers-monde). J’ai peur de la façade fallacieuse de nos démocraties représentatives. Les référendum ou les votations ne sont pas nécessairement progressives. Pensons aux cantons de la Suisse, les derniers d’Europe à permettre le vote des femmes. Je pense, comme CASTORIADIS et d’autres que le système fondamental d’Athènes reste une alternative plausible, celle de demander à des citoyens désignés par tirage au sort de s’occuper des affaires de la cité pendant cinq ans et puis de retourner ensuite à leur business ; cela permettrait d’écarter les arrivistes de toutes sortes qui veulent conquérir le pouvoir, dans un premier temps pour le peuple bien sûr, mais surtout pour leur besoin personnel de domination, ce qui constitue une menace permanente pour la Cité. Rappelons-nous le fou flamingant séparatiste belge (Bart De Wever, N-VA de droite, 30% de l’électorat flamand en juin 2010) qui négocie un gouvernement et puis qui, après chaque pas positif, se rappelle qu’il est séparatiste et remet constamment en question les acquis des négociations précédentes. Rêvons donc d’un homme dialecticien et désaliéné qui puisse un jour, avec d’autres bien entendu, concilier autonomie et dépendance (respect des accords), avancée de la science adogmatisme et amatérialiste car nous sommes possédés par ce que nous possédons. La liberté et l’égalité sont des finalités souhaitables mais aussi de pieux délires du salut sur terre, seule la fraternité dépassionnalisée est possible dans le respect des différences de tous et pas seulement dans le respect de notre spécificité.[4]
Rêvons, comme à Seattle, l’alternative à la pieuvre capitaliste (même sous son étiquette PS) et réapprenons la convivialité avec le don, le service gratuit, l’échange de biens sans argent et le goût de la communication avec les autres ethnies (si elle ne veulent pas nous tuer ou nous piller parce qu’elles sont restées dans les délires de l’argent ou de la religion). Ne confondons pas les contradictions de nos sociétés en jouant, tels des gamins de 5 ans, aux bons cow-boys et aux mauvais indiens, les mauvais étant ceux qui s’incrustent chez nous en vendant de la drogue et en surchargeant nos prisons tout en crachant sur nos valeurs des droits de l’homme et les bons étant les Occidentaux avec leur barbarie glacée, anonyme, mécanisée, quantifiante et avec une force de frappe chirurgicale capable en un seul jour d’atomiser et de rayer de la carte de la planète tous les pays musulmans à cause de quelques terroristes islamiques ? Qu’Allah le miséricordieux nous protège de vouloir écraser la mouche du coche et le coche avec.

Respectons la biodiversité aussi bien des espèces végétales que les différences culturelles dans notre propre espèce, ne nivelons pas nos identités profondes de langue, de culture et de groupe d’appartenance mais, pour nos enfants, acceptons de sourire à ceux qui ne pensent pas comme nous pour en finir avec la surenchère de la barbarie des opinions, des représentations subjectives qui ne valent pas la mort d’un seul homme et encore moins la disparition de l’humanité AD VITAM

Jean-Marie LANGE, 09.09.2010.

[1] STENGERS Isabelle, Au temps des catastrophes. Résister à la barbarie qui vient, Les Empêcheurs de penser en rond/ La Découverte, Paris, 2009, p.159. J’ai eu l’honneur de suivre comme doctorant les cours de ce professeur exceptionnel qui conjugue une écologie de gauche et l’utopie scientifiquement possible.
[2] HOUELLEBECQ Michel, Les particules élémentaires, Paris, J’ai Lu, 2000, p. 161.
[3] Stengers, ibid. . 154 : « J’associe la question de la bêtise avec ce qu’on appelle le « pouvoir pastoral », qui implique un dirigeant ayant reçu mandat d’assurer le salut de ceux qu’il doit guider. Or la bêtise est plutôt ce qui reste de ce pouvoir lorsqu’il n’y a plus de mandat, ou lorsque n’en subsiste qu’une version indigente, mettant en scène une humanité récalcitrante, toujours prête à se laisser séduire, à suivre le premier charlatan, à se laisser berner par le premier démagogue. « Nos » responsables ne sont pas des pasteurs parce qu’ils ne nous guident vers rien ; ils sont sous l’emprise de la bêtise parce qu’ils jugent le monde en termes des tentations et des séductions dangereuses dont il s’agit de nous protéger. »
[4] « L’expérience historique de notre siècle a montré qu’il ne suffit pas de renverser une classe dominante ni d’opérer l’appropriation collective des moyens de production pour arracher l’être humain à la domination et à l’exploitation. Les structures de la domination et de l’exploitation ont des racines à la fois profondes et complexes, et c’est en s’attaquant à toutes les faces du problème que l’on pourra espérer quelques progrès.(…) Nous savons aujourd’hui que les possibilités cérébrales de l’être humain sont encore en très grande partie inexploitées. Nous sommes encore dans la préhistoire de l’esprit humain. Comme les possibilités sociales sont en relation avec les possibilités cérébrales, nul ne peut assurer que nos sociétés aient épuisé leurs possibilités d’amélioration et de transformation et que nous soyons arrivés en la fin de l’histoire. » MORIN Edgar, Ma gauche, Paris, François Bourin, 2010, p.260.

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