La pulsion de mort des religieux et les dommages collatéraux des libertins du XVIII°
« Les féministes n’arrêtaient pas de parler de vaisselle et de partage des tâches reprit Christiane; elles étaient littéralement obsédées par la vaisselle. En quelques années, elles réussissaient à transformer les mecs de leur entourage en névrosés impuissants et grincheux. A partir de ce moment – c’était absolument systématique – elles commençaient à éprouver la nostalgie de la virilité. Au bout du compte elles plaquaient leurs mecs pour se faire sauter par des machos italiens à la con. J’ai toujours été frappée par l’attirance des intellectuelles pour les voyous, les brutes et les cons. (…) Trente ans plus tard, il ne pouvait qu’aboutir à la même conclusion : décidemment, les femmes étaient meilleures que les hommes. Elles étaient plus caressantes, plus aimantes, plus compatissantes et plus douces ; moins portées à la violence, à l’égoïsme, à l’affirmation de soi. Elles étaient en outre plus raisonnables, plus intelligentes et plus travailleuses. »[1]
Nous vivons une époque où l’on semble redécouvrir chez les prêtres de l’église catholique romaine la pulsion sexuelle inconsciente que l’on pourrait qualifier de force maléfique, les « forces du mal » dirait le pieux et sot BUSH. Rappelons inlassablement que toutes les croyances subjectives sont respectables (la foi du charbonnier) mais aussi que toutes les Eglises de n’importe quelle religion sont psychiquement malsaines car développant les cancers de la culpabilisation et de la mortification dans la seule existence que nous avons. Le péché reste un concept flou selon les époques et toujours un peu trop orienté vers les pratiques sexuelles. Religion rime avec hypocrisie car beaucoup de bigots respectent les rituels de jour et forniquent hors mariage la nuit. Epinglons le voyeurisme sexué des confesseurs, combien de petits garçons n’ont-ils pas questionnés sur la fréquence de leur masturbation et leur fantasme. Notons également que le confessionnal lave plus blanc que blanc et permet de recommencer les crimes le cœur léger.
Par crime, je n’entends pas toutes les sexualités créatrices entre adultes consentants mais celui des viols et des abus de pouvoir des prêtres sur les enfants qui leur sont confiés en internat. Bien sûr, ce ne sont que des hommes avec la faiblesse de leur corps qui exige mais ils sont responsables d’avoir ruiné la vie fantasmatique des enfants qu’ils ont abusés (il en va de même lorsque des enseignants profitent de leur statut pour perpétrer des abus de pouvoir à l’encontre de jeunes filles) mais aussi et surtout leur institution est coupable en exigeant le célibat des prêtres qui provoque cette atteinte aux lois de la nature de leur Dieu. Non seulement, le Vatican devrait demander pardon aux victimes mais aussi payer de fortes amendes sur ses trésors colossaux et on pourrait faire une raisonnable entorse aux droits de l’homme pour pendre pour l’exemple avant qu’ils ne meurent de vieillesse les papes qui, dans leur orgueil, font peu de cas des victimes. Le Pape actuel RATSINGER continue à tuer et à détruire la vie dans le tiers-monde avec son interdiction du préservatif aux fougueux africains.
Ce sont des cultes barbares d’un autre temps qui se sont infiltrés dans nos cultures avec des valeurs non questionnables (des dogmes) , comme par exemple le mariage qui lui aussi est un signe de propriété des femmes par les hommes (également dans d’autres religions barbares comme l’islam).
Sans en faire une généralité, combien de beaux séducteurs – après avoir bagué une pigeonne – n’ont plus aucun respect envers l’autre humain qui partage leur vie. Ils peuvent bien sûr être en théorie « fidèles » mais cela ne veut absolument rien dire s’ils ne communiquent plus avec leur partenaire mais tout seuls comme des autistes avec leur console ou au café avec leurs copains devant une bière et un match de foot. Il en va de même dans le cadre de la sexualité où – comme CLINTON – certains mecs se font faire des turlutes par des péripatéticiennes (qui sont des victimes de la traite des êtres humains, jetées en décharge lorsqu’elles sont périmées). Au fond, il y a une similitude avec les chefs mafieux et les papes : la traite des êtres humains.
L’Eglise est une structure hiérarchique adémocratique de droite qui, depuis sa naissance au pouvoir après Constantin, n’arrive plus aujourd’hui à s’adapter à l’évolution du monde et à l’esprit critique contemporain. Toujours basée sur la terreur , la guerre (les croisades) et les tortures (l’Inquisition) ainsi que les mises à mort sur bûcher des hérétiques et des sorcières, elle n’a cependant jamais autant choqué qu’aujourd’hui avec ses crimes de prêtres pédérastes au Canada et en Belgique et bien sûr dans tous les autres pays où cela n’a pas encore fait scandale (les Pays-Bas ont publiés des statistiques montrant le taux significatifs de prêtres pédérastes par rapport aux citoyens lambda).
Et puis dans notre nuit glauque de l’obscurantisme religieux, quelques lumières comme les Encyclopédistes[2] ont apporté une lueur de compréhension (DIDEROT, D’ALEMBERT, ROUSSEAU, mais aussi VOLTAIRE plus âgé). Ils étaient d’abord des résistants à la monarchie de droit divin : des libertaires et ils furent aussi les adversaires des malsains pudibonds en soutane : des libertins. Ils étaient bons vivants, buveurs de rouge bord et paillards en réaction provocatrice à cette culture mortifère régnant sur l’Occident depuis des siècles sous l’alliance du sabre et du goupillon. Notons que, dans d’autres religions comme le bouddhisme, la répression sexuelle était parfois aussi contestée.[3] Ce sera grâce aux Lumières que nous aurons la révolution française de 1789 avec l’adage franc-maçon repris par la République : « Liberté-Egalité-Fraternité » et aussi bien sûr la charte incontournable des droits de l’homme et bien plus tard de la femme.
Cela étant posé, il faut reconnaître avec FREUD que « la civilisation est construite sur la répression des instincts ». Sans entrer dans le débat voulant que les peuples sans aliénation au travail (SAHLINS, CLASTRE,…) sont probablement plus heureux et joyeux dans leur vie libertaire, nous devons prendre en compte que nous sommes des sociétés de culture et aussi – mais avec une certaine distance – de nature. Nos cousins primates, les singes Bonobo n’ont pas de grande musique, de télévision ni de loisirs sophistiqués mais qu’est-ce qu’ils s’amusent bien à baiser à longueur de jour et de nuit. La parenté est très ancienne ; déjà du temps des romains, la Mater Familias pondait les gosses et s’occupait du domaine pendant que les hommes courraient les concubines.
Cependant, aujourd’hui encore nous avons des scories religieuses qui nous empoisonnent la vie. Un homme et une femme sympathisent, lient une amitié, se plaisent et décident entre adultes de former un couple et de concevoir des enfants désirés (en-dehors de l’institution désuète du mariage catholique), pourquoi pas ? Mais tout le monde a vu les films guimauves de Walt Disney avec la bonne et simple morale américaine : « Ils se marièrent, furent heureux et eurent beaucoup d’enfants ».
Est-ce encore possible avec notre évolution de santé et donc l’allongement de nos durées de vie ? Du temps de Josef FREUD (le père de Sigmund), beaucoup d’épouses mouraient en couche et les veufs se remariaient avec une femme plus jeune. Josef avait un fils de 21 ans et un autre de 20 ans lorsqu’il épousa Amalia, la future mère de FREUD (qui avait elle aussi 20 ans). FREUD toute sa vie fut suspicieux quant à la fidélité de sa mère en soupçonnant qu’un de ses deux grands frères aurait pu être son géniteur : c’est sa théorie dite du « roman familial » qu’il écrira sans se rendre compte qu’il le vivait (il ne viendra pas à l’enterrement de sa mère et y enverra plutôt sa fille Anna).
Jean-Jacques ROUSSEAU, trop pragmatique pour son époque, proposait que les couples prennent un engagement moral et mutuel d’environ 8 ans pour la stabilité des enfants avant de se séparer. Je fais l’hypothèse que c’est peut-être un peu trop tôt pour la progéniture.
Nous vivons un énorme paradoxe entre d’une part, la croyance romantique de faire sa vie ensemble dans la durée (la culture) et d’autre part, l’usure du temps. Le sexe est une condition nécessaire mais non suffisante qui finit certes par lasser un peu si dans la relation, il manque à la fois de la communication et de l’estime réciproque. Toutefois, je suis effaré de voir, avec l’utilisation d’internet, la facilité et la fragilité des rencontres très/trop vite sexuées. Notons l’arnaque des contacts avec la webcam où l’image peut être trompeuse mais aussi le contraire où finalement il n’y aurait que les canons qui passent et peu importe s’ils sont bêtes et méchants. (Je pense à mon ami Henri, disgracié par la nature qui recevait les confidences de dames qui voulaient un homme et ne se rendaient pas compte qu’en face d’elles, il y en avait un). Avant, il y avait l’ennui possible; à présent, il y a la lassitude probable car là où au départ, il y avait trop de romance, il n’en reste plus guère aujourd’hui.
Il en va de même dans les couples déjà constitués où, pour un oui ou pour un non, on zappe le partenaire pour une aventure sans lendemain, puis on dramatise coincé dans notre contradiction entre nature et culture et les enfants restent sur le carreau de cette rapidité du changement. Loin de moi le désir de me substituer aux prêtres culpabilisateurs mais où est la raison ? J’admire mes amis musulmans qui vivent sous le système de la polygamie (une autre culture que notre européocentrisme nous a empêchés de voir) où la première épouse par exemple n’est pas jetée, malgré l’attrait de la chair fraîche. Au contraire, elle doit toujours être « honorée » au même titre que la favorite de l’instant. Lorsque j’exposais cela dans mon cours techniques de psychologie relationnelle, j’ai parfois entendu des apartés d’étudiantes (assistantes sociales et assistantes et psychologie) me qualifiant de « supporter » de la polygamie. Trop rapide jugement, car c’est un modèle que je ne supporterais pas (surtout dans mon petit appart avec 4 épouses, comme le recommande le Prophète) mais que je respecte et qui semble irriter certains étudiants encore trop ancrés dans une culture dépassée au lieu d’inventer leur époque où figurerait entre les partenaires l’adage « Liberté, Egalité, Fraternité et Responsabilité ».
Conclusions décalées
« Le conflit est le père de toute chose » disait HERACLITE, il fait partie de la nature humaine ; quelle que soit la noblesse d’une finalité commune, celle-ci fera toujours débat à partir de la vision subjective des individus et de leur histoire de vie expériencée. Au-delà des déterminismes, nous avons besoin des symboles, ne fut-ce que le langage, mais les idéologies sont des leurres, des représentations chimériques variables selon l’époque et la tribu (et sa religion). La vie n’a pas d’autre sens que celui que nous lui donnons. Quel sens voulons-nous nous inventer pour accomplir quelque chose d’utile pour la vie sur terre, au-delà de toute transcendance et/ou récompense éthérée ? Comment dépasser notre agressivité naturelle (testostérone) en une fraternité basée sur la raison et le détachement de nos « points de vue » qui nous font souffrir ?
Jean-Marie LANGE, 18.09.2010
[1] HOUELLEBECQ Michel, Les particules élémentaires, Paris, J’ai lu, 2000, p. 145-146 et 164.
[2] Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, précédée du Discours préliminaire de d’Alembert et dirigée par Diderot (1751-1772). Elle avait pour but de faire connaître les progrès de la science et de la pensée dans tous les domaines. Les auteurs donnèrent une orientation économique et industrielle à l’ouvrage. Ils comprenaient, outre Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Jaucourt, des médecins et des ingénieurs. La publication, à laquelle s’opposèrent le clergé et la noblesse de cour fut menée à terme grâce à l’énergie de Diderot. »(Petit Larousse, 1994).
[3] « La discipline vise à instaurer le calme et la paix,
Faire vœu de se consacrer aux autres, c’est abandonner toute volonté personnelle,
Le but du Tantra est d’enseigner l’unité des contraires.(…)
On reconnaît un riche à son poing étroitement serré,
On reconnaît un vieillard à son esprit étroitement resserré,
On reconnaît une nonne à son vagin qui serre étroitement.
Tel est l’enseignement des trois contractions. » DRUKPA KUNLEY, Yogi tantrique tibétain, « Le Fou divin », Paris, Albin Michel, 1982, p. 129.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire