mercredi 23 septembre 2009

Psychologie relationnelle sexuée
Pourquoi les femmes sont-elles si souvent qualifiées "d'hystériques" par les hommes ?

"Chaque fois qu'apparaissent, avec une telle facilité, au cours d'une hystérie, des hallucinations de douleurs, il faut en induire l'existence d'une irritabilité anormale de l'appareil qui enregistre les douleurs. Cette hypersensibilité ne se manifeste pas seulement sous l'effet de représentations, mais aussi par suite d'excitations périphériques.(…)C'est ainsi, à mon avis, que l'ovarialgie dépend de l'état de l'appareil génital et il reste à démontrer qu'elle a bien une origine psychique, mais le fait que l'on arrive à provoquer sous hypnose une hallucination de cette douleur comme de toute autre ne suffit pas à démontrer qu'elle est psychiquement déterminée"[1]

Mes quelques réflexions superficielles sont basées sur l'observation psychosociale des interactions entre genres et non sur les hypothèses ratées de la clinique du Dr Breuer et de FREUD en 1895.

Les hommes, dit-on, sont plus rationnels et logiques que les femmes. En effet, je pense que les hommes ont culturellement développé davantage leur hémisphère gauche cérébral plus cartésien et se sont insensiblement éloignés de leur nature humaine en se distanciant de l'hémisphère droit intuitif et émotionnel en lien avec le corps. L'idéaltype des hommes serait "l'ingénieur" et celui des femmes "la psychologue".

Les femmes raisonnent aussi bien que les hommes mais refoulent moins facilement et lorsqu'une suite d'évènements heurte leurs émotions, elles vont l'exprimer aussitôt par les pleurs ou par le corps en général , une "crise de nerf", disait-on auparavant. Tandis que les hommes sont conditionnés "à ne pas pleurer", soit des handicapés affectifs, en général.

En lien avec les émotions et l'imaginaire créatif, les femmes sont en plus grande proportion que les hommes parfois animées du sentiment religieux et plus assidues dans la fréquentation des lieux de culte. Le paradoxe est que les prêtres mâles supportent mal "les grenouilles de bénitiers" car ils savent instinctivement que, derrière leurs attitudes pieuses, elles sont en lien naturel avec les déesses-mères de la nature et de la terre, avec les sorcières dont la première fut Eve-Lilith.

L'homme pour vivre, au-delà de l'angoisse, a peut-être davantage besoin de construire quelque chose d'extérieur à lui, avant de découvrir qu'il devrait plutôt se construire. Les femmes ne se posent pas la question, elles sont dans l'action et l'affectivité, d'abord dans celle de l'autre du couple, ensuite des enfants issus de leur chair. Lorsqu'un couple divorce, je trouve malsain ce que l'on appelle la "garde partagée" car le lien mère-enfant (sauf rares exceptions) est plus fort et devrait être respecté par les juges hommes (en général). Au Néolithique, les femmes - pour élever leur enfant avec plus de sécurité - ont fixé les hommes dans le couple peut-être pour sa force physique plutôt que pour ses attraits. Regardons aujourd'hui l'étrange séduction des hommes d'affaires, des politiciens connus ou des chanteurs un peu décatis, soit des gens de pouvoir, de force. Le Reality show KOH-LANTA (TF1) nous le démontre car basé injustement sur des épreuves physiques en condition de jungle : on constate alors que les hommes sont plus performants avec leur masse musculaire et ont tendance, pour l'emporter sur l'équipe adverse, à éliminer les femmes car le tabou de la non-sexualité les rend de facto non intéressantes dans une finalité de compétition.

Notons également une autre version qui donne aux hommes via l'Eglise catholique cette injonction de former des couples permanents pour garantir aux hommes leur paternité. Le mariage est un contrat de propriété qui clôt celle-ci (la femme, comme une pâture délimitée) pour y indiquer le propriétaire fécondant. Jusque dans les années 1970, notons qu'une femme mariée devait avoir l'autorisation de son époux pour acquérir des biens immeubles, alors que la situation était égalitaire entre un jeune homme et une jeune femme célibataire.

Epinglons enfin que les pires adversaires des femmes ne sont pas les prêtres mais les femmes elles-mêmes. Lorsque dans un village du Moyen-âge, une jeune veuve ou une jeune femme émancipée et sans compagnon excitait – parfois sans s'en rendre compte – les mâles captifs (d'une monogamie religieuse), elles étaient calomniées puis classées comme sorcières et ensuite noyées ou brûlées pour faire disparaître la crise de groupe des autres femmes.

Ensuite, elles furent possédées par des démons lubriques et enfin classifiées comme hystériques avec une nosographie tellement aléatoire (d'un savant à l'autre) qu'au jour d'aujourd'hui (sauf aux Etats –Unis), cette pseudo-maladie psychique de l'hystérie n'est plus recensée comme telle. On peut plutôt parler aujourd'hui de sensibilité plus fine et/ou de dépression par rapport aux divers stress de la vie active.

Selon le psychologue Pierre JANET, si certains hommes avec 8 heures de travail par jour sont dépressifs et évoluent vers le burn-out, il faut remarquer que de nombreuses femmes qui travaillent à l'extérieur, ont en outre deux autres jobs domestiques : les enfants et la gestion de la maison. Bien sûr, les hommes devraient les aider plus mais depuis plus de 2000 ans, la barre des valeurs en ces domaines est placée de façon différente dans les cerveaux, selon les genres.

Le dimorphisme sexué
Des boutades à la limite de l'insulte classifient la femme comme inférieure, du genre : "toutes des hystériques !", ou encore "c'est une blonde !". C'est un scandale culturel qui dans le tiers-monde est parfois pris au premier degré. Par exemple, dans le film turc YOL un jeune mari doit tuer sa femme convaincue d'adultère : elle est à genoux avec un pain sur la tête et il lui défonce le crâne à coup de masse. Notons en passant que les musulmans sont particulièrement agressifs vis-à-vis de leurs femmes alors que rien dans le Coran ne préconise de tels comportements barbares.


Quels que soient le genre sexuel et les influences hormonales et éducatives, nous sommes tous des êtres humains égaux d'une seule race indépendamment du sexe. Mis à part donc le tonus musculaire et le conditionnement culturel, il n'y a aucune différence, chaque homme ou femme ayant le même équipement cérébral d'un cerveau gauche et d'un cerveau droit.

Les filles apprennent mieux à l'école, moins perturbées, semble-t-il, par l'exclusivité de la testostérone pour les garçons, mais ceux-ci par contre sont plus hardis et plus prisés sur le marché de l'emploi (moins enceints bien sûr, moins malades ? plus décisifs ?) Aucune étude sérieuse n'a encore été faite à notre connaissance sur le dimorphisme sexuel au travail mais nous ne pouvons pas nier ce racisme feutré, le plus important de tous et qui n'enlève rien à l'imbécilité du racisme ordinaire, par exemple pour une jeune femme au teint mat et stigmatisée par un foulard (ou une burka) venant des traditions de son ethnie et cherchant un emploi dans la fonction publique.

Après avoir posé que les différences de nature par genre sont imaginaires, nous pouvons noter toutefois que l'un ou l'autre d'un couple n'a pas nécessairement développé toutes ses potentialités intellectuelles , ce qui n'a rien à voir avec l'instruction ou les diplômes (la cause pouvant être de la paresse ou un handicap mental) et dans ce cas, on peut parler de polarité électrique non repoussante. En électricité, les pôles positif et négatif s'attirent; donc, pour comprendre l'histoire récente, jusque dans les années 1950 au moins, une belle femme sotte et sans culture pouvait servir de potiche ornementale à un mâle n'ayant pour lui aucun génie mental mais de l'argent, la belle et jeune blonde étant alors un signe ostentatoire de richesse. Notons qu'il n'y a ici aucun ostracisme, il y a des gens géniaux, moyens ou bêtes dans n'importe quel genre et une femme d'affaires un peu défraîchie par le poids des ans peut trouvé sur une plage idoine un bel éphèbe jeune et musclé mais avec un petit pois dans le cerveau.


La séduction sexuelle et la durée des couples

"Quand nous comparons les statistiques, l'HOMO SAPIENS tombe dans la catégorie d'une "espèce légèrement polygyne". Parmi nos parents hominidés fortement polygynes, les gorilles, les chimpanzés et les orangs-outangs, les mâles ont tendance à être au minimum de 25% plus grands que les femelles. En dépit des découvertes sur le dimorphisme entre les sexes, la vieille idée qui veut que les humains primitifs aient été monogames a toujours ses défenseurs. Mais il faut aujourd'hui une bonne dose d'anthropocentrisme et une série d'arguments plus ou moins spécieux."[2]


Au niveau séduction, on dirait que l'attrait dominant pour les hommes, c'est la beauté physique de la compagne et que pour les femmes, en caricaturisant, c'est le pouvoir, la notoriété de l'homme qui fait sa séduction en général (d'où peut-être les différences d'âge).

En psychologie systémique, on parle de la position haute d'un macho et de la position basse d'une femme, ce qui n'a rien à voir avec la dominance de pouvoir usuel, y compris dans la polygamie africaine. En effet, ce sont les femmes (si elles sont libres) qui choisissent leur homme et ce sont elles aussi (pour celles qui savent raisonner et peuvent décider) qui les quittent par désamour, même si la croyance populaire, parle encore comme au XIX siècle de femmes abandonnées.

En Occident, aujourd'hui en tout cas, les femmes travaillent et sont autonomes et indépendantes et donc libres de choisir de rester ou non avec un compagnon qui, au fil des ans, a changé et perdu et ses cheveux et son charme.

Les femmes décident souvent des orientations du couple mais avec modestie; pourtant, le fait pour elles, d'être sexuellement pénétrées, ne confère-t-il pas une dominance du mâle ? m'a-t-on demandé, lors d'une conférence. Bien sûr, le mâle semble avoir une poussée plus forte pour disséminer son ADN avec son sperme pour la permanence de l'espèce et sous les exigences de ses hormones. Toutefois pour Wilhelm REICH[3], la fonction de l'orgasme est importante en dehors du temps. L'espace de quelques secondes, l'homme et la femme sont réunis et ressoudés dans l'œuf primordial de l'UN mythique (JANUS). Mais après que se passe-t-il ?

J'ai écrit en 2002[4] l'analyse d'une "petite annonce" à Bamako Mali) : "jeune fille, 22ans, parlant français, cherche un blanc en vue mariage" Et un vieil occidental de 35 ans plus vieux va venir frotter son bide sur le ventre de cette jeunesse alors qu'ils n'auront aucun avenir commun possible. Dès l'émoi sexuel émoussé (6 mois), les goûts culturels et les préoccupations vont les séparer. Elle va sortir en boîte pour s'éclater avec la DISCO et lui va écouter HAYDN avec un pur malt. Il va l'inviter au restaurant et sa non culture gastronomique l'empêchera elle, cette fois, de goûter à ces plaisirs de la table et du vin, juste l'ambiance de luxe et une sucrerie (Fanta, Coca,…) avec un ris de veau dans son assiette, par exemple. Donc à terme, par la différence d'âge et de culture, c'est une relation condamnée à l'ennui et qui ne pourra survivre à l'usure du temps.




L'amitié et la passion

Le chakra de la femme est l'eau du vagin et de l'utérus; par contre, dans le désir sexuel de l'homme envers une femme, il y a le feu du cœur, des tripes, le brûlot de la passion, un feu de fièvre inconsidéré, brûlant le sujet qui a par moment des retours à l'état normal avant de replonger.

Dans l'amitié, il y a une chaleur générale et universelle, égale et tempérée, une chaleur de douceur et de délicatesse qui n'a rien d'âpre et de piquant. L'inverse de l'amour éros avec le désir forcené de courir après ce qui nous fuit, la proie, c'est lorsqu'il se transforme en philia[5] et entre dans les limites de l'amitié, à savoir dans la maîtrise des désirs bien tempérés, il disparaît sous sa forme brûlante et s'alanguit. La jouissance est le bénéfice à court terme du coït; l'amitié, elle, développe une affection à long terme, l'amitié affine l'âme dans la relation spirituelle.

En 1580, Montaigne nous dit : "J'ai peur que nous n'ayons les yeux plus grands que le ventre, et plus de curiosité que de capacité. Nous embrassons tout, mais nous n'étreignons que du vent."[6]. Les amitiés peuvent exister entre hommes, dit-il (et sans nécessairement appétence sexuelle) mais, pour lui au XVI°, les femmes ne sont pas de nature à répondre à ce genre d'intimité : elles ne sont pas assez discrètes et leur âme ne semble pas assez ferme pour supporter un nœud aussi serré et aussi durable, elles cancanent. Lorsque les femmes seront libres et volontaires comme les hommes, que les corps auront leur part d'union, que l'homme sera tout entier lui aussi engagé dans sa famille, on pourra assimiler l'affection de l'amitié au désir avec les femmes. Une amitié plus pleine et plus complète où les genres différents pourraient se rencontrer, rire ensemble, manger et copuler ensemble sans pour autant croire avoir des droits sur l'autre après une jouissance ponctuelle.

Pourquoi séparer et classer dans des petites boîtes aseptisées Eros, Philea et Agapè alors que l'essentiel de notre vie relationnelle tourne autour de l'amour de l'humanité, de l'ami et/ou de l'amante. Ma compagne est ma meilleure amie, nous pouvons discuter sans tabou tout sujet qui nous plairait, nous amuser dans un bon restaurant et jouer à deux de nos corps. La seule chose est de se protéger du brûlant désir qui a besoin de susciter beaucoup de délicatesse pour ne pas blesser, froisser l'autre. Entre le désir de jouir et de jouer, il y a aussi celui de dominer, d'être le chef, de faire souffrir comme si l'autre n'était pas un être dans son altérité mais un/une esclave. J'ai souvent vu chez des couples mixtes (blanc et noir) la courtoisie éducative de l'homme blanc être prise pour de la faiblesse et la femme combler ainsi ce qu'elle pense être l'espace pour dominer et "porter la culotte".

Il est essentiel de penser toute notre vie que nos amies ou amis ne sont pas nos choses et que nous devons les écouter avec grande attention et ne jamais formuler de jugement de valeur à leur encontre. La méchanceté ordinaire dans les médisances des femmes peut se retrouver dans les couples, c'est pourquoi peut-être aussi les hommes vieillissant préfèrent se retrouver entre eux. Nous avons tous vu de ces vieux couples aigris par l'âge qui passe où l'homme est résigné alors que, tous les deux pas, la femme lui fait des remarques désobligeantes sans jamais se remettre en question elle. Ce ne sont pas des amis, ce ne sont plus des amis mais des gens qui vivent ensemble par habitude et parce qu'ils ont peur de l'inconnu d'une séparation, d'un autre type de vie. Je suis très pessimiste parce que je fais l'hypothèse que ce genre de zombies constitue la majorité de l'humanité vieillissante. Un couple sur deux se sépare et cela ne veut pas dire que celui qui survit le fait par choix mais soit par lâcheté (l'inconnu du lendemain) soit par cupidité (pour ne pas partager les biens). L'amour se change alors en haine, qui n'est que son image inversée, l'homme se tait/se terre et la femme critique constamment celui qu'elle avait cru être son prince charmant. Dans cette perspective, les hommes deviennent misogynes et les femmes cancanières et vicieuses dans des jugements de valeur dévalorisant inlassablement l'autre (ce qui pourrait expliquer en partie les crimes passionnels réactifs des hommes plus frustres et ne trouvant pas les mots pour se défendre , juste le passage à l'acte).

Le paradoxe des observations réalisées en formation en histoires de vie sur les couples est que si, à l'âge mûr, les femmes critiquent beaucoup leurs compagnons (alors qu'il n'y aura jamais de prince charmant !), par contre, au stade de la vieillesse, elles (toujours plus authentiques dans l'instant) rêvent de reformer un couple tandis que les hommes seuls soit par lassitude, soi par peur des complications ("les garces!") sont beaucoup moins en quête (il est vrai aussi que leur taux de libido est tombé).

On pourrait peut-être, si l'on était plus attentif au relationnel qu'à l'économique, retrouver l'Eden par la complémentarité des contraires sans tomber dans la guimauve en occultant les conflits qui font notre humanitude?


La complémentarité des contraires

JUNG parle de l'ANIMA comme d'une fiction de l'inconscient de la femme idéale que les hommes cherchent dans toutes les femmes qu'ils rencontrent et de l'ANIMUS comme principe mâle de tous les hommes que les femmes voudraient trouver en leur seul compagnon. Notons que si JUNG était bien un savant laïque, les normes de son époque auraient pu biaiser son jugement un peu carré; cependant, sa fine connaissance des Védas indiens et du Tao chinois, nous permet de faire l'hypothèse que sa théorie psycho-philosophique est construite sur la sagesse millénaire de la dialectique des contraires : le YANG mâle et le YIN femelle.

La voie (le TAO) nous dit que le YANG est le soleil et l'air (fort, lumineux, sec, dynamique/actif, chaud, blanc comme le sperme,…) et que le YIN symbolise la lune et la terre (froide, humide, passive, rouge comme les menstrues,…). Ces qualités ne sont pas les genres et sont complémentaires, c'est-à-dire qu'elles ne peuvent atteindre leur rayonnement que sous l'influence du signe contraire.


La semence a besoin d'une terre humide, fraîche, riche en éléments minéraux et en oxygène mais ne pourra pousser que sous la chaleur du soleil et se développer que sous le phototropisme de la lumière pour faire sa photosynthèse. Cette interdépendance constitue une sagesse très ancienne, d'un temps mythique où l'UN ne s'était pas scindé en deux jumeaux de sexe différent.. Notons pour le fun que le rôle de l'exploratrice découvreuse, chez les Dogon comme dans notre chrétienté est toujours féminin; chez nous, elle fut au départ bien plus démoniaque qu'Eve car Lilith était une partenaire plus autonome.

Imaginons un couple qui ne renonce pas à l'énergie de la sexualité mais où l'un et l'autre renoncent au pouvoir de domination qu'il pourrait exercer sur l'autre, que ce couple, au-delà de la jouissance flashée intemporelle, discute, échange et s'apprécie sans pour autant glisser dans un fusionnel insipide et en conservant un conflit bien tempéré pour se maintenir autonome, ce serait alors ce "je ne sais quoi" (Jankélévitch) que l'on pourrait considérer comme le plus proche du bonheur, se soucier de l'autre sans se dénier soi. Pour prendre un exemple dans une futilité montée en épingle dans nos sociétés de propriétés privées : si ma compagne a une aventure sexuelle et si j'ai une réelle affection pour elle, je ne peux que me réjouir de son plaisir des sens puisque que l'autre ne doit pas devenir notre propriété au nom de l'amour-propre.

La survalorisation du sexe (qui est en soi vide s'il n'y a pas de complicité, "tirer-un-coup" alors qu'il y a la masturbation ?) a poussé les hommes vers la mesquinerie, la petitesse et les vengeances passionnelles d'un amour-propre déstabilisé (crimes et vitriol). J'évoque les hommes parce que, avec leur hormone d'agressivité (testostérone), ils sont plus violents (mais pas plus ni moins méchants que les femmes) et donc dangereux pour l'intégrité physique de l'autre (les statistiques de fortes violences intersexuées sont surtout dans les couples mariés).

Rêvons avec le poète BREL (dans son chant Zangara), que les hommes développeront de plus en plus leur cerveau droit YIN et leur sensibilité épidermique et créative au point d'être qualifiés d'hystériques et que les femmes développeront de plus en plus leur cerveau gauche YANG avec une compétence technique digne des machos et qu'ainsi l'un et l'autre se rapprochent en conservant leur spécificité (y compris vestimentaires)

Chez mes amis africains polygames, il y a les relations sexuelles et le besoin philosophique d'avoir une grande descendance; en outre, les sociétés d'hommes et de femmes sont séparées. Nous Occidentaux (malgré les sanglots de l'homme blanc vis-à-vis de sa violence coloniale passée [7]), nous avons une carte en plus avec la communication: savoir parler de nos sentiments et de nos frustrations à l'autre du couple (plutôt que s'épancher auprès de la copine ou du copain). C'est cette voie du mental qu'il nous faut accoupler à la gymnastique des corps pour freiner la pulsion de mort et de domination. Refusons tout ce qui va à l'encontre de la pulsion de vie (le travail, les politiciens, le néolibéralisme, l'exploitation du tiers-monde, les guerres et autres dominations) pour vivre à deux ou à plusieurs l'instant qui passe très vite. Nous sommes pareils à des insectes éphémères, juste l'étincelle d'une seule vie avant de redevenir des poussières d'étoile dans le cosmos. Il n'y a pas de salut, juste la philia.
Jean-Marie LANGE, 21.09.2009

[1] FREUD Sigmund & BREUER Joseph, Etudes sur l'hystérie, Paris, PUF, 2000, p.150.

[2] BLAFFER HRDY Sarah, La femme qui n'évoluait jamais, Paris, pbp, 2001, p. 272.

[3] REICH W., La fonction de l'orgasme, Paris, pbp, 1972.

[4] LANGE J.M., Introduction à la psychosociologie, Liège, Ed. du CEFAL, 2002.

[5] "La PHILIA est un amour inné et universel pour son semblable, un amour qui permet de vivre en convivialité avec autrui, de vouloir son bien sans rien attendre en retour. De telles facultés sont celles qui font des hommes des êtres altruistes par essence, faits pour vivre en communauté, en société. L'amour et la sociabilité ont donc, en nous, la même origine. L'énergie affective, qui anime tout lien productif avec son semblable, est celle qui valorise en l'autre ce qu'il a de bon, qui choisit l'entraide, les relations mutuelles, la réciprocité, la complémentarité des efforts, au détriment des rapports de forces et de la tristement célèbre "lutte pour la vie" que l'on croyait, à la faveur des théories darwiniennes, inévitables."CANAULT Nina, Lorsque le désir de vivre vient au fœtus, Paris, Desclée de Brouwers, 2001, p.166.
[6] MONTAIGNE Michel de, Paris, Gallimard, 2009, p. 252.

[7] BRUCKNER P., Le sanglot de l'homme blanc. Tiers-monde, culpabilité et haine de soi, Paris, Points, 2002.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire