J'AI RÊVE DE LA MORT !
"L'homme est son propre maître et il n'ya pas d'être plus élevé, ni de puissance qui siège, au-dessus de lui, en juge de sa destinée. Le BOUDDHA enseignait, encourageait et stimulait chacun à se développe et à travailler à son émancipation, car l'homme a le pouvoir, par son effort personnel et par son intelligence, de se libérer de toute servitude."(Walpola Rahula)[1]
La mort n'est rien dit le poète, mais la souffrance si !
Jacques BREL en effet, nous dit, comme Epicure [2], que, lorsque nous somme morts nous ne sentons plus rien mais les survivants souffrent de notre disparition. De même, certaines personnes souffrent le martyr de douleurs physiques liées à des maux inguérissables que la mansuétude des humains supprime avec l'euthanasie, d'où la nécessité dans cette situation de bien choisir sa clinique pour ne pas tomber chez des chrétiens obscurantistes qui prolongent la souffrance en acharnement thérapeutique, ce n'est pas la leur mais celle de leur valeur qu'ils veulent imposer aux autres malgré nos lois.
Par contre, il existe un type de souffrance dit de représentation et celle-là, nous pouvons l'adoucir par la pratique de la méditation. Non pas la nier au contraire la reconnaître pour la relativiser : des peines de cœur, l'abandon, la jalousie, l'envie, l'orgueil déçu, etc.
Sacrifier notre joie de vie et traîner la seule existence que nous ayons sur la promesse d'une sotériologie est infiniment dommageable pour nos frères de l'humanité tombés sous le pouvoir mental de sectes ayant réussi que l'on appelle religions. Il n'est pas vrai que la foi déplace les montagnes, ce sont les montagnes qui écrasent les hommes qui ont la foi.
A l'heure de notre mort, le cerveau secrète dans l'organisme des substances chimiques opiacées endogènes : les endorphines mais aussi les endopsychosines et encéphalines, d'où les témoignages apaisés des NDE (expérience de mort clinique puis de réanimation : le couloir et la lumière).[3]
Qu'est-ce que la conscience ?
Au IV° siècle av. JC, PLATON définit la conscience de soi comme étant la raison contrôlant – autant que faire se peut – le désir, ce que l'on appelle aussi le self-control. L'individualisme n'était pas à cette époque ce qu'il est aujourd'hui, un super ego bouffi de désirs [4]. Pour le philosophe, la raison était d'abord la capacité de l'homme à appréhender l'ordre du cosmos. Si l'on observe la vie à la lumière de l'infini du cosmos, pensaient les Grecs, on s'ordonne par acceptation et amour de l'ordre infini, non en fonction de nos pulsions animales déterminées par nos pulsions sexuelles.
Cette observation de l'ordre extérieur des choses de l'univers va être dévitalisée par la chrétienté et remplacée par une transcendance dans les cieux, soit la couche de l'atmosphère sur une terre plate (St Augustin au IV°s ).
Au XVII° siècle, avec René DESCARTES, nous sommes enfin dans la raison mais aussi dans une époque de construction mécanique de l'univers (le bel ordonnancement des planètes) et le sujet est instrumentalisé en tranches (" je pense donc je suis, je suis…"). La conscience individuelle est en relation avec l'être complexe comme avec un outil; aujourd'hui au temps du cognitivisme, on penserait plutôt le contraire. Du temps de DESCARTES, notre existence corporelle, émotionnelle et inconsciente (le désir) est ravalée à une mécanique à utiliser et à produire, soit le prélude des "Temps Modernes" avec Charlie Chaplin. Nous sommes alors à l'ère de l'illusion de la domination totale de la raison par la réflexion sans tenir compte de la complexité de nos sentiments, de nos valeurs, manières culturelles de penser et donc de libre-examen et d'introspection.
Notre civilisation actuelle est le fruit de ce conflit dialectique issu d'une culture commune de la relation à soi oscillant entre deux pôles : la maîtrise de la nature et de soi ou l'introspection du Soi. Nous référer à nous-mêmes comme centre du monde (et à Dieu occasionnellement) OU "observer l'observateur observant"(MORIN), soit la prise en compte du contre-transfert : pourquoi ai-je cette émotion ? Ou cette colère?
A partir du self-control il y a donc trois manières de concevoir le Soi en se servant du concept de liberté, valeur morale et politique de l'Occident (avec l'égalité et la fraternité si possible) : est-ce que nous contrôlons le monde ? (fantasme de la maîtrise de la nature); est-ce que les hommes ont le monopole de la spiritualité ? (les curés hommes, les lamas hommes et même certaines obédiences franc-maçonnes exclusivement masculines (fantasme de l'apartheid par le sexisme; OU BIEN est-ce que nous cherchons à comprendre qui l'on est, à nous perfectionner pour être en fait plus réellement soi-même, vers l'authenticité de l'être avec l'atout de la science en action permanente, toujours adogmatique et donc fluctuante et la philea, l'amour du genre humain (quels que soient son ethnie ou son sexe).
Qu'est-ce que le sommeil et le rêve ?
Le sommeil est un phénomène actif, un état de conscience différent de l'état éveillé mais avec sa propre activité non motrice du corps même si les muscles restent tendus, en alerte. Avec l'électroencéphalogramme (EEG), on a étudié l'activité électrique du cerveau du dormeur et découvert le sommeil REM (Rapid Eye Movement) ou sommeil paradoxal. Notons qu'aujourd'hui, nous sommes à l'ère du neurocognitivisme[5] avec l'imagerie médicale en couleur mais je n'ai pas assez digéré cette technologie pour oser en parler dans cette vulgarisation.
Avec l'EEG, on a découvert que les corps humain et animal ont plusieurs rythmes internes différents et autonomes : hormonal, circadien (jour et nuit), de contrôle de la température, de l'urine, etc.
Lorsque nous sommes éveillés, notre cerveau fonctionne en onde alpha de haute amplitude de dix à quatorze HERTZ/seconde (1 HERTZ = 1 cycle par seconde) : c'est la phase 1. Après l'endormissement (phase 2), la fréquence décroît en onde delta (sommeil profond, jusqu'à 2 HERTZ), pendant une cinquantaine de minutes; la personne peut bouger et les muscles restent actifs. Ensuite les cycles s'inversent à reculons de la phase 4 à la phase 3, le sommeil REM (on voit les yeux bouger sous les paupières du dormeur) qui comporte les rêves.
Globalement vers le début du sommeil (les deux ou trois premières heures) ce sont plutôt les cycles de sommeil profond qui dominent et vers l'aube ce sont plutôt les phases de sommeil paradoxal qui dominent. Si on réveille un sujet en sommeil REM, il peut à 80% raconter son rêve, en phase 4 de sommeil profond 50% seulement : en phase 4 les rêves sont plutôt des pensées, en phase 2 des images précises comme un film et en phase 2 d'endormissement des images brèves (flashes) appelées rêves hypnagogiques. Les prématurés ont un sommeil paradoxal de 80% alors que chez les nouveau-nés, il n'est que de 50 à 60% (en dormant de 15 à 20h/jour); le sommeil paradoxal est nécessaire pendant la croissance physique et psychique. Au-delà de 65 ans, on dort et on rêve moins.
La phase de rêve est une activité cognitive importante : on peut s'engager dans des jeux imaginaires, essayer de nouveaux scénarii, innover et apprendre par remodelage et association, une sorte de répétition vers de nouvelles possibilités. De tous temps, bien avant la psychanalyse, l'interprétation des rêves a été pratiquée, par les chamans notamment.
Lao-Tseu rêve qu'il est un papillon et se réveille ! Mais est-il bien Lao-Tseu ou bien le papillon qui rêve qu'il est Lao-Tseu ?
Le sommeil de la mort [6]
Dans le Bardo-Thödol ou livre tibétain des morts, le sommeil est en soi une répétition en vue du processus de la mort. La méditation et l'orgasme sont deux autres portes. Les expériences du sommeil ou de la mort résultent de la dissolution des agrégats des sens et des pensées. Dans le troisième véhicule du bouddhisme, dit du diamant, le Dalaï-lama XIV° nous dit en substance que les changements dans les énergies vitales peuvent se produire de trois manières :
- 1. Le processus physiologique naturel et non intentionnel de la mort dû à la dissolution des éléments comme la terre (solidité), l'eau (fluidité), le feu (chaleur) et l'air (mobilité); bref, tout se décompose et se disperse.
- 2.Un changement quasi-analogue peut survenir par la médiation (un EMC – Etat Modifié de Conscience) utilisant le pouvoir de la concentration et de l'imagination au niveau des énergies vitales ( de la conscience grossière à la conscience subtile).
- 3. Le tantrisme d'un rapport sexuel, non pas par le fait d'un simple orgasme mais par le contrôle du mouvement du fluide régénérateur lors de l'échange, aussi bien chez l'homme que chez la femme. N'étant pas un expert de cette pratique de virtuose où l'énergie Kundalini doit traverser les six chakras, je cite donc ici le Dalaï-lama :
"Les pratiquants tantristes doivent maîtriser le contrôle des flux des fluides régénérateurs.(…) Qu'est-ce exactement que cet élément blanc qui remonte jusqu'au sommet du crâne ?(…) C'est une substance très subtile qui remonte vers le sommet du crâne et qui n'est pas du tout le fluide grossier du sperme ou de la semence.(…)Le canal doit être bien dégagé dans tous les centres avant que l'élément blanc puisse passer. Pour les femmes, les six centres sont les mêmes que pour les hommes. Il est dit que l'élément rouge prédomine chez les femmes, mais l'élément blanc est aussi là."[7]
Le Bouddha était un sage et c'est désolant qu'à chaque fois qu'un homme propose un système de croissance et d'autonomie, les religions en fassent un système de dépendance et d'espérance pour un au-delà hypothétique. Le Dalaï-lama est le chef d'une religion sans Dieu [8]mais qui ségrégationne les femmes (pas de lama femme) et qui propage la métempsycose ou réincarnations multiples. "La religion est une névrose obsessionnelle de l'humanité", nous dit FREUD.
Pour ne pas à nouveau nous laisser instrumentaliser par le cerveau, notons ici qu'une découverte incontestable de FREUD reste l'inconscient (même si on prend des distances avec sa méthode, la psychanalyse) : nous pensons savoir qui nous sommes et pourquoi nous faisons telle ou telle chose mais on devrait plutôt dire "ça pense en nous".
Contrairement au vœu pieux de Jean-Jacques ROUSSEAU, l'homme n'est pas bon de nature avec la colère, le désir de viol, la haine et la rage meurtrière; regardons par exemple le fantasme de toute-puissance du petit enfant. Toutefois, il y a quelque chose de bon en l'homme mais la sagesse ne peut s'apprendre qu'en observant très attentivement le ça et en bannissant nos rationalisations ratiocinantes ou nos systèmes réassureurs vis-à-vis de l'angoisse existentielle de la mort, autrement dit les fluides subtils s'évaporent comme le reste.
Chez les bouddhistes lamaïstes, l'inconscient, différent de celui de FREUD, est l'ABHIDHARMA et dans cet inconscient, il y aurait – comme pour Carl Gustav JUNG – une conscience fondamentale (l'ALAYA-VIJNÂNA), une sorte d'entrepôt de la conscience, d'observateur caché et neutre, substrat où l'on peut semer des graines positives et négatives. Notons toutefois que pour nous, l'inconscient est inaccessible sauf par bribes masquées (le lapsus et le mot d'esprit) alors que l'ALAYA-VIJNÂNA peut être manifeste à la conscience dans l'Etat Modifié de Conscience de la méditation. Autrement dit, le Soi profond omniprésent, assise de l'identité de la personne (en-deçà des masques de nos personnalités [9] ) peut être appréhendé par la conscience de veille alors que l'inconscient freudien ne peut se montrer que par l'analyse des interprétations et auparavant par l'hypnose.
FREUD étudie le sujet de sa naissance à sa mort mais celui-ci n'est pas né sur une page blanche mais dans une famille qui lui a transmis un inconscient familial; la psychogénéalogie d'aujourd'hui étudie la part de ces fantômes dans nos troubles. De plus, le "je" est évolutif : on peut parler du "je" dans la jeunesse, du "je" en tant qu'adulte et "je" comme vieux avec l'interdépendance des expériences certes, mais aussi avec la résilience et les recadrage de nos existences (CYRULNIK).
Nous sommes à la fois des agrégats grossiers physiques et mentaux avec une conscience différente de l'animal et un esprit subtil ayant conscience de l'énergie vitale horizontale, autrement dit une immanence et non une transcendance imaginaire depuis deux mille ans (pour ce qui concerne notre culture). Lorsque nous avons une courte conscientisation de cette énergie esprit (hors du vécu habituel), on n'a pas pour autant conscience du Soi. En effet, lorsque l'on évoque le Soi, on le fait à l'aide de nos perceptions et conceptions mentales, ce qui reste donc une représentation et non le Soi.
Lorsque l'on arrive dans une méditation profonde, on ne pense à rien du tout et surtout pas en catégories conceptuelles et en termes intellectuels d'existence ou de non-existence : on est, c'est tout ! Ce sera souvent après que l'on conscientisera que l'on a fait une expérience de la subtile énergie vitale immanente mais non conceptualisable. Comment parler du goût d'un fruit exotique à quelqu'un qui ne l'a pas lui-même goûté ?
Il n'est donc pas question ici de Dieu ou d'autres perspectives transcendantales verticales : on peut tout nommer et cela ne suffit pas pour que les choses existent. Il en va de même des croyances et des rêves qui ne sont pas réels par le simple fait d'avoir été pensés. N'oublions pas que les mots ne sont que des conventions pour permettre l'échange par le langage.
"Le nirvana est. La seule chose que vous puissiez faire est de le voir, de le comprendre. Il y a un sentier qui y conduit. Mais le nirvana n'est pas le résultat du sentier. Vous pouvez gravir la montagne en suivant un sentier, mais on ne peut pas dire que la montagne est un résultat, un effet du sentier. Vous pouvez voir une lumière, mais celle-ci n'est pas le résultat de votre vision.".[10]
Rappelons que le message du philosophe Bouddha repose sur quatre nobles vérités :
1. La souffrance est partout dans le monde et dans l'existence.
2. Lorsque nous souffrons, nous en voulons à une causalité externe, une substance mystique et mythique qui contrôlerait notre vie et donc on en veut à ce pseudo-créateur pour la cruauté de sa création (la perte injuste d'enfants par exemple).
3. Lorsqu'on arrive à abandonner l'idée de cette source causale de la souffrance, on peut alors lâcher-prise et cesser de se tracasser pour ce que l'on ne peut changer (la mort inéluctable par exemple).
4. La quatrième noble vérité après la cessation du jeu mental est de rechercher la sagesse dans le non-agir (ne pas répondre à ma colère en la situant comme la faute de l'autre), la joie et la sérénité avec la pleine conscience de l'instant vécu.
Nous avons trois poisons à vaincre : l'ignorance (il ne suffit pas de beaucoup étudier mais surtout de comprendre avec le cœur), la colère (la haine, la répulsion, l'envie, le désir, des états qui peuvent être mis à distance lorsqu'on ne cherche plus des causes externes mais que l'on s'interroge sur nos émotions et perturbations internes), l'attachement (les biens et l'amour), ce qui est peut-être le plus difficile car ce qui est possible en esprit n'est pas toujours applicable par notre entité corps-cœur-esprit.
Si nous voulons influencer nos rêves et notre vie éphémère non encore vécue, essayons alors de trouver notre axe du monde, notre centre, celui d'une orientation positive (acceptant l'impermanence et la vacuité de tout) tournée vers la compassion des bodhisattvas en allant nous coucher sans savoir si nous ne nous réveillerons pas dans la claire lumière de la mort, dans l'extinction du système cause-effet de la souffrance. Vœu pieux bien sûr car même notre mort suscitera de la souffrance; en effet, on devient ce que l'on est en proche intimité avec d'autres êtres et ces liens seront rompus à la mort car nous serons seuls dans notre cercueil ou dans la poussière d'un crématorium.
Les épicuriens et les stoïciens ne disaient pas autre chose : il n'y a pas de soi permanent et immortel, vivons donc au mieux l'ici et maintenant car l'âme (la psyché) ne peut survivre à son véhicule le corps. Mais si nous tentons de nous perfectionner et de vivre notre éthique, le souvenir de notre absence de trouble germera peut-être dans d'autres consciences ? Nous n'avons pas de nature en soi, nous existons provisoirement parce que l'autre nous voit et nous nomme.
L'herméneutique ou interprétation ne signifie pas lire un texte avec des commentaires sur ce qui est écrit entre les lignes mais plutôt le fait de dire autre chose et de le faire mieux dans la fraternité humaine. C'est le mouvement même de la pensée adogmatique avec l'ébranlement des certitudes. C'est un détour par des sentiers plus longs et qui invitent à ne pas tirer trop rapidement des conclusions ou des opinions définitives. C'est l'ouverture aux bifurcations et oscillations dialectiques : si l'impatience conduit à l'idolâtrie, la patience de penser une chose et son contraire ou ce qui est haut et ce qui est en bas conduit à l'entraînement pratique du libre-examen. L'homme n'est pas mais en altérant sa persona, il devient sans cesse lui-même.
Notre conclusion provisoire est donc que la mort est sur un autre plan, que rêver est une ressource à peine explorée mais que dormir n'est pas notre tâche. Celle-ci est de vivre non endormi ou alors de se réveiller de ce sommeil intérieur sur le coussin moelleux de nos certitudes. L'effort est de retrouver la volonté de chercher la lumière et de voir au-delà des évènements routiniers du quotidien : écouter bruire les feuilles des arbres sous le vent, écouter le chant du ruisseau sur son lit de cailloux, sentir et goûter l'arôme et la subtilité d'un grand Margaux, admirer une huile sur toile ou une œuvre de Purcell, ce n'est pas retourner à l'animisme mais au contraire s'ouvrir à la beauté et à la force immense du cosmos et à la sagesse de notre créativité dans l'art de vivre. Donc rêver un ciel avec terre, un yang (feu) avec yin (eau), le positif avec le négatif et s'exercer au WOU-WEI, le non-agir.
Jean-Marie Lange,
22.11.2009.
[1] WALPOLA RAHULA, L'enseignement du Bouddha d'après les textes les plus anciens, Paris, Points, 1978, p.17.
[2] EPICURE, Lettres, maximes, sentences, Paris, Livre de Poche, 1994 : "Accoutume-toi à penser que la mort, avec nous, n'a aucun rapport; car tout bien et tout mal réside dans la sensation : or, la mort est privation de sensation. Si bien qu'il est sot celui qui dit craindre la mort non pas parce qu'elle l'affligera lorsqu'elle sera là, mais parce qu'elle l'afflige à l'idée qu'elle sera là. Car la mort qui, lorsqu'elle est là, ne nous cause pas d'embarras, provoque une affliction vide lorsqu'on l'attend."(p.193).
[3] Source : VARELA F.J., Dormir, rêver, mourir. Explorer la conscience avec le Dalaï-lama, Paris, Nil, 1997.
[4] EPICTETE, De la liberté, Paris, Folio, 1991 : "Tu apprendras par l'expérience que toutes ces choses que l'on admire et pour lesquelles on s'empresse ne servent à rien à ceux qui les ont obtenues. Ceux au contraire, qui ne les ont pas encore obtenues s'imaginent que les avoir leur procureront tous les biens. Puis, quand on les a, aussi lourde est la chaleur, aussi grande l'agitation, le dégoût, le désir de ce qu'on n'a pas. Car ce n'est pas par la satisfaction des désirs que s'acquiert la liberté, mais par la destruction du désir."(p.90)
[5] VARELA F.J., Autonomie et connaissance, Essai sur le vivant, Paris, Seuil, 1989.
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[6] ANONYME, DHAMMAPADA, Les dits du Bouddha, Paris, Albin Michel, 1993.
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[7] VARELA F.J. (dir) Dormi, rêver, mourir, ibid, commentaires du Dalaï-lama, p.225.
[8] DAWKINS Richard, Pour en finir avec Dieu, Paris, Tempus, 2009 : "Qu'en est-il du comportement religieux ? Pourquoi est-ce que les êtres humains jeûnent, se mettent à genoux, font des génuflexions, se flagellent, hochent la tête devant un mur comme des maniaques, font des croisades, ou s'adonnent à d'autres pratiques coûteuses qui peuvent consumer leur vie et, dans des cas extrêmes, y mettre fin ? (p.212)
[9] CIORAN, Précis de décomposition, Paris Gallimard, 2000 : " La croix penche : de symbole, elle redevient matière…et rentre dans l'ordre de la décomposition où périssent sans exception les choses indignes ou honorables. Je rêve d'un univers exempt d'intoxications célestes, d'un univers sans croix ni foi. Tu ne sars jamais que ce que tu n'es pas, et la tristesse d'être ce que tu es."(p 191-193).
[10] WALPHOLA RAHULA, ibid., p.63.
lundi 30 novembre 2009
lundi 23 novembre 2009
Brève du GAP :
L'EGALITE est un leurre, nous le savons car nous sommes tous différents les uns et les autres si bien que l'égalité réelle ne peut se concevoir que dans la différence mais aussi dans la reconnaissance de la valeur de l'autre sans idée aucune de supériorité. Elles sont multiples ces différences et se placent tant sur un plan individuel (la beauté, l'intelligence, la santé) que social (la réussite professionnelle, matérielle, la richesse) ou culturel et géographique : l'enfant qui nait dans le Tiers-monde ne peut avoir les mêmes chances de départ que le bébé qui voit le jour chez nous et la situation de la femme afghane est incontestablement plus difficile que la nôtre. C'est un fait, nous ne sommes pas égaux et notre égalité, nous ne pouvons la revendiquer qu'à travers nos différences qui constituent notre plus grande richesse car c'est dans leur acceptation que nous pouvons nous rencontrer et nous améliorer. Cette rencontre dans le respect de la dignité de l'autre pourra nous conduire à une fraternité capable d'apporter aide et soutien aux autres.
Marie-Claire LANGE
L'EGALITE est un leurre, nous le savons car nous sommes tous différents les uns et les autres si bien que l'égalité réelle ne peut se concevoir que dans la différence mais aussi dans la reconnaissance de la valeur de l'autre sans idée aucune de supériorité. Elles sont multiples ces différences et se placent tant sur un plan individuel (la beauté, l'intelligence, la santé) que social (la réussite professionnelle, matérielle, la richesse) ou culturel et géographique : l'enfant qui nait dans le Tiers-monde ne peut avoir les mêmes chances de départ que le bébé qui voit le jour chez nous et la situation de la femme afghane est incontestablement plus difficile que la nôtre. C'est un fait, nous ne sommes pas égaux et notre égalité, nous ne pouvons la revendiquer qu'à travers nos différences qui constituent notre plus grande richesse car c'est dans leur acceptation que nous pouvons nous rencontrer et nous améliorer. Cette rencontre dans le respect de la dignité de l'autre pourra nous conduire à une fraternité capable d'apporter aide et soutien aux autres.
Marie-Claire LANGE
jeudi 19 novembre 2009
Le sacré et l'éducation II
Pour l'éveil d'une résistance non-violente des droits de l'homme en Occident
"Non loin de la gare du Midi à Bruxelles, Luckas Vander Taelen, député flamand du parti écologiste Groen a bravé, il y a quelques jours, le tabou progressiste autour du comportement de jeunes d'originem allochtone. Vander Taelen, qui est un mordu de vélo pour ses déplacements en ville, est chaque jours confronté sur son parcours dans son quartier à majorité maghrébine à d'innombrables insultes et agressions. Sa fille a définitivement abandonné ses courageuses tentatives de se promener dans le quartier, elle y a subi trop d'insultes que la décence interdit de citer. Vander Taelen constate qu'il a lutté pendant vingt ans pour le multiculturalisme et l'intégration, mais qu'il doit admettre qu'aujourd'hui, à Bruxelles, il existe une génération de "rebels without a cause", qui se sentent par définition dépités et lésés, qui ne sont jamais responsables de rien
Et pour lesquels tout problème est la faute des autres.(…)
Karen Van Gotsenhoven, une journaliste spécialisée dans la mode s'est installée, avec quelques femmes courageuses, près de la gare du MIDI. Ces jeunes femmes ont eu l'occasion d'apprendre en un minimum de temps tous les mots en arabe ou en berbère les qualifiant de putains. Elles se sentent "prisonnières dans leur propre demeure". Pas question d'entrer dans un des cafés du quartier, où on ne trouvera jamais une femme, pas question non plus de s'arrêter dans la rue. Ces témoignages de gens progressistes indiquent l'extrême urgence qu'il y a à demander le respect pour les valeurs essentielles européennes."[1]
Après la plus grande horreur du monde occidental, la guerre fasciste du National-socialisme et du communisme stalinien contre l'Europe (6O millions de morts dont 6 millions de juifs assassinés par la SHOAH), l'Organisation des Nations-Unies (ONU) a été créée en 1945 aux Etats-Unis. En 1948, elle a proclamé la chartre de nos valeurs basée sur celle de la révolution française de 1789 pour la sauvegarde de l'humanité de son autodestruction : la déclaration universelle des droits de l'homme.
Il ne s'agit plus cette fois de dogmes religieux pour lesquels les hommes s'étripent depuis des millénaires mais de valeurs issues du monde occidental pour réunir les hommes (et les femmes sont des hommes), c'est ce que nous avons de plus "sacré", nous les incroyants.
Fuyant la misère économique du tiers-monde dûe à l'exploitation capitaliste appelée aujourd'hui néolibéralisme, des vagues de populations migrantes déferlent sur l'Europe pour profiter de ses richesses. Il y a des hommes et des femmes de grande qualité dans le monde musulman, tout comme chez nous, qui ne sommes plus rassemblés par la seule chrétienté. L'islam a eu une influence positive en Occident lors de la période du monde arabo-musulman de Cordoue et des grands sages, comme Averroès (Ibn Rushd 1126-1198) : "le Coran est une prescription à connaître et non seulement à croire", soit la raison au cœur de la foi. Le problème sociétal de la postmodernité est qu'une toute petite frange d'islamistes fanatiques ne veulent pas des droits de l'homme et veulent agressivement nous imposer leurs valeurs rétrogrades basées sur la pseudo-infériorité des femmes. Pour nous, avec l'adage "Liberté-Egalité-Fraternité", la femme est un homme comme les autres.
"Ma première rencontre avec la gauche obscurantiste remonte à Durban, lors de la conférence mondiale contre le racisme organisée par les Nations unies du 28 août au 7 septembre 2001. Moins de dix ans après la fin de l'apartheid, les forces antiracistes du monde entier s'étaient donné rendez-vous au cœur de l'Afrique du sud.(…)Je suis arrivée en rêvant d'y trouver les forces progressistes qui permettraient de construire un monde plus juste au XXI° siècle. Et je suis tombée nez à nez avec des fanatiques voulant nous ramener au Moyen Age. Plus exactement aux années trente. Loin d'être un moment de communion antiraciste, le forum des ONG de Durban s'est révélé être un vrai foyer d'agitation antisémite et pro-islamiste."[2]
Lorsque que, dans nos démocraties, de jeunes maghrébines téléguidées par leur père et frères utilisent avec le foulard HIDJAB nos institutions parlementaires ou d'enseignement comme tribunes, elles n'ont que faire, brebis bien soumises aux mâles, de respecter notre sacré laïque et nos normes pluralistes qui demandent, pour cohabiter dans la paix de l'esprit, de n'avoir aucun signe religieux ostentatoire dans les institutions de tous.
Lorsque nous allons visiter une mosquée, nous nous déchaussons, de même dans les églises, nous nous découvrons en enlevant nos chapeaux par respect pour les fidèles mais ce ne sont pas nos coutumes ni nos croyances. Imaginons des européennes faisant du topless à St Tropez (une pratique courante depuis plus de quarante ans) faire de même sur les plages marocaines sous prétexte qu'elles ont payé leurs vacances ? Je fais l'hypothèse que cela créerait un petit scandale car la tolérance n'est pas une valeur du Moyen-âge maghrébin.
Pourtant, chez nous à Bruxelles, les marocains se baladent comme chez eux en djellabas (l'opportuniste Philippe MOUREAU également), foulard, niquab, tchador, burka et ne se donnent jamais la peine de chercher à comprendre notre culture (la musique des grands maîtres allemands, la littérature, les sports d'eau, la sexualité joyeuse, l'art du vin et de la table,…). Un ami dont la fille a épousé un maghrébin me confiait que lorsqu'il allait chez son beau-fils, il devait apporter son vin et son tire-bouchon car celui-ci - qui ose en plus se déclarer El Hadj (le Saint ayant fait le pèlerinage à La Mecque) - ne voulait pas commettre de péché : quelle offense faite ainsi à son beau-père par obscurantisme. Transposons cela sur leur territoire et cela reste toujours inimaginable comme manque de respect aux ainés ! Pourquoi être chez nous ? Juste pour prendre l'argent (du CPAS ou du commerce) et l'envoyer par la Western Union dans leur vrai pays et pour le reste vivre entre-eux dans un ghetto voulu ?
A Bruxelles, un belge sur 3 est marocain et on prédit avec la démographie galopante que ce sera plus tard 2 sur 3, ce qui suscitera un retour réactif de l'extrême droite et des guerres barbares et racistes, comme le prédit Jacques RIFFLET. [3]
Rappelons quelques "vérités" (non pas révélées mais expérimentées et/ou votées) à opposer aux rigidités religieuses moyenâgeuses :
N'en déplaise aux révisionnistes, il y a bien eu des camps d'extermination des juifs par les nazis avec des preuves multiples et tangibles ainsi que les récits des rescapés;
Le créationnisme est une fable pour les gens simples et ne tient plus la route face à l'évolutionnisme de Darwin (sauf chez les protestants évangéliques américains);
Les communautés humaines créent des nations souveraines (là où le temporel est séparé du spirituel, dans les démocraties) et se donnent des institutions qui votent des lois qu'il faut respecter, comme par exemple l'interdiction de battre sa femme, le droit à l'IVG et à l'utilisation des préservatifs contre le HIV, le droit à l'homosexualité et la non obligation d'être religieux par la terreur;
le racisme est impossible car il n'y a qu'une seule race humaine HOMO SAPIENS SAPIENS tandis que l'ostracisme est plus basé sur l'agacement des coutumes différentes qui ne se respectent pas que sur la couleur de la peau; donc restons néo-anticolonialistes et chassons les envahisseurs;
un seul racisme peut exister : c'est celui portant sur la non égalité des genres sexuels; dans le monde arabo-musulman, les femmes n'ont pas un statut et une liberté égale aux hommes; dans le monde indochinois, des appareils d'échographie sont installés dans des "boutiques" de n'importe quel village pour avorter les fœtus de petits filles moins valorisées par les traditions. Rappelons également, que chez nous en Belgique, la femme mariée n'a acquis la capacité juridique qu'en 1974.
Rappelons pour mémoire l'article premier de la déclaration des droits de l'homme : "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits", ce qui veut dire, pour les sourds et les malentendants, qu'une femme peut porter des jupes courtes et des décolletés et aller le soir au café comme les hommes, ou encore à la piscine en bikini, voire en monokini sur les plages même s'il y a des hommes. Qu'une femme peut recevoir des soins médicaux d'un médecin homme sans la permission spéciale et la présence de son époux. Qu'en Turquie, en France et en Flandres, le voile HIDJAB est interdit dans les institutions publiques d'enseignement pour ne pas vivre à côté des autres sans communication mais bien avec les autres sans provocation avec des signes ostentatoires d'appartenance à un groupe oppressif. Notons en passant - parce que j'en ai un peu mare d'être tolérant sans retour de ceux d'en face - que les écoles religieuses (catholiques ou coraniques) sont un scandale de manipulation psychique de jeunes enfants malléables qui font ainsi des choix dirigés et non dans la maturité de l'être. Il faudrait enseigner toutes les religions ainsi que la morale laïque pour permettre un choix serein et non une inculcation sournoise.
La communauté immigrée marocaine se comporte très mal à Bruxelles (je ne parle pas des autres musulmans du monde, présents à Bruxelles, que l'on n'entend jamais troubler l'ordre public) où des jeunes excités donneurs de leçons critiquent agressivement les valeurs humanistes des autochtones :
"Aujourd'hui, 11 novembre 2009, sur les marches de la Bourse de Bruxelles, était organisée une manifestation pour le voile à l'école. Une bonne centaine de jeunes filles, accompagnées par des personnes plus âgées, toutes voilées, étaient encadrées par un service d'ordre de jeunes musulmans. Curieux des réactions qu'ils pourraient avoir, j'ai immédiatement été chercher mon chapeau "Dieu n'existe pas", et je me suis planté sur la deuxième marche de la Bourse, juste assez haut pour que l'on me remarque. Une jeune personne, très poliment, m'a accosté, style : "bonjour, que faites-vous ici ?" J'ai expliqué que je venais voir leur manifestation. Au jeune homme se sont ajoutées plusieurs autres personnes qui m'ont demandé de partir. J'ai répondu que je ne manifestais pas, et que si mon chapeau était visé, je le portais fréquemment. Qu'il était en quelque sorte mon voile à moi. J'y ai ajouté, que si j'étais apostrophé désagréablement, par des passants, j'étais dans la même position qu'une femme voilée, qui se fait insulter dans la rue par des racistes intolérants.
Quelques personnes, moins dans la nuance sont devenues verbalement agressives. Menaçant : "Ce serait mieux que tu partes tout seul" Quelques filles musulmanes sont venues à mon secours. J'ai évité les discussions sur le bien ou le mal du port du voile. J'ai préféré mettre l'accent sur : mon chapeau perturberait à l'école et cela pourrait créer des tensions dangereuses. Vous connaissez ma position : il faut interdire mon chapeau à l'école, accompagné d'une interdiction de tous les autres signes d'appartenance religieuse.(…) A peine ces paroles dites, quelques individus se sont jetés sur mon couvre-chef l'ont déchiré et piétiné. En me sifflant, et en me criant dessus. Comme j'étais, peu après, interviewé par une télé, ils sont venus perturber l'enregistrement. Au grand malheur de ma charmante interlocutrice voilée." FRANK (reçu le 16.11.09 sur Outlook).
Commentaire : "Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit." (Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme autorisant les caricatures, sans subir des représailles violentes).
Rappelons que notre choix de société est basé sur les Lumières et l'adage de la révolution française de 1789 : "Liberté – Egalité – Fraternité". Certains maghrébins vont même jusque se servir du concept de liberté en utilisant ce terme hors de son contexte des droits de l'homme. Nos élus à vie nous dirigent mais ne nous représentent plus et leur préoccupation n'est plus pour l'intérêt général mais pour la chasse aux voix (à Moolenbeek par exemple).
"On pourrait penser que, assimilant ceux que j'appelle "nos" responsables à des bergers qui doivent répondre de leur troupeau, j'associe la question de la bêtise avec ce que l'on appelle le "pouvoir pastoral" qui implique un dirigeant ayant reçu mandat d'assurer le salut de ceux qu'il doit guider.
Or la bêtise est plutôt ce qui reste de ce pouvoir lorsqu'il n'y a plus de mandat, ou lorsque n'en subsiste qu'une version indigente, mettant en scène une humanité récalcitrante, toujours prête à se laisser séduire, à suivre le premier charlatan, à se laisser berner par le premier démagogue. Nos responsables ne sont pas des pasteurs parce qu'ils ne nous guident "vers" rien.(…)L'illusion serait ce qui voile la lumière, ce qui nous sépare de la vérité. De quelle vérité il s'agit dépend du porte-parole, mais le point de convergence est la nécessité impérieuse de dissiper les nuages, de "dévoiler", "démystifier", ne pas être dupe. Or ce qui peut frapper, dans nos pays" modernes" tout au moins, est le manque de résistance, la quasi-résignation de ceux qui sont censés incarner ce qui nous sépare de la vérité."[4]
Retraité, j'aime vivre chez mes amis musulmans du Mali. Ils ont gardé la tradition de l'accueil et de la courtoisie entre honnêtes hommes. Mes amis savent que je suis athée (athéisme avec a privatif veut dire sans religion et donc tolérant à toutes celles qui ne s'imposent pas par la force). Je voudrais que mon pays puisse aussi être accueillant mais pas poire. Par exemple accueillir des arméniens, des kurdes et des turcs sans qu'ils viennent ensanglanter nos rues pour se battre entre eux. Accueillir les musulmans modérés d'Asie et d'Afrique noire en souhaitant le métissage bon pour nos gènes et pour l'humanité en paix.
Mais, je suis antifasciste, donc je ne veux plus accepter que des jeunes marocains sans scrupule épousent des filles belges pour avoir la nationalité belge puis s'en séparent en kidnappant le bébé; je ne veux plus que des jeunes filles marocaines scolarisées ici soient en vacances au pays les victimes de leur père avec des mariages arrangés (sans distinction des générations), je ne veux pas 30% de maghrébins dans nos prisons surpeuplées mais leur expulsion pour incivisme, je ne supporte pas la ghettoïsation voulue aux alentours de la gare du Midi, que ce soit toujours le même peuple qui donne et les autres qui agressent les autochtones en se croyant chez eux puisqu'ils ont crée un ghetto où ils sont majoritaires. Je ne supporte plus que dans nos écoles, les étudiants qui manquent de respect aux enseignants soient à plus de 90% des maghrébins qui pourrissent l'ambiance de cet apprentissage dont ils auraient le plus grand besoin.
Je souhaiterais une intégration sociale honnête et respectueuse de chaque côté, soit que les maghrébins fassent quelques efforts pour connaître la culture du pays qui les nourrit. J'ai très peur pour l'avenir et la sécurité de mes enfants et petits-enfants car toutes les guerres sont stupides et il s'en prépare une de grande taille :le réveil de l'Archange St Michel et de l'extrème-droite (style Le Pen) qui massacrera sans effort mes frères musulmans. Mon cœur étant à gauche (donc pas au PS), à ce moment-là, je défendrai le monde musulman mais pas maintenant, plus maintenant lorsque je comprends l'hypocrisie des leaders de la djihad comme les prêches de Tariq RAMADAN.[5]
J'étais pour l'accueil dans la dignité des sans-papiers mais aujourd'hui je m'interroge; je voudrais que les marocains dealers non intégrés retournent dans leur pays avec leur Mercédès, prix des assuétudes de nos enfants et nous restituent notre indépendance. En psychologie sociale, lorsqu'un nouveau groupe de rats immigrés dans un plus ancien atteint 30%, il y a conflit entre les deux groupes.
Rappelons ce que nous écrivions au début de cette réflexion : à Bruxelles, un belge sur trois est marocain (des voix pour les politiciens sans âme). Etant donné la différence de fécondité entre les natifs et les immigrés, dans moins de 20 ans, nous serons minoritaires chez nous comme le dit cyniquement TARIQ RAMADAN, barbare aux portes de Rome. "L'islamisme" désigne non pas la religion musulmane mais l'idéologie politique réactionnaire et intégriste produite au nom de l'islam." (Catherine FOUREST).Nos partis ne nous représentent plus et nous allons avec eux et leurs intérêts perso en marche arrière vers la tentation obscurantiste. Notre majorité laïque s'endort et des jeunes ne s'éveillent pas à la Résistance démocratique, l'humanité va vers son autodestruction car Allah le veut "Inch-Allah !".
"L'algue peut se satisfaire d'être bercée par le flux et le reflux de la vague. En végétal qu'elle est, il est vrai, elle n'a guère le choix, sinon de "profiter" du milieu. L'homme lui possède la conscience. Qu'elle émane d'un don généreux – d'aucuns diront pervers – d'un Divin ou qu'elle soit façonnée par les hasards de l'évolution. Cette conscience ouvre à l'humanité les portes superbes de la réflexion, arme de la pensée. L'homme a le choix de se demander ce qui le meut, le nourrit, le berce ou le détruit. Il peut dépasser la vague locale qui le submerge et saisir qu'elle vient de loin, de très loin, et qu'elle ira mourir sur un rivage comme toutes ses sœurs."(Jacques RIFFLET)[6]
Jean-Marie Lange,
Dr en Education permanente,
18.11.2009
[1] De TROYER Jan, directeur de TV Brussel, Prisonner dans sa propre demeure ? http://www.lalibre.be/debats/opinions/article/533401 du 05.10.09.
[2] FOUREST Caroline, La Tentation obscurantiste, Paris, Biblio essais, 2009, P.17 et 18. "Comment expliquer qu'une certaine gauche perçoit l'islamisme comme le nouveau danger totalitaire, un fanatisme en guerre contre les libertés individuelles, les droits des femmes, la laïcité, la démocratie ?"(p.49)
[3] RIFFLET Jacques, Les mondes du sacré, Bruxelles, Mols, 2009 : " La question sera "éternellement" ouverte ; l'inconscient collectif est-il le fruit d'un message fondamental lié au divin, ou au contraire que le divin est la preuve apaisante de l'angoisse humaine – "la religion est une névrose collective" écrivait FREUD - , un phénomène lié à une démarche d'immanence ?"(p46)
[4] STENGERS Isabelle, Au temps des catastrophes, Paris, La Découverte, 2009, P.154 & 144-145.
[5] FOUREST C., Frère Tariq, Discours, stratégie et méthode de Tariq RAMADAN, Paris, Grasset, 2005.
[6] RIFFLET Jacques, ibid., p.37.
Pour l'éveil d'une résistance non-violente des droits de l'homme en Occident
"Non loin de la gare du Midi à Bruxelles, Luckas Vander Taelen, député flamand du parti écologiste Groen a bravé, il y a quelques jours, le tabou progressiste autour du comportement de jeunes d'originem allochtone. Vander Taelen, qui est un mordu de vélo pour ses déplacements en ville, est chaque jours confronté sur son parcours dans son quartier à majorité maghrébine à d'innombrables insultes et agressions. Sa fille a définitivement abandonné ses courageuses tentatives de se promener dans le quartier, elle y a subi trop d'insultes que la décence interdit de citer. Vander Taelen constate qu'il a lutté pendant vingt ans pour le multiculturalisme et l'intégration, mais qu'il doit admettre qu'aujourd'hui, à Bruxelles, il existe une génération de "rebels without a cause", qui se sentent par définition dépités et lésés, qui ne sont jamais responsables de rien
Et pour lesquels tout problème est la faute des autres.(…)
Karen Van Gotsenhoven, une journaliste spécialisée dans la mode s'est installée, avec quelques femmes courageuses, près de la gare du MIDI. Ces jeunes femmes ont eu l'occasion d'apprendre en un minimum de temps tous les mots en arabe ou en berbère les qualifiant de putains. Elles se sentent "prisonnières dans leur propre demeure". Pas question d'entrer dans un des cafés du quartier, où on ne trouvera jamais une femme, pas question non plus de s'arrêter dans la rue. Ces témoignages de gens progressistes indiquent l'extrême urgence qu'il y a à demander le respect pour les valeurs essentielles européennes."[1]
Après la plus grande horreur du monde occidental, la guerre fasciste du National-socialisme et du communisme stalinien contre l'Europe (6O millions de morts dont 6 millions de juifs assassinés par la SHOAH), l'Organisation des Nations-Unies (ONU) a été créée en 1945 aux Etats-Unis. En 1948, elle a proclamé la chartre de nos valeurs basée sur celle de la révolution française de 1789 pour la sauvegarde de l'humanité de son autodestruction : la déclaration universelle des droits de l'homme.
Il ne s'agit plus cette fois de dogmes religieux pour lesquels les hommes s'étripent depuis des millénaires mais de valeurs issues du monde occidental pour réunir les hommes (et les femmes sont des hommes), c'est ce que nous avons de plus "sacré", nous les incroyants.
Fuyant la misère économique du tiers-monde dûe à l'exploitation capitaliste appelée aujourd'hui néolibéralisme, des vagues de populations migrantes déferlent sur l'Europe pour profiter de ses richesses. Il y a des hommes et des femmes de grande qualité dans le monde musulman, tout comme chez nous, qui ne sommes plus rassemblés par la seule chrétienté. L'islam a eu une influence positive en Occident lors de la période du monde arabo-musulman de Cordoue et des grands sages, comme Averroès (Ibn Rushd 1126-1198) : "le Coran est une prescription à connaître et non seulement à croire", soit la raison au cœur de la foi. Le problème sociétal de la postmodernité est qu'une toute petite frange d'islamistes fanatiques ne veulent pas des droits de l'homme et veulent agressivement nous imposer leurs valeurs rétrogrades basées sur la pseudo-infériorité des femmes. Pour nous, avec l'adage "Liberté-Egalité-Fraternité", la femme est un homme comme les autres.
"Ma première rencontre avec la gauche obscurantiste remonte à Durban, lors de la conférence mondiale contre le racisme organisée par les Nations unies du 28 août au 7 septembre 2001. Moins de dix ans après la fin de l'apartheid, les forces antiracistes du monde entier s'étaient donné rendez-vous au cœur de l'Afrique du sud.(…)Je suis arrivée en rêvant d'y trouver les forces progressistes qui permettraient de construire un monde plus juste au XXI° siècle. Et je suis tombée nez à nez avec des fanatiques voulant nous ramener au Moyen Age. Plus exactement aux années trente. Loin d'être un moment de communion antiraciste, le forum des ONG de Durban s'est révélé être un vrai foyer d'agitation antisémite et pro-islamiste."[2]
Lorsque que, dans nos démocraties, de jeunes maghrébines téléguidées par leur père et frères utilisent avec le foulard HIDJAB nos institutions parlementaires ou d'enseignement comme tribunes, elles n'ont que faire, brebis bien soumises aux mâles, de respecter notre sacré laïque et nos normes pluralistes qui demandent, pour cohabiter dans la paix de l'esprit, de n'avoir aucun signe religieux ostentatoire dans les institutions de tous.
Lorsque nous allons visiter une mosquée, nous nous déchaussons, de même dans les églises, nous nous découvrons en enlevant nos chapeaux par respect pour les fidèles mais ce ne sont pas nos coutumes ni nos croyances. Imaginons des européennes faisant du topless à St Tropez (une pratique courante depuis plus de quarante ans) faire de même sur les plages marocaines sous prétexte qu'elles ont payé leurs vacances ? Je fais l'hypothèse que cela créerait un petit scandale car la tolérance n'est pas une valeur du Moyen-âge maghrébin.
Pourtant, chez nous à Bruxelles, les marocains se baladent comme chez eux en djellabas (l'opportuniste Philippe MOUREAU également), foulard, niquab, tchador, burka et ne se donnent jamais la peine de chercher à comprendre notre culture (la musique des grands maîtres allemands, la littérature, les sports d'eau, la sexualité joyeuse, l'art du vin et de la table,…). Un ami dont la fille a épousé un maghrébin me confiait que lorsqu'il allait chez son beau-fils, il devait apporter son vin et son tire-bouchon car celui-ci - qui ose en plus se déclarer El Hadj (le Saint ayant fait le pèlerinage à La Mecque) - ne voulait pas commettre de péché : quelle offense faite ainsi à son beau-père par obscurantisme. Transposons cela sur leur territoire et cela reste toujours inimaginable comme manque de respect aux ainés ! Pourquoi être chez nous ? Juste pour prendre l'argent (du CPAS ou du commerce) et l'envoyer par la Western Union dans leur vrai pays et pour le reste vivre entre-eux dans un ghetto voulu ?
A Bruxelles, un belge sur 3 est marocain et on prédit avec la démographie galopante que ce sera plus tard 2 sur 3, ce qui suscitera un retour réactif de l'extrême droite et des guerres barbares et racistes, comme le prédit Jacques RIFFLET. [3]
Rappelons quelques "vérités" (non pas révélées mais expérimentées et/ou votées) à opposer aux rigidités religieuses moyenâgeuses :
N'en déplaise aux révisionnistes, il y a bien eu des camps d'extermination des juifs par les nazis avec des preuves multiples et tangibles ainsi que les récits des rescapés;
Le créationnisme est une fable pour les gens simples et ne tient plus la route face à l'évolutionnisme de Darwin (sauf chez les protestants évangéliques américains);
Les communautés humaines créent des nations souveraines (là où le temporel est séparé du spirituel, dans les démocraties) et se donnent des institutions qui votent des lois qu'il faut respecter, comme par exemple l'interdiction de battre sa femme, le droit à l'IVG et à l'utilisation des préservatifs contre le HIV, le droit à l'homosexualité et la non obligation d'être religieux par la terreur;
le racisme est impossible car il n'y a qu'une seule race humaine HOMO SAPIENS SAPIENS tandis que l'ostracisme est plus basé sur l'agacement des coutumes différentes qui ne se respectent pas que sur la couleur de la peau; donc restons néo-anticolonialistes et chassons les envahisseurs;
un seul racisme peut exister : c'est celui portant sur la non égalité des genres sexuels; dans le monde arabo-musulman, les femmes n'ont pas un statut et une liberté égale aux hommes; dans le monde indochinois, des appareils d'échographie sont installés dans des "boutiques" de n'importe quel village pour avorter les fœtus de petits filles moins valorisées par les traditions. Rappelons également, que chez nous en Belgique, la femme mariée n'a acquis la capacité juridique qu'en 1974.
Rappelons pour mémoire l'article premier de la déclaration des droits de l'homme : "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits", ce qui veut dire, pour les sourds et les malentendants, qu'une femme peut porter des jupes courtes et des décolletés et aller le soir au café comme les hommes, ou encore à la piscine en bikini, voire en monokini sur les plages même s'il y a des hommes. Qu'une femme peut recevoir des soins médicaux d'un médecin homme sans la permission spéciale et la présence de son époux. Qu'en Turquie, en France et en Flandres, le voile HIDJAB est interdit dans les institutions publiques d'enseignement pour ne pas vivre à côté des autres sans communication mais bien avec les autres sans provocation avec des signes ostentatoires d'appartenance à un groupe oppressif. Notons en passant - parce que j'en ai un peu mare d'être tolérant sans retour de ceux d'en face - que les écoles religieuses (catholiques ou coraniques) sont un scandale de manipulation psychique de jeunes enfants malléables qui font ainsi des choix dirigés et non dans la maturité de l'être. Il faudrait enseigner toutes les religions ainsi que la morale laïque pour permettre un choix serein et non une inculcation sournoise.
La communauté immigrée marocaine se comporte très mal à Bruxelles (je ne parle pas des autres musulmans du monde, présents à Bruxelles, que l'on n'entend jamais troubler l'ordre public) où des jeunes excités donneurs de leçons critiquent agressivement les valeurs humanistes des autochtones :
"Aujourd'hui, 11 novembre 2009, sur les marches de la Bourse de Bruxelles, était organisée une manifestation pour le voile à l'école. Une bonne centaine de jeunes filles, accompagnées par des personnes plus âgées, toutes voilées, étaient encadrées par un service d'ordre de jeunes musulmans. Curieux des réactions qu'ils pourraient avoir, j'ai immédiatement été chercher mon chapeau "Dieu n'existe pas", et je me suis planté sur la deuxième marche de la Bourse, juste assez haut pour que l'on me remarque. Une jeune personne, très poliment, m'a accosté, style : "bonjour, que faites-vous ici ?" J'ai expliqué que je venais voir leur manifestation. Au jeune homme se sont ajoutées plusieurs autres personnes qui m'ont demandé de partir. J'ai répondu que je ne manifestais pas, et que si mon chapeau était visé, je le portais fréquemment. Qu'il était en quelque sorte mon voile à moi. J'y ai ajouté, que si j'étais apostrophé désagréablement, par des passants, j'étais dans la même position qu'une femme voilée, qui se fait insulter dans la rue par des racistes intolérants.
Quelques personnes, moins dans la nuance sont devenues verbalement agressives. Menaçant : "Ce serait mieux que tu partes tout seul" Quelques filles musulmanes sont venues à mon secours. J'ai évité les discussions sur le bien ou le mal du port du voile. J'ai préféré mettre l'accent sur : mon chapeau perturberait à l'école et cela pourrait créer des tensions dangereuses. Vous connaissez ma position : il faut interdire mon chapeau à l'école, accompagné d'une interdiction de tous les autres signes d'appartenance religieuse.(…) A peine ces paroles dites, quelques individus se sont jetés sur mon couvre-chef l'ont déchiré et piétiné. En me sifflant, et en me criant dessus. Comme j'étais, peu après, interviewé par une télé, ils sont venus perturber l'enregistrement. Au grand malheur de ma charmante interlocutrice voilée." FRANK (reçu le 16.11.09 sur Outlook).
Commentaire : "Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit." (Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme autorisant les caricatures, sans subir des représailles violentes).
Rappelons que notre choix de société est basé sur les Lumières et l'adage de la révolution française de 1789 : "Liberté – Egalité – Fraternité". Certains maghrébins vont même jusque se servir du concept de liberté en utilisant ce terme hors de son contexte des droits de l'homme. Nos élus à vie nous dirigent mais ne nous représentent plus et leur préoccupation n'est plus pour l'intérêt général mais pour la chasse aux voix (à Moolenbeek par exemple).
"On pourrait penser que, assimilant ceux que j'appelle "nos" responsables à des bergers qui doivent répondre de leur troupeau, j'associe la question de la bêtise avec ce que l'on appelle le "pouvoir pastoral" qui implique un dirigeant ayant reçu mandat d'assurer le salut de ceux qu'il doit guider.
Or la bêtise est plutôt ce qui reste de ce pouvoir lorsqu'il n'y a plus de mandat, ou lorsque n'en subsiste qu'une version indigente, mettant en scène une humanité récalcitrante, toujours prête à se laisser séduire, à suivre le premier charlatan, à se laisser berner par le premier démagogue. Nos responsables ne sont pas des pasteurs parce qu'ils ne nous guident "vers" rien.(…)L'illusion serait ce qui voile la lumière, ce qui nous sépare de la vérité. De quelle vérité il s'agit dépend du porte-parole, mais le point de convergence est la nécessité impérieuse de dissiper les nuages, de "dévoiler", "démystifier", ne pas être dupe. Or ce qui peut frapper, dans nos pays" modernes" tout au moins, est le manque de résistance, la quasi-résignation de ceux qui sont censés incarner ce qui nous sépare de la vérité."[4]
Retraité, j'aime vivre chez mes amis musulmans du Mali. Ils ont gardé la tradition de l'accueil et de la courtoisie entre honnêtes hommes. Mes amis savent que je suis athée (athéisme avec a privatif veut dire sans religion et donc tolérant à toutes celles qui ne s'imposent pas par la force). Je voudrais que mon pays puisse aussi être accueillant mais pas poire. Par exemple accueillir des arméniens, des kurdes et des turcs sans qu'ils viennent ensanglanter nos rues pour se battre entre eux. Accueillir les musulmans modérés d'Asie et d'Afrique noire en souhaitant le métissage bon pour nos gènes et pour l'humanité en paix.
Mais, je suis antifasciste, donc je ne veux plus accepter que des jeunes marocains sans scrupule épousent des filles belges pour avoir la nationalité belge puis s'en séparent en kidnappant le bébé; je ne veux plus que des jeunes filles marocaines scolarisées ici soient en vacances au pays les victimes de leur père avec des mariages arrangés (sans distinction des générations), je ne veux pas 30% de maghrébins dans nos prisons surpeuplées mais leur expulsion pour incivisme, je ne supporte pas la ghettoïsation voulue aux alentours de la gare du Midi, que ce soit toujours le même peuple qui donne et les autres qui agressent les autochtones en se croyant chez eux puisqu'ils ont crée un ghetto où ils sont majoritaires. Je ne supporte plus que dans nos écoles, les étudiants qui manquent de respect aux enseignants soient à plus de 90% des maghrébins qui pourrissent l'ambiance de cet apprentissage dont ils auraient le plus grand besoin.
Je souhaiterais une intégration sociale honnête et respectueuse de chaque côté, soit que les maghrébins fassent quelques efforts pour connaître la culture du pays qui les nourrit. J'ai très peur pour l'avenir et la sécurité de mes enfants et petits-enfants car toutes les guerres sont stupides et il s'en prépare une de grande taille :le réveil de l'Archange St Michel et de l'extrème-droite (style Le Pen) qui massacrera sans effort mes frères musulmans. Mon cœur étant à gauche (donc pas au PS), à ce moment-là, je défendrai le monde musulman mais pas maintenant, plus maintenant lorsque je comprends l'hypocrisie des leaders de la djihad comme les prêches de Tariq RAMADAN.[5]
J'étais pour l'accueil dans la dignité des sans-papiers mais aujourd'hui je m'interroge; je voudrais que les marocains dealers non intégrés retournent dans leur pays avec leur Mercédès, prix des assuétudes de nos enfants et nous restituent notre indépendance. En psychologie sociale, lorsqu'un nouveau groupe de rats immigrés dans un plus ancien atteint 30%, il y a conflit entre les deux groupes.
Rappelons ce que nous écrivions au début de cette réflexion : à Bruxelles, un belge sur trois est marocain (des voix pour les politiciens sans âme). Etant donné la différence de fécondité entre les natifs et les immigrés, dans moins de 20 ans, nous serons minoritaires chez nous comme le dit cyniquement TARIQ RAMADAN, barbare aux portes de Rome. "L'islamisme" désigne non pas la religion musulmane mais l'idéologie politique réactionnaire et intégriste produite au nom de l'islam." (Catherine FOUREST).Nos partis ne nous représentent plus et nous allons avec eux et leurs intérêts perso en marche arrière vers la tentation obscurantiste. Notre majorité laïque s'endort et des jeunes ne s'éveillent pas à la Résistance démocratique, l'humanité va vers son autodestruction car Allah le veut "Inch-Allah !".
"L'algue peut se satisfaire d'être bercée par le flux et le reflux de la vague. En végétal qu'elle est, il est vrai, elle n'a guère le choix, sinon de "profiter" du milieu. L'homme lui possède la conscience. Qu'elle émane d'un don généreux – d'aucuns diront pervers – d'un Divin ou qu'elle soit façonnée par les hasards de l'évolution. Cette conscience ouvre à l'humanité les portes superbes de la réflexion, arme de la pensée. L'homme a le choix de se demander ce qui le meut, le nourrit, le berce ou le détruit. Il peut dépasser la vague locale qui le submerge et saisir qu'elle vient de loin, de très loin, et qu'elle ira mourir sur un rivage comme toutes ses sœurs."(Jacques RIFFLET)[6]
Jean-Marie Lange,
Dr en Education permanente,
18.11.2009
[1] De TROYER Jan, directeur de TV Brussel, Prisonner dans sa propre demeure ? http://www.lalibre.be/debats/opinions/article/533401 du 05.10.09.
[2] FOUREST Caroline, La Tentation obscurantiste, Paris, Biblio essais, 2009, P.17 et 18. "Comment expliquer qu'une certaine gauche perçoit l'islamisme comme le nouveau danger totalitaire, un fanatisme en guerre contre les libertés individuelles, les droits des femmes, la laïcité, la démocratie ?"(p.49)
[3] RIFFLET Jacques, Les mondes du sacré, Bruxelles, Mols, 2009 : " La question sera "éternellement" ouverte ; l'inconscient collectif est-il le fruit d'un message fondamental lié au divin, ou au contraire que le divin est la preuve apaisante de l'angoisse humaine – "la religion est une névrose collective" écrivait FREUD - , un phénomène lié à une démarche d'immanence ?"(p46)
[4] STENGERS Isabelle, Au temps des catastrophes, Paris, La Découverte, 2009, P.154 & 144-145.
[5] FOUREST C., Frère Tariq, Discours, stratégie et méthode de Tariq RAMADAN, Paris, Grasset, 2005.
[6] RIFFLET Jacques, ibid., p.37.
mardi 17 novembre 2009
"Aujourd'hui, 11 novembre 2009, sur les marches de la Bourse de Bruxelles, était organisée une manifestation pour le voile à l'école. Une bonne centaine de jeunes filles, accompagnées par des personnes plus âgées, toutes voilées, étaient encadrées par un service d'ordre de jeunes musulmans. Curieux des réactions qu'ils pourraient avoir, j'ai immédiatement allé chercher mon chapeau "Dieu n'existe pas", et je me suis planté sur la deuxième marche de la Bourse, juste assez haut pour que l'on me remarque. Une jeune personne, très poliment, m'a accosté, style : "bonjour, que faites-vous ici ?" J'ai expliqué que je venais voir leur manifestation. Au jeune homme se sont ajoutées plusieurs autres personnes qui m'ont demandé de partir. J'ai répondu que je ne manifestais pas, et que si mon chapeau était visé, je le portais fréquemment. Qu'il était en quelque sorte mon voile à moi. J'y ai ajouté, que si j'étais apostrophé désagréablement, par des passants, j'étais dans la même position qu'une femme voilée, qui se fait insulter dans la rue par des racistes intolérants. Quelques personnes, moins dans la nuance sont devenues verbalement agressives. Menaçant : "Ce serait mieux que tu partes tout seul" Quelques filles musulmanes sont venues à mon secours. J'ai évité les discussions sur le bien ou le mal du port du voile. Jai préféré mettre l'accent sur : mon chapeau perturberait à l'école et cela pourrait créer des tensions dangereuses. Vous connaissez ma position : il faut interdire mon chapeau à l'école, accompagné d'une interdiction de tous les autres signes d'appartenance religieuse.(…) A peines ces paroles dites, quelques individus se sont jetés sur mon couvre-chef l'ont déchiré et piétiné. En me sifflant, et en me criant dessus. Comme j'étais, peu après, interviewé par une télé, ils sont venus perturber l'enregistrement. Au grand malheur de ma charmante interlocutrice voilée." FRANK (reçu le 16.11.09 sur outlook).
Commentaire : "Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit." (article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme autorisant les caricatures, sans subir des représailles violentes)
Commentaire : "Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit." (article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme autorisant les caricatures, sans subir des représailles violentes)
samedi 14 novembre 2009
GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique Jean-Marie LANGE: gap.belgique@skynet.be ;
Groupe d'Autoformation Psychosociale : Formations des adultes et actions humanitaires.
L'association de formation des cadres GAP est une asbl spécialisée en management associatif et en prévention des conflits de groupe. Elle se veut résolument sans but lucratif; aussi, lorsqu'elle dégage un quelconque bénéfice, elle conçoit le projet d'une aide humanitaire technique et ciblée au Tiers Monde. Hier, il s'agissait de formations d'animateurs ruraux et d'animateurs de gestion au Mali et aujourd'hui, c'est l'aide à des associations locales à MAKAMBA au sud Burundi. Notre association n'est pas subsidiée par la coopération au développement de Belgique. Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune confession et à aucun parti politique.
Site http://soutien.et.autonomie.free.fr Blog : http://gap-belgique.blogspot.com;
L'art de vivre lucide ici et maintenant
"Ma grand-mère avait la maladie de Parkinson, mon grand-père l'a pris avec légèreté. Cela m'a conduit à penser plus tard qu'on fait de la maladie grave une montagne ou une taupinière selon la façon dont la famille la vit, l'accepte en souriant, ou la dramatise; car je garde le souvenir de ma grand-mère cessant de trembler au piano et des petits baisers tendres dont mon grand-père l'entourait en lui souriant du fond du cœur. Le regard qu'il posait sur ma grand-mère la faisait vivre comme une jeune femme, belle, normale, aimée par lui et donc par nous tous.(Anne Ancelin Schützenberger)[i]
L'enfer est sur terre ce que nous en faisons, on peut vivre de grands handicaps et de sérieuses souffrances avec le sourire de la vie ou on peut pleurnicher sur soi constamment parce que l'on n'a pas gagné au Lotto; c'est l'écœurement du philosophe espagnol CIORAN [ii]devant les commères qui jouent à "je souffre plus toi !"
La psychologie ne peut être appréhendée sans le côté social relationnel, une psychosociologie; nous ne sommes pas un petit prince unique vivant seul sur une planète. Le sujet vit des conflits intra-individuels ainsi que des conflits interindividuels et sociaux. C'est pourquoi l'un des premiers objets de cette science humaine est bien le traitement des conflits.
Le clown SARKOSY pistonne par népotisme à une des plus hautes fonctions de l'EPAD (Etablissement Public d'Aménagement de la Défense), à Paris, son gamin Jean qui a 23 ans et son bac et non un pedigree de l'ENA ou d'une autre Grande Ecole et tout le monde grogne bien sûr mais se tait. Il n'y a pas de révolution devant cet énorme abus de pouvoir ? Où est la démocratie ? Alors que dans un autre temps, le président de la France aurait pu être COLUCHE, un clown aussi, mais lui lucide.
La Dynamique des Groupes (DG)[iii] fait l'objet depuis la dernière guerre mondiale d'une recherche-action permanente basée sur l'observation effective in situ de groupes restreints (21 personnes maximum) quels qu'ils soient. Il s'agit de comprendre les phénomènes et les tensions dans le tissu social, de distinguer les rôles et les statuts et, à partir d'une situation toujours particulière, de proposer une gestion rationnelle du dit groupe par la mise à plat des conflits sociocognitifs et par la conduite de réunion. Par exemple, si une partie du groupe a le point de vue A et l'autre partie le point de vue B, on ne va pas étouffer le différend (cf. SARKOSY) mais en débattre et argumenter et trouver des compromis en respectant les personnes (donc pas de jugement de valeur ad hominem, du genre il est petit et plein de tics). Notons que dans notre exemple, Jean SARKOSY est le symptôme et que l'objectif du débat devrait porter sur le type de sanction que doit subir SARKOSY père pour s'être moqué aussi cyniquement du peuple.
Kurt LEWIN (1890-1947) [iv], américain d'origine allemande sera blessé à la guerre de 1914-1918 et son frère y sera tué. Psychologue, il a suivi la GESTALT de Max WEIRTHEIMER, Kurt KOFFKA et Wolfgang KOHLER à l'université de Berlin. En GESTALT (psychologie de la forme), chaque situation comme chaque sujet représente une figure fond/forme fluctuante. Parfois, la forme de l'histoire de vie domine; parfois, c'est le fond environnemental, le phénomène étant constitué des deux parties. Par exemple, une histoire de vie contrariée (par la guerre, la maternité,…) ne retrouvera la sérénité que lorsque la boucle du projet sera reprise (un projet important non terminé est comme un cercle de vie non fini), on appelle cette histoire cassée qui veut reprendre, "l'effet ZEIGARNIK" du nom d'une élève russe de LEWIN.
Pour LEWIN, la psychologie est liée à la vie, à ce qui se passe dans la vie quotidienne et active. Avec le conflit sociocognitif écouté et entendu, on peut parfois modifier nos préjugés ou nos rigidités et adopter sans s'en rendre compte le point de vue de l'autre. Du microcosme du petit groupe, on peut passer au macrocosme social malgré les résistances au changement des leaders institués devenus permanents et héréditaires. Les formations qui en découlent ont donc comme double finalité concrète de faire des choses utiles aux gens et de leur donner des outils qui pourraient leur servir dans le fonctionnement d'une démocratie participative.
Il découvre que dans un groupe : "la somme des possibilités est supérieure à la simple addition des parties", ce qui signifie qu'il y a, de par la structure d'animation, des contraintes, des règles à respecter mais également des propriétés émergentes. C'est pourquoi, lorsque l'on débute une formation, il faut être rigoureux et présent à chaque séance du groupe car celui-ci réagit comme une entité et la moindre absence perturbe son bon fonctionnement. Mais dans un autre contexte, celui des groupes à longue durée et en tenant compte de l'entropie, de l'usure, un groupe ne peut jamais être fermé sur lui-même (les anciens combattants sans nouvelle guerre) mais toujours ouvert et accueillant à de nouveaux membres. De même, si un des membres arrive inopinément en retard, on ne va pas privilégier la seule fonction de production (centrée sur la tâche, le programme) mais on va activer la fonction d'entretien (d'accueil) en faisant un petit feed-back de ce qui s'est déjà passé de façon à accueillir le retardataire.
Chaque sujet conserve les traces des cerveaux de l'évolution (théorie des trois cerveaux de McLEAN reprise par Henri LABORIT[v] ). Le plus primitif, le plus enfoui mais toujours également en fonction est le cerveau reptilien égoïste qui capte parfois notre intelligence globale pour sa volonté de pouvoir, de domination en réduisant une situation complexe à une simplification dichotomique avec le bon (nous) et le méchant (l'autre). Le cerveau des mammifères est constitué du système limbique et de la grosse masse des deux hémisphères cérébraux. Le cortex rationnel est limité à la dernière couche des cellules grises (neurones) et permet lui la réflexion et l'anticipation (telle l'angoisse existentielle).
En 1937-1938, LEWIN étudie les climats de groupe : autoritaire, démocratique et laisser-faire. Mais ce sera en 1942 qu'il fera sa plus grande expérience à la demande de Margared MEAD et portant sur les habitudes alimentaires (les bas morceaux du bœuf et les morceaux de choix), la variable placebo étant pour le groupe témoin la publicité et pour le groupe cobaye la participation active. Ce qui a réellement fait changer les décisions des ménagères sur leurs habitudes alimentaires, c'est qu'il s'agissait de leurs propres idées après discussion libre en petits groupes et entre pairs. La grande découverte pour la civilisation est cette possibilité de démocratie effective : on soutient les projets auxquels on a participé et que l'on a créés ensemble. Six mois après l'expérience, lors d'une évaluation de contrôle de l'expérience, les ménagères maintenaient toujours leurs nouveaux comportements acquis.
En 1956, à Ann Arbor (USA), Léon FESTINGER [vi] sera le premier à étudier les manipulations mentales en groupe avec son concept de DISSONANCE COGNITIVE : en un mot, lorsqu'une situation nous dérange, qu'elle est dissonante à nos oreilles au point de vue de nos valeurs, nous allons la réinterpréter, la rationaliser en en changeant le contenu pour la rendre à nouveau consonante. Par exemple, des parents ayant arrêté les études de leur enfant lui disent 20 ans plus tard qu'ils ont toujours voulu le pousser vers des études supérieures.
En DG, les acteurs sont invités à prendre leurs responsabilités sans paternalisme de la part de l'animateur. On évite systématiquement le triangle de KARPMAN (analyse transactionnelle) où il y a un bourreau, une victime et un sauveur (qui jouent des rôles stéréotypés). Toutefois, l'effet de groupe tend vers la régulation, l'homéostasie : l'ensemble des acteurs va demander aux leaders naturels de mettre une sourdine à leur ego, ce qui donne ainsi un leadership tournant et ils demandent également aux plus taiseux d'apporter leur richesse et expérience à l'ensemble du groupe dans le présent de l'ici et maintenant des séances. Les gens silencieux ne sont pas des grands timides comme ils le croient mais des personnes ayant été blessées un jour par l'une ou l'autre réflexion cherchant à faire mal ou même une simple attitude, un sourire narquois ou un fou rire lorsque le sujet s'exprime.
L'animateur est donc vigilant à tout ce qui se dit ou qui se donne à voir dans l'attitude non-verbale des stagiaires. Nous parlons avec notre voix mais aussi avec nos intonations, nos insinuations (le signifiant du signifié) et aussi avec nos mimiques et notre attitude générale. Un stagiaire au sourire moqueur, c'est une attitude; un stagiaire qui tourne le dos au locuteur, c'est un comportement (comme la parole blessante). C'est le rôle de gardien de l'animateur d'une réunion ou du formateur d'une session de verbaliser sans ambigüité (et sans violence) ce non-dit et de l'interdire pour permettre à la communication de se poursuivre.
Notons donc plus finement que toute question n'est pas vraiment une vraie question sollicitant sincèrement une réponse. On dit que souvent en groupe, les filles sont plus fielleuses mais ce n'est là qu'un préjugé que je colporte, une rumeur.
L'animateur va aussi avoir une fonction de recadrage par rapport à l'objectif du débat, de clarification en reformulant une intervention trop longue ou brouillonne et de régulation en faisant taire les plus bavards pour permettre – sans obligation – l'expression des plus taiseux. Dans la fonction de recadrage, il y a aussi la stratégie de la dédramatisation systématique (non pas le déni de ce que la personne dit) pour éviter que les émotions et les ressassements ne reviennent en boucles névrotiques obsessionnelles. Il s'agit d'une volonté technique de pensée positive et non larmoyante, l'opposé des catharsis des groupes bouddhistes qui ne veulent que du vécu saignant et qui veulent enseigner la psychologie en refusant d'apprendre à changer eux-mêmes, à se remettre en question (c'est là le côté pervers de toute religion).
Pleurer sur soi-même inlassablement à longueur de vie n'est pas un bon choix pour la seule existence que nous avons. Quel que soit le malheur qui nous accable, il nous faut pouvoir en faire le deuil pour rebondir dans la vie, c'est ce que l'on nomme avec CYRULNIK[vii] la résilience (se soigner soi-même) et s'occuper aussi des souffrances des autres. Toutefois, il ne faut pas nier non plus sa peine mais prendre le temps d'en faire le deuil. Toute souffrance est un facteur de stress qui en plus diminue nos capacités immunitaires. On peut assister à la mort d'un parent proche sans ressentir autant de douleur que pour la perte d'un animal de compagnie, cela ne se discute pas. J'écris cela parce que aujourd'hui, j'ai du faire euthanasier ma vieille chatte et c'est dur.
L'animateur donc fixe des normes ("ne pas mordre psychiquement son voisin"), un cadre (demander la parole et ne pas faire d'aparté avec son voisin car c'est perçu par celui qui s'exprime en groupe comme une marque de non intérêt, d'irrespect), dire le non-dit conflictuel en termes courtois et en argumentant, reformuler pour vérifier si ce que l'on a entendu est bien ce qui a été exprimé, faire des contrepropositions et terminer par des décisions concrètes. Le feeling de l'animateur sera d'écouter avec empathie et de reformuler en dédramatisant et en valorisant les actions positives en s'exprimant avec congruence (authenticité).
La prise de décision dans le microcosme du groupe doit être démocratique; ce n'est pas celui qui crie le plus fort qui doit mener le jeu ou celui qui a le moins de scrupules (cf. je jeu KO-LANTA de TF1) mais celui qui rassemble autour de lui par sa pondération et sa maturité les votes majoritaires. Le consensus (comme en rêve l'Europe) est difficile à obtenir car un seul peut bloquer l'ensemble du groupe alors que pour un projet, si l'un ou l'autre est opposé, on le réalisera quand même car nous devons dépasser ce conditionnement religieux de "la brebis égarée" qui fait négliger le reste du troupeau.
Lorsqu'il y a une tension interpersonnelle qui paralyse le groupe, on peut recourir à la gestalt de base ou à un psychodrame et faire jouer le conflit avec un jeu de rôle contre-attitudinal. Par exemple, l'époux joue le rôle de l'épouse et vice-versa de manière à se mettre dans la peau de l'autre et mieux comprendre ses émotions.
Anne ANCELIN-SCHÜTZENBERGER [viii] fut une des premières psychologues françaises à vulgariser en Europe les séminaires de DG de LEWIN et les psychodrames de Jacob-Lévy MORENO [ix]. Beaucoup de formateurs en DG ont élargi leur répertoire en ajoutant, à l'ici et maintenant du groupe, l'histoire de vie inscrite dans des perspectives transgénérationnelles avec la loyauté familiale invisible. La loyauté familiale se donne à voir par nos pseudo-choix de vie car soit nous prenons en exemple le modèle de nos parents, soit nous choisissons le contre-pied, ce qui est toujours du déterminisme. On a également perçu avec les travaux cliniques du Dr HILLGARD le syndrome d'anniversaire, par exemple en mourant d'un cancer au même âge, voire le même jour, que sa mère. Se défaire de cette loyauté absurde permet parfois à certains cancéreux une rémission. Mais globalement, nous avons donc peu de marge de liberté (faire la même chose ou strictement l'inverse de ses parents); notre petite liberté consiste à ne plus répéter ce scénario mais à se distancier de ce qui a été fait et non fait par nos ancêtres et surtout à pardonner dans notre cœur pour nous libérer des haines figées. Si on ne comprend pas son histoire et ses antécédents familiaux, alors on n'est pas libre. Nous ne vivons plus dans le même contexte socio-historique que celui de notre jeunesse, alors il nous faut prendre conscience de la façon dont notre histoire de vie agit sur nous pour changer notre possibilité de futur plus serein.
Dans les années 1960, ROSENTHAL et JACOBSON [x] firent des expériences sur "l'effet œdipien de la prédiction (effet Pygmalion, 1971) et ils ont montré l'importance d'un regard d'amour et d'intérêt pour l'épanouissement de la pleine personnalité des sujets. Autrement dit, si on félicite un enfant, on l'encourage à l'effort d'apprendre dans la joie (la récompense étant la reconnaissance) et a contrario, si on le gronde ou pire que l'on l'ignore, il va croire en son incompétence et intégrer ce jugement destructif venu de l'extérieur.
Un autre grand psychosociologue de l'après-guerre s'intéressant à la pédagogie a été Stanley MILGRAM avec ses expériences sur la "soumission à l'autorité". Il part du postulat que nous pourrions être tous des nazis qui ne font qu'obéir aux ordres en perpétrant des génocides et des crimes contre l'humanité. C'est ce que dira le tortionnaire Adolph EICHMAN à son procès de Jérusalem en 1961-1962 : "Je n'ai fait qu'obéir !". L'idée principale à en retirer est que nous sommes des moutons qui, sous une simple contrainte verbale, peuvent tuer leur voisin. Nous savons difficilement résister à un ordre injuste et nous relever en résistant. Placés dans un protocole expérimental où seul un prof en blouse blanche est l'incitateur, 66% des cobayes tuent (fictivement) un acteur par des chocs électriques (voir à ce sujet l'excellent film "I comme Icare").
A la suite de MILGRAM, à Genève dans les années 1980, Jean-Léon BEAUVOIS et Robert JOULE[xi] étudieront les facteurs de la manipulation mentale en groupe et la déviance actuelle néolibérale : comment se servir de cette lâcheté innée pour vendre des produits par la technique de l'amorçage. Regardons à ce sujet la technique de vente du Reader's Digest américain (BP 2616, 2600 BERCHEM), l'exploitation des plus faibles au mépris du respect des principes des droits de l'homme.
En synthèse :
Règles de dynamique des groupes pour un fonctionnement harmonieux des équipes de travail
1. La Courtoisie (deux personnes qui se fâchent ne produisent rien d'autre que deux émotions). Sans intimidation (hausser le ton, crier, couper la parole, quitter la table des négociations,…), on doit respecter la susceptibilité de chacun. Il est en effet nécessaire de préciser que la communication est complexe et que prendre la parole n'est que de l'expression qui n'est pas en soi structurée.
2. L'Argumentation : Dire une chose certes mais l'étayer sur des arguments probants; à défaut de vérité, qu'ils soient au moins valides.
3. Contre-proposition : Si je ne suis pas d'accord avec un autre projet (en plus de la courtoisie et des arguments), je dois aussi m'impliquer et proposer un projet de remplacement plutôt que de rester évaluateur.
4. Pas de critique ad hominem : Eviter les jugements de valeur et les projections du genre "moi à ta place".
5. Démocratie appliquée : Lors d'une décision commune, tous doivent participer. Imaginons une équipe d'intervention de 5 membres où une personne fait une proposition et une autre l'exact contraire, il ne peut être question qu'un seul acteur décide pour 5 et tous doivent se prononcer.
6. Pas de sacrifice : On ne doit pas se forcer ou s'épuiser et notre bien-être est aussi important que nos projets. Si nous faisons une chose par devoir, il n'y aura plus de la solidarité mais de l'obscurantisme.
7. Respecter sa parole : ses engagements vis-à-vis du temps des autres, des rendez-vous, des tâches,…On commence un projet à l'heure dite et on le finit également à l'heure. Le timing est une notion occidentale mais aussi une valeur (la précision et le respect de l'autre qui nous attend).
8. Réseau maillé : En organisation du travail moderne, le système le plus performant est le réseau maillé. Comme un paquet de cordes où tous les nœuds sont des intervenants interchangeables, ce que l'un sait faire, l'autre le peut aussi, ce qui donne l'opportunité de se remplacer.
9. Agir notre spécificité : Nous pouvons apporter à l'équipe nos spécificités : ceux qui font les comptes, ceux qui parlent les langues vernaculaires, ceux qui gagnent de l'argent, ceux qui rédigent des rapports ou alimentent un blog. Il est donc conseillé à chacun de s'impliquer et d'en faire état lors de réunion.
10. L'Animateur : en début de réunion pointera les présents à l'heure, les excusés, les absents ainsi que pendant la réunion ceux qui doivent partir car ils ont mieux à faire ailleurs. Les réunions ne doivent pas être trop longues pour ne pas lasser (2 h), l'animateur demandera pour chacune un secrétaire rapporteur qui dactylographiera son rapport pour chacun. L'animateur sera directif sur la forme (ne pas se couper la parole par exemple) et permissif sur le fond (créativité), il reformulera les idées émises de façon à ce que le secrétaire ait le temps de noter et pour ne pas se perdre en redondance. Pendant la réunion, il veillera que l'on ne s'écarte pas de l'ordre du jour, il reformulera des propositions trop touffues et fera taire les plus bavards pour donner la parole aux plus silencieux. L'animateur termine la réunion sur des prises de position avec des responsabilités (qui fait quoi ?) et des projets d'action concrets en accord avec les objectifs du groupe.
11. ELUCIDATION : Avant de débuter la réunion suivante, l'animateur demandera une évaluation détaillée de la précédente et des engagements de chacun et ces informations seront actées aux cahiers des rapports. Evaluer, c'est vérifier si oui ou non une proposition est atteinte et non critiquer une personne par des jugements affectifs. Elucider une problématique permettra de ne pas recommencer les mêmes erreurs.
12. Pédagogie du projet : Construire des projets, c'est partir de l'écoute des besoins des gens, puis de l'analyse in situ de la faisabilité de ceux-ci par une équipe. Dans le tiers-monde par exemple, le besoin majeur et légitime sera toujours celui d'argent pour consommer et peu de projets d'autonomie ou de solidarité villageoise. Les projets doivent être modestes, concrets, délimités, et évaluables.
Conclusions
Plutôt que de se gargariser de mots sans moyen d'application comme la mixité sociale (mon petit-fils est le seul belge de sa classe) ou de la pseudo-discrimination positive (subside alloué à pratiquement toutes les écoles et qui correspond au ZEP français) dans les écoles, où on veut bien les subsides complémentaires mais sans ébaucher la moindre remédiation, on pourrait tout simplement donner des matières telles que "comment vivre en groupe ?" et apprendre le civisme et la politesse.
On peut se demander si les responsables de l'école ont lu et compris la nécessité de cours de civisme responsable pour former, après LEWIN, des citoyens responsables et la nécessité d'une pédagogie comme celle de John DEWEY ("apprendre à apprendre") au lieu de la sinistre et stupide sélection scolaire qui prévaut ?
L'école est un enjeu humaniste et pour les démocrates un outil d'émancipation sociale (pour les petites filles d'Afghanistan et d'Asie en général) tandis que pour les conservateurs, il s'agit d'un outil de reproduction comme le signalait il y a 50 ans le sociologue Pierre BOURDIEU [xii], là où les élites se reproduisent entre gens de bonnes familles bourgeoises.
L'école est le plus bel instrument pour l'épanouissement personnel, l'émancipation sociale et la socialisation responsable mais elle est de droite dans sa gestion (y compris lorsque c'est le PS qui gère l'enseignement). En effet, choisir de saturer les écoles primaires d'ordinateurs qui pourrissent en monticule dans une classe abandonnée car insalubre (là où il pleut) ou d'équiper de grillages des écoles secondaires avec des vigiles en plus est une utilisation de l'argent public avec des valeurs néolibérales; celles que nous préconisons (la très très grosse majorité du corps enseignant depuis plus de 20 ans) est dans la revalorisation salariale et psychique des enseignants ET dans des cours d'apprentissage de l'art de vivre et de vivre ensemble soit des échanges encadrés (donc dans des classes non surchargées ne dépassant pas 20 personnes) et donc entraînés par des profs formés à la DG et des débats avec animation structurée pour s'entraîner à la citoyenneté responsable (des heures pour les profs de morale par exemple).
Mais au contraire, depuis l'échec des grandes grèves enseignantes de l'hiver 1990-1991, le pouvoir politique fait "toujours plus de la même chose" et pour avoir détruit la qualité de l'enseignement pour entrer dans le système euros la Wallonie est aujourd'hui classée par le rapport européen PISA comme étant parmi les plus mauvais enseignements d'Europe à cause de son taux d'échec trop élevé, donc trop élitiste. Pourtant on peut donner des formations excellentes et exigeantes sans pour cela humilier des enfants et leur faire perdre confiance en eux par l'échec. De même, la coopération au développement devrait rendre des comptes aux citoyens : combien d'écoles dans le tiers-monde soutenues par la Belgique avec efficacité?
Enfin épinglons les valeurs des enseignants : il y a les "moffleurs en série", ceux qui veulent redresser par la contrainte de l'échec en attachant un tuteur garrot au cou de la créativité des jeunes et il y a les jardiniers, compagnons expérimentés, qui font confiance à l'héliocentrisme des humains et aide à grandir sans brimade. Laissons le mot de la fin à Michel de MONTAIGNE : "Pour un enfant, je voudrais qu'on fût soucieux de lui choisir un guide qui eût plutôt la tête bien faite que bien pleine"; il ajoute "Que le précepteur ne loge rien dans la tête de son élève par pure autorité ou en abusant de sa confiance" et il termine par une citation de Dante : "Car, non moins que savoir, douter m'est agréable"(Les Essais, Gallimard, 2009).
Jean-Marie LANGE,
Maître assistant honoraire de la Haute Ecole TROCLET,
11.11.2009.
[i] ANCELIN-SCHÜTZENBERGER, Le plaisir de vivre, Paris, Payot, 2009, p.58.
[ii] CIORAN, Le crépuscule des pensées, Paris, Livre de Poche, 2004.
[iii] ANZIEU D., Le groupe et l'inconscient, L'imaginaire groupal, Paris, Dunod, 1981.
ANZIEU D., Le Penser, Du Moi-peau au Moi-pensant, Paris, Dunod, 1994.
ANZIEU D. & MARTIN J.Y., La dynamique des groupes restreints, Paris, PUF, 1968.
[iv] LEWIN K., Psychologie dynamique, Paris, PUF, 1959.
[v] LABORIT H., Eloge de la fuite, Paris, Gallimard, 1989.
LABORIT H., L'agressivité détournée, Paris, 10/18, 1981.
LABORIT H., La légende des comportements, Paris, Flammarion,1994.
LAINE A., Faire de sa vie une histoire, Paris, Desclée de Brouwer, 1998.
LA METTRIE J.O. de, Discours sur le bonheur, 1750, Paris, L'Arche, 2000.
LANGE J.M., Autoformation et développement personnel, Lyon, Chronique sociale, 1993.
LANGE J.M., Une introduction à la psychopédagogie, Liège, Editions du CEFAL, 2001.
LANGE J.M., Une introduction à la psychosociologie, Liège, Editions du CEFAL, 2002.
LANGE J.M., Pédagogies émancipatrices et revalorisation de l'enseignement technique, Paris, L'Harmattan, 2002.
LANGE J.M., Une introduction à la médiation, Liège, Editions du CEFAL, 2003.
LANGE J.M. Une introduction à la psychologie relationnelle, Paris, L'Harmattan, 2005.
[vi] FESTINGER L., A Theory of Cognitive Dissonance, Evanston, Row 1 Peterson, 1957.
[vii] CYRULNIK B., Les nourritures affectives, Paris, Odile Jacob, 2.000.
CYRULNIK B. Sous le signe du lien, Paris, Hachette,2003.
CYRULNIK B. L'ensorcellement du monde, Paris, Odile JACOB, 2001.
CYRULNIK B. Un merveilleux malheur, Paris, Odile JACOB, 2002.
CYRULNIK B. Parler d'amour au bord du gouffre, Paris, Odile JACOB,2004.
CYRULNIK B., Les vilains petits canards, Paris, Odile JACOB, 2004.
CYRULNIK B., De chair et d'âme, Odile JACOB, 2006.
CYRULNIK B., La naissance du sens, Paris, Hachette, 2006.
CYRULNIK Boris, Autobiographie d'un épouvantail, Paris, Odile JACOB, 2008.
CYRULNIK B., Je me souviens, Paris, L'Esprit du temps, 2009.
[viii] ALLOUCHE-BENAYOUN J. & PARIAT M., La fonction formateur, Toulouse, Privat, 1993.
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ANCELIN SCHÜTZENBERGER A., Le plaisir de vivre, Paris, Payot, 2009.
[ix] MORENO J.L., Psychothérapie de groupe et psychodrame, Paris, PUF "Quadrige", 2007.
[x] ROGERS C.R., Le développement de la personne, Dunod, 1966, 1991.
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ROSENTHAL R., JACOBSON L., Pygmalion à l'école. L'attente du maître et le développement intellectuel des élèves, Paris, Casterman, 1971.
[xi] BEAUVOIS J.-L., Traité de la servitude libérale, Analyse de la soumission, Paris, Dunod, 1994.
BEAUVOIS J.L. & JOULE R., Soumission et idéologies, Psychosociologie de la rationalisation, Paris, PUF, 1981.
BEAUVOIS J.L. & JOULE R., La soumission librement consentie. Comment amener les gens à faire librement ce qu'ils doivent faire ?, Paris, PUF, 1998.
[xii] BOUDON R., La place du désordre; critique des théories du changement social, Paris, PUF, 1984.
BOUMARD P., Les savants de l'intérieur, L'analyse de la société scolaire par ses acteurs, Paris, A. Colin, 1989.
BOURDIEU P., Questions de sociologie, Paris, De Minuit, 1984.
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BOURDIEU P., & PASSERON J.Cl., La reproduction, Eléments pour une théorie du système d'enseignement, Paris, De Minuit, 1970.
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique Jean-Marie LANGE: gap.belgique@skynet.be ;
Groupe d'Autoformation Psychosociale : Formations des adultes et actions humanitaires.
L'association de formation des cadres GAP est une asbl spécialisée en management associatif et en prévention des conflits de groupe. Elle se veut résolument sans but lucratif; aussi, lorsqu'elle dégage un quelconque bénéfice, elle conçoit le projet d'une aide humanitaire technique et ciblée au Tiers Monde. Hier, il s'agissait de formations d'animateurs ruraux et d'animateurs de gestion au Mali et aujourd'hui, c'est l'aide à des associations locales à MAKAMBA au sud Burundi. Notre association n'est pas subsidiée par la coopération au développement de Belgique. Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune confession et à aucun parti politique.
Site http://soutien.et.autonomie.free.fr Blog : http://gap-belgique.blogspot.com;
L'art de vivre lucide ici et maintenant
"Ma grand-mère avait la maladie de Parkinson, mon grand-père l'a pris avec légèreté. Cela m'a conduit à penser plus tard qu'on fait de la maladie grave une montagne ou une taupinière selon la façon dont la famille la vit, l'accepte en souriant, ou la dramatise; car je garde le souvenir de ma grand-mère cessant de trembler au piano et des petits baisers tendres dont mon grand-père l'entourait en lui souriant du fond du cœur. Le regard qu'il posait sur ma grand-mère la faisait vivre comme une jeune femme, belle, normale, aimée par lui et donc par nous tous.(Anne Ancelin Schützenberger)[i]
L'enfer est sur terre ce que nous en faisons, on peut vivre de grands handicaps et de sérieuses souffrances avec le sourire de la vie ou on peut pleurnicher sur soi constamment parce que l'on n'a pas gagné au Lotto; c'est l'écœurement du philosophe espagnol CIORAN [ii]devant les commères qui jouent à "je souffre plus toi !"
La psychologie ne peut être appréhendée sans le côté social relationnel, une psychosociologie; nous ne sommes pas un petit prince unique vivant seul sur une planète. Le sujet vit des conflits intra-individuels ainsi que des conflits interindividuels et sociaux. C'est pourquoi l'un des premiers objets de cette science humaine est bien le traitement des conflits.
Le clown SARKOSY pistonne par népotisme à une des plus hautes fonctions de l'EPAD (Etablissement Public d'Aménagement de la Défense), à Paris, son gamin Jean qui a 23 ans et son bac et non un pedigree de l'ENA ou d'une autre Grande Ecole et tout le monde grogne bien sûr mais se tait. Il n'y a pas de révolution devant cet énorme abus de pouvoir ? Où est la démocratie ? Alors que dans un autre temps, le président de la France aurait pu être COLUCHE, un clown aussi, mais lui lucide.
La Dynamique des Groupes (DG)[iii] fait l'objet depuis la dernière guerre mondiale d'une recherche-action permanente basée sur l'observation effective in situ de groupes restreints (21 personnes maximum) quels qu'ils soient. Il s'agit de comprendre les phénomènes et les tensions dans le tissu social, de distinguer les rôles et les statuts et, à partir d'une situation toujours particulière, de proposer une gestion rationnelle du dit groupe par la mise à plat des conflits sociocognitifs et par la conduite de réunion. Par exemple, si une partie du groupe a le point de vue A et l'autre partie le point de vue B, on ne va pas étouffer le différend (cf. SARKOSY) mais en débattre et argumenter et trouver des compromis en respectant les personnes (donc pas de jugement de valeur ad hominem, du genre il est petit et plein de tics). Notons que dans notre exemple, Jean SARKOSY est le symptôme et que l'objectif du débat devrait porter sur le type de sanction que doit subir SARKOSY père pour s'être moqué aussi cyniquement du peuple.
Kurt LEWIN (1890-1947) [iv], américain d'origine allemande sera blessé à la guerre de 1914-1918 et son frère y sera tué. Psychologue, il a suivi la GESTALT de Max WEIRTHEIMER, Kurt KOFFKA et Wolfgang KOHLER à l'université de Berlin. En GESTALT (psychologie de la forme), chaque situation comme chaque sujet représente une figure fond/forme fluctuante. Parfois, la forme de l'histoire de vie domine; parfois, c'est le fond environnemental, le phénomène étant constitué des deux parties. Par exemple, une histoire de vie contrariée (par la guerre, la maternité,…) ne retrouvera la sérénité que lorsque la boucle du projet sera reprise (un projet important non terminé est comme un cercle de vie non fini), on appelle cette histoire cassée qui veut reprendre, "l'effet ZEIGARNIK" du nom d'une élève russe de LEWIN.
Pour LEWIN, la psychologie est liée à la vie, à ce qui se passe dans la vie quotidienne et active. Avec le conflit sociocognitif écouté et entendu, on peut parfois modifier nos préjugés ou nos rigidités et adopter sans s'en rendre compte le point de vue de l'autre. Du microcosme du petit groupe, on peut passer au macrocosme social malgré les résistances au changement des leaders institués devenus permanents et héréditaires. Les formations qui en découlent ont donc comme double finalité concrète de faire des choses utiles aux gens et de leur donner des outils qui pourraient leur servir dans le fonctionnement d'une démocratie participative.
Il découvre que dans un groupe : "la somme des possibilités est supérieure à la simple addition des parties", ce qui signifie qu'il y a, de par la structure d'animation, des contraintes, des règles à respecter mais également des propriétés émergentes. C'est pourquoi, lorsque l'on débute une formation, il faut être rigoureux et présent à chaque séance du groupe car celui-ci réagit comme une entité et la moindre absence perturbe son bon fonctionnement. Mais dans un autre contexte, celui des groupes à longue durée et en tenant compte de l'entropie, de l'usure, un groupe ne peut jamais être fermé sur lui-même (les anciens combattants sans nouvelle guerre) mais toujours ouvert et accueillant à de nouveaux membres. De même, si un des membres arrive inopinément en retard, on ne va pas privilégier la seule fonction de production (centrée sur la tâche, le programme) mais on va activer la fonction d'entretien (d'accueil) en faisant un petit feed-back de ce qui s'est déjà passé de façon à accueillir le retardataire.
Chaque sujet conserve les traces des cerveaux de l'évolution (théorie des trois cerveaux de McLEAN reprise par Henri LABORIT[v] ). Le plus primitif, le plus enfoui mais toujours également en fonction est le cerveau reptilien égoïste qui capte parfois notre intelligence globale pour sa volonté de pouvoir, de domination en réduisant une situation complexe à une simplification dichotomique avec le bon (nous) et le méchant (l'autre). Le cerveau des mammifères est constitué du système limbique et de la grosse masse des deux hémisphères cérébraux. Le cortex rationnel est limité à la dernière couche des cellules grises (neurones) et permet lui la réflexion et l'anticipation (telle l'angoisse existentielle).
En 1937-1938, LEWIN étudie les climats de groupe : autoritaire, démocratique et laisser-faire. Mais ce sera en 1942 qu'il fera sa plus grande expérience à la demande de Margared MEAD et portant sur les habitudes alimentaires (les bas morceaux du bœuf et les morceaux de choix), la variable placebo étant pour le groupe témoin la publicité et pour le groupe cobaye la participation active. Ce qui a réellement fait changer les décisions des ménagères sur leurs habitudes alimentaires, c'est qu'il s'agissait de leurs propres idées après discussion libre en petits groupes et entre pairs. La grande découverte pour la civilisation est cette possibilité de démocratie effective : on soutient les projets auxquels on a participé et que l'on a créés ensemble. Six mois après l'expérience, lors d'une évaluation de contrôle de l'expérience, les ménagères maintenaient toujours leurs nouveaux comportements acquis.
En 1956, à Ann Arbor (USA), Léon FESTINGER [vi] sera le premier à étudier les manipulations mentales en groupe avec son concept de DISSONANCE COGNITIVE : en un mot, lorsqu'une situation nous dérange, qu'elle est dissonante à nos oreilles au point de vue de nos valeurs, nous allons la réinterpréter, la rationaliser en en changeant le contenu pour la rendre à nouveau consonante. Par exemple, des parents ayant arrêté les études de leur enfant lui disent 20 ans plus tard qu'ils ont toujours voulu le pousser vers des études supérieures.
En DG, les acteurs sont invités à prendre leurs responsabilités sans paternalisme de la part de l'animateur. On évite systématiquement le triangle de KARPMAN (analyse transactionnelle) où il y a un bourreau, une victime et un sauveur (qui jouent des rôles stéréotypés). Toutefois, l'effet de groupe tend vers la régulation, l'homéostasie : l'ensemble des acteurs va demander aux leaders naturels de mettre une sourdine à leur ego, ce qui donne ainsi un leadership tournant et ils demandent également aux plus taiseux d'apporter leur richesse et expérience à l'ensemble du groupe dans le présent de l'ici et maintenant des séances. Les gens silencieux ne sont pas des grands timides comme ils le croient mais des personnes ayant été blessées un jour par l'une ou l'autre réflexion cherchant à faire mal ou même une simple attitude, un sourire narquois ou un fou rire lorsque le sujet s'exprime.
L'animateur est donc vigilant à tout ce qui se dit ou qui se donne à voir dans l'attitude non-verbale des stagiaires. Nous parlons avec notre voix mais aussi avec nos intonations, nos insinuations (le signifiant du signifié) et aussi avec nos mimiques et notre attitude générale. Un stagiaire au sourire moqueur, c'est une attitude; un stagiaire qui tourne le dos au locuteur, c'est un comportement (comme la parole blessante). C'est le rôle de gardien de l'animateur d'une réunion ou du formateur d'une session de verbaliser sans ambigüité (et sans violence) ce non-dit et de l'interdire pour permettre à la communication de se poursuivre.
Notons donc plus finement que toute question n'est pas vraiment une vraie question sollicitant sincèrement une réponse. On dit que souvent en groupe, les filles sont plus fielleuses mais ce n'est là qu'un préjugé que je colporte, une rumeur.
L'animateur va aussi avoir une fonction de recadrage par rapport à l'objectif du débat, de clarification en reformulant une intervention trop longue ou brouillonne et de régulation en faisant taire les plus bavards pour permettre – sans obligation – l'expression des plus taiseux. Dans la fonction de recadrage, il y a aussi la stratégie de la dédramatisation systématique (non pas le déni de ce que la personne dit) pour éviter que les émotions et les ressassements ne reviennent en boucles névrotiques obsessionnelles. Il s'agit d'une volonté technique de pensée positive et non larmoyante, l'opposé des catharsis des groupes bouddhistes qui ne veulent que du vécu saignant et qui veulent enseigner la psychologie en refusant d'apprendre à changer eux-mêmes, à se remettre en question (c'est là le côté pervers de toute religion).
Pleurer sur soi-même inlassablement à longueur de vie n'est pas un bon choix pour la seule existence que nous avons. Quel que soit le malheur qui nous accable, il nous faut pouvoir en faire le deuil pour rebondir dans la vie, c'est ce que l'on nomme avec CYRULNIK[vii] la résilience (se soigner soi-même) et s'occuper aussi des souffrances des autres. Toutefois, il ne faut pas nier non plus sa peine mais prendre le temps d'en faire le deuil. Toute souffrance est un facteur de stress qui en plus diminue nos capacités immunitaires. On peut assister à la mort d'un parent proche sans ressentir autant de douleur que pour la perte d'un animal de compagnie, cela ne se discute pas. J'écris cela parce que aujourd'hui, j'ai du faire euthanasier ma vieille chatte et c'est dur.
L'animateur donc fixe des normes ("ne pas mordre psychiquement son voisin"), un cadre (demander la parole et ne pas faire d'aparté avec son voisin car c'est perçu par celui qui s'exprime en groupe comme une marque de non intérêt, d'irrespect), dire le non-dit conflictuel en termes courtois et en argumentant, reformuler pour vérifier si ce que l'on a entendu est bien ce qui a été exprimé, faire des contrepropositions et terminer par des décisions concrètes. Le feeling de l'animateur sera d'écouter avec empathie et de reformuler en dédramatisant et en valorisant les actions positives en s'exprimant avec congruence (authenticité).
La prise de décision dans le microcosme du groupe doit être démocratique; ce n'est pas celui qui crie le plus fort qui doit mener le jeu ou celui qui a le moins de scrupules (cf. je jeu KO-LANTA de TF1) mais celui qui rassemble autour de lui par sa pondération et sa maturité les votes majoritaires. Le consensus (comme en rêve l'Europe) est difficile à obtenir car un seul peut bloquer l'ensemble du groupe alors que pour un projet, si l'un ou l'autre est opposé, on le réalisera quand même car nous devons dépasser ce conditionnement religieux de "la brebis égarée" qui fait négliger le reste du troupeau.
Lorsqu'il y a une tension interpersonnelle qui paralyse le groupe, on peut recourir à la gestalt de base ou à un psychodrame et faire jouer le conflit avec un jeu de rôle contre-attitudinal. Par exemple, l'époux joue le rôle de l'épouse et vice-versa de manière à se mettre dans la peau de l'autre et mieux comprendre ses émotions.
Anne ANCELIN-SCHÜTZENBERGER [viii] fut une des premières psychologues françaises à vulgariser en Europe les séminaires de DG de LEWIN et les psychodrames de Jacob-Lévy MORENO [ix]. Beaucoup de formateurs en DG ont élargi leur répertoire en ajoutant, à l'ici et maintenant du groupe, l'histoire de vie inscrite dans des perspectives transgénérationnelles avec la loyauté familiale invisible. La loyauté familiale se donne à voir par nos pseudo-choix de vie car soit nous prenons en exemple le modèle de nos parents, soit nous choisissons le contre-pied, ce qui est toujours du déterminisme. On a également perçu avec les travaux cliniques du Dr HILLGARD le syndrome d'anniversaire, par exemple en mourant d'un cancer au même âge, voire le même jour, que sa mère. Se défaire de cette loyauté absurde permet parfois à certains cancéreux une rémission. Mais globalement, nous avons donc peu de marge de liberté (faire la même chose ou strictement l'inverse de ses parents); notre petite liberté consiste à ne plus répéter ce scénario mais à se distancier de ce qui a été fait et non fait par nos ancêtres et surtout à pardonner dans notre cœur pour nous libérer des haines figées. Si on ne comprend pas son histoire et ses antécédents familiaux, alors on n'est pas libre. Nous ne vivons plus dans le même contexte socio-historique que celui de notre jeunesse, alors il nous faut prendre conscience de la façon dont notre histoire de vie agit sur nous pour changer notre possibilité de futur plus serein.
Dans les années 1960, ROSENTHAL et JACOBSON [x] firent des expériences sur "l'effet œdipien de la prédiction (effet Pygmalion, 1971) et ils ont montré l'importance d'un regard d'amour et d'intérêt pour l'épanouissement de la pleine personnalité des sujets. Autrement dit, si on félicite un enfant, on l'encourage à l'effort d'apprendre dans la joie (la récompense étant la reconnaissance) et a contrario, si on le gronde ou pire que l'on l'ignore, il va croire en son incompétence et intégrer ce jugement destructif venu de l'extérieur.
Un autre grand psychosociologue de l'après-guerre s'intéressant à la pédagogie a été Stanley MILGRAM avec ses expériences sur la "soumission à l'autorité". Il part du postulat que nous pourrions être tous des nazis qui ne font qu'obéir aux ordres en perpétrant des génocides et des crimes contre l'humanité. C'est ce que dira le tortionnaire Adolph EICHMAN à son procès de Jérusalem en 1961-1962 : "Je n'ai fait qu'obéir !". L'idée principale à en retirer est que nous sommes des moutons qui, sous une simple contrainte verbale, peuvent tuer leur voisin. Nous savons difficilement résister à un ordre injuste et nous relever en résistant. Placés dans un protocole expérimental où seul un prof en blouse blanche est l'incitateur, 66% des cobayes tuent (fictivement) un acteur par des chocs électriques (voir à ce sujet l'excellent film "I comme Icare").
A la suite de MILGRAM, à Genève dans les années 1980, Jean-Léon BEAUVOIS et Robert JOULE[xi] étudieront les facteurs de la manipulation mentale en groupe et la déviance actuelle néolibérale : comment se servir de cette lâcheté innée pour vendre des produits par la technique de l'amorçage. Regardons à ce sujet la technique de vente du Reader's Digest américain (BP 2616, 2600 BERCHEM), l'exploitation des plus faibles au mépris du respect des principes des droits de l'homme.
En synthèse :
Règles de dynamique des groupes pour un fonctionnement harmonieux des équipes de travail
1. La Courtoisie (deux personnes qui se fâchent ne produisent rien d'autre que deux émotions). Sans intimidation (hausser le ton, crier, couper la parole, quitter la table des négociations,…), on doit respecter la susceptibilité de chacun. Il est en effet nécessaire de préciser que la communication est complexe et que prendre la parole n'est que de l'expression qui n'est pas en soi structurée.
2. L'Argumentation : Dire une chose certes mais l'étayer sur des arguments probants; à défaut de vérité, qu'ils soient au moins valides.
3. Contre-proposition : Si je ne suis pas d'accord avec un autre projet (en plus de la courtoisie et des arguments), je dois aussi m'impliquer et proposer un projet de remplacement plutôt que de rester évaluateur.
4. Pas de critique ad hominem : Eviter les jugements de valeur et les projections du genre "moi à ta place".
5. Démocratie appliquée : Lors d'une décision commune, tous doivent participer. Imaginons une équipe d'intervention de 5 membres où une personne fait une proposition et une autre l'exact contraire, il ne peut être question qu'un seul acteur décide pour 5 et tous doivent se prononcer.
6. Pas de sacrifice : On ne doit pas se forcer ou s'épuiser et notre bien-être est aussi important que nos projets. Si nous faisons une chose par devoir, il n'y aura plus de la solidarité mais de l'obscurantisme.
7. Respecter sa parole : ses engagements vis-à-vis du temps des autres, des rendez-vous, des tâches,…On commence un projet à l'heure dite et on le finit également à l'heure. Le timing est une notion occidentale mais aussi une valeur (la précision et le respect de l'autre qui nous attend).
8. Réseau maillé : En organisation du travail moderne, le système le plus performant est le réseau maillé. Comme un paquet de cordes où tous les nœuds sont des intervenants interchangeables, ce que l'un sait faire, l'autre le peut aussi, ce qui donne l'opportunité de se remplacer.
9. Agir notre spécificité : Nous pouvons apporter à l'équipe nos spécificités : ceux qui font les comptes, ceux qui parlent les langues vernaculaires, ceux qui gagnent de l'argent, ceux qui rédigent des rapports ou alimentent un blog. Il est donc conseillé à chacun de s'impliquer et d'en faire état lors de réunion.
10. L'Animateur : en début de réunion pointera les présents à l'heure, les excusés, les absents ainsi que pendant la réunion ceux qui doivent partir car ils ont mieux à faire ailleurs. Les réunions ne doivent pas être trop longues pour ne pas lasser (2 h), l'animateur demandera pour chacune un secrétaire rapporteur qui dactylographiera son rapport pour chacun. L'animateur sera directif sur la forme (ne pas se couper la parole par exemple) et permissif sur le fond (créativité), il reformulera les idées émises de façon à ce que le secrétaire ait le temps de noter et pour ne pas se perdre en redondance. Pendant la réunion, il veillera que l'on ne s'écarte pas de l'ordre du jour, il reformulera des propositions trop touffues et fera taire les plus bavards pour donner la parole aux plus silencieux. L'animateur termine la réunion sur des prises de position avec des responsabilités (qui fait quoi ?) et des projets d'action concrets en accord avec les objectifs du groupe.
11. ELUCIDATION : Avant de débuter la réunion suivante, l'animateur demandera une évaluation détaillée de la précédente et des engagements de chacun et ces informations seront actées aux cahiers des rapports. Evaluer, c'est vérifier si oui ou non une proposition est atteinte et non critiquer une personne par des jugements affectifs. Elucider une problématique permettra de ne pas recommencer les mêmes erreurs.
12. Pédagogie du projet : Construire des projets, c'est partir de l'écoute des besoins des gens, puis de l'analyse in situ de la faisabilité de ceux-ci par une équipe. Dans le tiers-monde par exemple, le besoin majeur et légitime sera toujours celui d'argent pour consommer et peu de projets d'autonomie ou de solidarité villageoise. Les projets doivent être modestes, concrets, délimités, et évaluables.
Conclusions
Plutôt que de se gargariser de mots sans moyen d'application comme la mixité sociale (mon petit-fils est le seul belge de sa classe) ou de la pseudo-discrimination positive (subside alloué à pratiquement toutes les écoles et qui correspond au ZEP français) dans les écoles, où on veut bien les subsides complémentaires mais sans ébaucher la moindre remédiation, on pourrait tout simplement donner des matières telles que "comment vivre en groupe ?" et apprendre le civisme et la politesse.
On peut se demander si les responsables de l'école ont lu et compris la nécessité de cours de civisme responsable pour former, après LEWIN, des citoyens responsables et la nécessité d'une pédagogie comme celle de John DEWEY ("apprendre à apprendre") au lieu de la sinistre et stupide sélection scolaire qui prévaut ?
L'école est un enjeu humaniste et pour les démocrates un outil d'émancipation sociale (pour les petites filles d'Afghanistan et d'Asie en général) tandis que pour les conservateurs, il s'agit d'un outil de reproduction comme le signalait il y a 50 ans le sociologue Pierre BOURDIEU [xii], là où les élites se reproduisent entre gens de bonnes familles bourgeoises.
L'école est le plus bel instrument pour l'épanouissement personnel, l'émancipation sociale et la socialisation responsable mais elle est de droite dans sa gestion (y compris lorsque c'est le PS qui gère l'enseignement). En effet, choisir de saturer les écoles primaires d'ordinateurs qui pourrissent en monticule dans une classe abandonnée car insalubre (là où il pleut) ou d'équiper de grillages des écoles secondaires avec des vigiles en plus est une utilisation de l'argent public avec des valeurs néolibérales; celles que nous préconisons (la très très grosse majorité du corps enseignant depuis plus de 20 ans) est dans la revalorisation salariale et psychique des enseignants ET dans des cours d'apprentissage de l'art de vivre et de vivre ensemble soit des échanges encadrés (donc dans des classes non surchargées ne dépassant pas 20 personnes) et donc entraînés par des profs formés à la DG et des débats avec animation structurée pour s'entraîner à la citoyenneté responsable (des heures pour les profs de morale par exemple).
Mais au contraire, depuis l'échec des grandes grèves enseignantes de l'hiver 1990-1991, le pouvoir politique fait "toujours plus de la même chose" et pour avoir détruit la qualité de l'enseignement pour entrer dans le système euros la Wallonie est aujourd'hui classée par le rapport européen PISA comme étant parmi les plus mauvais enseignements d'Europe à cause de son taux d'échec trop élevé, donc trop élitiste. Pourtant on peut donner des formations excellentes et exigeantes sans pour cela humilier des enfants et leur faire perdre confiance en eux par l'échec. De même, la coopération au développement devrait rendre des comptes aux citoyens : combien d'écoles dans le tiers-monde soutenues par la Belgique avec efficacité?
Enfin épinglons les valeurs des enseignants : il y a les "moffleurs en série", ceux qui veulent redresser par la contrainte de l'échec en attachant un tuteur garrot au cou de la créativité des jeunes et il y a les jardiniers, compagnons expérimentés, qui font confiance à l'héliocentrisme des humains et aide à grandir sans brimade. Laissons le mot de la fin à Michel de MONTAIGNE : "Pour un enfant, je voudrais qu'on fût soucieux de lui choisir un guide qui eût plutôt la tête bien faite que bien pleine"; il ajoute "Que le précepteur ne loge rien dans la tête de son élève par pure autorité ou en abusant de sa confiance" et il termine par une citation de Dante : "Car, non moins que savoir, douter m'est agréable"(Les Essais, Gallimard, 2009).
Jean-Marie LANGE,
Maître assistant honoraire de la Haute Ecole TROCLET,
11.11.2009.
[i] ANCELIN-SCHÜTZENBERGER, Le plaisir de vivre, Paris, Payot, 2009, p.58.
[ii] CIORAN, Le crépuscule des pensées, Paris, Livre de Poche, 2004.
[iii] ANZIEU D., Le groupe et l'inconscient, L'imaginaire groupal, Paris, Dunod, 1981.
ANZIEU D., Le Penser, Du Moi-peau au Moi-pensant, Paris, Dunod, 1994.
ANZIEU D. & MARTIN J.Y., La dynamique des groupes restreints, Paris, PUF, 1968.
[iv] LEWIN K., Psychologie dynamique, Paris, PUF, 1959.
[v] LABORIT H., Eloge de la fuite, Paris, Gallimard, 1989.
LABORIT H., L'agressivité détournée, Paris, 10/18, 1981.
LABORIT H., La légende des comportements, Paris, Flammarion,1994.
LAINE A., Faire de sa vie une histoire, Paris, Desclée de Brouwer, 1998.
LA METTRIE J.O. de, Discours sur le bonheur, 1750, Paris, L'Arche, 2000.
LANGE J.M., Autoformation et développement personnel, Lyon, Chronique sociale, 1993.
LANGE J.M., Une introduction à la psychopédagogie, Liège, Editions du CEFAL, 2001.
LANGE J.M., Une introduction à la psychosociologie, Liège, Editions du CEFAL, 2002.
LANGE J.M., Pédagogies émancipatrices et revalorisation de l'enseignement technique, Paris, L'Harmattan, 2002.
LANGE J.M., Une introduction à la médiation, Liège, Editions du CEFAL, 2003.
LANGE J.M. Une introduction à la psychologie relationnelle, Paris, L'Harmattan, 2005.
[vi] FESTINGER L., A Theory of Cognitive Dissonance, Evanston, Row 1 Peterson, 1957.
[vii] CYRULNIK B., Les nourritures affectives, Paris, Odile Jacob, 2.000.
CYRULNIK B. Sous le signe du lien, Paris, Hachette,2003.
CYRULNIK B. L'ensorcellement du monde, Paris, Odile JACOB, 2001.
CYRULNIK B. Un merveilleux malheur, Paris, Odile JACOB, 2002.
CYRULNIK B. Parler d'amour au bord du gouffre, Paris, Odile JACOB,2004.
CYRULNIK B., Les vilains petits canards, Paris, Odile JACOB, 2004.
CYRULNIK B., De chair et d'âme, Odile JACOB, 2006.
CYRULNIK B., La naissance du sens, Paris, Hachette, 2006.
CYRULNIK Boris, Autobiographie d'un épouvantail, Paris, Odile JACOB, 2008.
CYRULNIK B., Je me souviens, Paris, L'Esprit du temps, 2009.
[viii] ALLOUCHE-BENAYOUN J. & PARIAT M., La fonction formateur, Toulouse, Privat, 1993.
AMADO G. & GUITTET A. Dynamique des communications dans les groupes, Paris, A. Colin, 1991.
ANCELIN SCHUTZENBERGER Anne, Le psychodrame, Paris, pbp, 2002.
ANCELIN SCHUTZENBERGER A., Aïe, mes aïeux !, Paris, Desclée de Brouwer, 1998.
ANCELIN SCHÜTZENBERGER A., Psychogénéalogie, Paris, Payot, 2007.
ANCELIN SCHÜTZENBERGER A., Le plaisir de vivre, Paris, Payot, 2009.
[ix] MORENO J.L., Psychothérapie de groupe et psychodrame, Paris, PUF "Quadrige", 2007.
[x] ROGERS C.R., Le développement de la personne, Dunod, 1966, 1991.
ROGERS C.R., Liberté pour apprendre, Paris, Dunod, 1973.
ROSENTHAL R., JACOBSON L., Pygmalion à l'école. L'attente du maître et le développement intellectuel des élèves, Paris, Casterman, 1971.
[xi] BEAUVOIS J.-L., Traité de la servitude libérale, Analyse de la soumission, Paris, Dunod, 1994.
BEAUVOIS J.L. & JOULE R., Soumission et idéologies, Psychosociologie de la rationalisation, Paris, PUF, 1981.
BEAUVOIS J.L. & JOULE R., La soumission librement consentie. Comment amener les gens à faire librement ce qu'ils doivent faire ?, Paris, PUF, 1998.
[xii] BOUDON R., La place du désordre; critique des théories du changement social, Paris, PUF, 1984.
BOUMARD P., Les savants de l'intérieur, L'analyse de la société scolaire par ses acteurs, Paris, A. Colin, 1989.
BOURDIEU P., Questions de sociologie, Paris, De Minuit, 1984.
BOURDIEU P., Contre-feux. Propos pour servir à la résistance contre l'invasion néolibérale, Paris, Raisons d'Agir, 1998.
BOURDIEU P. La domination masculine, Paris, Seuil, 1998.
BOURDIEU P., La misère du monde, Paris, Seuil, 1993, Points, 1998.
BOURDIEU P., & PASSERON J.Cl., La reproduction, Eléments pour une théorie du système d'enseignement, Paris, De Minuit, 1970.
mardi 10 novembre 2009
Brève du GAP :
Pourquoi soutenir Barak OBAMA en Afghanistan ?
"Lorsque les talibans ont pris le contrôle de la quasi-totalité du territoire, en 1998, à la suite de la guerre civile, ils ont imposé la charia, dans sa forme la plus austère et la plus intransigeante. Dans un pays où l'islam puritain n'a que rarement dominé, le nouvel ordre bannit la musique et l'alcool; introduit les châtiments corporels; interdit les images jugées iconoclastes, brise des milliers d'objets d'art préislamique au musée de Kaboul, détruit des statues bouddhistes anciennes (notamment dans la vallée de Bamiyan); procède à un nettoyage ethnique, massacrant des milliers de Hazaras (chiites), à Mazar-e-Charif; exécute des homosexuels et des dissidents politiques; prive les filles d'enseignement public et crée une police religieuse chargée de battre les femmes n'observant pas le code vestimentaire en vigueur.(…) Quand ils étaient au gouvernement, ils comparaient les représentations humaines à de l'idolâtrie. Maintenant (sous l'impulsion d'Al-Qaïda) ils violent les tabous sur "la fabrication d'image" et se transforment en guérilleros de l'âge internet." Patrick PORTER, Le Monde diplomatique, Novembre 2009, p.9. Nous ne pouvons pas être neutre sinon en étant complice de la barbarie, le Président modèle des Etats-Unis d'aujourd'hui, à l'inverse du sot BUSH, soutien les droits de l'homme et nous devons en conséquence le soutenir. Jean-Marie LANGE
Pourquoi soutenir Barak OBAMA en Afghanistan ?
"Lorsque les talibans ont pris le contrôle de la quasi-totalité du territoire, en 1998, à la suite de la guerre civile, ils ont imposé la charia, dans sa forme la plus austère et la plus intransigeante. Dans un pays où l'islam puritain n'a que rarement dominé, le nouvel ordre bannit la musique et l'alcool; introduit les châtiments corporels; interdit les images jugées iconoclastes, brise des milliers d'objets d'art préislamique au musée de Kaboul, détruit des statues bouddhistes anciennes (notamment dans la vallée de Bamiyan); procède à un nettoyage ethnique, massacrant des milliers de Hazaras (chiites), à Mazar-e-Charif; exécute des homosexuels et des dissidents politiques; prive les filles d'enseignement public et crée une police religieuse chargée de battre les femmes n'observant pas le code vestimentaire en vigueur.(…) Quand ils étaient au gouvernement, ils comparaient les représentations humaines à de l'idolâtrie. Maintenant (sous l'impulsion d'Al-Qaïda) ils violent les tabous sur "la fabrication d'image" et se transforment en guérilleros de l'âge internet." Patrick PORTER, Le Monde diplomatique, Novembre 2009, p.9. Nous ne pouvons pas être neutre sinon en étant complice de la barbarie, le Président modèle des Etats-Unis d'aujourd'hui, à l'inverse du sot BUSH, soutien les droits de l'homme et nous devons en conséquence le soutenir. Jean-Marie LANGE
lundi 9 novembre 2009
Brève du GAP : Guinée le massacre du 28.09.09
Human Right Watch a constaté que des membres de la Garde présidentielle (du président autoproclamé, le capitaine Moussa Dadis Camara) ont massacré de façon préméditée au moins 150 personnes le 28.09, et ont brutalement violé des dizaines de femmes. Les Bérets rouges ont tiré sur ds partisans de l'opposition jusqu'à ce qu'ils aient épuisé leurs balles, puis ont continué à tuer avec des baïonnettes et des couteaux." http://www.hrw.org/fr/africa/guinea
Human Right Watch a constaté que des membres de la Garde présidentielle (du président autoproclamé, le capitaine Moussa Dadis Camara) ont massacré de façon préméditée au moins 150 personnes le 28.09, et ont brutalement violé des dizaines de femmes. Les Bérets rouges ont tiré sur ds partisans de l'opposition jusqu'à ce qu'ils aient épuisé leurs balles, puis ont continué à tuer avec des baïonnettes et des couteaux." http://www.hrw.org/fr/africa/guinea
dimanche 8 novembre 2009
Brève du GAP
"A l'échelle du monde, quelques deux cent soixante-dix millions d'enfants restent privés de toute forme d'accès aux soins, même élémentaires – de ceux que pourraient fournir un dispensaire ou un poste de brousse. Environ deux cents millions sont exploités au travail, dont la moitié dans des conditions telles qu'elles menacent directement leur santé et même leur vie.(…) Dans ses situations, ils ne sont pas scolarisés, ou à temps très partiel, et pour trop peu d'années. Or, les pédagogues savent que si un enfant n'a pas reçu au moins quatre ans d'enseignement primaire, sans interruption excessives, il deviendra ce que l'on appelle un "analphabète fonctionnelle", c'est-à-dire qu'il perdra toutes les connaissances acquises."Claire BRISSET, article "Où vont tous ces enfants ?", Le Monde diplomatique, novembre 2009, p.23.
"A l'échelle du monde, quelques deux cent soixante-dix millions d'enfants restent privés de toute forme d'accès aux soins, même élémentaires – de ceux que pourraient fournir un dispensaire ou un poste de brousse. Environ deux cents millions sont exploités au travail, dont la moitié dans des conditions telles qu'elles menacent directement leur santé et même leur vie.(…) Dans ses situations, ils ne sont pas scolarisés, ou à temps très partiel, et pour trop peu d'années. Or, les pédagogues savent que si un enfant n'a pas reçu au moins quatre ans d'enseignement primaire, sans interruption excessives, il deviendra ce que l'on appelle un "analphabète fonctionnelle", c'est-à-dire qu'il perdra toutes les connaissances acquises."Claire BRISSET, article "Où vont tous ces enfants ?", Le Monde diplomatique, novembre 2009, p.23.
jeudi 5 novembre 2009
GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique Jean-Marie LANGE: gap.belgique@skynet.be ;
Groupe d'Autoformation Psychosociale : Formations des adultes et actions humanitaires.
L'association de formation des cadres GAP est une asbl spécialisée en management associatif et en prévention des conflits de groupe. Elle se veut résolument sans but lucratif; aussi, lorsqu'elle dégage un quelconque bénéfice, elle conçoit le projet d'une aide humanitaire technique et ciblée au Tiers Monde. Hier, il s'agissait de formations d'animateurs ruraux et d'animateurs de gestion au Mali et aujourd'hui, c'est l'aide à des associations locales à MAKAMBA au sud Burundi. Notre association n'est pas subsidiée par la coopération au développement de Belgique. Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune confession et à aucun parti politique.
Site http://soutien.et.autonomie.free.fr Blog : http://gap-belgique.blogspot.com;
Liège, le 01.11.2009
Compte-rendu de la réunion informelle du GAP – Projet Burundi du 31.10.09
Présents : Bernard, Jean-Marie, Marie-Claire, Régine, Sylviane
Excusés : Birgit et Patrick
1. Accueil de Sylviane
Sylviane qui s'intéresse au projet du GAP depuis un certain temps et s'est lancée dans la collecte de fonds "Projet Burundi" auprès de la clientèle de sa boutique a décidé de rejoindre l'équipe d'intervenants et est prête à faire partie de l'équipe qui partira en 2010. A ce jour, elle nous informe qu'elle a déjà récolté +/- 1200 €.
2. Les nouvelles du Burundi
a) Régine a remis le rapport de son voyage de septembre 2009 (cf. blog) :
Le projet jardins : l'association fonctionne et produit des légumes; certaines semences (amarante, bette, soja, poivron, épinard) sont reproduites à partir de celles fournies de Belgique et continuent à être cultivées, d'autres ont été abandonnées soit parce que le résultat n'était pas concluant, soit parce qu'elles n'étaient pas connues et n'ont pas convaincu. La DPEA fournit les semences d'oignons et de poireaux.
L'association envisage maintenant de cultiver du sorgho, de l'arachide, l'éleusine et le blé, ingrédients nécessaires à la fabrication de la bouillie pour les enfants.
Le projet élevage porcin : production de lisier (pour le compost) et de viande (alimentation) : trois cochons ont été répartis mais malheureusement, un est mort car les soins vétérinaires coûtent cher. Un champ de patates douces a été cultivé pour les nourrir.
Le four solaire : celui de la maternité fonctionne bien pour chauffer de l'eau mais ne semble pas utilisé par les écoles (qui par ailleurs ont diminué les cours de cuisine). Celui de la colline ne fonctionne pas car les femmes refusent d'aller cuisiner chez quelqu'un d'autre (problème de l'individualisme).
Le projet de cultures en terrasses pour lutter contre l'érosion semble pris au sérieux et l'association veut s'y atteler.
Les projets futurs :
- achat d'un moulin à grains (+/- 1000 €)
- achat de deux vachettes locales (+/- 1000 €).
b) Zébédée a écrit pour donner quelques nouvelles, bonnes des cultures selon lui mais nous informe surtout que le projet suscite l'intérêt dans la région et amène des visiteurs. C'est intéressant car le modèle pourrait faire école mais surtout parce qu'il valorise les membres de l'association.
c) Régine nous apprend en outre qu'à Bujumbura, au cours de contacts officiels, elle a appris que l'Etat formait en trois mois des formateurs en alphabétisation qui sont ensuite envoyés sur le terrain auprès des associations qui en font la demande. Ils sont pris en charge par l'Etat pendant la durée de leur formation (salaire) mais lorsqu'ils sont sur le terrain, l'Etat leur fournit le matériel pédagogique mais c'est à l'association qui les engage de les rétribuer.
3. Rappel de la philosophie du GAP
Le but du GAP est l'autonomisation villageoise d'où il est important que les projets soient pris en charge par les intéressés eux-mêmes. Le GAP peut fournir les moyens de démarrage mais la gestion des projets ainsi que leur réussite ou leur échec doit être assurée par l'association locale, selon ses statuts d'asbl.
4. Les projets futurs
a) le projet de formateurs en alphabétisation semble vraiment intéressant car il permettrait de rencontrer enfin le volet pédagogique du GAP en le croisant avec le projet jardin : proposer à un membre de l'association qui sait lire et écrire d'aller se former (s'il n'y a personne un formateur extérieur) et ensuite de venir pendant trois mois (durée standard) former les membres de l'association à l'écriture mais aussi aux comptes, à la gestion nécessaire maintenant mais aussi dans le futur si on débouche un jour sur le micro-crédit ou sur la gestion collective d'un moulin à grains. Si on arrive à budgétiser ce projet pour voir s'il est réalisable, on pourrait le faire démarrer dès qu'on a les renseignements et avoir une équipe formée sur place si nous y allons en 2010.
b) Ce projet de formation pourrait être la condition imposée à l'achat du moulin dont l'utilisation devrait être régie par une convention entre les membres de l'association mais aussi éventuellement par rapport aux utilisateurs extérieurs potentiels.
c) Si le moulin à grains est fourni, il nous permettrait probablement de récupérer le four solaire de KAYOBA si son utilisation collective n'évolue pas de manière positive pour le placer soit à la deuxième maternité, soit dans une école suivant les moyens dont nous disposerons pour en acheter.
5. La prochaine équipe
Une équipe partira début septembre 2010 pour une quinzaine de jours. Elle comprendrait Bernard, Régine, Silviane certainement, Birgit si elle est disponible et ce serait bien qu'elle le soit, Jean-Marie et Marie-Claire peut-être. Elle pourrait faire une évaluation rigoureuse (sur des faits) des projets en cours, des nouveaux projets repris ci-dessus et prendre directement les décisions sur place (achat du moulin à grains par exemple) en s'adaptant à l'évolution de la situation. Notons que les vachettes (dont l'intérêt prioritaire est le fumier pour détourner la demande d'engrais) doivent constituer dans les faits une "récompense" à la culture en terrasses, s'il n'y a aucune action concrète sur le terrain, ce sous-projet est alors abandonné.
Marie-Claire Lange, secrétaire GAP
c.c.: Membres de soutien : Herbiniat Monique, Kreins Viviane, Kreins Léone, Clignet Michel, Sanogo Bounafou, Lanotte Jacques, Benko Erika, De Kempeneers Joëlle.
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique Jean-Marie LANGE: gap.belgique@skynet.be ;
Groupe d'Autoformation Psychosociale : Formations des adultes et actions humanitaires.
L'association de formation des cadres GAP est une asbl spécialisée en management associatif et en prévention des conflits de groupe. Elle se veut résolument sans but lucratif; aussi, lorsqu'elle dégage un quelconque bénéfice, elle conçoit le projet d'une aide humanitaire technique et ciblée au Tiers Monde. Hier, il s'agissait de formations d'animateurs ruraux et d'animateurs de gestion au Mali et aujourd'hui, c'est l'aide à des associations locales à MAKAMBA au sud Burundi. Notre association n'est pas subsidiée par la coopération au développement de Belgique. Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune confession et à aucun parti politique.
Site http://soutien.et.autonomie.free.fr Blog : http://gap-belgique.blogspot.com;
Liège, le 01.11.2009
Compte-rendu de la réunion informelle du GAP – Projet Burundi du 31.10.09
Présents : Bernard, Jean-Marie, Marie-Claire, Régine, Sylviane
Excusés : Birgit et Patrick
1. Accueil de Sylviane
Sylviane qui s'intéresse au projet du GAP depuis un certain temps et s'est lancée dans la collecte de fonds "Projet Burundi" auprès de la clientèle de sa boutique a décidé de rejoindre l'équipe d'intervenants et est prête à faire partie de l'équipe qui partira en 2010. A ce jour, elle nous informe qu'elle a déjà récolté +/- 1200 €.
2. Les nouvelles du Burundi
a) Régine a remis le rapport de son voyage de septembre 2009 (cf. blog) :
Le projet jardins : l'association fonctionne et produit des légumes; certaines semences (amarante, bette, soja, poivron, épinard) sont reproduites à partir de celles fournies de Belgique et continuent à être cultivées, d'autres ont été abandonnées soit parce que le résultat n'était pas concluant, soit parce qu'elles n'étaient pas connues et n'ont pas convaincu. La DPEA fournit les semences d'oignons et de poireaux.
L'association envisage maintenant de cultiver du sorgho, de l'arachide, l'éleusine et le blé, ingrédients nécessaires à la fabrication de la bouillie pour les enfants.
Le projet élevage porcin : production de lisier (pour le compost) et de viande (alimentation) : trois cochons ont été répartis mais malheureusement, un est mort car les soins vétérinaires coûtent cher. Un champ de patates douces a été cultivé pour les nourrir.
Le four solaire : celui de la maternité fonctionne bien pour chauffer de l'eau mais ne semble pas utilisé par les écoles (qui par ailleurs ont diminué les cours de cuisine). Celui de la colline ne fonctionne pas car les femmes refusent d'aller cuisiner chez quelqu'un d'autre (problème de l'individualisme).
Le projet de cultures en terrasses pour lutter contre l'érosion semble pris au sérieux et l'association veut s'y atteler.
Les projets futurs :
- achat d'un moulin à grains (+/- 1000 €)
- achat de deux vachettes locales (+/- 1000 €).
b) Zébédée a écrit pour donner quelques nouvelles, bonnes des cultures selon lui mais nous informe surtout que le projet suscite l'intérêt dans la région et amène des visiteurs. C'est intéressant car le modèle pourrait faire école mais surtout parce qu'il valorise les membres de l'association.
c) Régine nous apprend en outre qu'à Bujumbura, au cours de contacts officiels, elle a appris que l'Etat formait en trois mois des formateurs en alphabétisation qui sont ensuite envoyés sur le terrain auprès des associations qui en font la demande. Ils sont pris en charge par l'Etat pendant la durée de leur formation (salaire) mais lorsqu'ils sont sur le terrain, l'Etat leur fournit le matériel pédagogique mais c'est à l'association qui les engage de les rétribuer.
3. Rappel de la philosophie du GAP
Le but du GAP est l'autonomisation villageoise d'où il est important que les projets soient pris en charge par les intéressés eux-mêmes. Le GAP peut fournir les moyens de démarrage mais la gestion des projets ainsi que leur réussite ou leur échec doit être assurée par l'association locale, selon ses statuts d'asbl.
4. Les projets futurs
a) le projet de formateurs en alphabétisation semble vraiment intéressant car il permettrait de rencontrer enfin le volet pédagogique du GAP en le croisant avec le projet jardin : proposer à un membre de l'association qui sait lire et écrire d'aller se former (s'il n'y a personne un formateur extérieur) et ensuite de venir pendant trois mois (durée standard) former les membres de l'association à l'écriture mais aussi aux comptes, à la gestion nécessaire maintenant mais aussi dans le futur si on débouche un jour sur le micro-crédit ou sur la gestion collective d'un moulin à grains. Si on arrive à budgétiser ce projet pour voir s'il est réalisable, on pourrait le faire démarrer dès qu'on a les renseignements et avoir une équipe formée sur place si nous y allons en 2010.
b) Ce projet de formation pourrait être la condition imposée à l'achat du moulin dont l'utilisation devrait être régie par une convention entre les membres de l'association mais aussi éventuellement par rapport aux utilisateurs extérieurs potentiels.
c) Si le moulin à grains est fourni, il nous permettrait probablement de récupérer le four solaire de KAYOBA si son utilisation collective n'évolue pas de manière positive pour le placer soit à la deuxième maternité, soit dans une école suivant les moyens dont nous disposerons pour en acheter.
5. La prochaine équipe
Une équipe partira début septembre 2010 pour une quinzaine de jours. Elle comprendrait Bernard, Régine, Silviane certainement, Birgit si elle est disponible et ce serait bien qu'elle le soit, Jean-Marie et Marie-Claire peut-être. Elle pourrait faire une évaluation rigoureuse (sur des faits) des projets en cours, des nouveaux projets repris ci-dessus et prendre directement les décisions sur place (achat du moulin à grains par exemple) en s'adaptant à l'évolution de la situation. Notons que les vachettes (dont l'intérêt prioritaire est le fumier pour détourner la demande d'engrais) doivent constituer dans les faits une "récompense" à la culture en terrasses, s'il n'y a aucune action concrète sur le terrain, ce sous-projet est alors abandonné.
Marie-Claire Lange, secrétaire GAP
c.c.: Membres de soutien : Herbiniat Monique, Kreins Viviane, Kreins Léone, Clignet Michel, Sanogo Bounafou, Lanotte Jacques, Benko Erika, De Kempeneers Joëlle.
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