mardi 17 août 2010

CAPI n°29b Sep..Oct2010 Le GAP :procédure et évaluation

GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique Jean-Marie LANGE: gap.belgique@skynet.be ;
Groupe d'Autoformation Psychosociale : Formations des adultes et actions humanitaires.
L'association de formation des cadres GAP est une asbl spécialisée en management associatif et en prévention des conflits de groupe. Elle se veut résolument sans but lucratif; aussi, lorsqu'elle dégage un quelconque bénéfice, elle conçoit le projet d'une aide humanitaire technique et ciblée au Tiers Monde. Hier, il s'agissait de formations d'animateurs ruraux et d'animateurs de gestion au Mali et aujourd'hui, c'est l'aide à des associations locales à MAKAMBA au sud Burundi. Notre association n'est pas subsidiée par la coopération au développement de Belgique. Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune confession et à aucun parti politique.
Site http://soutien.et.autonomie.free.fr Blog : http://gap-belgique.blogspot.com;


CAPI – Cahiers d'Autoformation Psychosociale en Pédagogie institutionnelle -
SOMMAIRE des précédents articles de cette revue bimensuelle de réflexions pédagogiques du GAP

N°1 – Janv-Fév. 2006 : Qu'est ce que le GAP ?
N°2 – Mars-Avril 06: Le cahier des offres de formation du GAP.
N°3 - Mai-Juin 06 : La colère des enseignants (gestion des conflits – opus 1)
N°4 – Juill.-août 06 : La pensée rationnelle (gestion des conflits – opus 2)
N°5 – Sept.-Oct.06 : Totem et tabou
N°6 – Nov. Déc. 06 : Jalousie et fonctionnement à la croyance (Médiation couple – opus 1)
N°7 – Janv.Fév. 07 : L'Avant-projet pédagogique BURUNDI
N°8 – Mars-Avril 07 : La Dynamique des Groupes, l'organisation sociale et l'homme de la singularité.
N°9 – Mai-Juin 07 : Histoire de vie en groupe et aide sociale (Proposition au Congrès international des professionnels francophones de l'intervention). Pédagogie du projet.
N°10 – Juillet-Août 07 : Rapport d'activité "Enfants de Kayoba" première phase "Voyage d'études et de faisabilité 2007"
N°11 – Sept.Oct.07 : Le chaman et le formateur
N°12 – Nov.Dec. 07 – L'identité personnelle, une insertion sociale ?
N°13 – Janv.Fév.08 – La genèse des alchimistes pour l'éducation à une spiritualité laïque
N°14 – Mars-avril 08 - Le travail des intervenants sociaux (1) : Pour une insertion sociale et multiculturelle citoyenne.
N°15 – Mai-Juin 08 – Le travail des intervenants sociaux (2) : Emploi, travail et méthodes d'intervention.
N°16 – Juillet-Août 08 – Le travail des intervenants sociaux (3) : Fantasme de toute puissance, démocratie ou génocide.
N°17 – Sept. Oct. 08 : La souffrance du désir et le détachement
N°18 – Nov. Déc.08 : Le stress et les consciences
N°19 – Janv-Fev 09 : Le triangle rouge de la lutte contre tous les racismes
N°20 – Mars-Avril 09 : La psychologie des émotions.
N°21- Mai-juin 09 : La raison sensible (combattre les fidèles au nom des infidèles).
N°22 – Juill-Août 09 : Le néant et l'être affamé
N°23 – Sept-Oct 09 : Multiculturalisme et autoformation
N°24 – nov.dec.09
N°25 – Janv.fev10 : la matière, le vide, la nature et l’éducation.
N°26 – Mars-Avril10 : Le sexisme, forme principale de racisme.
N°27 – Mai-juin 10 : Sorcellerie et ethnopsychiatrie
N°28 – Juil-août10 : Pour une introduction à l’anthropologie culturelle et sociale
N°29 – Sept-oct10 : Le combat perpétuel de la démocratie participative
N°29b – Sep-oct10 : Le GAP – stratégie, procédure et évaluation









CAPI N°29b Sept-oct : Le GAP : Stratégie, procédure et évaluation

Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune
confession et à aucun parti politique.

Rappel de la structure opérationnelle du Groupe d’Autoformation Psychosociale

Finalités

Au niveau des sujets : épanouissement personnel et émancipation sociale. L’ensemble des adultes d’un village a le droit de s’exprimer lors des réunions de celui-ci.
Au niveau du groupe/de la collectivité : autonomisation de fonctionnement par la démocratie participative dans le cadre strict du respect des droits de l’homme et de la tolérance (toutes les croyances sont respectables mais ne peuvent entraver nos projets techniques ni perturber l’ordre du jour du GAP).

Objectifs

· Permettre à chacun (homme et femme) de s’exprimer sans crainte d’un quelconque jugement (ou moquerie) ou encore de rétorsion ultérieure.
· Aider à la mise sur pied d’associations autonomes de gestion villageoise au service de la collectivité (non de l’enrichissement personnel direct ni d’un quelconque institué).
· Participation citoyenne à toutes les propositions de développement émanant de la collectivité et/ou des projets cibles du GAP, autant pour l’amélioration et/ou l’adaptation de projets que pour l’implication des acteurs qui prendront les relais des intervenants psychosociaux toujours provisoires.

Stratégie

Avec une personne de confiance locale pouvant traduire les dialectes spécifiques et/ou les langues vernaculaires, discussion du projet, de ses limites et de son côté « ONE SHOT » initiateur et non paternaliste. Par exemple, le lancement d’une formation couture ou d’un élevage de cochons implique de la part du GAP l’utilisation optimale des dons reçus (transformation en outils par exemple) et un protocole de faisabilité (cultures en terrasses par exemple), des conseils techniques (pas d’engrais ni de produits phytopharmaceutiques) mais non une aide permanente dans le temps (par exemple la visite du vétérinaire ou une recapitalisation permanente de l’atelier couture).

Tactiques

Un engagement de tous dans le travail avec les noms de tous les membres qui s’impliquent dans une association locale telle TUGWIZIMBUTO (à Kayoba, Burundi) formant contrat écrit pour le lancement de la coopérative « jardins » avec la synergie du GAP pour l’apport en semences et outils. L’association locale doit avoir comme finalité de s’autogérer en asbl autonome endéans les deux ans (un suivi ponctuel après la première année est toujours possible).

Evaluation et suivi

L’équipe initiatrice en synergie d’un projet concret impliquant les villageois revient un an après pour constater s’il y a auto-investissement en travail des acteurs ou détournement à des fins personnelles. En cas de réponse positive au rapport des évaluateurs, le GAP peut prendre en compte l’aide à d’autres projets complémentaires (toujours avec un contrat écrit spécifiant qu’il ne s’agit pas de cadeau mais de réciprocité) et ouvrir un compte bancaire d’amortissement auquel chaque membre s’engage à verser 10% des recettes vendues sur le marché et une caisse de secours mutuels de 5% par membre. La participation effective au Conseil d’Administration demandera à tous d’être au préalable en ordre de cotisation, soit 15%. Dans la seconde perspective (détournement), aucune suite ne sera accordée pour une quelconque relance.

Pour illustrer ce règlement interne, à KAYOBA(sud BURUNDI), l’association TUGWIZIMBUTO est autonome ainsi que la gestion des fours solaires aux deux maternités de MAKAMBA (Chef-lieu). Par contre, l’atelier couture, qui devait fournir un métier au village pour les jeunes filles n’ayant pas eu une scolarisation de par la guerre, a été s’installé à Makamba pour être plus près du marché et a nécessité dès lors de nombreux frais supplémentaires (loyer d’un magasin, meubles, outils,…). Ce projet a chuté pour mauvaise gestion de l’animatrice s’octroyant un salaire équivalent au formateur. Celui-ci a « déserté » en emportant une des meilleures machines et le bilan du projet après un an est la formation d’une seule stagiaire, donc fin irrévocable d’un quelconque suivi et demande de la restitution des 4 autres machines, du four solaire, des ciseaux, des meubles et autre matériel à l’animatrice « couture » pour réinvestir dans un autre projet avec des partenaires plus fiables.
Notons toutefois à décharge que, pour les burundais, suivre une formation implique pour eux d’être payés et non comme partout dans le monde payer eux la formation reçue augmentant leur savoir-faire, ce qui crée des quiproquo et maintient un sous-développement chronique. Nous faisons l’hypothèse que la stagiaire formée a été payée pour sa formation, ceci expliquant cela.

Pourquoi la Coopération belge ne subsidie pas le GAP qui se veut libre de tout parti ?

Depuis 1988 (Nombori, falaise DOGON, Mali), notre association de fait a été sensible à l’aide humanitaire en Afrique avec des gestes simples comme apport de médicaments utiles et non périmés et de matériel scolaire. En 2005, nous sommes devenus une asbl avec des projets ciblés et structurés et surtout soumis à évaluation (toujours dans le cadre des droits de l’homme et de l’autonomisation alimentaire des villages pilotes).

Un ancien marxiste (devenu socialiste) nous reprochait notre utopie « idéaliste » : « C’est comme en politique, disait-il, si vous n’avez pas de programme, ce n’est pas sérieux ! ». Mais à quoi bon avoir un programme et des promesses électorales sans moyens concrets/financiers pour les atteindre ? Il en va de même avec la coopération belge au développement. C’est très bien d’avoir de beaux objectifs du Millénaire 1990-2015 mais sans indicateur d’évaluation, cela restera un enfer pavé de bonnes intentions ? ou de désinformation ?

Lorsque je reproche à l’aide à la coopération de publier une brochure : « Pourquoi l’aide de la Belgique au tiers-monde échoue-t-elle depuis trente ans ? »(authentique), je leur recommande aussi d’avoir recours à des spécialistes experts autres qu’en agronomie. Pourquoi pas des pédagogues experts en évaluation et formés à la pédagogie du projet? Du coup, mon ami socialiste un peu ronchon m’insulte dans le ton en me traitant sans humour de « sale pédagogue ! ». C’est beau le surréalisme dans un pays en voie de disparition. Toutefois, est-il possible de mordre la main qui devrait nous nourrir au lieu de la lécher ? Y a-t-il place dans le royaume pour un esprit critique non inféodé, non contrôlé.

Cela étant dit et pour justement rester fidèle à l’esprit critique, il faut reconnaître qu’en 2006, le Ministère des Affaires Etrangères a fait un bel effort pour fixer les 7 objectifs du Millénaire (le 8ème étant de la compétence internationale , du FMI et de la Banque mondiale) sans parler des moyens à investir pour concrétiser les projets tout en confondant finalités et objectifs opérationnels (soit jeter de la poudre aux yeux). En effet, en 1969, il y a 40 ans, l’aide « aux pays sous-développés » était de 0,50% du PNB et dans tous les rapports, on prévoyait d’atteindre le 1%.[1] Celui-ci n’a jamais été atteint et ne le sera pas davantage dans l’avenir puisque les belges non consultés ont préféré aider les banques plutôt que les « nécessiteux » sous le seuil de la pauvreté. « Nous » avons choisi BNP-Paribas plutôt que l’humanité du tiers-monde.

Cela constituait le 1er objectif : réduire de 50% entre 1990 et 2015 la population ayant un revenu inférieur à un dollar par jour : ECHEC TOTAL ! car nous sommes à la mi-2010 sans gouvernement, avec des menaces d’éclatement du pays et avec un budget catastrophique pour notre propre pays (O,7% de boni en 2010) mais une dette exponentielle ?).

Le deuxième sous-objectif du 1er était de réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim. Les seules mesures que j’ai vues partiellement au Mali sont à Bamako la construction récente (en 2008) d’un hôtel à 200 €/nuit pour les expatriés qui luttent contre la faim (pas pour les autochtones) et à Hombori (route de Gao) deux 4x4 avec le sigle « lutte contre la faim » sur les portières ?
Des véhicules avec toutes les options (échappement surélevé, climatisation d’enfer, etc.) et 8 jeunes gens en sortir qui, lorsqu’ils ont vu notre petite équipe du GAP dans la seule gargote de l’endroit (seule construction en banco à Hombori bord de route), ont déguerpi aussitôt sans même un bonjour. C’est honteux de faire - comme les politiciens - des effets d’annonce mensongers comme des objectifs aussi vitaux sans moyens d’application financiers détaillés (je lis régulièrement « Dimension 3 » la revue creuse du Ministère des Affaires Etrangères) expliquant quelle est la part du budget pour les populations locales. OXFAM l’a fait une fois à la télévision puis a été censuré après 2 jours, l’essentiel du message étant, que lorsque l’enveloppe de l’aide arrive aux ayant-droits, celle-ci est vide !

Aujourd’hui les prévisions météorologiques à long terme prévoient une chute des précipitations de 30% dans le Sahel en 2011, ce qui veut dire le retour des grandes famines où l’on se bornera, après des scoops pour faire de l’audience médiatique, àlancer des appels éplorés à la charité des gens pour une aide alimentaire d’urgence qui n’arrivera pas aux « nécessiteux ». En 2007, sur internet, la FAO annonçait l’aide à 12.000 familles dans la région de Makamba où nous avions des chantiers. Nous avons été sonner à la porte de l’antenne locale pour demander où étaient les houes et les semences de haricots promises et on nous a répondu candidement que le recensement des « nécessiteux » n’était pas fini, comme si on ne savait pas où ils étaient ? Les haricots ont-ils été mangés par les charançons ou par des non-nécessiteux ?

L’objectif 2 était d’assurer une éducation primaire pour tous. C’était déjà l’objectif atteint au Congo belge avant l’indépendance par les bons pères ou alors c’était de la propagande catholique et coloniale? Dans les années 1960,à la période des indépendances africaines, de quoi souffrait-on pour réussir les souverainetés nationales : de l’absence de cadres, si possible universitaires ! Nous sommes dans le meilleur des mondes de Big Brother avec une manipulation cynique des données. En Belgique, en 1977, la Ministre socialiste publie « Mon école comme je la veux » un sommet de propagande démagogique qui une fois encore ne relie pas les bonnes intentions avec des moyens financiers étudiés. On va inonder les écoles primaires d’ordinateur s (en payant les logiciels Microsoft à Bill Gates) et ceux-ci seront entassés comme je l’ai vu dans des classes abandonnées car il faudrait en préalable une réfection de la toiture et il pleut sur les ordinateurs. J’ai été chargé de mission au CEF (Conseil de l’Enseignement et de la Formation) où pendant deux ans, j’ai demandé aux Ministres qu’ils envoient des Missi Dominici dans toutes les écoles pour écouter en direct les besoins de base des enseignants - peine perdue - et il en va de même en ce qui concerne la coopération qui échoue depuis des décennies et où les responsables impunis se demandent pourquoi ?[2]

Lorsqu’en 2002, pour un programme du FED (Fond Européen de Développement), je forme à l’animation rurale et de gestion des cadres bac+3 à Mopti (Mali), des étudiants me demandent comment poursuivre leurs études en Europe. Que puis-je répondre sinon la vérité que la corruption est partout aussi bien en Afrique qu’en Occident : es-tu le fils d’un ministre corrompu ou l’enfant d’un riche trafiquant de coltan ? (Par exemple Kigali (RWANDA) est le premier exportateur du monde de ce minerai nécessaire aux GSM et ce minerai n’existe pas sur son sol ? Oye Kagamé élu à 98%). Alors pas de problème, sinon le minerval pour non européen en Haute Ecole est déjà de 2000 euros plus les frais usuels de vie et les frais scolaires (kot, alimentation, transport, achat de livres,…). Comment faire si le salaire annuel du jeune est totalement disproportionné ? J’en rajoute une couche : envoyons leur des ordinateurs portables pour décorer puisqu’il n’y a pas d’électricité dans les villages ?

L’objectif 3 est de prévoir l’autonomisation des femmes. Celle-ci sont mutilées de leur clitoris à 90% au Soudan et encore à 80% au Mali. Elles ont droit à l’école primaire puis la pression des mères et grand-mères les réclament aux tâches ménagères pendant que les gamins (parfois moins doués intellectuellement) fainéantisent à longueur de soirée devant la TV. Juste avant ma prise de retraite, deux de mes étudiantes assistantes en psychologie sont parties au Mali (à Bamako, à l’hôpital du Point G) pour réaliser leur recherche pour la rédaction de leur mémoire de fin d’étude sur des problématiques typiquement féminines. Après trois semaines de stage, à leur retour, je ne leur ai posé qu’une seule question : « Avez-vous rencontré des femmes en direct ? » Et la réponse fut non. Par contre, comme objet sexuel, elles avaient été draguées ad nauseum.

L’objectif 4 veut réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans. C’est aussi un des projets cible que nous avons pour l’école de NANDO (Dogon plateau, Mali) en 2011 : la lutte contre la malnutrition par l’octroi à tous les élèves (380) d’un repas chaud de midi : du riz au poulet (protéines) avec des compléments alimentaires (vitamines et minéraux). Nous apporterons les compléments reçus en don par les firmes pharmaceutiques peut-être sinon nous les achèterons ainsi que le reste : les poulets, les casseroles, les 380 bols et cuillers, et bien sûr le riz aux producteurs locaux auxquels il faudra ajouter le salaire des cuisinières.

Je tiens ici à rendre hommage à mon ami SANOGO ingénieur hydraulicien, chef de projet VRES (Valorisation des Ressources en Eaux de Surface) sous-payé par le FED car il n’est pas blanc pour le travail de sa vie, installer des périmètres irrigués tout au long du fleuve Niger et alimenter ceux-ci avec des motopompes. Enfin un vrai projet de développement pensé et réalisé par les autochtones y compris d’immenses silos pour stocker les surproduction de riz. Lors des émeutes de la faim au Sénégal (doublement du prix du riz), le Mali lui était autosuffisant. Hélas, c’était sans compter les bêtises stratégiques des blancs car le PAM (Programme Alimentaire Mondial) des Nations Unies s’est trompé de pays et a surchargé les marchés maliens locaux de riz gratuit, ce qui a entraîné la faillite des petits producteurs : les magnifiques silos sont vides !? Ce n’est pas une mauvaise blague mais les résultats réels des organismes internationaux comme l’ONU ou le FED.

L’objectif 5 est grotesque et superfétatoire car si nous luttons avec l’objectif 4 contre la malnutrition, nous luttons aussi contre la dénutrition entraînant la mortalité des mères et des enfants (nonobstant la nécessité des médicaments couverts par l’objectif 6). Personne ne proteste ni ne dénonce (à part moi, semble-t-il, utopiste attardé, et le sociologue suisse Jean Ziegler avec ses statistiques accablantes) le ridicule de cette déclaration qui a permis depuis toujours d’envoyer des experts catholiques flamands enseigner dans la francophonie de l’Afrique.
L’imbécile Karel De Gucht Ministre des Affaires Etrangères a par trois fois commis des erreurs inqualifiables en taxant KABILA de chef d’Etat corrompu. Bien sûr qu’il est corrompu comme tous les chefs d’Etat africains mais par qui sinon l’Europe, les Etats-Unis, la Libye et aujourd’hui la Chine et la Corée du Nord. De GUCHT avec son soi-disant franc parler aurait dû être révoqué dès la première fois par le gouvernement pour atteinte aux droits souverains d’un autre Etat (qui n’est plus son ex-colonie) et à la place, il a été nommé commissaire européen ; c’est kafkaïen, la promotion pour faire taire les imbéciles.

L’objectif 6 consiste à combattre les graves maladies comme le paludisme et le sida. Au Burundi, des jeunes voulant avoir des relations sexuelles doivent d’abord se déclarer aux autorités communales publiques car par exemple l’homosexualité est strictement interdite par une loi de 2009. En 2007, à Makamba (Burundi), nous avons remis aux enseignantes et infirmières 500 préservatifs à laisser prendre en toute discrétion par les élèves intéressés par cette protection jugée non catholique (eux ils préfèrent la mort HIV). Il devrait y avoir des limites et des contrôles sur les superstitions religieuses catholiques responsable par leur fanatique de la mort à terme de jeunes aux relations non protégées, sans compter les abus sexuels du clergé contrarié des lois divines naturelles par le célibat et qui glisse dans la pédophilie (pas tous quand même). Pour la malaria, c’est bien plus grave, plus mortel et avec des moyens d’un Etat (comme la Belgique, l’a fait en son temps pour la mouche tsé-tsé), on pourrait assainir des zones marécageuses favorables à la propagation des anophèles et/ou pratiquer par des pulvérisations aériennes la stérilisation des moustiques mâles. Plus simple encore, le creusement dans chaque village d’un puits d’eau potable dans la nappe aquifère pour ce droit élémentaire à l’eau propre.

L’objectif 7 cumule dans le flou artistique avec son slogan « assurer un environnement durable ». En réalisant un contrôle drastique des exploitations forestières qui détruisent les forêts primaires ? Mais aussi pour revenir à l’objectif 6 à fournir de l’eau potable et des égouts pour tous, raser les bidonvilles et construire de petits habitations décentes en interdisant l’importation des grosses Mercédès blanches pour les élus des régimes totalitaires. Ouvrons les yeux et regardons l’effort mondial pour reconstruite Port-au-Prince : RIEN ! Ou encore les dons pour l’après tsunami asiatique : RIEN !

Pour conclure ces explications du pourquoi nous ne sommes pas subsidiable par les princes

Que faisons-nous, nous, petite association inconnue avec nos projets pilotes ciblés ? Sans jouir des moyens financiers confortables de l’aide au développement (nous ne sommes ni flamands, ni libéraux ou catholiques), nous pratiquons l’aide dans la dignité, le « food for work » soit la fierté d’un échange entre égaux. Par rapport à notre future action à Nando (Mali), en échange d’un repas chaud aux élèves pendant un mois (le temps de notre séjour), nous demanderons à chaque jeune qu’il plante un arbre et en prenne soin pendant deux ans (80% des plans de reboisement meurent faute d’arrosage la première année). Ce n’est pas beaucoup mais cela permet de regagner en fertilité agraire sur le désert qui avance sans cesse.

Pour le suivi du projet, nous laisserons nos 380 bols, casseroles etc. à la responsabilité des sages et des enseignants en leur promettant de poursuivre les compléments alimentaires si eux fournissent le riz acheté aux agriculteurs de leur village et un an après si l’évaluation de terrain est positive, nous offrirons (comme au Burundi) des fours solaires pour la cantine scolaire contre la malnutrition et le déboisement. Ce n’est pas sorcier de faire autre chose que de luxueuses plaquettes en papier glacé ? Ne donnez plus rien à la coopération belge qui ne nous a jamais versé un sou en 5 ans mais faites un versement au GAP de 20 ou 30 euros (DEXIA cpte N°068-2426901-85 mention « aide humanitaire ») et nous nous engageons à vous fournir un rapport précis de l’utilisation de vos dons. Nous sommes des retraités et autofinançons nos déplacements avion, voiture et autres frais ; pas le moindre euro ne sera détourné des gens à qui il doit légitimement échoir, c’est-à-dire les pauvres des plus pauvres. Par vérification écrivez à la DGCD (15, rue des Petits Carmes, 1000 Bruxelles) pour recevoir ce type de rapport annuel sur leur job, je gage qu’ils ne vous répondront pas plus qu’à nous. Merci d’avance de vos soutiens citoyens du monde.

Que voulons-nous en bref : un humanisme citoyen qui permettra l’éclosion d’associations à dimension humaine respectueuses de tous les citoyens du monde et une réforme de la manière politique de concevoir la coopération.

Jean-Marie LANGE, formateur GAP, 17.08.2010

« Les journaux abordaient le sujet « brûlant » de l’immigration. « Immigration zéro » était devenu le slogan principal des partis de droite et de gauche. Les frontières européennes se fermaient, les expulsions se multipliaient, l’extrême droite revancharde, goguenarde, s’en réjouissait. Les douaniers et les gardes-côtes des régions les plus exposées aveint reçu l’ordre de tirer sans sommation sur les clandestins qui essayaient par tous les moyens de s’introduire dans le bunker paradisiaque européen. » BORDAGE Pierre, Porteurs d’âmes, roman, Paris, Livre de Poche, 2009, p.49.


« On a de mauvaises chaussures - L’argent cousu dans nos doublures - Les passeurs doivent nous attendre - Le peu qu’on a ils vont le prendre. Et après …
Est-ce que l’Europe est bien gardée ? - Je n’en sais rien - Est-ce que les douaniers sont armés - On verra bien - Si on me dit, c’est chacun chez soi - Moi je veux bien, sauf que chez moi - Sauf que chez moi y’a rien.
Pas de salon, pas de cuisine - Les enfants mâchent des racines - tout juste un carré de poussière - Un matelas jeté par terre - Au-dessus…Inch’allah. (Francis CABREL, « African Tour », Des roses et des orties, Chandelle productions, 2008.
[1] Le 8ème objectif : l’allégement de la dette. Désinformation «En 2002, les pays industrialisés s’étaient engagés à augmenter leurs aides, substantiellement, sans toutefois les chiffrer à hauteur de 0,70% du produit intérieur brut (PIB) comme demandé depuis les années septante par les pays du sud. La moyenne européenne est de 0,36% en 2004, la Belgique veut, nota bene, atteindre 0,7% en 2010. C’est un engagement qui a été inscrit dans la loi belge en 2002. On en était , en 2004, à 0,41%. Avec une augmentation de 0,05 % par an dans les années qui suivent, le but devrait être atteint. » in Si 2015 m’était conté…ou la véridique histoire des Objectifs du Millénaire pour le Développement à Bamtaré, une petite ville quelque part en Afrique, SPF Affaires étrangères, Commerce extérieur et coopération au développement, rue des Petits Carmes, 15, 1000 Bruxelles, Fév. 2006, p.25. N’importe quel étudiant historien en feuilletant les revues de la DGCD (Direction générale de la Coopération au développement) pourrait prouver cette désinformation en remontant à 1969.
[2] « A l’école primaire de Bamtaré (…) en sixième année, en 2015, les écoliers sont familiarisés avec l’utilisation du petit ordinateur portable (logiciel libre et accumulateur à manivelle résultant d’un partenariat public-privé mondial) que reçoivent aussi tous les élèves qui rentrent en secondaire. » 2015 à Bamtaré, ibid.,p.4. Mais pourquoi, pour quel intérêt des partenaires privés feraient-ils cela ?

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