lundi 9 août 2010

L'eau, l'arbre et la vie

GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique Jean-Marie LANGE: gap.belgique@skynet.be ;
Groupe d'Autoformation Psychosociale : Formations des adultes et actions humanitaires.
L'association de formation des cadres GAP est une asbl spécialisée en management associatif et en prévention des conflits de groupe. Elle se veut résolument sans but lucratif; aussi, lorsqu'elle dégage un quelconque bénéfice, elle conçoit le projet d'une aide humanitaire technique et ciblée au Tiers Monde. Hier, il s'agissait de formations d'animateurs ruraux et d'animateurs de gestion au Mali et aujourd'hui, c'est l'aide à des associations locales à MAKAMBA au sud Burundi. Notre association n'est pas subsidiée par la coopération au développement de Belgique. Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune confession et à aucun parti politique.
Site http://soutien.et.autonomie.free.fr Blog : http://gap-belgique.blogspot.com;

L’eau, l’arbre et le SAHEL
La théorie du chaos et de l’augmentation de l’entropie qui dégrade et forme un nouvel ordre est proche de la psychologie systémique et de la philosophie du TAO basée sur deux koans eux-mêmes bouddhistes :
- Tchouang tseu rêve qu’il est un papillon, il se réveille et s’interroge ; n’est-ce pas plutôt un papillon qui rêve qu’il est Tchouang tseu s’éveillant ? Beaucoup de nos représentations mentales sont issues de nos projections telles notre personnalité ou encore notre bonne conscience vis-à-vis d’1/4 de l’humanité en malnutrition parce que les plus riches veulent encore plus de profit.
- Le battement d’aile d’un papillon peut s’amplifier et se répercuter à l’autre bout de la terre en une tornade, c’est l’interdépendance des phénomènes que nous sommes en train de constater par les bouleversements climatiques dus aux pollutions industrielles ou de surconsommation.
J’étais chez mon ami Bounafou SANOGO au Mali dans sa parcelle du barrage de Sélingué, proche de la ville de Kangaré et nous étions tous les deux navrés de voir que son voisin agriculteur avait abattu tous les arbres et bosquets délimitant son champs pour élargir celui-ci. Dans ces régions du Sahel en voie de désertification, couper un arbre est un crime aussi grand que de couper le clitoris d’une petite fille (excision). Ce sont deux crimes issus de la bêtise humaine, le premier reposant sur la volonté du profit à court terme (transformer le bois en charbon de bois) et le second de la propriété privée des corps des filles. Mon ami, ingénieur hydraulicien a travaillé pour le FED (Fond Européen de Développement) sur les projets VRES (Valorisation des Ressources en Eaux de Surface). Cela consistait à installer un système d’irrigation avec des motopompes tout le long du Niger pour développer la culture du riz. Nous échangeons souvent sur le devenir de l’Afrique et en particulier du Sahel en parlant franchement de la corruption. Non pas uniquement celle des hauts cadres maliens qui vendent les terres de tous à la Lybie ou à la Corée mais aussi celle plus feutrée de la coopération belge qui détourne le budget voté au profit et pour le luxe de ses experts souvent pistonnés, ce qui a comme conséquence une énorme entropie de l’aide et une enveloppe quasi-vide pour l’agriculteur du terrain qui en aurait le plus besoin.
L’eau est un problème au Sahel, il y a eu au Mali une terrible sécheresse entre les années 1972 et 1984 et on prévoit pour le proche avenir de 2011 une baisse de 30% de la moyenne des précipitations annuelles, ce qui signifie le retour des famines et de la mort assurée de milliers de bébés par malnutrition et personne ne prend des mesures pour enrayer ce futur problème humain.
Notre petite association le GAP asbl (Groupe d’Autoformation Psychosociale) vise la formation managériale de cadres et l’utilisation de nos émoluments pour une aide humanitaire ciblée sur l’un ou l’autre village pilote. Notre action ne représente qu’une goutte d’eau désespérante dans le désert. Ne voulant pas être dépendants de parti politique ou de religion, nous ne nous référons qu’à la déclaration universelle des droits de l’homme et son principe de tolérance envers ceux qui pratiquent une autre religion ou qui préfèrent la liberté de conscience. C’est pour cela qu’elle n’est pas subsidiée par notre Etat fédéral (elle n’est ni chrétienne, ni flamande, ni socialiste, ni libérale) mais elle œuvre pour les citoyens du monde laissés à l’abandon au niveau développement par les Etats. Nous aidons à l’autonomie villageoise en soutenant le lancement de jardins maraîchers et l’équipement des écoles pour lutter contre le sexisme par manque d’instruction et la malnutrition par manque de connaissance en équilibre nutritionnel.
Une équipe du GAP part ce mois d’août 2010 au sud Burundi, chargée de trois fours solaires (deux ont déjà été fournis) pour le village pilote de KAYOBA et les maternités de MAKAMBA, une manière d’éviter la déforestation hors du Sahel mais aussi de répondre à la créativité des infirmières locales. Avec l’eau chaude fournie par les fours, elle remplissent des bouillottes pour protéger les nouveau nés prématurés installés dans les squelettes des couveuses désaffectées d’avant les indépendances.
Lors de la préparation de projets, on ne se rend pas compte de l’importance de tenir compte de l’avis des gens AVANT de fournir une quelconque technologie occidentale.
Nous comptons réitérer le projet four solaire au Mali dans le petit village DOGON plateau de NANDO mais ce sera après en avoir discuter avec les chefs coutumiers locaux et les instituteurs. A la mi-janvier 2011, nous allons établir un contact concret pour les bénéfices de deux petites classes CM1 et CM2 , soit environ 380 apprenants et apprenantes, en organisant une cantine scolaire de midi pour tous les enfants avec un repas chaud enrichi de protéines et de compléments nutritifs pour combattre la malnutrition et le KWASHIORKOR, maladie du gros ventre causée par un sevrage trop précoce (naissance souvent du deuxième enfant).
Selon l’unicef, près de 195 millions d’enfants souffriraient de malnutrition, ce qui constitue la cause du décès de 8 millions d’enfants de moins de 5 ans. Selon MSF, la distribution d’aliments équilibrés et de qualité pourrait réduire de 60% ne nombre d’enfants atteints de malnutrition aigüe sévère.
Après le pré-projet « Une école pour Nando », nous envisagerions l’équipement en fours solaires pour prévenir le déboisement de cette région déjà si pe fournie e ares. La seconde étape serait la conscientisation au reboisement avec des espèces locales et adaptées comme les acacias (et non les eucalyptus) et la culture en « poquets » adjacents (trous peu profonds pour concentrer les rares mais violentes pluies vers les racines des plantes). Il ne s’agit plus de haies délimitatives mais d’introduire des arbres dans les cultures vivrières pour une RNA : Régénération Naturelle Assistée et donc de reconstruire des écosystèmes arborés pour la protection contre les vents de sable, un maintien de l’humidité au sol et un paillage naturelle avec les feuilles tombées des arbres poussés naturellement dans les champs. Ceci n’est pas contradictoire avec un reboisement systématique dans un terrain en friche si les plants sont arrosés régulièrement (sinon 80% des arbres replantés meurent endéans un ou deux ans).
Enfin, il y a aussi la synergie en respectant le droit coutumier et le respect des aînés à décider de sauver leur environnement proche et les apprenants qui pour une fois n’aurait pas seulement une propagande religieuse mais écologique en renouvellement durable. En effet, si nous demandons en échange de repas chauds pendant un mois que chaque enfant plante un arbre et en prenne soin, nous aurons alors apporter de l’eau sans que ce soit une seule goutte.
Notons cependant le progrès de la scolarisation des filles aujourd’hui dans les petites classes mais du peu de développement des écoles supérieures. A Mopti, en 2002, un cadre bac+3 faisant partie d’une formation que j’animai m’a demandé comment poursuivre des études en Europe ? Je lui ai répondu que s’il n’avait pas un parent bien placé dans un ministère ou une famille ayant beaucoup d’argent, que c’était impossible.
Au fond, depuis BOURDIEU, rien n’a changé et nous avons toujours avec l’école bourgeoise la reproduction des classes sociales d’origine et quelques nouveaux riches. L’hypocrisie étant que les fils/filles de pauvres peuvent s’inscrire à l’université mais auront moins de chance d’être diplômé si leur famille n’a pas un socle culturel, ne lit pas et n’a pas de moyens suffisants. Le centre des problèmes reste bien l’inégalité, le manque de liberté et l’absence d’éducation à la fraternité. Partout où nous sommes nous devons dénoncer ce statuquo qui mine toutes les civilisations.

Jean-Marie Lange, 10.08.2010

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