Le fonctionnement à la croyance (III) : La liberté de pensée et le phénomène sectaire.
« Observe le monde qui est l’école par excellence ; lis beaucoup, médite encore plus ; travaille enfin et rapporte tout à l’utilité de l’humanité : c’est travailler pour toi-même. » (Légende d’HIRAM)
La manipulation mentale
Le cerveau est un outil qui dans notre présent est bien étudié pour le bien-être des sujets autant que pour leurs manipulations. Jean-Léon Beauvois et Robert Joules, de l’Université de Genève, ont réalisé de nombreux travaux d’études sur la question, notamment leur livre de vulgarisation « Petite traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens. ». Ces travaux récents sont tous basés sur un phénomène découvert par Léo FESTINGER en 1967, la « dissonance cognitive ». En fait, lorsque notre cerveau se trompe, il va rationaliser et, hélas, la rationalisation n’est pas la raison mais son contraire; ce sera la justification a posteriori de nos évaluations subjectives.
C’est un mécanisme utilisé par les vendeurs de peu d’éthique et de beaucoup de foi. La première étape est dite « l’amorçage », un principe de séduction qui peut prendre la forme d’un courrier personnalisé avec un prix à la clé et/ou un cadeau et qui ne nous engage pas trop. C’est au fond l’ancienne technique des vendeurs de porte à porte que l’on appelait « le pied dans la porte » pour que le vendeur déroule son baratin. Aujourd’hui, dans notre monde plus défensif, un vendeur qui agirait de la sorte se ferait arracher les yeux et pourtant, cette technique existe toujours mais sous une forme plus sophistiquée. Par exemple, on vous propose sans frais (ou à vil prix) de recevoir un échantillon de marchandise; ensuite un courrier vous remercie et vous informe qu’un vendeur va passer prochainement chez vous. Les statistiques montrent que alors que l’on aurait reclapé la porte au nez du marchand, étant donné que l’on a accepté le cadeau, on se sent obligé (à 60%) de le laisser entrer pour faire sa démonstration et vanter ses incroyables réductions de prix.
Il en va de même dans le phénomène sectaire, vous vous faites aborder dans la rue par une jeune fille sympa ou un beau petit gars selon votre genre sexuel opposé et celui-ci vous remet un tract du genre « Les enfants de Dieu ». Ce tract est soigné et aucun mot n’est critiquable ; il ne s’agit que d’amour, de reconnaissance d’autrui et de valorisation du sujet, il représente l’amorce : du pain que l’on jette aux poissons pour les appâter avant de lancer la ligne munie d’un hameçon. Si vous mangez ce pain empoisonné et entrez en dialogue avec ce jeune sympa en allant prendre un verre par exemple, celui-ci va vous vanter les délices de sa pseudo-spiritualité de New Age dévoyé, une marchandise informelle mais dont tant de jeunes en recherche ont besoin. Il ne s’agit pas de se focaliser sur une intelligence formelle mais de faire appel à une recherche de reconnaissance de personnalité, une marque d’affection, une espérance d’amour dans notre monde froid, instrumentaliste et consumériste. Le jeune rabatteur va proposer à sa proie de juger par lui-même et de participer gratuitement à un stage où il pourra se faire une raison. On a accepté le tract puis le fait de boire un verre, ce qui ne nous engage à rien, croit-on et c’est bien le contraire, c’est comme si on avait mis un doigt dans un mécanisme et plutôt que de reconnaître le côté « foireux », on va y passer le bras.
Si le jeune mord à l’hameçon de son rabatteur, il va se retrouver dans une ambiance souriante et où tout le monde le valorise (ce besoin d’être reconnu que les parents parfois négligent) ; et on va suivre des séminaires de bonté et puis chanter et danser ensemble et taper dans les mains sur des rythmes syncopés. Par exemple, un stage de trois jours sera basé sur la multiplicité des activités pour noyer l’hémisphère gauche rationnel de notre cerveau, des journées très remplies avec un alimentation frustre, peu d’heures de sommeil et peu de temps de solitude réflexive . Même pour aller aux toilettes il y a quelqu’un qui vous accompagne et qui vous parle des merveilles de la secte. Si après trois jours de cette mise en condition, vous rentrez dans votre quotidienneté un peu morne, vous allez idéaliser ce moment, le « rationaliser » dirait FESTINGER et puis y retourner et vous convaincre que chanter « Haré KRISHNA ! » vous apporte le bonheur. Vous prenez alors un engagement moral de passer un certain temps dans la secte. C’est le deuxième principe , après l’amorçage, l’engagement vous engage (vous piège) et vous allez vivre et partager la vie de cette joyeuse communauté forgée sur le travail bénévole et les sermons du gourou.
Si vous êtes en plus une jeune fille « appétissante », le gourou vous donnera des leçons particulières en vous convainquant que vous êtes une élue moyennant des caresses sexuelles. Les deux points d’ancrage du phénomène sectaire sont là, le sexe (pour le maître) et l’argent de votre travail.
Si vous avez une formation extérieure et un emploi, on vous demandera de donner une partie conséquente de votre salaire à l’organisation et on vous vendra des cours pseudo-psychologiques hors prix pour le reste. Le troisième moment est l’imprégnation dans les normes et secrets de la secte. On vous demande de couper les ponts avec votre famille et vos amis pour vous concentrer sur votre vie dans la communauté. Il est évident qu’il ne faut pas amalgamer à cette manipulation mentale des stages de développement personnel.
Chaque fois que l’on vous rappelle votre libre arbitre et donc votre liberté de choix telle que prévue dans la déclaration des droits de l’homme (au lieu du travail gratuit et de l’abus sexuel), vous êtes alors dans un autre registre, peut-être tout autant teinté de religiosité mais où cette volonté de l’exploitation de l’homme par l’homme n’est pas de mise. Je pense par exemple au bouddhisme, une religion sans dieu, où il y a toutefois des contraintes, des mortifications, des culpabilisations, etc. Toutes les religions sont toujours une ingérence de pouvoir sur la vie d’un sujet, un leurre qui lui permet de dépasser son angoisse de mort (nous allons tous mourir) en lui faisant prendre des vessies pour des lanternes.
A propos de lanterne et de lumière : le constructivisme de Piaget comme antidote
J’ai débuté à l’ULG un cursus universitaire en psychologie par un cours sur la psychologie du comportement (le behaviorisme) ou la méthode expérimentale scientifique des sciences de la nature appliquée aux sciences humaines. Cette méthodologie était biaisée par l’élimination des faits ne cadrant pas avec le protocole expérimental. Or, tout chercheur doit s’adapter aux faits qu’il découvre et non pas faire le contraire et les évincer en les classifiant comme biais pour ainsi dominer son expérience et prouver de façon pseudo-rationnelle les faits sélectionnés par les prémisses subjectifs à la base de ses objectifs, c’est ce que nous dit l’épistémologie des sciences humaines. Ainsi, j’ai toujours préféré comprendre dans l’ici et maintenant et la complexité un évènement plutôt que de le simplifier en variables contrôlables pour ensuite l’expliquer par l’une ou l’autre théorie fumeuse. Nous sommes aujourd’hui dans le paradigme de la psychologie systémique qui se positionne en opposition radicale avec le positivisme d’Auguste Comte, le behaviorisme de Skinner et toutes autres mouvances ramenant l’être vivant à une machinerie. Nous sommes à l’époque du constructivisme de la pensée de Piaget (une alternance entre découverte puis insertion dans le socle des compétences), du cognitivisme de Varela (l’apprentissage permanent des neurones en lien avec l’expérience de vie), de l’exploration par l’autohypnose ou le zen de la partie hypo active de notre cerveau s’opposant à la partie hyperactive religieuse, extatique et normative. Sans développer les diverses applications de la psychologie systémique, on peut l’expliquer par sa genèse, le mouvement dialectique d’HERACLITE d’Ephèse (5° s. av. JC) qui dit en substance que tout phénomène comporte toujours deux pôles en contradiction (l’action et le repos par exemple); la dynamique conflictuelle inhérente à ces deux pôles crée un mouvement en spirale, source de changement. Cette méthodologie est remarquablement expliquée par l’œuvre d’Edgar MORIN (chercheur au CNRS) :« La méthode » (6 volumes) et qui peut se dispatcher en différentes techniques. Par exemple le choix de ma thèse et de mes approches formatives depuis des décennies repose sur les « histoires de vie », une approche toujours complexe à ne pas simplifier en une biographie romancée et toujours en lutte sur plusieurs niveaux : il y a le moi de notre personnalité inventée puis le Soi d’un autre interne (notre conscience en développement permanent); il y a le sujet et son histoire vécue et en partie inventée en confrontation avec l’autre, le partenaire qui complique ou aide l’émergence de l’autonomie du Soi ; enfin, il y a le sujet et la société dans laquelle il s’inscrit avec sa culture, les normes et valeurs de sa famille présente ou défunte.
NEWTON a énoncé la loi du mouvement de la gravitation universelle; une pomme se détachant d’un pommier tombe toujours de haut en bas par l’attraction terrestre en provoquant des frictions avec l’air ambiant qui s’oppose à sa chute sans pour autant avoir assez de masse (comme la pomme)pour empêcher sa course dont la vitesse va augmenter :l’équation d’EINSTEIN : E (Energie) = MC2 (la masse au carré). Il en va de même en psychosociologie (la sociologie ne pourrait exister sans la psychologie et inversement, on devrait appeler les sciences de l’homme, l’anthropologie et regrouper ce qui est épars).
En parallèle donc à la gravitation universelle, nous avons la force d’attraction des êtres humains les uns envers les autres qui détermine l’intérêt qu’ils se portent mutuellement. L’être humain est un être grégaire et c’est son rapport à l’autre qui va l’introduire à l’humanité, à la sociabilité avec les semblables. Le bébé observe et enregistre à une grande vitesse en imitant ses parents (la mimésis). Tout apprentissage est d’abord modèle puis le modèle devient rival; tout comme les atomes, il y a à la fois attraction et répulsion électrique entre les électrons et le noyau.
L’apprentissage n’est possible qu’avec son pôle contraire, le conflit sociocognitif. Les sorciers qui initient un néophyte savent que celui-ci les combattra pour prendre leur place. Avec l’adolescence, l’attirance vers nos modèles parentaux se voit contrer par une force d’éloignement, les sujets sont en train de créer leur identité propre, leur individualité parfois dans la douleur ou la déchirure familiale. L’imitation et la répétition dans l’espace et dans le temps des existences des parents n’empêcheront pas la reproduction dans l’espèce (nous parlons du darwinisme et non bien entendu de la secte du créationnisme) mais construiront en réaction (constructivisme) une personnalité propre à la fois critique et symbolique (par exemple la loyauté familiale invisible). Pourtant, si lors de cette crise mal étudiée de l’adolescence ou d’une post-adolescence encore bien juvénile, les parents se rebiffent et ne cèdent pas aux diktats du pré-adulte estimant que son éducation n’est pas finie (certes puisqu’elle devrait être permanente tout au long de la vie), ils risquent d’être confrontés avec des assistants mortifères de cette colère d’être de l’enfant toujours présent dans le jeune adulte. En effet, combien de grands-parents ne renforcent-ils pas la haine passagère de l’ado contre ses parents en essayant d’acheter son amour par des cadeaux ou des renforcements de son opposition ? Mais plus grave encore dans la société moderne est ce mal subjectif que sont les sectes s’introduisant dans le désarroi du jeune en construction. Les sectes vont se nourrir de ce malaise, de cette perturbation d’amour pour capter l’âme (la psyché) à la dérive du jeune par des manipulations mentales et la détourner au froid profit du rendement. Ce conflit normal et naturel du passage de l’adolescence est contré dans les sociétés du sud par des rites initiatiques ne se résumant pas à une circoncision mais à une acceptation dans la communauté humaine, ce que nous ne savons plus faire. Il serait pourtant plus facile de prévenir que de guérir. Un de nos référentiels, l’ethnopsychiatre Tobie NATHAN qui chasse ce genre de possession feutrée de fausse douceur aimante explique que le désenvoûtement classique d’un djinn est plus facile que de désincarcérer un jeune d’une secte et il livre cette pensée à méditer : « le jeune est sorti de la secte mais pourtant la secte est toujours en lui quelque part dans son cerveau et ses rationalisations ».Il en ira de même dans les jeunes couples, si le rapport à l’autre dans le temps et dans l’espace est fusionnel (imaginaire), il n’y a pas de langage propre qui s’irrite (dans les conflits domestiques), donc pas d’identités qui s’aiment et se confrontent, juste un protoplasme mou d’un pseudo-identité. L’histoire de vie d’un sujet se structure par sa mémoire, celle-ci peut être exacte ou fantasmée et réécrite mais par son expression du langage, elle crée une personnalité unique, séparée, particulière et constitue son moi identitaire. La communication n’est pas qu’un échange harmonieux entre deux identités (comme le bourrage de crâne américain de Walt Disney : « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants »).
En synthèse, on peut dire que l’époque de la fusion avec la mère est une mimésis (le moi idéal) qui, par la pensée agissante séduite d’abord par le narcissisme, va dans la confrontation de deux altérités construire la conscience par le mouvement réflexif. Lorsque l’on se sent différent de ses parents et ensuite également de son partenaire affectif, nous avons là l’origine de la conscience qui, si elle est appuyée sur une honnêteté intellectuelle (scientifique), se développera jusqu’à la mort de l’entité humaine. Le troisième larron du développement psychosocial, rappelons-le, est le milieu auquel il faut s’adapter progressivement (nous ne naissons pas sur une page blanche) pour ensuite essayer à notre modeste échelle de l’améliorer, par la langue, les valeurs, les normes et la culture en général. Un enfant sauvage (enfant-loup) non récupéré par les hommes avant un certain âge n’arrivera jamais par exemple à déglutir, il lapera toujours ses liquides sans les boire à la manière des hommes. Cette image nous sert ici à illustrer le premier des symboles de notre être ensemble : le langage. Le philosophe Cornélius CASTORIADIS dans son ouvrage pivot de 1975 « La société imaginaire de la société » nous explique en substance que nos civilisations reposent à la fois sur des faits basés sur la raison (la justice, la fraternité) et sur de l’imaginaire fabriqué par nos subjectivités (la foi et l’espérance). Cela peut être nos sentiments comme nos valeurs d’une époque et d’une ethnie donnée.
Mais entre ces deux pôles dialectiques ou plutôt les englobant, il y a la dimension collective du symbolisme, un sacré laïque et spirituel non transcendant, donc immanent sur un axe horizontal, la fraternité humaine et s’inscrivant sur un axe vertical (temporel) dans les mythes communs et les rituels depuis la nuit des temps. Le premier rituel que les hommes ont inventé fut l’ensevelissement des défunts car il déplut à un de nos ancêtres Homo Sapiens d’entendre craquer le crâne de sa mère défunte sous les mâchoires d’une hyène; ainsi commença-t-il à recouvrir son cadavre de pierres puis à l’enterrer ou le brûler par respect pour ce qui fut sa vie au lieu de laisser son corps symbole être déchiqueté par un prédateur.
Le premier objet symbolique fut brisé en deux morceaux s’emboîtant pour que des voyageurs ou leurs fils puissent de retour au clan se faire reconnaître et être reconnus par les autres de la communauté initiale, soit un signe de reconnaissance qui de la pièce brisée, aux rituels et signes de reconnaissance en passant par les masquettes « passeports » africaines (qui se tiennent au creux de la main) furent les premiers signes avant-coureurs de symboles liant les membres d’une communauté par la fraternité. Par exemple, celui de la secte des premiers chrétiens fut deux poissons et la secte de pouvoir qui les a remplacés choisit la croix, un instrument de torture; tout symbole a toujours plusieurs degrés de lecture. Pour d’autres, ce sera la rose qui reste sans pourquoi (HEIDEGGER) et qui précède la croix (la rose croît sur la décomposition de terreau).
Malheureusement, même si en 1789, Les Lumières éclairaient le monde par la raison et la pensée scientifique naissante, il en allait de même du côté obscur de l’animisme qui se transforma en religions toujours contraignantes par rapport à la pulsion de vie. A l’aube du XIX°, avec l’industrialisation se développa une sorte de religion laïque que l’on appellera le consumérisme individualiste.
Les symbolistes se refermèrent sur la discrétion et l’élection (l’herméneutique d’une parole perdue) et les religieux vénérant des dogmes dégénérèrent en institutions rigides mêlant la métaphysique et le matérialisme des gains et du pouvoir. Les hommes furent vite frustrés de cette société de consommation qui vendaient corps, cœurs et âmes et la culpabilisation chronique suintant de toutes les religions, ce qui engendra à la fois un repli individualiste et un désir de spiritualité. Ces besoins de reliance donnèrent sur le côté lumière les sociétés d’initiations discrètes (partout dans le monde pour accéder à une communauté de pairs) et dans son côté ombre, les sectes. Celles-ci, comme les religions, se distinguent par la mortification, le sacrifice, le renoncement et la culpabilisation tout en poussant les gens à vivre d’espoir et de foi et en ajoutant deux critères bien reconnaissables : exploiter son prochain en utilisant son travail et en le manipulant pour abuser de son sexe au moins pour le gourou.
Le besoin de sacré se décline donc en un désir de communion de gens sous le versant de la dépendance des sectes avec les manipulations mentales des groupes et le versant autonomie individuelle de la libre-pensée qui n’accepte ni dogme ni certitude passagère c’est-à-dire que, sur l’axe vertical, il n’y a que le ciel étoilé au-dessus de nous (KANT) et, sur l’axe horizontal, il y a la fraternité spirituelle à repenser au-delà des croyances et des normes des ethnies. Ceux qui s’intéressent à la généalogie le savent bien, dès que l’on arrive à la 8ème génération, il s’agit déjà d’un petit village ; en fait, nous sommes tous parents.
Aujourd’hui, nous avons surtout des sectes qui s’épanouissent en une fleur plastique nauséabonde de la consommation néolibérale sur un tas de fumier (nos déchets) et en infiltrant les sphères de pouvoir (lobbyings) comme l’église de la scientologie. Les groupuscules sectaires foisonnent avec des gourous profitant de l’argent des crédules et du sexe des plus jeunes adeptes, avons-nous déjà dit. Les sectes cultivent les certitudes dans une paranoïa allant jusqu’au meurtre collectif (cf. la secte de Jim Jones au Guatemala et le suicide par le feu des Enfants du Temple solaire en Suisse). Un sociologue des histoires de vie, Franco FERRAROTTI a tout particulièrement étudié ce phénomène sectaire, nous y reviendrons.[1]
Déjà derrière la courte époque baba-cool de mai 1968 et sa libération ainsi que la vague suivante des hippies se profilait une instrumentalisation sectaire avec le NEW-AGE. Entendons-nous bien, on peut faire du développement personnel et de la méditation zen sans pour autant croire aux OVNI ou à KHRISNA.
On peut pratiquer de la gestalt (psychologie de la forme) issue de scientifiques allemands comme Kurt LEWIN sans plonger dans le psychodrame de la gestalt-thérapie californienne de Fritz PERLS. En synthèse, on peut ouvrir nos horizons de pensée sans retomber automatiquement dans un fonctionnement à la croyance béate qui profite aux leaders. Notre société marchande est basée sur la répression des instincts disait FREUD et notre problème moderne est que la rationalité courante est parfois incapable de comprendre que nous vivons aussi de concert notre animalité émotionnelle. La raison ayant été domestiquée par une fine pellicule de rationalité technique n’est plus toujours capable de contrebalancer les pulsions qui ne dorment que d’un œil.
Le Père Samuel est un charlatan imposteur mais qui possède le charisme des gourous, il prêche une idéologie d’extrême droite antimusulmane et pratique des exorcismes à l’ancienne pour chasser les démons des gens crédules et/ou de complices.(Notons que ses troupes de fidèles sont surtout des femmes.) L’église et ses surgeons, les sectes chassent les démons possédant les malades. Les envoûteurs sont bien entendu ceux qui pratiquent d’autres rituels de socialisation que ceux des catholiques. Les Cathares, les protestants, les sorcières et NGANGA, les franc-maçons et…les communistes !? En fait, ceux qui proposent d’autres modèles et valeurs par rapport au pouvoir dominant dans nos contrées du sabre et du goupillon. Ces déviants qui proposent des solutions alternatives seront brûlés pour avoir pactisé avec le diable. Le penseur Cyrano de BERGERAC se pose la bonne question : « pourquoi les sorcières auraient-elles accepté des pactes de damnation avec le diable en recevant comme seule récompense la faim, la misère et le chauffage central des bûchers ?». IL s’agit comme pour n’importe quel pouvoir de focaliser l’attention du peuple sur un ennemi extérieur de la communauté et qui fomente des complots (depuis McCarthy, les E-U sont très forts pour désigner les terroristes après les avoir eux-mêmes armés, comme les talibans). Les prêtres de toutes sortes attisent les braises des bûchers fussent-ils réels ou symboliques. Par exemple, le Primat des Evêques catholiques de Belgique, Mgr Léonard (qui n’est pas à une gaffe près) a stigmatisé en décembre 2010 les homosexuels en déclarant que « Le SIDA (HIV) était une réponse immanente (i.e. une vengeance divine) ».
Analyse d’une secte autonettoyante « Le Temple du peuple » de Jim JONES
A notre époque des intégristes dont le modèle viendra d’Iran avec l’Ayatollah KHOMEINY (dans les années 1980), fatwa posthume sur cette force du mal, on a un peu tendance à oublier les autres histoires récentes de ce renouveau de l’obscurantisme pour focaliser sur les bombes humaines des fanatisés fondamentalistes (qui en sacrifice de leur vie et de celles de leurs victimes (des civils innocents) recevront en récompense au paradis d’Allah 72 jeunes vierges à l’hymen auto régénérant, les tueuses sont des connes car le paradis n’est pas prévu pour elles). Le fanatisme sectaire a révélé son horreur un peu partout avec la secte MOON et le gaz sarin au Japon et la secte de Jim Jones en Californie.
Le 18.11.1978, 912 suicides d’américains eurent lieu à Jonestown et à Guyana (pour les bébés et les indécis, on les a un peu aidés à se suicider). La secte de Jim JONES s’est développée à partir de San Francisco en Californie (le fleuron de la recherche en hautes technologies des E-U). L’El Dorado de la société industrielle technocratique de San Francisco attire aussi les paumés de toutes sortes : des migrants sans-papiers du Mexique, des Orientaux du Pacifique, des Noirs de tous les Etats de l’intérieur, des New-Yorkais porteurs de stress de divorces et/ou de naufrages divers, tous motivés par le miracle/mirage de la Californie. A San Francisco, le bas de Powell Street grouille d’une faune humaine nocturne qui se traîne d’un banc à l’autre, dormant, mangeant, vomissant, copulant selon un mode de vie qualifié aujourd’hui pudiquement de SDF. A San Mateo Country, 8 habitants sur 10 sont divorcés, 9 sont de diverses religions, donc un athée sur dix. Il n’y a ni solidarité, ni cohésion humaine dans cet enfer du dieu dollar. La moyenne de résidence est de dix ans, les gens sont déracinés de leur culture de base et tout particulièrement les Noirs historiquement arrachés à l’Afrique, libérés de l’esclavage mais non acceptés par la culture blanche américaine; à la recherche d’une espérance de choix de vie, ils ont constitué 80% de la secte du Révérend JONES. La croyance sociale de cette région est que la compétence individuelle ouvre les portes et comme il n’en est rien, cet échec de plus devient aux yeux des infortunés une faillite personnelle irrémédiable. Comment sortir des ghettos noirs aux E-U ? L’école bien sûr, un ascenseur social pour le marché du travail avec un bon salaire ? Une foutaise pour les écoles où sont parqués les Noirs ! De plus, les universités qui comptent, celles qui ouvrent à des carrières prestigieuses sont difficiles d’accès et très très coûteuses. Une deuxième voie est celle de la prostitution et de la drogue, l’underword des délinquants et des zonards comme dans les cités sensibles bordant Paris.
La troisième voie est celle de la politique qui, après l’assassinat de Martin Luther KING, est épuisée, le mouvement noir est toujours acéphale sauf pour les professionnels politiciens opportunistes qui se débarrassent physiquement des nouveaux venus. Il reste une quatrième voie, la voie sacrée et religieuse des sectes et des cultes comme celui du charismatique Jim JONES (suicidé à 47 ans). La communauté fuit San Francisco, cœur des forces du mal (même si BUSH vit au Texas) vers la terre promise d’une nouvelle Jérusalem au cœur de la forêt du Guatemala pour fuir la fin du monde, une prophétie que JONES aurait vue avec sa prédiction d’une apocalypse nucléaire.
Quel est ce groupe d’illuminés ?
Des marginaux venus des couches sous-privilégiées de la population (noirs, drogués, loosers, hippies tardifs au LSD, hystériques, paumés de toutes sortes)., en y ajoutant 15-20% de blancs de la classe moyenne se sentant culpabilisés par leur confort et voulant expier pour une quelconque rédemption.
La reconnaissance d’un seul gourou déjanté et autoritaire.
Le gourou est l’intercesseur avec la divinité au point de devenir le « dieu sur terre », un peu comme la secte du Mandragone de Gilbert BOURDIN en Provence qui combattait les OVNI et érigeait les statues en ciment des Dieux, la plus grande lui étant réservée.
La cohésion du groupe se fait contre l’ennemi extérieur (les forces du mal de la société de consommation) avec un sentiment de persécution attisé par les techniques de groupe visant à saper la volonté individuelle au profit de la ruche et avec, rappelons-le, un régime alimentaire pauvre et un travail très dur, sans argent ni distraction et isolément de la famille d’origine.
La fusion groupale avec des « méditations transcendantales », une quasi-hypnose groupale appelée en dynamique des groupes (psychologie sociale) l’illusion groupale.
Les expériences et valeurs partagées et la rencontre des pulsions individuelles, un sacré érotisé. « (Cependant) il est trop facile de disserter doctement sur la « pulsion de mort », le « primitivisme », la « pseudo-cohésion » ou encore, de manière générique, de folie soudaine. Il peut aussi s’agir de la marginalisation exaspérée de groupes humains numériquement étoffés, mis dans l’impossibilité ou l’incapacité d’exprimer de manière efficace leur protestation politique selon les voies traditionnelles, dépourvus d’une réelle aptitude à riposter et pris dans l’engrenage, lisse et cruel, d’une société techniquement avancée, dans laquelle on ne perd pas son temps pour s’occuper de celui qui a perdu pied. »[2]
Notons que la genèse de ce besoin du sacré n’est pas à réduire au fétichisme ou aux idoles mais dans un besoin social de se recréer une communauté d’appartenance( « le sacré est antérieur à l’idée de Dieu », nous dit FERRAROTTI). Tous les hommes sont des hommes et le paradoxe du bon samaritain entraîne le rejet des églises riches (Vatican), et des religions de façade réduites aux formes mécaniques d’un rituel extérieur vide d’une authentique participation interne. Dans le monde actif de la productivité à outrance, tous se pressent car ils craignent l’embouteillage et plus personne n’arrive car les navetteurs ont perdu le sens du chemin. Les moyens se sont pervertis et transformés en finalités absurdes; nous tournons en rond, anxieux et perdus dans un mode de vie compétitif où les plus fragiles se laissent mettre en bouteille sectaire dans l’espérance d’une reconnaissance de leur Soi.
En conclusions
Il y a un passage d’un pôle à son contraire, la raison a accouché de la rationalisation et de la techno science (HABERMAS) qui ne reconnaît que la société industrielle contemporaine du profit et qu’il faudrait évaluer pour relativiser cet hyper consumérisme par l’évolution plus humaniste de nos cultures occidentales. Nous sommes dans une sorte d’hypnose collective irrationnelle (produire et consommer : le potlatch) dont nous devrions au plus vite nous libérer pour ressentir à nouveau les choses et les êtres et aimer.
A notre époque, la communication est partout, elle ne fait pas problème avec internet car elle est LE problème. Les gens échangent des mails et des SMS mais ne se parlent plus. Nous vivons dans le bruit et la vitesse qui masquent les solitudes et les désespoirs quotidiens. Il n’y a plus d’acquisitions rationnelles et philosophiques des connaissances, de discussions critiques et adogmatiques sur celles-ci et de méditation individuelle pour digérer, assimiler celles que l’on veut sélectionner et partager avec les autres.
L’efficacité technologique masque le travail sur soi du perfectionnement permanent. L’absurdité existentielle est inculquée aux petits enfants par des dessins animés ou des séries télévisuelles à la grande violence banalisée où celui qui tue le plus d’ennemis virtuels est le vainqueur.
On se dépasse à l’école pour réussir sans tomber dans le ijisme (suicide des écoliers japonais), puis on travaille sans compter ses heures pour être productif pour son patron puis on vit ses derniers jours avec une retraite modeste en méditant cette phrase créole : « TOUJOU COURI POU GAGNER VIE. QUAND BIEN COURU, VIE L’EST FOUTUE ! », le tout en croyant être dans l’équipe gagnante car il y a aussi les laissés-pour-compte, les précaires, les exclus, les chômeurs héréditaires et les paumés. Comment ceux-là qui croient également au système, donc à leur déchéance pourraient-ils ne pas tomber dans les filets dérivants des sectes promettant l’amour ?
A part dans les sectes et les religions, il n’y a plus aujourd’hui d’idéologies dogmatiques basées sur des certitudes immuables (le national-socialisme, le communisme) mais il reste les préjugés. Il n’y a pas beaucoup d’éthique mais il reste pléthore de règles morales judéo-chrétiennes obsolètes et déstructurantes intégrées dans nos normes de vie : faut-il consommer du sexe ou vivre une ascèse permanente par exemple ? Ni l’un ni l’autre. Les religions n’ont plus la cote, elles n’ont pas évolué avec la démocratisation (cf. Le Pape RATZINGER , son combat contre les franc-maçons en préservatif et sa psychose d’oubli de son clergé pédophile avec des normes statistiquement significatives.). Les anciennes églises, après l’Inquisition et autres meurtres, laissent la place à un plus grand mal fielleux, la mouvance sectaire : évangélistes, créationnistes, islamistes, scientologistes, Moon, Krishna, Témoins de Jéhovah, Renouveau charismatique, kibandistes, gnostiques, Enfants de Dieu,…
Les sciences ne sont plus respectées dans leur mouvement permanent mais instrumentalisées. On ne cherche plus à comprendre le pourquoi des phénomènes et on en donne plutôt des explications occultes (spiritisme par exemple). L’astronomie est une science et non l’astrologie. C’est aussi le cas moderne des expériences de « vie après la vie » : une sensation de détachement, on se voit du plafond de la chambre d’hôpital puis avec une musique céleste dans un tunnel avec au bout une lumière que on n’atteindra pas puisque l’on réincorpore le corps. Aujourd’hui, comme piste de compréhension, on parle des endorphines que libère notre cerveau à ce moment traumatique. Pourtant rappelons-nous la précaution de ce début de réflexion ; notre cerveau a des possibilités encore insoupçonnées et le problème central est l’angoisse existentielle qui veut à tout prix des réponses même non étayées sur des observations recoupées.
Nous nions nos liens symboliques pour en fait réinventer une religiosité du sacré et du mysticisme mystificateur. Le retour du sacré annoncé par André MALRAUX n’est pas un retour à l’obscurantisme et aux superstitions qui bloquent en fait nos sociétés sur une rigidification avec un choix pour la pensée unique néolibérale (même le bouleversement climatique ne renverse pas ce monolithe du marché américano-chinois) et non pour un changement dans l’évolution, la civilisation du village planétaire.
La sociologue Anne MORELLI (ULB), nous dit en substance qu’une église, c’est une secte qui a réussi. Il y a des organisations ecclésiastiques qui s’attaquent au champ scientifique en créant des lobbyings très structurés pour influencer le monde politique (l’Opus Dei) et pour affirmer leurs certitudes de façon très convaincante (le créationnisme) avec une mauvaise foi rhétorique jésuitique dans les manuels scolaires, en Amérique et ailleurs. La cible principale des manipulations bourrées de dogmatisme idéologique a toujours été les petits enfants crédules en St Nicolas ou au Père Noël ; c’est alors plus facile de leur inculquer une vérité que lorsqu’ils ont développé – par l’école – un esprit critique.
La différence minime entre les religions instituées et les sectes, c’est que les premières s’insèrent dans la société de consommation (cf. les boutiques des lieux miraculeux) alors que les sectes préfèrent l’underworld et se présentent comme une alternative spirituelle à la société de consommation. Au fond, on a le choix entre la peste ou le choléra ?
Nous avons vu l’étude de FERRAROTTI portant sur le People’s Temple en Amérique du sud mais la critique du sacré en termes scientifiques est insuffisante ; elle réduit le problème à la simple dimension de la crédulité et du besoin d’être reconnu et aimé. Or, le sacré est aussi une tension collective de la psychologie des foules qui ravive une névrose collective de l’humanité par la foi en un Dieu ou en un leader. Pensons aux grands-messes du national-socialisme filmées de nuit avec des flambeaux par Leni RIEFENSTAHL et exaltant l’émotion populaire du troupeau. De façon peu subtile, on confond, comme nous l’avons déjà dit, la raison critique avec les rationalisations a posteriori, le vernis d’un scientisme télévisuel (y compris pour les pubs) avec la science expériencée. L’agressivité du néolibéralisme associé avec les curés n’est pas dans l’observation humble du reflet de la nature pour la comprendre mieux mais à nouveau dans ce terrible fantasme de domination et d’exploitation de la nature, sa violation dans ses réserves fossiles comme dans son climat. La science manipulée par la politique, elle-même conditionnée par les lobbyings néo-libéralistes et religieux, s’oriente, par le choix des subsides accordés à la recherche, vers la techno-science, principalement militaire, nous dit le philosophe HABERMAS. Nous sommes pourtant tous conscients que la fission de l’atome est un progrès mais que son application en bombes A, H ou N n’est nullement un progrès pour l’humanité et pourtant ?
Nous devenons de plus en plus un troupeau aveugle bien conditionné par une autohypnose journalière télévisuelle qui nous dicte les produits que nous devons acheter pour sentir bon, rouler plus vite et laver plus blanc que blanc. Et nous avons de moins en moins d’écoles qui enseignent un cours de religion et de morale laïque comparées pour que les jeunes réfléchissent et fassent par eux-mêmes leur propre choix avec leur liberté de conscience et donc d’opinion. C’est pour eux, l’avenir de demain, que nous devons par principe combattre les Reichs de 1000 ans tout comme toutes les vérités dogmatiques qui ne se laissent pas questionner par l’esprit critique. Les droits de l’homme et de la femme sont au-dessus de théocraties, il ne s’agit pas de foi mais de principes pour vivre ensemble dans la dignité, l’égalité, la fraternité, la solidarité et la liberté.
Jean-Marie LANGE,01.01.2011
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ZACZYK Ch., L'agressivité au quotidien, Paris, Bayard Editions, 1998.
[1] FERRAROTTI F., Le paradoxe du sacré, Les Eperonniers, Bruxelles, 1987.
[2] FERRAROTTI F., Le paradoxe du sacré, Bruxelles, Les Eperonniers, 1987, p. 105.
vendredi 31 décembre 2010
mardi 21 décembre 2010
Les sans-papiers
Le déni des cultures (II)[1] : COMPRENDRE ?
Introduction
L’Afrique n’est pas un monolithe ! Il y a l’Afrique équatoriale des bantous avec la culture des paniers (absence de conservation des aliments de base), donc sans futur programmé. Il y a l’Afrique des greniers (de la conservation des grains et de l’échange de ceux-ci, donc une structure d’accumulation et de pouvoir, le Sahel). A la lisière des savanes, il y a l’Afrique des troupeaux soudano-sahélienne qui en se sédentarisant se mêle à l’Afrique des greniers (Peuls, Touaregs,…), avec la raréfaction des pluies donc des troupeaux, ces populations sont les plus pauvres, si bien que la famille globale du Sahel constitue un tiers des migrants vers l’Europe.
Et puis il y a l’Afrique du Nord (Maghreb arabo-musulman, Berbères,Pieds-noirs,…), sans conteste la plus raciste et intégriste vis-à-vis de l’Europe qu’elle envie et qui en arrive à des stratégies coordonnées de prise de pouvoir chez nous (les marocains en Belgique via le contrôle local du PS et les algériens en France). N’ayons pas peur des mots : chaque fois que ces invités insultent nos institutions, ils font progresser un peu plus l’extrême-droite qui les hait. (Par exemple les charters de SARKOSY, les minarets en Suisse, etc.). Il n’est pas question ici de répondre à un discours haineux et disproportionné (comme les attaques des ambassades du nord dans le sud à cause de caricatures) mais de comprendre les phénomènes complexes pour trouver des solutions pacifistes avant que l’Archange St Michel envoit ses légions suréquipées sur ces pauvres gens. L’Afrique du Nord est complexée car après des discours belliqueux envers Israël, les armées musulmanes ont toutes été défaites par ce petit pays et les populations ne se rendent pas compte de la puissance de feu de l’OTAN qui ne les aime pas non plus. Il ne s’agit donc pas ici de la subjectivité de l’amour mais de coexistence respectueuse; lorsque un jeune invité dans nos écoles quasi-gratuites insulte sa professeure, il n’a pas conscience de notre générosité, ce qui n’est pas le cas des fanatisés de l’Arabie saoudite qui construisent des mosquées et non des écoles pour tous les humains ou encore des irakiens qui attaquent des églises non armées.
On dirait que ces réactions peu intelligentes et très violentes sont programmées par l’extrême droite organisée, la CIA et que les pseudo-socialistes du PS sont tellement en quête de voix qu’ils oublient les valeurs de la gauche ?
Développement
Selon l’anthropologie culturelle et sociale, deux grands systèmes relationnels se partagent le monde : le matriarcat où tous les biens appartiennent à la mère, où le géniteur n’est qu’un ami de l’enfant et où l’autorité est concentrée sur le frère de la mère, l’oncle et puis le patriarcat dominant aujourd’hui où c’est le nom du père qui se transmettra ainsi que les biens du lignage aux fils, les filles étant échangées dans d’autres clans contre une dot (l’exogamie).
La majorité des familles migrantes est patrilinéaire et la densité de ces familles maintient une première distance culturelle avec la famille bilinéaire restreinte et égalitaire entre les sexes des ethnies occidentales. Ces structures familiales agnatiques (patrilinéaires) migrantes contrôlent ses femmes et en principe la socialisation des enfants et des ados, ce qui choque nos peuples qui, depuis 1789, sont tous en accord avec les Lumières contre le dogmatisme et l’obscurantisme et pour les droits de l’homme et de la femme (ONU 1948) mais comme nous sommes civilisés, nous n’allons pas, pour une quelconque caricature, brûler leurs mosquées ou assassiner chez eux les progressistes (ceux qui pensent, pas les politiciens théocrates).
Les familles agnatiques exercent un fort contrôle des femmes épouses et mères. Les Mauritaniennes, Maliennes, Sénégalaises et Soudanaises ont un taux d’enfants « naturels » qui oscille entre 2 à 7% alors que ce taux pour les familles qui bordent le golfe de Guinée est de 20 à 25%. Dans les pays migrants tels le Mali, la Mauritanie et le Sénégal, la polygamie est codifiée, chacune son « tour ». Le système patrilinéaire contrôle la propriété des sols, du nom de famille et des femmes à donner en mariage, les femmes doivent être dociles (« bien soumises » me disait un ami du coin) et serviables et l’islam a renforcé cette ségrégation.
Dans les familles du Sahel, comme celles immigrées à Paris, on retrouve 1/3 de polygames avec un écart d’âge élevé entre les époux (13 ans de différence en moyenne selon une étude de l’OCDE en 1983) et malgré la polygamie – avec les sécheresses, les migrations et les dots trop élevées – il y a encore un surplus de femmes disponibles de 50 % ( dans la tranche d’âge de 30-40 ans). On compte in situ 2 hommes pour 3 femmes, ceci peut expliquer partiellement la soumission des femmes et réduit donc l’autonomisation des décisions des jeunes femmes (qui ne participent pas aux palabres) affaiblissant ainsi en amont la construction éducative reposant en principe aussi sur l’autorité des mères. Ce phénomène social explique également partiellement (car il y a aussi le manque d’éducation) le taux de fécondité élevé du Sahel. Partout ailleurs, là où les filles peuvent faire des études, on assiste à une régulation de ce cauchemar démographique. Lorsque les filles font des études (Asie, Afrique,…) les taux de fécondité baissent en corrélation avec la hausse de l’éducation des filles. Par rapport aux familles migrantes en région parisienne, on distingue des familles multiculturelles de 2 à 3 enfants, des familles d’Afrique hors Sahel de 4 à 4,5 enfants et des familles issues du Sahel, moins instruites, dont les fratries dépassent 7 personnes. Celles-ci se concentrent particulièrement dans les cités, autrement dit des familles habitant les quartiers sensibles sont plus larges que celles qui vivent au-dehors. Les enfants de familles extra-nombreuses sont moins bien scolarisés et plus proches du décrochage scolaire, de la délinquance et des tensions envers les forces de l’ordre.
Analyse globale
Sans repartir de la population soldatesque de Charles-Quint qui conquit nos belles provinces flamandes en leur imposant l’espagnol par immersion, on peut noter les migrations ouvrières de l’avant-guerre, vers 1920 avec les premiers migrants pour les charbonnages comprenant principalement les italiens (eux aujourd’hui totalement intégrés) puis les fortes migrations de l’avant et de l’après-guerre. Ce furent d’abord les juifs et les russes blancs fuyant le système des soviets, puis dès 1945, après la libération des camps et la fin du travail forcé, le retour de compatriotes ayant épousé des filles de l’Est, ou encore des familles polonaises fuyant les bolchevicks totalitaires. Les premiers travailleurs marocains nous arrivèrent pour la fin de l’exploitation des mines de charbon puis ce fut les mafias de l’Est (Albanie surtout) qui envoyèrent par ruse les jeunes filles pauvres et belles comme « filles à marier » ou « à louer » (la traite des êtres humains). Le visage de l’immigration se modifia avec le rassemblement des familles, notamment marocaines et aujourd’hui, dans le camp de concentration de Vottem, croupissent des sans-papiers sahéliens, turcs, afghans, iraniens,…qui prennent des risques de vie et de mort pour venir en Europe dépouillés par les passeurs, exploités par des négriers de la construction et des marchands de sommeil, nous en reparlerons.
Il n’y a rien d’illégal en soi dans le fait d’être un réfugié économique en soi avec femme et enfants voulant s’intégrer et faire faire des études aux enfants. Les études sociologiques officielles semblent gommer totalement l’aspect psychosociale des motivations : s’agit-il de trouver de nouvelles terres d’accueil où mes enfants vivront mieux ou bien s’agit-il pour la pègre de faire du profit en vendant des travailleurs sous-payés (et donc en concurrençant nos chômeurs, cf. la directive européenne BOLKERSTEIN) ou de prostituer des jeunes filles et des enfants ; les statistiques officielles ne font pas mention à ma connaissance de ce terrible hiatus. Selon les gardiens de prison (seule source disponible), si 80% des détenus pour délinquance dans les prisons sont maghrébins ou sahéliens, on en comprend la discrétion (et on peut comprendre les vols charter de rapatriements de SARKOSY qui eux se font sans beaucoup de discernement hélas) car cela susciterait encore plus le racisme réactionnel anti-islamique (des bandits qui recrutent des ados loosers, à ne pas confondre avec la sagesse des musulmans).
Pendant environ une dizaine d’années en formation d’adultes sur les histoires de vie, j’ai recueilli pléthore de récits de jeunes filles séduites sur une plage à qui le gigolo marocain proposait le mariage pour acquérir la nationalité belge, divorçait dès qu’il avait ses papiers en raptant les enfants pour les envoyer au pays afin qu’ils soient élevés avec les normes des parents au Maroc et puis ouvrait à Bruxelles un petit magasin dans le ghetto de la gare du midi. J’ai vu aussi des jeunes étudiantes terminant des études d’assistante sociale et/ou d’assistante en psychologie qui partaient en vacances au Maroc, leur terre d’origine, pour y être mariées de force avec un autochtone à qui elle était promise depuis la naissance. La courageuse sénatrice Anne-Marie LIZIN a mené elle-même des opérations de rapatriement pour restituer des bébés à leur mère, ce dont la bureaucratie belge était incapable. Comme je le rappelle toujours, attention aux amalgames : le jeune bourgeois qui vient faire ses études de médecine à Liège reste invisible et on voit juste les pauvres des pays pauvres qui viennent jouer à la racaille. Le responsable n’est pas l’ethnie mais la misère et la misère est possible grâce à nos sociétés de l’injustice sociale des revenus bénie par le parti socialiste. Notons le décalage dans la représentation populaire excitée par les mosquées de Suisse et autres provocations fortuites( ?) et la réalité : la dernière vague migratoire recensée de 2006 à 2007 constate une augmentation de 40% de polonais et de 79,5 % des roumains. On peut faire l’hypothèse qu’il s’agit bien là de la libéralisation du travail dans l’Europe par la directive BOLKERSTEIN rejetée par les travailleurs mais néanmoins votée par le parlement européen trois mois après son rejet. Un seconde hypothèse serait dans l’incivisme chronique des populations maghrébines qui surpeuplent nos prisons.
Pourtant, les plus dangereux et les plus discrètes sont les mafias russes, tchétchènes et albanaises avec leur pratique de la traite des femmes.
Analyse sahélienne
La tranche de vie du jeune sahélien peut se révéler plus noble : le jeune est chargé de mission par la famille et le village qui se cotise pour financer son voyage dont la finalité est de trouver un boulot en Europe pour renvoyer par après de l’argent au village ; ce sont de jeunes guerriers à la chasse aux sous.
Souvent cependant, après l’arrivée à Paris ou à Bruxelles, ce sera la cité HLM, la fratrie nombreuse, le peu de place laissé à la mère éducative, donc le taux élevés d’échecs et puis la délinquance, ce qui peut être appelé la culture de la pauvreté. Les jeunes manquant des clés socio-éducatives et sociales sont enclavés dans un ghetto manquant d’opportunités d’insertion sociale, ils deviennent exclus et dépendant de l’assistance publique (chômage ou RMI). Notons qu’en comparant avec les ghettos noirs des E-U, les familles africaines migrantes en France ne sont pas des familles disloquées. Depuis les chiffres de 1980, elles sont fragilisées au niveau des ressources financières et du bagage éducatif mais elles restent avec une structure familiale (sauf chez les parents toxico ou alcoolo), la différence avec les E-U résidant dans les fortes proportions de familles monoparentales de ceux-ci. Notons toutefois que les familles du quart-monde autochtones vivant dans les cités rencontrent des problèmes identiques : une dépendance chronique à l’assistance et un désintérêt des filières d’études. NANDO (Mali 2009)[2]
D’où vient le diagnostic de l’effondrement de l’autorité parentale ? Peut-être d’abord des stéréotypes (préjugés collectifs) des magistrats de la jeunesse stigmatisant un manque de repères chez les jeunes (cf. les études d’Habermas allant dans ce sens). Avec le sociologue LAGRANGE, on peut aussi formuler une autre hypothèse : celle d’un excès d’autoritarisme du père inadapté au contexte sociétal dans lequel il vit, une distinction entre l’autorité statutaire et les compétences. Il y a un hiatus entre le statut (l’autorité du père) et le rôle (de l’enseignant).
Notons en plus qu’en Afrique, il y a un clivage entre la société des femmes (impures) et celle des hommes, cette dernière étant également clivée en classes d’âge. Par exemple, des gens d’une même génération sont dits « à plaisanterie » mais il ne peut y avoir de trop grande familiarité avec les plus jeunes générations. Je me souviens que lors d’un voyage de découverte de la Côte d’Ivoire avec un groupe d’étudiants en agriculture tropicale, un de ceux-ci avait en groupe fait preuve de familiarité avec un de nos hôtes locaux qui lui avait répliqué « que l’on n’avait pas gardé les vaches ensemble ! ».
L’autorité du père se donne à voir par son âge, le respect des autres et les contraintes sévères qu’il afflige à ses femmes. Voilà les repères des jeunes envers leur père : l’autorité et une image d’admiration. La « pureté » des hommes se donnera par l’initiation sexuelle : circoncision pour les garçons (banale) et excision pour les filles (une boucherie), cela pour en quelque sorte une mise à distance de notre nature animale. Les femmes venues après les hommes migrants sont formatées au respect des mâles (même si leur conduite est arbitraire et violente) mais ces hommes venus pour un El Dorado et désenchantés de leur parcage en périphérie urbaine et de leur enfermement dans des rôles actifs subalternes (balayeurs par exemple) sont aigris et cherchent « un chien pour le battre », c’est-à-dire qu’ils reportent leurs frustrations/ressentiments en « engueulant » leurs femmes. Par exemple, elles n’ont pas d’autorité scolaire sur les enfants alors que c’est eux-mêmes qui les ont disqualifiées devant les enfants ! De plus, si un conseiller en orientation vient voir la mère, celle-ci bien dressée va dire en gros : « je ne peux rien dire, mon mari n’est pas là, il travaille ! ». C’est une situation de double-bind (de paradoxe) pour les mères sans autorité déléguée par le père, elles ne peuvent donc rien faire et ce sera parfois la dépression ou le suicide (aussi bien pour la mère considérée comme jeune fille au pair que pour la fille). De leur côté, les pères du Mali ou du Moyen Atlas ou d’ailleurs ne peuvent cacher aux fils qu’ils sont des HAS BEEN et savent qu’ils ont raté l’essentiel de leur migration de passage par manque de cohésion avec leur femme pour former une solidarité éducative. Brutalité et autoritarisme envers les femmes ont tout gâché de ce voyage dans le temps entre leur Moyen-âge et la société hypermoderne. Mais comment le reconnaître si bien que cette radicalisation mettant les fils au-dessus des mères brouillent les repères éducatifs de ceux-ci qui insultent leurs professeures comme ils insultent leur mère. Le père désemparé va rapter son fils pour lui redonner des racines au pays et ce sera alors une cause de divorce avec la mère laissée seule à Paris ou à Bruxelles.
La mère migrante est une victime dont personne ne s’occupe (sans ses frères ou son propre père restés au pays). Elle n’a pas d’autorité sur son fils qui l’insulte et elle représente un modèle négatif pour la fille qui par réaction solidaire inconsciente avec la mère va nier sa féminité derrière d’abord un foulard HIDJAB puis derrière un sac poubelle NIQUAB, il ne s’agit pas de tradition, il s’agit de symptôme d’identification ratée. Pour les garçons, il faut également relever un traumatisme dû au comportement de la mère, celle-ci est à disposition totale du dernier-né mais dès qu’une nouvelle naissance survient, celui-ci perd toute symbiose avec la mère.
« Les femmes disqualifiées des familles patriarcales, ont tendance par compensation à être surprotectrices. Ces garçons qui restent longtemps collés au parent nurturant, qui n’ont pas appris à surmonter les frustrations, dévient souvent à l’adolescence, surtout dans des contextes où manque un modèle d’accomplissement masculin. L’accentuation des traits d’omnipotence des garçons s’accroît lorsque le surinvestissement affectif des mères vient à la rencontre d’un effacement de pères peu éduqués. »[3]
Pour synthétiser cette réflexion, rappelons qu’une pat importante du flux migratoire des sans-papiers ne vient pas d’un caprice fortuit d’un jeune homme mais d’une organisation villageoise qui l’a doté d’un pécule conséquent pour payer les passeurs et soudoyer les douaniers.
Les jeunes sont investis d’une mission qui consiste à s’intégrer, trouver du travail et ristourner au village une part de leur salaire par la WESTERN UNION pour faire vivre tout le village au pays.
« Si l’on ne prend pas en considération cet objectif, on ne comprend pas non plus la position des migrants du Sahel en Europe. Toute leur vie est tramée par une tension entre ce qu’ils font ici et ce qu’ils font et veulent faire là-bas. Pour beaucoup de chefs de famille africains, l’Europe n’est pas, en tant que telle, un lieu où ils souhaitent vivre mais un moment et un moyen dans une vie tournée vers l’Afrique. »[4]
Le prestige des pères qui travaillent dans des sous-emplois chez nous passe avant la réussite scolaire de leurs enfants. Le balayeur de rues de Paris, de retour au village est considéré comme un notable. Donc au fond, les grandes perdantes sont les épouses sacrifiées à l’hégémonie des mâles et les victimes sont les enfants insultant leur mère puis leurs professeures et sciant ainsi la branche sur laquelle ils pourraient être assis, d’où cette récupération des forces fascistes islamistes de la haine de nos sociétés qui est en fait d’abord chez les jeunes une mésestime d’eux-mêmes, une honte !
Si nous voulons passer de la pensée à l’action avec nos modestes moyens, il faut se déplacer en amont pour soutenir les écoles locales et tout particulièrement la scolarisation des filles. Ce sera par l’éducation laïque que ces enfants ne tomberont pas dans le piège de ce que l’on a voulu faire d’eux.
Merci à tous ceux qui l’ont compris et qui ont fait un don à notre asbl d’aide humanitaire le « Groupe d’Autoformation Psychosociale »(GAP). Pour rappel, pour nos autres amis, verser au moins 10-15 euros au compte GAP068-2426901-85, c’est la garantie que le moindre sou sera utilisé pour « les enfants d’abord ». Merci et bonnes fêtes de fin d’année.
« Déjà nos villages s’éloignent. Quelques fantômes m’accompagnent. Y’aura des déserts, des montagnes à traverser jusqu’à l’Espagne. Et après…Inch’allah.
On a de mauvaises chaussures. L’argent cousus dans nos doublures. Les passeurs doivent nous attendre, le peu qu’on a ils vont le prendre.
Est-ce que l’Europe est bien gardée ? Je n’en sais rien. Est-ce que les douaniers sont armés ? On verra bien. Si on me dit, c’est chacun chez soi, moi je veux bien, sauf que chez moi il n’y a rien.
Pas de salon, pas de cuisine, les enfants mâchent des racines. Tout juste un carré de poussière. Un matelas jeté par terre.
Vous vous imaginez peut-être que j’ai fait tous ces kilomètres, tout cet espoir, tout ce courage pour m’arrêter contre un grillage.
La moitié d’un échafaudage j’en demande pas davantage. Un rien, une parole, un geste, donnez-moi tout ce qu’il vous reste. Et après…Inch’allah. » (Francis CABREL, « African Tour in album « Des roses et des orties », 2008)
Jean-Marie LANGE, 21.12.2010
[1] Source : LAGRANGE Hugues (Sociologie CNRS), Le déni des cultures, Paris, Seuil, septembre 2010.
[2] En janvier-février 2011, nous planterons 1000 arbres (MORINGA) à haute valeur alimentaire à Nando (Mali) et le GAP subsidiera une cantine scolaire pour 480 petits avec compléments nutritifs.
[3] LAGRANGE H. Le déni des cultures, Paris, Seuil, 2010, P.195.
[4] LAGRANGE H., ibid., p.197.
Introduction
L’Afrique n’est pas un monolithe ! Il y a l’Afrique équatoriale des bantous avec la culture des paniers (absence de conservation des aliments de base), donc sans futur programmé. Il y a l’Afrique des greniers (de la conservation des grains et de l’échange de ceux-ci, donc une structure d’accumulation et de pouvoir, le Sahel). A la lisière des savanes, il y a l’Afrique des troupeaux soudano-sahélienne qui en se sédentarisant se mêle à l’Afrique des greniers (Peuls, Touaregs,…), avec la raréfaction des pluies donc des troupeaux, ces populations sont les plus pauvres, si bien que la famille globale du Sahel constitue un tiers des migrants vers l’Europe.
Et puis il y a l’Afrique du Nord (Maghreb arabo-musulman, Berbères,Pieds-noirs,…), sans conteste la plus raciste et intégriste vis-à-vis de l’Europe qu’elle envie et qui en arrive à des stratégies coordonnées de prise de pouvoir chez nous (les marocains en Belgique via le contrôle local du PS et les algériens en France). N’ayons pas peur des mots : chaque fois que ces invités insultent nos institutions, ils font progresser un peu plus l’extrême-droite qui les hait. (Par exemple les charters de SARKOSY, les minarets en Suisse, etc.). Il n’est pas question ici de répondre à un discours haineux et disproportionné (comme les attaques des ambassades du nord dans le sud à cause de caricatures) mais de comprendre les phénomènes complexes pour trouver des solutions pacifistes avant que l’Archange St Michel envoit ses légions suréquipées sur ces pauvres gens. L’Afrique du Nord est complexée car après des discours belliqueux envers Israël, les armées musulmanes ont toutes été défaites par ce petit pays et les populations ne se rendent pas compte de la puissance de feu de l’OTAN qui ne les aime pas non plus. Il ne s’agit donc pas ici de la subjectivité de l’amour mais de coexistence respectueuse; lorsque un jeune invité dans nos écoles quasi-gratuites insulte sa professeure, il n’a pas conscience de notre générosité, ce qui n’est pas le cas des fanatisés de l’Arabie saoudite qui construisent des mosquées et non des écoles pour tous les humains ou encore des irakiens qui attaquent des églises non armées.
On dirait que ces réactions peu intelligentes et très violentes sont programmées par l’extrême droite organisée, la CIA et que les pseudo-socialistes du PS sont tellement en quête de voix qu’ils oublient les valeurs de la gauche ?
Développement
Selon l’anthropologie culturelle et sociale, deux grands systèmes relationnels se partagent le monde : le matriarcat où tous les biens appartiennent à la mère, où le géniteur n’est qu’un ami de l’enfant et où l’autorité est concentrée sur le frère de la mère, l’oncle et puis le patriarcat dominant aujourd’hui où c’est le nom du père qui se transmettra ainsi que les biens du lignage aux fils, les filles étant échangées dans d’autres clans contre une dot (l’exogamie).
La majorité des familles migrantes est patrilinéaire et la densité de ces familles maintient une première distance culturelle avec la famille bilinéaire restreinte et égalitaire entre les sexes des ethnies occidentales. Ces structures familiales agnatiques (patrilinéaires) migrantes contrôlent ses femmes et en principe la socialisation des enfants et des ados, ce qui choque nos peuples qui, depuis 1789, sont tous en accord avec les Lumières contre le dogmatisme et l’obscurantisme et pour les droits de l’homme et de la femme (ONU 1948) mais comme nous sommes civilisés, nous n’allons pas, pour une quelconque caricature, brûler leurs mosquées ou assassiner chez eux les progressistes (ceux qui pensent, pas les politiciens théocrates).
Les familles agnatiques exercent un fort contrôle des femmes épouses et mères. Les Mauritaniennes, Maliennes, Sénégalaises et Soudanaises ont un taux d’enfants « naturels » qui oscille entre 2 à 7% alors que ce taux pour les familles qui bordent le golfe de Guinée est de 20 à 25%. Dans les pays migrants tels le Mali, la Mauritanie et le Sénégal, la polygamie est codifiée, chacune son « tour ». Le système patrilinéaire contrôle la propriété des sols, du nom de famille et des femmes à donner en mariage, les femmes doivent être dociles (« bien soumises » me disait un ami du coin) et serviables et l’islam a renforcé cette ségrégation.
Dans les familles du Sahel, comme celles immigrées à Paris, on retrouve 1/3 de polygames avec un écart d’âge élevé entre les époux (13 ans de différence en moyenne selon une étude de l’OCDE en 1983) et malgré la polygamie – avec les sécheresses, les migrations et les dots trop élevées – il y a encore un surplus de femmes disponibles de 50 % ( dans la tranche d’âge de 30-40 ans). On compte in situ 2 hommes pour 3 femmes, ceci peut expliquer partiellement la soumission des femmes et réduit donc l’autonomisation des décisions des jeunes femmes (qui ne participent pas aux palabres) affaiblissant ainsi en amont la construction éducative reposant en principe aussi sur l’autorité des mères. Ce phénomène social explique également partiellement (car il y a aussi le manque d’éducation) le taux de fécondité élevé du Sahel. Partout ailleurs, là où les filles peuvent faire des études, on assiste à une régulation de ce cauchemar démographique. Lorsque les filles font des études (Asie, Afrique,…) les taux de fécondité baissent en corrélation avec la hausse de l’éducation des filles. Par rapport aux familles migrantes en région parisienne, on distingue des familles multiculturelles de 2 à 3 enfants, des familles d’Afrique hors Sahel de 4 à 4,5 enfants et des familles issues du Sahel, moins instruites, dont les fratries dépassent 7 personnes. Celles-ci se concentrent particulièrement dans les cités, autrement dit des familles habitant les quartiers sensibles sont plus larges que celles qui vivent au-dehors. Les enfants de familles extra-nombreuses sont moins bien scolarisés et plus proches du décrochage scolaire, de la délinquance et des tensions envers les forces de l’ordre.
Analyse globale
Sans repartir de la population soldatesque de Charles-Quint qui conquit nos belles provinces flamandes en leur imposant l’espagnol par immersion, on peut noter les migrations ouvrières de l’avant-guerre, vers 1920 avec les premiers migrants pour les charbonnages comprenant principalement les italiens (eux aujourd’hui totalement intégrés) puis les fortes migrations de l’avant et de l’après-guerre. Ce furent d’abord les juifs et les russes blancs fuyant le système des soviets, puis dès 1945, après la libération des camps et la fin du travail forcé, le retour de compatriotes ayant épousé des filles de l’Est, ou encore des familles polonaises fuyant les bolchevicks totalitaires. Les premiers travailleurs marocains nous arrivèrent pour la fin de l’exploitation des mines de charbon puis ce fut les mafias de l’Est (Albanie surtout) qui envoyèrent par ruse les jeunes filles pauvres et belles comme « filles à marier » ou « à louer » (la traite des êtres humains). Le visage de l’immigration se modifia avec le rassemblement des familles, notamment marocaines et aujourd’hui, dans le camp de concentration de Vottem, croupissent des sans-papiers sahéliens, turcs, afghans, iraniens,…qui prennent des risques de vie et de mort pour venir en Europe dépouillés par les passeurs, exploités par des négriers de la construction et des marchands de sommeil, nous en reparlerons.
Il n’y a rien d’illégal en soi dans le fait d’être un réfugié économique en soi avec femme et enfants voulant s’intégrer et faire faire des études aux enfants. Les études sociologiques officielles semblent gommer totalement l’aspect psychosociale des motivations : s’agit-il de trouver de nouvelles terres d’accueil où mes enfants vivront mieux ou bien s’agit-il pour la pègre de faire du profit en vendant des travailleurs sous-payés (et donc en concurrençant nos chômeurs, cf. la directive européenne BOLKERSTEIN) ou de prostituer des jeunes filles et des enfants ; les statistiques officielles ne font pas mention à ma connaissance de ce terrible hiatus. Selon les gardiens de prison (seule source disponible), si 80% des détenus pour délinquance dans les prisons sont maghrébins ou sahéliens, on en comprend la discrétion (et on peut comprendre les vols charter de rapatriements de SARKOSY qui eux se font sans beaucoup de discernement hélas) car cela susciterait encore plus le racisme réactionnel anti-islamique (des bandits qui recrutent des ados loosers, à ne pas confondre avec la sagesse des musulmans).
Pendant environ une dizaine d’années en formation d’adultes sur les histoires de vie, j’ai recueilli pléthore de récits de jeunes filles séduites sur une plage à qui le gigolo marocain proposait le mariage pour acquérir la nationalité belge, divorçait dès qu’il avait ses papiers en raptant les enfants pour les envoyer au pays afin qu’ils soient élevés avec les normes des parents au Maroc et puis ouvrait à Bruxelles un petit magasin dans le ghetto de la gare du midi. J’ai vu aussi des jeunes étudiantes terminant des études d’assistante sociale et/ou d’assistante en psychologie qui partaient en vacances au Maroc, leur terre d’origine, pour y être mariées de force avec un autochtone à qui elle était promise depuis la naissance. La courageuse sénatrice Anne-Marie LIZIN a mené elle-même des opérations de rapatriement pour restituer des bébés à leur mère, ce dont la bureaucratie belge était incapable. Comme je le rappelle toujours, attention aux amalgames : le jeune bourgeois qui vient faire ses études de médecine à Liège reste invisible et on voit juste les pauvres des pays pauvres qui viennent jouer à la racaille. Le responsable n’est pas l’ethnie mais la misère et la misère est possible grâce à nos sociétés de l’injustice sociale des revenus bénie par le parti socialiste. Notons le décalage dans la représentation populaire excitée par les mosquées de Suisse et autres provocations fortuites( ?) et la réalité : la dernière vague migratoire recensée de 2006 à 2007 constate une augmentation de 40% de polonais et de 79,5 % des roumains. On peut faire l’hypothèse qu’il s’agit bien là de la libéralisation du travail dans l’Europe par la directive BOLKERSTEIN rejetée par les travailleurs mais néanmoins votée par le parlement européen trois mois après son rejet. Un seconde hypothèse serait dans l’incivisme chronique des populations maghrébines qui surpeuplent nos prisons.
Pourtant, les plus dangereux et les plus discrètes sont les mafias russes, tchétchènes et albanaises avec leur pratique de la traite des femmes.
Analyse sahélienne
La tranche de vie du jeune sahélien peut se révéler plus noble : le jeune est chargé de mission par la famille et le village qui se cotise pour financer son voyage dont la finalité est de trouver un boulot en Europe pour renvoyer par après de l’argent au village ; ce sont de jeunes guerriers à la chasse aux sous.
Souvent cependant, après l’arrivée à Paris ou à Bruxelles, ce sera la cité HLM, la fratrie nombreuse, le peu de place laissé à la mère éducative, donc le taux élevés d’échecs et puis la délinquance, ce qui peut être appelé la culture de la pauvreté. Les jeunes manquant des clés socio-éducatives et sociales sont enclavés dans un ghetto manquant d’opportunités d’insertion sociale, ils deviennent exclus et dépendant de l’assistance publique (chômage ou RMI). Notons qu’en comparant avec les ghettos noirs des E-U, les familles africaines migrantes en France ne sont pas des familles disloquées. Depuis les chiffres de 1980, elles sont fragilisées au niveau des ressources financières et du bagage éducatif mais elles restent avec une structure familiale (sauf chez les parents toxico ou alcoolo), la différence avec les E-U résidant dans les fortes proportions de familles monoparentales de ceux-ci. Notons toutefois que les familles du quart-monde autochtones vivant dans les cités rencontrent des problèmes identiques : une dépendance chronique à l’assistance et un désintérêt des filières d’études. NANDO (Mali 2009)[2]
D’où vient le diagnostic de l’effondrement de l’autorité parentale ? Peut-être d’abord des stéréotypes (préjugés collectifs) des magistrats de la jeunesse stigmatisant un manque de repères chez les jeunes (cf. les études d’Habermas allant dans ce sens). Avec le sociologue LAGRANGE, on peut aussi formuler une autre hypothèse : celle d’un excès d’autoritarisme du père inadapté au contexte sociétal dans lequel il vit, une distinction entre l’autorité statutaire et les compétences. Il y a un hiatus entre le statut (l’autorité du père) et le rôle (de l’enseignant).
Notons en plus qu’en Afrique, il y a un clivage entre la société des femmes (impures) et celle des hommes, cette dernière étant également clivée en classes d’âge. Par exemple, des gens d’une même génération sont dits « à plaisanterie » mais il ne peut y avoir de trop grande familiarité avec les plus jeunes générations. Je me souviens que lors d’un voyage de découverte de la Côte d’Ivoire avec un groupe d’étudiants en agriculture tropicale, un de ceux-ci avait en groupe fait preuve de familiarité avec un de nos hôtes locaux qui lui avait répliqué « que l’on n’avait pas gardé les vaches ensemble ! ».
L’autorité du père se donne à voir par son âge, le respect des autres et les contraintes sévères qu’il afflige à ses femmes. Voilà les repères des jeunes envers leur père : l’autorité et une image d’admiration. La « pureté » des hommes se donnera par l’initiation sexuelle : circoncision pour les garçons (banale) et excision pour les filles (une boucherie), cela pour en quelque sorte une mise à distance de notre nature animale. Les femmes venues après les hommes migrants sont formatées au respect des mâles (même si leur conduite est arbitraire et violente) mais ces hommes venus pour un El Dorado et désenchantés de leur parcage en périphérie urbaine et de leur enfermement dans des rôles actifs subalternes (balayeurs par exemple) sont aigris et cherchent « un chien pour le battre », c’est-à-dire qu’ils reportent leurs frustrations/ressentiments en « engueulant » leurs femmes. Par exemple, elles n’ont pas d’autorité scolaire sur les enfants alors que c’est eux-mêmes qui les ont disqualifiées devant les enfants ! De plus, si un conseiller en orientation vient voir la mère, celle-ci bien dressée va dire en gros : « je ne peux rien dire, mon mari n’est pas là, il travaille ! ». C’est une situation de double-bind (de paradoxe) pour les mères sans autorité déléguée par le père, elles ne peuvent donc rien faire et ce sera parfois la dépression ou le suicide (aussi bien pour la mère considérée comme jeune fille au pair que pour la fille). De leur côté, les pères du Mali ou du Moyen Atlas ou d’ailleurs ne peuvent cacher aux fils qu’ils sont des HAS BEEN et savent qu’ils ont raté l’essentiel de leur migration de passage par manque de cohésion avec leur femme pour former une solidarité éducative. Brutalité et autoritarisme envers les femmes ont tout gâché de ce voyage dans le temps entre leur Moyen-âge et la société hypermoderne. Mais comment le reconnaître si bien que cette radicalisation mettant les fils au-dessus des mères brouillent les repères éducatifs de ceux-ci qui insultent leurs professeures comme ils insultent leur mère. Le père désemparé va rapter son fils pour lui redonner des racines au pays et ce sera alors une cause de divorce avec la mère laissée seule à Paris ou à Bruxelles.
La mère migrante est une victime dont personne ne s’occupe (sans ses frères ou son propre père restés au pays). Elle n’a pas d’autorité sur son fils qui l’insulte et elle représente un modèle négatif pour la fille qui par réaction solidaire inconsciente avec la mère va nier sa féminité derrière d’abord un foulard HIDJAB puis derrière un sac poubelle NIQUAB, il ne s’agit pas de tradition, il s’agit de symptôme d’identification ratée. Pour les garçons, il faut également relever un traumatisme dû au comportement de la mère, celle-ci est à disposition totale du dernier-né mais dès qu’une nouvelle naissance survient, celui-ci perd toute symbiose avec la mère.
« Les femmes disqualifiées des familles patriarcales, ont tendance par compensation à être surprotectrices. Ces garçons qui restent longtemps collés au parent nurturant, qui n’ont pas appris à surmonter les frustrations, dévient souvent à l’adolescence, surtout dans des contextes où manque un modèle d’accomplissement masculin. L’accentuation des traits d’omnipotence des garçons s’accroît lorsque le surinvestissement affectif des mères vient à la rencontre d’un effacement de pères peu éduqués. »[3]
Pour synthétiser cette réflexion, rappelons qu’une pat importante du flux migratoire des sans-papiers ne vient pas d’un caprice fortuit d’un jeune homme mais d’une organisation villageoise qui l’a doté d’un pécule conséquent pour payer les passeurs et soudoyer les douaniers.
Les jeunes sont investis d’une mission qui consiste à s’intégrer, trouver du travail et ristourner au village une part de leur salaire par la WESTERN UNION pour faire vivre tout le village au pays.
« Si l’on ne prend pas en considération cet objectif, on ne comprend pas non plus la position des migrants du Sahel en Europe. Toute leur vie est tramée par une tension entre ce qu’ils font ici et ce qu’ils font et veulent faire là-bas. Pour beaucoup de chefs de famille africains, l’Europe n’est pas, en tant que telle, un lieu où ils souhaitent vivre mais un moment et un moyen dans une vie tournée vers l’Afrique. »[4]
Le prestige des pères qui travaillent dans des sous-emplois chez nous passe avant la réussite scolaire de leurs enfants. Le balayeur de rues de Paris, de retour au village est considéré comme un notable. Donc au fond, les grandes perdantes sont les épouses sacrifiées à l’hégémonie des mâles et les victimes sont les enfants insultant leur mère puis leurs professeures et sciant ainsi la branche sur laquelle ils pourraient être assis, d’où cette récupération des forces fascistes islamistes de la haine de nos sociétés qui est en fait d’abord chez les jeunes une mésestime d’eux-mêmes, une honte !
Si nous voulons passer de la pensée à l’action avec nos modestes moyens, il faut se déplacer en amont pour soutenir les écoles locales et tout particulièrement la scolarisation des filles. Ce sera par l’éducation laïque que ces enfants ne tomberont pas dans le piège de ce que l’on a voulu faire d’eux.
Merci à tous ceux qui l’ont compris et qui ont fait un don à notre asbl d’aide humanitaire le « Groupe d’Autoformation Psychosociale »(GAP). Pour rappel, pour nos autres amis, verser au moins 10-15 euros au compte GAP068-2426901-85, c’est la garantie que le moindre sou sera utilisé pour « les enfants d’abord ». Merci et bonnes fêtes de fin d’année.
« Déjà nos villages s’éloignent. Quelques fantômes m’accompagnent. Y’aura des déserts, des montagnes à traverser jusqu’à l’Espagne. Et après…Inch’allah.
On a de mauvaises chaussures. L’argent cousus dans nos doublures. Les passeurs doivent nous attendre, le peu qu’on a ils vont le prendre.
Est-ce que l’Europe est bien gardée ? Je n’en sais rien. Est-ce que les douaniers sont armés ? On verra bien. Si on me dit, c’est chacun chez soi, moi je veux bien, sauf que chez moi il n’y a rien.
Pas de salon, pas de cuisine, les enfants mâchent des racines. Tout juste un carré de poussière. Un matelas jeté par terre.
Vous vous imaginez peut-être que j’ai fait tous ces kilomètres, tout cet espoir, tout ce courage pour m’arrêter contre un grillage.
La moitié d’un échafaudage j’en demande pas davantage. Un rien, une parole, un geste, donnez-moi tout ce qu’il vous reste. Et après…Inch’allah. » (Francis CABREL, « African Tour in album « Des roses et des orties », 2008)
Jean-Marie LANGE, 21.12.2010
[1] Source : LAGRANGE Hugues (Sociologie CNRS), Le déni des cultures, Paris, Seuil, septembre 2010.
[2] En janvier-février 2011, nous planterons 1000 arbres (MORINGA) à haute valeur alimentaire à Nando (Mali) et le GAP subsidiera une cantine scolaire pour 480 petits avec compléments nutritifs.
[3] LAGRANGE H. Le déni des cultures, Paris, Seuil, 2010, P.195.
[4] LAGRANGE H., ibid., p.197.
mardi 14 décembre 2010
Une école pour NANDO (Mali)
GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique: Jean-Marie LANGE jm.lange@skynet.be
DEXIA : 068-2426901-85; IBAN BE89 0682 4269 0185 BIC GKCCBEBB
Groupe d'Autoformation Psychosociale : Formations des adultes et actions humanitaires. L'association de formation des cadres GAP est une association (asbl) spécialisée en management associatif, en recherche-action participative et en prévention des conflits de groupe. Elle se veut résolument sans but lucratif; aussi, lorsqu'elle dégage un quelconque bénéfice, elle conçoit le projet d'une aide humanitaire technique et ciblée au Tiers Monde en partenariat avec les villageois. Avant-hier, il s'agissait de formations d'animateurs ruraux et d'animateurs de gestion au Mali (2002) et hier, c'était l'aide à des associations locales à MAKAMBA au sud Burundi (de 2007 à 2010). Notre association n'est pas subsidiée par la coopération au développement de Belgique. Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune confession et à aucun parti politique.
Site http://soutien.et.autonomie.free.fr/ Blog : http://gap-belgique.blogspot.com/;
GAP 2010/10 Une école pour Nando en 2011
Comme tous les enseignants, formateurs et intervenants psychosociaux nous respectons la pédagogie spécifique de nos collègues d’Afrique. Nos actions humanitaires ont pour but le soutien logistique des écoles s’incluant dans la mixité.
Qu’est-ce que le GAP ?
Un groupe d’enseignants, pour la plupart à la retraite, qui a apporté un jour d’été 1988 quelques cahiers et bics à l’école DOGON (Mali) de Nombori et a créé ses statuts d’asbl en 2005 . Nous organisons des formations pointues de cadres et les émoluments reçus servent, à l’euro près, à des projets ciblés de développement en Afrique, notamment au Burundi et au Mali. Nous voulons rester ouverts à tous et nous nous revendiquons donc seulement des droits de l’homme. Nous sommes bien sûr prêts à recevoir des subsides d’Etat de la coopération belge ou des aides d’entreprises sans pour autant devenir des placards de sponsoring publicitaire (mais c’est fou comme le courrier s’égare en Belgique, malgré nos évaluations rigoureuses). Pourquoi la coopération belge ne nous a-t-elle jamais soutenus en 5 ans et pourquoi aucun de nos articles d’explication n’a-t-il été publié dans les revues de l’AGCD ?(Avec un soutien financier complémentaire, nous aurions pu cet été acheter un moulin à grains pour la colline de KAYOBA, dans la province sud de MAKAMBA, au Burundi).
Quel est le projet ciblé en 2011 ?
Au MALI, dans le delta du Niger, près de MOPTI, existe un groupe dit « DOGON du plateau » assez pauvre car peu touristique. Nous avons visité les villages en 2009 et sélectionné NANDO avec ses 380 élèves (garçons et filles) pour deux enseignants et les plus petits portant les stigmates de la malnutrition. Nous ne donnons jamais d’argent mais du matériel et/ou de la nourriture sous le principe « food for work » pour rester soucieux de la dignité des jeunes personnes. Concrètement, nous allons en JANV-FEV 2011 installer une cantine scolaire pour que les 380 élèves aient un repas chaud à midi à l’école.
A ces repas, nous ajouterons des protéines animales (poulets) et des compléments alimentaires (minéraux, oligo-éléments et vitamines) pour que ces jeunes en pleine croissance profitent d’un apport dans leur développement physique et intellectuel.
Selon des recherches agronomiques récentes, le MORINGA est un arbre endémique d’une grand richesse alimentaire (feuilles, bois, racines) et nous demanderons en échange de l’action repas que chaque enfant repique deux arbres en les arrosant régulièrement et en les protégeant des chèvres. Ceux qui auront un de leurs deux arbres ayant survécu après deux ans auront une récompense encore à déterminer. (En reforestation, on s’est aperçu que 80% des plants replantés mourraient par faute d’arrosage constant). On demandera à chaque enfant de mettre sa marque au marker indélébile sur ses troncs. Le chef des travaux locaux du GAP s’active à l’élevage de 1000 plants en pépinière.
Pour être informé de nos travaux et des évaluations, versez 15 € ou plus sur le compte IBAN du GAP de la banque DEXIA : BE06 8242 6901 85. Par avance, nous vous remercions de votre soutien.
Sous-projet : si vous voulez soutenir la scolarité d’une petite fille du Mali âgée de 7 ans , pour par exemple faire un jour des études supérieures en Europe, versez votre obole sur son compte bloqué : SANOGO MARIAM, DEXIA N° 083-5299301-97. Merci pour elle.
Le moringa oleifera
Le Moringa oleifera[1] est un arbuste à croissance rapide dont les feuilles peuvent être mangées fraîches ou séchées (en poudre). Selon le Centre Mondial de Recherche sur les Légumes (AVRDC), c’est la plante la plus nutritive sur 120 testées.. Par une haute valeur nutritive, un concentré de protéines, de vitamines et de minéraux en plus d’excellente qualité gustative, c’est le futur « super aliment vert » des pays tropicaux.
Le MORIGNA OLEIFERA (Ghana, Niger, Nigéria) est un arbre originaire de l’Inde et courant en Afrique pour ombrager les cases et dont les propriétés ont été découvertes récemment. Les feuilles et les fruits peuvent servir de légumes aux propriétés nutritives et médicales ; la poudre de feuille (conservée à l’ombre) peut servir de condiments. En Inde, le fruit vert se cuisine comme un légume, les feuilles se consomment comme légumes verts, bouillis, sautés ou en assaisonnement, la graine peut se manger grillée comme une arachide. La graine peut aussi donner de « l’huile de Ben » comestible et employée en cosmétique et en horlogerie. 100 gr de MORINGA en feuilles fraîches = autant de calcium qu’un grand verre de lait, autant de fer qu’un steak de bœuf de 200 gr, autant de protéines qu’un œuf ; autant de vitamine C qu’une orange, autant de vitamine A qu’une carotte.
Mise en culture
La semence a un pouvoir germinatif limité à un an. Semis de deux graines en poquet à 2 cm de profondeur (pas plus). Lorsque les plans ont 30 cm, on arrache le plan le plus grêle (la graine germe après 5 à 12 jours en terre), le sol doit être drainé. L’arbuste peut se transplanter de pépinière en pleine terre, en lignes avec un écartement de 0,5 à 1 m entre les plants, les lignes étant orientées d’est en ouest pour l’ensoleillement maximal et l’interligne étant de 2 à 4 m. L’arbre sauvage peut atteindre de 3 à 4 mètres de hauteur la première année et jusqu’à 10 ou 12 mètres les années suivante; il faut donc pincer le bourgeon terminal dès une hauteur de 0,5 à 1 m pour éviter que la plante file trop haut. Le pinçage va provoquer la croissance des branches latérales qui seront également pincées à leurs bourgeons terminaux à 0,5 m (pinçage avec les ongles) pour le traiter en buisson touffu. L’arbre peut aussi se reproduire en bouture ligneuses (bois dur) d’un mètre de long (4 à 5 cm de diamètre), 1/3 de la longueur doit être enfouie sous terre (plantules plus sensibles que celles issues des semis), écartement entre 2 et 4 mètres, lignes en quinconce plantées d’est en ouest pour un maximum d’ensoleillement
Entretien : sarclage de la parcelle, Mulching (paillage) dès la plantation, puis arrosage dès que le sol sèche autour du plant. Enrichir le sol avec du compost ou du fumier (pas d’engrais chimiques). Taille d’entretien à 20 cm du niveau du sol juste avant les pluies (couper au-dessus du nœud).
Récolte :les branches seront coupées à un mètre au-dessus du sol tôt le matin ou tard le soir (les feuilles ne doivent pas être mouillées par la rosée), transporter les branches sous un abri pour le séchage (pas au soleil), effeuiller les branches et étaler les feuilles (toujours avec le pétiole) pour éviter qu’elles ne chauffent. Les folioles sont ensuite lavés dans des bacs d’eau potable avec une solution saline de 1% pendant 3 à 5 minutes pour débarrasser les germes éventuels puis de nouveau lavés à l’eau claire avant le séchage final .Il faut enfin égoutter les folioles dans des seaux perforés puis étaler sur des filets alimentaires pendant15 minutes avant d’apporter au séchage. Les feuilles séchées seront pilées au mortier, la poudre sera à nouveau séchée à 50°C pendant 30 minutes puis mise en bocaux avec couvercle à visser (la poudre prend vite l’humidité).
Synthèse pour le GAP de Marie-Claire, Patrick, Simbè et Jean-Marie
GAP.Belgique@skynet.be;
[1] Source : Dr Armelle de Saint Sauveur et Dr Mélanie Broin, Moringanews, CTA, Gemenos, mai 2010.
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique: Jean-Marie LANGE jm.lange@skynet.be
DEXIA : 068-2426901-85; IBAN BE89 0682 4269 0185 BIC GKCCBEBB
Groupe d'Autoformation Psychosociale : Formations des adultes et actions humanitaires. L'association de formation des cadres GAP est une association (asbl) spécialisée en management associatif, en recherche-action participative et en prévention des conflits de groupe. Elle se veut résolument sans but lucratif; aussi, lorsqu'elle dégage un quelconque bénéfice, elle conçoit le projet d'une aide humanitaire technique et ciblée au Tiers Monde en partenariat avec les villageois. Avant-hier, il s'agissait de formations d'animateurs ruraux et d'animateurs de gestion au Mali (2002) et hier, c'était l'aide à des associations locales à MAKAMBA au sud Burundi (de 2007 à 2010). Notre association n'est pas subsidiée par la coopération au développement de Belgique. Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se réfère à aucune confession et à aucun parti politique.
Site http://soutien.et.autonomie.free.fr/ Blog : http://gap-belgique.blogspot.com/;
GAP 2010/10 Une école pour Nando en 2011
Comme tous les enseignants, formateurs et intervenants psychosociaux nous respectons la pédagogie spécifique de nos collègues d’Afrique. Nos actions humanitaires ont pour but le soutien logistique des écoles s’incluant dans la mixité.
Qu’est-ce que le GAP ?
Un groupe d’enseignants, pour la plupart à la retraite, qui a apporté un jour d’été 1988 quelques cahiers et bics à l’école DOGON (Mali) de Nombori et a créé ses statuts d’asbl en 2005 . Nous organisons des formations pointues de cadres et les émoluments reçus servent, à l’euro près, à des projets ciblés de développement en Afrique, notamment au Burundi et au Mali. Nous voulons rester ouverts à tous et nous nous revendiquons donc seulement des droits de l’homme. Nous sommes bien sûr prêts à recevoir des subsides d’Etat de la coopération belge ou des aides d’entreprises sans pour autant devenir des placards de sponsoring publicitaire (mais c’est fou comme le courrier s’égare en Belgique, malgré nos évaluations rigoureuses). Pourquoi la coopération belge ne nous a-t-elle jamais soutenus en 5 ans et pourquoi aucun de nos articles d’explication n’a-t-il été publié dans les revues de l’AGCD ?(Avec un soutien financier complémentaire, nous aurions pu cet été acheter un moulin à grains pour la colline de KAYOBA, dans la province sud de MAKAMBA, au Burundi).
Quel est le projet ciblé en 2011 ?
Au MALI, dans le delta du Niger, près de MOPTI, existe un groupe dit « DOGON du plateau » assez pauvre car peu touristique. Nous avons visité les villages en 2009 et sélectionné NANDO avec ses 380 élèves (garçons et filles) pour deux enseignants et les plus petits portant les stigmates de la malnutrition. Nous ne donnons jamais d’argent mais du matériel et/ou de la nourriture sous le principe « food for work » pour rester soucieux de la dignité des jeunes personnes. Concrètement, nous allons en JANV-FEV 2011 installer une cantine scolaire pour que les 380 élèves aient un repas chaud à midi à l’école.
A ces repas, nous ajouterons des protéines animales (poulets) et des compléments alimentaires (minéraux, oligo-éléments et vitamines) pour que ces jeunes en pleine croissance profitent d’un apport dans leur développement physique et intellectuel.
Selon des recherches agronomiques récentes, le MORINGA est un arbre endémique d’une grand richesse alimentaire (feuilles, bois, racines) et nous demanderons en échange de l’action repas que chaque enfant repique deux arbres en les arrosant régulièrement et en les protégeant des chèvres. Ceux qui auront un de leurs deux arbres ayant survécu après deux ans auront une récompense encore à déterminer. (En reforestation, on s’est aperçu que 80% des plants replantés mourraient par faute d’arrosage constant). On demandera à chaque enfant de mettre sa marque au marker indélébile sur ses troncs. Le chef des travaux locaux du GAP s’active à l’élevage de 1000 plants en pépinière.
Pour être informé de nos travaux et des évaluations, versez 15 € ou plus sur le compte IBAN du GAP de la banque DEXIA : BE06 8242 6901 85. Par avance, nous vous remercions de votre soutien.
Sous-projet : si vous voulez soutenir la scolarité d’une petite fille du Mali âgée de 7 ans , pour par exemple faire un jour des études supérieures en Europe, versez votre obole sur son compte bloqué : SANOGO MARIAM, DEXIA N° 083-5299301-97. Merci pour elle.
Le moringa oleifera
Le Moringa oleifera[1] est un arbuste à croissance rapide dont les feuilles peuvent être mangées fraîches ou séchées (en poudre). Selon le Centre Mondial de Recherche sur les Légumes (AVRDC), c’est la plante la plus nutritive sur 120 testées.. Par une haute valeur nutritive, un concentré de protéines, de vitamines et de minéraux en plus d’excellente qualité gustative, c’est le futur « super aliment vert » des pays tropicaux.
Le MORIGNA OLEIFERA (Ghana, Niger, Nigéria) est un arbre originaire de l’Inde et courant en Afrique pour ombrager les cases et dont les propriétés ont été découvertes récemment. Les feuilles et les fruits peuvent servir de légumes aux propriétés nutritives et médicales ; la poudre de feuille (conservée à l’ombre) peut servir de condiments. En Inde, le fruit vert se cuisine comme un légume, les feuilles se consomment comme légumes verts, bouillis, sautés ou en assaisonnement, la graine peut se manger grillée comme une arachide. La graine peut aussi donner de « l’huile de Ben » comestible et employée en cosmétique et en horlogerie. 100 gr de MORINGA en feuilles fraîches = autant de calcium qu’un grand verre de lait, autant de fer qu’un steak de bœuf de 200 gr, autant de protéines qu’un œuf ; autant de vitamine C qu’une orange, autant de vitamine A qu’une carotte.
Mise en culture
La semence a un pouvoir germinatif limité à un an. Semis de deux graines en poquet à 2 cm de profondeur (pas plus). Lorsque les plans ont 30 cm, on arrache le plan le plus grêle (la graine germe après 5 à 12 jours en terre), le sol doit être drainé. L’arbuste peut se transplanter de pépinière en pleine terre, en lignes avec un écartement de 0,5 à 1 m entre les plants, les lignes étant orientées d’est en ouest pour l’ensoleillement maximal et l’interligne étant de 2 à 4 m. L’arbre sauvage peut atteindre de 3 à 4 mètres de hauteur la première année et jusqu’à 10 ou 12 mètres les années suivante; il faut donc pincer le bourgeon terminal dès une hauteur de 0,5 à 1 m pour éviter que la plante file trop haut. Le pinçage va provoquer la croissance des branches latérales qui seront également pincées à leurs bourgeons terminaux à 0,5 m (pinçage avec les ongles) pour le traiter en buisson touffu. L’arbre peut aussi se reproduire en bouture ligneuses (bois dur) d’un mètre de long (4 à 5 cm de diamètre), 1/3 de la longueur doit être enfouie sous terre (plantules plus sensibles que celles issues des semis), écartement entre 2 et 4 mètres, lignes en quinconce plantées d’est en ouest pour un maximum d’ensoleillement
Entretien : sarclage de la parcelle, Mulching (paillage) dès la plantation, puis arrosage dès que le sol sèche autour du plant. Enrichir le sol avec du compost ou du fumier (pas d’engrais chimiques). Taille d’entretien à 20 cm du niveau du sol juste avant les pluies (couper au-dessus du nœud).
Récolte :les branches seront coupées à un mètre au-dessus du sol tôt le matin ou tard le soir (les feuilles ne doivent pas être mouillées par la rosée), transporter les branches sous un abri pour le séchage (pas au soleil), effeuiller les branches et étaler les feuilles (toujours avec le pétiole) pour éviter qu’elles ne chauffent. Les folioles sont ensuite lavés dans des bacs d’eau potable avec une solution saline de 1% pendant 3 à 5 minutes pour débarrasser les germes éventuels puis de nouveau lavés à l’eau claire avant le séchage final .Il faut enfin égoutter les folioles dans des seaux perforés puis étaler sur des filets alimentaires pendant15 minutes avant d’apporter au séchage. Les feuilles séchées seront pilées au mortier, la poudre sera à nouveau séchée à 50°C pendant 30 minutes puis mise en bocaux avec couvercle à visser (la poudre prend vite l’humidité).
Synthèse pour le GAP de Marie-Claire, Patrick, Simbè et Jean-Marie
GAP.Belgique@skynet.be;
[1] Source : Dr Armelle de Saint Sauveur et Dr Mélanie Broin, Moringanews, CTA, Gemenos, mai 2010.
GAVé
GROUPE D’AUTOFORMATION PSYCHOSOCIALE
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Site : http://soutien.et.autonomie.free.fr
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique: Jean-Marie LANGE gap.belgique@skynet.be
DEXIA : 068-2426901-85; IBAN BE89 0682 4269 0185 BIC GKCCBEBB
Site : http://soutien.et.autonomie.free.fr;
Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se référe à aucune confession et à aucun parti politique.
Son objectif est double :
- proposer en Europe (Allemagne, Belgique, France,…) des formations de cadres en groupe dans une optique d'autoformation, d'autonomie ou des accompagnements individuels de style coaching, gestalt, thérapie familiale, histoires de vie,…
- avec les bénéfices engendrés, financer dans le Tiers-monde
des projets éducatifs dits "intégrés" allant
de l'alphabétisation à l'autonomisation économique d'un village en collaboration
avec des équipes in situ qui nous
permettent de contrôler la faisabilité et l'évaluation de ces projets.
VOYAGE D'ETUDE AU MALI pour de nouveaux projets
Intervenants bénévoles : Marie-Claire et Jean-Marie LANGE – janvier 2009
Préambule
AWA, 10 ans apprend très bien à l'école. Lorsqu'elle rentre à la maison, alors que ses frères branchent la TV, elle essaye de faire ses devoirs. Mais sa mère et sa grand-mère, les femmes de la maison, l'appellent pour les aider dans les tâches domestiques. AWA est plus intelligente que ses frères mais ne fera pas - par "manque" de temps - des études. Est-ce cela que l'on appelle émancipation féminine dans le tiers-monde ? (Bandiagara - Mali - janvier 2009)
Par rapport à nos expériences GAP asbl de 2007 et 2008, nous avons constaté que même si de nombreux objectifs ont été atteints au Burundi, le premier d'entre eux "l'éducation des petites filles" n'a pas pu être rencontré car cet enjeu est massivement investi par les Eglises Evangéliques et relativement peu par l'Etat que nous aurions aimé soutenir.
Un second axe a germé dans nos têtes suite à notre tour sans contrainte du Mali, c'est l'émergence des voyages touristiques équitableschez l'habitant, un bel échange culturel certes mais nous nous demandons si, dans toutes les pratiques actuelles les sommes réclamées à des touristes souvent peu fortunés vont bien en majorité dans les poches des autochtones et si eux-mêmes, les dits touristes écologiques ne seraient pas un peu exploités ? Après analyse, nous lancons le projet martyr GAVé "Groupe autonome pour des voyages équitables" filiale du GAP et qui pourrait enrichir le GAP formation comme le GAP interventions humanitaires, à l'instar de notre bimensuel en ligne le CAPI (Cahiers d'Autoformation et de Pédagogie Institutionnelle)
Le pré-projet GAVé
Analyse
Voyageurs au Tiers-monde par passion depuis 40 ans, nous avons découvert une organisation à Mulhouse (France) qui peut organiser des circuits chez l'habitant pour 1450 euros/personne (dont 650 euros prévus pour l'avion) pour 15 jours de découverte. Mais quelle est la part de ce prix qui va vraiment aux popuplations pauvres de l'accueil ? et n'est-ce pas d'une certaine façon "racketer" des touristes peu argentés qui ne savent pas ce que c'est que de vivre dans une favela sans eau, ni électricité, ni égoûts ?
Tout commence par le manque d'égoûts : dans les fosses septiques, comme dans les marigots d'eau stagnante riches en déchets organiques en décomposition, les larves de moustiques pullulent avec des variétés de plus en plus resistantes aux anti-paludéens ainsi que les asticots de belles et grosses mouches bleues qui se nourrissent du contenu des fosses septiques et après leur éclosion viennent poursuivre leur alimentation gourmande sur les étals des boucheries, car pas d'électricité = pas de frigo. Les mouches gavées se bougent pareseussement de cette viande exposée à un soleil magnifique depuis le matin lorsque le boucher secoue les carcasses pour en faire des morceaux pour brochettes. Celles-ci ne sont pas toujours bien cuites et les toubabous (blancs) trompés par la bonne odeur de viande grillée souffriront de dysentries, leur flore intestinale n'étant pas adaptée c'est-à-dire blindée.
Le touriste abonné à la fosse d'aisance (qui doit servir à tout le monde) dormira dans des lits aux matelas le plus souvent douteux et régulièrement en compagnie de souris et de rats vexés de cette intrusion chez eux. Il n'y a pas de méchanceté mais tout simplement les normes d'hygiène occidentale restent mystérieuses voire incompréhensibles pour la plupat des autochtones de bonne volonté.
Pourquoi ne pas penser un système plus équitable où le touriste demandeur de contacts culturels ne serait pas abusé par un voyagiste ? Lorsque l'on voyage seul en finançant un véhicule avec chauffeur expérimenté, le salaire journalier de celui-ci est de 5000 FCFA/Jour soit 7,6 euros, soit 190 euros pour un mois de jours ouvrables ! Nous, nous payons par éthique toujours le double mais sans ostentation dans le respect de la dignité de la personne (achat de meubles, repas partagés, chambre pour chauffeur, primes, congés payés, etc….). Et nous nous proposons de faire la même demarche pour les touristes de bonne volonté, c'est-à-dire ne pas les loger – comme Nouvelles Frontières [1] l'a fait avec nous – dans des bordels crados mais dans des campements ou des motels propres et équipés d'un confort minimal : une toilette pour y mettre les fesses et de l'eau chaude pour se doucher réellement.
L'essentiel est dans un voyage de partager le contact humain, les cultures et les ressources et non d'inverser l'exploitation de l'homme par l'homme pour exploiter aussi les toubabous. Par exemple si le voyageur paye 650 euros un billet A-R AIRTUNISIE, il importe que, dans les 800 euros de budget restant, des frais raisonnables soit prélevés pour l'intérêt de tous mais qu'il en ait malgré tout pour son argent. Par exemple, le trajet Bamako-Sévaré en bus est peu coûteux alors que dans un minibus privé, pour quinze jours il faut prévoir 300.000 FCFA de carburant, 200.000 de location du véhicule pendant cette durée et 140.000 pour le chauffeur. Il en va de même pour des repas sans steack de mouches et avec des installations hôtelières minimales.
Découverte citoyenne du Mali authentique avec le GAVé – Groupe Autonome pour des voyages équitables.
Rappel : Le Groupe d'Autoformation Psychosociale – GAP est une asbl loi de 1921 dont les statuts ont été déposés en 2005, le GAP repose sur la finalité d'être une association pour le développement de l'autonomie et de la participation sociale en développant deux objectifs généraux:
1) Des formations de cadres compétitives et participatives.
2) Le développemenet d'associations autogérées et équitables au Tiers-monde.
Le "GAVé" est un objectif opérationnel du second objectif général.
Nous demandons 800 euros par personne pour le circuit, cette somme comprend les déplacements, les repas et les logements (pas les boissons) ainsi que la totalité des frais de l'accompagnateur/trice. La transparence des comptes sera totale : une somme forfaitaire de 50 euros pour les projets humanitaires du GAP sera prelevée comme unique frais de dossier (au Burundi, les jardins de Kayoba, l'atelier couture de Makamba et les fours solaires des écoles et de la maternité et au Mali, la conception de l'école laïque des filles) soit la cotisation de membre de soutien à notre asbl. Le trop perçu du budget sera retrocédé aux voyageurs équitables. Il est toutefois laissé au libre arbitre de chacun de soutenir les écoles des villages les plus démunis non en donnant aux enfants (apprentissage de la mendicité) mais au maître d'école. Lors de l'étude de la faisabilité du projet, nous avons laissé par couple 10 euros/école à chacune des 3 écoles vues au pays Dogon, ce qui n'est pas énorme…pour nous.
Budget prévisionnel : 10 jours (9 nuits)
- Bamako : Hotel Aquarius 25.000 FCFA (chambre double avec climatisation) : une nuit
- Barrage de Sélingué, gîte Yaala 9000 FCFA (case confort) : 2ème nuit
- Sikasso : Le WASSOULOU, Motel 16.000 (clim) : 3ème
- Mopti : Le Campement , 20.000 (ventilé): 4, 5 ème, 6ème et 8ème.
- Bandiagara : Le KAMBARY (cheval blanc) hôtel, 20.000 (ventilé) : 7ème
- Ségou – Hotel DJOLIBA, 20.000 (ventilé) : 9ème,
Soit 170.000 (chambre double donc divisé par deux )= 85.000 FCFA divisé par 655 = 128 euros/p
- Transport interne:
- location véhicule dix jours : 200.000
- carburant : 300.000
- salaire chauffeur : 60.000, soit 560.000 "transport interne"divisé en 4 personne au minimum = 140.000 : 655 = 213 euros/p
- Nourriture (lunch tartines + un repas restaurant plat du jour midi ou soir ) évaluation moyenne 200.000 pour 10 jours, soit : 300 euros/p
Prise en charge de l'accompagnatrice : logement une part, nourriture une part = 128+300 = 428 : 4 = 107 euros.
Cotisation GAP – frais de dossier 50 euros/p
Au total Logement : 128
Transports : 213
Nourritures : 300
Frais guide: : 107
Dossier : : 50
===
798 euros.(Tout compris sauf vol A-R Bruxelles-Bamako et les boissons)/
1er jour
Aéroport de BAMAKO, vous êtes pris en charge par un membre du GAP. Selon l'heure d'arrivée effective du vol, le groupe de 4 à 7 personnes (+ le chauffeur+ l'accompagnatrice = 9 max) sera soit déposé à l'hôtel AQUARIUS tout nouveau, très proprr et situé un peu avant le pont accédant à la vieille ville de Bamako (genre en-dehors du périphérique parisien) pour une nuit récupératrice soit un débarbouillage avant la visite de la capitale, du marché central, des quartiers commerçants autour de la mosquée, du nouveau musée, etc. En cas d'arrivée tardive, la visite de la ville se fera le lendemain matin.
Votre accompagnateur/trice parlant français reprécisera l'objectif humanitaire du GAP et notre volonté d'un tourisme équitable pour tous, entre les gavés et les affamés, c'est-à-dire avec un contact authentique envers les populations rencontrées et un tact exquis (pas de photo si les gens ne le désirent pas, etc.) mais sans pour autant galérer chez un autochtone sympa dont les normes sanitaires pourraient être très différentes de celles des toubabous (blancs).
2ème jour (2ème nuit)
Départ pour le sud et la frontière guinéenne et les endroits de villégiatures des autochtones nantis avec la visite du barrage hydroélectrique de Selingué, de la fraîcheur arborée de la région et de l'exploitation de poulets en autarcie (fientes et bouses des boeufs fertilisant les cultures fourragères, etc.), de Monsieur Bounafou Sanogo, agriculteur (et ingénieur hydraulicien), visite du marché local. Nuit au gîte de passage YAALA (très propre, sanitaires corrects, douches, …) .
3ème jour (3ème nuit)
Reprise de la route sud-est en "goudron" (asphalte) vers le centre du pays SENOUFO et son chef-lieu SIKASSO, ville anciennement fortifiée où on distingue encore la muraille TATA entourant la ville forteresse qui permettait à des cavaliers de protéger la ville avec en son centre le mamellon petit terte de terre de 30 mètres de haut édifié par le roi TIEBA. Ce sera sur le flanc du mamelon (avec les tables inclinées) que nous déjeunerons dans une gargotte dénommée "Les Amis" (près de la banquet BCEAO). Nous recommandons le poisson capitaine avec comme accompagnement des bananes plaintains frites (l'aloko).
Gargoutte "Les Amis" au flanc du mamellon, tables penchées.
Après déjeuner, visite de la ville et de ses alentours : le centre culturel et le musée SENOUFO tenus par un père blanc espagnol passionné d'anthropologie comparée, puis les grottes de MISSIROKORO (12 km de la ville) avec d'un côté un autel animiste et de l'autre un ermite marabout. Nuit au motel WASSOULOU.
MISSIROKORO
Le WASSOULOU
4ème jour (4ème nuit)
Longue journée de déplacement vers le N-E avec un arrêt technique pour déjeuner à KOUTIALA (pays des Mynyanka) vers 13 h dans une gargotte fonctionnelle (aucun charme) de la gare routière.
Puis reprise de la route (7 heures au total) pour arriver à la Venise du Sahel : MOPTI. Installation au campement rénové (ventilé).
5ème jour (5ème nuit)
Visite de la ville de MOPTI, mosquée de LOMOGUEL (1933 en banco), promenade en pinasse, les quartiers chics le long d'une allée bordée d'arbres le long du fleuve (jusqu'à l'hôtel le plus luxueux "Le Kanaga" où l'on peut prendre un verre éventuel, visite du quartier pauvre des pécheurs BOZO (huttes en végétaux) avec un pont piétonnier à péage (15 centimes d'euros par personne soit 100 francs CFA). Déplacement dans la ville voisine plus calme et moins touristique de Sévaré où l'on peut diner à la gargotte "c'est délicieux" sur la route 201 un peu avant l'embranchement à gauche pour l'aéroport local. Nuit au Campement.
Mosquée
6ème jour (6ème nuit)
L'accompagnatrice aura prévu des panniers repas avec du pain frais et des petits suisses pour le midi, nous partons pour la grande mosquée de DJENNE de l'autre côté du bras du fleuve Niger, le Bani. Une vingtaine de kilomètre puis un bac pour traverser et la magie du site ensuite. Retour au campement de Mopti en fin d'après-midi.
7ème jour (7ème nuit)
Départ pour le pays DOGON par le nord, la route de DOUENTZA (prendre un guide dans la ville) pour visiter à 4km après la ville (en direction d'HOMBORI) le village de FOMBORY (petit musée ringard) et surtout ses nécropoles dans les rochers en surplomb. Attention aux guides illustrés de chez nous, selon le Petit Futé Mali 2010, le village de Borko (50 km avant DOUENTZA en venant de Sévaré) est réputé pour ses caimans sacrés.
Ce lieu est déjà à éviter car investi par des jeunes requins qui depuis février 2009 veulent racketer les touristes. Admirez sur le trajet, le désert de Pierre noire. Demi-tour vers le sud et la ville de Bandiagara : visite d'un village DOGON jouant la carte touristique mais bien cadre et accessible, SONGO et son célèbre auvent aux peintures rupestres. Nuit et diner à l'hôtel Le Kamabary (cheval blanc) construit par un célèbre architecte italien en alcoves de briques évoquant les huttes BOZO mais avec le confort nécessaire.
Songo
"Le cheval blanc" Bandiagara
8ème jour (8ème nuit)
Les villages de la falaise de Bandiagara (Sanga, Banani, Ireli,..;) sont un peu saturés par le tourisme et la mendicité systématique des enfants est un peu lourde (ils connaissent deux mots français "bics bonbons !"). Après notre initiation de la veilleau style village DOGON et aux magnifiques points de vue, nous partons vers des villages DOGON méconnus, ceux du plateau (piste de terre et de sable), des villages très beaux et préservés comme ceux de NIONGONO, village fortifié sur un pic rocheux où des cultivateurs récoltent des calices d'HIBISCUS servant à la préparation de la boisson rafraîchissante BISSAP et de NANDO. Il faut aussi goûter une petite céréale, plus petite que le mil, le FONIO, spécifique du pays DOGON et délicieuse. Visions inoubliables.
NIONGONO
NANDO
Retour vers la route de DOUROU, là où le véhicule doit s'arrêter (au-dessus de la falaise) pour une promenade de 9 km à pieds pour visiter le site impressionnant de NOMBORI et le village d'IDJELI.
"La piste partant de Bandiagara vers KORO passe la ligne de la falaise à Yawa en laissant Dourou un peu sur la droite (en effet, à 1,5 km) et cette piste se prolonge sans discontinuité à NOMBORI. Lorsque, dans un de nos précédents voyages, nous avons marché de Sangha-Banani jusque Nombori (3 jours), nous avions le souvenir que les véhicules nous attendaient à Yawa (au sommet de la falaise) et de même sur la carte Michelin et une autre de Ouagadougou comprenant cette région, NOMBORI n'était pas praticable même en 4x4. Forts du document le plus recent du guide "Le Petit Futé", nous avons pris le risque de descendre avec notre 4x4 et un chauffeur expérimenté la passe rocheuse, puis nous avons en quelque sorte émergé au sommet d'une énorme dune de sable où notre véhicule par la gravitation a glissé plus que d'avancer vers le fond de Nombori, une nasse, un piège à poisson irremontable, cette opinion étant partagée par mon épouse et notre ami malien chauffeur (nous avons tous les 3 la soixantaine). Nous avons donc demandé conseil aux gens du cru qui nous ont conseillé la piste d'âne de la plaine du Seno qui longe les villages Dogon, soit en remontant jusque Banani puis Sangha, soit en contournant longuement la dune, ce qui fut fait pour revenir sur la passe rocheuse et remonter la falaise.
Et c'est là à YDELI-NA, le village voisin que le piège à touristes récent vient d'être installé à partir de ce caprice de la nature de cette grande dune. Nous passions entre des rochers effleurant notre carrosserie et des champs d'oignons et à un moment, 2 champs d'oignon clôturés trop près l'un de l'autre ne permettaient plus l'usage de la piste par un véhicule moteur. Nous avons dû réussir un tour arrière dans la caillasse (de grands rochers coupants) pour contourner les champs illicites (les bâtiments de la mairie sont à 200 m) et retrouver la piste dans le sable, mais nous avons alors été ensablés dans une petite dune. A la rapidité avec laquelle les villageois nous ayant bloqué avec leurs champs à contourner venaient proposer de nous pousser, nous avons supputé tous les trois l'arnaque. Elle était similaire à celle que nous connaissions du Congo-Zaïre dans les années 1970 où des villageois abattaient un arbre pour couper la piste et se faisaient payer pour déblayer l'obstacle.
Notre chauffeur, après des marches arrières, a réussi à se désensabler et à reprendre la piste de contournement de la grande dune, vierge de toute trace de pneus. Nous avons eu de la chance !"
NOMBORI
Retour en soirée vers le campement de MOPTI.
9ème jour (9ème nuit)
Retour vers la capitale Bamako (à environ 600 km de route en direct) avec arrêt à Ségou, très jolie ville aux 2/3 de la route et visite d'une coopérative autogérée de femmes et fabriquant des tapis laine/coton avec double noeuds (comme en Iran) d'une haute qualité et d'un prix démocratique dans le quartier peu connu de Médine. Nuit en chambre ventilée au DJOLIBA (surnom du fleuve Niger), hôtel tenu par un allemand.
SEGOU
10 ème jour
Arrivée détendue à Bamako, déjeuner dans le quartier de l'hippodrome à la gargotte "le Pili-pili", après-midi libre puis dépose à l'aéroport pour l'enregistrement des bagages.
[1] En 1988 Viviane, Marie-Claire, Claude et Jean-Marie, nous avons vécu cette galère dans un voyage qui promettait en outre dans son intitulé "papier glacé" d'atteindre TOMBOUCTOU dans les mois d'été, ce qui est rigoureusement impossible sauf par avion (publicité mensongère).
Association pour le développement de l’autonomie et de la participation sociale
Siège social : 40, rue Saint-Lô, BE 5060 FALISOLLE,
Site : http://soutien.et.autonomie.free.fr
Président Patrick LECEUX 0496/627678 patrick.leceux@mac.com
Coordination pédagogique: Jean-Marie LANGE gap.belgique@skynet.be
DEXIA : 068-2426901-85; IBAN BE89 0682 4269 0185 BIC GKCCBEBB
Site : http://soutien.et.autonomie.free.fr;
Le GAP est un opérateur de terrain qui se réclame de l'application des droits de l'homme et ne se référe à aucune confession et à aucun parti politique.
Son objectif est double :
- proposer en Europe (Allemagne, Belgique, France,…) des formations de cadres en groupe dans une optique d'autoformation, d'autonomie ou des accompagnements individuels de style coaching, gestalt, thérapie familiale, histoires de vie,…
- avec les bénéfices engendrés, financer dans le Tiers-monde
des projets éducatifs dits "intégrés" allant
de l'alphabétisation à l'autonomisation économique d'un village en collaboration
avec des équipes in situ qui nous
permettent de contrôler la faisabilité et l'évaluation de ces projets.
VOYAGE D'ETUDE AU MALI pour de nouveaux projets
Intervenants bénévoles : Marie-Claire et Jean-Marie LANGE – janvier 2009
Préambule
AWA, 10 ans apprend très bien à l'école. Lorsqu'elle rentre à la maison, alors que ses frères branchent la TV, elle essaye de faire ses devoirs. Mais sa mère et sa grand-mère, les femmes de la maison, l'appellent pour les aider dans les tâches domestiques. AWA est plus intelligente que ses frères mais ne fera pas - par "manque" de temps - des études. Est-ce cela que l'on appelle émancipation féminine dans le tiers-monde ? (Bandiagara - Mali - janvier 2009)
Par rapport à nos expériences GAP asbl de 2007 et 2008, nous avons constaté que même si de nombreux objectifs ont été atteints au Burundi, le premier d'entre eux "l'éducation des petites filles" n'a pas pu être rencontré car cet enjeu est massivement investi par les Eglises Evangéliques et relativement peu par l'Etat que nous aurions aimé soutenir.
Un second axe a germé dans nos têtes suite à notre tour sans contrainte du Mali, c'est l'émergence des voyages touristiques équitableschez l'habitant, un bel échange culturel certes mais nous nous demandons si, dans toutes les pratiques actuelles les sommes réclamées à des touristes souvent peu fortunés vont bien en majorité dans les poches des autochtones et si eux-mêmes, les dits touristes écologiques ne seraient pas un peu exploités ? Après analyse, nous lancons le projet martyr GAVé "Groupe autonome pour des voyages équitables" filiale du GAP et qui pourrait enrichir le GAP formation comme le GAP interventions humanitaires, à l'instar de notre bimensuel en ligne le CAPI (Cahiers d'Autoformation et de Pédagogie Institutionnelle)
Le pré-projet GAVé
Analyse
Voyageurs au Tiers-monde par passion depuis 40 ans, nous avons découvert une organisation à Mulhouse (France) qui peut organiser des circuits chez l'habitant pour 1450 euros/personne (dont 650 euros prévus pour l'avion) pour 15 jours de découverte. Mais quelle est la part de ce prix qui va vraiment aux popuplations pauvres de l'accueil ? et n'est-ce pas d'une certaine façon "racketer" des touristes peu argentés qui ne savent pas ce que c'est que de vivre dans une favela sans eau, ni électricité, ni égoûts ?
Tout commence par le manque d'égoûts : dans les fosses septiques, comme dans les marigots d'eau stagnante riches en déchets organiques en décomposition, les larves de moustiques pullulent avec des variétés de plus en plus resistantes aux anti-paludéens ainsi que les asticots de belles et grosses mouches bleues qui se nourrissent du contenu des fosses septiques et après leur éclosion viennent poursuivre leur alimentation gourmande sur les étals des boucheries, car pas d'électricité = pas de frigo. Les mouches gavées se bougent pareseussement de cette viande exposée à un soleil magnifique depuis le matin lorsque le boucher secoue les carcasses pour en faire des morceaux pour brochettes. Celles-ci ne sont pas toujours bien cuites et les toubabous (blancs) trompés par la bonne odeur de viande grillée souffriront de dysentries, leur flore intestinale n'étant pas adaptée c'est-à-dire blindée.
Le touriste abonné à la fosse d'aisance (qui doit servir à tout le monde) dormira dans des lits aux matelas le plus souvent douteux et régulièrement en compagnie de souris et de rats vexés de cette intrusion chez eux. Il n'y a pas de méchanceté mais tout simplement les normes d'hygiène occidentale restent mystérieuses voire incompréhensibles pour la plupat des autochtones de bonne volonté.
Pourquoi ne pas penser un système plus équitable où le touriste demandeur de contacts culturels ne serait pas abusé par un voyagiste ? Lorsque l'on voyage seul en finançant un véhicule avec chauffeur expérimenté, le salaire journalier de celui-ci est de 5000 FCFA/Jour soit 7,6 euros, soit 190 euros pour un mois de jours ouvrables ! Nous, nous payons par éthique toujours le double mais sans ostentation dans le respect de la dignité de la personne (achat de meubles, repas partagés, chambre pour chauffeur, primes, congés payés, etc….). Et nous nous proposons de faire la même demarche pour les touristes de bonne volonté, c'est-à-dire ne pas les loger – comme Nouvelles Frontières [1] l'a fait avec nous – dans des bordels crados mais dans des campements ou des motels propres et équipés d'un confort minimal : une toilette pour y mettre les fesses et de l'eau chaude pour se doucher réellement.
L'essentiel est dans un voyage de partager le contact humain, les cultures et les ressources et non d'inverser l'exploitation de l'homme par l'homme pour exploiter aussi les toubabous. Par exemple si le voyageur paye 650 euros un billet A-R AIRTUNISIE, il importe que, dans les 800 euros de budget restant, des frais raisonnables soit prélevés pour l'intérêt de tous mais qu'il en ait malgré tout pour son argent. Par exemple, le trajet Bamako-Sévaré en bus est peu coûteux alors que dans un minibus privé, pour quinze jours il faut prévoir 300.000 FCFA de carburant, 200.000 de location du véhicule pendant cette durée et 140.000 pour le chauffeur. Il en va de même pour des repas sans steack de mouches et avec des installations hôtelières minimales.
Découverte citoyenne du Mali authentique avec le GAVé – Groupe Autonome pour des voyages équitables.
Rappel : Le Groupe d'Autoformation Psychosociale – GAP est une asbl loi de 1921 dont les statuts ont été déposés en 2005, le GAP repose sur la finalité d'être une association pour le développement de l'autonomie et de la participation sociale en développant deux objectifs généraux:
1) Des formations de cadres compétitives et participatives.
2) Le développemenet d'associations autogérées et équitables au Tiers-monde.
Le "GAVé" est un objectif opérationnel du second objectif général.
Nous demandons 800 euros par personne pour le circuit, cette somme comprend les déplacements, les repas et les logements (pas les boissons) ainsi que la totalité des frais de l'accompagnateur/trice. La transparence des comptes sera totale : une somme forfaitaire de 50 euros pour les projets humanitaires du GAP sera prelevée comme unique frais de dossier (au Burundi, les jardins de Kayoba, l'atelier couture de Makamba et les fours solaires des écoles et de la maternité et au Mali, la conception de l'école laïque des filles) soit la cotisation de membre de soutien à notre asbl. Le trop perçu du budget sera retrocédé aux voyageurs équitables. Il est toutefois laissé au libre arbitre de chacun de soutenir les écoles des villages les plus démunis non en donnant aux enfants (apprentissage de la mendicité) mais au maître d'école. Lors de l'étude de la faisabilité du projet, nous avons laissé par couple 10 euros/école à chacune des 3 écoles vues au pays Dogon, ce qui n'est pas énorme…pour nous.
Budget prévisionnel : 10 jours (9 nuits)
- Bamako : Hotel Aquarius 25.000 FCFA (chambre double avec climatisation) : une nuit
- Barrage de Sélingué, gîte Yaala 9000 FCFA (case confort) : 2ème nuit
- Sikasso : Le WASSOULOU, Motel 16.000 (clim) : 3ème
- Mopti : Le Campement , 20.000 (ventilé): 4, 5 ème, 6ème et 8ème.
- Bandiagara : Le KAMBARY (cheval blanc) hôtel, 20.000 (ventilé) : 7ème
- Ségou – Hotel DJOLIBA, 20.000 (ventilé) : 9ème,
Soit 170.000 (chambre double donc divisé par deux )= 85.000 FCFA divisé par 655 = 128 euros/p
- Transport interne:
- location véhicule dix jours : 200.000
- carburant : 300.000
- salaire chauffeur : 60.000, soit 560.000 "transport interne"divisé en 4 personne au minimum = 140.000 : 655 = 213 euros/p
- Nourriture (lunch tartines + un repas restaurant plat du jour midi ou soir ) évaluation moyenne 200.000 pour 10 jours, soit : 300 euros/p
Prise en charge de l'accompagnatrice : logement une part, nourriture une part = 128+300 = 428 : 4 = 107 euros.
Cotisation GAP – frais de dossier 50 euros/p
Au total Logement : 128
Transports : 213
Nourritures : 300
Frais guide: : 107
Dossier : : 50
===
798 euros.(Tout compris sauf vol A-R Bruxelles-Bamako et les boissons)/
1er jour
Aéroport de BAMAKO, vous êtes pris en charge par un membre du GAP. Selon l'heure d'arrivée effective du vol, le groupe de 4 à 7 personnes (+ le chauffeur+ l'accompagnatrice = 9 max) sera soit déposé à l'hôtel AQUARIUS tout nouveau, très proprr et situé un peu avant le pont accédant à la vieille ville de Bamako (genre en-dehors du périphérique parisien) pour une nuit récupératrice soit un débarbouillage avant la visite de la capitale, du marché central, des quartiers commerçants autour de la mosquée, du nouveau musée, etc. En cas d'arrivée tardive, la visite de la ville se fera le lendemain matin.
Votre accompagnateur/trice parlant français reprécisera l'objectif humanitaire du GAP et notre volonté d'un tourisme équitable pour tous, entre les gavés et les affamés, c'est-à-dire avec un contact authentique envers les populations rencontrées et un tact exquis (pas de photo si les gens ne le désirent pas, etc.) mais sans pour autant galérer chez un autochtone sympa dont les normes sanitaires pourraient être très différentes de celles des toubabous (blancs).
2ème jour (2ème nuit)
Départ pour le sud et la frontière guinéenne et les endroits de villégiatures des autochtones nantis avec la visite du barrage hydroélectrique de Selingué, de la fraîcheur arborée de la région et de l'exploitation de poulets en autarcie (fientes et bouses des boeufs fertilisant les cultures fourragères, etc.), de Monsieur Bounafou Sanogo, agriculteur (et ingénieur hydraulicien), visite du marché local. Nuit au gîte de passage YAALA (très propre, sanitaires corrects, douches, …) .
3ème jour (3ème nuit)
Reprise de la route sud-est en "goudron" (asphalte) vers le centre du pays SENOUFO et son chef-lieu SIKASSO, ville anciennement fortifiée où on distingue encore la muraille TATA entourant la ville forteresse qui permettait à des cavaliers de protéger la ville avec en son centre le mamellon petit terte de terre de 30 mètres de haut édifié par le roi TIEBA. Ce sera sur le flanc du mamelon (avec les tables inclinées) que nous déjeunerons dans une gargotte dénommée "Les Amis" (près de la banquet BCEAO). Nous recommandons le poisson capitaine avec comme accompagnement des bananes plaintains frites (l'aloko).
Gargoutte "Les Amis" au flanc du mamellon, tables penchées.
Après déjeuner, visite de la ville et de ses alentours : le centre culturel et le musée SENOUFO tenus par un père blanc espagnol passionné d'anthropologie comparée, puis les grottes de MISSIROKORO (12 km de la ville) avec d'un côté un autel animiste et de l'autre un ermite marabout. Nuit au motel WASSOULOU.
MISSIROKORO
Le WASSOULOU
4ème jour (4ème nuit)
Longue journée de déplacement vers le N-E avec un arrêt technique pour déjeuner à KOUTIALA (pays des Mynyanka) vers 13 h dans une gargotte fonctionnelle (aucun charme) de la gare routière.
Puis reprise de la route (7 heures au total) pour arriver à la Venise du Sahel : MOPTI. Installation au campement rénové (ventilé).
5ème jour (5ème nuit)
Visite de la ville de MOPTI, mosquée de LOMOGUEL (1933 en banco), promenade en pinasse, les quartiers chics le long d'une allée bordée d'arbres le long du fleuve (jusqu'à l'hôtel le plus luxueux "Le Kanaga" où l'on peut prendre un verre éventuel, visite du quartier pauvre des pécheurs BOZO (huttes en végétaux) avec un pont piétonnier à péage (15 centimes d'euros par personne soit 100 francs CFA). Déplacement dans la ville voisine plus calme et moins touristique de Sévaré où l'on peut diner à la gargotte "c'est délicieux" sur la route 201 un peu avant l'embranchement à gauche pour l'aéroport local. Nuit au Campement.
Mosquée
6ème jour (6ème nuit)
L'accompagnatrice aura prévu des panniers repas avec du pain frais et des petits suisses pour le midi, nous partons pour la grande mosquée de DJENNE de l'autre côté du bras du fleuve Niger, le Bani. Une vingtaine de kilomètre puis un bac pour traverser et la magie du site ensuite. Retour au campement de Mopti en fin d'après-midi.
7ème jour (7ème nuit)
Départ pour le pays DOGON par le nord, la route de DOUENTZA (prendre un guide dans la ville) pour visiter à 4km après la ville (en direction d'HOMBORI) le village de FOMBORY (petit musée ringard) et surtout ses nécropoles dans les rochers en surplomb. Attention aux guides illustrés de chez nous, selon le Petit Futé Mali 2010, le village de Borko (50 km avant DOUENTZA en venant de Sévaré) est réputé pour ses caimans sacrés.
Ce lieu est déjà à éviter car investi par des jeunes requins qui depuis février 2009 veulent racketer les touristes. Admirez sur le trajet, le désert de Pierre noire. Demi-tour vers le sud et la ville de Bandiagara : visite d'un village DOGON jouant la carte touristique mais bien cadre et accessible, SONGO et son célèbre auvent aux peintures rupestres. Nuit et diner à l'hôtel Le Kamabary (cheval blanc) construit par un célèbre architecte italien en alcoves de briques évoquant les huttes BOZO mais avec le confort nécessaire.
Songo
"Le cheval blanc" Bandiagara
8ème jour (8ème nuit)
Les villages de la falaise de Bandiagara (Sanga, Banani, Ireli,..;) sont un peu saturés par le tourisme et la mendicité systématique des enfants est un peu lourde (ils connaissent deux mots français "bics bonbons !"). Après notre initiation de la veilleau style village DOGON et aux magnifiques points de vue, nous partons vers des villages DOGON méconnus, ceux du plateau (piste de terre et de sable), des villages très beaux et préservés comme ceux de NIONGONO, village fortifié sur un pic rocheux où des cultivateurs récoltent des calices d'HIBISCUS servant à la préparation de la boisson rafraîchissante BISSAP et de NANDO. Il faut aussi goûter une petite céréale, plus petite que le mil, le FONIO, spécifique du pays DOGON et délicieuse. Visions inoubliables.
NIONGONO
NANDO
Retour vers la route de DOUROU, là où le véhicule doit s'arrêter (au-dessus de la falaise) pour une promenade de 9 km à pieds pour visiter le site impressionnant de NOMBORI et le village d'IDJELI.
"La piste partant de Bandiagara vers KORO passe la ligne de la falaise à Yawa en laissant Dourou un peu sur la droite (en effet, à 1,5 km) et cette piste se prolonge sans discontinuité à NOMBORI. Lorsque, dans un de nos précédents voyages, nous avons marché de Sangha-Banani jusque Nombori (3 jours), nous avions le souvenir que les véhicules nous attendaient à Yawa (au sommet de la falaise) et de même sur la carte Michelin et une autre de Ouagadougou comprenant cette région, NOMBORI n'était pas praticable même en 4x4. Forts du document le plus recent du guide "Le Petit Futé", nous avons pris le risque de descendre avec notre 4x4 et un chauffeur expérimenté la passe rocheuse, puis nous avons en quelque sorte émergé au sommet d'une énorme dune de sable où notre véhicule par la gravitation a glissé plus que d'avancer vers le fond de Nombori, une nasse, un piège à poisson irremontable, cette opinion étant partagée par mon épouse et notre ami malien chauffeur (nous avons tous les 3 la soixantaine). Nous avons donc demandé conseil aux gens du cru qui nous ont conseillé la piste d'âne de la plaine du Seno qui longe les villages Dogon, soit en remontant jusque Banani puis Sangha, soit en contournant longuement la dune, ce qui fut fait pour revenir sur la passe rocheuse et remonter la falaise.
Et c'est là à YDELI-NA, le village voisin que le piège à touristes récent vient d'être installé à partir de ce caprice de la nature de cette grande dune. Nous passions entre des rochers effleurant notre carrosserie et des champs d'oignons et à un moment, 2 champs d'oignon clôturés trop près l'un de l'autre ne permettaient plus l'usage de la piste par un véhicule moteur. Nous avons dû réussir un tour arrière dans la caillasse (de grands rochers coupants) pour contourner les champs illicites (les bâtiments de la mairie sont à 200 m) et retrouver la piste dans le sable, mais nous avons alors été ensablés dans une petite dune. A la rapidité avec laquelle les villageois nous ayant bloqué avec leurs champs à contourner venaient proposer de nous pousser, nous avons supputé tous les trois l'arnaque. Elle était similaire à celle que nous connaissions du Congo-Zaïre dans les années 1970 où des villageois abattaient un arbre pour couper la piste et se faisaient payer pour déblayer l'obstacle.
Notre chauffeur, après des marches arrières, a réussi à se désensabler et à reprendre la piste de contournement de la grande dune, vierge de toute trace de pneus. Nous avons eu de la chance !"
NOMBORI
Retour en soirée vers le campement de MOPTI.
9ème jour (9ème nuit)
Retour vers la capitale Bamako (à environ 600 km de route en direct) avec arrêt à Ségou, très jolie ville aux 2/3 de la route et visite d'une coopérative autogérée de femmes et fabriquant des tapis laine/coton avec double noeuds (comme en Iran) d'une haute qualité et d'un prix démocratique dans le quartier peu connu de Médine. Nuit en chambre ventilée au DJOLIBA (surnom du fleuve Niger), hôtel tenu par un allemand.
SEGOU
10 ème jour
Arrivée détendue à Bamako, déjeuner dans le quartier de l'hippodrome à la gargotte "le Pili-pili", après-midi libre puis dépose à l'aéroport pour l'enregistrement des bagages.
[1] En 1988 Viviane, Marie-Claire, Claude et Jean-Marie, nous avons vécu cette galère dans un voyage qui promettait en outre dans son intitulé "papier glacé" d'atteindre TOMBOUCTOU dans les mois d'été, ce qui est rigoureusement impossible sauf par avion (publicité mensongère).
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