mardi 21 décembre 2010

Les sans-papiers

Le déni des cultures (II)[1] : COMPRENDRE ?

Introduction

L’Afrique n’est pas un monolithe ! Il y a l’Afrique équatoriale des bantous avec la culture des paniers (absence de conservation des aliments de base), donc sans futur programmé. Il y a l’Afrique des greniers (de la conservation des grains et de l’échange de ceux-ci, donc une structure d’accumulation et de pouvoir, le Sahel). A la lisière des savanes, il y a l’Afrique des troupeaux soudano-sahélienne qui en se sédentarisant se mêle à l’Afrique des greniers (Peuls, Touaregs,…), avec la raréfaction des pluies donc des troupeaux, ces populations sont les plus pauvres, si bien que la famille globale du Sahel constitue un tiers des migrants vers l’Europe.
Et puis il y a l’Afrique du Nord (Maghreb arabo-musulman, Berbères,Pieds-noirs,…), sans conteste la plus raciste et intégriste vis-à-vis de l’Europe qu’elle envie et qui en arrive à des stratégies coordonnées de prise de pouvoir chez nous (les marocains en Belgique via le contrôle local du PS et les algériens en France). N’ayons pas peur des mots : chaque fois que ces invités insultent nos institutions, ils font progresser un peu plus l’extrême-droite qui les hait. (Par exemple les charters de SARKOSY, les minarets en Suisse, etc.). Il n’est pas question ici de répondre à un discours haineux et disproportionné (comme les attaques des ambassades du nord dans le sud à cause de caricatures) mais de comprendre les phénomènes complexes pour trouver des solutions pacifistes avant que l’Archange St Michel envoit ses légions suréquipées sur ces pauvres gens. L’Afrique du Nord est complexée car après des discours belliqueux envers Israël, les armées musulmanes ont toutes été défaites par ce petit pays et les populations ne se rendent pas compte de la puissance de feu de l’OTAN qui ne les aime pas non plus. Il ne s’agit donc pas ici de la subjectivité de l’amour mais de coexistence respectueuse; lorsque un jeune invité dans nos écoles quasi-gratuites insulte sa professeure, il n’a pas conscience de notre générosité, ce qui n’est pas le cas des fanatisés de l’Arabie saoudite qui construisent des mosquées et non des écoles pour tous les humains ou encore des irakiens qui attaquent des églises non armées.
On dirait que ces réactions peu intelligentes et très violentes sont programmées par l’extrême droite organisée, la CIA et que les pseudo-socialistes du PS sont tellement en quête de voix qu’ils oublient les valeurs de la gauche ?

Développement

Selon l’anthropologie culturelle et sociale, deux grands systèmes relationnels se partagent le monde : le matriarcat où tous les biens appartiennent à la mère, où le géniteur n’est qu’un ami de l’enfant et où l’autorité est concentrée sur le frère de la mère, l’oncle et puis le patriarcat dominant aujourd’hui où c’est le nom du père qui se transmettra ainsi que les biens du lignage aux fils, les filles étant échangées dans d’autres clans contre une dot (l’exogamie).
La majorité des familles migrantes est patrilinéaire et la densité de ces familles maintient une première distance culturelle avec la famille bilinéaire restreinte et égalitaire entre les sexes des ethnies occidentales. Ces structures familiales agnatiques (patrilinéaires) migrantes contrôlent ses femmes et en principe la socialisation des enfants et des ados, ce qui choque nos peuples qui, depuis 1789, sont tous en accord avec les Lumières contre le dogmatisme et l’obscurantisme et pour les droits de l’homme et de la femme (ONU 1948) mais comme nous sommes civilisés, nous n’allons pas, pour une quelconque caricature, brûler leurs mosquées ou assassiner chez eux les progressistes (ceux qui pensent, pas les politiciens théocrates).
Les familles agnatiques exercent un fort contrôle des femmes épouses et mères. Les Mauritaniennes, Maliennes, Sénégalaises et Soudanaises ont un taux d’enfants « naturels » qui oscille entre 2 à 7% alors que ce taux pour les familles qui bordent le golfe de Guinée est de 20 à 25%. Dans les pays migrants tels le Mali, la Mauritanie et le Sénégal, la polygamie est codifiée, chacune son « tour ». Le système patrilinéaire contrôle la propriété des sols, du nom de famille et des femmes à donner en mariage, les femmes doivent être dociles (« bien soumises » me disait un ami du coin) et serviables et l’islam a renforcé cette ségrégation.
Dans les familles du Sahel, comme celles immigrées à Paris, on retrouve 1/3 de polygames avec un écart d’âge élevé entre les époux (13 ans de différence en moyenne selon une étude de l’OCDE en 1983) et malgré la polygamie – avec les sécheresses, les migrations et les dots trop élevées – il y a encore un surplus de femmes disponibles de 50 % ( dans la tranche d’âge de 30-40 ans). On compte in situ 2 hommes pour 3 femmes, ceci peut expliquer partiellement la soumission des femmes et réduit donc l’autonomisation des décisions des jeunes femmes (qui ne participent pas aux palabres) affaiblissant ainsi en amont la construction éducative reposant en principe aussi sur l’autorité des mères. Ce phénomène social explique également partiellement (car il y a aussi le manque d’éducation) le taux de fécondité élevé du Sahel. Partout ailleurs, là où les filles peuvent faire des études, on assiste à une régulation de ce cauchemar démographique. Lorsque les filles font des études (Asie, Afrique,…) les taux de fécondité baissent en corrélation avec la hausse de l’éducation des filles. Par rapport aux familles migrantes en région parisienne, on distingue des familles multiculturelles de 2 à 3 enfants, des familles d’Afrique hors Sahel de 4 à 4,5 enfants et des familles issues du Sahel, moins instruites, dont les fratries dépassent 7 personnes. Celles-ci se concentrent particulièrement dans les cités, autrement dit des familles habitant les quartiers sensibles sont plus larges que celles qui vivent au-dehors. Les enfants de familles extra-nombreuses sont moins bien scolarisés et plus proches du décrochage scolaire, de la délinquance et des tensions envers les forces de l’ordre.


Analyse globale

Sans repartir de la population soldatesque de Charles-Quint qui conquit nos belles provinces flamandes en leur imposant l’espagnol par immersion, on peut noter les migrations ouvrières de l’avant-guerre, vers 1920 avec les premiers migrants pour les charbonnages comprenant principalement les italiens (eux aujourd’hui totalement intégrés) puis les fortes migrations de l’avant et de l’après-guerre. Ce furent d’abord les juifs et les russes blancs fuyant le système des soviets, puis dès 1945, après la libération des camps et la fin du travail forcé, le retour de compatriotes ayant épousé des filles de l’Est, ou encore des familles polonaises fuyant les bolchevicks totalitaires. Les premiers travailleurs marocains nous arrivèrent pour la fin de l’exploitation des mines de charbon puis ce fut les mafias de l’Est (Albanie surtout) qui envoyèrent par ruse les jeunes filles pauvres et belles comme « filles à marier » ou « à louer » (la traite des êtres humains). Le visage de l’immigration se modifia avec le rassemblement des familles, notamment marocaines et aujourd’hui, dans le camp de concentration de Vottem, croupissent des sans-papiers sahéliens, turcs, afghans, iraniens,…qui prennent des risques de vie et de mort pour venir en Europe dépouillés par les passeurs, exploités par des négriers de la construction et des marchands de sommeil, nous en reparlerons.
Il n’y a rien d’illégal en soi dans le fait d’être un réfugié économique en soi avec femme et enfants voulant s’intégrer et faire faire des études aux enfants. Les études sociologiques officielles semblent gommer totalement l’aspect psychosociale des motivations : s’agit-il de trouver de nouvelles terres d’accueil où mes enfants vivront mieux ou bien s’agit-il pour la pègre de faire du profit en vendant des travailleurs sous-payés (et donc en concurrençant nos chômeurs, cf. la directive européenne BOLKERSTEIN) ou de prostituer des jeunes filles et des enfants ; les statistiques officielles ne font pas mention à ma connaissance de ce terrible hiatus. Selon les gardiens de prison (seule source disponible), si 80% des détenus pour délinquance dans les prisons sont maghrébins ou sahéliens, on en comprend la discrétion (et on peut comprendre les vols charter de rapatriements de SARKOSY qui eux se font sans beaucoup de discernement hélas) car cela susciterait encore plus le racisme réactionnel anti-islamique (des bandits qui recrutent des ados loosers, à ne pas confondre avec la sagesse des musulmans).
Pendant environ une dizaine d’années en formation d’adultes sur les histoires de vie, j’ai recueilli pléthore de récits de jeunes filles séduites sur une plage à qui le gigolo marocain proposait le mariage pour acquérir la nationalité belge, divorçait dès qu’il avait ses papiers en raptant les enfants pour les envoyer au pays afin qu’ils soient élevés avec les normes des parents au Maroc et puis ouvrait à Bruxelles un petit magasin dans le ghetto de la gare du midi. J’ai vu aussi des jeunes étudiantes terminant des études d’assistante sociale et/ou d’assistante en psychologie qui partaient en vacances au Maroc, leur terre d’origine, pour y être mariées de force avec un autochtone à qui elle était promise depuis la naissance. La courageuse sénatrice Anne-Marie LIZIN a mené elle-même des opérations de rapatriement pour restituer des bébés à leur mère, ce dont la bureaucratie belge était incapable. Comme je le rappelle toujours, attention aux amalgames : le jeune bourgeois qui vient faire ses études de médecine à Liège reste invisible et on voit juste les pauvres des pays pauvres qui viennent jouer à la racaille. Le responsable n’est pas l’ethnie mais la misère et la misère est possible grâce à nos sociétés de l’injustice sociale des revenus bénie par le parti socialiste. Notons le décalage dans la représentation populaire excitée par les mosquées de Suisse et autres provocations fortuites( ?) et la réalité : la dernière vague migratoire recensée de 2006 à 2007 constate une augmentation de 40% de polonais et de 79,5 % des roumains. On peut faire l’hypothèse qu’il s’agit bien là de la libéralisation du travail dans l’Europe par la directive BOLKERSTEIN rejetée par les travailleurs mais néanmoins votée par le parlement européen trois mois après son rejet. Un seconde hypothèse serait dans l’incivisme chronique des populations maghrébines qui surpeuplent nos prisons.
Pourtant, les plus dangereux et les plus discrètes sont les mafias russes, tchétchènes et albanaises avec leur pratique de la traite des femmes.

Analyse sahélienne

La tranche de vie du jeune sahélien peut se révéler plus noble : le jeune est chargé de mission par la famille et le village qui se cotise pour financer son voyage dont la finalité est de trouver un boulot en Europe pour renvoyer par après de l’argent au village ; ce sont de jeunes guerriers à la chasse aux sous.
Souvent cependant, après l’arrivée à Paris ou à Bruxelles, ce sera la cité HLM, la fratrie nombreuse, le peu de place laissé à la mère éducative, donc le taux élevés d’échecs et puis la délinquance, ce qui peut être appelé la culture de la pauvreté. Les jeunes manquant des clés socio-éducatives et sociales sont enclavés dans un ghetto manquant d’opportunités d’insertion sociale, ils deviennent exclus et dépendant de l’assistance publique (chômage ou RMI). Notons qu’en comparant avec les ghettos noirs des E-U, les familles africaines migrantes en France ne sont pas des familles disloquées. Depuis les chiffres de 1980, elles sont fragilisées au niveau des ressources financières et du bagage éducatif mais elles restent avec une structure familiale (sauf chez les parents toxico ou alcoolo), la différence avec les E-U résidant dans les fortes proportions de familles monoparentales de ceux-ci. Notons toutefois que les familles du quart-monde autochtones vivant dans les cités rencontrent des problèmes identiques : une dépendance chronique à l’assistance et un désintérêt des filières d’études. NANDO (Mali 2009)[2]
D’où vient le diagnostic de l’effondrement de l’autorité parentale ? Peut-être d’abord des stéréotypes (préjugés collectifs) des magistrats de la jeunesse stigmatisant un manque de repères chez les jeunes (cf. les études d’Habermas allant dans ce sens). Avec le sociologue LAGRANGE, on peut aussi formuler une autre hypothèse : celle d’un excès d’autoritarisme du père inadapté au contexte sociétal dans lequel il vit, une distinction entre l’autorité statutaire et les compétences. Il y a un hiatus entre le statut (l’autorité du père) et le rôle (de l’enseignant).
Notons en plus qu’en Afrique, il y a un clivage entre la société des femmes (impures) et celle des hommes, cette dernière étant également clivée en classes d’âge. Par exemple, des gens d’une même génération sont dits « à plaisanterie » mais il ne peut y avoir de trop grande familiarité avec les plus jeunes générations. Je me souviens que lors d’un voyage de découverte de la Côte d’Ivoire avec un groupe d’étudiants en agriculture tropicale, un de ceux-ci avait en groupe fait preuve de familiarité avec un de nos hôtes locaux qui lui avait répliqué « que l’on n’avait pas gardé les vaches ensemble ! ».
L’autorité du père se donne à voir par son âge, le respect des autres et les contraintes sévères qu’il afflige à ses femmes. Voilà les repères des jeunes envers leur père : l’autorité et une image d’admiration. La « pureté » des hommes se donnera par l’initiation sexuelle : circoncision pour les garçons (banale) et excision pour les filles (une boucherie), cela pour en quelque sorte une mise à distance de notre nature animale. Les femmes venues après les hommes migrants sont formatées au respect des mâles (même si leur conduite est arbitraire et violente) mais ces hommes venus pour un El Dorado et désenchantés de leur parcage en périphérie urbaine et de leur enfermement dans des rôles actifs subalternes (balayeurs par exemple) sont aigris et cherchent « un chien pour le battre », c’est-à-dire qu’ils reportent leurs frustrations/ressentiments en « engueulant » leurs femmes. Par exemple, elles n’ont pas d’autorité scolaire sur les enfants alors que c’est eux-mêmes qui les ont disqualifiées devant les enfants ! De plus, si un conseiller en orientation vient voir la mère, celle-ci bien dressée va dire en gros : « je ne peux rien dire, mon mari n’est pas là, il travaille ! ». C’est une situation de double-bind (de paradoxe) pour les mères sans autorité déléguée par le père, elles ne peuvent donc rien faire et ce sera parfois la dépression ou le suicide (aussi bien pour la mère considérée comme jeune fille au pair que pour la fille). De leur côté, les pères du Mali ou du Moyen Atlas ou d’ailleurs ne peuvent cacher aux fils qu’ils sont des HAS BEEN et savent qu’ils ont raté l’essentiel de leur migration de passage par manque de cohésion avec leur femme pour former une solidarité éducative. Brutalité et autoritarisme envers les femmes ont tout gâché de ce voyage dans le temps entre leur Moyen-âge et la société hypermoderne. Mais comment le reconnaître si bien que cette radicalisation mettant les fils au-dessus des mères brouillent les repères éducatifs de ceux-ci qui insultent leurs professeures comme ils insultent leur mère. Le père désemparé va rapter son fils pour lui redonner des racines au pays et ce sera alors une cause de divorce avec la mère laissée seule à Paris ou à Bruxelles.
La mère migrante est une victime dont personne ne s’occupe (sans ses frères ou son propre père restés au pays). Elle n’a pas d’autorité sur son fils qui l’insulte et elle représente un modèle négatif pour la fille qui par réaction solidaire inconsciente avec la mère va nier sa féminité derrière d’abord un foulard HIDJAB puis derrière un sac poubelle NIQUAB, il ne s’agit pas de tradition, il s’agit de symptôme d’identification ratée. Pour les garçons, il faut également relever un traumatisme dû au comportement de la mère, celle-ci est à disposition totale du dernier-né mais dès qu’une nouvelle naissance survient, celui-ci perd toute symbiose avec la mère.
« Les femmes disqualifiées des familles patriarcales, ont tendance par compensation à être surprotectrices. Ces garçons qui restent longtemps collés au parent nurturant, qui n’ont pas appris à surmonter les frustrations, dévient souvent à l’adolescence, surtout dans des contextes où manque un modèle d’accomplissement masculin. L’accentuation des traits d’omnipotence des garçons s’accroît lorsque le surinvestissement affectif des mères vient à la rencontre d’un effacement de pères peu éduqués. »[3]
Pour synthétiser cette réflexion, rappelons qu’une pat importante du flux migratoire des sans-papiers ne vient pas d’un caprice fortuit d’un jeune homme mais d’une organisation villageoise qui l’a doté d’un pécule conséquent pour payer les passeurs et soudoyer les douaniers.
Les jeunes sont investis d’une mission qui consiste à s’intégrer, trouver du travail et ristourner au village une part de leur salaire par la WESTERN UNION pour faire vivre tout le village au pays.
« Si l’on ne prend pas en considération cet objectif, on ne comprend pas non plus la position des migrants du Sahel en Europe. Toute leur vie est tramée par une tension entre ce qu’ils font ici et ce qu’ils font et veulent faire là-bas. Pour beaucoup de chefs de famille africains, l’Europe n’est pas, en tant que telle, un lieu où ils souhaitent vivre mais un moment et un moyen dans une vie tournée vers l’Afrique. »[4]
Le prestige des pères qui travaillent dans des sous-emplois chez nous passe avant la réussite scolaire de leurs enfants. Le balayeur de rues de Paris, de retour au village est considéré comme un notable. Donc au fond, les grandes perdantes sont les épouses sacrifiées à l’hégémonie des mâles et les victimes sont les enfants insultant leur mère puis leurs professeures et sciant ainsi la branche sur laquelle ils pourraient être assis, d’où cette récupération des forces fascistes islamistes de la haine de nos sociétés qui est en fait d’abord chez les jeunes une mésestime d’eux-mêmes, une honte !
Si nous voulons passer de la pensée à l’action avec nos modestes moyens, il faut se déplacer en amont pour soutenir les écoles locales et tout particulièrement la scolarisation des filles. Ce sera par l’éducation laïque que ces enfants ne tomberont pas dans le piège de ce que l’on a voulu faire d’eux.
Merci à tous ceux qui l’ont compris et qui ont fait un don à notre asbl d’aide humanitaire le « Groupe d’Autoformation Psychosociale »(GAP). Pour rappel, pour nos autres amis, verser au moins 10-15 euros au compte GAP068-2426901-85, c’est la garantie que le moindre sou sera utilisé pour « les enfants d’abord ». Merci et bonnes fêtes de fin d’année.
« Déjà nos villages s’éloignent. Quelques fantômes m’accompagnent. Y’aura des déserts, des montagnes à traverser jusqu’à l’Espagne. Et après…Inch’allah.
On a de mauvaises chaussures. L’argent cousus dans nos doublures. Les passeurs doivent nous attendre, le peu qu’on a ils vont le prendre.
Est-ce que l’Europe est bien gardée ? Je n’en sais rien. Est-ce que les douaniers sont armés ? On verra bien. Si on me dit, c’est chacun chez soi, moi je veux bien, sauf que chez moi il n’y a rien.
Pas de salon, pas de cuisine, les enfants mâchent des racines. Tout juste un carré de poussière. Un matelas jeté par terre.
Vous vous imaginez peut-être que j’ai fait tous ces kilomètres, tout cet espoir, tout ce courage pour m’arrêter contre un grillage.
La moitié d’un échafaudage j’en demande pas davantage. Un rien, une parole, un geste, donnez-moi tout ce qu’il vous reste. Et après…Inch’allah. » (Francis CABREL, « African Tour in album « Des roses et des orties », 2008)
Jean-Marie LANGE, 21.12.2010

[1] Source : LAGRANGE Hugues (Sociologie CNRS), Le déni des cultures, Paris, Seuil, septembre 2010.
[2] En janvier-février 2011, nous planterons 1000 arbres (MORINGA) à haute valeur alimentaire à Nando (Mali) et le GAP subsidiera une cantine scolaire pour 480 petits avec compléments nutritifs.
[3] LAGRANGE H. Le déni des cultures, Paris, Seuil, 2010, P.195.
[4] LAGRANGE H., ibid., p.197.

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