samedi 3 avril 2010

Les mondes symboliques et imaginaires de la conscience

Notre entité biologique à plusieurs dispositifs de perception sensitive : le toucher, la vue, l’ouïe, le goût, l’ odorat, la pensée. Toutefois, la pensée activité du cerveau peut se faire par une pensée lucide et consciente étayée sur des faits et des observations recoupées mais tout aussi bien une pensée imaginaire névrotique délirante ou créative.

L’imaginaire créatif

Si je pense que je sui malheureux, je le deviens certainement car se sont – selon l’analyse systémique en psychologie – des prédictions qui se réalisent toutes seules par le seul fait d’avoir été pensées.
« NOUS NE VOYONS PAS LE REEL, MAIS SEULEMENT SES REPRESENTATIONS. », nous dit EPICTETE. Nos représentations mentales créent notre monde de souffrance ou bien de sérénités selon nos efforts (ou non) de clarification des ressentis. On peut cependant donc objecter que, si les souffrances sont morales et construites, donc cultivées, par contre, les douleurs physiques sont elles, véritables ? NON ! même là, il s’agit de phénomènes arrangés par notre cerveau « croyant bien faire » en étant conforme à notre culture.Il y aura toujours à la fois une composante objective (réelle) et une composante subjective de représentation. Des études comparatives ont montré qu’en général, sans que cela ne soit des stéréotypes, un italien est par exemple plus douillet qu’un irlandais (sur une échelle comparative de la souffrance de 1 à 10). Il va se représenter sa douleur /ou ses souffrances psychiques comme plus dramatisées que l’homme du nord et du coup, elles le deviennent en s’inventant. Imaginons que je boive régulièrement de l’excellent vin de Bourgogne (comme le Gevrey-Chambertin) et que j’attrape une cristallisation d’azote au gros orteil, ce que l’on appelle « la goutte » et qui est assez douloureux, paraît-il. Mon gros orteil lance, via les nerfs, des signaux au cerveau qui pense : « j’ai mal ! » et cela depuis quelques années. Puis, j’ai un grave accident de train (c’est à la mode depuis la privatisation des chemins de fer) et je suis amputé de toute la jambe au gros orteil douloureux. Et bien, j’ai beau constaté de visu que je n’ai plus ma jambe, mon cerveau étant par contre habitué à la goutte m’informe que je souffre toujours atrocement à ce gros orteil qui ne fait plus partie de moi.

Notre cerveau nous ment et nous avons toujours tendance à croire ce qu’il imagine - à tort - pour notre confort. Je suis déprimé, donc je crois que je suis malheureux et me suicide ! Ce n’est certes pas une analyse logique et cohérente mais il s’agit bien d’un mécanisme néfaste qui fonctionne en automatique et particulièrement à la fin de l’adolescence. On encore mon couple va mal ! Ou encore mon compagnon /ma compagne est décédée ! Est-ce seulement le réel ou aussi une présentation de gens bien nourris ? En effet, il faut, selon MASLOW, d’abord une satisfaction des besoins primaires (boire, manger, se protéger) avant de songer à une représentation auto-agressive ou violente comme le crime passionnel qui, lui, touche bien le réel, avec une vie supprimée à une autre entité qui ne le souhaitait pas. Notons qu’individuellement, nous pouvons penser aux conséquences de nos actes si nous avons été éduqués à nous servir de notre esprit de façon logique et rationnelle ; toutefois, lorsque nous sommes en groupe, nous pensons, selon la psychologie des foules, grégaire, c’est-à-dire par nos tripes et/ou par un quelconque leader ayant du charisme, ce qui explique sans les excuser les guerres et/ou les décisions de tuer.

Nous ne pouvons pas changer le réel mais bien sa représentation, avant de disjoncter vers la violence envers soi-même ou envers l’autre. La plus grande violence est probablement celle interpersonnelle des couples : elle me quitte et je la tue car mon amour propre ne le supporte pas, et le juge qui me jugera, un homme comme moi me comprendra peut-être et sera clément, ce qui ne ressuscitera pas l’autre humain (une personne et non une propriété), de même au Bengladesh, elle ne veut pas de moi, je l’attends un soir à un coin de rue et je la vitriole à l’acide sulfurique (H2SO4) de telle manière que sa beauté ne sera à personne d’autre, une puérilité animale qui fait froid dans le dos. Nos compagnons ne font pas l’effort de nous aimer, ils s’aiment eux-mêmes et comme il leur faut une chèvre-émissaire ils nous battent ou nous tuent. Il suffirait par exemple de quitter l’autre du couple et de nous reconstruire une relation plus satisfaisante ensuite… si l’on peut accepter la relativité de nos pensées : NON ! nous ne sommes pas la bonne/le bon et l’autre le mauvais ; cela, c’est la pensée héritée de nos cinq ans d’âge mental et ravivée par nos émotions négatives, traduite d’abord en attitude de pauvre victime puis en dangereux comportement revanchard car il n’y a pas d’amour sans haine et le contraire de l’amour n’est pas la haine mais l’indifférence. Notre cerveau nous trompe donc mais nous pouvons en prendre conscience et refuser de croire à la véracité de cette représentation où nous sommes toujours victime et jamais bourreau. Il en va de même des pulsions de l’inconscient, nous ne connaissons pas notre inconscient mais l’important est de savoir qu’il existe en nous.

L’imaginaire positif : la créativité et l’utopie

Selon Mc LEAN et Henri LABORIT, le cerveau reptilien (centré sur les besoins primaires) a évolué avec le cerveau des mammifères capable de ressentir des émotions (la peur par exemple) et d’avoir une mémoire processuelle des évènements. Ensuite, viendra à l’homme un troisième cerveau, ultime couche de cellules grises (les neurones) le néocortex que seule notre espèce possède et qui peut nous permettre d’analyser des problématiques abstraites, d’anticiper mais aussi de nous angoisser de notre mort assurée.


Nous pouvons aussi décider de vivre avec épicurisme les rares moments de l’existence sans nous obliger – par un surmoi implacable et totalement inconscient – à nous auto-apitoyer, à nous lamenter en boucle sur nous-mêmes.

Avec Edgar MORIN Commentant le schéma de FISCHER, nous voyons les activités cérébrales comme à l’aide d’un potentiomètre : une aiguille centrale qui oscille vers la gauche et notre cerveau est en hyperactivité et, avec notre imaginaire en plus, nous pouvons nous inventer des histoires que nous finissons par croire comme réelles. Si celles-ci sont en lien avec notre disparition inéluctable nous allons parfois tomber dans des hallucinations rassurantes, entendre des voix célestes ou au contraire tomber en catatonie. A terme, nous pouvons également glisser d’un masochisme hystérique (comme St Thérèse d’AVILA) à des psychoses irréversibles comme la schizophrénie.


Par contre, pour revenir à cet appareil de mesure de l’activité cérébrale où le point neutre est au milieu, nous pouvons décider de quitter le stress et l’activisme cérébral fébrile pour évoluer de l’autre côté vers une ataraxie (ou absence de trouble de l’âme selon les grecs), soit de la compréhension globale et partielle du cosmos dont nous faisons partie, tout en continuant avec notre cerveau droit à créer de belles choses, pas nécessairement commercialisables, comme la Philae, l’amour de l’autre, des autres.


Au-delà des Etats Modifiés de Conscience (EMC) que nous pouvons développer avec le zen ou le yoga, les archétypes conflictuels, symboles de l’humanité, - dit JUNG [1] – peuvent nous aider à une compréhension plus juste que les interprétations parfois trop hâtives de notre cerveau lié à notre entité biologique animale.

La pensée symbolique

A la veille d’un très long voyage, deux frères se séparent et pour que leurs descendants futurs se reconnaissent, ils brisent une pièce de monnaie en deux morceaux qui peuvent s’imbriquer et chacun des frères part avec une demi-pièce, symbole de l’alliance, du clan. Symbole, du grec SUMBOLON, signifie signe, soit la représentation concrète d’une idée abstraite. Analyser un symbole, c’est en décortiquer les couches jusqu’au noyau. L’épicarpe du fruit peut contenir une signification tout comme la puple, la parche ou le noyau. Il s’agit toujours d’une herméneutique : découvrir un sens caché au-delà des apparences ou de l’allégorie ; cette lecture peut se faire par une prise de conscience méditative et/ou par une transmission initiatrice. Le symbole est souvent une médiation atemporelle entre l’image première (imaginaire) et une interprétation sacrée/spirituelle (non nécessairemenet religieuse ou transcendante, pensons aux droits de l’homme).

L’imaginaire est construit mais pas toujours pensé analytiquement alors que le symbole, également construit ouvre ou ré-ouvre la porte du sens à des interprétations plus psychiques quu’animales. Le premier symbole que les hommes ont construit fut probablement l’inhumation des corps. Lorsque Cro-Magnon a été sensible au fait que des prédateurs, chaque nuit dévoraient le corps de sa mère décédée, il a empilé des pierres sur le corps sans vie pour le protéger symboliquement du déchirement par les mâchoires de prédateurs. La sépulture a donné le rite des funérailles et l’ancêtre de nos institutions bien avant la structure élémentaire de la communauté humaine où le chef n’était qu’une représentation du clan, qu’un porte-parole sans voix excessive, nous dit l’anthropologue Pierre CLASTRE [2].

Comment voulez-vous faire comprendre le goût d’un fruit exotique à quelqu’un qui ne l’a jamais goûté par lui-même ? C’est un peu la « parabole » des symboles ; si on se perd à l’expliquer avec la rationalité du cerveau gauche rationnel, on en perd la saveur émotionnelle du cerveau droit. Autre exemple, je m’extasie devant une huile sur toile réalisée par l’imaginaire d’un ami et qui, pour moi, provoque des émotions et fait symbole. Pourtant, dès que je vais mettre en mots la fureur des élements de la nature et des couleurs que je perçois, cela deviendra réducteur, phraseur, mièvre comme un critique d’art. Le philosophe social Cornélius CASTORIADIS [3] évoque dans son œuvre la contradiction institutionnelle : nous avons dans nos liens collectifs des institutions concrètes (en dur) mais aussi des lois subjectives qui évoluent avec le temps, elles sont imaginaires, tendancieuses mais fortes : par exemple la nocivité de la culpabilisation de la masturbation d’Onan à l’époque de la Reine Victoria en Angleterre, une norme aujourd’hui obsolète mais qui marque encore certains esprits fanatiquement religieux, autre exemple l’impossibilité de règner d’un jour du Roi des belges de la secte du « Renouveau charismatique », le jour du vote démocratique de la loi sur l’avortement.

Si l’imaginaire peut dire n’importe quoi, il peut en aller de même avec le symbole, la complexité en plus.. Par exemple, le feu peut être ce qui détruit ou bien ce qui réchauffe, éclaire et anime les passions (cfr. Le précédent bas de page de JUNG). Un symbole en lui-même échappe à toute définition définitive. Il révèle et, en même temps, il voile en révélant. L’un de nous peut se focaliser sur telle interprétation et l’autre sur un autre ; cela devrait donc nous inviter à l’écoute de l’intersubjectivité et donc à la tolérance pour ne pas figer un symbole, archétype de l’humanité, en une idéologie dogmatique.




La svatika est un symbole hindouiste du mouvement récupéré par Hitler pour le nazisme prévu pour un Reich immobile de mille ans.[4]

Les symboles négatifs ou normes figées

Les êtres humain pour vivre ensemble ont inventé les institutions avec des lois/règles transparentes ou opaques. Beaucoup de citoyens ignorent qu’en dessous d’un discours lénifiant et d’un accord explicité (le programme politique de n’importe quel parti), il y a des choses cachées implicites pour certains dits « élus » : les normes, ce qui ne veut pas dire qu’une chose est en soi normale mais normalisée, codée par des conventions. Par exemple, nous sommes tous pour l’adage de la République française « Liberté-Egalité-Fraternité » ; pourtant, en psychologie sociale, MILGRAM et BEAUVOIS (entre autres) ont démontré que les gens ont horreur de la liberté et aiment mieux être dirigés, induits, guidés, ce dont les spécialistes politiques des manipulation des consciences par le média télévisuel ne se privent pas. Par exemple, le politicien libéral PS DI RUPO dernièrement recule de deux ans, pour le bénéfice du secteur HORECA, la loi interdissant les fumeurs dans les espaces publics ce qui se chiffrera en milliers de morts du cancer du poumon, disent les oncologistes. Un autre exemple éclairant, toujours prélevé des expériences en psychologie sociale, montre que les instituteurs préféreraient les écoliers dit « internes » ceux qui, s’ils font une bêtise, la reconnaissent aussitôt et battent leur culpe plutôt que les écoliers « externes » qui disent malgré les faits constatés de visu que ce n’est pas leur faute mais celle de l’autre, du voisin, du système. Les instituteurs contestent cette expérimentation mais pourtant les résultats sont toujours les mêmes. Les normes culturelles, c’est ce que l’on appellera aussi EDUCATION et on devrait préciser la bonne éducation bourgeoise et la mauvaise éducation « prolétaire », responsable des échecs scolaires à cause du manque total de connaissance de ces normes implicites dans le quart-monde étendu aujourd’hui aux familles des migrants. Le recours aux symboles progressistes sans mise en application (le décret de 1997 « Mon école comme je la veux ») ne doit pas devenir une tarte à la crème qui occulte les trop nombreuses compromissions néolibérales à l’encontre des plus pauvres de la planète.

La réussite scolaire repose sur les résultats à des tests explicites mais aussi sur ce savoir-vivre ensemble qui fait de plus en plus défaut avec la flambée de la démocratisation des études qui va bientôt se terminer pour redevenir élitiste. Nos ministres font tous toujours de la même chose renforcer l’équipement matériel alors qu’il suffirait d’inclure dans chaque école dès l’enseignement primaire des cours de civisme et de citoyenneté responsable (5heures/semaine) et donc de capacités à pouvoir dire NON ! tout en restant polis. Cependant, ne gommons pas qu’auparavant, sous un couvert pseudo-rationnel, on additionnait de façon ascientifique dans le bulletin des élèves des pommes et des poires pour en faire une moyenne ( par exemple le cours de gym + les mathématiques + le comportement, etc.) et déjà au temps du sociologue Pierre BOURDIEU les jeunes de milieux ouvriers ne pouvaient pas accéder aux études supérieures. Maintenant ils peuvent y accéder en payant(minerval) mais pas en sortir diplômés (bien sûr quelques exceptions confirment la règle implicite). Aujourdhui, beaucoup de jeunes recalés vivent un sentiment imaginaire d’injustice lié au racisme alors que ce n’est pas le reflet des salles des profs. L’explication la plus rationnelle est qu’ils ne maîtrisent pas les symboles normatifs de politesse et de rigueur (la ponctualité par exemple). Le rôle de l’école devrait s’ouvrir : transmettre des savoirs et des savoirs-faire mais aussi celui secret des « bonnes familles » d’inculquer une éducation au savoir-être ensemble sans insulter les aînés qui enseignent. Beaucoup trop de jeunes défavorisés évoquent le respect sans savoir ce que cela signifie. Pour développer légèrement cet aspect de symbole normatif : au lieu de transmettre des techniques assez vite dépassées, il est urgent d’éduquer à la citoyenneté. On peut et on doit critiquer mais en y mettant des formes (politesse) qui respectent les normes (ne pas s’insulter).


Je peux dire à mon prof que je ne suis pas d’accord avec son raisonnement en étayant ma position par des arguments et non par des jugements de valeur sommaires comme par exemple « putain ! » pour mes collègues féminines respectables ; cette violence verbale gratuite vis-à-vis d’une évaluatrice est stupide et fait que ces grossiers se retrouveront parqués dans l’enseignemenet professionnel QUELLE QUE SOIT LA HAUTEUR DE LEUR INTELLIGENCE ; de plus, si par après, ils cherchent du travail, dans une PME par exemple, ils seront automatiquement déboutés, non pas pour un délit de « sale gueule » (racisme) mais parce qu’ils n’ont pas les bases symboliques de l’éducation élémentaire (différente de l’instruction scolaire).

Nos finalités éducationnelles devraient être de donner à ces jeunes à la fois les outils de connaissance et ceux de compréhension sociale pouvant leur permettre à la fois de conserver le sens de leur origine et de trouver le ton juste de la société d’accueil. Inventer le futur de leur propre vie dans le respect des droits de l’homme et de la femme, les valeurs mondiales concentrées par l’adage de la République française déjà cité : LIBERTE (et respect des autres), EGALITE (entre hommes et femmes) et FRATERNITE (particulièrement lorque les jeunes migrants s’attaquent à ceux qui pourraient les sortir de leur conditionnement télévisuel, les profs qui rêvent de solidarité en transmettant leurs âmes).

Le symbolisme des couleurs

Nous allons envisager les symboles de l’arc-en-ciel en y ajoutant le noir et le blanc du pavé mosaïque selon divers éclairages : celui de l’alchimie symbolique, de la symbolique bouddhiste et des rites d’initiation.

Le noir est la couleur des ténèbres, il symbolise chez nous le deuil (alors qu’en Afrique, ce sera plutôt la couleur blanche de la mort). Le noir comme le terreau (substrat végétal des matières en décomposition) est symbole de la renaissance, de la fertilité et de la fécondité de la terre, par les crues du Nil, disait-on en Egypte (mais aussi en Grèce et à Rome). Les grandes déesses mères (ISIS, DEMETER,…) sont des vierges à parures noires.

Le blanc est la couleur de la lumière naissante, de l’aube du jour, absence de couleur par leur mélange parfait. « Et que la lumière fut ! ». C’est l’unité du monde dans sa virginité, dans son innocence. C’est le Bouddha blanc de l’éther mais aussi du centre du mandala tantriste, le départ et l’arrivée, VAIROCANA un des cinq Bouddhas transcendantaux dont la négativité est la bêtise et la positivité la compréhension ; son élément est le cosmos.

Le rouge est en Egype la couleur de SETH qui tua (deux fois) OSIRIS, c’est la violence ; par contre, dans la philosophie chinoise du TAO, c’est le symbole de la joie, de l’énergie vitale passive et du YIN féminin (la robe de la mariée comme les menstrues). Notons également que dans la plupart des ethnies africaines, le rouge est la santé vie opposée au blanc de la mort. Le rouge est la couleur des l’union des forces contradictoires de l’esprit : la violence et l’amour, l’ordre et l’intuition de l’unité du monde, le feu de SHIVA hors du temps et de l’espace, à la fois destructeur et constructeur de la lumière et de l’esprit. Prenons l’exemple d’une forêt où un grand arbre a été abattu par la foudre de SHIVA(ou Zeus au choix), c’est une oppoirtunité de lumière qui peut permettre aux jeunes pousses de croître et de se développer par les rayons du soleil. Dans la symbolique bouddhiste, le rouge est le Bouddha AMITABHA dont l’énergie négative est la passion et l’énergie positive la conscience ; son élement est le feu et sa sagesse est dans le dépassement des passions.

Le jaune est la couleur du soleil couchant, il est l’or de la pureté, il parentalise la lumière du soleil et sa chaleur (dont la proximité du rouge). Le Bouddha rouge est RATNASAMBHAVA, celui du sud dont l’énergie négative est l’arrogance et l’énergie positive la perception fine (la conscience AWARENESS) ; son élément est la terre, la base du stupa (chorten) tibétain.

Le vert est le symbole de la nature et de l’espérance de l’islam. Couleur associée au secret, ce sera la première couleur que verra le méditant (avant le bleu) ; l’extrême bonheur de la méditation disent les soufis. C’est la pierre de la table d’Emeraude d’HERMES. C’est celle du Bouddha du nord AMOGASIDDHI dont l’énergie négative est la jalousie et la positive l’action juste ; pour les alchimistes, c’est le dissolvant au VITRIOL (sulfate de fer et non acide sulfurique cette fois), son élément est l’air, donc l’échange respiratoire entre le monde et aussi, chez l’homme, l’échange des sagesses par la parole. Notons à ce propos la différence entre la sagesse orientale : « n’écoute qu’un maître (gourou) et ne lis pas » et la sagesse occidentale : « écoute et compare tous les maîtres, lis beaucoup et médite davantage ». Notons que la couleur de l’eau stagnante des marigots est verte. La couleur verte est peu présente dans l’œuvre au noir des alchimistes, elle marque la présence de l’esprit et signifie que l’opération de purification est engagée. Le lion vert, mercure des philosophes dévorant le soleil symbolise la nature animale, le soleil étant symbole de la nature spirituelle.


L’association du serpent et de l’eau évoque aussi le vert, le première couleur qui sort de la noirceur du chaos (celle qui perce les ténèbres) ; le serpent se dévorant lui-même symbolise l’autodestruction de la nature, le « mercure animé ». En Afrique, il est connu de la plupart des ethnies sous le nom de MAMYWATA, l’esprit du fleuve. Si nous faisons un lien avec la pulsion sexuelle de FREUD ou la libido de JUNG,[5] nous pouvons dire que ce qui va rester du cerveau reptilien, comme force excédent la sexualité, peut être alors une force sublimée par la création artistique ou l’éducation permanente.
Le bleu est la couleur du ciel chaud et lumineux mais aussi de la mère passive, de la femme froide comme la lune mais accueillante et neutre. Dans le bouddhisme, c’est l’état de détachement du samsara (la vie quotidienne et les réalités illusoires), c’est le Bouddha de l’est AKSHOBHYA dont l’énergie négative est la colère et la positive la sérénité et la neutralité, l’élément est l’eau du calice féminin (l’utérus).

Si nous y associons la lecture de l’alchimiste à celle de Démocrite du corps on peut dire que depuis les pieds jusqu’aux genoux c’est l’élément noir de la terre. Jusqu’au nombril c’est l’élément blanc aqueux, féminin ; du nombril au cœur aérien, roux et jaune (rouge pour les bouddhistes) et du cœur jusqu’au larynx igné brûlant et rouge. Pour d’autres auteurs alchimistes, la terre est noire, l’eau est blanche, l’air est jaune soleil (l’or) et l’éther rouge. La mort est comme la terre, noire et la vie comme le feu et la lumière.

Le noir de la terre est aussi le symbole du chaos puant (putréfaction, dissolution) alors que l’esprit est blanc lunaire comme l’eau (YIN) et l’air jaune solaire (YANG). Si l’eau et le feu s’unissent nous aurons le cercle parfait du rouge invariable. La putréfaction de l’humus (noir) se change en eau et l’eau s’associe au feu.

Synthèse pour les éléments basiques

La TERRE

Principe passif féminin qui symboliquement s’oppose au ciel actif masculin comme l’obscurité à la lumière, le YIN au YANG, la condensation (densité) à la dissolution(le volatil). La terre supporte et tous les êtres
en reçoivent leur naissance. Elle est femme et mère que le ciel couvre. Ses vertus sont douceur et acceptation, fermeté paisible, durable et humilité (étymologiquement lié à humus – noir). La terre est la substance première (chaos ) séparée des eaux. Elle est la vie pénétrée par le soc de la charrue et fécondée par les eaux de pluie, c’est la matrice carrée, la fonction qui donne et reprend la vie. Car en colère elle peut être terrible avec les mouvements des plaques tectoniques par exemple. Pour les DOGON du Mali, la terre est comme une femme étendue sur le dos, la tête au nord, les pieds au sud ; son sexe est une fourmilière enterrée et son clitoris une termitière aérienne. Notons qu’il faudrait respecter les termitières des petites filles excisées ou infibulées dans une barbarie sans nom mais ceci serait un autre sujet, celui des droits des femmes. Pour beaucoup d’initiations en Afrique, il s’agit de retourner à la terre, à y mourir symboliquement avant de ressortir par un tunnel vers la lumière du soleil et la fraternité du village. Pour la symbolique hellénistique, GAÏA la terre enfanta OURANOS le ciel qui la couvrit ensuite pour engendrer les Dieux de l’Olympe, d’où son nom de « Grande Mère ». Pour HERACLITE, la terre est l’arène des conflits de la conscience chez les humains.

L’EAU

Source de vie et de régénérescence, l’eau contient le germe des germes, toutes les promesses d’évolution mais aussi de résorption, l’origine de la vie, la symbole de la fertilité : la sève, le sang, la pluie, le « médicament » contre la soif, le moyen de purification. Libre et sans attache, elle se laisse couler en souplesse en suivant la pente du terrain. Au nord, elle correspond au froid du solstice d’hiver, aux reins, à la couleur noire, au mercure des alchimistes. Au sud, elle est source de vie avec les sources, les puits, les pluies et les oasis mais elle peut s’inverser en son contraire dans les tornades et les inondations, le démon Léviathan, le grand serpent ou esprit de l’eau. Dans les pays du Sahel, le voyageur est accueilli par une jeune fille fraîche qui se met à genoux et tend à l’invité un bol d’eau pure puis lui lave les pieds s’il n’a pas, comme les occidentaux, des chaussures compliquées. Notons donc que ce symbole de l’eau peut être sacré (eau lustrale, eau bénite) mais risque aussi de pervertir par l’imaginaire et la magie, toujours ce mouvement dialectique des contraires. L’eau translucide est donc représentée par la couleur blanche (symbole de deuil en Afrique) et par la couleur noire de la putréfaction (pétrole par exemple). L’eau froide passive et lunaire est le YIN du TAI’CHI parfois représentée en noir ou en rouge (menstrues), le YANG masculin est toujours lui représenté en blanc comme le sperme.

En synthèse pour l’eau, en damiers mosaïques blancs et noirs, elle évoque la lune, l’argent et la reine ; elle est la charnière entre fermentation/putréfaction ET la sublimation, l’ascension du subtil par la séparation de l’épais (la boue). L’œuvre au noir achevée, au début de l’œuvre au blanc (sublimation), l’esprit se manifeste hors de la bête. L’esprit, élément subtil et volatil du cosmos va gagner en puissance en se libérant de l’étreinte de la matière et en s’affirmant comme savoir-être ; la compréhension et la sagesse transmutent la magie de sympathie de l’animisme en donnant la conscience (psyché, âme) au corps, la blanche colombe de l’esprit sain (sans t) de la raison. Le blanc est donc la transition entre l’œuvre au noir et l’œuvre au rouge, le mercure et le soufre, l’agent (YIN) et l’or (YANG), la lune et le soleil, la sœur et le frère qui sont les mêmes, des représentants sexués de la seule espèce humaine restante, l’Homo Sapiens Sapiens (ce que nos frères musulmans ne comprennent pas, semble-t-il, par leur irrespect chronique du genre féminin, le sexisme). Le blanc et le rouge forment donc une contradiction dialectique cherchant à s’unir (à se dépasser) dans le JANUS primordial (l’œuf hermaphrodite), le rouge (féminin pour le TAO) sera pour les alchimistes le soleil, l’or et le roi et le passage du blanc au rouge est le REBIS, la métamorphose où le métal devient or et où, au-delà du symbole métallurgique, l’initié devient clairvoyant c’est-à-dire percevant le cosmos comme un tout circulaire au-delà de ses contradictions apparentes entre le macrocosme et le microcosme ; c’est la fusion du roi et de la reine, le premier degré de la sagesse, le chevalier monté sur un lion rouge(remember le lion vert qui dévorait le soleil). Le REBIS (JANUS des Luba de la RDC) est dénommé l’androgyne, l’union du soufre et du mercure, l’être qui va se diviser pour former le couple primordial frère-sœur, nous dit JUNG puis à nouveau s’unir dans la conjonction du symbole qui unit les opposés (métal et liquide, matière et esprit, poison et remède, froid et incandescence).

Le FEU

Le feu ou Agni éclaire mais brûle aussi comme le soleil pénètre, vivifie mais assèche et détruit. Le feu du sud est la couleur rouge, l’été, le cœur et les passions (l’amour-haine, la colère) mais aussi l’esprit qui souffle sur l’air qui lui-même l’attise et développe la créativité de l’hémisphère droit féminin de la connaissance intuitive et poétique (Rappelons qu’il ne s’agit pas ici de sexe car l’homme comme la femme ont les deux hémisphères cérébraux.) En Afrique, à l’opposé des sorciers Nganga à l’équateur et des marabouts au Sahel, il y a les mages qui sont les forgerons et qui ont le pouvoir sur le feu. Le forgeron est aussi la salamandre qui ne brûle pas au feu. L’homme est le feu et sa destinée comme tous les feux, est de se dissoudre et de revenir à sa source terre. A ce propos, épinglons qu’en fin de vie (du corps et de l’âme), nous avons deux options : l’enterrement donc le retour à la déesse mère noire de la terre avec la putréfaction de notre structure moléculaire aqueuse (un corps humains comprend environ 80% d’eau) ou la crémation, le retour par le feu rituel masculin à la destruction de nos chaînes carbonées pour redevenir des atomes minéraux. « Sur terre, rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme » disait le chimiste Antoine de Lavoisier. Le feu est dans le cœur subtil du sujet et vient du ciel. Pour les Peuls, pasteurs du Mali, « le feu monte tandis que l’eau est la terre car elle descend en pluie ». Dans les sociétés initiatiques, la purification par le feu (la sudation) est complémentaire de la purification par l’eau (l’immersion dans la rivière). Pour Mircea ELIADE, le feu est aussi par sa technique d’obtention, le frottement en va et vient, un symbole de l’union sexuelle. Donc là aussi, il y a dialectique entre le feu passionnel charnel et le buisson ardent de YAVHE. Le feu, c’est aussi l’intellect, la conscience avec toute son ambivalence due à sa partie cachée, l’inconscient. Le feu peut être serviteur de l’esprit mais aussi animateur de l’imaginaire de la chair et subconscient des régressions psychiques (psychoses). Donc le feu purifie jusqu’à la lumière de la spiritualité mais aussi peut brûler l’esprit par des hallucinations/apparitions, et voix multiples imaginées dans le cerveau qui trompe.

L’ AIR

L’air est un symbole de spiritualisation. Si la terre et l’eau sont considérées comme passives et femelles, l’air et le feu sont des principes actifs et mâles. Ce quatrième élément est associé au vent, au souffle et à la parole. Le souffle vital (respiration) donnera aussi la parole, le verbe. L’air est principe de la fructification et de la perception des couleurs et des formes, le milieu de la lumière, le support des parfums et des phérormones ainsi que des vibrations subtiles entre les êtres et avec le cosmos. Dans un dojo, un ensemble de méditants tous tournés vers le mur ressentent la chaleur physique des autres et peuvent déterminer l’endroit exact de leur position. Il est le communicateur entre le ciel et la terre par ses qualités sonores, mobiles, diaphanes. Sentir le vent, c’est devenir léger comme lui et percevoir sa caresse plutôt que de le voir, ne dit-on pas « être libre comme l’air ». Mais surtout, c’est le symbole de l’humanité. Non seulement nous échangeons nos airs par la respiration en groupe mais aussi nous échangeons nos pensées, nos réflexions par la modulation de cet air respiré à l’aide de nos cordes vocales ; nous faisons ainsi, si nos paroles sont de paix, une chaîne invisible d’union entre les humains communicants de bonne volonté.

L’ETHER

L’éther ou cosmos. « Nous sommes les fourmis sur la pente d’un volcan », disait le vulcanologue Haroun TAZIEFF pour nous faire comprendre l’immensité du cosmos par rapport à la tête d’épingle de la planète terre. L’espace est courbe, disait EINSTEIN comme une bande de MOËBIUS formant deux cercles dont la partie supérieure devient inférieure et vive versa par le croisement des bandes en leur milieu. Ce que nous ne savons pas et ne pouvons savoir avec notre intellect étriqué par les notions du temps linéaire et de l’espace. Nous inventons donc le monde par l’imagination qui peut devenir symbole et mythe de la naissance du monde (compression, explosion, le Big-bang). Pourtant, il n’y a aucun fait ni aucun témoin de la « création » ou irruption de l’univers ? Notre seule perception acceptable est l’entité biologique pensante que nous sommes et/ou des spéculations sur un éventuel créateur anthropomorphique. Cela dit, toute origine étant sacrée, les mythes ont une résonance sur les existences. Certains parlent de la transcendance en un grand Tout et d’autres (les athées) d’énergie mais cela restera des suppositions dans le trou noir de l’archétype cosmique base des diverses cosmogonies. Nous participons tous à l’énergie primordiale pour la modifier, nous dit JUNG. Changer, c’est à la fois naître et mourir !

Pour conclure ce survol vulgarisateur

Avec ce survol vulgarisateur et rapide de l’alchimie symbolique, du bouddhisme symbolique et quelques touches à propos des sociétés initiatrices africaines, nous avons quelques contradictions inexpliquées entre les cultures occidentales et orientales. Pour synthétiser, pour les bouddhistes, il y a la terre jaune et puis l’eau avec sa contradiction/évolution dans les couleurs noire, blanche, translucide et sa contradiction interne avec l’autre principe femme, la terre qu’elle féconde ou submerge comme la mère peut nourrir ou tuer son enfant. Elle rencontre alors le feu et on les dit d’abord incompatibles : l’eau éteint le feu ou le feu fait s’évaporer l’eau mais lorsque la contradiction se dépasse, c’est la merveille de la vie avec l’eau sève et le soleil qui chauffe et qui permet la photosynthèse où le carbone du CO2 est prélevé pour constituer des feuilles et libère ainsi de l’oxygène dans l’air. Le feu est la charnière masculine qui brûle d’imaginaire et de symbolique pour l’autre de lui-même, la lune et qui s’associe à l’air pour – par le souffle –communiquer par la parole et construire ensemble des systèmes abstraits qui deviendront concrets.

Pratiquement, tous les mandalas (palais carré des 4 éléments) sont entourés de divers cercles qui enferment les éléments basiques : le cosmos, et le symbole de l’amour-haine, forces unifiantes ou déstructurantes de l’univers. Le cercle débute par les contraires qui s’affrontent en linéarité puis en spirale lorsque le méta-point de vue est devenu pensable au-delà de la haine ; la spirale donnera le cercle en mouvement non dans une répétition lassante du même mais dans son inversion en son contraire (MOEBIÜS), dans sa production énergétique par le mouvement. Dans chaque cercle, nous pouvons tracer l’étoile à cinq branches (évoquant la tête et les membres de l’homme), le Géomètre éclaté par ses pseudopodes. Mais le cercle est avant tout spirale, avons-nous dit, et elle peut être ascendante (vers l’explosion) ou descendante (implosion). Dans les stupas, le Bouddha de l’éther VAIROCANA est au centre du mandala en deux dimensions et au sommet du mandala, en trois dimensions. Ce double message d’Hermès TRISMEGIDE[6] et de JUNG est « ce qui est en haut est ce qui est en bas ! ». Il y a la terre et l’eau et le corps ; il y a le feu et l’air et la parole des corps et il y a ce lien entre l’esprit et la vacuité (le vide), le mouvement qui n’en est pas moins matière, l’éther, la quintessence de la vie et de l’amour à acquérir. Il suffit de prendre la liberté de passer par delà le pont, le passage vers un esprit immatériel sans prétention à être la fusion d’une unité indifférenciée. Le plomb n’est pas du plomb et l’or n’est pas de l’or comme l’être et le non-être sont à la fois le tout et l’un. La lumière de l’univers est aussi contenue dans l’esprit de l’homme. La transmutation des métaux est une allégorie pour pousser l’homme à se perfectionner et à se réconcilier d’abord avec lui-même, poussière d’étoiles, ensuite avec tous les autres, sinon elle ne serait qu’élucubration pour charlatan, nous dit le tableau des atomes de Mendélieff.

L’individuation du Soi (JUNG) de la cinquième marche, le chiffre qui est composé du deux femelle et du trois mâle ou du chiffre 7 avec le 4 femelle et le 3 mâle. Le pentagramme de l’étoile flamboyante est le symbole de l’unité universelle, des 5 sens, des 5 couleurs et des 5 formes : l’animal, le Janus, l’homme, la femme et l’esprit pont entre la vie et le cosmos. C’est l’inaccessible étoile de Jacques BREL lorsque l’homme se comprendra et acceptera le monde et agira au mieux en lui et hors de lui, dans l’utopie d’un changement spirituel et social.

L’imaginaire est la porte pour la créativité et l’utopie des structures sociales non encore rêvées, le symbolisme est le lien intergénérationnel de l’humanité, où, comme dans la nature, les relations conflictuelles sont omniprésentes, c’est pourquoi les archétypes doivent nous aider à agir pour changer le social actuel aux injustices en développement exponentielle. Il y a 20 ans une loi progressiste était votée (malgré le sabotage du Roi qui par lâcheté n’a pas abdiquer, juste une impossibilité de régner le jour du vote) celle de l’avortement volontaire. Cette loi veut dire que c’est à la liberté de chaque femme de choisir pour son propre ventre quand et si elle veut être mère. En ce moment les 14% de catholiques fanatiques et les milieux d’extrême-droite veulent le retrait de cette loi, qui concerne aussi les 86% restant. Par éthique nous ne pouvons pas, avec le symbolisme, resté neutre, nous devons nous engager pour la veuve et l’orphelin mais aussi les enfants fâchés avec l’école pour une réappropriation du secteur de l’oligarchie politique[7] qui prétend parler au nom du monde alors que nous sommes le monde !

Jean-Marie LANGE, 05 avril 2010,
[1] JUNG C.G. « « Le conflit engendre le feu des affects et des émotions et, comme tout feu, celui-ci possède deux aspects, celui de brûler et celui de produire la lumière, dont la chaleur fait tout apparaître et dont l’ardeur consume tout ce qui est superflu ; d’autre part, l’émotion est en effet la principale source de réalisation de conscience. Sans émotion, il n’est pas de transformation d’obscurité en lumière et d’inertie en mouvement. » Les racines de la conscience, Paris, Le Livre de Poche, 2008, p.133.

[2] CLASTRES P., La société contre l'Etat, Recherches d'anthropologie politique, Paris, De Minuit, 1978.

[3] CASTORIADIS C., L’institution imaginaire de la société, Paris, Seuil, 1975.
[4] « Dans un système partenarial l’exercice du pouvoir n’exclut aucunement l’affirmation de la liberté des agents soumis, en appelle à leur participation et déploie comme des valeurs incontournables les étendards de la liberté subjective, alors, dans un tel système, nous pouvons craindre de voir ceux qui en tirent le moins de profit adhérer davantage aux implications comportementales de leur soumission.(…) La démocratie prescriptive et la liberté s’arrêtent, en matière de délégation et d’exercice du pouvoir, aux portes des écoles, des entreprises, des hôpitaux… ces espaces primaires et organisationnels qui restent des espaces de soumission objective. Toute la force du processus de reproduction mis en œuvre dans les démocraties libérales tient au fait que les gens ont appris à transférer dans ces espaces de soumission comportementale objective le discours qui les proclame libres comme acteur politique. La permissivité partenariale précipite ce transfert. En effet, en dépit du confinement de la liberté aux espaces d’élection, les démocraties libérales cultivent une normativité des expressions de liberté qui pénètre (la culture). La soumission devient ainsi la soumission librement consentie. » BEAUVOIS Jean-Léon, Traité de la servitude libérale, Paris, Dunod, 1994, p 215-216.
[5] « L’alchimie a vu l’union des opposés sous le symbole de l’arbre et il n’est donc pas étonnant que l’inconscient de l’homme d’aujourd’hui, qui ne se sent plus chez lui dans son univers et qui ne peut fonder son existence, ni sur le passé qui n’est plus, ni sur l’avenir qui n’est pas encore, reprenne le symbole de l’arbre cosmique. L’histoire des symboles en général décrit l’arbre comme le chemin et la croissance vers l’immuable et éternel qui naît de l’union des opposés et rend cette union possible parce qu’il est déjà. On dirait que l’homme, qui cherche en vain son existence et tire de là une philosophie, ne retrouve que par l’expérience d’une vérité symbolique le chemin qui le ramène dans ce monde où il n’est pas un étranger. »JUNG C.G., Les racines de la conscience, ibid., p. 151.
[6] « Hermès : fils de Zeus et de Maia, assimilé dès le V° siècle avant notre ère au dieu égyptien Thot et, à l’époque romaine à Mercure. Son épithète de trismégiste est formée par la condensation à la grecque (megistos, « très grand ») et du superlatif à l’égyptienne, obtenu par double répétition du positif (tris, « trois fois »). Les auteurs anciens l’expliquaient en disant qu’il était le plus grand prêtre, le plus grand roi et le plus grand philosophe. Il était le scribe d’Osiris, lequel, avec son épouse Isis et son fils Horus, formait une sorte de trinité fort honorée à l’époque alexandrine. » GANZENMÜLLER Wilhelm, L’alchimie au moyen âge, Verviers, Marabout, 1974, p.30.

[7] « On a assisté en direct au cours du siècle écoulé à l’échec de toutes les grandes utopies. La vie politique offre désormais un spectacle dérisoire et l’abstentionnisme ne cesse de croître, sauf précisément quand le spectacle est rendu captivant. Le règne des oligarchies financières et technocratiques, la confiscation du pouvoir réel des citoyens mettent en danger les piliers de la démocratie. » ROJZMAN Charles, Sortir de la violence par le conflit. Une thérapie sociale pour apprendre à vivre ensemble, Paris, La découverte,2008, p.27

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire